Par Lefigaro.fr avec AFP 02/11/2015 à 12:58
L'étape risquée en Centrafrique du voyage du pape François en Afrique "reste au programme", mais le Vatican suit de près et avec préoccupation la poursuite des violences à Bangui, indique aujourd'hui le Vatican.
"Pour nous, la visite du pape en Centrafrique demeure au programme. C'est le grand désir de François de s'y rendre", a souligné le père Ciro Benedettini, porte-parole adjoint pour la presse au Vatican.
Le pape a lui-même créé une incertitude, en déclarant dimanche lors de l'Angelus qu'il "espérait" se rendre dans ce pays marqué par les violences quotidiennes entre milices armées formées de chrétiens et de musulmans.
Centrafrique: le voyage du pape François reste "au programme" (Vatican)
02/11/15 (AFP)
L'étape risquée en Centrafrique du voyage du pape François en Afrique "reste au programme", mais le Vatican suit de près et avec préoccupation la poursuite des violences à Bangui, a-t-on indiqué lundi au Vatican.
"Pour nous, la visite du pape en Centrafrique demeure au programme. C'est le grand désir de François de s'y rendre", a souligné le père Ciro Benedettini, porte-parole adjoint pour la presse au Vatican, interrogé par l'AFP.
Le pape a lui-même créé une incertitude, en déclarant dimanche lors de l'Angelus qu'il "espérait" se rendre dans ce pays marqué par les violences quotidiennes entre milices armées formées de chrétiens et de musulmans.
Jorge Bergoglio a ajouté qu'il voulait ouvrir une "porte sainte" dans la cathédrale de Bangui, dix jours avant l'ouverture officielle du "Jubilé de la miséricorde" à Rome.
Ouvrir une "porte sainte" est un acte solennel lors des Jubilés (ou Années Saintes), qui permet aux fidèles de faire un parcours pénitenciel en la franchissant, et d'obtenir ainsi, en vertu de la tradition catholique, le pardon de Dieu pour leurs péchés.
Ce geste aurait une haute valeur symbolique pour la réconciliation, alors que les chrétiens centrafricains placent des attentes énormes dans cette visite et s'y préparent activement depuis de mois, par des prières dans les églises. Les Centrafricains sont reconnaissants au pape de rester une nuit à Bangui, alors que Jean Paul II n'était resté que quelques heures en 1985.
Samedi encore, au moins deux personnes ont été tuées à Bangui par des musulmans armés qui ont lancé de nouvelles attaques contre des quartiers abritant des chrétiens.
Selon l'expert de Radio Vatican, Luis Badilla, "la question la plus délicate, qui oblige à une analyse attentive de tous les évènements jusqu'au 29 novembre (date prévue de l'arrivée à Bangui), porte sur la réaction qui pourrait être enregistrée chez les groupes islamistes extrémistes qui ne sont pas sous le contrôle des dirigeants musulmans modérés. En particulier là où de grandes foules de fidèles sont attendues: la messe dans la cathédrale de Bangui, la veillée de prière avec les jeunes, la visite à la mosquée de Koudoukou et la messe au stade du complexe sportif Barthélémy Boganda.
La semaine dernière, lors d'une reconnaissance des lieux, une équipe de l'archevêché et du gouvernement accompagnée d'un émissaire du Vatican, avait été menacée à la mosquée. "Quatre à cinq jeunes ont demandé aux représentants du gouvernement de sortir de la mosquée. Une fois sortis, ils ont commencé à nous menacer verbalement de mort", a rapporté à la chaîne catholique Tg2000 l’archevêque Dieudonné Nzapalainga.
Jorge Bergoglio se rend pour la première fois sur le continent africain, en visitant le Kenya, l'Ouganda et la Centrafrique du 25 au 30 novembre.
Violences en Centrafrique, le pape François espère maintenir son voyage
http://www.la-croix.com/ 1/11/15 - 18 H 24
Depuis lundi 26 octobre, la capitale centrafricaine est le théâtre de nouveaux affrontements communautaires.
Le pape François espère pouvoir tout de même se rendre dans ce pays, le 29 novembre.
La capitale centrafricaine Bangui traverse un nouveau cycle de violence depuis une semaine. Au moins une dizaine de personnes ont péri dans des affrontements opposant les habitants des quartiers sous contrôle de l’ex-Séléka, la rébellion issue du nord du pays et à dominante musulmane, et ceux des quartiers abritant les milices anti-Balaka, ces groupes armés à dominante chrétienne et animiste.
PREMIER ACTE, LUNDI 26 OCTOBRE
La nouvelle vague de violence qui s’est levée en Centrafrique (RCA) fait suite à l’assassinat, lundi 26 octobre, de deux membres d’une délégation de l’UPC, une faction de l’ex-Séléka.
Aussitôt après, des échauffourées ont éclaté dans la capitale dans différents quartiers. Selon le ministre centrafricain de la Sécurité, Dominique Saïd Panguindji, ces heurts auraient tué au moins sept personnes.
DEUXIÈME ACTE, JEUDI 29 OCTOBRE
Jeudi, alors que la tension n’était pas encore retombée à Bangui, deux habitants du quartier musulman PK5 ont été lynchés à mort dans le quartier chrétien de Fatima. En réaction, des jeunes gens du PK5 se sont attaqués au 3e et 6e arrondissement de Bangui. Une opération punitive qui se serait soldée par la mort de quatre personnes selon le Réseau des journalistes pour les droits de l’homme (RJDH).
Jeudi soir, le ministre de la Défense était limogé et celui de Sécurité déplacé à la justice par la présidente de la transition, Catherine Samba-Panza.
Les échauffourées ont repris samedi 31 octobre au PK5 et dans les quartiers chrétiens environnants faisant deux morts et plusieurs blessées.
VIVE PRÉOCCUPATION DU PAPE FRANÇOIS
« Les douloureux épisodes qui ces jours derniers ont détérioré une situation déjà délicate en Centrafrique suscitent en moi une vive préoccupation », a affirmé le pape François, dimanche 1er novembre, lors de la prière de l’Angélus.
« J’appelle toutes les parties impliquées à mettre fin à ce cycle de violences », a-t-il ajouté.
LE VOYAGE DU PAPE FRANÇOIS EN CENTRAFRIQUE VA-T-IL ÊTRE ANNULÉ ?
Le pape François doit se rendre en Centrafrique le 29 novembre prochain. Ce voyage, inscrit l’agenda officiel du Vatican, n’est plus aussi certain en raison des violences de ces derniers jours.
Pendant l’Angélus, dimanche 1er novembre, François a lui même dit qu’il souhaitait « de tout cœur » se rendre comme prévu à la cathédrale de Bangui durant le voyage apostolique qu’il « espérait » accomplir en RCA.
FLAMBÉE DE VIOLENCE FIN SEPTEMBRE
À la fin du mois de septembre, Bangui avait été le théâtre d’un nouveau cycle d’affrontement communautaire qui s’était soldé par 61 morts, plus de 300 blessés et par le pillage des bureaux de plusieurs ONG.
Les forces internationales (Casques bleus et soldats français) avaient dû intervenir vigoureusement pour rétablir le calme dans la capitale centrafricaine.
LAURENT LARCHER