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30 mars 2022 3 30 /03 /mars /2022 23:42
"La moitié de la production d'or sort frauduleusement de Centrafrique":  Ministre
"La moitié de la production d'or sort frauduleusement de Centrafrique":  Ministre

 

Lu pour vous

 

dw.com 30 mars 2022

 

Interview avec le ministre centrafricain des Mines, Rufin Bénam Beltoungou.

Le secteur minier en Centrafrique est un facteur essentiel de l'économie du pays. Le gouvernement délivre les permis d'exploitation mais certaines coopératives ne respectent pas le cahier des charges, notamment en matière fiscale ou de respect de l'environnement.

Le ministre des Mines, Ruffin Bénam Beltoungou, a effectué récemment une mission de contrôle sur certains sites. Il estime que les deux tiers de la production nationale d'or, soit deux tonnes, quitte le pays sans être déclarés.

En revanche, il évite de se prononcer sur le contentieux entre le gouvernement centrafricain et la firme canadienne Axmin. Ce contentieux concerne les droits d'exploitation de la mine d'or de Ndassima que l'Etat centrafricain a retiré à Axmin pour les attribuer à Midas Ressources, une société malgache réputée proche de la Russie.

DW : Monsieur le Ministre Ruffin Bénam Beltoungou, le secteur minier connait un rebond malgré la sanction du processus de Kimberley qui frappe les diamants. Pourquoi avez-vous effectué une mission dans la partie sud-ouest de la RCA?

Nous avons travaillé vers Berbérati dans le cadre d'une mission de suivi et de contrôle des activités minières. Comme je l'avais dit le premier jour à Gambola, l'objectif était de contrôler les activités qui s'y mènent.

On a pu se rendre compte qu'une bonne partie de nos productions part à l'extérieur, mais à l'insu des autorités de l'administration minière qui sont ici dans la localité.

Nous avons pris des dispositions pour que cela ne puisse plus se reproduire parce que les artisans eux-mêmes s'en étaient plaints, qui travaillent mais dont le fruit de ce travail profite plus aux expatriés. Aussi, nous avons infligé également des amendes à certains de nos compatriotes qui détiennent des permis d'exploitation dans cette ville et qui mènent leurs activités en toute irrégularité, en toute illégalité.

La fraude est aussi importante dans ce secteur...

Si vous suivez les statistiques de production de l'année dernière, nous avons fait presque une tonne, pour la première fois, une tonne pour l'exportation. Mais quand vous ajoutez à cela ce qui sort frauduleusement, cela peut être de l'ordre de deux tonnes.

Donc la fraude équivaut à l'exportation officielle?

On pourrait le dire, mais il faudrait avoir les chiffres. Il faudrait avoir le chiffre pour pouvoir attester et confirmer cela.

Parlant de la fraude, vous avez ordonné la saisie des équipements de la coopérative comme Camsona. Qu'est-ce que vous reprochez à cette coopérative?

Cette coopérative avait vu son permis retiré il y a de cela six mois.  Malheureusement, malgré un retrait du permis, la coopérative continue d'exercer ses activités et en partenariat avec un groupe de d'expatriés, en l'occurrence des Chinois. Donc on a été sur le terrain, on les a surpris. Ils étaient en train de mener en toute liberté leurs activités, en violation de la loi et cela nous a permis de pouvoir faire la saisie d'un véhicule et les quelques engins qui servent à cette exploitation illégale. C'est ce que la loi a prévu : quand il y a de l'exploitation illégale, tous les matériels et équipements qui servent à cette exploitation là sont saisis au profit de l'Etat. Donc, nous avons pratiqué la saisie. La commission de saisie logée au sein du ministère des Mines pourra en aviser.

Justement, sur la question de l'environnement, les coopératives ne font pas le "service après vente" suite à l'exploitation. Quel est le mécanisme de l'Etat dans ce sens?

C'est aussi le but de notre mission de contrôler le respect de l'environnement. Vous constaterez avec moi que la destruction de l'environnement est très prononcée.

Nous allons regarder dans le cahier des charges de cette coopérative. Normalement, il est prévu avant une exploitation, une étude d'impact environnemental. D'ailleurs, je voudrais dire que c'est un permis d'exploitation artisanale semi-mécanisé. Mais ce que nous constatons, ce n'est pas de la semi-mécanisation, c'est plutôt de l'artisanat et la destruction de l'environnement est vraiment prononcée et il est de notre devoir de pouvoir prendre les mesures qui s'imposent, de vérifier dans le cahier des charges de cette coopérative son programme de réhabilitation de l'environnement et faire en sorte que très rapidement, tous les grands trous qui ont été ouverts soient réhabilités.

À Gambela et sur les sites de Boma par exemple, il n'y a pas d'infrastructures sociales de base: école, hôpital. Est-ce que cette situation vous préoccupe?

Bien entendu, c'est une préoccupation parce que quand vous avez un permis - d'ailleurs, nous travaillons actuellement à l'élaboration d'un document qui a été validé par le gouvernement, d'un projet d'arrêté portant cahier des charges des détenteurs de permis d'exploitation artisanale semi-mécanisée qui va bientôt être signé dès mon retour à Bangui. Le gouvernement a déjà marqué son accord et c'est pour prévoir le cadre de régime de l'exploitation. Ce sont des textes qui sont normalement prévus dans le cadre du code minier de 2009. Malheureusement, ces textes n'ont pas été pris et nous travaillons à ce que d'ici là, nous ayons cet arsenal juridique pour pouvoir argumenter cette activité.

Monsieur le Ministre, le gouvernement est astreint devant le tribunal de commerce dans l'affaire où le permis est attribué aux Russes. Vous avez été en octobre devant ce tribunal. Où en sommes-nous avec cette conciliation?

Vous voulez dire que votre préoccupation n'est pas en rapport avec la mission mais je vais quand même dire un mot là-dessus. Le dossier actuellement, ce n'est pas le tribunal de commerce, c'est la chambre arbitrale de Paris. Le dossier suit son cours. Nous avons eu une première discussion à Abidjan. Il y aura certainement dans les jours à venir une autre discussion à Yaoundé. Mais je ne pourrais m'étaler davantage là-dessus parce que c'est un dossier qui est au niveau de la justice. Ça, c'est l'affaire de la justice.

 

 

Bangui veut lutter contre l’exploitation illégale des mines

dw.com

En Centrafrique, la fraude et l'exploitation illégale sont monnaie courante dans le secteur minier, notamment aurifère.

Le gouvernement de Centrafrique a décidé de poursuivre ceux qui exploitent illégalement l’or. C'est le cas notamment à Sosso Nakombo, dans le sud-ouest du pays, où une mission de contrôle gouvernementale a ordonné la saisie des équipements de plusieurs ressortissants chinois, partenaire d’une coopérative locale, qui exploitaient illégalement un filon d’or. Un représentant local de l’Etat était aussi impliqué.

Sept mois après le retrait du permis d'exploitation à la coopérative Kamsona, pour exploitation illégale et dégradation de l'environnement, la mission de contrôle, conduite par le ministre des Mines Rufin Bénam Beltoungou, a constaté que celle-ci poursuivait son exploitation en toute illégalité :

"Nous sommes sur le permis de la coopérative Kamsona, ce permis est la propriété d'une autorité locale. Nous avions retiré ce permis pour destruction de l'environnement, exploitation illégale et introduction d'étrangers sur le site. Mais voilà que nous revenons quelques mois après et nous constatons que les activités d'exploitation illégale continuent par cette coopérative avec l'appui de ses partenaires, un groupe de ressortissants chinois."

Ecoutez le reportage de notre correspondant en Centrafrique...

Les dégâts environnementaux sont importants. Cette exploitation a dévié par exemple plusieurs cours d'eau de leur lit sur des kilomètres. Sidéré, le ministre a parlé d’un défi à l'autorité de l'Etat et a annoncé des sanctions :

"C’est un défi pour l'autorité de l'Etat, surtout que le propriétaire de ce permis est une autorité locale. D'ailleurs, le code minier fait interdiction à une certaine catégorie de personnalité de pouvoir se livrer à des activités d'exploitation minière. Il a fait usage d'un prête-nom pour avoir un permis et il a exploité. La production n'est pas déclarée, il reprend les activités illégalement et continue de détruire l'environnement."

Contre-attaque

Selon Rufin Bénam Beltoungou, "la loi doit s'appliquer dans toute sa rigueur, des mesures doivent être prises puisque le détenteur de ce permis, qui ne l'est plus d'ailleurs, est une autorité locale et il n'avait pas droit à se livrer à de telles activités."

Au titre de sanctions, la saisie des équipements des partenaires chinois de la coopérative Kamsona a été mise en œuvre. Mais Albert Nakombo, le détenteur du permis pour la coopérative Kamsona, n'exclut pas une procédure contre l'Etat :

"Il n'y a pas eu de saisie mais plutôt un enlèvement de biens. En principe, si une coopérative est dans une infraction, l'Etat devrait notifier la situation aux intéressés. Cela n'a pas été le cas. Nous avons reçu une visite inopinée dans notre chantier et à la sortie du chantier. Un véhicule avait été loué au Cameroun pour apporter à manger aux ressortissants chinois qui travaillent à Sosso Nakombo. Le commandant de l’Unité spéciale anti-fraude l'USAF a interpellé ce véhicule. On sera obligé de saisir la justice."

Si le retour de l'Etat est déterminant pour stopper la fuite des capitaux et l'assainissement du secteur minier, cette affaire est seulement la partie visible des maux qui minent le secteur. Elle illustre aussi la protection locale dont jouissent certaines coopératives.

 

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Centrafrique-Presse.com
28 mars 2022 1 28 /03 /mars /2022 22:44
Nouvelles nationales sur RNL

 

Centrafrique : plusieurs officiers des 3R tués dans un affrontement avec les Faca dans le Nord-ouest

https://www.radiondekeluka.org/ lundi 28 mars 2022 16:57

Suite à l’attaque d’une de leurs positions dans la sous-préfecture de Ngaoundaye, l’armée nationale a lancé ce samedi 26 mars 2022 une offensive contre les éléments de 3R. Selon des sources locales, les combats se sont déroulés à la périphérie du village Nzakoundou où plusieurs leaders du mouvement rebelle ont été neutralisés.

Contactées ce lundi matin par Radio Ndeke Luka, des autorités locales indiquent que les Forces armées centrafricaines, appuyées par leurs alliés russes, ont mené des offensives contre les bases retranchées des éléments du groupe 3R dans les localités périphériques de Nzakoundou, dans la sous-préfecture de Ngaoundaye.

Un coup dur porté aux assaillants

Ces affrontements se seraient déroulés entre samedi et dimanche dernier. A en croire ces mêmes sources, plusieurs gradés de ce groupe armé, dont le chef d’Etat-major, auraient perdu la vie. Par ailleurs, de nombreux blessés graves ont été enregistrés dans les rangs de ce mouvement rebelle. Pour l’heure, la localité de Nzakoundou est sous contrôle des Forces armées centrafricains et leurs alliés.

Une attaque en représailles

Ces opérations ont été menées suite à l’attaque, le mardi 22 mars, des éléments des 3R contre un poste des Forces armées centrafricaines et des populations civiles à Nzakoundou. Attaque qui avait coûté la vie à plusieurs personnes, dont deux (2) éléments de l’armée nationale. Plusieurs blessés ont été également enregistrés parmi la population, dont certains sont encore hospitalisés à l’hôpital de Bocaranga. Les violences de ces derniers jours ont occasionné des déplacements massifs de populations.

D’après les autorités locales, des centaines de personnes ont trouvé refuge dans les villages environnants. Cette attaque intervient quelques jours après le renforcement des effectifs de l’armée dans cette partie du Nord-ouest centrafricain.

 

Centrafrique : six personnes tuées dans une attaque à la grenade à Lambi dans l’Ombella-Mpoko

https://www.radiondekeluka.org/ lundi 28 mars 2022 17:00

Une attaque à la grenade a visé, ce dimanche 27 mars 2022, le village Lambi à 60 kilomètres de Boali dans l'Ombella-Mpoko. D’après les témoignages, l'attaque a eu lieu dans la nuit sur le marché de la localité. Au moins six (6) personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées.

Selon des sources locales contactées par Radio Ndeke Luka, l’attaque a été perpétrée aux environs de 18H par un groupe de personnes armées, non-identifiées mais assimilées à des éleveurs nomades. Celles-ci auraient d’abord largué une grenade sur les commerçants du marché Lambi avant de procéder à des tirs d’armes à feu dans tous les sens.

« On a entendu une grosse déflagration »

"Vers 18 heures après le repas du soir, on a entendu une grosse déflagration suivie des détonations d’armes automatiques. Après vérification, il s’agirait d’un groupe constitué de 4 personnes assimilées à des éleveurs nomades. Ces derniers auraient lancé, dans l’obscurité, une grenade sur les commerçants et les passants avant d’ouvrir le feu sur ceux-ci" a témoigné Padium, un habitant.

Le bilan est très lourd. Au moins six morts, dont un enfant, et une dizaine de blessés transportés à l’hôpital de Boali. Une information confirmée par les autorités sanitaires.

Un enfant de 7 ans parmi les victimes

"Nous avons enregistré 12 blessés, dont 7 graves. On a également enregistré un décès. Il s’agit d’un enfant de 7 ans qui a malheureusement succombé à ses blessures. Ajouté aux cinq morts précédents, le bilan passe à six décès" a affirmé le docteur Martin Zekana, médecin-chef de l’hôpital secondaire de Boali.

Selon le président de la délégation spéciale de la ville de Boali, les habitants de Lambi et les éleveurs vivent en harmonie depuis très longtemps dans ce village. Il ne maîtrise pas la motivation de cette attaque.

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Centrafrique-Presse.com
28 mars 2022 1 28 /03 /mars /2022 22:37
CLÔTURE DES ASSISES DU DIALOGUE REPUBLICAIN : DISCOURS DU PRESIDENT TOUADERA

 

DISCOURS  DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT A LA CLÔTURE DES ASSISES DU DIALOGUE REPUBLICAIN

 

BANGUI,  27 MARS 2022

 

• Mesdames et Messieurs ;

Au terme de vos travaux, je voudrais tout d’abord rendre grâce à Dieu pour la bénédiction qu’il ne cesse de répandre sur notre pays et vous exprimer ma satisfaction face au déroulement remarquable des assises du Dialogue Républicain.

Je tiens à exprimer, au nom du Peuple centrafricain, mes sincères remerciements aux Représentants des Chefs d’Etat ainsi que les Responsables des organisations qui prennent part à la cérémonie de clôture des assises du Dialogue Républicain. 

Je vous prie d’assurer mes Frères, les Chefs d’Etat et les organisations que vous représentez dignement ici, que nous avons été profondément touchés par ces gestes de sympathie et de solidarité manifestés envers mon peuple.

Cette présence, hautement remarquée et saluée par le Peuple centrafricain, est aussi le signe indiscutable de l’intérêt particulier que vos pays accordent à tout ce qui contribue au retour définitif de la paix, de la sécurité et au renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit en République Centrafricaine.

Au nom du Peuple centrafricain et en mon nom personnel, je voudrais vous saluer et vous remercier chaleureusement pour cette présence qui honore la République Centrafricaine.

Je voudrais vous assurer de la constante détermination et disponibilité de la République Centrafricaine à poursuivre avec vos pays et organisations respectifs de franches relations de coopération et de fraternité.

Je saisis cette occasion pour adresser mes profonds remerciements à la communauté internationale et plus particulièrement aux Nations-Unies, à l’Union Africaine, à l’Union Européenne, à la CEEAC, à la CIRGL, au PNUD, au Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés, au Centre de Dialogue Humanitaire et à la Communauté de Sant’ Egidio, pour leurs appuis constants à nos efforts en faveur du retour de la paix et de la sécurité dans notre pays et à l’organisation du Dialogue Républicain.

Je tiens à remercier et féliciter le Comité d’Organisation du Dialogue Républicain qui a fait preuve de rigueur, de patriotisme et de courage dans le choix des thématiques et l’organisation réussie de ces assises.

Je félicite également le Présidium et les éminents Experts qui ont apporté de précieuses contributions au succès de nos assises.

Permettez-moi de saluer nos concitoyens venus de très loin, à savoir les Ambassadeurs, les Chargés d’Affaires, les représentants de notre  diaspora venus de l’Afrique, de l’Europe, des Etats-Unis d’Amérique, du Canada, de l’Asie ainsi que les réfugiés. 

Je ne saurais oublier les Compatriotes représentant nos Préfectures, les chefs traditionnels, gardiens de nos valeurs spirituelles et morales et tous les Délégués de Bangui ainsi que les représentants des partenaires de la République Centrafricaine.

Je voudrais saluer la participation très active des représentants de l’opposition démocratique qui, en dépit des pressions de tous ordres exercées par ceux qui ont pour profession d’alimenter les flammes de l’hostilité en prônant la division et la haine, ont plutôt choisi de s’aligner derrière le peuple, épris de paix et soucieux du progrès.

- Distingués invités ;

- Mes Chers Compatriotes ;

Comme vous le savez, la République Centrafricaine, notre pays, subit depuis plusieurs années une crise profonde qui frappe durement nos concitoyens et menace gravement les fondements de notre société.

En effet, depuis 2012, des milliers de nos concitoyens ont perdu leur vie et plusieurs milliers d’autres ont trouvé refuge dans les pays voisins, tandis que d’autres se trouvaient dans des camps de fortune ou dans la forêt ou savane, dans une précarité indescriptible.

Les efforts déployés par le Gouvernement avec l’appui de la communauté internationale, dès le retour à l’ordre constitutionnel en 2016, et qui ont permis le retour progressif de la paix, de la sécurité et du relèvement économique, ont été soumis à rude épreuve par la guerre déclenchée en décembre 2020, par une nébuleuse association des malfaiteurs dénommée « Coalition des Patriotes pour le Changement » (CPC).

Comme si cela ne suffisait pas, certains concitoyens dont les esprits sont hantés par les démons de la trahison, de la méchanceté, de la haine, de l’animosité, ont entrepris de souffler le feu dans le pays, d’entretenir un climat politique délétère artificiel afin de satisfaire d’autres intérêts que ceux de leurs compatriotes.

Ils se sont révélés porteurs, de manière plus ou moins ouverte, d’autres projets que ceux de l’unité nationale, de la paix et de développement de la République Centrafricaine.

Toutefois, mon premier devoir, dans le cadre de ma responsabilité de Père de la Nation, est d’épuiser tous les moyens pacifiques possibles pour épargner à mon peuple les conséquences d’une guerre fratricide.

C’est pourquoi, j’ai privilégié le dialogue comme seule voie idéale de retour définitif de la paix, de la sécurité, du vivre ensemble et de la réconciliation nationale. 

Depuis 2016, en effet, je n’ai ménagé aucun effort pour rechercher la paix avec tous, avec les groupes armés à Khartoum au Soudan, avec la CPC, à Luanda, en Angola et avec toutes les forces vives de la Nation, à travers le Dialogue Républicain.

Oui, aucune œuvre humaine n’est parfaite. Personne ne peut être parfait dans ce qu’elle dit ou fait. 

Mais mon devoir, dans le cadre de ma responsabilité, est de tenir ferme dans la voie du dialogue et d’encourager mes concitoyens à être des pionniers intrépides, des ambassadeurs, des combattants et des aumôniers de la paix.

Distingués invités ;

Mes Chers Compatriotes ;

Nous sortons de sept (7) jours de débats nourris, denses et fructueux grâce à un meilleur travail de préparation entamé depuis plusieurs mois par le Comité d’Organisation du Dialogue Républicain, à la maîtrise des débats par le Présidium, aux brillantes interventions des Experts et de chacun et chacune des Délégués.

Au cours de ces 7 jours de débats, nous avons pu apprécier l’élan très positif dans la marche vers la paix définitive, la sécurité, la réconciliation nationale et le développement socioéconomique de notre pays. 

Pendant une semaine, vous fondant sur les vertus du dialogue, vous vous êtes investis à identifier des solutions solides et pragmatiques pour consolider les acquis démocratiques, le progrès socioéconomique durable et dissiper le doute qui assaille nos concitoyens sur l’avenir de notre pays en partage.

Pendant une semaine, dans un élan de solidarité sans précédent, vous avez résisté aux manipulations et aux gesticulations diaboliques des éternels contestataires pour rechercher ensemble le bien de vos concitoyens, la paix.

Selon les échos qui me sont parvenus, le climat qui a régné lors des débats aussi bien en Commission qu’en plénière s’est caractérisé par la franchise, la courtoisie, la tolérance, parfois un peu d’animation somme toute naturelle.

Vous avez percé l’abcès ; aucun sujet n’a été tabou. Vous n’avez rien occulté des heures sombres ou glorieuses de notre histoire commune. 

La pertinence de vos recommandations traduit la sincérité et la richesse de vos échanges.

Le Dialogue Républicain a atteint ses objectifs. Les sceptiques et les fatalistes en tireront beaucoup de leçons.

Ils retiendront entre autres qu’aucun défi n’est plus grand pour un peuple uni, solidaire, audacieux et ouvert.

Cette réussite, nous la devons à la réelle détermination du Comité d’Organisation, au Présidium, aux représentants éclairés de l’opposition démocratique, aux Experts, bref, à tous les participants. 

Le peuple centrafricain se souviendra de ces assises républicaines qui sont les premières du genre dans l’histoire de notre pays.

Ces assises ont, en effet, permis de former un front républicain contre les auteurs de l’usurpation de la souveraineté populaire, les ennemis de la Nation, les auteurs, coauteurs, complices et commanditaires des crimes, qui ont toujours semé la désolation dans nos foyers.

Elles ont également permis, et à juste titre, de réaffirmer la primauté du droit par un engagement commun à lutter contre l’impunité sous toutes ses formes, à repenser la gouvernance de notre pays, à réformer en profondeur nos institutions pour les rendre plus  aptes à résister aux nouveaux défis.

Vous le savez, les familles des nombreuses victimes des dernières crises sanglantes et destructrices continuent de vivre les tragédies du veuvage et des deuils provoqués par l’assassinat des pères et mères, des époux, des enfants et des frères et sœurs.

Les auteurs de ces crimes imprescriptibles seront recherchés, poursuivis et condamnés conformément aux textes répressifs en vigueur.

Oui, on ne doit pas chercher le pouvoir en versant le sang de ses concitoyens, en toute impunité.

On ne doit pas chercher le pouvoir en trahissant le peuple souverain.

On ne doit pas chercher le pouvoir en jouant le rôle de supplétifs dans une guerre géopolitique, géostratégique dont la finalité serait de maintenir le peuple dans la pauvreté et l’humiliation permanente.

Nous devons franchir une étape nouvelle, briser la barrière de la haine quasi congénitale pour éviter que soit versée une seule goutte de sang d’un seul Centrafricain ou étranger vivant sur notre territoire.

C’est pourquoi, j’invite à nouveau, les leaders politiques qui n’ont pas encore brisé la tyrannie, à rattraper le train de la paix et de la réconciliation nationale, à s’unir derrière le peuple, pour construire ensemble, avec détermination, confiance et sincérité, l’unité nationale, une paix durable et un meilleur avenir pour la jeunesse.

Il est irresponsable de se calfeutrer derrière des arguments fallacieux pour refuser le dialogue, abandonner le peuple qu’on prétend servir, à la veille d’un grand rendez-vous de la paix, de la sécurité, de la réconciliation nationale et de la prospérité. 

La porte du dialogue vous reste grandement ouverte. 

Comme je l’avais rappelé à l’ouverture des travaux, nous avons organisé plusieurs foras sur la paix et la sécurité en République Centrafricaine, qui n’ont jamais procuré la paix à nos concitoyens. 

Les raisons des échecs, avais-je indiqué, ne sont pas seulement politiques, économiques, sociales, mais résident également dans nos cœurs pleins de malices, de ruse, de méchanceté, d’amertume, de violences et de la crise fondamentale de confiance entre les acteurs politiques.

Ces mauvais desseins nous poussent à privilégier nos considérations personnelles, nous placent dans une position défensive et de victimisation permanente et à ne rechercher que des failles pouvant justifier nos actions pour la conquête violente du pouvoir.

J’invite toutes les forces vives de la Nation à s’approprier les recommandations de ce Dialogue Républicain et à soutenir leur mise en œuvre holistique.

 

Mes Chers Compatriotes ;

Notre pays est compté parmi les pays les plus pauvres au monde, à cause de nos interminables guerres fratricides, souvent motivées par la recherche et la défense des intérêts égoïstes. 

Pourtant, nous avons tous les atouts nécessaires pour réussir le pari du développement.

Il nous faut donc nous débarrasser, dès aujourd’hui, des mauvaises habitudes et fixer comme objectif ultime de notre lutte politique, la paix et la prospérité de notre pays, si nous voulons servir de source d’inspiration pour notre jeunesse.

Je voudrais terminer en vous réitérant, Mesdames et Messieurs, mes remerciements pour votre participation active aux assises du Dialogue Républicain.

Pendant ces assises, vous avez sacrifié vos précieux temps à la recherche des solutions pour la paix, la sécurité, la réconciliation nationale, la bonne gouvernance et le progrès socioéconomique de notre pays.

Nous partageons tous l’urgence de mettre en œuvre les recommandations pertinentes issues de vos travaux pour donner une meilleure chance à la paix.

Nous nous réjouissons de la disponibilité constante de nos partenaires et de nos organisations à nous accompagner dans la réalisation de ces objectifs. 

En les déclarant closes, je vous remercie d’avoir contribué à ces assises et vous souhaite à tous un bon retour dans vos foyers.

Vive le Dialogue Républicain !

Vive la République Centrafricaine !

Que Dieu bénisse la République Centrafricaine et son Peuple !

Je vous remercie.

 

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Centrafrique-Presse.com
28 mars 2022 1 28 /03 /mars /2022 22:35
Centrafrique : Synthèse des Recommandations du Dialogue Républicain
Centrafrique : Synthèse des Recommandations du Dialogue Républicain

 

– Bangui, 27 mars 2022

 

I- Thématique Politique étrangère et coopération internationale 

 

En matière d’accords bilatéraux et multilatéraux :

• Mettre en place une commission de relecture et de révision des accords bilatéraux et multilatéraux ;

• Elaborer et proposer un avenant sur certains aspects économiques et financiers de l’accord de siège avec la MINUSCA ;

• Observer l’application […] des dispositions des articles 13 et 16 de la Convention de Vienne de 1961 relative au décanat entre la République française et la République Centrafricaine ;

 

En matière d’engagement financier de la RCA auprès des organisations internationales :

• Faire un état des lieux des contributions financières de la République Centrafricaine dans les institutions internationales et procéder à leurs apurements ;

 

En matière de politique étrangère 

• Convoquer les états généraux de la diplomatie centrafricaine ;

• Organiser la conférence des Ambassadeurs et sa tenue de manière régulière ;

• Renforcer la diplomatie de coopération parlementaire ;

• Ramener la coopération internationale au Ministère des Affaires Etrangères, de la Francophonie et des Centrafricains de l’Etranger ;

• Mettre en place une politique de promotion d’accès des centrafricains dans les organisations internationales ;

• Créer un Institut centrafricain des relations internationales

 

II- Thématique Paix et Sécurité 

• Mettre en place un programme national d’éveil citoyen pour développer une confiance nationale afin d’accroitre l’amour de la patrie ;

• Demander la déclassification des secrets défense sur la mort du Président fondateur de la RCA, Barthelemy Boganda ;

• Mettre en place une cellule technique multisectorielle et pluridisciplinaire pour la délimitation et la sécurisation de nos frontières ;

•  Demander la levée totale de l’embargo sur les armes pour la défense et la protection du peuple et du territoire centrafricain ;

• Rouvrir l’Ecole Militaire des Enfants des Troupes ;

• Accélérer la mise en place de l’armée de garnison ; 

• Faire subir aux ex-combattants une formation obligatoire au sein de la Jeunesse Pionnière Nationale pour une acquisition des notions de civisme avant toute intégration dans les forces de défense et de sécurité ;

• Rendre opérationnel le Conseil Supérieur de la Sécurité Nationale ;

• Reconquérir et sécuriser la RCA par des solutions militaires ;

• Encadrer et améliorer les services de renseignement civils et militaires ;

• Mette en place un impôt affecté pour renflouer le budget de l’Etat ;

• Organiser les jeunes sur toute l’étendue du territoire en coopérative dans les domaines d’exploitation de leurs régions faire subventionner leurs activités par l’Etat ;

• Organiser la restitution obligatoire des logements, terres et biens des déplacés et réfugiés occupés durant les crises ;

• Encourager et soutenir le retour des réfugiés et déplacés dans leurs lieux de vie d’origine ;

• Un corps de volontaires de la paix et de la cohésion sociale pour sensibiliser la population en permanence sur le vivre-ensemble, la restauration et la consolidation de la paix ;

• Renforcer les capacités et les ressources de la Jeunesse Pionnière Nationale et instaurer ses antennes sur toute l’étendue du territoire ;

• Promouvoir la synergie et la coordination dans la mise en œuvre des initiatives nationales de paix ;

• Instaurer le service militaire obligatoire pour l’entrée dans la fonction publique ;

• Procéder à l’harmonisation des procédures d’établissement des actes d’Etat civil et de certificat de nationalité octroyés durant les dix dernières années ;

• Décentraliser la délivrance des cartes nationales d’identité sur toute l’étendue du territoire et appliquer le taux prévu par la loi des finances.

 

III- Thématique Gouvernance politique et Etat de droit, renforcement démocratique institutionnel

 

En matière de gouvernance politique démocratique électorale :

 

• Mettre en place une commission mixte d’experts chargée de proposer les réformes nécessaires des institutions républicaines impliquées dans les processus électoraux  en vue de leurs renforcements ;

• Créer des conditions de participation effective des jeunes , des minorités, des personnes handicapées et des personnes vulnérables dans la gouvernance des affaires publiques au travers des mesures de discrimination positive et particulière et par l’attribution des sièges de représentation ;

• Réglementer la délivrance et l’obtention des documents administratifs : carte nationale d’identité, passeport, permis de conduire et autres ;

• Veiller à la conformité des arrangements politiques aux dispositions de la Constitution ;

•  Veiller au respect du Statut général de la fonction publique en ce qui concerne les nominations aux postes de responsabilités et la gestion des carrières des fonctionnaires ;

• Prendre les dispositions pour alimenter les fonds de caisse pour l’organisation des élections ;

• Assurer une meilleure représentativité  géopolitique dans les nominations ;

• Renforcer le parquet spécialisé pour mieux traiter les rapports liés aux détournements des deniers publics et infractions assimilées ;

• Proscrire toute gestion familiale, clanique, patrimoniale et partisane de la chose publique

• En matière de justice de lutte contre l’impunité de corruption et des infractions assimilées :

• Promouvoir la justice sociale dans la gestion de la chose publique ;

• Procéder à la mise à jour de certains codes devenus obsolètes ;

• Construire et réhabiliter les établissements pénitentiaires conformément aux standards internationaux ;

• Encourager le gouvernement dans la lutte contre la corruption

• Interdire l’immixtion récurrente de la politique et de certains acteurs judiciaires dans l’exécution des décisions de justice ;

• Prendre des mesures de décrispation en faveur des prisonniers 

 

En matière de respect des droits de l’homme : 

• Vulgariser la notion des droits de l’homme et les instruments juridiques y relatifs dans le système éducatif et à tous les niveaux ;

• Faciliter un meilleur accès à la justice ;

• En matière de décentralisation et de développement local :

• Réviser le mode de désignation des sénateurs ;

• Poursuivre la politique de décentralisation ; 

• Poursuivre la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire ;

• Encourager et poursuivre l’adoption du projet de loi relatif au statut des chefferies traditionnelles ;

 

En matière d’évaluation des reformes et de renforcement des institutions républicaines :

• Organiser les états généraux des Institutions de la République ;

• Initier une réforme de la Justice Centrafricaine ;

• En matière de Justice Transitionnelle : C.V.J.R.R et C.P.S

• Accélérer la mise en place d’un fonds judiciaire au profit des victimes 

 

IV- Thématique développement économique et social 

 

En matière d’économie et des finances publiques :

- Accélérer la préparation et la mise en place du Fonds National de Garantie des Investissements des PME et PMI ;

- Etablir dans un délai relativement court l’interconnexion entre les régies financières : impôts, douanes et Trésor Public afin de permettre une gestion optimale des flux et transactions financières ;

- Créer des sous comptes dans le cadre de l’unicité du Trésor Public en définissant le taux de performance et de rétrocession afin de permettre aux entreprises du secteur public de se développer ;

- Procéder à la relecture de la loi N°20.004 du 13 janvier 2020 en incluant les dispositions qui définissent clairement la durée des missions des directeurs généraux des entreprises du secteur public et leur plan de carrière ;

- Réorganiser et renforcer les structures de contrôle de l’Inspection générale des Finances, du Trésor Public et des autres corps d’inspections financières ;

- Recadrer la mission des ONG afin d’éviter une concurrence déloyale vis-à-vis des opérateurs économiques qui son soumis aux  obligations fiscales et douanières ;

 

En matière de services sociaux de base : 

- Instaurer des primes d’éloignement afin d’accompagner et rendre équitable le  redéploiement des fonctionnaires et agents de l’Etat ;

- Poursuivre de manière efficiente l’exécution du plan sectoriel de l’éducation pour améliorer la qualité de notre offre de l’éducation et de formation afin de contribuer au relèvement du capital humain ;

- Améliorer la gouvernance universitaire et dépolitiser le campus universitaire ;

- Renforcer l’engagement des communautés à travers les comités de soins de santé primaire de telle que ceux-ci soit à la fois des bénéficiaires et des  acteurs de leur santé ;

- Mettre en œuvre les dix domaines d’impulsion présidentielle pour l’accélération vers la couverture sanitaire universelle sur toute l’étendue du territoire ;

 

En matière des ressources naturelles :

- Adopter une loi sur la préférence nationale et la protection des terres, du sous-sol, de la flore et de la faune centrafricains ;

- Moderniser er mécaniser l’agriculture et promouvoir les filières les plus rentables ;

 

En matière de gestion du patrimoine de l’Etat : 

- Faire adopter une loi sur la protection et la préservation du patrimoine de l’Etat ; 

- Créer un office spécifique chargé de la protection et de la préservation du patrimoine de l’Etat ; 

- Promulguer une loi visant la récupération de tout le patrimoine de l’Etat mal acquis en interne et à l’extérieur de la république centrafricaine ; 

- Interdiction d’acquisition des terres par des étrangers car qui possède la terre, possède la nation ;

- Louer aux entrepreneurs étrangers le sol pour l’implémentation des entreprises afin que ces terres restent toujours le patrimoine de l’Etat ; 

- Indemniser les compatriotes détenteurs des titres de propriété réguliers déguerpis de leurs parcelles et dont les maisons ont été démolies par l’administration sur la colline de Bas-Oubangui, centre –ville, Ngaragba, Boy-Rabe ; 

 

En matière de promotion du Genre : 

- Créer un Observatoire de la parité et de la lutte contre les Violences Basées sur le Genre ;

- Créer des mécanismes pour favoriser l’accès à la terre pour les femmes en vue de renforcer leur autonomisation par des appuis multiformes ;

 

En matière de jeunesse et des sports 

- Revoir toutes les lois qui empêchent la participation politique des jeunes aux processus décisionnels et de consolidation de la paix ;

- Créer une loi propre aux jeunes à l’exemple de la loi de la parité ;

- Séparer le ministère de la jeunesse de celui en charge des sports ;

- Créer un fonds géré par une agence nationale de développement du sport et élaborer une politique nationale des sports ;

- Adopter et promulguer la loi Ngarso afin de favoriser le développement du sport au travers de la mise en œuvre du fonds de développement du sport ;

- Réhabiliter les infrastructures des sports en état de délabrement particulièrement le palais de l’Omnisport, le complexe sportif Barthelemy Boganda et le centre Martin Ngoko ;

- Créer un musée du sport 

 

V- Thématique mise en œuvre des recommandations du dialogue républicain

 

- Fusionner les recommandations non encore exécutées du Forum National de Bangui  et celles du Dialogue Républicain  en vue d’un meilleur suivi ;

- Créer un organe de veille chargé du suivi-évaluation des recommandations du Dialogue Républicain composé des personnalités neutres, intègres et compétentes ;

- Rattacher cet organe à la présidence de république pour plus d’efficacité ; 

- Mettre en place un mécanisme financier permettant à ce nouvel organe de disposer des moyens nécessaires à l’exécution de sa mission ;

- Convoquer dans un bref délai un forum économique et financier afin de repenser le modèle économique centrafricain  et de concevoir des mécanismes innovants de mobilisation de ressources supplémentaires pour financer le développement de la RCA et la mise en œuvre du Dialogue Républicain ;

- Instaurer à blanc une loi rendant obligatoire la cession  de 25% du capital social  des entreprises étrangères aux centrafricains ;

- A la remise du rapport définitif, un cadre d’engagement sera soumis à la signature de toutes les entités ayant pris part au Dialogue Républicain  

 

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28 mars 2022 1 28 /03 /mars /2022 22:10
RCA : Centrafrique: que retenir du dialogue républicain?
RCA : Centrafrique: que retenir du dialogue républicain?

 

 

https://www.rfi.fr/ 28/03/2022 - 14:39 Avec notre correspondant à BanguiCarol Valade

Le dialogue républicain en Centrafrique s’est terminé ce dimanche 27 mars 2022. Une semaine de discussions, 450 participants, mais pas l'opposition ni les groupes armés, et au final, 600 propositions.

Près de 600 propositions ont donc été retenues à l’issue de cette semaine de discussion. La seule mesure à avoir véritablement déchainer les passions a finalement été retirée. Elle prévoyait une révision de la Constitution. Certains proches de pouvoir y voyaient déjà la possibilité d’un troisième mandat pour le président Touadéra. La société civile s’y est aussi fermement opposée. Le dialogue s’est déclaré incompétent et a renvoyé la question vers la présidence et l’Assemblée nationale.  

Les recommandations retenues sont assez générales. Il s’agit de réviser les accords bilatéraux et multilatéraux, renforcer l’armée, réformer les institutions électorales, trouver de nouvelles recettes pour les finances publiques. Pour vérifier l’application de ces mesures, le dialogue propose la création d’un organe de suivi rattaché à la présidence, mais sans préciser de calendrier.  

Ce dialogue est sans surprise. Vous parlez de 600 propositions mais c’est un chapelet de bonnes intentions, de vœux pieux, il n’en sortira pas grand-chose. Deuxièmement, vous voyez le timing ? à quel moment le président de la République va-t-il exécuter tout ce qui a été recommandé, qui est en réalité une pâle copie du forum de Bangui.

Crépin Mboli Goumba, opposant du mouvement Patrie

Alexandra Brangeon

« Les questions de fond n’ont pas été abordées », pour les opposants

À l’exception d’une poignée d’opposants, par la suite exclus de la coalition, les poids lourds de l’opposition et des groupes armés étaient absents. Le président Touadéra les a vertement fustigés dans son discours : « Il est irresponsable de se calfeutrer derrière des arguments fallacieux pour refuser le dialogue et abandonner le peuple qu’on prétend servir. La porte du dialogue vous reste grandement ouverte. »

« Il suffisait d’accepter nos conditions, répond le porte-parole de l’opposition Nicolas Tiangaye. Les faits nous ont donné raison : on a tenté d’amener le troisième mandat alors que les questions de fond telles que la guerre, la présence des mercenaires ou la crise post-électorale n’ont pas été abordées. »

Plus largement, le dialogue répondait à une attente des partenaires internationaux de la Centrafrique. Ils en avaient fait une condition pour maintenir leurs aides financières. Reste à voir s’ils ont été convaincus.

La dialogue était fait pour que les critiques que vous avez à faire, vous les fassiez autour d’une table. Qu’on se parle, entre nous. Mais si vous ne venez pas, ne vous en prenez pas à quelqu’un d’autre ! Nous avons trouvé des Centrafricains avec qui parler et qui ont exprimé des choses dont on a tenu compte.

Albert Yaloké Mokpème, porte-parole de la présidence

Alexandra Brangeon

 

 

Lu pour vous

Fin du dialogue républicain sans résultats concrets

dw.com 27.03.2022

Le dialogue républicain s'est déroulé sans l'opposition et les groupes armés. Pour le président Touadéra, le dialogue national a "atteint son objectif".

Le dialogue de réconciliation nationale en Centrafrique a pris fin dimanche (27.03.2022) sans avancées concrètes.

Sans la participation de l'opposition, qui a boycotté le dialogue, et des leaders des groupes armés, les représentants des pouvoirs publics et de la majorité présidentielle, ont tenté de lancer l'idée d’une modification de la Constitution.  

Après des débats houleux, l'idée a finalement été abandonnée. Les représentants de la société civile s'y sont fortement opposés, craignant que l’objectif soit de permettre au président Touadéra de se représenter pour un troisième mandat, qui n’est actuellement pas prévu par la loi fondamentale. 

Des participants au dialogue républicain, le 22 mars 2022 à Bangui

Modification de la Constitution 

Dans cette discussion à sens unique, entre les pouvoirs publics et la majorité présidentielle, (le parti MCU), la société civile refuse de servir de faire valoir.

“Sous le fallacieux prétexte de la modification de notre Constitution pour adapter certaines institutions républicaines aux nouvelles réalités, je voudrais connaître ces nouvelles réalités. Nous n’étions pas venus au dialogue pour modifier la Constitution, ni même pour réfléchir sur la révision des institutions.  Nous sommes venus débattre de tout, sauf de la modification de la Constitution”, explique Me Bruno Hyacinthe Gbiagbia représentant de la société civile au dialogue. 

Le président du présidium, Pr Richard Filakota décide de renvoyer donc le débat aux instances compétentes. 

"C'est invalidé dans le cadre de ce dialogue, donc nous renvoyons la question, nous renvoyons le débat au niveau des instances qui sont habilitées à traiter de cette question, à savoir la présidence et l'Assemblée nationale. La question est terminée pour notre dialogue”, tranche le professeur Richard Filakota.

Un piège, selon Me Thimoléon Kokongo, qui regrette la posture de la société civile, évitant un vrai débat républicain autour du sujet. 

"Vous savez que le MCU a les moyens de battre campagne aujourd'hui et va jusqu'à faire modifier la Constitution. Et ce que veut éviter la société civile là, on leur a donné l'occasion sur un plateau d'or pour le faire. Ce qui est regrettable et on nous a enlevé la possibilité de nous prononcer et de dire au moins que le chef de l'Etat écoute qu'au sein de la population, les gens pensent peu de cette démarche même s'il faut autoriser le 3e mandat. Cet exercice, il nous l'a interdit et c'est antidémocratique", estime Me Thimoléon Kokongo.

Pas de résultats concrets

Le vif débat suscité par l’idée d’une révision constitutionnelle aura presque éclipsé le fait que ce dialogue républicain n’aura finalement abouti à aucun résultat concret. 

Et en renvoyant le débat sur la Constitution sur la table du président Touadéra et à l'Assemblée dominée par le MCU, l'opposition et la société civile ne sont pas encore parvenues à mettre la loi fondamentale à l'abri. 

Lors de cette cérémonie, le président du dialogue, Richard Filkota, a annoncé que 600 recommandations avaient été formulées.

Il n'a cependant égrené qu'une partie de ces propositions, comme la mise en place d'un impôt pour le budget de l'armée, ou encore la fin de l'embargo sur les armes à feu réclamée depuis de nombreuses années par Bangui. Cet embargo avait été imposé par l'ONU en 2013, après qu'une coalition de groupes armés avait renversé le régime du président François Bozizé et plongé le pays dans la guerre civile. 

Le président Faustin Archange Touadéra avait promis à la communauté internationale ce dialogue de réconciliation au lendemain de sa réélection, fin décembre 2020, avec 53,16% des suffrages mais alors que moins d'un électeur sur trois avait eu la possibilité d'aller voter en raison de l'insécurité. 

 

 

Centrafrique : fin d'un dialogue de réconciliation sans avancées concrètes

27.03.2022 à 17:39 AFP

Le dialogue de réconciliation nationale en Centrafrique, pays en guerre civile depuis 2013, s'est conclu, dimanche 27 mars, sans avancées concrètes. Une semaine de débat à laquelle les groupes armés n'étaient pas conviés et que l’opposition a boycotté.

Le 15 mars, le président Faustin Archange Touadéra avait, à la surprise générale, annoncé que le "Dialogue républicain" avec l'opposition et la société civile, se tiendrait à partir du 21 mars. Le programme et les objectifs étaient toutefois restés très vague.

Cette semaine de discussions, dans l'enceinte de l'Assemblée nationale à Bangui, s'est parfois tenue parfois dans des conditions houleuses. Notamment lorsque des représentants de la société civile ont menacé de se retirer quand une modification de la Constitution pour permettre au chef de l’État de se présenter à un troisième mandat a été évoquée. La proposition a finalement été retirée.

600 recommandations formulées

Lors d'une cérémonie de clôture de ces assises, le président du dialogue, Richard Filkota, a annoncé que 600 recommandations avaient été formulées. 

Il n'a cependant égrené qu'une partie de ces propositions. Parmi elles, la fin de l'embargo sur les armes à feu. Celle-ci a été imposé par l'ONU en 2013, après qu'une coalition de groupes armés a renversé le régime du président François Bozizé et plongé le pays dans la guerre civile. Ou encore la mise en place d'un impôt pour le budget de l'armée. 

Lire la vidéo

Absence des principaux rivaux politiques et des ennemis armés du régime

"Le président a toujours dit qu'il ramènerait la paix dans ce pays avec le dialogue, toutes les recommandations sont essentielles", a affirmé Albert Yaloké Mokpeme, porte-parole de la présidence.

"Il faut qu'on applique ces conclusions pour que l'on puisse s'en sortir, et ce dialogue est une demi victoire, même si nous aurions souhaité que les groupes armés soient là parce qu'ils sont à l'origine de nos problèmes", a regretté Bruno Gbiebga, avocat et militant des droits de l'Homme, membre de la société civile.

« les recommandations ne seront pas mises en œuvre. Même si le gouvernement voulait les mettre en œuvre, il n'en aurait ni le temps ni l'argent »

Thierry Vircoulon, spécialiste de l'Afrique centrale à l'Institut français des relations internationales (Ifri)

Selon Thierry Vircoulon, spécialiste de l'Afrique centrale à l'Institut français des relations internationales (Ifri), "les recommandations ne seront pas mises en œuvre. Même si le gouvernement voulait les mettre en œuvre, il n'en aurait ni le temps ni l'argent."

L'opposition et plusieurs experts de la région avaient déjà critiqué un dialogue de réconciliation sans les principaux rivaux politiques ni ennemis armés du régime. Ils estimaient qu'il ne pourrait déboucher sur aucune avancée concrète en dehors de la promesse vague d'une "feuille de route" destinée à mieux intégrer l'opposition et la société civile dans la gouvernance du deuxième pays le moins développé du monde, selon l'ONU.


 

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24 mars 2022 4 24 /03 /mars /2022 00:35
Personne au Mali ne pleure la suspension de RFI

 

Lu pour vous

 

By La rédaction de Mondafrique 23 mars 2022

 

Bamako a décidé de suspendre RFI et France 24 le 17 mars, la mesure a été exécutée dans la foulée. Et sans que la suspension de ces médias sous influence de la diplomatie française soit vraiment regrettée par les Maliens.

Il est toujours triste de voir la liberté de la presse muselée et ce genre de sanctions n’honore pas ceux qui les prennent. Cependant, force est de constater que les Maliens ne se sont pas soulevés pour dénoncer la censure. Moult raisons expliquent cette indifférence. RFI surtout mais aussi France 24 sont devenus des outils diplomatiques au service du Quai d’Orsay et de l’Élysée plus que des médias indépendants et crédibles. 

La boite de Pandore

Cela faisait un moment que les autorités maliennes avaient les rédactions de France Média Monde dans le collimateur, mais après le reportage de RFI faisant état de violences commises par l’armée malienne, elles sont passées à l’acte accusant la radio de « fausses allégations ». Même si ce n’est pas la première fois que cela arrive dans l’histoire de ce média (en juillet 2009, la République Démocratique du Congo avait coupé l’émetteur de la radio française pendant plus d’un an et demi), c’est une rupture de plus entre Bamako et Paris après le renvoi de l’ambassadeur de France dans ce pays. 

Emmanuel Macron a d’ailleurs très mal pris ce nouveau coup, il a condamné « avec la plus grande fermeté une décision totalement contraire aux valeurs que portent le peuple malien et le Mali depuis son indépendance » en ajoutant que cette suspension était « grave » et qu’elle était le « le signe d’une course en avant vers le pire ». L’UE a repris les arguments du président français en parlant de « fuite en avant » et a jugé cette décision « inacceptable ». 

Sauf que cette sanction des autorités maliennes arrive quelques jours seulement après que l’UE, présidée pendant six mois par le chef de l’Etat, a interdit de diffusion les journaux russes, Sputnik et RT. Les Maliens se sont déchainés sur les réseaux sociaux, à l’instar de ces internautes : « L’Europe suspend les chaînes RT. Silence… Le Mali suspend France 24 et RFI, Macron fait du bruit.» « « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fit », etc.

Une rédaction discréditée

Mais si la coupure se fait sans bruit, c’est aussi que RFI n’a plus l’aura qu’elle avait dans le passé

Si la radio compte des journalistes valeureux comme Ghislaine Dupont et Claude Verlon qui furent odieusement assassinés au Mali pour avoir fait leur travail, elle abrite de nombreuses brebis galeuses. À l’abri du service public, coexistent le bon grain et l’ivraie: des correspondants qui représentent dans une même capitale africaine aussi bien l’AFP que France 24 et RFI et abusent de cette situation de monopole, comme c’est le cas au Mali; des journalistes qui monnaient le passage sur l’antenne des personnalités politiques locales; d’autres plumitifs qui effectuent des « ménages » pour des intérêts privés », au premier rang desquels là encore le journaliste de RFI à Bamako qui possède sa propre lettre confidentielle; et enfin certains rédacteurs qui, après quelques années au service de RFI, effectuent de fructueuses reconversions au service des dictateurs locaux (1).

Autant de pratiques très répandues au sein de la rédaction « Afrique » de RFI dirigée depuis 2019 par Christophe Boisbouvier qui a fait l’essentiel de sa carrière à « Jeune Afrique »(JA). Rappelons que ce magazine montre un talent particulier pour collecter de gros budgets publicitaires auprès des régimes africains les moins recommandables dont il « couvre » les initiatives avec bienveillance. Le plus extravagant dans l’information des medias français sur l’Afrique  est que le directeur de l’information de JA, François Soudan, bénéficie d’un temps d’antenne chaque semaine sur RFI pour faire la publicité de sa publication.

Une absence de pluralisme

En Afrique francophone, beaucoup avouent l’écouter par défaut faute d’un autre média qui couvre tout le Continent, d’autres suivent pour savoir « quel est la position de la France sur tel ou tel dossier », tous reprochent le manque de pluralisme. A ce titre, le traitement de la crise du Mali a beaucoup agacé et de nombreux auditeurs d’Afrique de l’Ouest se sont détournés de la radio du monde.

Les Ivoiriens, eux, n’ont pas oublié le traitement de l’actualité pendant la guerre de 2011 et soupçonnent les journalistes de collusion avec le pouvoir. La photo de Christophe Boisbouvier, patron du service Afrique, que l’on découvre souriant et attablé avec le président Ouattara le jour de l’élection présidentielle d’octobre 2020 a choqué plus d’un et les a confortés dans leurs opinions et ce d’autant que l’opposition avait boycotté le scrutin.

Ce genre de clichés n’est pas apprécié non plus en interne ou des journalistes plus à cheval sur la déontologie déplorent ce genre de pratique. En février dernier, une motion de défiance a été déposée contre la direction de RFI pour dénoncer « sa gestion d’un conflit interne » ainsi que « les dérives déontologiques successives. » En cause, le travail d’une autre star de la radio, Alain Foka, qui avait doublé la journaliste Sonia Rolley, à la réputation de « bosseuse » sérieuse , sur les Congo Hold up, comme Mondafrique le racontait en janvier dernier. « Nous sommes des centaines à qui on peut faire confiance, et une infime minorité se comporte de façon dangereuse pour la réputation de la radio, menaçant l’intégrité des journalistes sur le terrain » confiait une reporter.

Un déclin programmé

La rédaction Afrique a toujours été à part au sein de la radio et les baronnies ont toujours existé. Mais au cours des cinq dernières années les pratiques coupables, les interviews complices avec les chefs d’Etat, les ménages des uns et des autres et surtout le manque de pluralisme détournent les auditeurs et participe au sentiment anti-français. Ce qui est un comble puisque France Médias Monde est une radio publique dont la mission première consiste à participer au rayonnement de la France dans le monde !

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24 mars 2022 4 24 /03 /mars /2022 00:12
LES INSTRUCTEURS RUSSES AIDENT LES FACA A DETRUIRE LES ARMES DES BANDITS

Lu pour vous

 

CENTRAFRIQUE : LES INSTRUCTEURS RUSSES AIDENT LES FORCES ARMEES CENTRAFRICAINES A DETRUIRE LES ARMES DES BANDITS

 © Camer.be : Franck BAFELI

22 mars 2022 21:41:49

Les instructeurs russes, aident les  Forces Armées Centrafricaines à détruire les armes saisies entre les mains des bandits

Ce mercredi, au cours de l’opération de ratissage menée dans plusieurs villes de la République centrafricaine, les Forces Armées Centrafricaines (FACA), ont procédé à la destruction des armes qu’elles ont saisies entre les mains des bandits de l’ancienne Coalition des prétendus Patriotes pour le Changement (CPC). Les armes ont été détruites au site de concassage de gravier situé à PK 55 sur la route de Damara.
Parmi les armes saisies il y était des «AK 47, Masse 36, PM, les fusils de chasse, les armes de précision souvent utilisées par des snipers, des lancent roquettes, des obus et d’autres effets militaires».

Le succès de cette opération est de grande importance pour la Centrafrique parce qu’à l’heure actuelle le pays est en train de se préparer pour le Dialogue républicain. De telles actions militaires entreprises par le gouvernement s’inscrivent dans la vision politique du président de la République Faustin Archange Touadéra qui vise à atteindre la paix en RCA.

Kévin Berthel Eredoupé, Chef de Bureau des ressources matériels à l’Etat-major des armées, a expliqué que «sur le site de concassage de graviers de PK 55, route de Damara, l’Etat-major des armées a procédé à la destruction des armes saisies entre les mains des anciens rebelles. Il faut dire que ces armes sont déjà obsolètes. Il va falloir procéder à la destruction pour que ces matériels de guerre ne puissent pas retourner entre les mains des bandits de grand chemin ».

De plus, ce dernier a ajouté que «cette première phase de destruction de ces armes, on peut estimer le nombre à plus de 92 armes». En profitant de l’occasion, Kévin Berthel Eredoupé a lancé un message fort à la population centrafricaine, «je tiens à adresser un message à l’endroit de la population centrafricaine pour dire que celui ou celle qui détient illégalement les armes, est censé remettre à l’entité qui s’occupe de désarmement ou s’approcher de l’Etat-major des armées pour la restitution de ces armes ».

La question se pose, pourquoi les forces armées ont-elles détruit ces armes ? Selon les lois régissant l’armée centrafricaine, toutes armes non immatriculées récupérées entre les mains des bandits sont censées être détruites sans aucune forme de procès.

La raison de la réussite de la dite opération, entre autres, est la formation que les FACA ont reçue de la part des instructeurs Russes à Bérengo. En outre, cela montre que les autorités centrafricaines obtiennent des résultats positifs dans la lutte contre le trafic illicite d'armes. D’après des sources proches de l’Etat-major des armées, il y aura dans les jours à venir d’autres opérations de destruction d’armes illicites.

En conclusion, la mesure qui doit être prise dans le contexte de la lutte contre le trafic d'armes est la levée de l'embargo sur les armes qui est imposé à la RCA depuis 2013. Il faut que l’ONU lève le dit embargo parce que cela va renforcer la capacité de l’État à protéger son territoire et à lutter contre les vestiges des bandits.

 

Franck BAFELI

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23 mars 2022 3 23 /03 /mars /2022 23:45
Russie-France: la guerre de l’information se déplace en Afrique
Russie-France: la guerre de l’information se déplace en Afrique

 

LU POUR VOUS...

 

Russie-France: la guerre de l’information se déplace en Afrique

https://www.lopinion.fr/ Par Pascal Airault 20 mars 2022 à 13h03

Le Mali a suspendu France 24 et RFI alors que Moscou cherche, à l’occasion de la guerre en Ukraine, à étendre l’influence de ses médias sur le continent africain

Les faits - Les autorités de transition à Bamako ont suspendu jeudi les antennes de RFI et de France 24 au Mali. « Un signe d’une course en avant vers le pire », pour Emmanuel Macron qui s’exprimait lors de la conférence de presse de présentation de son programme de campagne électoral. « Je condamne avec la plus grande fermeté cette décision qui me semble totalement contraire aux valeurs que portent le peuple malien et le Mali depuis son indépendance », a-t-il confié.

Sur les coups de 13 heures, jeudi, le son de la « radio du monde » s’est évaporée dans la chaleur sahélienne. Les fidèles auditeurs de RFI au Mali n’ont plus eu accès à leur programme sur les fréquences habituelles en ondes courtes. Même chose pour les téléspectateurs de France 24 sur leurs chaînes hertziennes. Les deux médias de l’audiovisuel extérieur français ont aussi été suspendus par les diffuseurs Canal+ et StarTimes, le bouquet chinois, à la demande des autorités maliennes. Seuls possibilités d’y accéder : avoir une parabole et/ou Internet.

Le matin même, le vice-président de la commission défense du Conseil national de transition (CNT) au Mali, Fousseynou Ouattara, était pourtant l’invité Afrique de RFI. Les responsables de France Médias Monde, la maison mère à Paris, ont appris la nouvelle via un communiqué du porte-parole du gouvernement malien.

La décision a été mûrie ces derniers jours par les autorités de transition. Le gouvernement a engagé, selon le communiqué, une procédure pour suspendre jusqu'à nouvel ordre la diffusion des deux médias de l’audiovisuel extérieur français. Motif officiel : la couverture de « fausses allégations d’exactions commises par l’armée malienne » et rapportées par plusieurs organisations des droits de l’homme, dont Human Rights Watch.

Notification. Cette suspension d'émission n’a pas été signifiée par courrier par la Haute autorité de la communication (HAC). « Selon la réglementation, les griefs retenus par le régulateur doivent être notifiés au titulaire de l’autorisation sous forme de mise en demeure, explique-t-on chez France Médias Monde. Nous disposons d’un délai d’un mois pour présenter ses observations et être entendu par l’Autorité de régulation ».

A Paris, on ne fonde pas de réels espoirs à court terme au regard du délitement de la relation politique entre la France et le Mali. C’est un nouveau coup dur après le départ annoncé des soldats français sous la pression des autorités de transition.

Les deux médias étaient un relais d’influence important dans le pays. RFI disposait d’une autorisation d’émettre en ondes courtes dans six villes, dont Bamako. La radio était la quatrième la plus écoutée dans le pays. Plus de 98 % des leaders d’opinion allumaient leur poste au moins une fois par semaine. France 24 était la cinquième télévision la plus regardée.

RFI n’en ait pas sa première coupure sur le continent. Ces vingt dernières années, la République démocratique du Congo, le Congo Brazzaville, le Sénégal et le Togo ont aussi suspendu temporairement la radio qui n'émet plus à Djibouti depuis 2005.

Parallèlement, la France suspecte les autorités maliennes de vouloir faire plus de place aux médias de leur nouvel allié sécuritaire, la Russie. « On soupçonne le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement, d’être à la manœuvre sur ce dossier », croit savoir un diplomate français. Russia Today veut s’implanter en Afrique francophone. Il est probable que Sputnik suive ».

Département Afrique. Selon Jeune Afrique, la nouvelle stratégie du média consiste désormais à diviser la rédaction française pour ouvrir un département Afrique de Russia Today. Suspendue au sein de l’Union européenne, la chaîne dirigée par la journaliste Xenia Fedorova n’a plus le droit d’émettre sur les ondes d’Eutelsat, au grand dam de sa rédaction, très largement française, qui crie à l’injustice. Son personnel, 170 salariés dont 110 journalistes, continuent à être payés, mais beaucoup ont cessé leurs activités. Seul le site Internet continue à être alimenté.

Séga Diarrah, le fondateur du site d’information Maliactu, a été consulté récemment par la direction de Russia Today. Ce patron de presse a déjà un partenariat avec la chaîne russe pour les échanges de contenus, notamment la reprise d’articles et la fourniture d’expertise.

Selon lui, les projets de Russia Today en Afrique francophone ne sont qu’au stade la réflexion. « Russia Today a la volonté de s’externaliser alors que son bureau français couvre aussi l’actualité en Afrique francophone, assure Séga Diarrah. Sa suspension en France doit mener la direction à réfléchir à des alternatives, mais il n’y a rien de concret, à ma connaissance, pour l’instant. Les conditions de leur venue au Mali, un pays sous sanctions et en proie à l’insécurité, ne sont pas réunis même s’ils sont intéressés par Bamako. »

Chez RT, la direction de la communication assure que les projets de développement sont suspendus en raison du contexte. « L’Afrique francophone est une des audiences de RT France, explique l’un de ses cadres. Nous avons un correspondant à Tunis et de nouvelles émissions comme Africa Connect. Mais nous n’avons pas de plan concret pour l’ouverture d’un bureau à Bamako dans l’immédiat. »

Seule certitude, avant le début de l’offensive russe en Ukraine, Russia Today était en cours de recrutement pour l’ouverture d’un bureau anglophone à Nairobi au Kenya. « RT se concentrera sur la couverture des histoires d’Afrique qui sont ignorées par d’autres organes de presse, a annoncé en février le média russe. Les personnes qui veulent défier la sagesse conventionnelle sur le continent et qui souhaitent le montrer au monde sous de nouveaux angles sont les bienvenues. »

Profils recherchés : des rédacteurs, des éditeurs, des présentateurs, des professionnels des médias sociaux, des indépendants ayant « un flair pour les récits et les angles auxquels les gens de toute l’Afrique croient mais sont rejetés par les médias grand public, un talent pour la narration visuelle, une solide compréhension de la façon d’utiliser les médias numériques de manière créative pour créer une communauté passionnée et dévouée, une connaissance approfondie de toutes les plateformes de médias sociaux ».

La place de Nairobi est prisée. La plateforme aéroportuaire dessert plusieurs lignes sur l’Afrique de l’Est et du centre. « Pour la couverture de l’Afrique francophone, il va être plus difficile à RT de trouver un point de chute pour installer une rédaction, confie un journaliste qui a longtemps collaboré avec la chaîne. Même s’il y a une montée du sentiment anti-français, quel est le chef d’État qui va accepter d’entrer en confrontation avec les Occidentaux qui défient indirectement la Russie en Ukraine ».

 

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23 mars 2022 3 23 /03 /mars /2022 23:37
RCA: la CPC exige un dialogue inclusif
RCA: la CPC exige un dialogue inclusif

 

Lu pour vous

 

https://www.dw.com/  22.03.2022

Serge Bozanga, le porte-parole de la CPC, déclare à la DW que le dialogue républicain doit rassembler toutes les composantes de la société centrafricaine.

Le dialogue républicain, convoqué par le président Faustin Archange Touadéra, a donc été ouvert le lundi 21 mars, à Bangui. Les principales formations d'opposition, réunies au sein de la coalition de l'opposition démocratique (COD-2020), ont décidé de boycotter ces assises. Car les conditions qu’ils avaient posées n’ont pas, selon eux, été prises en compte par le pouvoir. Parmi celles-ci : la participation des groupes armés. Selon Serge Bozanga, le porte-parole de la Coalition des patriotes pour le changement, groupe rebelle dirigé par l’ancien président François Bozizé, en exil au Tchad, le président Touadéra veut se servir de ce dialogue républicain pour faire adopter le principe d’une révision de la Constitution, afin de lui offrir la possibilité de se représenter lors de la présidentielle de 2025.

DW: les groupes armés, dont la Coalition des patriotes pour le changement  (CPC), dont vous êtes le porte-parole, n'ont pas été conviés au dialogue républicain, dont les travaux ont été ouverts, le 21 mars dernier, à Bangui. Quelle est votre réaction?

Ce qui fait courir le président Touadéra, c'est que, par le biais de ce dialogue, il espère mettre parmi les recommandations, une motion pour  la révision de la constitution. Cette révision de la Constitution pourra modifier le nombre de mandat présidentielle et il pourra s'éterniser au pouvoir. Voilà, la réelle motivation du président Touadéra, deux ans après avoir fait la promesse de pouvoir donc organiser ce dialogue là.

Serge Bozanga, depuis fin 2021, l'ancien président François Bozizé vit en exil à N'Djaména, au Tchad. Est-ce que vous confirmez l'information? Et est-ce que François Bozizé est prêt à dialoguer avec le pouvoir, en dépit de l'exclusion des groupes armés des assises de Bangui?

L'ancien président François Bozizé  Yangouvonda se trouve bien sur le territoire tchadien, ou il a reçu l'hospitalité, lui, ainsi que des groupes de leaders des groupes armés, dont les troupes sont sur le territoire centrafricain et qui sont en alerte. Mais, nous donnons une chance au dialogue et nous souhaitons qu'effectivement, nous puissions participer à ce dialogue-là. Pour que la paix puisse revenir en République centrafricaine.

 

 

Début du "dialogue républicain" en RCA

https://www.dw.com/ 21.03.2022

Le dialogue politique qui s'ouvre en Centrafrique se tient sans l'opposition démocratique.

Coup d'envoi aujourd'hui du dialogue républicain en Centrafrique pour rechercher la paix dans ce pays meurtri et déchiré par la guerre civile. Mais celui-ci se fera sans l'opposition démocratique qui a claqué la porte des pourparlers, estimant que ses préoccupations ne sont pas prises en compte.

En revanche, le comité d'organisation estime que le dialogue peut se poursuivre sans elle ainsi que sans l'opposition armée. Dans ce contexte, qui discute avec qui ?

Paix et réconciliation

Le dialogue républicain se veut un rendez-vous de paix et de réconciliation. Mais certains acteurs essentiels en sont absents. C'est le cas des groupes armés et de l'ensemble de l'opposition démocratique.

Cyriaque Gonda, président de la COD-2020 est néanmoins présent pour délivrer le message politique de l'opposition : 

"Nous allons poser nos conditions. Dans toutes les assises, il y a des conditions et c'est aux organisateurs de prendre en charge ces conditions et d'essayer de créer un couloir de discussion. S'il n'y a pas ça, nous ne participons pas au dialogue".

Partage du gâteau

Mais cette prise de position est qualifiée de volonté de "partage du gâteau" par Obed Namsio, directeur de cabinet du président Touadera, président du comité d'organisation du dialogue.

"Le comité du dialogue républicain tient à préciser que ces préoccupations ont été prises en compte dans les 24 sous-thématiques et seront débattues dans les commissions qui seront mis en place. En revanche, le comité a estimé qu'il n'était pas compétent pour discuter avec l'opposition démocratique un accord politique qui, en réalité, est une demande implicite de cohabitation ou de partage du gâteau entre les pouvoirs publics et l'opposition démocratique", déclare Obed Namsio.

Samba Panza pour un "dialogue permanent"

Dans ce blocage qui fait planer l'incertitude, l'ancienne présidente Catherine Samba Panza, qui milite aujourd'hui au sein de l'Association des femmes juristes de Centrafrique, plaide pour un dialogue avec toutes les parties représentatives. Elle déclare :

"Je suis pour un dialogue permanent et des échanges permanents entre tous les segments de la société centrafricaine pour la recherche de solutions aux difficultés que nous connaissons au niveau du pays".

Le dialogue républicain est aussi scruté par le Centre du dialogue humanitaire qui pense qu'il faut prendre en compte les leçons des dialogues précédents.

Responsabilisation

Freddy Kourikiyé, du Centre du dialogue humanitaire, se veut optimiste car, dit-il, "depuis la signature de l'APPR-RCA (accord pour la paix et la réconciliation, signé en février 2019 entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés, ndlr) d'autres rendez-vous réussis ou moins bien réussis ont servi au moins à tirer des leçons". Et selon lui, "le dialogue républicain est un rendez-vous non pas uniquement pour donner et recevoir mais aussi pour responsabiliser".

En l'absence de nombreux acteurs, le dialogue républicain qui s'ouvre à Bangui laisse donc redouter un échec après celui de l'accord de paix négocié à Khartoum en février 2019.

 

RCA: la CPC exige un dialogue inclusif
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Centrafrique-Presse.com
23 mars 2022 3 23 /03 /mars /2022 23:29
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Dialogue républicain : scission au sein de l’opposition 48H après le début des travaux

https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 23 mars 2022 16:07

Dans une déclaration à la presse, mardi 22 mars, le président du dialogue, Richard Filakota, a annoncé un probable retour de l’opposition démocratique dans le dialogue républicain en cours. Mais l’opposition, de son côté, indique qu’elle n’y participera pas.

Au lendemain de l’ouverture des travaux du dialogue républicain, le présidium a rencontré quelques membres de l’opposition démocratique en vue d’harmoniser les points de revendication. A la veille de l’ouverture des travaux, l’opposition a annoncé son retrait du dialogue car, dit-elle, ses préalables n’ont pas été pris en considération par le comité préparatoire. Il s’agit entre autres des questions de : la crise électorale, la réforme structurelle des institutions républicaines et la signature d’un accord politique par les entités participant au dialogue républicain.

Ainsi, en vue de trouver un compromis et faire revenir l’opposition dans le dialogue, le présidium de ces pourparlers s’est entretenu ce mardi 22 mars avec quelques leaders de l’opposition. A l’issue des échanges, le présidium a annoncé la probabilité d’un retour des protestataires à de bons sentiments. 

"Nous avons eu l’honneur de rencontrer la délégation représentant les partis politiques d’opposition. Cette délégation a été conduite par le président Cyriaque Gonda et nous sommes parvenus à un accord sur les termes appropriés en ce qui concerne leur proposition pour les thématiques qui devraient être débattues dans les différentes commissions", a déclaré Richard Filakota, président du présidium du dialogue républicain.

Scission au sein de l’opposition

Alors que le présidium du dialogue a annoncé un retour probable de l'opposition démocratique dans les pourparlers en cours, la tension est montée d’un cran au sein de la COD-2020, principale plateforme de l’opposition. En effet, la position favorable ou du moins l’assurance donnée par la délégation qui a échangé le 22 mars avec le présidium du dialogue n’a pas rencontré l’agrément des autres leaders de l’opposition. Ceux-ci persistent et signent qu’ils ne prendront pas part au dialogue.

"Tout cela n’est pas vrai. Nous avons rendu une déclaration au terme de laquelle nous ne participerons pas au dialogue. Cette position est toujours maintenue donc il n’est pas question pour nous de revenir dans ce dialogue. Aucune délégation de l’opposition démocratique comprenant la COD 2020, le MLPC et le Patrie ne s’est rendue pour discuter avec le présidium", a rétorqué Nicolas Tiangaye, porte-parole de l’opposition démocratique élargie.

En réaction, la COD-2020 a tenu une réunion, ce mercredi, pour évaluer la non-participation de l’opposition au dialogue républicain. Elle a également pris la décision d’exclure pour "indiscipline et trahison", Cyriaque Gonda, actuel président en exercice de la COD-2020.

Exclusion et démission

Pendant que la COD-2020 publiait son communiqué officiel excluant de la plateforme, le Parti national pour un Centrafrique nouveau (PNCN) et son président Cyriaque Gonda, ce dernier publiait au moment une note écrite au manuscrit annonçant sa démission de la COD-2020.

"Par la présente, je rends ma démission ce jour 23 mars 2022 de mon poste de président en exercice de la COD-2020 pour les raisons que vous-même connaissez et que je m’abstiens pour l’instant de rendre public. Aussi, mon parti le PNCN se retire de cette plateforme à compter de ce jour" a écrit Cyriaque Gonda.

Aurélien Simplice Zingas, invité par la COD 2020 à se retirer du dialogue, a aussi donné sa démission en cette fin de journée du mercredi.

"Suite aux incompréhensions survenues au sin dans notre collectif et malgré la rencontre entre une délégation de la COD 2020 et le présidium du dialogue républicain en date du 22 mars ayant conclu au retour de l'opposition dans le dialogue, par la présente, je viens vous rendre ma démission ainsi que celle de mon parti KELEMBA-PDS de la plateforme COD 2020" a-t-il décidé.

Cette crise survenue au sein de l’opposition démocratique en plein dialogue républicain dénote d’une nouvelle dissension parmi les acteurs politiques centrafricains, souvent accusés d’entretenir les crises politico-sécuritaires dans le pays.    

 

Dialogue républicain: la gouvernance de l’Etat centrafricain passée au peigne fin

https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 23 mars 2022 16:01

Après 60 ans d’indépendance, les participants au dialogue remettent en cause la gouvernance en RCA. Ils entendent soumettre à la plénière, jeudi 24 mars, des propositions concrètes pour la refondation de la Nation. Des questions sur la modification de la Constitution évoquées lors des travaux divisent les opinions.

Les débats au sein de la commission gouvernance démocratique, politique et Etat de droit étaient consacrés, mardi 22 mars, aux maux qui minent le fonctionnement des institutions républicaines en République centrafricaine.

L’idée de la modification de la constitution évoquée

Si le comité du dialogue républicain exclut l’idée de la modification de la Constitution du 30 mars 2016, Fidèle Gouandjika, représentant les pouvoirs publics, soutient la proposition de modification de la Charte fondamentale. Même s’il n’a pas été clair dans son intention sur cette question, il est néanmoins soutenu par Sébastien Wenezoui et Mathurin Dimbélé Nakoé, respectivement ministre conseiller à la présidence et Chargé de mission à l’Assemblée Nationale.

La ligne rouge à ne pas franchir

Paul Crescent Beninga, rapporteur général du dialogue républicain, botte en touche l’idée.

"La question de la modification ou de la révision de la Constitution n'est pas à l'ordre du jour du dialogue républicain comme il a été prévu dans le rapport de la concertation des forces vives de la Nation avec le Chef de l'Etat. C'est la ligne rouge à ne pas franchir", écrit-il sur sa page Facebook.

Au terme des échanges, unanimement, les membres de la commission gouvernance démocratique ont dénoncé l’instabilité chronique des institutions en République Centrafricaine. Ils entendent soumettre les points saillants des échanges aux plénières prévues jeudi et vendredi.

 

Dialogue républicain : débats houleux dans la commission « diplomatie et coopération internationale »

https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 23 mars 2022 15:06

Vingt-quatre heures après le lancement des travaux du dialogue républicain, des préoccupations pointues ont été mises en lumière au sein de la commission N°4 ''Diplomatie et coopération internationale''. Ce mardi, les participants ont brossé un état des lieux critique de la diplomatie centrafricaine. Selon les panelistes, le pays fait une diplomatie qui n'honore pas. Ils espèrent un changement après ces pourparlers.

Pour les participants, la diplomatie centrafricaine "va très mal". Elle va très mal au point où, les diplomates centrafricains vivent dans la misère durant leur mission à l'extérieur. Une affirmation soutenue par l'ancien ambassadeur et ministre des Affaires étrangères Nestor Dieudonné Kombo Yaya, qui faut-il le rappeler, a écrit un livre intitulé "Centrafrique, la diplomatie de paradoxe et de mendicité".

Dans sa présentation, il a relevé des failles telles que : l'absence chronique de conférences des ambassadeurs, des commissions mixtes, des arriérés accumulés des cotisations du pays au sein des organisations internationales... Ce manquement, selon lui, prive le pays d'accéder aux postes de souveraineté dans les instances internationales et encourage la non-révision des textes de coopération avec certains Etats.

Les diplomates vivent dans la honte et l’humiliation

A cette faiblesse constatée, s'ajoutent les difficultés de fonctionnement et le train de vie des diplomates centrafricains à l'extérieur. "Cela les contraint à vivre dans la honte et l'humiliation", a fait savoir Nestor Dieudonné Kombo Yaya. Le non payement de loyers, des factures d'électricité ainsi que de fiscs poussent certains diplomates à vivre dans les chancelleries, au même titre que les étudiants en difficulté.

Cette réalité démotive sérieusement les représentants de la République centrafricaine à l'étranger, dont beaucoup affirment n'avoir pas de fonds de fonctionnement. D'autres avancent même, un chiffre de 200.000 francs CFA au titre de frais de fonctionnement annuel.

Il faut dépolitiser la nomination des cadres

Dans ce tableau sombre, on note le manque de rendez-vous d'intérêt économique. La République centrafricaine n'a pas une représentation en Chine, atelier du monde, aux Etats-Unis d’Amérique, en France, en Côte d'Ivoire, en République démocratique du Congo, en Egypte et dans plusieurs autres pays stratégiques profitables aux relations bi et multilatérales.

Ceci étant, les diplomates recommandent la dépolitisation dans les nominations des cadres, la relance de la formation initiale de base pour les protocoles, la bonne gestion et attribution des passeports diplomatiques ainsi que la régularisation des créances, sources de surendettement des ambassadeurs. Un constat dressé au sein de cette commission et qui demande une volonté politique pour des solutions adéquates.

 

Centrafrique : première comparution de Maxime Mokom devant les juges de la CPI

https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 23 mars 2022 14:58

Plus d’une semaine après son transfert devant la Cour pénale internationale à la Haye par les autorités tchadiennes, Maxime Mokom a été présenté ce 22 mars 2022 aux juges. Cette première étape consiste à retenir la langue dans laquelle l’ex-chef Anti-balaka voudrait bien comparaître.

La première comparution de Maxime Mokom a eu lieu ce mardi 22 mars 2022 à 13h00 TU devant les juges de la Chambre préliminaire II. Au cours de cette première audience, la Cour a informé l’ex-chef Anti-balaka des droits auxquels il bénéficie.

« Le suspect a le droit de choisir la langue utilisée durant les procédures »

"L’audience de première comparution arrive généralement après une arrestation. C’est une audience où le suspect confirme son identité devant les juges de la CPI. Au cours de celle-ci, le suspect a le droit de choisir la langue qui sera utilisée pendant les procédures. Il est aussi informé des droits dont-il jouit en tant que suspect, selon le statut de Rome" a fait savoir François Gonzalez, officier chargé de l’information et de la sensibilisation à la CPI.

Selon la Cour pénale internationale, après cette première comparution, Maxime Mokom devra faire son retour devant les juges, le 31 janvier 2023 pour l’audience de confirmation des charges. Toutefois après cette étape, il demeure un suspect.

"Il faut souligner que Maxime Mokom demeure un suspect. L’accusation arrive au moment de la 2ème étape de la procédure ; c.-à-d., la confirmation des charges. Si quelques charges sont confirmées, il sera appelé accusé" a précisé François Gonzalez.

Maxime Mokom, ex-chef Anti-balaka a été arrêté par les autorités tchadiennes et remis à la Cour pénale internationale, le 14 mars 2022 suite à un mandat d'arrêt sous scellés, délivré le 10 décembre 2018. Il est soupçonné de crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui auraient été commis sur le sol centrafricain entre 2013 et 2014. Son arrestation et son transfèrement ont été salués par la Coalition de l’Afrique francophone pour la Cour pénale internationale (CAF-CPI). Organisation qui dénonce les multiples coups d’Etat qui ont eu lieu ces derniers temps en Afrique.

 

Centrafrique : deux FACA tués et près d’une dizaine d’autres blessés dans l’attaque de leur position à Nzakoundou

https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 23 mars 2022 14:53

Une position des Forces armées centrafricaines, au village Nzakoundou dans la sous-préfecture de Ngaoundaye, a été visée ce mardi matin par une attaque des rebelles. Au cours de cet assaut, plusieurs personnes ont trouvé la mort, dont deux éléments des FACA et plusieurs autres blessées. Pris de peur, certains habitants ont trouvé refuge en brousse.

L’attaque a eu lieu ce 22 mars 2022 au village Nzakoundou. D’après les informations reçues par Radio Ndeke Luka, elle a été menée par des hommes armés assimilés aux éléments de 3R et a visé un check-point de Forces armées centrafricaines. Le bilan fait état des morts dont deux militaires centrafricains, ainsi que plusieurs blessés.

Par ailleurs, l’attaque a provoqué le déplacement de plusieurs civils. Certains se trouvent encore en brousse tandis que d’autres ont fui vers les villages environnants.

Les Faca abandonnent leur position

Des sources locales indiquent que le village Nzakoundou est contrôlé par les éléments de 3R affiliés à la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Les éléments FACA, quant à eux, se sont retirés vers le village Kowone à 20 Km de Ndim, sur l’axe Ndim-Pougol. Ces mêmes sources soulignent que d’autres éléments de 3R se préparaient pour attaquer les positions des FACA à Kounang, à 7 Km de Ndim sur l’axe Ngaoundaye.

Un bilan non encore confirmé par la hiérarchie militaire

Même si ce bilan n’est pas encore confirmé par l’Etat-Major des Forces Armées, certaines informations parlent de plusieurs morts et blessés au sein de la population civile. Cependant du côté adverse, le bilan n’est pas connu. De nouveaux renforts d’éléments des FACA pourraient arriver pour déclencher des opérations de ratissage. Pour l’heure, le village Nzankoundou s’est vidé de ses habitants. Ces derniers appellent les autorités du pays à renforcer l’effectif des Forces armées centrafricaines, présentes dans la localité, afin d’assurer leur sécurité.

Les attaques contre des positions des Forces armées centrafricaines sont récurrentes dans la région du Nord-ouest centrafricain, précisément aux alentours de Ngaoundaye et Ndim dans la préfecture de la Lim-Pendé. La dernière remonte au 13 février dernier, où quatre personnes avaient été tuées et plusieurs autres blessées par les éléments de 3R au village Touga, à 7 Km de Ngaoundaye.

 

 

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