Centrafrique : les mines anti-personnel, un réel danger dans l’Ouest et dans le Nord-ouest
https://www.radiondekeluka.org/ lundi 4 avril 2022 16:26
Pendant que le monde célèbre ce 04 avril, la Journée internationale de sensibilisation et de lutte contre l’utilisation des mines anti-personnel, en République centrafricaine, l’utilisation de ces engins explosifs reste un défi pour la sécurité de la population. Notamment, dans les régions de l’Ouest et du Nord-ouest où la Minusca appelle la population à la prudence et à la collaboration.
Malgré son interdiction par l’Organisation des Nations-Unies dans le monde, l’utilisation des mines antipersonnel n’est pas exclue dans les modes opératoires des groupes armés. Vers la fin de l’année 2021, plus d’une dizaine de personnes ont perdu la vie dans des explosions de mines dans le pays. Les régions de l’Ouest et du Nord-Ouest restent les principales zones où est signalée l’utilisation de ces engins explosifs.
Face à cette préoccupation, la Mission onusienne avait lancé, vers la fin de l’année 2021, une opération de déminage dans ces régions. Malheureusement, la situation sécuritaire du pays n’a pas permis le succès de cette opération. Ainsi lors d’une mission en mars dernier à Bocaranga dans le Nord-ouest, la Minusca a annoncé que l’unité en charge de ces opérations de déminage recevrait dans les jours à venir un renfort en équipements. A cet effet, elle appelle la population à la prudence et à collaborer avec les unités déployées pour la réussite de ces opérations.
« Dans ces zones, il n’y a pas que les mines »
"Nous comptons sur l’arrivée très prochaine de quelques renforts en matière de déminage. Dans ces zones, il n’y a pas que les mines. Il y a également les restes de munitions de guerre, singulièrement, les roquettes et les grenades. Nous voulons aussi lancer un appel à la population qu’en cas de découverte de ces engins, il ne faut pas y toucher. Il faut repérer la zone et informer nos troupes" garantit le général Daniel Sidiki Traoré, commandant des forces de la Minusca.
En attendant le nettoyage des zones soupçonnées d’abriter les mines, les populations civiles des localités concernées doivent encore faire face à l’agressivité de ces engins explosifs. Cette situation impacte négativement les activités commerciales et champêtres dans l’Ouest dans le Nord-ouest car effrayés, les habitants ont peur de se rendre aux champs ou d’emprunter les axes routiers habituels.
La Journée internationale de sensibilisation et de lutte contre les mines est déclarée, le 4 avril 2006 par les Nations-Unies. Elle est célébrée pour attirer l'attention des gouvernants et de l’opinion sur les besoins des victimes des mines et des restes explosifs de guerre.
Centrafrique : l’Assemblée nationale approuve la politique générale du gouvernement Moloua
https://www.radiondekeluka.org/ lundi 4 avril 2022 08:06
Après près de 2 mois à la tête du gouvernement centrafricain, Félix Moloua a présenté ce 1er avril 2022 au parlement, son programme de politique générale. Un programme qui nécessite la mobilisation de plus de 1.130 milliards de francs CFA. Lequel a été approuvé par les élus de la Nation à l’issue d’un vote de confiance.
Le programme de la politique générale du gouvernement Moloua s’appuie sur les questions de paix, de sécurité, de justice, de la relance économique ainsi que de la poursuite de la restauration de l’autorité de l’Etat. Son exécution est estimée à plus de 1.130 milliards de francs CFA.
Pour l’opposition politique, ce programme présenté et défendu par le Premier ministre n’est rien d’autre que le prototype de ceux présentés à la représentation nationale par ses prédécesseurs, notamment Firmin Ngrébada et Henri Marie Dondra. Malgré tout, les parlementaires l’ont approuvé à une majorité écrasante.
"Ainsi après vote, l’Assemblée nationale a souscrit par 114 voix sur 124, la motion de confiance sur la déclaration de politique générale du gouvernement" a déclaré Simplice Mathieu Sarandji, président de l’Assemblée nationale.
Mobiliser plus de recettes domestiques pour y parvenir
Pour sa part, le gouvernement se félicite de cette confiance et demande aux forces vives de la Nation de soutenir ce programme.
"C’est l’occasion, très rapidement, de nous mettre en action et de pousser chaque ministre de telle manière qu’il y ait performances dans les actions. A cet effet, nous devrions mobiliser plus de recettes domestiques, car les périodes sombres que nous avions traversées nous ont véritablement mises dans le gouffre. Nous devrons nous battre ensemble pour parvenir à un changement" a souligné Félix Moloua, chef du gouvernement.
La nouvelle politique générale du gouvernement est établie sur trois ans. Plusieurs recommandations issues du dialogue républicain ont été prises en compte dans ce programme à l’exemple de la réouverture de l’Ecole militaire des enfants de troupe (EMET).
Centrafrique : l’opposition politique élargie fustige ses dissidents et accuse le pouvoir de Bangui
https://www.radiondekeluka.org/ lundi 4 avril 2022 16:20
Face à la vague de désertion au sein de l'opposition élargie, les opposants politiques de Faustin Archange Touadera se réorganisent. Cependant, ils accusent le pouvoir de vouloir modifier la constitution en instrumentalisant une partie de l'opposition avec les frais de l'Etat.
Absente au dialogue républicain, l'opposition élargie secouée par le départ de Cyriaque Gonda, d’Aurélien Simplice Zinghas et bien d’autres figures, se montre résiliente et accuse le pouvoir de Bangui de vouloir la fragiliser.
Des recommandations préparées à l’avance selon l’opposition
"Ce dialogue en terme de travaux n'a duré que 5 jours, il y a 450 participants et en 5 jours, ils ont sorti 650 recommandations. En fait, quand vous faites la moyenne, cela fait 130 recommandations par jour. Pensez-vous que c'est vraiment sérieux ? La réalité c'est quoi ? C'est que ces recommandations, ils les ont préparées avant", déclare Me Nicolas Tiangaye, porte-parole de l’opposition démocratique élargie.
Mais l'opposition ne s'arrête pas là. Elle pointe du doigt "l'incompétence" du régime de Bangui qui, visiblement, selon Anicet Georges Dologuélé, n’a pas d’offre politique à faire aux Centrafricains.
"J'ai été très surpris. Quand j'ai lu les 600 recommandations du dialogue, j'ai eu l'impression que mon frère Faustin Archange Touadera n'avait eu de programme ni en 2016, ni en 2020 et qu'il utilisait ce dialogue pour enfin avoir un programme. Parce que ce n'est pas aux Centrafricains de venir au dialogue dire qu'il faut chaque année une conférence diplomatique", regrette le président de l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA).
Accusés par ses détracteurs de prôner une opposition stérile, l'opposition élargie met en avant l'argent public qui aurait servi à acheter les frondeurs. Une cause portée par Raymond Adouma, qui se déclare témoin oculaire d’une mise en scène orchestrée par les ministres Arthur Bertrand Piri, Claude Rameau Bireaux et le directeur général des Douanes qui auraient mis les moyens à disposition de Cyriaque Gonda. Me Crépin Mboli-Goumba n'est pas surpris et parle d'erreur dans le choix de l'opposition.
"Le compatriote Aurélien Zinghas est une erreur politique qui date de l'époque François Bozizé. Zinghas a été nommé ministre de l'Education nationale, à l'époque, je trouvais que c'est un message troublant qu'on envoyait à nos enfants. Zinghas vous vous souvenez, est l'architecte de cette cabale contre des leaders de l'opposition et qui disait que nous étions la tête pensante de la Séléka. Alors moi, je viens d'un endroit où l'honneur est important", martèle le président du PATRIE.
Des accusations rejetées par le gouvernement
En réaction à l’accusation de l’opposition, Serge Ghislain Djorie, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, indique que ces propos visent à ternir l’image des autorités centrafricaines.
"On aime bien porter du doigt accusateur et quand on est en position de faiblesse, on accuse à tort. C’est un jeu d’enfants de citer des membres du gouvernement qui se seraient livrés à une pratique de corruption. On ne peut pas sortir l’argent de l’Etat sans passer par le Conseil des ministres. Quelqu’un de l’opposition peut-il me sortir les preuves qu’ils disent est passé par ce circuit ?", réagit le porte-parole du gouvernement.
Entre la résistance à la modification de la constitution et la clarification des faits liés au dialogue, l'opposition élargie dit rappeler à Faustin Archange Touadera que le dialogue républicain n'a été qu’une simple offensive de charme vis-à-vis des partenaires et une volonté de modifier la constitution.
Centrafrique : le pasteur Nicolas Singha Gbazia démissionne à la tête de l’AEC
https://www.radiondekeluka.org/ lundi 4 avril 2022 08:11
Près d’une semaine après la clôture du dialogue républicain, les révélations faites commencent à avoir leurs effets. Le pasteur Nicolas Singha Gbazia, président de l’Alliance des évangéliques en Centrafrique (AEC) et cité dans une conspiration, a démissionné jeudi 31 mars 2022.
Selon les révélations faites par Fidèle Gouandjika et Aurélien Simplice Zingas en marge du dialogue républicain, l’ancien président de l’AEC aurait promis de soutenir l’opposant Abdou Karim Meckassoua dans une conspiration contre le pouvoir de l’Etat en 2020. A cet effet et selon les explications, le révérend pasteur Nicolas Singha Gbazia a reçu de l’argent des mains de d’Abdou Karim Meckassoua et lui a proposé le soutien des membres et fidèles de son église. Lors du dialogue, l’accusé a même affirmé avoir rencontré l’opposant cependant, il s’est réservé d’en dire plus. Un acte humiliant, selon l’Alliance des évangéliques en Centrafrique.
"Nous avons pris un certain nombre de mesures. Nous avons aussi décidé d’accepter la démission du président sortant qui, après explication, a été convaincu par ces collègues. Ainsi, nous aurons une assemblée générale le 11 mai prochain pour revoir certaines dispositions de nos textes et mettre en place d’autres structures" a fait savoir Clotaire Rodonne Siribi, président intérimaire de l’AEC.
Pour les responsables religieux, cet acte n’engage pas l’église mais plutôt son auteur. Ils indiquent, par ailleurs que, l’Alliance des évangéliques en Centrafrique demeure fidèle aux valeurs chrétiennes et de la République.
« L’honneur de l’Eglise a été souillé en public »
"Nous nous sommes sentis lésés car à un certain moment, l’honneur de l’Eglise était souillé en public. Par rapport à cela, nous avons pris des mesures. D’autres mesures viendront. En tant qu’acteurs de la vie socioéconomique de notre pays, nous restons attachés à nos valeurs et continuerons à défendre les intérêts de nos églises auprès de qui de droit" a martelé Clotaire Rodonne Siribi.
A en croire les responsables de l’AEC, une assemblée générale à mi-parcours est convoquée du 11 au 13 mai prochain. Elle vise à adopter les projets d’amendement des textes et élire les nouveaux responsables de l’Alliance.