Centrafrique: la Russie obtient un nouvel assouplissement de l'embargo sur les armes
Mise à jour 31.01.2020 à 18:00
Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé vendredi un nouvel assouplissement, léger, de l'embargo sur les armes imposé à la Centrafrique, un sujet qui a donné lieu à de vives frictions entre la France et la Russie.
Une résolution, rédigée par Paris, prolongeant de seulement six mois l'embargo, jusqu'au 31 juillet, a été approuvée par 13 voix pour et deux abstentions, celles de Moscou et Pékin.
Elle prévoit la possibilité pour la Centrafrique d'acquérir pour ses forces des "véhicules militaires dépourvus d'armes et des engins armés d'un calibre inférieur à 14,5 mm", à condition d'en notifier l'ONU au préalable.
Selon des diplomates, les négociations ont donné lieu à des tensions importantes entre la France et la Russie.
Ex-puissance coloniale, la France, soutenue par les membres européens et africains du Conseil (Afrique du Sud, Niger et Tunisie), ne voulait procéder à aucun nouvel assouplissement de l'embargo au vu de la situation dans le pays, selon ces sources concordantes s'exprimant sous couvert d'anonymat.
De son côté, la Russie, soutenue par la Chine, en voulait un conséquent, faisant valoir que Bangui réclamait depuis longtemps une levée totale de l'embargo. La Russie est militairement présente en Centrafrique où elle apporte, selon Bangui, une "aide énorme".
Dans la négociation tendue, Moscou a été jusqu'à proposer cette semaine à ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution concurrent à celui de la France. Un compromis a finalement été trouvé jeudi, permettant d'éviter la mise aux voix des deux textes et le risque d'un arrêt total de l'embargo en cas d'utilisation d'un veto par l'un des membres permanents du Conseil.
Par la voix de son ambassadrice adjointe, Anne Gueguen, la France a regretté "profondément" vendredi qu'il n'y ait pas eu une adoption unanime. "Le Conseil de sécurité est pleinement à l'écoute des autorités centrafricaines" dans le domaine de la sécurité, a-t-elle assuré, soulignant la nécessité d'une "approche responsable".
- Divisions en juillet? -
Son homologue russe, Dmitri Polyanskiy, a déploré que "tous les arguments (de Moscou) n'aient pas été pris en compte" et averti qu'ils seraient à nouveau utilisés en juillet, laissant augurer de nouvelles divisions au Conseil de sécurité dans six mois.
"Nous voulions un assouplissement plus important de l'embargo sur les armes", a-t-il dit. Utile au début, l'embargo "fait maintenant obstacle au réarmement de l'armée nationale et des forces de sécurité", a jugé le diplomate russe.
De son côté, l'ambassadeur du Niger, Abdou Abarry, s'exprimant aussi au nom de l'Afrique du Sud et de la Tunisie, a estimé que la résolution adoptée "représentait une réponse à la demande légitime formulée" par la Centrafrique "de continuer vers une levée définitive de l'embargo sur les armes".
Le nouvel assouplissement va aider le gouvernement "à reprendre le contrôle de l'ensemble du pays", a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis ont noté pour leur part qu'aucune demande d'exemptions à l'embargo n'avait été faite par Bangui depuis septembre, alors que cette possibilité est ouverte aux autorités centrafricaines.
Le Conseil de sécurité avait décidé en septembre d'un premier assouplissement de l'embargo imposé en 2013 en autorisant la livraison aux forces centrafricaines d'armes individuelles d'un calibre inférieur ou égal à 14,5 mm. Cet embargo avait été décidé quand la Centrafrique avait basculé dans la guerre civile après la chute du président François Bozizé.
La levée totale de l'embargo est une demande ancienne des autorités centrafricaines, qui affirment que les groupes armés qui continuent de contrôler une vaste partie du pays peuvent en obtenir facilement par la contrebande en mettant en situation d'infériorité Bangui, soumis à l'embargo.
Depuis 2017, des exceptions à cet embargo avaient été accordées par l'ONU au cas par cas. Des livraisons d'armes avaient ainsi pu être effectuées, fournies notamment par la Russie et la France.
Par Philippe RATER © 2020 AFP
Centrafrique : pourquoi la France a-t-elle peur ?
http://french.presstv.com/
Que l’armée centrafricaine s’équipe des armes plus sophistiquées, mais aussi qu’elle se muni des véhicules blindés : c’est pour cela d’ailleurs qu’elle ça jusqu’à s’en prendre à la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU.
RFI dit :
« À l’ONU, le Conseil de sécurité vient d’approuver un assouplissement de l’embargo sur les armes imposé à la Centrafrique. La France et la Russie ont eu des négociations tendues sur le sujet depuis le début de la semaine. La résolution votée prévoit un allègement de l’embargo, puisque désormais, les forces de Centrafrique, les FACA, pourront s’équiper de véhicules blindés, avec la possibilité d’être armés d’un calibre inférieur à 14 mm et demi. Et la décision devra être revue dans 6 mois par le Conseil de sécurité. Une concession pour la France, rédactrice de la résolution. »
Mais ce n’est pas seulement parce que la Russie fait écouler ses armes sur le marché centrafricain : il y a quelque chose de plus gênant pour la France présente sur le sol centrafricain depuis 2013, et c’est le fait que la Russie, à la demande du gouvernement centrafricain est largement présente dans divers domaines.
La France se comporte en puissance d’occupation à l’heure où les armées ouest-africaines se manifestent de plus en plus en indépendantes et il se peut que l’armée centrafricaine suive l’exemple de la puissance de feu des armées nationales ouest-africaines dont la méfiance et le ressentiment contre la France sont de notoriété publique.
Les troupes françaises basées en Centrafrique sous « opérations Sangaris » depuis 2013, pourraient se trouver face à des surprises de taille.
http://french.presstv.com/Detail/2020/02/01/617622/RCA-la-France-atelle-peur-de-larme-centrafricaine-
Centrafrique: la Russie obtient un nouvel assouplissement de l’embargo sur les armes
Afriquinfos 2 FÉVRIER 2020
Paris (© 2020 Afriquinfos)-Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé vendredi un nouvel assouplissement, léger, de l’embargo sur les armes imposé à la Centrafrique, un sujet qui a donné lieu à de vives frictions entre la France et la Russie.
Une résolution, rédigée par Paris, prolongeant de seulement six mois l’embargo, notamment jusqu’au 31 juillet, prévoit la possibilité pour la Centrafrique d’acquérir pour ses forces des « véhicules militaires dépourvus d’armes et des engins armés d’un calibre inférieur à 14,5 mm », à condition d’en notifier l’ONU au préalable. La mesure a été approuvée par 13 voix pour et deux abstentions, celles de Moscou et Pékin.
Selon des diplomates, les négociations ont donné lieu à des tensions importantes entre la France et la Russie.
Ex-puissance coloniale, la France, soutenue par les membres européens et africains du Conseil (Afrique du Sud, Niger et Tunisie), ne voulait procéder à aucun nouvel assouplissement de l’embargo au vu de la situation dans le pays, selon ces sources concordantes s’exprimant sous couvert d’anonymat.
De son côté, la Russie, soutenue par la Chine, en voulait un conséquent, faisant valoir que Bangui réclamait depuis longtemps une levée totale de l’embargo. La Russie est militairement présente en Centrafrique où elle apporte, selon Bangui, une « aide énorme ».
Dans la négociation tendue, Moscou a été jusqu’à proposer cette semaine à ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution concurrent à celui de la France. Un compromis a finalement été trouvé jeudi, permettant d’éviter la mise aux voix des deux textes et le risque d’un arrêt total de l’embargo en cas d’utilisation d’un veto par l’un des membres permanents du Conseil.
Par la voix de son ambassadrice adjointe, Anne Gueguen, la France a regretté « profondément » vendredi qu’il n’y ait pas eu une adoption unanime. « Le Conseil de sécurité est pleinement à l’écoute des autorités centrafricaines » dans le domaine de la sécurité, a-t-elle assuré, soulignant la nécessité d’une « approche responsable ».
Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait lever les sanctions sur la Centrafrique à une date prochaine, selon un diplomate chinois
NEW YORK (Nations Unies), 31 janvier (Xinhua) -- Un diplomate chinois a estimé vendredi que le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait lever son embargo et ses sanctions sur la République centrafricaine à une date prochaine.
S'exprimant lors d'une réunion du Conseil de sécurité, le représentant permanent adjoint de la Chine auprès des Nations Unies, Wu Haitao, a déclaré que la situation politique et de sécurité dans son ensemble en Centrafrique évoluait dans une direction positive.
Le gouvernement centrafricain s'engage à mettre en oeuvre l'accord politique pour la paix et il a réalisé des progrès positifs dans la mise en oeuvre des critères pour évaluer l'embargo sur les armes, a-t-il ajouté.
La Chine a toujours considéré que ces sanctions ne constituaient pas une fin en soi mais un moyen d'aider la Centrafrique à restaurer la stabilité nationale et l'ordre social normal au plus vite, a déclaré le diplomate chinois.
Il a appelé le Conseil de sécurité à lever l'embargo et les sanctions à une date prochaine à la lumière de la situation effective en Centrafrique, et en particulier des souhaits de son gouvernement.
"Cela aidera le gouvernement centrafricain à renforcer sa capacité à préserver la sécurité nationale et à faciliter un règlement politique sur la question", a souligné M. Wu.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi une résolution visant à prolonger pour six mois les sanctions à l'égard de la République centrafricaine.
Il s'agit du premier renouvellement du régime de sanctions à l'encontre de la Centrafrique depuis la signature de l'Accord de paix politique entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés le 6 février 2019 à Bangui.
Centrafrique: vers un allègement de l’embargo sur les armes
À l’ONU, le Conseil de sécurité vient d’approuver un assouplissement de l'embargo sur les armes imposé à la Centrafrique. La France et la Russie ont eu des négociations tendues sur le sujet depuis le début de la semaine.
Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten
La résolution votée prévoit un allègement de l’embargo, puisque désormais, les forces de Centrafrique, les FACA, pourront s’équiper de véhicules blindés, avec la possibilité d’être armés d’un calibre inférieur à 14mm et demi. Et la décision devra être revue dans 6 mois par le Conseil de sécurité. Une concession pour la France, rédactrice de la résolution.
À l’origine, elle ne désirait pas toucher à cet embargo malgré les demandes répétées de Bangui, plusieurs membres du Conseil de sécurité estimant la situation sur le terrain encore trop instable. Le gouvernement centrafricain a pu compter sur la Russie, de plus en plus présente dans le pays, qui a alors proposé un autre projet de résolution cette semaine.
Pour ne pas risquer de veto et la levée totale de l’embargo qui en découlait, la France a fait le compromis sur les véhicules blindés, ainsi que sur la durée avant renouvellement : en effet, le Conseil de sécurité voulait éviter de devoir réexaminer la résolution lors des élections en janvier 2021. Les Russes ont tout de même réussi à le fixer à dans six mois, en pleine campagne électorale.