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24 juin 2022 5 24 /06 /juin /2022 20:03
Le Directeur de la DGSE parle !
Le Directeur de la DGSE parle !

Lu pour vous

 

Par Patrick Pascal 24/06/2022

Par Patrick Pascal, ancien Ambassadeur et Président du Groupe Alstom à Moscou pour la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie.

Il n’est pas fréquent que le plus haut responsable du renseignement extérieur (DGSE) encore en activité s’exprime. C’est ce que vient de faire dans les colonnes du Journal Le Figaro du 23 juin 2022 l’Ambassadeur Bernard Emié, l‘actuel Directeur général de la sécurité extérieure en fonction depuis désormais cinq années.

Cette intervention publique, la première depuis une interview commune avec le responsable du renseignement intérieur peu après sa nomination, au cours de laquelle il exposait les grandes lignes de sa mission, intervient à l’occasion de l’exposition consacrée aux « Agents secrets du Général – Les Compagnons de la Libération dans la lutte clandestine » qui est présentée du 23 juin au 16 octobre au Musée de l’Ordre de la Libération de l’Hôtel des Invalides à Paris.

La DGSE qui a pris la suite du SDECE en 1982, célèbre en effet ses 40 ans alors que le Bureau central du renseignement et d’action (BCRA), le service secret de la France libre dont elle est l’héritière commémore ses 80 ans. Sur les 174 Compagnons de la Libération, qui menèrent en effet des activités d’espionnage sous l’autorité du général de Gaulle, 60 périrent dont Jean Moulin. Il s’agit d’honorer en les mettant en lumière ces agents de l’ombre qui fournirent par exemple une grande part du renseignement pour le débarquement en Normandie et ceux qui sont engagés aujourd’hui sur de nombreux théâtres extérieurs. La DGSE pour sa part a perdu des dizaines d’agents au cours de sa relativement jeune existence.

Le BCRA peut être considéré, selon les termes mêmes employés par l’Ambassadeur Emié, comme un « modèle du service secret à la française, combinant renseignement et action et subordonné au politique ». Le Directeur de la DGSE souligne à quel point les qualités de « loyauté, exigence, discrétion et adaptabilité » sont essentielles pout traiter, à l’heure de l’informatique et de la cybersécurité, des crises telles que Ukraine/Russie, faire face à la prolifération, garantir la sécurité économique ou encore lutter – en liaison avec la DGSI – contre la menace terroriste. 

L’Ambassadeur s’exprime au nom de la mémoire, référence indispensable pour ses agents et les jeunes recrues. Sa parole est d’autant plus rare qu’il faudrait aussi parler de lui. S’il ne fut jamais de l’ombre, de la lumière lui revient aussi à la mesure de ses services pour l’Etat. Il faudrait souligner son extrême professionnalisme et sa passion du métier, ce dynamisme et ce perfectionnisme jamais en repos, démontrés tout au long de sa carrière diplomatique, de Washington à Alger avec des Ambassades à Amman, Beyrouth (au lendemain de l’assassinat

Il ne s’agit pas de préjuger de son management actuel mais à Londres, il alliait la représentation, telle la présence en habit au discours du trône, en white tie à la réception annuelle à Buckingham ou lors d’événements de la résidence au 11 Kensigton Palace Gardens, au quotidien harassant d’un poste diplomatique en prise sur un nombre sans limite de sujets. Mais qu’il sublimait d’un stakhanovisme finalement enthousiasmant et contagieux. Il avait coutume de résumer ses directives aux jeunes agents, invités à un déjeuner de travail à la résidence, en soulignant que l’objet n’était pas exclusivement d’apprécier les talents hors pair du chef, par un « no free lunch » péremptoire signifiant que l’essentiel serait le compte rendu écrit adressé à Paris. Mais tout était finalement si simple au milieu de telles équipes et le niveau de qualité que l’Ambassadeur s’imposait à lui-même était une référence et un modèle.

Le message d’aujourd’hui a clairement un rapport avec Londres, le BCRA et le général de Gaulle. Chaque année, la commémoration de l’Appel du 18 juin devant les locaux du Général à Carlton Gardens, devant une foule considérable, donnait lieu à la célébration de ce qui reste d’une force incomparable dans la relation franco-britannique et l’Ambassadeur décorait parfois des anciens combattants britanniques. Face aux défis d’aujourd’hui, il faut cette mémoire. Elle est la marque de la plus grande modernité, du volontarisme et de l’optimisme.

Patrick Pascal

Ancien Ambassadeur et Président du Groupe Alstom à Moscou pour la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie.

Fondateur et Président de Perspectives Europe-Monde.

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24 juin 2022 5 24 /06 /juin /2022 19:59
 «L'Europe reste très vulnérable, et Poutine le sait»

 

Lu pour vous

 

https://www.blick.ch/ par Richard Werly Journaliste Blick

 Fondateur du Cercle français des économistes, Jean-Hervé Lorenzi accueillera bientôt à Aix-en-Provence les Rencontres économiques annuelles (8-10 juillet). Alors que les dirigeants de l'UE débattent, à Bruxelles, des prix du gaz pour l'hiver, il se dit très inquiet.

Jean-Hervé Lorenzi, économiste

Jean-Hervé Lorenzi est un optimiste. D’emblée, ses premiers mots cherchent à redonner le moral à ceux qui l’interrogent sur la crise énergétique à venir cet hiver sur le continent européen menacé par l’inflation. «Nos rencontres seront celles de l’espoir au sortir de la pandémie et alors que l’avenir a de quoi inquiéter» lâche-t-il, à propos des prochaines rencontres économiques d’Aix en Provence, du 8 au 10 juillet, rendez-vous incontournable pour les patrons, les experts et les dirigeants français. Mais avoir le moral ne signifie pas ignorer les réalités économiques inquiétantes que le sommet européen aborde ce vendredi 24 juin à Bruxelles.

Entretien lucide.

Blick: Jean-Hervé Lorenzi, allons à l’essentiel: le prix du gaz peut-il se transformer en cauchemar économique pour les Européens cet hiver?

Le cauchemar économique, c’est le pouvoir d’achat des Européens. Il est absolument nécessaire de le préserver. Il en va de l’activité économique de nos pays, et de la capacité de nos populations à accepter, ou non, les sacrifices qui leur seront demandés. L’étau terrible dans lequel les Européens se retrouvent pris est à la fois interne et externe. Coté externe, c’est la guerre en Ukraine et ses conséquences. Côté interne, la bipolarisation croissante du marché du travail va devenir intenable si le pouvoir d’achat plonge. Les offres d’emploi non qualifié abondent. Mais s’ils ne paient plus pour vivre décemment dans un contexte d’explosion des prix de l’énergie, que va-t-il se passer?

Et pourtant, vous parlez de vos rencontres d’Aix comme celles de l’espoir?

Parce que nous n’avons pas le choix. La vérité, c’est que la folie humaine s’est emparée de la géopolitique mondiale le 24 février. Regardez ces jours-ci le blocus de Kaliningrad, l’enclave russe située entre la Lituanie et la Pologne. Nous sommes revenus en 1940, lorsqu’au même endroit, les Européens s’apprêtaient à entrer en guerre pour le corridor de Dantzig. C’est absurde. Donc oui, il faut espérer car sinon, qu’avons-nous devant nous sur le plan économique: des tensions croissantes entre catégories sociales, une inflation difficile à combattre car elle est largement importée par les prix de l’énergie. Que des écueils.

Les dirigeants européens débattent ce vendredi 24 juin à Bruxelles des périls économiques pour la zone euro. L’Europe est-elle armée pour se défendre?
Non, bien sûr que non. L’Europe n’est pas suffisamment armée. Sur l’énergie, regardons les choses en face: on n’a pas d’alternative pour remplacer le gaz russe. Nous restons très vulnérables et Poutine le sait. Même en France, le parc nucléaire, souvent présenté comme «la» solution, plusieurs centrales sont arrêtées en raison de microfissures. Tout ça est extrêmement risqué et dangereux. La Banque centrale européenne tient bon. Elle n’est pas va-t’en-guerre. Elle veut éviter que des pays se retrouvent marginalisés. Mais tous les gouvernements de l’Union européenne sont soumis à la même équation insoutenable: comment réduire les déficits et financer la décarbonation de l’économie en tenant compte de l’absolue nécessité de défense du pouvoir d’achat.

Celle-ci, à elle seule, va représenter chaque année des investissements équivalents à 2 à 3% de Produit intérieur brut (PIB) supplémentaire. Comment les financer?

Votre tableau est sombre. L’espoir, c’est d’oser affronter la réalité économique?
L’espoir, c’est d’imaginer les solutions. En l’état, l’Europe affronte deux défis structurels, au-delà du conflit en Ukraine et de la menace russe: un choc démographique très important, avec un vieillissement accéléré de sa population, et la bataille pour la maîtrise des technologies de demain. Il ne faut pas rater ce virage technologique que les États-Unis ou la Chine ont déjà pris. Pour que l’Europe soit armée face aux défis économiques, elle doit avoir cette maîtrise technologique à travers des campus performants, comme celui de l’École polytechnique fédérale à Lausanne. C’est essentiel. C’est là que réside l’espoir!

 

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24 juin 2022 5 24 /06 /juin /2022 19:42
RCA : Touadera invite les investisseurs turcs à s’installer en Centrafrique

 

Lu pour vous

 

Publié le 24.06.2022 à 17h43 par Journal de Bangui

Le président de la République chef de l’Etat professeur Faustin Archange Touadéra est en visite de travail depuis une semaine à Istanbul en Turquie, a rencontré plusieurs investisseurs.

L’objectif de ce déplacement présidentiel est de renforcer les liens d’amitié et la coopération entre les pays dans les domaines de l’éducation, la santé et la recherche minière.

En effet, le président de la République Faustin Archange Touadéra continue sa percée diplomatique sur le plan international afin de donner une meilleure visibilité à son pays. C’est ainsi qu’à la tête d’une forte délégation composée de plusieurs hautes personnalités entre autre le ministre d’Etat directeur de cabinet de la présidence de la République, Obed NAMSIO, le ministre de l’économie numérique, Justin Gourna Zacko, le ministre des finances et du budget, Hervé Ndoba, le ministre des mines et de la géologie, Rufin Benam Beltoungou, le ministre conseiller chargé des grands travaux Pascal, Bida Koyagbele ainsi que le ministre conseiller en communication, porte-parole de la présidence de la République, Albert Yaloké Mokpeme, le Président Faustin Archange Touadera s’est rendu le jeudi 16 juin 2022 à Istanbul en Turquie.

Cette visite de travail s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens de coopération entre la République Centrafricaine et la Turquie. Selon la présidence de la République centrafricaine, le président Touadéra a eu une série de rencontres à Istanbul non seulement avec les autorités Turques mais aussi avec les partenaires économiques et financiers de la RCA.

Ces rencontres a permis au chef de l’Etat Faustin Archange Touadera d’attirer les Investisseurs pour la réalisation des grands projets du développement de la République Centrafricaine.

Il est à noter que pendant le troisième sommet économique Turquie-Afrique de décembre dernier à Istanbul, les deux pays amis ont pris plusieurs engagements pour renforcer les liens d’amitié et de coopération entre la Turquie et la RCA dans plusieurs domaines de développement avec l’ouverture des représentations diplomatiques dans les deux pays afin de permettre aussi les échanges économiques.

Source : Sango Ti-Africa

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24 juin 2022 5 24 /06 /juin /2022 11:06
Nouvelles nationales sur RNL
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Centrafrique : au moins 6 rebelles de la CPC neutralisés par l’armée à Bakouma

https://www.radiondekeluka.org/ vendredi 24 juin 2022 07:15

Une attaque des éléments de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) contre une base de l’armée nationale a été repoussée ce jeudi, 23 juin 2022, à l’aube par les Forces armées centrafricaines (Faca). Selon des sources locales et sécuritaires, au moins 6 assaillants ont été neutralisés. L’on déplore également la mort d’un civil dans les échanges de tirs.

Ce jeudi aux environs de 5heures du matin, des combattants de l’UPC, membres de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), ont lancé un assaut contre les positions des Faca dans la ville de Bakouma. Après quelques heures d’échanges de tirs à l’arme lourde et légère, les assaillants ont été mis en déroute.

Au moins 7 morts dont 6 rebelles

Lors des opérations de ratissage et de sécurisation autour de la ville et selon des sources locales, au moins 6 rebelles ont été tués. Cependant, l’on déplore également la mort d’un civil, tué par balle. Par ailleurs, la ville est toujours sous contrôle des Forces de défense et de sécurité.

" Après des combats acharnés, 6 assaillants et 1 civil ont trouvé la mort. Pour l’instant, la ville est sous contrôle de l’armée nationale qui procède aux ratissages. Plusieurs personnes ont fui en brousse. Mais après des sensibilisations, certaines reviennent progressivement. Nous demandons au gouvernement de renforcer l’effectif des militaires à Bakouma" a témoigné un habitant.

Une information confirmée par les autorités locales. Celles-ci indiquent avoir mobilisé les jeunes après l’attaque pour procéder automatiquement à l’inhumation des corps des assaillants.

Fin mars 2022, une première offensive des rebelles de l’UPC avait été repoussée par les Forces armées centrafricaines au village Gbolo à 15 kilomètres de Bakouma où un civil avait été blessé.

Les menaces d’attaque des rebelles de la CPC pesaient depuis le mois de mai dernier sur la ville de Bakouma. Des menaces prises au sérieux par la hiérarchie militaire qui y a dépêché des renforts.

 

 

Bangui : le sectionnement des axes par les conducteurs de taxis et bus inquiète les passagers

https://www.radiondekeluka.org/ vendredi 24 juin 2022 07:04

 

Les usagers de l’axe Pk 12-Terminal Nord, à l’instar des autres axes de la capitale, éprouvent d’énormes difficultés suite au sectionnement par certains conducteurs de taxis et bus. Selon ces passagers qui ne cessent de se plaindre, les conducteurs s’adonnent à cette pratique illégale dans le but de réaliser plus de bénéfice. Les transporteurs, eux, justifient leur attitude par la crise d’hydrocarbure.

Tous les matins aux heures d’attroupement, les têtes de stationnement des taxis et bus sont bondés. Depuis la crise du carburant, il est difficile voire impossible de trouver un bus qui fait la ligne directe Pk 12-Terminal nord au centre-ville. Les conducteurs et receveurs imposent à leurs passagers de courts trajets, PK 12-Gobongo, Gobongo-croisement 4ème et croisement 4èmecentre-ville.

De courts trajets et de nouveaux tarifs  

Cette tracasserie est un véritable casse-tête pour les fonctionnaires, élèves, commerçants et autres passagers qui attendent impatiemment un moyen de transport pour se rendre au centre-ville. Lorsqu’un bus ou taxi surgit, c’est la bousculade. Sauf que là, les tarifs changent et sont imposés par les conducteurs. Tout passager, qui monte à bord, est sommé de payer 125 francs CFA, uniquement pour le trajet Pk12-Gobongo. Cette pratique suscite l’indignation de certains clients obligés de débourser jusqu’à 500 FCFA pour se rendre au centre-ville au lieu de 150 francs, le tarif initial.

"J’ai embarqué à Gobongo. Arrivés au carrefour du 4ème arrondissement, il m’a demandé de payer avant de pouvoir continuer. J’ai dû obtempérer. En tout, j’ai déboursé 250 francs pour atteindre le Terminal nord. Il faut au moins 1.000 francs par jour pour un aller-retour au centre-ville. Ce n’est pas normal, c’est injuste !" regrette Carole, une passagère.

En face de ces plaintes, les conducteurs et receveurs de bus justifient leur attitude. Pour eux, tout cela s’explique par les tracasseries d’approvisionnement en carburant.

« On doit passer 1 à 2 jours dans les stations-service »

"Lorsqu’on arrive dans une station-service, on doit passer 1 à 2 jours pour pouvoir être servi. Parfois, il faut glisser 3.000 francs aux pompistes pour avoir au moins 25 litres de gasoil. Raison pour laquelle, le bus quitte le Pk12 s’arrête au carrefour du 4ème arrondissement" se défend Trésor Namkoïssé, délégué-adjoint des chauffeurs et receveurs de taxis et bus.

Toutefois, beaucoup de passagers pointent du doigt le laxisme du ministère des Transports dans ce problème de sectionnement de trajets. De son côté, le département mis en cause, ne s’est pas encore prononcé sur cette situation.

 

 

Centrafrique: l’Onu s’inquiète de la persistance des violences et des messages de haine

https://www.radiondekeluka.org/ vendredi 24 juin 2022 06:58

Valentine Rugwabiza, la cheffe de la Minusca, a présenté mercredi, 22 juin 2022 son premier rapport devant le Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation en République centrafricaine. La Représentante spéciale s’inquiète de la persistance des violations du cessez-le-feu et la montée des messages de haine dans le pays.

La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU, Valentine Rugwabiza, à la tête de la MINUSCA depuis le mois de février 2022, s’est montrée inquiète quant aux violations du cessez-le-feu par toutes les parties en conflits. Pour elle, la cessation des hostilités sur toute l’étendue du territoire centrafricain reste à la fois un objectif immédiat de la "feuille de route conjointe de Luanda".

Face à la montée de ces violences, la cheffe de la Minusca a fait savoir que la Mission a réajusté ses prérogatives, privilégiant désormais une approche "préventive" et "centrée sur les populations civiles".

 Prendre des mesures contre les discours de haine

Au-delà de la situation sécuritaire dans le pays, elle a relevé, par ailleurs, devant le Conseil de sécurité, la persistance des messages de haine et d’incitation publique à la violence contre des chefs d’opposition ou certains partenaires de la République centrafricaine. Des comportements de nature à saper le processus de réconciliation nationale et "qui risquent de se traduire en actes de violence", a-t-elle prévenu.

Toutefois, la Représentante spéciale appelle les autorités centrafricaines à œuvrer davantage pour la mise en œuvre transparente de la stratégie nationale pour la réforme du secteur de sécurité afin de renforcer la capacité des forces de défense et de sécurité à être professionnelles, ce qui, selon elle, est gage de la stabilité de la République centrafricaine.

La présentation du rapport sur la situation en République centrafricaine intervient quelques jours avant celle du comité de sanction, ce qui permettrait au conseil de sécurité de se pencher sur la question de l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine.

 

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24 juin 2022 5 24 /06 /juin /2022 10:26
La Centrafrique, un pays sans sommeil

 

Lu pour vous

 

https://afriquexxi.info/ MICHAEL PAURON > ADRIENNE SURPRENANT > 24 JUIN 2022

Insomnies, cauchemars, dépressions... Dans un pays en proie à de multiples violences depuis une décennie, une grande partie de la population souffre de stress post-traumatique. Le travail de la photographe Adrienne Surprenant, réalisé entre 2017 et 2021, illustre un fléau trop souvent ignoré : les conséquences psychologiques de la guerre civile.

Depuis que la Seleka, une coalition de groupes armés1, a chassé François Bozizé du pouvoir, en mars 2013, la République centrafricaine (RCA) est déchirée par un conflit aux racines économiques, politiques et sociales. En 2020, avant l’élection présidentielle, les principaux groupes rebelles du pays se sont alliés pour déstabiliser le président (et candidat sortant) Faustin-Archange Touadéra (élu en 2016 et réélu en 2020) en formant la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Des affrontements ont eu lieu dans plusieurs villes du pays, faisant fuir une fois de plus les civils.

Depuis une décennie, la majeure partie de la population centrafricaine a assisté ou participé à au moins un acte de violence, allant du viol au meurtre. Certains ont pris les armes après avoir vu leurs proches mourir ; d’autres parce que leur pain quotidien était menacé. En 2017, durant son premier reportage dans le pays, la photojournaliste Adrienne Surprenant se fait raconter par ses interlocuteurs leurs cauchemars et leurs insomnies. Ces témoignages révèlent une réalité douloureuse et souvent ignorée : les troubles du sommeil sont l’un des principaux symptômes de la mémoire traumatique qui, en RCA, est liée à la guerre civile.

À la rencontre de ces gens profondément blessés, dont les témoignages sont parfois insoutenables, une question s’impose : quelles peuvent être les possibilités de reconstruction pour une société où le trauma est la norme ? Comment cohabiter, avec tous les troubles psychiatriques découlant d’un événement traumatique – insomnie, hypervigilance, irritabilité, amnésie partielle ou totale, comportement violent ou dissociatif, flash-back, angoisse, détresse psychologique et cauchemars ?

UNE VIOLENCE OMNIPRÉSENTE

C’est ainsi que, à l’instar du docteur Kaleb Kette, le seul psychiatre du pays, Adrienne Surprenant a commencé à demander : « Comment dormez-vous la nuit ? » Cette question lui a permis d’aborder les trajectoires personnelles et les blessures psychologiques sans risquer de provoquer un second traumatisme chez la personne interviewée, lui laissant le choix de donner (ou non) des détails, ou d’exprimer la réalité par les métaphores de ses rêves.

De 2017 à 2021, la photographe a pu interviewer des personnes souffrant de stress post-traumatique issues de différents milieux, des chefs de guerre en prison aux survivantes de violences sexuelles.

Depuis la fiction des rêves, mais ancré dans la réalité qui les inspire, ce reportage relate l’histoire d’un pays aux prises avec l’omniprésence de la violence et ses impacts sur la santé mentale. Outre la dureté des récits et les souffrances psychologiques, Afrique XXI a choisi de montrer, aussi, le chemin de la guérison, dans un pays où les infrastructures psychiatriques sont quasi inexistantes – on ne compte qu’un psychiatre et deux psychologues dans tout le pays. Depuis 2016, Action contre la faim (ONG pour laquelle Adrienne Surprenant a réalisé des reportages) apporte une assistance en santé mentale à Bangui et à Sibut. L’organisation forme également des personnels en contact régulier avec la population.

Florence (le prénom a été modifié), 6 avril 2018, Bangui. « Sans mentir, la nuit, je fais des hallucinations sur tout ce que j’ai vécu, ça revient. Comme les gens prodiguent des conseils, je surmonte, mais parfois les choses reviennent la nuit. Ce qui vient en tête, à chaque fois, ce sont les coups et blessures que j’ai subis, et mon mari, je ne sais pas s’il est enterré. Et comment ils ont fait pour tout détruire la maison ? Il me revient l’image de comment on m’a frappé, on a cassé mes côtes. J’imagine comment mon mari est mort. Je n’ai plus rien, rien comme ça. »

Kadidja, 23 septembre 2019, Alindao. « J’étais si stressée et si fatiguée que je ne pouvais même pas nourrir mes enfants. Je ne pouvais pas dormir, je ne savais pas quoi faire », se souvient Kadidja. Elle a appris des exercices de respiration auprès d’Action contre la faim qui l’aident maintenant à dormir de 3 heures à 6 heures du matin. « Ce qui s’est passé, c’est que je pensais trop aux événements. Quand l’attaque a eu lieu, mon enfant est allé voir ce qui se passait. On lui a tiré dessus. Mon mari l’a suivi et a été tué devant mes yeux par une balle. Maintenant, je dois m’occuper de trop de personnes. Mes huit enfants sont devenus maigres. Je nourris aussi ma grand-mère et ma vieille tante. »

Nicolas Samson, 20 novembre 2017, Bangui. Dans la seule section en psychiatrie de tout le milieu hospitalier de Centrafrique, le patient arrange sa moustiquaire avec l’aide de son frère. Il a été hospitalisé à la suite des violences qu’il a commises envers des proches, une des conséquences de son syndrome post-traumatique. Durant le conflit, sa maison et tous ses biens ont été pris par les rebelles de la Seleka.

Philippe, 25 septembre 2020, Elim. « Mon ami avec qui j’ai souvent partagé du vin de palme, il m’appelle du bord de la route. Je lui dis “non”. L’ami n’est pas vraiment là. Il ne peut pas être là : il n’est plus en vie. Je lui dis : “On ne peut pas aller se promener avec toi.” L’ami refuse, il vient me chercher et je me réveille », raconte Philippe, 42 ans, qui a rendez-vous avec un des assistants en santé mentale de l’ONG Action contre la faim, dans l’église de la congrégation protestante d’Elim. À la fin de l’année 2017, il a fui son village attaqué, mais s’est fait prendre par les combattants anti-Balaka2. Accusé de trahison parce qu’il n’avait pas rejoint leurs rangs, il a été poignardé. Son frère aîné a été décapité. Sa sœur, accusée de sorcellerie, a été tuée à coups de matraque. Son enfant, qui pêchait, a été abattu, puis sa fille, qui était allée se baigner, s’est noyée. « Je pense beaucoup à tout ce qui s’est passé, à la peur que j’ai ressentie. Si je ne travaille pas, si je reste à la maison, les pensées reviennent et je revois toutes les images. »


Apssata, 21 septembre 2019, Alindao. « Quand je me suis enfuie, j’ai vu la mort au sol. Ici et là, des cadavres petits et grands. Je ne savais pas si j’allais rester en vie. Je ne voulais pas dormir, effrayée par la loi des armes qui régnait ici. J’étais sûre que j’étais déjà morte. Même mon mari, mes enfants, j’étais sûre que nous étions morts. » Elle suit les ateliers d’Action contre la faim sur la santé mentale et commence à reprendre le contrôle de ses rêves.

Rosa (le prénom a été modifié), 13 septembre 2019, devant les archives du seul service psychiatrique de Bangui. « Quand je dors, je rêve de toutes les scènes de torture et de mort. Je crie si fort que mon voisin arrive en courant. Je parle sans en avoir conscience. Parfois, je pense à manger des pilules. Mes enfants d’abord et puis je mourrais », dit Rosa après une consultation. Un matin, vers 3 heures, son village près d’Alindao est attaqué par la Seleka. En courant, elle a vu le corps de sa coépouse sur le sol. Son ventre de femme enceinte était ouvert, et le fœtus gisait sur elle. Le mari de Rosa est mort en essayant de se défendre. Elle a couru entre les balles lorsque sa fille a été frappée à la tête. Elle l’a laissée pour morte dans une rivière, mais un homme a attrapé la petite fille et l’a ramenée à sa mère : « Je me souviens avoir souhaité qu’elle soit morte. Je ne pouvais pas courir avec un tel poids. Je voulais juste m’enfuir. » Épuisé, le groupe avec lequel elle fuit décide de faire cuire quelques tubercules. La fumée trahit leur emplacement : tous les garçons du groupe, bébés et enfants, ont été mis à part. Les derniers mots du fils de Rosa furent : « Est-ce que je vais mourir maman ? » Les têtes ont été ramenées aux mères, qui ont été forcées de les allaiter. Deux femmes ont été tuées sur place, les cinq restantes ont été violées par douze combattants. Ils ont introduit du bois, des pierres et des bouteilles cassées dans leur vagin. Rosa a perdu connaissance. Elle ne sait toujours pas comment la Minusca (Mission des Nations unies en RCA) l’a trouvée et l’a amenée avec sa fille à Bangui. Elle a dû subir de multiples opérations pour réparer son vagin et souffre toujours d’une fistule. Sur les cinq femmes, elle est la seule survivante. Le psychiatre lui a donné des pilules. « Sans le traitement, dit-elle, je ne saurais pas quoi dire et quoi faire. »

 

MICHAEL PAURON

Journaliste indépendant. Il a passé près de dix ans au sein de l’hebdomadaire Jeune Afrique, où il s’est notamment occupé des… (suite)

 

ADRIENNE SURPRENANT

Photographe canadienne basée en France, Adrienne Surprenant est membre du Collectif item et de Women Photograph. Elle travaille… (suite)

 

 

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24 juin 2022 5 24 /06 /juin /2022 10:03
Les États-Unis veulent ouvrir un nouveau chapitre de leurs relations avec l'Afrique

 

 

https://www.rfi.fr/ 24/06/2022 - 06:47

Dès le début de son mandat, le président américain Joe Biden a plaidé pour une coopération plus étroite avec l'Afrique pour tourner la page des années Trump. Depuis son arrivée à la Maison Blanche, un ballet diplomatique a commencé. Antony Blinken, le premier diplomate du pays, s'est rendu sur le continent en novembre 2021. La semaine dernière, le secrétaire adjoint au Commerce, Don Graves, s'est rendu en Côte d'Ivoire et au Ghana et a promis un partenariat gagnant-gagnant.

Pour séduire un continent qui fait trois fois la taille des États-Unis et qui est courtisé par toutes les puissances mondiales, Washington sait qu'il doit convaincre. Après les outrances de Donald Trump et le mépris manifeste qu’il affichait, l'administration Biden se montre plus respectueuse, mettant l'accent sur un partenariat « sans exploitation ».

« Les États-Unis s'engagent à être un partenaire solidaire dans une démarche de respect mutuel, a plaidé mardi Don Graves, secrétaire adjoint au Commerce. Il ne s'agit pas de puiser et d'extirper hors de l'Afrique mais d'un partenariat gagnant-gagnant dans lequel nous investissons non seulement dans les infrastructures, mais aussi dans le capital humain, en veillant à ne pas faire venir notre main-d'œuvre pour faire le travail », a-t-il déclaré lors d’un point de presse en ligne.

Infrastructures et matières premières

Il faut comprendre par là une volonté affichée de Washington de se distinguer de la Chine, dont les grands projets d'infrastructure n'emploient que très peu de main d'œuvre locale et entraînent souvent des dettes importantes pour les pays africains.

Si le discours de Washington semble tourné vers le développement, Michael Shurkin, analyste politique au sein de la Rand Corporation, soutient qu'il ne faut pas négliger les matières premières.

« Je pense que le Covid-19 et la guerre en Ukraine nous ont tous appris l’importance de diversifier nos chaines d’approvisionnement et de les protéger. Il faut garantir un accès fiable au lithium et autres métaux précieux, et surtout éviter à ce que la Chine n’exerce un monopole sur ces matières. »

Bras de fer avec la Chine

Cependant, se focaliser sur la Chine serait une erreur estime Scott Lucas, professeur honoraire à l'université de Birmingham au Royaume-Uni.

« Il ne faut pas que les États-Unis entrent dans un bras de fer avec la Chine. L'Afrique ne doit pas être un simple pion sur l'échiquier géopolitique. Plus vous agissez ainsi, plus vous rencontrerez des problèmes, car cette façon de faire vous éloignera des préoccupations réelles des communautés », a-t-il déclaré à RFI.

En novembre dernier au Nigeria, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a insisté sur le fait que l’Afrique est « au centre de la politique étrangère des États-Unis ». Cette politique doit prendre en compte les spécificités des 55 pays africains juge Lucas.

Pas un modèle pour tous

« Il ne s'agit pas d'imposer sa propre politique aux pays africains. Il n'y a pas un modèle américain unique pour tous. Il faut donc prévoir le développement économique de l'Afrique, mais en même temps laisser aux gouvernements africains la possibilité de développer leurs propres projets », insiste le spécialiste.

Privilégier donc une approche collaborative de soutien aux initiatives africaines, comme la nouvelle Zlecaf, la zone de libre-échange continentale, est « une vision prometteuse » selon Don Graves, le secrétaire adjoint au Commerce, avant de rappeler qu'il ne faut pas oublier aussi l'Agoa, la Loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique. Elle permet aux pays africains d'exporter leurs produits sur le marché américain sans droits de douane, un outil incontournable dans les échanges commerciaux entre les États-Unis et l'Afrique.

L'Agoa touche à sa fin

Mais il y a un hic. L’Agoa expire en 2025 et, pas plus que Donald Trump, Joe Biden ne semble pressé de la remplacer. Une situation qui inquiète d'ailleurs le patronat ivoirien que Don Graves a rencontré à Abidjan lors de l'Africa CEO Forum. Des patrons à l'image de Stéphane Aka Anghui, directeur exécutif de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire.

« On exporte à peu près 700 milliards de franc CFA vers les États-Unis, s’ils ne nous le remplacent pas et que ça s'arrête, ça va m'inquiéter. »

Des paroles et des attentes

La visite du secrétaire adjoint au Commerce s'est conclue par la signature d'un mémorandum d’entente entre Washington et Abidjan pour renforcer leur partenariat. Un pas en avant pour Stéphane Aka Anghui mais qui reste insuffisant : « Ce n'est pas suffisant, parce qu'il faut qu'on ait l'obsession de la mise en œuvre et toute de suite mettre en place des équipes très opérationnelles pour que ce ne soit pas juste un outil théorique de plus et que très vite on voit le changement. »

Les Africains attendent donc de l'administration Biden des actes concrets et pas seulement des paroles.  

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24 juin 2022 5 24 /06 /juin /2022 09:52
ONU : la Chine appelle à la levée de l’embargo sur les armes en RCA

 

 

Xinhua 22 juin 2022, 9:53

Le ministre des Affaires étrangères de la RCA a écrit au président du Conseil de sécurité le 8 juin, soulignant que l’embargo sur les armes a un impact important sur le maintien de la sécurité nationale, et insistant sur les grands efforts du gouvernement centrafricain pour mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité et faciliter la levée de l’embargo.

La Chine espère que le Conseil écoutera l’appel de la RCA et lèvera rapidement l’embargo, afin d’aider la RCA à faire face aux problèmes de sécurité et à maintenir la stabilité nationale, a indiqué le diplomate chinois.

Il a appelé à un soutien international pour relancer l’économie de la RCA et améliorer la situation humanitaire.

L’économie et les moyens de subsistance sont des facteurs majeurs pour la paix et la stabilité du pays. Récemment, la RCA a été confrontée à des difficultés financières plus graves. Il y a une pénurie de pétrole brut et d’approvisionnement en eau et en électricité. Les prix des produits importés sont élevés. Et il y a un sérieux problème de sécurité alimentaire, a déclaré M. Dai au Conseil de sécurité.

« Certains pays et organisations internationales devraient reprendre leur aide financière à la RCA dès que possible et assurer un financement humanitaire adéquat pour apaiser la situation humanitaire dans le pays », a-t-il affirmé. « Il est nécessaire d’investir davantage dans la sécurité alimentaire, les infrastructures, l’éducation, la santé, la formation professionnelle et d’autres domaines pour aider la RCA à éradiquer la pauvreté, à améliorer les moyens de subsistance et à transformer ses avantages en matière de potentiel énergétique en avantages en termes de développement, de manière à éliminer les causes profondes des conflits ». Fin

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23 juin 2022 4 23 /06 /juin /2022 21:44
Emmanuel Macron est désormais affaibli en Afrique

Lu pour vous

 

https://mondafrique.com/  La rédaction de Mondafrique 22 juin 2022

 

 « Défaite » « Claque » « Cauchemar », la presse étrangère a durement commenté le résultat de la majorité présidentielle aux législatives. Alors que la France est déjà dans une position difficile en Afrique, ces élections auront aussi des conséquences sur le Continent.

Tous les médias étrangers présentent Emmanuel Macron comme la principale victime de cette élection. Il en ressort très affaibli ce qui est un comble pour un homme qui a théorisé la présidence jupitérienne. – Au passage, il est utile de relever qu’une nouvelle fois les sondeurs se sont lourdement trompés. Ces erreurs ont une incidence directe sur la politique extérieure de la France car elles participent à un effet de surprise qui contribue à affaiblir un peu plus le camp présidentiel, personne n’ayant imaginé ce scénario catastrophe.

Emmanuel Macron moins arrogant 

Nul doute que cette « claque » n’a pas échappé aux chefs d’Etat d’Afrique francophone qui suivent et connaissent parfaitement la politique française. Les plus vieux d’entre eux sont même souvent plus spécialistes, plus avisés, que certains « politologues » qui commentent dans les colonnes de la presse hexagonale. Tous ont scruté les résultats, certains comme Assimi Goïta ou Sassou Nguesso pour s’en réjouir, d’autres comme Alassane Ouattara ou Mohamed Bazoum pour s’en inquiéter.

Tout au long du dernier quinquennat, Emmanuel Macron a concentré sur sa seule personne toute la politique africaine. Il décidait en maître absolu, comme il l’a fait lorsqu’il a choisi de mettre un terme à l’opération Barkhane. A l’époque, ni son Chef d’Etat-major de l’époque ni ses partenaires africains n’avaient été consultés.  Cet exemple n’en est qu’un parmi des dizaines d’autres : le choix de la rwandaise anglophone à la tête de la francophonie, le soutien au 3ème mandat de Ouattara etc.

De plus, le président français a toujours fait preuve d’autorité avec ses pairs africains. Qu’on se souvienne de la tristement célèbre convocation de Pau en décembre 2019.  Il avait d’un ton comminatoire convoqué les chefs d’Etat du G5 Sahel à se rendre dans la ville de François Bayrou pour leur demander de clarifier leurs positions sur la participation de l’armée française dans la guerre contre le terrorisme.  Une telle attitude ne serait plus possible aujourd’hui. Après la gifle électorale qui vient de lui être assénée, il apparaît aux yeux de ses homologues comme un président affaibli qui n’est plus en position de dicter ses conditions.

Des opposants africains mieux entendus

Lors de la précédente mandature, avec une large majorité du parti présidentiel, l’Assemblée « playmobil » comme elle a été surnommée, et une opposition réduite à la portion congrue, il a eu toute latitude pour agir à sa guise.  Aujourd’hui avec deux forts groupes d’opposition, 131 pour la NUPES et 89 pour le Rassemblement national, la donne change. De par leur nombre, ils auront la possibilité d’être beaucoup plus combatifs, poser plus de questions d’actualité, demander des commissions d’enquête, déposer des motions de censure. Emmanuel Macron ne pourra plus mener une guerre pendant cinq ans, comme il l’a fait dans le Sahel, sans être interpellé par le parlement.

Jusqu’à présent, compte tenu de la faiblesse de l’opposition française, les opposants africains ne trouvaient pas de relais en France pour les soutenir. Cette période est révolue. Selon un opposant ivoirien : « le rééquilibrage qu’il y a en France va se ressentir chez nous au niveau des partis d’opposition, nous allons avoir des alliés forts. Nous serons entendus. » Tous les chefs d’Etat qui rêvaient d’un troisième ou d’un énième mandat au cours de cette législature savent qu’à minima ce sera beaucoup plus compliqué pour eux.

Rachel Kéké, star de l’Assemblée…

Ce sera d’autant plus difficile que cette nouvelle assemblée comptera plus de représentants d’origine africaine, à l’instar de la franco-ivoirienne, Rachel Kéké. Cette ancienne femme de ménage, installée en France après le coup d’Etat de 1999, devenue député le 19 juin 2022, va faire l’objet de beaucoup d’attentions de la part de ses compatriotes ivoiriens. Déjà dans la foule qui fêtait sa victoire, on a pu reconnaître une représentante du mouvement Génération capable de Simone Gbagbo. Entre la nouvelle star en boubou de l’Assemblée Nationale et les femmes activistes de la diaspora ivoirienne les liens sont déjà tissés. 

En France comme en Afrique la politique des cinq prochaines années risque fort d’être mouvementée.

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23 juin 2022 4 23 /06 /juin /2022 18:35
Mathieu-Kerekou, Gnassingbe-Eyadema, les-10-chefs-d'état-africains-les-plus-accros-aux-marabouts

Lu pour vous

https://l-frii.com/ 

En Afrique, ils sont légion les chefs d'état qui ont été ou qui sont encore sous l'emprise des gourous de tout acabit. Si cette propension tient au fond à la conception du pouvoir traditionnelle en Afrique, il n'en demeure pas moins vrai qu'elle a la vie dure.

Autrefois en effet tout chef traditionnel ou roi avait son gourou. Un chef spirituel, marabout ou sorcier, est un homme dont l'influence ou le pouvoir dépasse même celui du vrai détenteur qui en est investi, il figure dans le premier carré des conseillers de la cour.

 

Mathieu-Kerekou, Gnassingbe-Eyadema, les-10-chefs-d'état-africains-les-plus-accros-aux-marabouts
Mathieu-Kerekou, Gnassingbe-Eyadema, les-10-chefs-d'état-africains-les-plus-accros-aux-marabouts
Mathieu-Kerekou, Gnassingbe-Eyadema, les-10-chefs-d'état-africains-les-plus-accros-aux-marabouts
Mathieu-Kerekou, Gnassingbe-Eyadema, les-10-chefs-d'état-africains-les-plus-accros-aux-marabouts
Mathieu-Kerekou, Gnassingbe-Eyadema, les-10-chefs-d'état-africains-les-plus-accros-aux-marabouts
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23 juin 2022 4 23 /06 /juin /2022 18:32
Le paradoxal passage à l’économie de la blockchain en Centrafrique

 

Lu pour vous

 

https://theconversation.com/ 21 juin 2022, 21:21 

Au soir du 22 avril 2022, les médias furent unanimement interloqués par le virage que prenait la politique monétaire de la République centrafricaine : l’adoption du bitcoin comme monnaie officielle au côté du franc CFA et la légalisation de l’usage des cryptomonnaies.

La présidence de la RCA affirme que « cette démarche place la République centrafricaine sur la carte des plus courageux et visionnaires pays au monde », étant donné qu’elle serait le deuxième État du monde à l’entreprendre, après le Salvador, et le tout premier du continent africain.

Un optimisme pour les nouvelles économies de la blockchain que ne partagent pas nombre d’observateurs, à l’instar de Bill Gates, qui estime que les cryptomonnaies n’apportent rien à la société. Cette position est également reprise par la directrice de la Banque centrale européenne Christine Lagarde, pour qui ces actifs digitaux ne valent rien.

La cryptomonnaie en RCA, un Far-West qui incite la méfiance

Deux raisons semblent justifier les inquiétudes suscitées par la décision de Bangui.

La première est tout simplement le fait que la cryptomonnaie est animée par une prétention de « self-made » qui échappe aux traditions et au classicisme des économies et systèmes d’échange, dont les lois sont valables et identifiables à toutes les époques. Un véritable trou noir pour les adeptes du contrat social, qui estiment que les modes d’organisation qui ne sont pas soumis à l’autorité sont des Far-West sans foi ni loi.

La seconde raison est le gabarit économique de la République centrafricaine, qui est l’un des pays les plus pauvres de la planète. Regardons cela de plus près.

Le procès fait aux cryptoactifs n’est pas dénué de raison. Adopter la cryptomonnaie comme monnaie légale, c’est s’engager dans une géopolitique de l’inconnu, de l’incertitude et de la surprise – l’incertitude étant source d’insécurité, ne serait-ce que parce qu’elle facilite le développement d’intentions inconnues et le déploiement d’actions non maîtrisées. Déplacer les activités dépendantes du régalien vers une dépendance aux lois du marché ou des zones d’ultralibéralisme, créées justement pour échapper à la souveraineté des États et autres contraintes politiques, n’est pas sans risque. Dans cette course, les États faibles comme la République centrafricaine ne semblent a priori pas disposer des meilleurs atouts.

Et que dire de la volatilité, caractéristique intrinsèque de la cryptomonnaie qui condamne le cours du bitcoin à une précarité perpétuelle ? En 2021, les cours du bitcoin avaient flambé de plus de 150 %, atteignant un taux historique de 68 991 dollars, avant de s’effondrer. Même si le marché́ s’est assagi en 2022, les variations restent très fortes : -17 % en février, +8 % en mars et +10 % en avril. Le bitcoin s’échangeait le 27 avril 2022 à plus de 39 000 dollars ; sa valeur au 26 mai était de 29 494,60 USD ; au 21 juin, elle était de 20 033,31 USD.

L’expérience du Salvador, où 92 % des plus de 1 600 personnes interrogées dans un sondage ont manifesté leur désamour du bitcoin et 93,5 % leur réticence à être payées en bitcoins, est de nature à conforter cette méfiance.

Le bitcoin est régulièrement perçu comme une bulle spéculative à cause de l’alternance imprévisible entre les envolées de ses cours et leurs chutes vertigineuses. Pour bon nombre de spécialistes, la généralisation de son utilisation ne peut que susciter des pertes financières catastrophiques.

Les banques centrales lui reprochent de favoriser les déséquilibres financiers, le blanchiment d’argent et la fraude fiscale. Le Fonds monétaire international a qualifié la décision du Salvador de danger pour « la stabilité financière, l’intégrité financière et la protection des consommateurs ». Concernant la Centrafrique, Abebe Aemro Selassie, directeur Afrique du FMI, prévient qu’il ne faut pas considérer les cryptomonnaies « comme une panacée contre les défis économiques ».

Le bitcoin est également suspecté de faciliter les escroqueries, le financement du terrorisme et les trafics en tout genre à cause de son système de paiement anonyme crypté. Les transactions illicites permises par le bitcoin sont estimées à 76 milliards de dollars par an, soit 46 % des transactions en bitcoins.

En tout état de cause, pour se prêter institutionnellement à la mouvance des cryptoactifs et tirer son épingle du jeu, la RCA devrait disposer des infrastructures et de la complexité économique nécessaires pour absorber leurs évolutions. Or la sécurité économique et technologique du pays soulève bien des inquiétudes.

L’insécurité économique de la RCA

Selon la dernière évaluation risque-pays de la Compagnie française d’assurance spécialisée dans l’assurance-crédit à l’exportation (COFACE), les conditions sécuritaires et politiques en RCA sont source de fragilité et d’instabilité, ce à quoi s’ajoute l’extrême pauvreté de la population.

L’économie accuse une forte dépendance à l’égard des exportations de matières premières – une dépendance d’autant plus problématique que l’exportation d’or et de diamants, qui se déroule souvent dans l’illégalité, n’alimente que très peu les recettes publiques. Avec une inflation moyenne de 2,7 % sur les quatre dernières années, les prévisions de taux de croissance de 3,4 % pour 2022 ne doivent pas laisser oublier qu’il a été de -0,6 % en 2021. Autres indices défaitistes, le solde courant par rapport au PIB (-6,1 % en 2022) et le solde public par rapport au PIB (-1,2 % en 2022) sont tous négatifs depuis les trois dernières années.

Selon la Banque mondiale, depuis l’indépendance obtenue en 1960, la richesse par habitant a été réduite de moitié en RCA. Une reprise économique durable, possible seulement si l’insécurité baisse nettement, est indispensable pour réduire la pauvreté (70 % de la population vivrait sous le seuil de pauvreté en 2020. Cette pauvreté explique la forte mortalité infantile, estimée à 882 pour 100 000 naissances vivantes, mais aussi le classement du pays à l’indice de développement humain de l’ONU, au 188e rang sur 189 pays en 2020.

La Banque africaine de développement fait un constat du même ordre en soulignant que le risque de surendettement de la RCA reste élevé en raison de sa grande vulnérabilité aux chocs extérieurs et du risque de change lié au niveau élevé de sa dette extérieure. Ce gabarit économique montre combien les défis de développement y demeurent prioritaires et profonds.

Décalage infrastructurel et faiblesse de l’éducation numérique

L’opérationnalisation d’un projet d’économie durable de la blockchain à l’échelle nationale, au regard de sa globalité et des effets d’enchaînement escomptés, devrait reposer a minima sur une base infrastructurelle soutenable et une éducation numérique viable.

Or les capacités infrastructurelles de la RCA sont très limitées. Sur le plan énergétique, le ratio énergétique entre la production (171 millions kWh) et la consommation électrique (159,40 millions de kWh) en RCA est excédentaire de 108 % des besoins réels actuels. Mais le 22 mars dernier, après sollicitation de la RCA pour le financement du développement de son réseau et de sa capacité électrique, la Banque mondiale a laissé entendre que la RCA reste le pays au monde où le taux d’accès à l’électricité est le plus faible. Avant d’ajouter que la mise en œuvre d’un tel projet y serait très difficile.

Avec un taux d’électrification de 3 %, et alors que 4 de ses 5 millions d’habitants vivaient sans électricité en 2012, faute d’investissement, une étude du PNUD montre en 2017 que le potentiel hydroélectrique du pays reste sous exploité. La bioénergie représente encore 98 % de la production nationale. C’est la prééminence de cette catégorie d’énergie dans la production nationale qui semble justifier la rareté d’infrastructures technologiques de consommation électrique. En outre, plusieurs projets d’envergure sont perturbés par des cycles d’instabilité sécuritaire et politique. En 2022, le gouvernement tente toujours de rassurer la population qui attend des réalisations concrètes.

Sur le plan technologique, lors de l’approbation de la composante RCA de la Dorsale à fibre optique d’Afrique centrale en 2018, la Banque africaine de développement dressait le constat que « la RCA demeure le dernier pays enclavé du continent à ne pas disposer de liaisons terrestres à fibre optique avec ses voisins immédiats. De plus, à la faiblesse notoire du taux de pénétration d’Internet et de la téléphonie mobile vient s’ajouter la quasi-inexistence d’infrastructures haut débit filaires ».

Quatre ans plus tard, bien que Huawei et Orange interviennent comme partenaires technologiques majeurs, les avancées demeurent médiocres. Si les Datacenter sont implémentés pour des structures spécifiques comme le ministère des Finances et du Budget ou celui qui accompagne la composante RCA de la dorsale à fibre optique d’Afrique centrale, ces installations critiques restent sous la menace constante posée par l’insécurité qui règne dans le pays.

« Là où Internet propose de créer des ponts, l’illectronisme risque toujours de lui faire barrage », soulignait en novembre 2020 Philippe Wang, alors vice-président exécutif de Huawei Northern Africa. Le paysage numérique centrafricain illustre la justesse de cette affirmation. Ainsi, la difficulté qu’éprouvent les individus à maîtriser les outils numériques en RCA constitue l’une des limites majeures à la numérisation et à l’éducation des populations aux outils digitaux.

Selon le rapport national volontaire de suivi de mise en œuvre des objectifs du développement durable en 2019, alors que le taux d’alphabétisation des adultes est de 58,9 %, la part des établissements scolaires ayant accès à l’électricité est de 3 % et aucun n’a accès à Internet. Au total, on décompte 650 000 utilisateurs d’Internet en RCA pour environ 5 millions d’habitants, avec un taux général de pénétration de 14 % en janvier 2020. La RCA se retrouve en bas des classements mondiaux des principaux réseaux sociaux avec 2,5 % de taux de pénétration.

Une réforme qui ne profitera qu’à une minorité

Dans ce contexte, l’adoption du bitcoin comme monnaie officielle laissera transparaître la fracture digitale du pays. L’économie de la blockchain peut être salutaire, mais elle exige un investissement humain, matériel et financier conséquent. Dans le cas contraire, elle deviendra un modèle élitaire dont l’impact sera limité aux urbains fortunés et instruits au numérique.

Finalement, il est en même temps trop tôt pour confirmer les promesses faites au lancement du bitcoin, mais aussi, trop tôt pour le condamner définitivement après l’annonce du nouveau projet Sango

 

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