http://gabonreview.com/ par Gérald Mounomby mardi 09 février 2016 à 2:22
Soutenu par une vingtaine de candidats parmi les «battus» du 1er tour, le dernier Premier ministre de François Bozizé pourrait, bien qu’arrivé en deuxième position avec 19,4% des voix, créer la surprise à la fin de la semaine prochaine !
Ils sont une vingtaine de candidats sur les vingt-huit malheureux du premier tour à avoir annoncé leur soutien au candidat arrivé en deuxième position, Faustin-Archange Touadéra. L’ancien Recteur de l’Université de Bangui et Premier ministre sous François Bozizé entre 2008 et 2013, qui a obtenu 19,4% au premier tour, le 30 décembre dernier, vient de recevoir l’appui d’une vingtaine de candidats crédités globalement de 21% des suffrages.
Forte mobilisation autour de Touadéra
Parmi ces soutiens, on note la présence de Jean-Serge Bokassa, fort de ses 6%, de Laurent Gomina Pampali, Gaston Nguérékata, Gombé-Ketté, Guy Moskit. Ils ont créé une coordination – «RCA pour tous» – et préparent le contenu de ce soutien à Faustin-Archange Touadéra, candidat indépendant, non soutenu par son parti, Kwa Na Kwa (KNK). Le leader de ce parti, François Bozizé, ayant appelé, bien avant le premier tour, à voter pour Anicet-Georges Dologuélé, qui fut Premier ministre sous Ange-Félix Patassé !
Les deux candidats arrivés respectivement à la troisième et à la quatrième places lors du premier tour, à savoir Martin Ziguélé (Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain, 11%) et Désiré Nzanga Kolingba (Rassemblement Démocratique Centrafricain, 12%) ont choisi respectivement de soutenir Faustin Touadéra pour le premier et Anicet Georges Dologuélé pour le second. Le second tour est prévu le 14 février prochain.
La dynamique semble être du côté de Touadéra
En dehors de l’Union démocratique du peuple pour le progrès (UDPP), de Centrafrique Nouvel Elan de Sylvain Patassé et Timoléon Mbaikoua, aucun parti n’a, pour l’instant, apporté son soutien à Anicet-Georges Dologuélé (Union pour le renouveau en Centrafrique, URCA), pourtant arrivé en tête le 30 décembre dernier, avec près de 23,8%. A sept jours du second tour, et alors que la campagne de ce second tour s’est ouverte dans le pays au début de la semaine dernière, la dynamique semble être du côté de Faustin-Archange Touadéra, dont on loue l’humilité et la courtoisie, et dont on salue le bilan des années que ce professeur de mathématiques a passées à la Primature.
Après une transition prévue pour une année, et qui a finalement duré plus de deux ans, la Centrafrique va élire son huitième Président depuis l’indépendance, après Barthélémy Boganda, le père de l’indépendance, David Dacko, Jean-Bedel Bokassa, André Kolingba, Ange-Félix Patassé et François Bozizé et Catherine Samba-Panza.
Lu pour vous :
2nd tour de la-presidentielle en Centrafrique entre Dologuele et Touadera : Paris à la manœuvre
http://beninmondeinfos.com/ 10 février 2016
Désiré Kolingba, candidat malheureux au premier tour de la présidentielle en Centrafrique est dans de beaux draps. L’allié d’Anicet G. Dologuélé est visé par une action judiciaire pour gel d’avoirs en France. Mais cette poursuite ne trahit-elle pas une stratégie de la métropole pour ouvrir le boulevard à Touadéra au détriment de Dologuélé ?
La France opte-t-elle pour Faustin Archange Touadéra ? La question a tout son sens au regard de derniers développements de l’actualité liée à l’un des candidats malheureux au premier tour de l’élection présidentielle en Centrafrique. Désiré Kolingba fait l’objet d’une traque par la justice française. Accusé d’être un mauvais payeur, il a été condamné à verser 250 mille euros à William Perkins, son ancien communiquant, selon Jeune Afrique. Me Alice Myriam Lahana, avocate de la partie plaignante, a ordonné un huissier de prélever la somme due sur les avoirs du fils de l’ancien chef d’Etat centrafricain en France. Le processus de saisie a été engagé le 1er février 2016 et suit son cours. Mais cette traque judiciaire dont le candidat venu en troisième au premier tour du scrutin présidentiel du 30 décembre 2015 fait l’objet indique la préférence de la France entre les deux challengers que sont Dologuélé et Touadéra.
Touadéra, l’option de la France ?
Vu le contexte dans lequel, les déboires judiciaires de Désiré Kolingba ont lieu en France, l’on peut facilement se rendre compte d’un fait important pour l’issue du scrutin du 14 février 2016 en Centrafrique. Actuellement, Anicet-Georges Dologuélé, arrivé premier avec 23,74% et Faustin Archange Touadéra, deuxième avec 19,05%, ont recours aux alliances pour le second tour. C’est alors logiquement que les candidats recalés du premier tour se sont ralliés à l’un ou à l’autre des deux qualifiés pour le second tour. Désiré Kolingba, crédité de 12,04% des voix et troisième au premier tour a annoncé son soutien à Anicet-Georges Dologuélé. C’est dans un tel contexte que l’étau de la justice française s’est resserré contre le fils d’André Kolingba. Cette situation porte à croire que la France exprime ainsi sa préférence entre les deux candidats encore en lice. Et l’alibi est tout trouvé. Le différend qui oppose Désiré Kolingba à William Perkins. Le rebondissement de cette affaire risque d’avoir un impact sur le choix des électeurs centrafricains. Cette situation fait vraiment croire que la France roule pour Touadéra étant donné que c’est un soutien majeur qui est dans le viseur de la justice française.
Il faut souligner que le second tour de la présidentielle en République centrafricaine se tient ce dimanche 14 février 2016. Anicet-Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra sont en lice dans la bataille pour le Palais de Bangui
Christophe SESSOU