Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sommaire

  • : centrafrique-presse
  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
  • Contact

Recherche

Liens

11 février 2016 4 11 /02 /février /2016 11:34
Lu pour vous : Congo B : Retour du général Mokoko à Brazzaville

 

 

 

http://www.opinion-internationale.com/  mercredi 10 février 2016 - 11H35

 

La personnalité sans doute la plus attendue au Congo en ce début d’année a atterri hier mardi à l’aéroport Maya Maya de Brazzaville. C’est Jean-Marie Michel Mokoko, candidat à l’élection présidentielle et fraîchement démissionnaire de son poste de conseiller du Président chargé des questions de paix et de sécurité.

 

Le général Jean-Marie Michel Mokoko, ancien pensionnaire de l’École militaire de Saint-Cyr, également diplômé de l’École d’état-major de Compiègne, jouit d’une popularité certaine au Congo, et son retour suscite une forte effervescence au sein de la population et parmi ses soutiens dans l’armée nationale.

 

C’est au titre de chef d’état-major des armées du Congo, poste qu’il occupait depuis 1987, que le général a largement œuvré au retrait du pouvoir de Denis Sassou Nguesso en 1991 pour permettre la tenue de la Conférence nationale et contribuer ainsi à la fin du monopartisme.

 

En poste à Bangui depuis 2013 à la tête de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca), le général Mokoko n’aura pas résisté aux appels de sa base à s’engager pour sortir le Congo de la crise. Et c’est afin de participer à l’élection présidentielle du 20 mars prochain, qu’il a repris sa liberté le 3 février, en démissionnant de son poste de conseiller auprès du chef de l’État.

 

C’est un dispositif de sécurité impressionnant qui a été mis en place par les autorités pour accueillir le général Mokoko, et les forces de l’ordre n’ont pas hésité à user de gaz lacrymogènes et de matraques pour disperser l’immense foule rassemblée à cette occasion.

 

Dans une interview donnée le soir à France24, le général Jean-Marie Michel Mokoko a dénoncé la « réception sauvage » orchestrée par les forces de police de Brazzaville pour le pousser à retirer sa candidature. Il a réaffirmé sa détermination : « S’ils décident de me tuer, ils n’ont qu’à le faire ! »

 

 Qui donne le ton de la campagne électorale ?

 

Au mois de juillet dernier, alors qu’il était en poste à Bangui, le général Mokoko s’était exprimé publiquement contre le projet de réforme constitutionnelle voulu par le président Denis Sassou Nguesso. Pour faire taire ses détracteurs qui le soupçonnent depuis longtemps d’accointances avec le pouvoir, le général avait averti : « Si la transparence du scrutin n’est pas garantie, il faudra réagir ». Il avait aussi prévenu qu’un « soulèvement populaire et pacifique [n’était] pas à exclure » et que dans ce cas, sa place serait « du côté du peuple ».

 

Le projet pour le Congo de celui qui souhaite « porter la voix du peuple » sonne comme la fin de la récréation : le général Mokoko a pour objectif de « changer les mentalités, moraliser l’appareil d’État, éliminer la corruption et regagner la confiance de la communauté internationale ».

 

Sa présence pourrait donc créer de vives tensions dans la capitale congolaise. Une source locale, qui préfère rester anonyme, nous rapportait hier dans la soirée que dores et déjà des éléments de la police traquaient et agressaient les proches et partisans du général.

 

Jean-Claude Miangouayila

 

 

PRESIDENTIELLE AU CONGO BRAZZAVILLE : La guerre des généraux aura-t-elle lieu ?

 

http://lepays.bf/  JEUDI 11 FÉVRIER 2016  

 

« Vrai opposant ou opposant motard ? » Ainsi nous interrogions-nous dans notre édition du 9 février dernier, lorsqu’à la surprise générale, l’ancien chef d’état-major de l’armée congolaise, le général Jean-Marie Michel Mokoko, annonçait sa candidature à la présidentielle du 20 mars prochain. Quelques jours seulement après cette annonce fracassante, la raison est en train de prendre le pas sur le scepticisme, tant les faits parlent d’eux-mêmes. En effet, de retour de la RCA où il était à la tête de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), le Général Mokoko s’est vu réservé un accueil indigne d’un  officier supérieur dont le seul péché est d’avoir manifesté son intention de briguer la magistrature suprême de son pays. Tenez ! Même escorté par des éléments de la MISCA et sa garde nationale congolaise du fait des honneurs dus à son rang, le général Mokoko a vu son cortège attaqué à coups de pierres et certains de ses partisans molestés par les sbires – pardon- les hommes liges de Denis Sassou Nguesso. A ce qu’on dit, l’objectif de tout ce ramdam, était de provoquer des troubles au cours desquels pourraient s’ensuivre des morts qui seraient mis sous la responsabilité du Général Mokoko désormais présenté comme un renégat pour ne pas dire un ingrat. C’est la preuve donc, si besoin en est encore, que la candidature du Général donne des sueurs froides au maître de Brazzaville qui, après son référendum constitutionnel controversé, ne voyait aucun obstacle à sa réélection ; l’opposition politique ayant montré ses limites, du fait de son incapacité à parler d’une même voie. Car, venant de l’intérieur, le Général Mokoko connaît les forces et les faiblesses de son ancien mentor et de ce fait, il peut lui tenir la dragée haute à la prochaine présidentielle. Dès lors, on comprend pourquoi Sassou a le sommeil trouble. Il redoute le scénario burkinabè où Blaise Compaoré, lâché par certains de ses anciens compagnons, a fini par être chassé du pouvoir et ce, après plus d’un quart de siècle de règne sans partage. Et l’accueil que Sassou a réservé à son ancien chef d’état-major n’est rien moins qu’une réponse à la volonté de ce dernier de l’affronter dans les urnes ; comme si, en tant que Congolais, le général Mokoko n’a pas le droit d’aspirer aux plus hautes fonctions de son pays.

 

Le Général Mokoko sait à quoi s’en tenir

 

En tout cas, le général Mokoko est prévenu. Sassou ne lui fera pas de quartiers. Il tentera, par tous les moyens, de le décourager. Car, si pour avoir annoncé sa candidature, cela lui a valu l’accueil que l’on sait, qu’en sera-t-il quand viendra l’heure de la campagne où le Général Mokoko sera appelé à sillonner le territoire congolais ? Et à l’allure où vont les choses, il n’est pas exclu que dans les jours à venir, Sassou et ses fidèles lieutenants montent une cabale contre « l’officier félon » qu’ils ne veulent plus voir même en peinture. Et comme sous nos tropiques, il existe des juges acquis pour connaître de ce genre de combines, on ne sera pas non plus surpris d’entendre demain que le Général Mokoko est poursuivi pour« trahison et atteinte à la sureté de l’Etat », juste pour ne pas dire pour «ingratitude notoire et aggravée envers Sassou». Le Général Mokoko sait donc à quoi s’en tenir. Il  ne doit pas prêter le flanc. Du reste, on imagine bien qu’en prenant son courage à deux mains pour s’opposer à un dictateur avec qui il a collaboré, le Général Mokoko donne la preuve qu’il n’a rien à se reprocher. Car les dictateurs  sont ainsi faits que quand ils ont un dossier sale contre vous, ils vous tiendront toujours par la barbichette, convaincus que vous n’oserez jamais leur tenir tête. On attend maintenant de voir ce que Sassou sortira bientôt de ses officines ; lui qui, en tant que général, et à en juger par l’accueil très peu amical réservé à Mokoko, donne l’impression de ne pas vouloir affronter dans les urnes un  autre général.

 

Boundi OUOBA

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
11 février 2016 4 11 /02 /février /2016 11:32

 

 

 

http://lepays.bf/  JEUDI 11 FÉVRIER 2016 

 

Le procès de l’ancien chef d’Etat tchadien Hissène Habré a repris le 8 février dernier à Dakar. Après la prise de parole par les avocats de la partie civile, ce fut au tour du parquet général de prendre la parole hier, 10 février, pour dérouler son réquisitoire. Le procureur a débuté son intervention par un long rappel historique de l’arrivée de Hissène Habré au pouvoir, tout en mettant l’accent sur la création de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), du nom de ce centre de répression où ont eu lieu des violations massives des droits de l’Homme au Tchad. Au total, le parquet général requiert la prison à perpétuité pour l’ex-dictateur tchadien qui se retrouve ainsi rattrapé par son passé. Au vu de la laideur des pratiques décrites par le parquet et la partie civile, on comprend aisément le mutisme de Hissène Habré. Comment aurait-il pu se défendre, en effet, face à ses victimes qu’il ne peut même plus regarder en face ? L’exposé des témoignages de ces femmes met à nu le dictateur, contraint de se réfugier dans un silence que l’on imagine bien bruyant de l’intérieur car au fond de lui-même, sa conscience ne peut manquer d’être agitée. A moins d’avoir une pierre à la place du cœur. Mais le tyran est-il encore capable d’empathie ; lui qui tente visiblement par sa stratégie de défense, de se faire passer pour une victime ? Pour les âmes sensibles, en effet, le scénario du procès pourrait donner l’impression de juges qui s’acharnent contre un vieillard sénile qui n’a aucun moyen de défense.  Plus manipulateur encore, le satrape exploite à fond le précepte selon lequel en matière de justice, «le bénéfice du doute profite à l’accusé ». Tout est donc mis en œuvre pour donner du remords aux juges mais il en faudrait bien plus pour désarçonner ces magistrats qui doivent s’évertuer à faire de ce procès, un exemple pour l’histoire.

 

Habré sent l’angoisse s’emparer de son corps et de son âme

 

La tenue de ce procès en ce XXIe siècle est d’une grande importance  en raison non seulement  du fait qu’il constitue l’épilogue de plus de deux décennies de quête de  justice pour les victimes, mais aussi et surtout pour sa portée pédagogique. D’abord, parce qu’il est celui de l’Afrique en guerre où les charniers le disputent aux violences faites aux femmes et aux enfants comme on en voit encore dans la région des Grands lacs. Ensuite, parce qu’il met en garde les dictateurs de tout acabit qui écument encore certaines parties du continent et qui devraient se souvenir à jamais qu’«aussi longue que soit la nuit, le soleil finira par se lever» et qu’ils ne seront nulle part à l’abri. Cela n’empêche cependant pas que l’homme fasse pitié en l’absence de protecteurs comme Abdoulaye Wade qui, au pouvoir, se serait battu pour que ce procès ne voit jamais le jour. A présent, Habré sent l’angoisse s’emparer de son corps et de son âme, parce que contraint de vivre désormais le reste de ses jours en prison, hanté par les fantômes de ses victimes. C’est ce que l’on appelle entrer dans l’histoire par la petite porte.

 

SAHO

 

Lu PRISON A VIE REQUISE POUR HISSENE HABRE : L’ex-dictateur rattrapé par son passéour vous :
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
11 février 2016 4 11 /02 /février /2016 10:57

 

 

 

Par Tirthankar Chanda Publié le 10-02-2016 Modifié le 10-02-2016 à 23:06

 

Les Centrafricains ont voté à plus de 60% au premier tour de la présidentielle qui s’est tenu le 30 décembre 2015. Le 14 février, ils seront de nouveau appelés aux urnes pour départager Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra qui sont les deux vainqueurs du premier tour. Portrait croisé des deux finalistes.

 

« Touadéra qui ? ». Les chancelleries sont tombées des nues lorsque le nom de l’ancien Premier ministre est sorti des urnes, au coude-à-coude avec le principal favori du premier tour de la présidentielle centrafricaine.

 

Mathématicien taciturne et dernier Premier ministre de François Bozizé (2008-2013), Faustin Archange Touadéra a créé la surprise le 30 décembre dernier, en se plaçant parmi les deux candidats en tête. Avec 19,05% des voix, le candidat Touadéra qui a fait une campagne discrète talonne Anicet Georges Dologuélé qui, lui, a confirmé son statut de favori en obtenant 23,74% des suffrages exprimés. Le duo arrive loin devant les poids lourds tels que Désiré Kolingba, Martin Ziguélé ou Jean-Serge Bokassa qui misaient sur leur visibilité politique et leurs batteries de communicants pour figurer parmi les deux premiers.

 

« Comment Touadéra peut-il arriver en tête alors qu’il n’a quasiment pas battu campagne, que ce soit à Bangui ou en province », s’étonnaient les candidats malheureux au lendemain de la publication des résultats. L’homme aurait fait si peu campagne qu’il a même eu le temps d’aller enseigner à l’université de Bangui où il est professeur de mathématiques depuis les années 1980. Alors, d’où vient sa popularité ? Selon Roland Marchal, spécialiste de l’Afrique centrale, « Touadéra est très apprécié des fonctionnaires centrafricains, car c’est sous sa primature que leurs salaires ont été bancarisés assurant qu’ils soient payés régulièrement. Il reste comme celui qui a payé les fonctionnaires ».

 

La reconnaissance éternelle des 26 000 fonctionnaires que compte la Centrafrique, doublée du soutien massif enregistré dans certaines provinces occidentales, fait de ce politicien discret un sérieux outsider au second tour. Celui-ci devrait se dérouler le 14 février, sauf nouveau report. La question est désormais sur toutes les lèvres : lequel des deux rivaux réussira à emporter la conviction des Centrafricains ? « D’autant que ceux-ci se sont révélés des électeurs sophistiqués, mus moins par la campagne des communicants des poids lourds que par la personnalité et le background des candidats, explique Thierry Vircoulon, un ancien de l’International Crisis Group, dont il a supervisé le dernier rapport 2015 sur la crise en CentrafriqueLes Centrafricains votent en leur âme et conscience. »

 

« Enorme avantage »


Déchirée par des violences intercommunautaires, la Centrafrique traverse une crise sans précédent depuis le renversement en mars 2013 de son dernier président François Bozizé par la rébellion Seleka, qui a depuis abandonné le pouvoir. Le pays a sombré dans le chaos, ponctué par des tueries de masse. Le processus électoral lancé sous l’égide d’un gouvernement de transition est vécu par la population comme leur dernière chance. Chrétiens, musulmans ou animistes, tous savent que l’enjeu est la survie même de la Centrafrique comme nation. Ils veulent donc tous faire le bon choix et élire un président capable de ramener la paix. « Qu’on n’entende plus les armes », disent-ils.

 

Chacun à sa façon, les deux adversaires du second tour de la présidentielle veulent répondre à ces attentes de sécurité et réconciliation de leurs compatriotes. Malgré les différences de moyens qui les séparent, « Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra ont beaucoup de choses en commun, déclare Roland Marchal. Ils ont été tous les deux Premier ministre, le premier celui du président Ange-Félix Patassé et le second celui de François Bozize. Ils ont aussi cet énorme avantage de ne pas avoir été entachés par les tueries et les violences qui ont ensanglanté la Centrafrique depuis 2013. Enfin, ils se partagent la sympathie du Kwa na Kwa (KNK), parti proche de l’ancien président François Bozizé, vivant aujourd’hui en exil en Ouganda, mais qui a gardé sa mainmise sur l’appareil politique à Bangui. Un soutien qui n’est pas allé de soi pour tout le monde. »

 

En effet, l’annonce du soutien apporté par le KNK de Bozizé à Dologuélé a été un tournant dans la campagne électorale du premier tour. Exclu de la présidentielle en raison des sanctions internationales et d’un mandat d’arrêt émis à son encontre par les autorités de transition, l’ex-président centrafricain Bozizé a boosté la campagne de Dologuélé en appelant ses partisans à voter pour ce dernier. Dologuélé faisait déjà la course en tête, mais souffrait de l’absence d’une assise nationale, comme ce que pouvait lui proposer le KNK, solidement implanté dans toutes les préfectures de province et dans la capitale. L’alliance tombait à pic.

 

Paradoxalement, cet accord a peut-être aussi sauvé la candidature de Faustin Archange Touadéra qui a réalisé de très bons scores dans les fiefs de François Bozizé, malgré les directives de son parti. « Comme on pouvait s’y attendre, explique Thierry Vircoulonl’alliance Bozize–Dologuélé a fait grincer des dents notamment dans l’électorat traditionnel du KNK, proche des milices chrétiennes. Ils se sont vengés en votant pour Touadéra et risquent de faire de même au second tour. » Récemment, les organes de base du KNK sont allés jusqu’à dénoncer publiquement l’accord électoral signé par leur parti.

 

Une alliance pragmatique et problématique

 

Pour électoralement stratégique qu’elle soit, cette alliance entre François Bozizé dont se réclament certaines milices anti-balaka, et Anicet Georges Dologuélé qui, lui, se présente comme « un homme au-dessus des clivages », est problématique, car elle jette un doute sur la sincérité du souci de rassemblement de ce dernier. Pourtant, sur ce terrain, l’ancien Premier ministre a fait un parcours quasiment sans faute.

 

L’Union pour le Renouveau centrafricain (Urca), le parti que Dologuélé a créé en 2013 pour porter sa candidature, est une des rares formations politiques centrafricaines où hommes et femmes se retrouvent indépendamment de leurs appartenances ethniques et confessionnelles. Appelant inlassablement à la réconciliation des Centrafricains, le candidat a mouillé sa chemise pendant la campagne. Comme d’ailleurs la plupart des candidats à la présidentielle, il s’est rendu dans les quartiers tenus par les anti-balaka comme dans les quartiers musulmans, brandissant sa devise favorite « l’unité c’est maintenant ! ».

 

Au PK5 - l’enclave musulmane de Bangui où s’entassent les musulmans déplacés de la capitale depuis le début des violences intercommunautaires -, l’ancien Premier ministre a déclaré que jeune, il venait régulièrement « danser, voir des films et jouer aux cartes » au PK5, qui était un quartier de commerce, de jeux et de plaisirs. Et si les musulmans du PK5 voulaient bien lui « gratter le dos », le candidat leur a promis de restituer le dynamisme d’antan de leur cité.

 

Né en 1958, Anicet Georges Dologuélé est économiste de formation et a servi à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), à Yaoundé au Cameroun. C’est en sa qualité de technocrate qu’il a rejoint en 1997 le gouvernement de son pays. Il a occupé d’abord le poste de ministre des Finances et du Budget, avant d’être nommé, deux ans plus tard, chef de gouvernement par le président Ange-Félix Patassé. L’homme aime rappeler qu’à « 58 ans, il n’a jamais tenu une arme » et qu’au cours des vingt dernières années, « la seule période où il n’y a pas eu de crise militaro-politique dans le pays, c’est quand j’étais Premier ministre ».

 

En effet, les Centrafricains associent le passage à la primature de Dologuélé (1999-2001) à une période d’accalmie, même si sa gestion ultralibérale de l’économie avait fini par déboucher sur des protestations de masse dénonçant les conséquences sociales de sa stratégie de dérégulation économique. On lui reprochera également d’avoir privilégié le remboursement des arriérés des Institutions de Bretton Woods plutôt que de payer les fonctionnaires. Des accusations que l’intéressé rejette en bloc, tout comme le sobriquet de « Monsieur 10%» hérité d’accusations de détournement d’argent qui lui collent encore à la peau.

 

Toujours est-il qu'après sa démission en 2001 sous la pression de la rue, Dologuélé part en exil à Brazzaville où il préside de 2001 à 2010 aux destinées de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC), avant de créer son propre cabinet de consulting Afripartners International Consulting, basé à Paris. Il se trouve dans la capitale française lorsque la crise éclate à Bangui en 2013 suite au cinquième coup d’Etat que connaît la Centrafrique depuis l’indépendance. C’est le moment que l’ancien Premier ministre choisit pour annoncer sa volonté de briguer la magistrature suprême à la fin de la transition. Si sa décision est mue par le sentiment que son pays a touché le fond, elle est motivée par la volonté de moderniser la vie politique centrafricaine. « Je suis convaincu, a-t-il déclaré dans les pages de Jeune Afrique, que l’on peut faire de la politique avec efficacité, mais sans brutalité ».

 

Flair politique

 

Une conviction que l’adversaire de Dologuélé, Faustin Archange Touadéra a aussi fait sienne et cela depuis belle lurette, comme en témoigne, sa gestion discrète des affaires de l’Etat entre 2008 et 2013, lorsque celui-ci a été Premier ministre, sous la présidence de François Bozizé. Issu de la société civile et sans engagement social particulier, l’homme avait alors fait preuve d’un savoir-faire certain en conduisant avec succès des négociations qui avaient, dès la fin 2008, débouché sur des accords de paix importants avec les rébellions.

 

Né à Bangui en 1957 et originaire d’une famille modeste, Touadéra a fait l’essentiel de sa carrière professionnelle au sein de l’enseignement supérieur, au terme de longues études scientifiques à Yaoundé et à Lille. Professeur de mathématiques pures, il a longtemps enseigné à l'école normale supérieure (ENS) de Bangui, avant de devenir recteur de l'université de la capitale en 2005. C’est à l’université  que les émissaires de Bozizé étaient allés le chercher en 2008 pour l’installer à la primature. Réputé bosseur, le mathématicien s’est révélé aussi un fin tacticien politique en se faisant élire en 2011 député de Damara, à 75 km au nord de Bangui, sous les couleurs du parti de son mentor, le parti Travailliste KNK. Mais c'est en candidat indépendant qu'il s'est présenté au scrutin présidentiel en août 2015. Faute de moyens, il a fait une campagne discrète.

 

C’est sans doute à son flair politique que Faustin Touadéra doit sa percée au premier tour de la présidentielle de décembre dernier. Qui plus est, l'homme a également réussi à rallier autour de sa candidature 22 des 30 candidats malheureux du premier tour, dont l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, un des poids lourds de la vie politique centrafricaine. Ces ralliements massifs en faveur de la candidature de Touadéra, qui a longtemps souffert de son absence de visibilité et de moyens par rapport à son rival, sont peut-être en train de changer la donne de la présidentielle centrafricaine.

 

 

NDLR : Faustin TOUADERA et Martin ZIGUELE tiennent ensemble un grand meeting ce jour à Bocaranga où le président du MLPC est candidat aux législatives.

Dologuélé-Touadéra: deux hommes du sérail pour la présidence en RCA
Dologuélé-Touadéra: deux hommes du sérail pour la présidence en RCA
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 23:42
Nécrologie : Décès de Mme AUDREY Réa née Senousse

4

Notre Chère et tendre sœur, cousine, amie, tante, épouse, compagnon, collègue, Mme AUDREY Réa née Senousse est décédée le 04 Février 2016.

 

Décès survenu à l’Hôpital Neurologique de Lyon (France) 72 heures après son hospitalisation en urgence.

 

- En France, - Lyon - pour ceux qui veulent se recueillir ensemble pour AUDREY, nous avons à disposition de manière permanente la Salle Luther KING – sis Paroisse Sainte Thérèse 132, rue Louis Becker 69100 Villeurbanne – Bus C 3 – Arrêt Totem - Du vendredi 04 à 18 Heures au Dimanche 07 février 2016 à Midi.

 

 

DEUIL - RECUEILLEMENT - MISE EN BIERE

.

RENDEZ-VOUS ce Jeudi 11 Février à 13H30Mn pour la mise en bière qui aura lieu à la Maison Funéraire sis 1, rue Thomas BLANCHET – 69008 LYON – Bus 22 – Arrêt : Seignemartin.

 

Une Messe sera célébrée à la Paroisse Sainte Thérèse - 132, rue Louis Becker - 69100 Villeurbanne, ce même Jeudi  à 15 Heures. –

 

Nous ne l’a verrons plus ensuite car le corps de AUDREY partira pour Bangui c.à.d le Vendredi 12 Février et arrivera à Bangui le samedi 13, matin - Le corps ira directement de l'aéroport à la Morgue de l'Hopital Général.

 

- Le Lundi 15 Février matin, Audrey sortira pour un dernier recueillement à la Maison Familiale, sis Quartier Lakouanga, proximité du Marché, Rue sokambi.  

L'enterrement aura lieu le même jour.- Pour toutes infos sur le programme et autres actions prévues sur Bangui, Merci d'appeler Mariléone : Tél. 7506 1516

 .

 

La dernière veillée pour AUDREY (en France) est fixée ce même jeudi 11 février 2016 à partir de 20 heures à la Salle Luther KING – sis Paroisse Sainte Thérèse 132, rue Louis Becker 69100 Villeurbanne – Bus C 3 – Arrêt Totem –

 

D'ici là:

.

  • Pour tous ceux qui souhaitent voir Notre Chère et Tendre AUDREY, c'est possible à partir du samedi 06 février à 10 Heures jusqu'au Jeudi 11 février à "Maison Funéraire" sis 1, rue Thomas BLANCHET- 69008 LYON.
  •  
  • AUDREY se trouve dans la Grande Salle "BELLECOUR" - Vous venez à tout moment librement, sans protocole.

 

Contact et info en France : Tél.Christian : 07 8257 0760

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 23:18

 

 

 

http://lexpressioncentrafrique.over-blog.com/ LEXPRESSIONCENTRAFRIQUE sur 9 Février 2016, 12:15pm

 

Monsieur le Président, bonsoir

 

Martin Ziguélé (MZ): Bonsoir

 

Nous venons de lire sur les réseaux sociaux que vous venez de signer un accord politique avec M. Faustin Archange Touadera. Est-ce que vous pouvez parler un peu des termes de cet accord, est-ce que votre mariage avec Touadera est un mariage de raison?

 

MZ: Je vous remercie. Effectivement, c’est aujourd’hui que le MLPC, représenté par un certain nombre des membres du Bureau politique et moi-même, nous avons rencontré l’équipe de Touadera, et nous avons signé un accord politique électoral. Les dispositions principales qui ne sont pas longues. C’est un document de quatre articles. Nous devrons unir nos forces pour faire en sorte que M. Faustin Archange Touadera soit élu Président de la République à l’issue du scrutin du 14 février. Donc, nous mobiliserons nos moyens politiques, nos moyens humains, nos moyens matériels pour faire une équipe et faire en sorte qu’il gagne. Nous avons également pour ambition de former ensemble une majorité parlementaire pour permettre au pays d’avoir une épine dorsale sur le plan législatif. Et tout ce qui se fera, se fera dans l’intérêt supérieur de la nation. Ce n’est pas pour l’intérêt supérieur de qui se soit. C’est pour ça que, dans l’accord que nous avons signé, il n’est pas question de partage de postes de responsabilité, il n’en a pas été question. Nous l’avons exclu, parce que nous avons estimé qu’il faut se battre, il faut d’abord manifester la volonté de travailler ensemble, puis se battre pour constituer cette majorité qui permettra au pays d’être stable lui-même. Parce que les problèmes que notre pays attend à résoudre demain sont des problèmes importants qui dépassent notre petite personne. Et face à la cartographie de l’Assemblée nationale, les discussions continueront après les élections pour voir ce que chacun peut faire pour aider le pays à avancer. Mais nous, notre objectif premier serait d’abord de faire gagner le candidat. Et la bonne question, c’est de savoir les raisons qui nous ont motivés à choisir Touadera. Parce que, vous savez qu’un parti politique a des organes de décision. Donc, le Bureau politique du MLPC a analysé la situation, et nous avons procédé au vote, et l’écrasante majorité du Bureau politique du MLPC a choisi de soutenir sans condition le candidat indépendant Archange Touadera, et à l’analyse, nous pensons qu’il peut être un vecteur de la même vision que le MLPC porte sur l’avenir du pays en dehors de toutes autres considérations. C’est la première fois dans la démarche politique du MLPC que nous soutenons un candidat à l’élection présidentielle en dehors d’un militant du MLPC, puisque nous n’arrivons pas au second tour. Mais nous avons pensé que c’est pour notre pays que nous devons faire ça.Il faut reconnaitre que le pays ne se résume pas à un individu. Si nous n’avons pas de candidat au second tour, nous devons prendre nos responsabilités en tant que parti politique et indiquer une direction à nos militants pour qu’ils fassent le choix de la personne qu’ils estiment pouvoir porter à la tête de l’Etat. Et le Pr Faustin Archange Touaderaen tant qu’organe de décision de congrès, bien dans son rôle, en décidant du choix à proposer aux militants du MLPC.

 

Certaines personnes disent que vous êtes de même région, c’est-à-dire de l’Ouham-Pendé avec le candidat Dologuélé. Est-ce que vous avez un antécédent particulier avec ce candidat? Pourquoi, au lieu de soutenir votre frère, vous avez préféré soutenir quelqu’un du centre?

 

MZ: Tous les Centrafricains sont mes frères et sœurs, et tous les Centrafricains sont mes parents. Je suis originaire de toutes les régions de la RCA. C’est pour ça que je suis Centrafricain. Et je suis frère à tous les compatriotes. Je vous ai dit que, peut-être malheureusement pour moi, je n’ai pas mis dans l’équation, le Bureau politique du MLPC n’a pas regardé l’origine géographique d’un Centrafricain, parce que c’est ça qui nous a amenés vers la division. Nous avons regardé l’homme, sa structure, sa démarche, et nous avons regardé aussi sa façon de faire, de vivre, et nous avons pensé que le choix devrait être porté sur Faustin Archange Touadera. Nous n’avons pas dit que l’autre candidat n’est pas bon. Ce n’est pas ce que nous avons dit. Quand on vous demande de faire un choix, vous faites le choix, vous sélectionnez.

 

Et les critères?

 

MZ: Les critères sont nombreux. La première chose que nous avons prise en considération dans le choix, c’est d’abord le positionnement politique du MLPC après les élections. Nous avons dit de manière très claire que le MLPC doit continuer à exister après les élections comme force politique, comme force de proposition, comme force à l’Assemblée nationale. Et le Bureau politique a esimé que nous pouvons faire ce travail si nous arrivons à convaincre la majorité des Centrafricains que nous ne sommes pas sectaires. Et nous avons fait attention à cela. Nous avons voulu démontrer aux Centrafricains que même au-delà d’une défaite électorale, nous sommes prêts à travailler avec des courants d’opinions avec lesquels nous étions politiquement opposés hier. Parce que, comme l’a dit Newton: « le mouvement se prouve en marchant», et le concept d’union nationale doit se prouver par nos décisions. C’est pour ça que nous avons voulu trancher au-delà des replis identitaires, des replis régionaux…, nous avons dit que si nous voulons que les Centrafricains croient en nous, il faut que nous donnons la preuve que nous pouvons sortir de ce prisme pour être un parti national. Et pour le faire, il faut que nous allions vers les personnes avec lesquelles hier nous ne pouvons pas nous entendre pour leur démontrer, pour démontrer aux Centrafricains que rien n’est plus important pour nous que notre pays. Quel que soit la personne qui est là, si la personne accepte de travailler avec nous, nous travaillerons avec elle. C’est ça la démarche première du Bureau politique du MLPC. C’est d’essayer de briser tout ce nœud de mensonge, de rumeur qui ont été savamment tissés au nom du parti ou de son candidat pour dire que nous sommes des gens fermés, belliqueux, guerriers, que nous avons amené Séléka. Nous avons voulu prouver que nous sommes Centrafricains comme les autres, c’est l’intérêt du pays qui nous intéresse. C’est pour ça que nous pouvons aller vers tous Centrafricains qui sont disponibles. Nous pensons que Faustin Archange Touadera est disponible, et il a une capacité d’écoute qui nous a émerveillés, et il a une humilité il faut le dire qui fait qu’en tant que parti politique, nous nous sentons à l’aise pour discuter avec quelqu’un qui est humble.

 

Les mauvaises langues disent que le Président Martin Ziguélé est à la recherche du poste de président de l’Assemblée nationale. Que dites vous à ces propos?

 

MZ: Mais il y’a un proverbe africain qui dit qu’on ne donne pas de nom à un enfant qui n’est pas encore né. Comment je peux aller discuter ou négocier un poste de Président de l’Assemblée nationale ou de Premier ministre alors que les élections législatives n’ont pas encore eu lieu, et on ne sait quelle sera la majorité parlementaire? Je ne comprends pas pourquoi nos compatriotes sont toujours à une longueur d’avance sur les rumeurs? Je peux vous dire que je n’ai pas demandé un seul poste et encore moins pour moi. Je suis dans une démarche de militant politique. Nous allons à des élections, nous nous mettons ensemble avec d’autres forces politiques qui ont un candidat indépendant à la présidence de la République, nous pensons que nous pouvons faire des choses ensemble, mais il faut gagner d’abord les élections. Et lorsque nous gagnerons les élections, nous verrons ce que chacun peut faire de mieux pour le pays. Mais nous ne sommes dans une démarche de dire que: « Je veux d’abord que vous me promettiez ceci ou cela, et après on va aller aux élections». Non, nous ne sommes dans cette démarche. Je ne peux pas vous dire avant les élections que je veux être ici ou là. Ce n’est pas une démarche individuelle. C’est une démarche du parti. Je vous ai dit que le MLPC fait cet exercice pour la première fois de son existence politique. C’est la première fois que nous appelons entre deux tours à voter pour un candidat qui n’est pas de notre parti. Nous l’avons fait pour démontrer comme je venais de vous le dire que nous sommes un parti ouvert. Nous ne sommes ce diable que les gens ont voulu fabriquer par toutes les rumeurs. Et malheureusement, beaucoup des Centrafricains ont cru en cela. Et nous voulons démontrer par l’exemple que nous ne sommes ni fermés, ni sectaires, ni régionalistes, ni tribalistes.

 

Une dernière question M. le Président, Désiré Kolingba vient de signer un accord politique avec M. Dologuélé. Est-ce qu’on assiste pas à l’acte du décès de l’AFDT?

 

MZ: Non! Je croix que l’AFDT est une alliance de parti politique en soutien à la transition. Et naturellement, nous prenons de position politique commune en respectant l’autonomie de chaque parti. Donc, le RDC qui est parti politique autonome à faire le choix qu’il estime être le sien, je n’ai pas à critiquer le choix d’un parti politique. C’est depuis 2004 que nous travaillons ensemble, et nous nous connaissons parfaitement. Nous avons voulu aller ensemble vers un candidat, à l’occurrence Faustin Archange Touadera, cela ne s’était pas fait pour diverses raisons. Mais le RDC a le droit de faire son choix en toute liberté, en toute souveraineté. Vraiment, je ne me vois pas en train de critiquer qui que ce soit pour ses choix politiques alors que j’en fais sans que d’autres me critiques forcement.

 

Alors, les élections législatives dans l’Ouham-Pendé dont vous êtes candidat. Est-ce que vous êtes optimiste?

 

MZ: Oui, je suis toujours optimiste même si l’histoire récente me prouve qu’il faut avoir de l’optimisme raisonné par rapport à l’environnement électoral qui est celui de la RCA et qui est particulier. Enfin, je ne veux plus revenir sur le passé, je regarde devant. C’est pour ça que dès demain, je serais dans ces régions là en train de battre campagne pour moi-même, pour soutenir nos candidats dans la région, et celui que nous avons choisi pour l’élection présidentielle dans la région.

 

Monsieur le Président, je vous remercie.

 

MZ: C’est à moi de vous remercier.

 

Le candidat Martin Ziguélé justifie les raisons de son ralliement au Pr Faustin Archange Touadera (Interview)
Le candidat Martin Ziguélé justifie les raisons de son ralliement au Pr Faustin Archange Touadera (Interview)
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 23:01
Lu pour vous : Uramin, Du leurre en barres (Libération)
Lu pour vous : Uramin, Du leurre en barres (Libération)

 

ENQUÊTE

 

 

http://www.liberation.fr/  Par Emmanuel Fansten  Libération — 10 février 2016 à 20:31

 

«Libération» révèle les conflits d’intérêts qui ont poussé Areva à acheter en 2007 trois mines d’uranium qui se sont avérées inexploitables. Et comment l’entreprise a dissimulé à l’Etat actionnaire ce fiasco à 2,5 milliards d’euros.

 

 Uramin, Du leurre en barres

 

L’affaire Uramin a atteint le stade de la fission. Selon nos informations, Areva a bien trompé l’Etat lors de l’acquisition en 2007 de cette société d’exploration minière détenant des gisements d’uranium en Afrique, qui se sont tous avérés inexploitables. Dirigé à l’époque par Anne Lauvergeon (présidente du conseil de surveillance de Libération de 2011 à 2014), le groupe nucléaire a déboursé 1,8 milliard d’euros pour racheter la société minière canadienne Uramin, en dissimulant sciemment des informations à son autorité de tutelle, comme le prouvent de nombreux documents consultés par Libération. Notes confidentielles, mails internes, rapports caviardés, ces éléments dévoilent l’ampleur d’un scandale que les responsables d’Areva ont longtemps cherché à étouffer, Anne Lauvergeon en tête. Car l’entreprise, détenue à 86,5 % par l’Etat, ne s’est pas contentée d’acheter à prix d’or une coquille vide. Au cours des années suivant l’acquisition, elle s’est acharnée à valoriser ses actifs dans une incroyable fuite en avant, allant jusqu’à maquiller ses comptes annuels pour dissimuler le désastre. Depuis, deux enquêtes judiciaires distinctes ont été ouvertes par le Parquet national financier (PNF), dévoilant peu à peu les contours de cette gigantesque escroquerie et révélant les liens occultes entre d’anciens responsables d’Areva et les actionnaires d’Uramin. Au fil des investigations, il apparaît que l’un des plus gros fiascos industriels français ressemble de plus en plus à une gigantesque arnaque.

 

Acte 1 L’acquisition

 

L’invraisemblable feuilleton démarre en 2006. La catastrophe de Fukushima n’a pas encore eu lieu et le nucléaire est plus que jamais une énergie d’avenir. Pour sécuriser ses ressources, Areva vient de lancer son plan «Turbo», visant à doubler ses capacités de production d’uranium entre 2006 et 2012. Une stratégie fondée sur le modèle intégré propre à l’entreprise, qui fournit à la fois des centrales et le combustible les faisant fonctionner. Pour vendre ses EPR, ces nouveaux modèles de centrales qu’elle a développés, Areva a donc aussi besoin d’uranium. De façon d’autant plus pressante, fin 2006, que la mine canadienne de Cigar Lake, une des principales sources d’approvisionnement du groupe français, vient d’être inondée.

 

Pour prospecter de nouveaux gisements, Areva va recruter un banquier belge spécialisé dans les acquisitions minières. Sans avoir jamais travaillé dans le secteur de l’uranium, Daniel Wouters, 54 ans à l’époque, est propulsé directeur du développement de la division «Mines» en décembre 2006. C’est lui qui va piloter, en lien direct avec Anne Lauvergeon, l’acquisition d’Uramin. Selon un juriste entendu par la brigade financière dans le cadre de l’enquête, Wouters avait «carte blanche» et s’est rapidement imposé comme le véritable «patron de l’opération». Une opération qui s’annonce à l’époque particulièrement juteuse. Uramin possède trois gisements, à Bakouma (Centrafrique), Trekkopje (Namibie) et Ryst Kuil (Afrique du Sud). Selon les chiffres fournis par SRK, le cabinet mandaté par Uramin pour auditer ses réserves, il serait question de 90 000 tonnes d’uranium sur les trois sites. Le plan promet une forte croissance du chiffre d’affaires et une marge opérationnelle de plus de 50 %, qui doit permettre à la société d’être bénéficiaire dès 2007. Bref, une opportunité rare.

 

Pendant plusieurs mois, Anne Lauvergeon et Daniel Wouters multiplient les rendez-vous avec les actionnaires et négocient pied à pied. Le cours de l’uranium ne cesse de s’envoler, il faut aller vite. D’autant que l’élection présidentielle se profile en France. Dans un mail, Wouters explique qu’il faut profiter de ce «flottement politique». Reste néanmoins un ultime obstacle : obtenir l’aval de l’Agence de participation de l’Etat (APE). Cette administration publique, qui représente l’Etat actionnaire au sein des entreprises stratégiques, est réputée pointilleuse. Le 5 mai 2007, entre les deux tours de la présidentielle, l’APE rédige une première note sur Uramin, visant à présenter le projet au ministre de l’Economie et des Finances, Thierry Breton. Tout en reconnaissant l’intérêt «éminemment stratégique» de cette acquisition pour Areva, Bruno Bézard, le directeur général de l’APE, émet plusieurs réserves. Il pointe en particulier la connaissance insuffisante des données techniques sur les réserves et les conditions financières de l’opération. En conclusion, le patron de l’APE estime que de nombreux points essentiels nécessitent des investigations complémentaires.

 

Pourtant, à peine trois semaines plus tard, Bruno Bézard valide l’opération. Dans une nouvelle note datée du 25 mai, destinée au nouveau ministre Jean-Louis Borloo, il considère cette fois que les investigations complémentaires menées par Areva «semblent sérieuses et adaptées» et qu’elles ont apporté une «assurance raisonnable». L’affaire est pliée. Cinq jours plus tard, l’acquisition d’Uramin est adoptée à l’unanimité par le conseil de surveillance. La société est engloutie pour 1,8 milliard d’euros, un prix cinq fois supérieur à celui demandé un an plus tôt.

 

Comment Areva est-il parvenu à convaincre si rapidement son autorité de tutelle ? En lui mentant, tout simplement. Selon nos informations, deux documents retrouvés lors d’une perquisition chez Daniel Wouters montrent que de nombreux éléments ont été sciemment dissimulés à l’Etat. Le premier, daté du 15 mai 2007, est intitulé «Projet U - due diligence». Le second, daté du 16 mai, a pour titre «Projet Uramin - due diligence technique - points clés». Ces deux notes font clairement état d’incertitudes sur les licences et permis miniers d’Uramin, notamment en Afrique du Sud et en Namibie. Elles évoquent en particulier des risques sur la nature exacte des réserves, les méthodes de traitement des minerais, ainsi qu’une planification des projets qui paraît «très optimiste». Elles soulignent enfin les questions qui se posent sur les estimations de SRK, le cabinet payé par Uramin. «Si nous avions eu ces informations, nous n’aurions jamais validé le projet», assure aujourd’hui à Libération un ancien haut fonctionnaire en poste à Bercy au moment de l’acquisition.

 

Deux semaines avant l’achat de la société minière, Daniel Wouters avait, lui, parfaitement connaissance de ces doutes. Face aux interrogations des membres du conseil de surveillance sur l’intérêt d’Uramin, le 22 mai, Wouters a pourtant juré que «l’exploitation de ces gisements ne [soulevait] pas de difficultés techniques particulières». Anne Lauvergeon était-elle informée de ces avis négatifs ? Un des documents dissimulés à l’Etat a en tout cas été aussi retrouvé lors d’une perquisition à son domicile, dans le bureau de son mari, Olivier Fric (lire page 6).Mais à l’époque, personne n’imagine une escroquerie, encore moins l’Etat. Dans une note de juillet 2007, qui finalise l’opération, le patron de l’APE écrit même dans la marge : «Beau succès pour Areva et pour la France.»

 

Acte 2 La fuite en avant

 

Rapidement, pourtant, l’annonce de cette acquisition sème le trouble dans les couloirs d’Areva. Le prix intrigue, autant que le financement de l’opération. «Une telle transaction en cash pour ce montant ne s’est jamais vue sur le marché, a expliqué un ancien cadre aux policiers. J’ai même eu des appels de collègues canadiens me demandant ce qui se passait.» Très vite, surtout, les salariés s’aperçoivent que malgré son prix, la mariée n’est pas aussi belle que prévu. Les premiers à comprendre sont les géologues de la division Mines. Plusieurs d’entre eux ont défilé à la Brigade financière. «C’était la rigolade dans tous les couloirs de la Direction de l’exploration à ce sujet, a raconté l’un. Il est clair que les objectifs annoncés n’étaient pas réalistes.» «Dès février 2006, nous avions été questionnés sur l’intérêt de [la mine de] Bakouma, a expliqué un autre. L’ensemble des géologues a répondu qu’il ne fallait pas y mettre les pieds.»

 

Ces ingénieurs spécialistes de la mine, tous passés par la Cogema (ancêtre d’Areva) ou le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), évoquent tour à tour des «dysfonctionnements majeurs» et un «aveuglement irrationnel». Qui ne tarde pas à se traduire dans les résultats. Dès le mois d’octobre 2007, les équipes d’Areva effectuent des «visites et revues techniques», confirmant de «graves lacunes techniques et méthodologiques». L’année suivante, une note de la division Mines formalise l’existence d’écarts entre les premières analyses de terrain et celles réalisées par Uramin. Certains chiffres baissent de façon vertigineuse par rapport à ceux annoncés par SRK.

 

Mais pour justifier le rachat d’Uramin, il faut des résultats rapides. Malgré les alertes internes, Areva va donc continuer à investir massivement dans ses mines. Un nouveau patron a été nommé à la tête de la division Mines, Sébastien de Montessus, étonnamment jeune pour le poste mais très en cour auprès d’Anne Lauvergeon. C’est lui qui va se charger d’exploiter les gisements d’Uramin et rapidement se heurter à des complications.

 

En Centrafrique, d’abord. Le Président d’alors, François Bozizé, s’offusque de ne pas avoir touché sa part dans le deal et interdit l’accès au site de Bakouma. Il faudra plusieurs mois de négociations et l’intervention d’une flopée d’intermédiaires (dont Patrick Balkany), pour qu’Areva obtienne finalement l’autorisation d’exploiter le site. Dans un accord signé en août 2008, le groupe s’engage à aider l’Etat centrafricain à apporter une aide sociale et sanitaire, notamment à l’hôpital de Bangui. Des promesses accueillies avec espoir dans la région, où des dizaines de fillettes sont baptisées «Areva». Mais l’aventure tourne court. Comme l’ont toujours dit les géologues d’Areva, qui connaissent le site depuis les années 60, il y a bien de l’uranium à Bakouma, mais celui-ci est pour l’essentiel contenu dans une roche réfractaire. On parle d’uranium phosphaté, impossible à extraire dans des conditions économiques satisfaisantes. Areva quittera finalement les lieux en 2012, invoquant des problèmes de sécurité et la chute du cours de l’uranium après Fukushima.

 

En Afrique du Sud, le bilan n’est pas plus brillant. Des sondages ont démontré l’absence totale d’intérêt de cette zone, les études concluant à l’impossibilité de lancer un projet économiquement viable. Mais d’un point de vue financier, l’investissement le plus ruineux est celui réalisé sur le site de Trekkopje, en Namibie. Très vite, il apparaît que les teneurs y sont ridiculement faibles. Mais Areva va étrangement s’acharner. Alors qu’aucune étude géologique sérieuse n’a été réalisée sur place, l’entreprise se lance dans la construction d’une usine de dessalement, indispensable pour alimenter cette mine située en plein désert. Au total, 835 millions d’euros ont été engloutis dans le projet pour une production quasi nulle. Une fuite en avant parfaitement résumée par un ancien cadre de la division Mines : «On a bien senti que cela ne collait pas, et malgré tout on a continué à construire, à investir dans une usine. Le train était parti et il ne fallait plus l’arrêter. Personne n’a appuyé sur le frein.»

 

Acte 3 Le trucage des comptes ?

 

S’il est possible de travestir des estimations en uranium, il est beaucoup plus compliqué de masquer la réalité des gisements. Mais pour Areva, en dépit des alertes, rien ne doit apparaître. Face aux policiers, l’ancien responsable de l’audit au sein du groupe s’est étonné que le dossier Uramin ait été «systématiquement écarté» des procédures de contrôle, évoquant une «certaine omerta» sur le sujet. «Il était explicite que ce dossier se rapprochait trop de la présidente, que c’était de son domaine réservé, a-t-il témoigné. Les niveaux de contrôle ont été court-circuités.» Pour le service financier, la nécessité de déprécier les actifs apparaît pourtant dès 2009, date de la mise en production initialement annoncée. «C’est au moment où on doit produire qu’il faut commencer à mentir aux autorités», a résumé un ancien cadre du groupe devant les policiers. Mais c’est l’année suivante que la situation se tend véritablement pour Areva. Sentant poindre l’orage et désireux de se débarrasser d’Anne Lauvergeon, Nicolas Sarkozy parachute en avril 2010 l’expert-comptable (et ami du Président) René Ricol au conseil de surveillance d’Areva. L’année suivante, lors de l’assemblée générale d’Areva, Ricol n’hésitera pas à enterrer la polémique : «J’étais venu pour faire la clarté sur les comptes d’Areva. La clarté existait avant mon arrivée. J’ai perdu mon temps avec bonheur.» L’ancien directeur de la sûreté d’Areva, l’amiral Thierry d’Arbonneau, qui a suivi de très près l’affaire Uramin, a pourtant fait une étrange confession aux policiers à propos de cet audit interne :«René Ricol a rédigé deux rapports, un premier très critique qu’il aurait réservé aux échelons politiques, à l’Elysée, et un second plus édulcoré, à l’attention du public. Le rapport Ricol officiel est très, très édulcoré.» Selon lui, le rapport officieux remis à l’Elysée présente «les conditions d’achat d’Uramin comme contestables, discutables». Joint par Libération, René Ricol dément formellement l’existence de cet autre rapport. Seule certitude : la dépréciation d’Uramin dans les comptes d’Areva a déclenché des batailles homériques en interne.

 

Pour Anne Lauvergeon, qui cherche à valoriser son bilan, laisser apparaître le fiasco est inenvisageable. Un épisode, rapporté par plusieurs sources internes, est particulièrement révélateur de ce déni. Dans une note du 28 octobre 2010, la division Mines rappelle son «alerte lancée depuis deux ans sur l’incapacité d’amortir le coût d’acquisition d’Uramin» et juge nécessaire de déprécier les actifs à hauteur de 1,5 milliard d’euros. Furieuse, Lauvergeon convoque le lendemain le comité de direction. Sont notamment présents Sébastien de Montessus et Gérald Arbola, le numéro 2 du groupe. «Ce document est accablant», attaque Lauvergeon en tendant la note. «Madame la présidente, j’ai été factuel dans mon papier, c’est un compte rendu d’entretien», bredouille l’auteur. «Ce n’est pas votre document qui est accablant, mais le management», riposte la patronne, qui conclut, ivre de rage : «Je ne veux pas passer d’impairments tests [dépréciation d’actifs, ndlr] en fin d’année, débrouillez-vous. Ce n’est pas une question, c’est une commande.»

 

En campagne pour sa reconduction à la tête d’Areva, Anne Lauvergeon sait pertinemment qu’une telle tache dans les comptes suffirait à la mettre hors jeu. Face au regard stupéfait de ses interlocuteurs, elle enfonce le clou : «Vous me préparez très rapidement un plan minier qui permet de gagner de l’argent. Les commissaires aux comptes ne sont pas au courant. Dans un an, on pourra raconter autre chose.» Une version de l’histoire formellement démentie par Anne Lauvergeon. «Ce n’est pas elle qui a refusé de déprécier, mais la direction financière d’Areva, assure son avocat, Jean-Pierre Versini. Uramin est peut-être une faute de gestion, mais cette affaire ne relève en rien du pénal.» Reste que Lauvergeon a obtenu gain de cause. Les actifs d’Uramin ne seront dépréciés qu’un an plus tard, fin 2011, à hauteur de 1,46 milliard d’euros. Entre-temps, «Atomic Anne» a été débarquée. Dans son rapport de mai 2014, qui a servi de base à l’enquête judiciaire, la Cour des comptes estime que ses responsabilités sont «incontestables» dans le dossier. Mais jusqu’où savait-elle ? Dans une note rédigée en 2012 à l’attention de son successeur, Luc Oursel, le secrétaire général d’Areva, Pierre Charreton, laisse la question ouverte. «Ce qui ne cesse d’intriguer, écrit-il, c’est le comportement de la présidente du directoire, qui n’aurait jamais cherché à éclaircir les conditions ayant entouré l’acquisition d’Uramin.»

 

Ce que l’on savait

 

Areva a acheté en 2007 la société minière Uramin pour 1,8 milliard d’euros. Quatre ans plus tard, les gisements étant inexploitables, le groupe jette l’éponge. Plus de 2,5 milliards d’euros sont partis en fumée. Deux informations judiciaires ont été ouvertes en mai 2015.

 

Ce que l’on révèle

 

Lors du rachat d’Uramin, Areva aurait dissimulé des documents à l’Etat, principal actionnaire. Puis faussé ses comptes pour masquer le fiasco. Le responsable de l’opération chez Areva apparaît lié financièrement à d’ex-actionnaires d’Uramin. Le mari d’Anne Lauvergeon, qui a spéculé sur l’acquisition, détenait de nombreux documents confidentiels sur le dossier. 

 

Areva sous perfusion

 

Renfloué mais pas sauvé : quinze ans après sa création par Anne Lauvergeon, l’ex-champion nucléaire né de la fusion de la Cogema (combustible, déchets) et de Framatome (cuve et réacteurs) reste en quasi-faillite. En cause, le dérapage hallucinant du chantier du réacteur EPR finlandais : neuf ans de retard et une facture qui a explosé, de 3,5 milliards à 8 milliards d’euros ! «L’hiver nucléaire» qui a suivi Fukushima, l’affaire Uramin et des paris hasardeux dans l’éolien n’ont rien arrangé. Bilan des courses : une perte historique de 4,83 milliards d’euros pour 2014 et l’annonce de 6 000 suppressions de postes, dont 4 000 en France. Le groupe n’a dû son salut qu’à un plan Orsec monté par l’Etat actionnaire (86,5 % du capital). Dans le rôle du pompier, EDF doit racheter l’an prochain la division réacteurs d’Areva pour 2,5 milliards. Ce qui équivaut au démantèlement de l’empire atomique créé par Lauvergeon : fini les EPR, ce qui reste d’Areva se concentrera sur l’amont (les mines et l’enrichissement d’uranium) et l’aval (le retraitement de déchets). Le géant déchu va aussi recevoir une perfusion de 5 milliards d’euros de l’Etat avec le concours de fonds koweïtiens et chinois. Mais le nouvel Areva a besoin de 7 milliards pour tenir jusqu’en 2017. C’est dire si l’accident industriel a viré à la catastrophe.

 

Jean-Christophe Féraud 

 

Emmanuel Fansten

 

 

 

PROFIL

 

Olivier Fric, les cachotteries d’un mari encombrant

 

Par Emmanuel Fansten — Libération 10 février 2016 à 20:31

 

«Consultant en énergie», l’époux d’Anne Lauvergeon est soupçonné par Tracfin de blanchiment de fraude fiscale et d’avoir spéculé sur le rachat d’Uramin par Areva.

 

 Olivier Fric, les cachotteries d’un mari encombrant

 

Jusqu’où le mari d’Anne Lauvergeon est-il intervenu dans le dossier Uramin ? L’enquête judiciaire a révélé qu’Olivier Fric, 56 ans, bénéficiait de très nombreuses informations sur la société minière, rachetée à prix d’or par Areva malgré des gisements inexploitables. Lors d’une perquisition au domicile des époux Lauvergeon, les limiers de la Brigade financière ont découvert dans le bureau d’Olivier Fric un grand nombre d’éléments liés à l’affaire, disséminés entre des chemises cartonnées et des clés USB. Audits confidentiels, comptes rendus de comités stratégiques, mails internes… les policiers ont mis la main sur des dizaines de documents relatifs au rachat d’Uramin, pour la plupart confidentiels.

 

Olivier Fric, qui se présente comme «consultant en énergie», a-t-il utilisé cette documentation nourrie pour spéculer sur Uramin ? «Aucun élément retrouvé ne permet de compromettre pénalement mon client», assure son avocat, maître Mario Stasi. Mais la piste est très sérieusement envisagée par Tracfin, le service antiblanchiment de Bercy. Dans une note datée du 31 juillet 2015, révélée par Charlie Hebdo et que Libération a pu consulter, Tracfin met en lumière des «flux atypiques» sur plusieurs comptes détenus par Olivier Fric. Des flux qui pourraient être constitutifs d’un délit d’initiés en lien avec le rachat d’Uramin.

 

Mélange des genres. Le service pointe en particulier un compte ouvert au Crédit suisse, détenu par la société Amlon Limited. Immatriculée aux îles Vierges britanniques, cette coquille détient un compte dont les ayants droit économiques sont Olivier Fric et un de ses associés, Franck Hanse. Entre le 18 mai et le 12 juin 2007, 19 ordres d’achat ont été passés sur le compte de cette société, pour l’acquisition de 326 850 titres de la société Uramin. Le 20 juin, quelques jours après l’annonce de l’OPA d’Areva sur Uramin, tous ces titres sont cédés en une seule opération, créant un bénéfice net de 299 000 euros. Une partie de ces fonds a ensuite été transférée sur le compte d’une autre société basée au Liechtenstein, appartenant elle aussi à Fric.

 

Conclusion de Tracfin : «Il peut être raisonnablement envisagé qu’[il] ait disposé d’une information dont n’ont pas bénéficié les autres acteurs du marché boursier, pour en tirer profit par l’entremise d’entités juridiques sous son contrôlePar ailleurs, précise le service antiblanchiment, les ordres d’achat et de vente de titres ont été effectués sur les comptes bancaires d’une des sociétés dont Olivier Fric est l’ayant droit économique, «laissant penser à une volonté de masquer l’opération». La note révèle en outre que le mari d’Anne Lauvergeon détient plusieurs comptes à l’étranger, qu’il n’a déclarés au fisc qu’à partir de 2013. «La détention par M. Olivier Fric d’avoirs à l’étranger, y compris par le truchement de structures juridiques off shore, est susceptible d’être constitutive de faits de blanchiment de fraude fiscale», ajoute Tracfin.

 

Le rôle d’Olivier Fric est une des clés du scandale Uramin. Pendant longtemps, sa présence fréquente dans les couloirs d’Areva a irrité. Un jour, un membre du comité de direction s’en est même ouvert auprès d’Anne Lauvergeon. Un mélange des genres dont a témoigné un ancien cadre de l’entreprise devant les policiers. «Il était de notoriété publique au sein de [la division des Mines] que M. Fric tournait autour des dossiers stratégiques, a-t-il expliqué. Entre collègues, nous ne parlions jamais ouvertement de son immixtion dans les dossiers mais le sujet était récurrent et apparaissait comme un secret de polichinelle plus ou moins rentré dans les mœurs». Très au fait des dossiers, Olivier Fric n’hésite pas à faire passer les CV à sa femme pour les postes les plus sensibles - c’est lui qui a transmis celui de Daniel Wouters (lire page 5) - et ponctue régulièrement ses mails d’un «j’en ai discuté avec Anne».

 

Couloirs. Mais le mari de la patronne ne se contente pas de traîner dans les couloirs en se donnant de l’importance. Il s’est impliqué dans la gestion du dossier Uramin, notamment en Namibie. Pour exploiter la mine de Trekkopje, Areva a lancé à grands frais la construction d’une usine de dessalement d’eau. Le contrat a été décroché par la société UAG, qui va aussitôt recruter Olivier Fric comme consultant. Plus troublant encore : le mari d’Anne Lauvergeon a cherché à investir dans Swala, la mystérieuse société de Wouters. Dans un mail de 2011, ce dernier annonce à ses associés qu’Olivier Fric veut entrer au capital de Swala, société dans laquelle les anciens actionnaires d’Uramin sont également associés. Dans quel but ? C’est un des nombreux points que l’enquête devra encore éclaircir.

 

Emmanuel Fansten

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 22:30
L'UDECA appelle à voter Faustin Archange TOUADERA
L'UDECA appelle à voter Faustin Archange TOUADERA

 

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

 

UNITE-DIGNITE-TRAVAIL

 

UNION DES DEMOCRATES CENTRAFRICAINS

 

 

         COMMUNIQUE DE PRESSE

 

Suite aux scrutins législatif et présidentiel du 27 décembre 2015, deux candidats ont été qualifiés par la Cour Constitutionnelle de Transition pour le second tour, aucun concurrent n’ayant eu la majorité absolue.

 

L’UDECA (Union des Démocrates Centrafricains), en dépit des nombreuses irrégularités et fraudes massives ayant entrainé l’annulation du scrutin législatif d’un côté et confirmé la présidentielle de l’autre, prend acte de ladite décision.

 

Après  à une réflexion approfondie et consultations des différents acteurs et représentants des candidats, le bureau politique de l’Union des Démocrates Centrafricains décide de soutenir le candidat FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA en raison de sa personnalité et son programme politique qui met l’homme au centre de son projet.

Cette vision correspond le plus aux valeurs défendues par notre formation politique.

 

L’UDECA appelle les centrafricaines et centrafricains à se déplacer massivement et à voter pour le candidat TOUADERA ce dimanche 14 février 2016.

 

 

Fait à Paris, le 10/02/2016

 

Francis KAPANZA-KPIGNET

 

Conseiller Spécial, chargé des Relations extérieures.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 22:26
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH

 

 

Centrafrique: 17 membres de démembrement suspendus par l’ANE

 

http://rjdh.org/ PAR AGGÉE YAGOUA GUERET LE 10 FÉVRIER 2016

 

L’Autorité Nationale des Élections a suspendu 17 membres de démembrement des élections. La décision a été rendue publique mardi 9 février à Bangui par Hoornaert Kouet, Présidente de ladite institution.

 

Selon Julius Rufin Ngouadebaba, rapporteur de l’ANE, les raisons de cette suspension font suite aux requêtes de certains candidats qui ont dénoncé plusieurs actes constitutifs de violation par plusieurs membres de démembrement qui n’ont pas respecté leur serment. « L’ANE avait pris le temps de faire une enquête avant de décider», a-t-il dit.

 

Pour lui, les résultats de cette investigation font état des faits qui sont graves et qui ont crée une crise de confiance entre les membres de démembrements, certains candidats et les électeurs. «  L’ANE a pris cette décision de mettre de coté ses membres de démembrement qui sont suspendus de toutes activités relatives aux processus électorales», a-t-il ajouté.

 

Le rapporteur de l’ANE a aussi fait savoir que Lucienne Leboindji Ndakala, membre de l’Autorité Locale du 5ème arrondissement est radiée de l’effectif du démembrement. « Elle est  radiée pour l’abandon de poste », a-t-il ajouté.

 

Ces décisions interviennent à  4 jours des scrutins du 14 février 2016. Le RJDH a tenté en vain d’entrer en contact avec ses membres pour avoir leur version des faits.

 

 

La COMUC annonce la réouverture prochaine du cimetière de Boeing

 

http://rjdh.org/ PAR JUDICAEL YONGO LE 10 FÉVRIER 2016

 

La Coordination des Organisations Musulmanes Centrafricaines (COMUC) a annoncé le mercredi 10 février 2016, la réouverture prochaine du cimetière de Boeing dans la commune de Bimbo 3. C’est lors d’une rencontre avec le RJDH que le secrétaire exécutif de la COMUC, Mahamat Youssouf a profité de l’occasion pour parler de son organisation avant de lancer un message à la population de Bimbo 3 et celle du Km 5 dans le 3ème arrondissement de Bangui.

 

RJDH : Mahamat Youssouf bonjour !

 

MY : Bonjour monsieur !

 

RJDH : Vous êtes le Secrétaire général de la Coordination des Organisation Musulmanes Centrafricaines (COMUC), dites-nous quelles sont les activités que mènent la COMUC dans le cadre de la paix pendant cette période de turbulence dans le pays ?

 

MY : La Coordination des Organisations Musulmanes Centrafricaines (COMUC) œuvre dans le domaine de la promotion des Droits de l’Homme, la défense des intérêts des minorités car, fort de ce qui précède, les minorités sont mises en difficulté. La COMUC mène des activités dans le domaine de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale. Comme elle est une coordination des organisations de la société civile musulmane, elle s’investit également dans le domaine de l’éducation, de la santé et autres.

 

RJDH : Le jeudi prochain, vous allez mener des activités en vue de la réouverture du cimetière musulman à Boeing. Quels sont donc les activités prévues pour cette journée ?

 

MY : Des activités comme la danse, des sketchs, et bien d’autres marqueront cette journée mémorable. Nous avons voulu réaliser la facilitation de la réouverture du cimetière de Boeing dans la commune de Bimbo 3 dans le cadre de la recherche du vivre ensemble, de la paix, de la cohésion sociale et la réconciliation nationale. La COMUC a adressé dans un premier temps une lettre en date du 27 juin 2015 à la présidence de la République et à la communauté internationale qui ont bien voulu prendre leurs responsabilités en mettant tout en œuvre pour que cela soit possible. Nous avons initié un pacte de non-agression et de réconciliation entre les habitants du 3ème arrondissement et de la commune de Bimbo 3. Cela a été accepté par ces communautés. Les démarches ont été menées et grâce au concours du gouvernement de la transition et des partenaires, ce projet est en train d’aboutir et la signature de cet accord aura lieu le jeudi 11 février prochain à travers la réouverture du cimetière de Boeing.

 

RJDH : Qu’est-ce que vous voulez dire par là, un pacte de non-agression ?

 

MY : La signature officielle de la convention intitulée pacte de non-agression et de réconciliation communautaire entre les habitants du 3ème et ceux de Bimbo 3, c’est une convention qui a été établie après ce qui s’est passé dans le pays. C’est-à-dire, chaque communauté se regardait en chaine de faïence, et chaque camp a peur de l’autre par rapport à la prolifération  des armes à feu  et de guerre. Nous avons établi cette convention pour qu’elle puisse règlementer la circulation au niveau de Bimbo 3 afin que la population soit en sécurité et même chose du côté du 3ème arrondissement afin de préserver la paix.

 

RJDH : Est-ce qu’il y a un préalable avant la réouverture du cimetière de Boeing ?

 

MY : Il faut que cet engagement soit un engagement définitif de la part des habitants qui vont signer le document le jeudi pour que la paix soit définitive dans ces secteurs. Je voudrais par cette occasion appeler la population du km5 et de Bimbo 3 de venir massivement assister à la cérémonie de la réouverture et que cela sert comme un exemple de vivre ensemble et de la réconciliation pour toute la population centrafricaine en générale.

 

RJDH : Le pays est en train d’amorcer le processus électoral. Quelle est la contribution de la COMUC qui coordonne toutes les activités des organisations musulmanes pour la réussite des élections ?

 

MY : Nous avons beaucoup œuvré pour les élections surtout au Km 5 dans le 3ème arrondissement de Bangui. Lors du vote référendaire du 13 décembre 2015, il y a un groupe d’individu du km5 qui a voulu boycotté le vote et les habitants du 3ème ainsi que la COMUC s’étaient mis debout pour dire non, et le lendemain le vote a eu lieu. Ce qui revient à dire que la COMUC encourage ce processus. Pour ce second tour de la présidentielle, je dirais que le meilleur gagne. Ce que nous voulons, c’est la paix la réconciliation, le vivre ensemble et le développement de la République Centrafricaine.

 

RJDH : Mahamat Youssouf merci !

 

MY : C’est à moi de vous remercier !

 

Propos recueillis par Judicaël Yongo.

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 13:52
Comme Martin ZIGUELE, votez Faustin Archange TOUADERA

 

http://touadera2015.net/  

 

Professeur Faustin Archange TOUADERA 
Ancien Premier Ministre, Chef du Gouvernement  
Ancien Recteur de l'Université de Bangui 
Né le 21 avril 1957 à Bangui,
Père de 03 enfants
Nationalité Centrafricaine

 

EXPERIENCES PROFESSIONNELLES 

 

  • 2008 – 2013 : Premier Ministre, Chef du gouvernement République Centrafricaine ;

Enseignant Chercheur Faculté́ des Sciences Université́ de Bangui  

  • 2004-2008 : Recteur de l’Université́ de Bangui ;

Professeur des Universités ;

  • 2000-2004 : Doyen de la Faculté́ des Sciences Université́ de Bangui ;

Maître de Conférences de Mathématiques ;

  • 1996-2000 :  Inspecteur de Mathématiques ;
  • 1992-1996 :  Inspecteur de Mathématiques cumulativement avec les fonctions de Directeur de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) ;
    Maître-Assistant de Mathématiques sur la liste d’Aptitude du C.A.M.E.S
  • 1989-1992 :  Inspecteur de Mathématiques cumulativement avec les fonctions de Vice-Doyen de la faculté́ des Sciences ;
  • 1987-1989 :  Maître-Assistant de Mathématiques à la Faculté́ des Sciences, Université́ de Bangui.

 

TRAVAUX SCIENTIFIQUES :

 

  • 2005 : Solutions globales de systèmes hyperboliques non linéaires sur un  Cône caractéristique, Compte rendu (CR) Académie des Sciences, Paris I, Mathématiques TSE, Collection CIAM, EDICEF
  • 2004 : Transformation de compactification de Penrose et Résolution globale d’une classe de système hyperboliques non linéaires sur un cône caractéristique, Thèse de Doctorat d’Etat en Mathématiques, Université de Yaoundé́ I, (Cameroun);
  • 2003 : Vice-Président de l’Union Mathématiques de l’Afrique Centrale (UMAC)
  • 2001-2002 : Président du CIE HPM et membre du Réseau Africain des Mathématiques et Applications pour le Développement (R.A.M.A.D) ;
  • 1999-2002 : Membre du Comité́ Inter Etats pour l’Harmonisation des Programmes de Mathématiques dans les Pays Francophones et de l’Océan Indien (C.I.E.HPM) ;
  • 1986 : Problèmes de Cauchy matriciels C et dans les espaces de Sobolev à caractéristiques multiples » (Thèse de 3ème Cycle de Maths Pures, U.S.T de Lille I ;
  • 1986 : Unicité́ de Cauchy des systèmes non hyperboliques à caractéristiques  multiples, Annales IRMA, Lille I Vol. XX ;
  • 1986 : Condition suffisante de résolubilité du problème de Cauchy matriciel C non caractéristique à caractéristique de multiplicité́ variable Annales des Sciences Mathématiques du Québec 20 n°1, pp 67-96 ;
  • 1982 : Operateurs pseudo-différentiels de Friedrich (Mémoire de DEA U.S.T de Lille I.

 

CONFÉRENCES ET CONGRÈS INTERNATIONAUX 

 

  • Du 12 Déc. – 15 Déc. 2007 : Atelier de formation sur l’assurance Qualité́ dans l’Enseignement Supérieur, organisé par le CAMES, l’AUF, à Yamoussoukro (RCI) 
  • Du 2 Oct. – 5 Oct. 2003 :   Congrès de l’union Mathématiques de l’Afrique Centrale, à Yaoundé́ (Cameroun) ;
  • Du 13 Mai – 14 Mai 2003 : Rencontre RESAFAD-TICE « l’usage des réseaux pour l’Education en Afrique » à Paris ;
  • Septembre 1994 : Séminaire GIRAGA (Groupe Interafricain de Recherche en Analyse, Géométrie et Application), à Yaoundé́ (Cameroun) ;
  • Du 4 Déc. – 18 Déc. 1992 : Séminaire GIRAGA (Groupe Interafricain de Recherche en Analyse, Géométrie et Application) à Cotonou (Benin) ;
  • Du 14 Juin – 20 Juin 1992 : Séminaire Interafricain sur « Harmonisation des Programmes de Mathématiques dans les Pays Francophones d’Afrique et de  l’Océan Indien », à Abidjan ;
  • Du 14 Déc. – 20 Déc. 1991 : Séminaire sous-région « Place et Rôle  des Services Pédagogiques dans les Universités Africaines » à Bangui ;
  • Du 12 Juil – 17 Juil 1989 : Ecole d’été́ organisée par le Centre International de Mathématiques Pures et Appliquées (CIMPA-UNESCO) « Analyse Complexe » à Nice ;
  • Du 6 Juin – 14 Juin 1988 : Séminaire Régional « Formation des Formateurs à l’évaluation des Manuels d’enseignement de Science dans le Secondaire », organisé à Bangui par L’Ecole Internationale de Bordeaux (EIB), L’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT) et le Centre International Francophone pour l’Education  en Chimie (CIFEC).

 

DIPLÔMES 

 

  • 2004 : Doctorat d’Etat en Mathématiques Pures, Université́ de Yaoundé́ I (Cameroun) ;
  • 1986 : Doctorat de 3ème cycle en Maths Pures, U.S.T de Lille I (France) ;
  • 1982 : DEA en Maths Pures, U.S.T de Lille I (France) ;
  • 1981 : Maîtrise en Maths Pures Université́ d’Abidjan (Côte-d’Ivoire) ;
  • 1979 : Licence de Mathématiques, Université́ de Bangui (RCA) ;
  • 1978 : DUES II Maths-Physiques, Université́ de Bangui (RCA) ;
  • 1977 : DUES I Maths-Physique, Université́ de Bangui (RCA).

 

TITRES HONORIFIQUES

 

  • 2012 : Commandeur de l’Ordre des Palmes Académiques (RCA) ;
  • 2012 : Commandeur de l’Ordre des Sports des Arts et de la Culture ;
  • 2008 : Grand Officier de l’Ordre du Mérite Centrafricain ;
  • 2008 : Chevalier de l’Ordre des Palmes Académiques (France) ;
  • 2006 : Officier de l’Ordre des Palmes Académiques (RCA) ;
  • 2004 : Chevalier de l’Ordre des Palmes Académiques (CAMES) ;
  • 2002 : Chevalier de l’Ordre des Palmes Académiques.

 

INFORMATIQUE

 

  • Microsoft Office Word
  • Microsoft Office Excel
  • Microsoft Office PowerPoint
  • Microsoft Office Publisher
  • Microsoft Office Picture Manager

 

INTERETS & LOISIRS

 

  • Voyage – Cinéma – Lecture - Footing

 

 

 

Profession de foi de Faustin Archange TOUADERA

 

- Centrafricaines ;


- Centrafricains ;


- Chers compatriotes,

 

J'ai décidé, le 04 août 2015, de prendre rendez-vous avec vous, en déclarant ma candidature, en tant que candidat indépendant, à l'élection présidentielle d'octobre de la même année. Ce rendez-vous sera décisif pour l'avenir de notre pays. Je vous soumettrai, ainsi que je le fais maintenant pour la Profession de Foi, un Projet de Société dans lequel vous découvrirez les principaux axes de la politique que nous mènerons tous ensemble pour notre pays.

 

Professeur des universités, Docteur d'Etat en mathématique, Enseignant-chercheur à l'Université de Bangui, je mesure la portée de la maxime qui stipule: « le cœur de l'éducation, c'est l'éducation du cœur ». Les centrafricains doivent désormais unir leurs cœurs pour bâtir leur pays. C'est pour cela que j'ai opté pour un logo qui présente trois (3) cœurs unis dans la carte de la République Centrafricaine; témoin de l'unité du peuple,  avec le soleil qui les illumine, symbole d'un beau temps et d'un espoir retrouvés.

 

Ma décision de me présenter à l'élection présidentielle est guidée par le souci de mettre mes expériences de gestion de la chose publique au profit de vous, mes compatriotes, et de notre pays, au moment où il connaît des difficultés indicibles. 

 

Ensemble, nous lèverons le défi, j'en suis convaincu, grâce  à nos déterminations. L'espoir est permis, j'en suis encore convaincu. Le chemin de la croissance est à notre portée pour le meilleur devenir des fils et filles de Centrafrique ainsi que de ceux qui ont choisi de quitter leur pays pour  vivre sur le sol Centrafricain.

 

Vous et moi avons vécu et continuons de vivre les atrocités causées dans notre pays par la folie des hommes. Nous sommes tombés plus bas;  cela constitue un échec certes pour nous tous mais, le véritable échec n'est pas de tomber mais de rester là où nous sommes tombés. Je vous exhorte, pour ce faire, à beaucoup d'ardeur au travail et au courage pour inverser le cours de cette tragédie. Ensemble, nous ferons de notre pays un havre de paix, de concorde, de cohésion sociale et de sécurité. Pour ma part, je m'y engage et je sais que vous aussi partagez cet engagement.

 

OUI, le changement est possible si vous le souhaitez et le décidez.

Votre choix est plus que nécessaire pour éviter à la RCA de continuer de s’enfoncer dans la profondeur de l'extrême pauvreté où le tissu économique est délabré et le marché de l'emploi réduit en peau de chagrin, au grand dam de la population toute entière et surtout de nos jeunes.

 

Oui, l'espoir est permis, j'en suis convaincu pour ma part et je sais que vous l'êtes aussi. Rassemblons-nous. Rassemblons-nous tous  autour des valeurs qui fondent la prospérité d'un pays. Pour ce faire, je m'engage à lutter de toutes mes forces pour assoir les valeurs d'intégrité morale, de probité, d'équité, de justice, de transparence, du goût de l'effort au travail et surtout de lutte contre la corruption...

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 13:38
Centrafrique: l'école malgré tout, pour les enfants déplacés

 

 

10/02/16 (AFP)

 

"Jean a 12 ans, il a été enlevé par les malfaiteurs pour devenir enfant-soldat": Jean pourrait être n’importe lequel des enfants du camp de déplacés de Mpoko, dans Bangui. Mais il s'agit d'un garçon fictif du cours de grammaire de Madame Lydie, enseignante improvisée d’une école temporaire.

 

A quelques jours du second tour de la présidentielle, censée sortir la très pauvre Centrafrique de trois ans de violences intercommunautaires, plus de 20.000 personnes survivent toujours dans ce vaste camp miséreux qui jouxte l'aéroport, assistées par des agences onusiennes et humanitaires.

 

Assis par terre dans un terrain vague, abrités sous des bâches blanches, les élèves, une centaine par classe, récitent leurs leçons. Mathématiques, écriture, grammaire, aucune matière n’est délaissée.

 

"Nous voulons que ces enfants, même s’ils sont sur un site de déplacés, sachent lire, écrire et compter", explique Chancelin Willy-Bono, habitant du camp et directeur de l’Espace Temporaire d’Apprentissage et de Protection de l'Enfance (ETAPE) de Mpoko, mis en place par l'Unicef. "L’école permet d’inscrire une continuité dans leur parcours scolaire, mais aussi dans leur vie: s’ils sortent du site, ils peuvent regagner une école classique".

 

Ce fut le cas de 73% des élèves de CM2 qui ont réussi l’examen d’entrée en sixième l’an passé, devenant la première "promotion" de Mpoko. A présent, ils suivent les cours dans des collèges classiques de Bangui. Des taux supérieurs à la plupart des écoles du pays, particulièrement en province, où la violence, le manque de moyens et l’absence d'enseignants qualifiés plombent le niveau.

 

Un jeune garçon s’approche: Jean-de-Dieu, 13 ans, qui habite non loin dans une petite tente, veut s’inscrire à l’école. "L'envie d’apprendre est telle que, souvent, ce sont les enfants eux-mêmes qui se sont présentés aux inscriptions", affirme M. Willy-Bono. Cette année, plus de 5.500 élèves suivent les cours à Mpoko. Au total, plus de 21.000 enfants sont scolarisés dans 158 étapes à travers le pays.

 

Madame Lydie, vêtue de la blouse blanche immaculée des enseignants, habite le camp depuis l’incendie de sa maison, il y a deux ans, par un groupe armé. Comme les autres instituteurs, qui enseignaient avant que le conflit n’éclate en 2013, elle a bénéficié d’une formation de six jours avec l’Unicef qui fournit aussi cahiers, tableaux, ardoise, grâce au soutien de l’Union européenne.

 

"Avec mon salaire, je peux vivre un peu mieux, acheter des produits de base", explique cette mère de deux enfants, dont l'un est à l’hôpital.

 

- Doublement traumatisés-

 

Ces enfants sont doublement traumatisés: par les violences dont ils ont souvent été les témoins, et par le départ forcé et précipité de leur maison familiale.

 

L’histoire de Jean l’enfant-soldat permet de mettre des mots sur le vécu de chacun. "C'est à nous de les aider à retrouver la paix intérieure et un sens moral", souligne Lydie.

 

L’école sert aussi à prévenir le désœuvrement et le recrutement par des groupes armés. A Mpoko, ce sont surtout des miliciens anti-balaka, mêlés aux déplacés, qui font la loi, à force de trafics et abus en tous genres.

 

"Les étapes permettent aux enfants d’évoluer dans des lieux protégés des mauvaises fréquentations, où ils ne sont pas oisifs", explique Donaig Le Du, directrice de la communication pour Unicef Centrafrique. De 6.000 à 10.000 enfants ont été recrutés par les groupes armés: en tant que combattants mais aussi messagers, espions, cuisiniers...

 

Le cours touche à sa fin. Déjà, trois garçons se sont glissés dans la cour pour jouer avec des armes factices. Pourtant, la maîtresse a bien écrit au tableau noir: "Retenons: La guerre n'est pas bien pour un pays. C’est mieux de vivre en paix".

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com