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7 juillet 2022 4 07 /07 /juillet /2022 16:57
La Centrafrique face à des besoins humanitaires «inédits» selon l'ONU
La Centrafrique face à des besoins humanitaires «inédits» selon l'ONU

 

 

Par Le Figaro avec AFP Publié ,

La Centrafrique, un des pays les plus pauvres du monde, est confrontée à une grave crise alimentaire a annoncé mardi 5 juillet le Programme alimentaire mondial (PAM), qui demande des «financements immédiats» pour faire face à cette situation.

«La République centrafricaine (RCA) fait face à des besoins humanitaires inédits, et la sécurité alimentaire se détériore», a déclaré Tomson Phiri, porte-parole de l'organisation, lors d'une conférence de presse à Genève.

Insécurité persistante

Près de la moitié de la population centrafricaine, soit 2,2 millions de personnes, souffre actuellement d'insécurité alimentaire aigüe. Cette situation est notamment due à l'insécurité persistante et aux déplacements de populations dans le pays, en proie à une guerre civile depuis 2013. Elle est aggravée par le conflit en Ukraine, qui met aux prises deux des principaux producteurs de céréales au monde, provoquant une augmentation du prix des denrées alimentaires.

Le PAM s'attend à une augmentation de 30% du prix du riz à partir d'août, alors que les hausses atteignent 67% pour la farine de blé et 70% pour l'huile végétale, a indiqué le porte-parole. Confrontée à une augmentation du coût de ses opérations sur le terrain, l'organisation onusienne réclame des «financements immédiats» à hauteur de 68.4 millions de dollars pour faire face. «Les besoins surpassent les ressources que nous avons à disposition» a déclaré Tomson Phiri. «Si nous n'avons pas d'argent, nous devrons prendre la nourriture de ceux qui sont affamés, et la donner à ceux qui le sont encore plus. Ce n'est pas une situation désirable.»

Second pays le moins développé au monde selon l'ONU, la Centrafrique devrait continuer à dépendre de l'aide humanitaire en 2023, a-t-il complété. Ce pays d'Afrique subsaharienne rejoint ainsi le Yémen, l'Afghanistan et le Soudan du Sud au rang des pays où la proportion de personnes souffrant d'insécurité alimentaire aigüe est la plus élevée.

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7 juillet 2022 4 07 /07 /juillet /2022 15:56
Nouvelles nationales sur RNL
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Centrafrique : un vaste chantier pour l’EUAM auprès des FSI

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 5 juillet 2022 08:25

L'Union européenne renouvelle le mandat de sa mission de conseil aux forces de sécurité intérieure (policiers et gendarmes) EUAM. Le chef de cette organisation, en fin de mission en République centrafricaine, note avec satisfaction l'accomplissement du mandat et présente un chantier énorme pour son successeur.

La police et la gendarmerie constituent un vecteur non négligeable de la sécurité nationale. Elles bénéficient du conseil de l'Union européenne à travers l'EUAM. Si la crise sécuritaire et sanitaire affecte un tant soit peu le mandat de la mission, le bilan est satisfaisant selon les responsables de cette mission. Lesquels mettent en avant l'organisation des textes.

« C’est un travail qui va énormément aider »

"On a travaillé dans la rédaction des textes portant organisation. C'est un résultat du travail développé par les autorités centrafricaines, notamment au sein de la gendarmerie et de la police avec le soutien de l'EUAM. Nous pouvons aujourd'hui dire que les propositions de projets de textes sont à la fin de leur approbation. C'est un travail qui va énormément aider dans la meilleure organisation des deux forces de sécurité intérieure" a affirmé Paulo Soares, représentant de l’EUAM-RCA.

Si le bilan est là, les défis ne manquent pas. Consciente des enjeux de l’heure, l'Union européenne a prolongé le mandat de cette mission. Ainsi, il reviendra au nouveau représentant de poursuivre le chantier. Notamment, celui d'après planification et bien entendu les services spécialisés de la police et de la gendarmerie.

« Nous avons beaucoup aidé les 2 écoles » 

"Un soutien aussi énorme à la planification de la formation, tant nécessaire au sein des deux forces de sécurité intérieure surtout au niveau des cadres où on a remarqué qu'il y avait un gap et une nécessité. La mission EUAM, les conseillers stratégiques pour la planification de la formation ont beaucoup aidé les deux écoles de la gendarmerie et de la police pour la planification de formation des cadres" a renchéri Paulo Soares.

Si sur le plan d'harmonisation des textes, le pari est gagné, il reste cependant la volonté politique afin de s'approprier les acquis du conseil, d'une part et l'harmonisation de traitement des Forces de sécurité intérieure (FSI), d'autre part ; à l'exemple de la police qui a un statut particulier. Ce qui n'est pas le cas pour la gendarmerie nationale.

 

 

Centrafrique : le ministre de la santé, Pierre Somse, plaide pour le maintien d’appui des partenaires au Complexe pédiatrique de Bangui

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 7 juillet 2022 11:58

La prise en charge des enfants de 0 à 15 ans au Complexe pédiatrique de Bangui risque de souffrir. Le projet d’appui à ce centre hospitalier vient de s’achever. L’après projet constitue une urgence pour ministère de la Santé. Le département a convié ce lundi 04 juillet 2022 à Bangui les partenaires techniques et financiers du secteur pour capitaliser le travail abattu, de 2015 à 2021, afin de mobiliser des fonds pour les cinq (5) années à venir.

Tenue dans la capitale centrafricaine, la rencontre a mobilisé plusieurs partenaires du ministère de la Santé. L’objectif étant de passer en revue ce qui a été réalisé de 2015 à 2021 et de mobiliser à nouveau des investisseurs pour un délai de 5 ans, allant de 2023 à 2027. Ceci, pour rendre autonome le Complexe pédiatrique de Bangui.

Le taux de mortalité infantile dégringole de 15 à 4% entre 2015 et 2021

Selon les statistiques, la mortalité infantile a considérablement baissé ces 5 dernières années grâce à l’appui des partenaires dans le cadre du projet d’appui au complexe pédiatrique de Bangui. Une satisfaction pour le gouvernement qui, toutefois, s’inquiète du retrait de certains bailleurs à la fin du projet.

"Nous avons assisté à une réduction drastique du taux de mortalité hospitalière. Celui-ci est passé de 15 à 4% malgré notre contexte de crise. Mais aujourd’hui, on est confrontés au fait que certains partenaires retirent leurs financements avant que le Complexe pédiatrique ne soit porté à un niveau d’autonomie. Ainsi, l’exercice d’aujourd’hui vise à empêcher cela" a fait savoir Dr Pierre Somse, ministre de la Santé et de la population.

"Les enfants d’ici ne sont pas des sous-enfants"

Lors de la visite du Pape François à Bangui en 2015, les responsables de l’Eglise catholique lui ont fait visiter le Complexe pédiatrique. En marge de cette visite, un partenariat a été noué entre l’Hôpital de Vatican et le Complexe pédiatrique. Ainsi pour les parties, il est important de donner la chance aux enfants du Centrafrique.

"Quand un enfant est malade, on a besoin de l’entourer. Or un hôpital où vous n’avez pas un personnel préparé et indiqué pour accueillir, cela peut créer encore d’autres maladies. Les enfants d’ici ne sont pas des sous-enfants. Ils sont comme ceux d’Europe, d’Asie voire des Amériques. C’est le message que le Saint-Père a voulu passer" a fait savoir Cardinal Dieudonné Nzapalaïnga, archevêque métropolitain de Bangui.

À la fin de ce premier projet d’appui des partenaires au Complexe pédiatrique, une partie du personnel risque d’être en chômage technique. Cependant, l’Italie affirme qu’elle continuera à appuyer le complexe pédiatrique de Bangui.

"Un bien commun qui dépasse toute autre considération"

"Cet hôpital a besoin d’une stabilité financière à partir de janvier 2023. L’Italie va continuer à financer le Complexe pédiatrique. Cependant, il faut un engagement majeur des pays amis de la RCA. La cause des enfants, c’est un bien commun qui dépasse toute autre considération" a affirmé Dr Filippo Scammacca Del Murgo, ambassadeur d’Italie en République centrafricaine.

Crée en 1988, le Complexe pédiatrique de Bangui offre de soins gratuits et de qualité aux enfants de 0 à 15 ans. En 2021, près de 13.500 enfants y ont été soignés.

 

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4 juillet 2022 1 04 /07 /juillet /2022 16:39
Nouvelles nationales sur RNL
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Centrafrique : les organisations des victimes saluent l’ouverture d’une enquête à Paris visant le Groupe Castel

https://www.radiondekeluka.org/ lundi 4 juillet 2022 07:29

 

Quarante-huit heures après l’annonce de l’ouverture d’une enquête contre le Groupe Castel à Paris, les réactions commencent à tomber. Le géant français des boissons est accusé de complicité de crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Centrafrique. Des faits en lien avec le soutien présumé de sa filiale Sucaf-RCA au groupe armé UPC opérant dans la Ouaka et dans d’autres préfectures de la République centrafricaine. A Bangui, les organisations des victimes des crises militaro-politiques se réjouissent de l’ouverture de cette procédure judiciaire.

Près d’un an après la dénonciation faite par l’ONG américaine The Sentry concernant le soutien présumé de la Sucaf-RCA, filiale du groupe Castel, au groupe armé UPC, l’ouverture d’une enquête préliminaire à Paris est accueillie avec satisfaction par les organisations des victimes.

« C’est un atout pour toutes les victimes » 

"Lorsque l’accusation a été portée contre le groupe Castel en 2021, le parquet général avait ouvert une enquête. Malheureusement, celle-ci est restée lettre morte. Aujourd’hui avec le renouvellement du dossier par la justice française, c’est un atout pour toutes les victimes de ces événements" s’est réjoui Jacques Muller Birro, secrétaire général de l’Association des victimes des crises militaro-politiques en Centrafrique.

Pour l’opposant et député de la Nation Joseph Bendounga, toute la lumière doit être faite sur ces accusations. Car pour lui, il y a anguille sous roche.

« Quel entendement a-t-elle eu ? »

"Nous attendons que cela se fasse dans de très bonnes conditions. J’ai appris que le conseil de Sucaf dispose des éléments à déposer pour une dénonciation calomnieuse. Cela m’étonne. Comment se fait-il que toutes les entreprises de l’arrière-pays n’ont pas fonctionné et que, seule la Sucaf a tenu le coup. Quel entendement a-t-elle eu pour que ses usines ne soient pas inquiétées" s’est questionné Joseph Bendounga, président du MDREC et député de Bimbo 3.

Le Parquet de Paris a annoncé, le 29 juin dernier, l’ouverture d’une enquête préliminaire visant le groupe Castel pour complicité de crimes de guerre et crimes contre l’humanité en République centrafricaine. Le groupe français est accusé d’avoir soutenu la rébellion de l’UPC, dirigée par Ali Darassa, à travers sa filiale Sucaf-RCA. Un soutien financier et en nature pour la protection de ses intérêts. Les autorités centrafricaines, pour leur part, n’ont pas encore réagi à cette annonce.

 

Centrafrique : le groupe Castel visé par une enquête pour complicité de crimes guerre

https://www.radiondekeluka.org/ vendredi 1 juillet 2022 15:39

 

Après avoir été accusé de complicité de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre en République centrafricaine, la justice française ouvre une enquête sur des accusations visant le groupe Castel, géant français des boissons. Cette procédure fait suite à un rapport publié en août 2021 par l’ONG américaine The Sentry.

Il s’agit d’une enquête préliminaire ouverte, mercredi 29 juin 2022, à Paris en France. En août 2021, The l’ONG The Sentry avait publié un rapport affirmant que la Société sucrière de Centrafrique (Sucaf), filiale de la Société d'organisation, de management et de développement des industries alimentaires et agricoles (Somdiaa), elle-même contrôlée à 87% par le groupe Castel, avait "négocié un arrangement sécuritaire" avec, notamment l'Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), un groupe armé opérant sur le sol centrafricain, accusé d'exactions.

Selon l’ONG américaine, cet "arrangement" visait à "sécuriser" son "usine et les champs de canne à sucre" et "tenter de protéger le monopole de la société." En échange de la sécurisation du site, la Sucaf a mis en place un "système sophistiqué et informel pour financer les milices armées, par des paiements directs et indirects en espèces ainsi que par un soutien en nature sous forme d'entretien des véhicules et de fourniture de carburant"

Selon l’Agence France Presse, "le groupe Castel prend acte de l'ouverture de cette enquête", et assure qu’elle serait dans une "attitude de coopération pleine et entière avec la justice". Pour sa part, Bangui n’a pas encore réagi à ce rebondissement dans la dénonciation faite l’an dernier par l’ONG The Sentry.

 

 

FAUX, le groupe Total n’est pas responsable de la pénurie de carburant que connaît la République centrafricaine

https://www.radiondekeluka.org/  mercredi 29 juin 2022 14:55

Le 23 juin 2022, dans une publication, le blog Tongolo ti Béafrica accuse le groupe Total en ces termes : « Quand TOTAL veut détourner le ravitaillement de Bangui vers Ouganda ».

Cette publication est relayée par des centaines de comptes sur les réseaux sociaux.

La SOCASP dément cette affirmation et précise que Total est le seul qui ravitaille l’essentiel du pays.

Le ministère de l’Energie ne se reconnaît pas non plus dans cette affirmation mettant en cause Total.

Donc, Total n’est pas responsable de la pénurie de carburant que connaît actuellement la République centrafricaine.

Dans un article publié le 23 juin 2022, le blog Tongolo ti Béafrica pointe directement du doigt le groupe pétrolier Total, d’une part, d’utiliser le carburant destiné à la Centrafrique et de le détourner vers l’Ouganda. D’autre part, ce blogueur affirme que Total est à l’origine de la pénurie de carburant que connaît la République centrafricaine.

« Les manœuvres de la société TOTAL de créer la pénurie de carburant sont désormais visibles (…) Malgré les démarches des autorités centrafricaines de pallier à cette difficulté », écrit-il.

Cette publication est reprise dans plusieurs groupes WhatsApp, Facebook et sur des comptes Twitter. Sur Facebook, notamment, elle est relayée plus d’une centaine de fois, accentuant la rumeur d’implication du géant pétrolier français dans la pénurie de carburant qui frappe, depuis plusieurs semaines, la République centrafricaine.   

Cette rumeur est propagée dans un contexte de brouille diplomatique entre Paris et Bangui en raison d’intérêts politiques et géopolitiques. Pour vérifier ces accusations, la cellule #StopATènè s’est tournée vers plusieurs acteurs jouant un rôle central dans le domaine de l’achat, le stockage et la distribution d’essence sur le territoire centrafricain.

La SOCASP dément

Contactée par #StopATènè, Ernest Bata, le Directeur Général de la Société Centrafricaine de stockage des produits pétroliers (SOCASP), entité en charge de la régulation des stocks de réserves de carburant en Centrafrique, dément l’accusation du blog Tongolo ti Béafrica. Il indique même, au contraire, que c’est Total qui ravitaille en ce moment l’essentiel du pays.

« C’est une fausse information. Si l’on est reconnaissant, c’est pour l’instant Total qui est en train de ravitailler le pays avec son stock puisque les autres distributeurs n’arrivent pas à se fournir. La réalité, c’est qu’avec cette crise, les produits dans la sous-région se font rares et les marqueteurs n’arrivent pas à maintenir leur offre », explique-t-il.

Si Tradex et Green Oil ont considérablement réduit leur livraison, Total n’échappe pas à la crise mais comme le précise le Directeur de la SOCASP en conclusion, « le groupe bénéficie d’un stock de sécurité » qui lui permet aujourd’hui d’éviter le pire.

Une situation que confirme le Directeur Général de Timberland. Cette société forestière est un des gros clients des marqueteurs à Bangui. Augustin Agou ne se tourne aujourd’hui que vers Total et précise que les containers arrivent de la République Démocratique du Congo et non pas du Congo Brazzaville comme le prétend ce blog dans son article.

« Total reste le distributeur qui apporte une grande quantité de carburant en République Centrafricaine. C’est le seul marqueteur qui a une provision sécuritaire. J’achète chez eux. Le ravitaillement de la Centrafrique n’arrive pas du Congo Brazzaville mais de la République Démocratique du Congo »précise Augustin Agou.

Le gouvernement s’organise

Le ministère de l’Energie et de l’Hydraulique ne se reconnaît pas dans cette information mais soutient la position de la SOCASP qui affirme que le groupe pétrolier français Total est l’un des marqueteurs qui fournit davantage le pays en carburant.

D’après le ministère, le gouvernement travaille sur un plan de lutte contre la pénurie des hydrocarbures. Pour cela, l’ensemble des marqueteurs sera invité à une réunion avant la fin de semaine, selon le chargé de communication du département.

En conclusion, il y a bien une pénurie de carburant aujourd’hui en Centrafrique… mais Total n’est absolument pas responsable de cette crise.

#StopATènè, l’équipe qui lutte contre la désinformation et les discours de haine en Centrafrique.

Sources:

Echanges téléphoniques avec Ernest Bata, directeur général de la SOCASP

Interview d’Augustin Agou, directeur général de Timberland

  • Echange téléphonique avec le ministère de l’Energie et de l’Hydraulique

 

 

Centrafrique : les rebelles de la CPC chassés de Ouanda-Djallé par la Minusca

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 28 juin 2022 17:07

Après presque dix jours d’occupation par les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), la ville de Ouanda-Djallé dans la Vakaga est désormais libre. Ceci, à l’issue d’une opération militaire conjointe menée le dimanche, 26 juin 2022 par les Forces armées centrafricaines (FACA) et les casques-bleus de la Minusca.

Les rebelles de la CPC qui, jadis occupaient Ouanda-Djallé, ont été chassés de cette localité à la suite d’une opération militaire conjointe conduite par la Minusca et les Forces armées centrafricaines. Selon des sources locales, leurs positions ont été attaquées dimanche vers 5 heures du matin. Face à l’assaut des forces conjointes, ces hommes armés n’ont eu de choix que d’abandonner leurs principales positions. Durant leur retrait, ils ont froidement abattu un chef de village. Cependant, la peur gagne toujours les esprits car les rebelles seraient encore dans les faubourgs de la ville.

« Ils sont encore dans les périphéries de la ville »

"Les assaillants ont été attaqués vers 5 heures du matin par les forces coalisées. Après quelques minutes d’échanges de tirs, les rebelles ont dû prendre la poudre d’escampette. Malheureusement dans leur fuite, ils ont abattu un chef de village. Le danger aujourd’hui est que, ces derniers sont dans les périphéries de la ville" a affirmé Youssouf Ramadan, sous-préfet de Ouadda-Djallé.

Pour le moment, à en croire les autorités locales, la ville de Ouadda-Djallé est calme et certains habitants qui avaient fui en brousse commencent à sortir de leurs cachettes. Cette ville avait été attaquée puis occupée par les rebelles de la CPC, le 17 juin dernier. Par ailleurs, des sources locales ont rapporté des scènes de pillages et d’exactions sur les civils. Des actes, toujours imputés aux assaillants.

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4 juillet 2022 1 04 /07 /juillet /2022 16:29
À Bangui aussi, la tentation du troisième mandat

 

Lu pour vous

 

https://www.dw.com/ 30.06.2022

 

En Centrafrique, le pouvoir veut modifier la constitution pour faire sauter le verrou qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels.

Les initiateurs de la modification de loi fondamentale du 30 mars 2016 font valoir qu'il est important d'adapter la constitution centrafricaine à celles des Etats de la sous-région ne disposant pas de limitation du nombre de mandat présidentiel.

"Les autres ont déjà déverrouillé leurs constitutions"

En outre, avec la nouvelle constitution qu'ils prévoient de faire adopter, les binationaux ne pourraient plus être candidats aux élections présidentielles.

"C'est une question d'adaptation à la situation actuelle"justifie Le député Brice Kakpeyen, initiateur de la proposition de loi.

"Vous ne pouvez pas reculer la RCA ni en 2016, ni en 2010. Si on prend la RCA de 2010, 2011 jusqu'à 2016, vous verrez que beaucoup de chose se sont passées et la Centrafrique n'est pas restée celle de 2016. J'avais demandé qu'on enlève ce verrou qui limite le mandat, parce que les autres avaient déjà déverrouillé leurs constitutions".

Cette proposition est techniquement impossible et politiquement crisogène, selon Dominique Désiré Erenon, enseignant chercheur en droit constitutionnel.

"L'initiative de modification de la constitution appartient soit au président de la République, soit au parlement statuant à la majorité des deux tiers de chaque chambre qui compose le parlement. C'est à dire l'Assemblée nationale et le Sénat. Or le Sénat n'a pas encore vu le jour ! Par ailleurs, en attendant la mise en place du Sénat, l'article 156 a été clair pour attribuer à l'Assemblée nationale actuelle uniquement le pouvoir de légiférer, c'est à dire de voter les lois. L'Assemblée nationale pense détenir un pouvoir qui ne lui a pas été attribué et reconnu par la constitution de 30 mars 2016. Donc la proposition de Brice Kakpeyen est inconstitutionnelle et contre la constitution du 30 mars 2016."

La société civile proteste

La société civile a quant à elle opposé une fin de non-recevoir à l'idée de modification de la constitution. Elle a lancé le Groupe des 16, le G16, pour contrer le projet du pouvoir. Me Arlette Sombo Dimbélé est membre exécutif du G16, elle justifie pourquoi elle s'oppose à ce projet.

"Ce qui nous pousse dans notre action, c'est que vous avez d'abord le serment du président de la République à l'article 38, dans lequel il s'engage notamment à ne pas réviser le nombre ni la durée de son mandat".

Faustin Archange Touadera, réélu en décembre 2020, a encore devant lui quatre ans. L'idée de modification de la Constitution divise la classe politique qui voit en ce projet le début d'une nouvelle grave crise.

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4 juillet 2022 1 04 /07 /juillet /2022 16:20
La CPI entre critiques et propositions à l’occasion de la célébration de ses 20 ans à Bangui

 

RCA/CPI : la CPI entre critiques et propositions à l’occasion de la célébration de ses 20 ans à Bangui

https://www.radiondekeluka.org/ lundi 4 juillet 2022 07:23

Lancée en 2002, la Cour pénale internationale (CPI) a célébré, ce 02 juillet 2022, ses 20 ans. A Bangui comme à l’intérieur du pays, les victimes attendent beaucoup de cette cour qui juge les crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis sur le territoire centrafricain. Pendant que des prévenus comparaissent devant cette juridiction, les critiques sont formulées contre celle-ci, notamment au sujet de l'acquittement de Jean-Pierre Bemba.

Pour ces 20 ans d'existence, un débat sur les forces et faiblesses de la Cour pénale internationale a été suivi en direct au bureau de la CPI à Bangui. Un travail salué par les acteurs nationaux qui proposent des pistes pour plus d'efficacité.

« Si possible, modifier le statut de la CPI »

"En tant que grande juridiction, il faut qu’il y ait une ouverture, notamment au niveau des cours de cassation lorsqu'on rend une décision ou lorsqu’il y a des faits nouveaux. Si possible modifier le statut afin qu’il y ait, en cas d'erreur ou de révision, le rétablissement de la vérité pour que les victimes puissent être tranquilles et qu'ils connaissent les auteurs de l'infraction" a suggéré Eric Didier Tambo, procureur général près la Cour d’appel de Bangui.

Ces observations ne sont pas passées inaperçues. Pour le bureau de la CPI en République centrafricaine, l'idée de complémentarité avec les autres juridictions est une efficacité.

« Nous travaillons avec tous les autres acteurs »

"Actuellement, la Cour pénale internationale travaille en coopération avec la Cour pénale spéciale et avec les juridictions nationales. La CPI est une cour de dernier ressort. Cela veut dire que la CPI travaille avec tous les autres acteurs de la justice en République centrafricaine" a précisé Francisco-Gonzalez, coordonnateur médias de la CPI.

Ces 20 années ont été un parcours, parsemé d'espoirs pour les victimes, de test dans la mise en œuvre des Fonds au profit des victimes. Mais également et surtout, de la longue marche vers la justice internationale comme réponse aux crimes de guerre, crimes contre l'humanité dont certains auteurs et coauteurs courent encore à travers la République centrafricaine.    

Créée en juillet 2002, la CPI a pour but de juger les auteurs de génocides, crimes contre l’humanité et crimes de guerre sous certaines conditions. Aujourd’hui, 123 États à travers le monde y ont adhéré. Cependant, la cour ne compte que 2 des 5 membres permanents du Conseil de sécurité des Nations-Unies, notamment la France et le Royaume-Uni.

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4 juillet 2022 1 04 /07 /juillet /2022 16:17
En Centrafrique, la plaie des groupes armés
En Centrafrique, la plaie des groupes armés

 

Lu pour vous

 

https://afriquexxi.info/ Par HANS DE MARIE HEUNGOUP > 4 JUILLET 2022

Analyse · Malgré les accords de paix et les cessez-le-feu à répétition, la Centrafrique reste déstabilisée par de nombreuses rébellions. Si l’armée, soutenue par les paramilitaires de la société russe Wagner, est parvenue à les repousser en périphérie, les combats n’ont pas cessé, faisant toujours plus de victimes civiles et de déplacés.

En décembre 2020 est née une nouvelle rébellion centrafricaine. À la suite de l’invalidation par la Cour constitutionnelle de sa candidature à la présidentielle du 27 décembre, l’ancien président et chef militaire François Bozizé s’est retranché dans l’arrière-pays et a réuni plusieurs groupes armés. Le 15 décembre, six groupes armés – le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), le Mouvement patriotique centrafricain (MPC), Retour, Réclamation, Réhabilitation (3R), Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et deux groupes appartenant à la mouvance anti-Balaka – ont signé un communiqué annonçant la naissance de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC).

En janvier 2021, la CPC a foncé sur la capitale, Bangui, dans l’espoir de s’emparer du pouvoir. Cette tentative a échoué, et le pays vit depuis un an et demi au rythme des affrontements qui opposent dans le reste du pays les Forces armées centrafricaines (Faca), soutenues par les paramilitaires de l’organisation russe Wagner, aux groupes armés de la CPC. En dix-huit mois, la solution militaire choisie par le gouvernement centrafricain a montré ses limites, même si les Faca et Wagner sont parvenus à affaiblir les rebelles et à les repousser dans des zones périphériques. En même temps, les initiatives de médiation sous-régionales piétinent. Dans ce contexte, que faire des groupes armés rebelles ? Une paix durable avec la CPC est-elle possible ?

Cette coalition est une alliance hétéroclite. Si les groupes qui s’y sont ralliés ont des fondements idéologiques et des bases communautaires différents, ils ont un but commun : en découdre avec le pouvoir en place. Tous sont mécontents des dysfonctionnements de l’accord de paix de 2019, signé entre le gouvernement et quatorze groupes armés. La liste de leurs griefs est longue : non-mise en œuvre des unités mixtes de sécurité censées être composées d’éléments des groupes armés et des forces de sécurité ; nomination de leurs représentants au gouvernement sans leur accorder les moyens financiers et sans consulter les chefs des groupes ; non-inclusion des membres de groupes armés dans l’administration ; mauvais fonctionnement des organes de suivi de l’accord. Ils fustigent également l’annulation des candidatures à la présidentielle et aux législatives de plusieurs membres de groupes armés, en contradiction avec l’article 4-d de l’accord de paix.

LES PROMESSES NON TENUES DE BOZIZÉ

Les groupes armés rebelles ont aussi des griefs spécifiques. Le groupe 3R s’estime particulièrement déconsidéré et reproche au pouvoir de ne pas mettre en œuvre les promesses de l’accord de paix concernant le retour de 200 000 réfugiés peuls présents au Cameroun ainsi que les modalités de la transhumance. Il accuse également les Faca et Wagner de massacrer les Peuls. Les groupes 3R et UPC, tous les deux constitués de combattants peuls, et le MPC, à dominante arabe, estiment que le gouvernement les stigmatise en les considérant comme non-Centrafricains, et qu’il ne fait pas d’efforts pour inclure les communautés peules et arabes dans la gouvernance du pays. Enfin, le FPRC, autrefois plus important groupe armé du pays, a été fragilisé par des scissions internes et par des luttes contre des groupes rivaux dans le nord-est du pays, comme le Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice, le Rassemblement patriotique pour le renouveau de la Centrafrique et le Parti du rassemblement de la nation centrafricaine. Il y voit la main du gouvernement, qu’il soupçonne d’avoir soutenu ces groupes.

Bozizé a joué un rôle central dans la formation de la CPC. Sans sa capacité de rassemblement, les acteurs rebelles ne se seraient probablement pas attaqués directement au pouvoir. Ils étaient conscients que, même réunis, ils n’étaient pas assez puissants pour prendre la capitale. Mais Bozizé les a convaincus du contraire. Il leur a promis une guerre éclair et le ralliement d’une moitié des Faca, ceux notamment qui avaient été recrutés du temps où il était chef de l’État. Il leur a également promis l’amnistie, l’intégration dans l’armée, la reconnaissance de leurs grades et un gouvernement d’union nationale.

L’annonce de cette nouvelle rébellion a entraîné une vive réaction du gouvernement, qui a mobilisé ses alliés internationaux et régionaux, notamment la Russie, qui était déjà militairement présente dans le pays depuis fin 2017 avec quelques dizaines d’instructeurs militaires puis quelques centaines de paramilitaires de la société privée russe Wagner. Face aux rebelles, Wagner a renforcé sa présence et déployé près de 2 000 mercenaires dans le pays.

DES CENTAINES DE MORTS, DES MILLIERS DE DÉPLACÉS

Durant les deux premières semaines, les combats ont eu lieu dans une trentaine de villes de province. Mi-janvier 2021, ils ont atteint les environs de Bangui. Mais l’assaut contre la capitale a tourné au fiasco pour la rébellion, qui a affiché au grand jour ses difficultés logistiques et les faiblesses de sa chaîne de commandement. Le gouvernement et Wagner en ont tiré avantage pour déclencher une contre-offensive. Malgré celle-ci, le gouvernement n’est pas parvenu à reprendre le contrôle total du territoire, et les Faca se sont enlisées. Si les militaires centrafricains et Wagner ont bien repris le contrôle de la quasi-totalité des villes, ils n’ont pas pu défaire les groupes armés, qui restent retranchés dans les zones rurales et comptent encore plusieurs milliers d’hommes.

Les affrontements continus en province ont un coût élevé pour les populations civiles. Selon une compilation réalisée auprès de diverses organisations (dont Acled, Inso et OCHA), depuis décembre 2020, les combats ont fait plus d’un millier de morts parmi les civils et 200 000 nouveaux déplacés. Les deux camps commettent de graves violations des droits humains, documentées par plusieurs rapports des Nations unies1. Ces violences touchent tout particulièrement la communauté peule. D’une part, les deux groupes de la CPC les plus actifs depuis un an sont composés majoritairement de Peuls. D’autre part, les combats se déroulent essentiellement dans des zones de transhumance, avec pour enjeu le contrôle de la ressource bétail. Selon le rapport de juin 2021 du panel d’expert des Nations unies sur la RCA, les forces gouvernementales, Wagner et les milices recrutées localement sont responsables d’actes de prédation contre les populations en général et d’attaques ciblées contre les civils peuls en particulier.

Certains hauts gradés expliquent la prédation et la violence des Faca contre les civils par leur mauvaise prise en charge par le gouvernement : rotation dysfonctionnelle des troupes au front, absence de logistique accompagnant leur déploiement, primes salariales et bonus non versés. Mais il y a une autre explication : depuis plusieurs mois, le gouvernement a accentué sa politique de recrutement de milices pour combattre la CPC, ce qui a entraîné des massacres plus importants contre les civils.

DES MILICES AU SERVICE DE L’ÉTAT

Faca et Wagner procèdent à ces recrutements au sein des groupes armés « anti-Balaka »2 et UPC3. Ces milices ont des antécédents violents avec les éleveurs peuls dans la zone et ont tendance à se venger contre eux, y compris à travers des actes odieux comme le fait de couper et d’exhiber les têtes de civils et de combattants, en présence des Faca et de Wagner. Grimari, Boyo, Bria, Aigbondo et Sam Ouandja, dans le centre et le nord-est du pays, ont été le théâtre de ces actes épouvantables.

Deux facteurs expliquent la stratégie gouvernementale de recours aux milices contre la CPC. Tout d’abord, l’objectif stratégique d’anéantir l’UPC. Le gouvernement et Wagner souhaitent prioritairement anéantir le mouvement d’Ali Darassa afin de lui reprendre le contrôle des routes de transhumance et donc des millions de dollars que cette activité permet d’engranger chaque année à travers la taxation du bétail. Ensuite, avec 2 000 hommes seulement, les forces de Wagner ne sont pas en capacité de lutter contre la CPC sur l’ensemble du territoire. Wagner concentre désormais ses forces dans les zones minières, situées dans le centre et dans l’est du pays, afin de garantir le retour sur investissement de sa présence en Centrafrique. Wagner laisse ainsi les Faca et diverses milices mener la lutte dans les zones considérées comme moins « utiles ».

Tout comme les Faca et Wagner, les groupes de la CPC, notamment l’UPC, 3R et le FPRC, multiplient les exactions contre les civils, incendiant maisons et villages et tuant des personnes soupçonnées de collaborer avec l’armée et Wagner. Ce regain de « milicianisation » de la Centrafrique est inquiétant. Le risque qu’un conflit communautaro-confessionnel - notamment Peuls versus « anti-Balaka » (et ethnies non musulmanes assimilées) - se superpose au conflit actuel entre CPC et gouvernement n’est pas à exclure.

CESSEZ-LE-FEU NON RESPECTÉ

En position de force militaire relative, le président Touadéra est peu enclin à faire des concessions à la rébellion. Le chef de l’État semble déterminé à explorer jusqu’au bout l’idée de la solution militaire. La rébellion est quant à elle à la croisée des chemins. Formée au départ pour faire repousser la date des élections - ce qui aurait créé un vide constitutionnel car le mandat du président Touadéra arrivait à expiration en mars 2021 - et pour prendre le pouvoir militairement, elle n’est parvenue ni à l’un ni à l’autre. Ses principaux chefs, dont un est déjà mort au combat et un autre a été arrêté et transféré à la Cour pénale internationale (CPI), sont affaiblis. Ils sont actuellement en exil à N’Djamena, dans le cadre des accords passés avec la sous-région. Néanmoins, ils ne semblent pas prêts à accepter un arrangement humiliant. Ils espèrent des négociations directes avec le gouvernement sur les dysfonctionnements de l’accord de paix. Même s’ils n’en précisent pas l’objet, il est probable qu’ils espèrent au minimum que ces négociations leur confèrent une forme d’immunité judiciaire au niveau national et leur permettent de récupérer le contrôle des zones qu’ils occupaient avant l’offensive de la CPC, en décembre 2020.

Face à ces blocages, depuis un an, la Conférence internationale de la région des grands lacs (CIRGL), notamment sous la houlette de l’Angola et du Rwanda, pousse le gouvernement et les chefs de la coalition rebelle à des pourparlers pour revitaliser l’accord de paix de 2019. En septembre 2021, la CIRGL a élaboré une feuille de route pour la sortie de crise, mais aucune des parties ne l’applique. Cette feuille de route comprend plusieurs étapes, entre autres : l’engagement des groupes armés à rejoindre l’accord de paix, un cessez-le-feu, le regroupement et le désarmement des combattants, et l’exil des chefs de la CPC.

Le 15 octobre 2021, le président Touadéra a accepté de déclarer un cessez-le-feu unilatéral, après de fortes pressions de la CIRGL et de l’Angola. Mais celui-ci n’a tenu que deux semaines : les Faca, Wagner et les rebelles l’ont rapidement violé. Les groupes armés ont continué des opérations de prédation contre les civils, et les Faca et Wagner ont poursuivi leurs offensives. Quant à la clause prévoyant leur exil, seuls quatre chefs des groupes armés sur six l’ont acceptée. Les chefs de l’UPC (Ali Darassa) et du FPRC (Noureddine Adam) ont souligné qu’ils souhaitaient pouvoir circuler en territoire centrafricain.

LES FINANCES DANS LE ROUGE

Par ailleurs, l’arrestation, en mars 2022, à N’Djamena, de Maxime Mokom, l’un des six chefs de la CPC, et son transfèrement aux Pays-Bas en vue de son jugement devant la CPI ont été perçus par les autres chefs de la CPC comme la preuve que la feuille de route ne tenait plus. Avant cet événement, ceux des chefs de la CPC qui avaient accepté de s’établir à N’Djamena se plaignaient déjà d’une mauvaise prise en charge financière par les autorités angolaises et sous-régionales. Certains, lassés de ces conditions, envisageaient une sortie de la feuille de route et un retour sur le sol centrafricain pour intensifier la lutte armée, même si leur potentiel de nuisance est difficile à déterminer.

Dix-huit mois après la présidentielle de décembre 2020, la situation a évolué en faveur du gouvernement. Pour autant, son refus de négocier n’est pas réaliste car une victoire militaire dans ce pays de plus de 622 000 km2 est peu probable. La poursuite sans fin de la solution armée a également l’inconvénient d’hypothéquer les ressources du pays, dans un contexte où les finances publiques sont dans le rouge, notamment depuis la suspension, fin 2021, de l’appui budgétaire des institutions financières internationales et de l’Union européenne, qui représentait jusqu’alors la moitié du budget national, soit 298 milliards de FCFA (456 millions d’euros). Une suspension motivée notamment par la présence de Wagner dans le pays. Dans ce contexte, la Centrafrique pourrait être dans l’incapacité de payer une partie de ses fonctionnaires et de ses militaires à partir de janvier 2023.

UNE SITUATION HUMANITAIRE CRITIQUE

Selon les Nations unies, l’urgence humanitaire en République centrafricaine a atteint des niveaux jamais égalés depuis l’arrivée au pouvoir de Faustin-Archange Touadéra, en 2016. En 2022, 3,1 millions de personnes auront besoin d’assistance humanitaire et de protection, soit 63 % de la population. Parmi elles, 2,2 millions auront des « besoins sévères », soit une augmentation de 16 % par rapport à 2021. Les combats et le recours aux mines antipersonnel de certains groupes armés dans l’Ouham-Pendé et dans la Nana-Mambéré (ouest du pays) empêchent les acteurs humanitaires et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) d’accéder à plusieurs localités. En 2021, ces mines ont fait 23 morts et des dizaines de blessés parmi les civils, dont des acteurs humanitaires.

HANS DE MARIE HEUNGOUP

Hans De Marie Heungoup est politologue et spécialiste de l’Afrique centrale.

 

 

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4 juillet 2022 1 04 /07 /juillet /2022 16:15
Des militaires belges resteront déployés en Centrafrique jusqu’en mars 2023

 

Lu pour vous

 

https://defencebelgium.com/

Depuis février dernier, la Belgique était à la tête de l’EUTM Centrafrique avec le général de brigade Jacky Cabo. Pour cette mission, ce dernier était accompagné d’un détachement d’une soixante de militaires, dont 27 venaient de l’Eurocorps, 27 de la Composante Terre, 7 de la Composante Air, 4 de l’état-major de la Défense et un de la Composante Médicale. Il s’agissait d’une rotation dans le cadre de l’engagement de l’Eurocorps au sein de l’EUTM Mali et de l’EUTM RCA en 2021 et 2022.

En plus d’être déployé au sein de l’état-major de la mission, le détachement belge occupait des fonctions de conseillers militaires au niveau du ministère de la Défense; de formateurs des unités opérationnelles et d’instructeurs des élèves officiers centrafricains et des élèves sous-officiers. Les activités de formation étant temporairement suspendues depuis novembre 2021, la mission a recentré ses efforts sur le conseil stratégique et dans le domaine de l’éducation au profit de l’armée centrafricaine.

A l’époque de l’engagement belge, le mandat de l’EUTM RCA se terminait en septembre 2022. Le mandant ayant été prolongé d’un an, le Conseil des ministres du 1er juillet a également prolongé le déploiement des militaires belges jusqu’en mars 2023. Il s’agira d’un détachement d’environ cinq militaires, qui prendra directement la suite de l’actuel détachement, en trois rotations de trois mois.

Le général de brigade Jacky Cabo laissera son commandement le 7 juillet prochain.

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27 juin 2022 1 27 /06 /juin /2022 17:35
Science: comment mieux valoriser la recherche africain

 

 

https://www.rfi.fr/ 27/06/2022 - 13:17 Avec notre correspondante à Johannesbourg, Claire Bargelès

À l'occasion de la Conférence mondiale sur l’intégrité au sein de la recherche, organisée au début du mois en Afrique du Sud, les chercheurs du continent ont demandé davantage d’égalité dans les collaborations scientifiques entre l’Afrique et les pays occidentaux. Selon eux, certaines mauvaises pratiques persistent encore.

Originaire du Zimbabwe, Edmond Sanganyado est spécialiste des questions de pollutions chimiques. Désormais enseignant à l’université de Northumbria, en Angleterre, il observe régulièrement des problèmes autour de la façon dont sont conduites les recherches en Afrique : « Il y a ce qu’on appelle la " recherche hélicoptère ", où des scientifiques occidentaux arrivent en Afrique, font leurs recherches, puis rentrent chez eux et publient leur travail, sans échanger avec les chercheurs locaux. Ces scientifiques occidentaux ne vont pas forcément comprendre le contexte africain et leurs recommandations ne seront pas toujours adaptées au terrain. »

Et lorsque les chercheurs locaux sont associés, leur rôle n’est pas forcément valorisé. « Les chercheurs africains sont souvent réduits à collecter les données, et parfois ils ne sont pas bien identifiés comme contributeurs de la recherche », continue Edmond Sanganyado.

Un groupe de chercheurs travaille désormais sur la « déclaration du Cap », un texte qui doit compiler les bonnes pratiques. « J’espère que cela permettra de mettre en lumière les inégalités auxquelles les scientifiques des pays à revenus faibles et modérés sont confrontés. Ils ont de nombreux défis qui concernent l’analyse de leurs données, leur publication dans des délais raisonnables. C’est presque comme si on ne faisait pas confiance à leurs données », déclare Glenda Gray, présidente du Conseil sud-africain de la recherche médicale.

 « La crédibilisation du chercheur africain passe par l’extérieur »

La revue The Lancet a déjà annoncé vouloir être plus vigilante et refusera tout papier qui ne reconnaîtrait pas la participation de chercheurs locaux pour des études effectuées en Afrique. Le très respecté journal scientifique médical britannique souhaite faire respecter l’intégrité et l’équité des travaux scientifiques qui, trop souvent, oublient les scientifiques africains.

Pour le chercheur Rachid Id Yassine, chercheur à l’université sénégalaise Gaston Berger et coordinateur de la nouvelle revue Global Africa, la source du problème de la recherche africaine est avant tout structurelle. « L’une des premières sources majeures, c’est celle du financement de la recherche. Dans les pays du Nord, les investissements dans la recherche par le secteur privé, mais également par la recherche publique, sont beaucoup plus massifs et colossaux. En revanche, sur le continent africain, ce sont les acteurs politiques et les décideurs politiques eux-mêmes qui sous-investissent dans la recherche scientifique », explique-t-il au micro de Sébastien Németh du service Afrique de RFI.

 « Les chercheurs africains sont en général mobilisés ou sollicités de manière pas suffisante, ou en tout cas de manière très peu crédible. On fait appel généralement à des cabinets de consultants à l’étranger ou à des chercheurs qui ont un parcours à l’étranger ou en dehors du continent, plutôt que de faire confiance à la recherche africaine elle-même. C’est-à-dire que la crédibilisation du chercheur africain passe par l’extérieur et c’est l’un des problèmes fondamentalement africains avant d’être celui du reste du monde », souligne Rachid Id Yassine.

« La crise est à plusieurs niveaux. Il y a un niveau local dans lequel, effectivement, les moyens de former de bons chercheurs sont insuffisants, et au niveau continental, les disparités sont très fortes en fonction des différents États et gouvernements, même des différentes institutions sous régionales. Il n’y a pas de politique scientifique africaine fondamentalement comme on pourrait avoir une politique européenne de la recherche scientifique » conclut le chercheur.

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27 juin 2022 1 27 /06 /juin /2022 17:05
MESSAGE DES ÉVÊQUES DE CENTRAFRIQUE

 

MESSAGE DES ÉVÊQUES DE CENTRAFRIQUE À L’ÉGLISE FAMILLE DE DIEU AUX HOMMES ET AUX FEMMES DE BONNE VOLONTÉ

POUR UNE ÉGLISE SYNODALE

« […] Par la charité mettez-vous au service des uns et des autres » (Ga 5, 13)

Chers frères et sœurs en Christ et vous tous, hommes et femmes de bonne volonté, épris de bonté, de justice et de paix, à vous tous, grâce et paix de la part de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus-Christ. Réunis en Assemblée plénière à Bambari du 20 au 27 juin 2022, nous, Évêques de Centrafrique, avons prié et échangé sur la marche synodale de nos diocèses ainsi que sur les différentes situations humanitaires et sécuritaires, éducatives et socio-économiques qui déterminent et rythment la vie de nos fidèles et concitoyens. Lors de notre message du 14 janvier 2022, nous nous sommes attelés à montrer combien le paradigme de la synodalité, celui de marcher ensemble avec et malgré nos différences, peut inspirer de manière significative la marche de notre pays. Enlisé au cœur d’une exacerbation de tensions diplomatiques et géopolitiques, notre pays est confronté tout à la fois à une crise de valeurs morales fondamentales et civiques et à une déliquescence du système éducatif. Il vit encore une nouvelle forme de crise d’unité autour du dialogue républicain comme marche vers la paix à construire.

1. Contexte sociopolitique du Pays Si une avancée significative en vue d’un retour à la paix sur toute l’étendue du territoire est constatée et doit être saluée, il n’en demeure pas moins que certaines zones et contrées de notre pays sont encore en prise, sinon sous le contrôle des groupes armés qui sévissent et maltraitent la population. L’insuffisance de moyens et équipements adéquats défavorisent nos militaires dans leur capacité à défendre le peuple. Cette présence calamiteuse des groupes armés est source de paralysie. Ce qui empêche les populations de vaquer à leurs occupations. La libre circulation des biens et des personnes est lourdement entravée. Les écoles et les établissements publics ne fonctionnent pas normalement. Les autorités politiques et administratives désertent leur poste d’affectation ou refusent de s’y rendre. Dans certaines villes, une crise alimentaire est à craindre en raison des destructions des champs et des vols de bœufs. De nouveaux points d’attention, en ce qui concerne la situation actuelle de notre pays, ne devraient pas être occultés et passés sous silence. Des velléités autour de la révision constitutionnelle pendant et au sortir du Dialogue Républicain ainsi que la question de la crypto monnaie sont aujourd’hui source d’inquiétudes et de préoccupations. A ce lot, s’ajoute la pénurie du carburant qu’endure déjà très difficilement le pays. Elle paralyse de manière générale la vie socio-économique. Elle provoque une flambée vertigineuse des prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité avec une rupture des stocks.

La vie sociale fonctionne aujourd’hui au rythme de capacité d’approvisionnement avec cette longue file d’attente de véhicules assortie parfois de regrettables scènes de violences. Dans nos centres hospitaliers, il est à craindre une augmentation de décès et un déficit de prise en charge en urgence et des malades. Par ailleurs, dans la marche des peuples et du monde, la République Centrafricaine n’évolue pas en autarcie. Elle subit, comme les autres pays du monde, les soubresauts de la crise ukrainienne. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine et la présence des forces russes engagées au côté des Rwandais et des Forces Armées Centrafricaines (FACA) pour la reconquête de toute l’étendue du territoire national et pour la pacification de la République Centrafricaine, placent aujourd’hui notre pays au niveau de la diplomatie internationale dans une position assez délicate. Marqués par l’expérience des troubles militaro-politiques, nous rappelons que la guerre en Ukraine est intolérable et nous appelons les deux parties en conflit ainsi que leurs alliés à l’arrêt immédiat des combats, afin de privilégier la voie du dialogue pour une paix effective. La guerre signifie destruction humaine et matérielle, exactions, viols et violation des droits humains, des biens, des lieux de culte et instrumentalisation des convictions religieuses. Quand on en a fait une expérience, on ne peut souhaiter cette horreur à aucun peuple. Nous encourageons le gouvernement de notre pays à ne ménager aucun effort pour chercher et trouver des solutions afin de soulager les souffrances de notre peuple. C’est dans une telle situation de notre pays et du monde, complexe et difficile, que nous, chrétiens, sommes appelés au discernement, à marcher en présence et dans la lumière du Seigneur, à confesser notre foi, à vivre et à témoigner de manière fondamentale l’espérance d’une Église synodale sous le signe de la communion, de la participation et de la mission.

2. La Communion synodale et ses fruits La large consultation voulue par le Saint Père a permis de libérer la parole et de recueillir des fruits susceptibles de concourir à la consolidation d’une Église appelée à redécouvrir et à prendre le chemin de la synodalité. Des échanges fructueux avec nos frères et sœurs protestants et musulmans nous ont permis de mesurer combien l’œcuménisme et le dialogue interreligieux ont un avenir très prometteur dans notre pays. Les larges consultations diocésaines des fidèles laïcs du Christ et des personnes qui n’ont aucune obédience religieuse manifestent le courage et l’amour de la vérité d’une Église appelée à se renouveler. Celles-ci ont permis de mettre à nu les forces et les différentes entraves à la communion, à la participation et à la mission. Ces entraves sont autant de points d’attention, de défis et de chantiers que notre Église ne saurait ignorer si elle veut vraiment être une Église synodale. Le processus synodal a permis aussi à notre Église d’être plus sensible au mal-être profond des faibles, des petits et des marginalisés. Dans cette catégorie, on rencontre les pauvres, les orphelins, les veufs (-ves), les pygmées et les peuhls, les prisonniers, les enfants de la rue, les prostituées, les filles-mères, les chômeurs, les malades mentaux et ceux atteints du VIH SIDA, les personnes du troisième âge, les handicapés, les personnes accusées de sorcellerie, etc. Ceux-ci se considèrent davantage comme objets et destinataires d’actes de charité et d’aides multiples et en sont profondément reconnaissants. Cependant, ils se sentent parfois exclus du cercle de prise de parole. Ce sentiment est aussi partagé par les personnes qui vivent des situations irrégulières comme les polygames, les concubins, les divorcés-remariés, etc. Quand bien même ils vivent la non-accessibilité aux sacrements comme un drame et un véritable frein à la croissance de leur vie spirituelle, en revanche, la stigmatisation dont ils sont victimes est source de démotivation. Face à ces situations de souffrances, notre Église est appelée à développer et à promouvoir davantage une pastorale d’accueil et de compassion, de proximité et d’accompagnement. En effet, le premier regard que pose le Christ sur les pauvres, les malades et les opprimés, les rebuts de société et les laissés-pour-compte est un regard de compassion (cf. Lc 4,18-19). A la suite de la mission du Christ, l’Église ne peut donc pas être assimilée à une Organisation Non-Gouvernementale (ONG) humanitaire. Nous invitons les Communautés Ecclésiales de Base (CEB), les mouvements et les fraternités, les différentes structures diocésaines à repenser leur mode d’être et de fonctionnement. Ainsi deviendront-ils davantage de véritables lieux de communion et de compassion, d’amour et d’écoute des pauvres, d’accompagnement des personnes vivant des situations de souffrances et de réintégration des marginalisés et des laissés-pour compte. Le sentiment d’exclusion de ces différentes catégories sociales de la sphère de la prise de parole révèle, en partie, au grand jour les différents dysfonctionnements dans le mode de gouvernement et de la gestion de l’autorité dans l’Église.

3. Pour une meilleure participation à la gestion ecclésiale de l’autorité Les larges consultations confirment, au niveau des curies diocésaines et des paroisses, l’existence de différents conseils qui aident au gouvernement de l’Église. Cependant, plusieurs comportements ont été identifiés comme des obstacles à la synodalité. L’autoritarisme, le cléricalisme ainsi que les clivages au sein du presbyterium n’en sont, entre autres, que de tristes expressions. Dans le rapport des laïcs aux clercs, nombreux sont ceux qui considèrent que leurs avis ne sont pas pris en compte en ce qui concerne la vie et la marche de l’Église. Les communautés paroissiales et ecclésiales courent ainsi le risque d’une bipolarité entre d’un côté les « décideurs et donneurs d’ordres » et de l’autre ceux qui doivent obéir et exécuter les ordres donnés. Entre les laïcs eux-mêmes, la gestion de l’autorité dans les mouvements et fraternités n’est pas exempte de tout abus. Les élections et renouvellements des bureaux paroissiaux, diocésains et nationaux, prennent parfois l’allure d’une campagne politique avec des trafics d’influence. Des haines, des jalousies, des querelles, des convoitises alimentées par la soif du pouvoir et l’appât du gain mettent en péril la communion et la participation et corrompent la responsabilité et la mission que le Christ nous a confiées. Il est donc urgent de se former en synodalité. Cela nous oblige à prendre le chemin de la conversion et à redécouvrir le sens évangélique et chrétien de l’autorité en tant que service comme nous l’enseigne le Christ : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé » (Mt 23, 11-12).

Nous encourageons les clercs et les laïcs à une participation commune pour la promotion d’un véritable cadre de fraternité chrétienne. Les prêtres, du fait de leur charge, sont appelés à témoigner plus de sollicitude pastorale, à être à l’écoute du sens de la foi des laïcs et à respecter la dignité de leur charisme et ministère. Dans le mode de gouvernement, nous recommandons de privilégier la méthode consultative et ecclésiale pour une plus grande efficacité des différents organes de participation. Les mouvements et les fraternités ainsi que les CEB sont des organes de charité et de service. Aux uns et aux autres, nous rappelons ce conseil de Saint Paul: « Ne vous conformez pas au monde actuel, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait » (Rm 12, 2).

4. La mission : un appel à une évangélisation en profondeur Les diverses synthèses des diocèses ont révélé quelques défis et chantiers autour desquels devront être élaborés des programmes pastoraux. Les sessions synodales diocésaines et les larges consultations ont permis de mettre en lumière des difficultés non négligeables dans l’enracinement de l’Évangile dans nos cultures. Certaines croyances, coutumes et pratiques de nos traditions centrafricaines sont encore profondément ancrées en nous qu’elles nous empêchent de nous laisser transformer entièrement par la puissance de l’Évangile et de vivre authentiquement la foi chrétienne. Nous pouvons mentionner entre autres le poids des lois coutumières liées au mariage, le syncrétisme, les accusations de sorcellerie, etc. Toutefois, notre Église gagnerait à promouvoir davantage certaines de nos valeurs culturelles et anthropologiques telles que l’hospitalité, la solidarité et le partage, le sens de la famille et de la communauté ainsi que l’aide non-négligeable de la pharmacopée. La marche d’ensemble du synode ne saurait ignorer les limites de celle de notre pays et de notre nation. La culture de l’inimitié, les campagnes de dénigrement, les dissensions et les divergences entre les partis politiques, la perte du sens du bien commun, le non-respect des idéaux et des valeurs fondamentaux de notre nation, fragilisent aujourd’hui la cohésion sociale et nous empêchent de mutualiser nos forces pour promouvoir les intérêts suprêmes de la nation. Nous invitons chaque baptisé à être un véritable artisan du synode et à répandre ses fruits dans son milieu de vie. Marcher ensemble, en effet, c’est promouvoir une culture et une civilisation de la paix et de l’amour qui triomphe de la haine, de la jalousie et de la peur de l’autre. Nous exhortons la communauté chrétienne à capitaliser les acquis de cette démarche synodale afin de promouvoir, sous l’action et avec la grâce de l’Esprit Saint, des valeurs justes et appropriées pour notre Eglise et pour notre pays. Puisse le Seigneur, par l’intercession de la Bienheureuse et Très Sainte Vierge Marie, bénir son Église en terre centrafricaine et qu’il fasse briller sur elle la lumière de sa face.

Donné en la Cathédrale Saint Joseph de Bambari, le 26 juin 2022.

MESSAGE DES ÉVÊQUES DE CENTRAFRIQUE
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27 juin 2022 1 27 /06 /juin /2022 16:08
“L’économie française est exsangue, faible et désorientée”, comment rebondir ?
“L’économie française est exsangue, faible et désorientée”, comment rebondir ?

Lu pour vous

 

Tribune libre

“L’économie française est exsangue, faible et désorientée”, comment rebondir ?

https://www.capital.fr/ Par Georges Nurdin Publié le  25/06/2022 à 17h30

Sur le front de l’économie, “ce nouveau (?) quinquennat et cette nouvelle législature vont trouver une France exsangue, faible, désorientée”, dénonce notre chroniqueur Georges Nurdin, économiste, consultant international essayiste et écrivain.

“Et maintenant, que vais-je faire ?”, s’interrogeait déjà Gilbert Bécaud. Nul doute que ce moment n’étreigne quelques hauts responsables au sommet de l’Etat. Surtout que les “modèles” n’avaient, là encore, rien vu venir. Probablement les mêmes fournisseurs de conseils que celui des “modèles” Covid et du scénario de la croissance “qui absorbe la dette”. Bref, au plan politique tout est dit, a été dit, ou sera dit. Et, bien entendu son contraire aussi tant la situation de l’Assemblée commence à se rapprocher du tissu sociologique de la France. Ce qui pourtant pourrait paraître assez normal dans une démocratie ordinaire mais parait si inédit sous nos cieux. Au plan économique ce nouveau (?) quinquennat et cette nouvelle législature vont trouver une France exsangue, faible, désorientée.

Exsangue : car les décisions d'enfermement généralisé de la population et du gel subséquent de l’économie nous ont amené la prodigue politique du “quoiqu’ il en coûte” - plus de 400 milliards déversés en vrac - qui a comme de bien entendu, en même temps, creusé les déficits et propulsé la dette à plus de 120% du PIB - obérant ainsi durablement les générations futures. Ceci ajouté au fait de prendre des mesures de rétorsions économiques “dans le but d’effondrer l’économie russe” - avec laquelle ne nous sommes pourtant pas en guerre - a provoqué une inflation record qui va friser le 8% à 10% en année pleine, sans qu’on en voit la fin. Tout ceci arrivant au pays champion déjà du monde de l’imposition, ne laisse aucune marge de manœuvre ou presque. La politique de la terre brûlée.

Faible : le déficit de la balance commerciale est abyssal. Mais plus que son niveau en valeur absolue, c’est la vitesse avec lequel ce déficit s'accroît qui inquiète. Alors qu’elles étaient pratiquement au même niveau (équilibre) en 1995, la balance commerciale allemande se situe en excédent à hauteur de 180 milliards d’euros fin 2021, alors que celle la France affiche un déficit record de 110 milliards. Ce qui veut dire que chaque année un accumulons un retard de près de 300 milliards par rapport à nos voisins à qui nos responsables politiques aiment pourtant tant à se comparer. Allant même jusqu’à parler de “couple” (bien entendu sous le régime de la séparation de bien, l’Europe n’est pas une structure fédérale. Heureusement). Et cet écart va se creusant chaque année.

Ca, c'est pour le présent. Pour le futur proche, le niveau de l’innovation nous renseigne. Hormis le fait que la moyenne d’âge des sociétés cotées au CAC 40 est de... 105 ans comparée aux fait que Google (Alphabet), Facebook ( Meta), Amazon, Tesla etc.. qui n’existaient même pas il y a seulement une quinzaine d’années représentent désormais la majeure partie de la capitalisation américaine, le nombre de brevets déposés nous intéresse. Lorsque la Chine dépose en 2021, 69.540 brevets, les USA 59.570, le Japon 50.260, la Corée 20.670, l’Allemagne 17.322, la France n’en dépose que 7.280. Les brevets annoncent la capacité d’innovation, qui elle-même est un excellent précurseur du dynamisme industriel et technologique et partant de la future création de richesse et d’emplois qualifiés.

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