APA-Abidjan (Côte d'Ivoire) 2016-02-24 21:09:01 L’impunité est le ventre mou des institutions africaines, a déclaré, mercredi, à Abidjan Alioune Tine, Directeur régional d’Amnesty International, estimant qu’il y a ‘’peu d’efforts pour poursuivre les auteurs des crimes’’.
M. Tine qui présidait le lancement régional du Rapport annuel 2015/2016 d'Amnesty International sur la situation des droits humains dans le monde, a relevé que ‘' l'impunité reste de mise pour les graves violations des droits humains en Afrique'' où elle a encore ‘'empêché des victimes de connaître la vérité et d'obtenir justice''.
‘'Les efforts du Cameroun, du Nigéria, de la République centrafricaine ont été insuffisants pour s'attaquer à ce problème bien ancré, les auteurs présumés de crimes de droit international étant rarement conduits à rendre des comptes'', a déploré Alioune Tine.
Il a dénoncé les ‘'l'adoption des lois restrictives de liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique'' en Mauritanie, au Burkina Faso, au Tchad, au Togo, au Congo et en Guinée.
‘'Dans ces pays aussi, les forces de sécurité ont utilisé de manière excessive la force contre des manifestants pacifiques, en particulier dans le contexte d'élections et de transitions'', a relevé M. Tine soulignant ‘'les violations des droits des femmes et des filles à l'éducation et aux services de santé sexuelle et reproductive''.
Selon lui, la sous-région Afrique de l'Ouest et du Centre est confrontée à de nombreux défis créés et entretenus par des gouvernements qui placent les intérêts politiques avant la vie des gens et des réfugiés sont plongés dans la souffrance alors que les groupes armés s'en prennent ‘'délibérément'' aux civils et commettent de ‘'graves violations'' des droits humains.
‘'Face à la violence des groupes armés et aux mesures restrictives imposées par les autorités dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la sécurité et les libertés de millions de personne en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale ont été mises en danger durant l'année 2015'', a fait remarquer Alioune Tine.
Au Cameroun, au Niger, au Nigéria et au Tchad, a-t-il cité en exemple, des centaines de civils ont été tués, torturés ou violés lors d'attaques menées par Boko Haram contre la population civile tandis que les forces de sécurité ont incendié des biens, procédé à des arrestations arbitraires et exécuté de manière extrajudiciaire des membres présumés du groupe armé.
Pour M. Tine, les dirigeants africains ont le pouvoir ‘'d'empêcher que toutes ces violations ne s'aggravent davantage et n'échappent alors à tout contrôle''.
Les Etats, a-t-il conclu, doivent cesser leurs attaques contre ‘'nos droits'' car ‘'ils ne sont pas un accessoire mais ils sont indispensables''.
Amnesty International est un mouvement mondial réunissant plus de sept millions de personnes qui agissent pour que les droits fondamentaux de chaque individu soient respectés.
La vision d'Amnesty International est celle d'un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et dans d'autres textes internationaux relatifs aux droits humains.
APA-Abidjan (Côte d'Ivoire) 2016-02-24 15:34:01 La naturalisation de l'ex-Président du Burkina Faso, Blaise Compaoré‘’ne va rien induire’’, a déclaré, mercredi, à Abidjan la ministre Ivoirienne de la Communication, Me Affoussiata Bamba-Lamine, porte-parole adjointe du gouvernement, estimant qu’il ‘’est Ivoirien un point, un trait’’.
La ministre de la communication animait une conférence de presse au terme d'un conseil des ministres présidé par le Chef de l'Etat Alassane Ouattara. Selon la ministre Bamba Lamine, la naturalisation de l'ex-chef de l'Etat burkinabé, Blaise Compaoré, en exil à Abidjan, depuis sa chute en octobre 2014, ‘'ne va rien induire''.
‘' Il est Ivoirien un point et trait comme chacun de nous l'est ici dans cette salle. Je ne pense pas qu'il ait lieu de faire un commentaire outre de constater effectivement qu'il est Ivoirien'' a souligné la porte-parole adjointe du gouvernement, estimant qu'il ‘'ne faut pas préjuger de ce qui pourrait se passer''.
Rappelant que M. Compaoré a été ‘'facilitateur de notre crise'', Mme Bamba-Lamine a rassuré que ‘'c'est une décision souveraine qui ne doit pas faire l'objet de commentaire''.
‘'Attendons de voir ce qui va se passer dans les jours et les mois qui viennent pour ensuite tirer des conclusions. Pour l'instant, il ne faut pas tirer des conclusions hâtives'', a conseillé Me Affoussiata Bamba-Lamine.
Le Chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara a accordé la nationalité ivoirienne à son ancien homologue burkinabè Blaise Compaoré, en exil à Abidjan, après avoir été chassé du pouvoir en octobre 2014. L'annonce a été publiée au journal officiel il y a plus d'un mois. M. Compaoré a fait la demande de la nationalité ivoirienne.
Le décret de naturalisation de M. Compaoré, né le 3 février 1951 à Ouagadougou a été publié dans le journal officiel ivoirien le 18 janvier 2016, mais il date du 17 novembre 2014, soit moins d'un mois après la chute de Blaise Compaoré le 31 octobre 2014 à la suite d'une insurrection populaire.
La naturalisation ivoirienne de Blaise Compaoré tient en haleine les Burkinabé
APA-Ouagadougou (Burkina Faso) 2016-02-24 18:21:06 La naturalisation ivoirienne de l’ancien Chef de l’Etat burkinabé, Blaise Compaoré tient en haleine les Burkinabé, a constaté APA.
Passés les premiers moments de stupeur, le temps est aux chaudes discussions dans la presse, dans les rues et les bureaux
Pour Ismaël Diallo (ancien conseiller de Thomas Sankara et de Blaise Compaoré) et actuellement Coordonnateur du Front de renforcement de la citoyenneté Frc), « c'est une honte pour lui et tous ceux qui lui sont proches ».
Le Parlement de transition avait voté en 2015, la mise en accusation de Blaise Compaoré devant la Haute cour de justice pour « haute trahison » et « attentat à la Constitution »
« C'est sans nul doute pour échapper à la justice de son pays », selon Alidou tapsoa, militant du parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (Mpp) que Compaoré a opté pour la nationalité ivoirienne.
L'ancien président burkinabè, chassé par la rue en octobre 2014 avait trouvé refuge en Côte d'Ivoire.
Blaise Compaoré fait l'objet d'un mandat d'arrêt international pour son implication présumée dans la mort de l'ancien chef d'État Thomas Sankara (1987).
« Dans un souci de réconciliation nationale, le nouveau pouvoir devrait favoriser son retour, pour qu'il participe au processus. Je pense qu'il faut éviter la chasse aux sorcières, comme cela se passe actuellement. Compaoré peut encore rendre service au pays », affirme Karim Ilboudo, militant du Congrès pour la démocratie et le progrès ‘CDP), parti de Blaise Compaoré.
« En tant qu'ancien Chef de l'Etat, il est justiciable. Il doit répondre des faits constitutifs de haute trahison et d'attentat à la Constitution qui lui sont reprochés conformément aux dispositions en vigueur », indique Marcel Traoré, juriste.
Son ex-Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, et tout son dernier gouvernement ont été également mis en accusation pour « coups et blessures volontaires, assassinats et complicités de coup et blessures et d'assassinats ».
Plusieurs ministres de Blaise Compaoré, Arthur Kafando (commerce), Bertin Ouédraogo (Infrastructures) sont en prison, pour des faits qui leur sont reprochés dans leur gestion.
Bangui, 24 janvier 2016 – Le Commissaire de la composante de Police de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), Luis Carrilho, a présenté ce mercredi, le concept de la Police communautaire, dont les activités de sensibilisation à Bangui prennent fin le 1er mars.
D’après le Commissaire Carrilho qui intervenait lors de la conférence de presse hebdomadaire de la presse, ce projet est mené en collaboration avec les forces de sécurité intérieures (FSI) centrafricaines et a pour objectif de rapprocher la police de la population, en impliquant celle-ci dans le dispositif sécuritaire.
La campagne de sensibilisation sur la police communautaire a déjà été menée dans sept arrondissements de Bangui. Quatre grands objectifs sont recherchés à travers la mise en place de la police communautaire à savoir lutter contre l’insécurité, améliorer la qualité de la vie des communautés et résoudre les problèmes liés à la criminalité. In fine, cela doit aussi contribuer à prévenir les perturbations de l’ordre public.
Selon le commissaire de la Police, un Conseil communautaire s’est tenu le 5 janvier 2016 afin de sensibiliser la population à la police communautaire, expliquer le concept et recueillir leurs différents avis à travers des travaux en ateliers. D’autre part, le personnel de police et de gendarmerie a été formé au concept afin de leur permettre de l’appliquer en répondant aux attentes des populations. Il en a été de même avec les élus et les responsables locaux.
Intervenant aussi au cours de cette conférence de presse, le Porte-parole de la Minusca Vladimir Monteiro, a annoncé que les Casques bleus de la République démocratique du Congo déployés dans les préfectures de la Ouaka et du Mbomou, ont effectivement quitté le territoire centrafricain la semaine dernière. Il a ajouté que les congolais sont en train d’être remplacés par des casques bleus de la Mauritanie, dont 250 éléments sont arrivés dimanche dernier. Selon le Porte-parole, quelques 300 soldats mauritaniens arriveront dans les prochains jours, dans le but de renforcer les effectifs. Quelques 200 soldats mauritaniens sont déjà sur place à Bambari tandis que d’autres ont été déployés à Kouango, Ngoua koubo et Mobaye.
Sur le processus de Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) Monteiro a annoncé la tenue à Bria et à Kaga Bandoro, le 20 février dernier, d’activités de sensibilisation sur le processus, en partenariat avec des entités régionales. A Bria, le tout premier forum de métier, organisé par le Centre régional de formation professionnelle et pratique, a servi de cadre à cette activité qui a regroupé 60 anciens combattants dont 20 femmes. A Kaga-Bandoro, la MINUSCA en partenariat avec les autorités locales, a organisé une journée de sensibilisation sur la cohésion sociale et la paix avec les ex-combattants. Il était aussi question du pré-DDR, de l’importance de la réintégration mais ainsi de la confiance qui doit être rétablie au sein des communautés.
Le porte-parole a conclu sur le projet “Jeunes à risques” qui a permis de créer, la semaine écoulée, 704 emplois d’urgence en faveur des jeunes et des personnes vulnérables, pour la réhabilitation d’infrastructures communautaires dans les localités de Boy Rabe (Bangui), Bouar, Kaga Bandoro et Bambari.
Environ 750 ex-combattants composés des Anti-Balaka et des Séléka, de la ville de Kaga-Bandoro bénéficient du programme de pré-DDR. Ils ont déposé les armes en janvier et février 2016 avant d’être recrutés pour mener des activités génératrices de revenu, initiées par la Minusca.
Des campagnes de sensibilisation ont été menées en amont par le sous bureau de la Minusca en janvier dernier. En commun accord avec le programme du DDR, les deux ex-combattants ont accepté les propositions qui consistent à donner du travail après avoir remis des armes détenues illégalement.
Max Nardé, délégué des deux groupes armés a affirmé avoir reçu une somme de 15.000 FCFA pour une semaine d’activité. « Nous avons accepté déposer les armes suite à une entente entre la Minusca et nous. Cette rémunération reçue après une semaine d’activité est un moyen de répondre aux besoins de la famille », a témoigné le délégué.
Il a ajouté la que la durée du projet est fixée à six mois et la moitié des ex-combattants n’a pas encore bénéficié du programme. « Puisqu’il est prévu que tout le monde travaille, avec cette lenteur constatée, le délai serait épuisé et d’autres collaborateurs n’auront rien fait pour bénéficier des 15.000 FCFA », a déploré Max Nardé.
Guy-Elidas Damanguéré, un ex-combattant Séléka a souligné quant à lui que la Minusca a récupéré les armes afin de récompenser les propriétaires par le moyen de l’emploi. « Si le consensus n’est pas respecté, nous allons demander que le sous bureau de la Minusca de Kaga-Bandoro nous restitue les armes récupérées », s’est-il émerveillé, avant de relever que cette initiative est appréciable dans la mesure où 750 ex combattants bénéficient de ce projet.
Le pré-DDR est déjà opérationnel dans plusieurs villes de provinces, notamment Bouar, Bria et maintenant Kaga-Bandoro.
Les travaux PRESU connaissent une avancée significative, selonl’Ambassadeur de France Charles Malinas
L’Ambassadeur de France à Bangui Charles Malinas a fait une descente ce mercredi 24 février sur le site du projet nommé « Programme de Reconstruction Economique et Sociale en Milieu Urbain (PRESU) » pour constater l’évolution des travaux. A cette occasion, le diplomate français à profiter pour échanger avec les acteurs.
Au cours de cette visite, l’ambassadeur français a d’abord visité le pont de canal Ngoubagara, situé dans le 5e arrondissement de Bangui, où il a constaté l’avancée des travaux d’aménagement des routes, de désherbages, de drainages et de curage dans ce secteur. La deuxième phase de cette visite est de constater des activités réalisées au niveau de l’ONG « Les Flamboyants », située dans le toujours dans le 5e arrondissement de Bangui.
Charles Malinas a précisé que le projet dénommé PRESU a été financé par la France et connait une avancée positive.« Je salue sincèrement les travaux réalisés par les ONG, à savoir ACTED, DRC et OXFAM dans le 5e arrondissement de Bangui dont la plus grande partie a été financée par la France », a dit l’ambassadeur de France à Bangui.
Anne Marie Goumba, coordonnatrice de l’ONG« Les Flamboyants », interpelle les ONG nationales à relever le défi. « Si les ONG internationales viennent en appui aux organisations nationales, c’est l’occasion à jamais de saisir cette opportunité. C’est une situation qui appartient à nous les ONG nationales de tout mettre en œuvre pour relever le défi », a-t-elle interpellé.
Félicité Mbokoé, élève à l’ONG « Les Flamboyants » a plaidé le sort des femmes centrafricaines après la crise qui a secoué le pays auprès des partenaires internationaux. « Nous voulons des formations sur les groupements agro-pastoraux, comme faisaient nos compatriotes d’Afrique de l’ouest », a-t-elle soutenu.
L’ONG « Les Flamboyants » est une ONG nationale œuvrant pour prévenir et protéger les femmes et les enfants contre les violences basées sur le genre, d’assurer la prise en charge psychosociale, médicale et juridique des victimes de la violence qui a secoué le pays.
Il s’agit là de la 1ère descente du diplomate français pour constater l’avancée du projet de l’Agence Française de développement.
La machine judiciaire peine à se redémarrer à Paoua, le Procureur présente la situation
Le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Paoua, Narcisse Danboye Ouefio a présenté la situation de son institution après sa prise de fonction dans la localité. Il a souligné la mise en sac de l’appareil judiciaire lors des attaques à répétition des hommes armés dans la région.
RJDH : Narcisse Danboye Ouefio bonjour !
NDO : Bonjour !
RJDH : Vous êtes le Procureur de la république près le Tribunal de Grande Instance de Paoua. Dites-nous quelle est la situation de l’appareil judiciaire à Paoua ?
NDO : D’après les derniers événements, l’appareil judiciaire Paoua était perturbé parce que nos prédécesseurs qui étaient là ont vu le tribunal saccagé, ils sont partis en queue de poissons et la sécurité au niveau de la ville s’est empirée. Quand nous avons pris service, nous sommes efforcés à relever le défi mais jusque-là, il n y a pas de greffier pour que les audiences reprennent. Il n y a pas des agents de sécurité, le palais de la justice est saccagé, la maison d’arrêt détruite si bien que nous faisons de notre mieux pour relever un tout petit peu le niveau de l’appareil en question.
RJDH : Ce qui veut dire que le tribunal de grande instance de Paoua n’a pas repris son niveau initial ?
NDO : Effectivement monsieur le journaliste, dans notre jargon, il nous est dit que les audiences sont sacrées. En principe, si le tribunal tient des audiences régulièrement, c’est ça qui prouve que le tribunal est en vie. Mais depuis que nous avons pris service, notre présence dans la vie s’avère nécessaire parce que le niveau de la criminalité va d’une manière croissante si bien qu’au niveau du parquet, nous nous efforçons à rétablir la sécurité mais le tribunal reste paralyser puisque les dossiers sont là et les procédures sont avec nous et ils ne sont pas jugés.
RJDH : Pour l’instant, des hommes qui détiennent encore des armes et qui font des exactions, comment faites-vous pour que justice soit rendue ?
NDO : Comme vous le savez, jusque-là, nos forces ne se sont pas encore en place si bien que nous sommes appuyés par les forces internationales. Et pour mieux combattre ton ennemi, il faut le connaitre. Ces frères qui sont venus, ont des sérieuses difficultés d’affronter ces bandits qui ne cessent de perturber la ville. Nous notons la présence de beaucoup d’hommes armés dans la ville dont la plus part détiennent illégalement des armes pour faire le banditisme dans les grands axes. Ça fait qu’il y a toujours un climat de psychose dans la ville. Et nous avons pris courage pour appeler ces gens de cesser avec leurs barbaries et de nous laisser faire notre travail et également de laisser la population libre d’aller faire son devoir de citoyen.
RJDH : Mais avec la présence des forces des Nations Unies à Paoua, est ce que le travail n’est pas possible monsieur le procureur ?
NDO : Nos frères nous ont prêté mains fortes dans l’exercice de travail que nous menons présentement. La justice sans les forces n’est rien. C’est grâce à l’intervention de nos frères que la tâche s’allège. Parce que nous arrivons de fois à relâcher certains bandits dans la ville, et nous avons fini à comprendre qu’il y a une récurrence de la criminalité dans la ville. Nous nous sommes dits, il faut passer à une vitesse supérieure dans la mesure ou quand on appréhende ces malfrats, on essaye de monter la procédure régulièrement et on les place sous mandat de dépôt tout en les transférant. Et comme la Minusca a fait de son mieux pour réhabiliter le palais de la justice, nous nous sommes dit que c’est mieux d’attendre ce moment et on va toutefois démarrer avec les audiences et c’est à ce niveau-là que le travail va commencer.
RJDH : Est ce que les fonctionnaires de la justice qui sont affectés à Paoua ont déjà pris leurs services ?
NDO : La hiérarchie a fait pression sur nous dans ce sens, nous devons rejoindre dans l’immédiat nos postes. Et c’est ce que nous avons fait. Mais depuis que nous sommes là, aucun agent de cette institution ne s’est présenté malgré qu’il y ait quelque mouvement affectant certains fonctionnaires à l’intérieur du pays. Au niveau de la maison d’arrêt, les éléments de sécurité qui devraient veiller sur les prisonniers n’ont pas pris service, si bien que nous sommes paralysés d’une manière partielle.
RJDH : Monsieur Narcisse Danboye Ouefio vous êtes le Procureur de la république près le Tribunal de grande instance de Paoua, je vous remercie !
La République centrafricaine (RCA) dévastée par trois ans de violences, a élu ce week-end, dans le calme, son nouveau président. Mathématicien de 58 ans et ex-Premier ministre discret de François Bozizé, Faustin-Archange Touadéra aura pour missions de réinstaurer la paix et la sécurité, et de redresser l’économie.
Samedi 20 février, l’Agence Nationale des Elections (ANE) a déclaré Faustin-Archange Touadéra vainqueur de l’élection présidentielle du 14 février, avec 62,71% des voix, contre 37,29% pour Anicet-Georges Dologuélé. Si ce dernier a commencé par dénoncer des «fraudes massives» au second tour du scrutin, il a reconnu sa défaite dès samedi et promis, «pour la paix», de ne pas déposer de recours devant la Cour constitutionnelle qui doit valider les résultats provisoires. M. Touadéra a d'ailleurs souligné dimanche «le fair-play politique» de son adversaire, en l'assurant de son «amitié». La République Centrafricaine, «secouée depuis trois ans par une crise militaro-politique qui a viré au communautaire et a eu d’innombrables conséquences», note «La Voix de la Centrafrique», a confirmé pendant et après l’élection sa volonté de se réconcilier.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui avait appelé les Centrafricains à assurer la conduite pacifique et crédible de l’élection, a salué le déroulement du scrutin. Le président français François Hollande a «félicité chaleureusement» M.Touadéra, et lui souhaite de «réussir à rassembler le peuple centrafricain pour la réconciliation et le développement.» Il assure que «la France lui apportera tout le soutien nécessaire».
UN PROFIL DISCRET MAIS EFFICACE
Âgé de 58 ans, Faustin-Archange Touadéra est le fils d’un chauffeur et d’une cultivatrice, relate Jeune Afrique. Diplômé d’un doctorat d’État en mathématiques pures, il entame une carrière dans l’enseignement avant de se réorienter dans la politique au moment où Bangui fait face à une grave crise financière. Il sera le dernier chef du gouvernement de l'ex-président François Bozizé –renversé en mars 2013 par la rébellion majoritairement musulmane de la Séléka*. Décrit comme un Premier ministre effacé dans l’ombre d’un président omniprésent, son bilan est néanmoins assez positif.
Ce candidat discret a quelque peu créé la surprise : Dologuélé faisait figure de favori, notamment depuis le ralliement en sa faveur du Kwa na Kwa (KNK), le parti de Bozizé, dont la candidature avait été rejetée par la Cour constitutionnelle. Mais dès le premier tour, Touadéra a réalisé de très bons scores dans les fiefs de l'ex-président dans l'ouest du pays, malgré les directives du bureau du KNK, ce qui a bouleversé les pronostics. A raison. Son investiture est prévue pour la fin mars.
CAP SUR LA SÉCURITÉ ET L'ÉCONOMIE
Le nouveau chef d’Etat aura pour priorités de rétablir la sécurité (notamment en obtenant le désarmement des combattants des diverses rébellions), et de relancer l’économie de ce pays très pauvre de 4,8 millions d'habitants. Pour l’heure, ce dirigeant sans parti consulte ses soutiens. Il doit attendre l’issue des législatives pour former son gouvernement et composer sa majorité, à savoir 71 sièges sur 140. En effet, le premier tour des législatives du 30 décembre a été annulé en raison de «nombreuses irrégularités». Un nouveau premier tour a eu lieu en même temps que la présidentielle le 14 février. La date du second tour n’a pas encore été fixée. Pour l’heure, 43 candidats ont été élus dès le premier tour.
La crise que la RCA tente de surmonter a commencé en décembre 2012, lorsque la Séléka (dissoute en janvier 2014), s'est élevée contre les milices anti-balaka, des insurgés majoritairement chrétiens ou animistes. L’accord de Libreville «sur la résolution de la crise politico-sécuritaire en République centrafricaine», signé en janvier 2013, n’a pas suffi à endiguer la crise sur le moment, conduisant à une intervention de la France dans son an
Centrafrique : cinq choses à savoir sur Faustin-Archange Touadéra
Déclaré vainqueur samedi de l'élection présidentielle en Centrafrique, Faustin-Archange Touadéra a créé la surprise en surclassant son rival Anicet-Georges Dologuélé. Portrait.
1. Un mathématicien à la longue carrière universitaire
Faustin-Archange Touadéra, 59 ans, est issu d’une famille banguissoise, où il est né le 21 avril 1957. Fils d’un chauffeur et d’une cultivatrice, il manifeste très tôt des facilités en mathématiques. Après être passé par les universités de Bangui, d’Abidjan, de Lille et de Yaoundé, il obtient un doctorat d’État en mathématiques pures.
Membre de l’Association nationale des étudiants centrafricains, il entame dès 1987 une carrière d’enseignant à l’université de Bangui comme professeur assistant de mathématiques. Vice-doyen de la faculté des sciences de l’université de 1989 à 1992, il en devient le vice-chancelier en mai 2004 puis le recteur de 2005 à 2008.
2. Un Premier ministre effacé mais efficace
Sous Bozizé, Touadéra arrive à la Primature le 22 janvier 2008 sur la pointe des pieds. Parfait inconnu du monde politique, il est nommé dans un contexte de crise sociale, marquée par des mouvements de grèves dans l’administration et l’enseignement après le débrayage des fonctionnaires lancé au début de l’année. Bangui fait alors face à une grave crise financière et ne parvient pas à payer régulièrement ses 24 000 fonctionnaires.
Décrit comme un Premier ministre effacé dans l’ombre d’un président omniprésent, son bilan est néanmoins assez positif. Les fonctionnaires lui doivent la bancarisation de leurs salaires, après plusieurs années d’arriérés, et ils ne l’ont pas oublié. Sur le plan politique, Touadéra peut s’enorgueillir d’avoir eu à conduire le dialogue inclusif de Bangui fin 2008 – dialogue à l’issue duquel ont été signés plusieurs accords de paix.
Résultat : l’ancien Premier ministre, soutenu par des hommes politiques issus de presque toutes les régions du pays, a réalisé des scores importants sur l’ensemble du territoire.
4. Un président surprise…
Touadéra se prépare depuis l’élection de Catherine Samba-Panza à la tête de la transition en janvier 2014. Il met alors fin à son exil parisien (il avait quitté Bangui quelques mois après la chute de Bozizé en mars 2013) pour peaufiner sa candidature avec un petit groupe de fidèles.
C’est un peu la rançon de la gloire. En négociant des alliances avec autant de candidats, Touadéra doit maintenant satisfaire tous ses soutiens. Parviendra-t-il à s’imposer ? Pourra-t-il composer comme il le souhaite son gouvernement ? De plus, le nouveau président sera largement dépendant de la communauté internationale. C’est elle qui, depuis plus de deux ans, paie les fonctionnaires et assure la sécurité. En Centrafrique, dix mille Casques bleus et environ 900 soldats français sont actuellement déployés.
Le dernier Premier ministre de François Bozizé y est parvenu : il a largement battu Anicet-Georges Dologuélé, le favori du scrutin, avec 62,71% des voix, contre 37,29%. Que va-t-il faire de sa victoire ? Va-t-il remettre ce pays en crise sur les rails du développement ? En tout cas, d’immenses défis se dressent sur sa route !
C’est donc un candidat sans parti, un candidat indépendant, qui a finalement remporté l’élection présidentielle du 14 février dernier en République Centrafricaine. Faustin-Archange Touadéra, mathématicien et ancien recteur de l’université de Bangui de 2005 à 2008, qui devint Premier ministre entre 2008 et 2013, a recueilli près de 63% des voix. Âgé de 59 ans – il les fêtera en avril prochain – Faustin-Archange Touadéra a, après une campagne sans faute, réussi à battre l’un favoris du scrutin, Anicet-Georges Dologuélé, ancien Premier ministre (de 1999 à 2001), et président de l’Union pour le renouveau de la Centrafrique (URCA), le parti politique qu’il a créé il y a trois ans, dans la perspective de l’élection présidentielle qui devait clore la transition.
Et maintenant ?
Même si Touadéra a le triomphe modeste, sa victoire est saluée en Centrafrique et dans plusieurs capitales africaines. Son adversaire du second tour, Anicet-Georges Dologuélé, bien qu’il ait dénoncé des irrégularités, a reconnu sa défaite et affirmé qu’il ne déposerait aucun recours auprès de la Cour constitutionnelle de transition. D’autres candidats, parmi les éliminés du premier tour, ont salué la victoire de Touadéra et l’ont appelé à agir pour le développement de la Centrafrique. Il reste au nouveau chef d’Etat à relever les immenses défis qui se dressent sur son chemin. Si l’enjeu de l’élection était de permettre à la République Centrafricaine de se doter d’institutions fortes, il reste tous les défis liés à la renaissance de ce pays en crise qui compte parmi les plus pauvres du monde, un pays où tout est prioritaire.
Touadéra va devoir s’attaquer assez rapidement à quatre chantiers principaux, à savoir la reconstruction du pays, la réconciliation des Centrafricains après trois années de conflits intercommunautaires, la remise sur pied de l’économie et la mise en place de conditions de sécurité. Il doit aussi – et ce n’est pas le moins important – satisfaire tous ses soutiens du second tour. L’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, l’ancien ministre Karim Meckassoua, l’ancien maire de Bangui, Gombé Ketté, et tous les autres qui ont appelé à voter pour lui attendent plus que des lots de consolation. La Primature, la présidence de l’Assemblée nationale, les portefeuilles ministériels de premier plan, seront sans doute sollicités par les uns et les autres.
L’intérêt général, d’abord !
Pour la Centrafrique et son peuple, il est à souhaiter que les premiers désaccords ne naissent pas de la distribution de ces prestigieuses fonctions. Que seul l’intérêt de la Centrafrique prévale ! Pour l’instant, les Centrafricains attendent le second tour des élections législatives prévues, en principe, le 13 mars prochain. Ainsi la transition menée par Catherine Samba-Panza depuis janvier 2014, à la suite de Michel Djotodia qui l’avait dirigée entre mars 2013 et janvier 2014, prendra fin le 31 mars.
Selon les résultats provisoires de l’ANE, 45 députés ont été déclarés provisoirement élus au 1er tour parmi lesquels 4 femmes.
Provisoirement, 45 députés ont obtenu des suffrages pour leur permettre de passer dès le 1er tour des législatives. Au niveau de Bangui, seulement trois 3 candidats sont élus au 1er tour.
Parmi les élus, on compte quatre (4) députés du parti UNDP de Amine Michel, trois (3) du KNK dont son secrétaire par Intérim Bertin Béa, trois (3) autres du parti Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MPLC) dont son leader Martin Ziguele, trois (3) de l’Union de Renouveau Centrafricain (URCA) du candidat déchu à la présidentielle Anicet Georges Dologuélé, un (1) député élu du parti Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC)…
Plusieurs autres députés appartiennent à des partis politiques et des indépendants dont Faustin Archange Touadera, lui aussi élu président de la République Centrafricaine.
Selon plusieurs observateurs, la majorité parlementaire est loin d’être dégagée au vue de ces résultats provisoires.
140 députés sont attendus pour la future Assemblée Nationale du régime Touadera.
Ces résultats doivent être validés par la Cour Constitutionnelle de Transition (CCT) qui dispose de 15 jours pour ce travail. Le premier tour des législatives du 30 décembre 2015 a été invalidé par la CCT à cause de nombreuses irrégularités.
Des jeunes de Paoua en groupement pour des activités agricoles et maraîchères
Des jeunes de Paoua ont formé un groupement nommé « Boutique d’Intrant Agricole de Paoua » dans le but de relancer les activités agricoles et maraîchères. La boutique créée et contenant des outils agricoles est appuyée par la FAO et le Conseil Danois pour les Réfugiés (DRC) afin de faciliter la culture maraichère à Paoua.
Ces outils mis dans la boutique d’intrant agricole sont constitués d’engrais, des pelles, des arrosoirs, des râteaux, des houes permettant aux agriculteurs et maraîchers en difficultés d’en avoir en moindre coût.
Mélanie Service, gérante de la « Boutique d’Intrant Agricole à Paoua » a précisé que l’idée de cette organisation était d’accompagner des agriculteurs et les maraîchers à produire davantage dans la localité. « Nous travaillons ensemble avec des agriculteurs et des maraîchers dans le but de les aider à relancer les activités agricoles et aussi la culture maraîchère dans la région. Ceci pour produire en abondance des produits vivriers ainsi que les légumes sur le marché », a expliqué Mélanie Service à Paoua.
Elle a ensuite justifié le choix du nom de la boutique « intrant agricole ».« Nous avons intitulé ‘’Boutique d’Intrant Agricole de Paoua’’, c’est pour des activités agricoles et la culture maraîchère, par ce que les habitants de Paoua pratiquent l’agriculture et le jardin et ils n’ont pas assez des outils nécessaires pour la relance de ces activités. C’est dans cet optique que nous nous sommes constitués en groupement afin de rassembler des outils agricoles tels que, les engrais, des pelles, des arrosoirs, des râteaux et des houes pour pouvoir remonter le niveau de la production », a-t-elle avancé.
Cette association a été créée sur l’initiative des jeunes de Paoua et appuyée par la FAO et l’ONG internationale DRC afin de lutter contre le chômage. Après l’avènement des éléments de la Séléka dans la localité, la ‘’Boutique d’intrant Agricole de Paoua’’ connait une baisse dans son revenu.
Le site des déplacés de l’évêché de Kaga-Bandoro en reconstruction après son incendie
Environ 4000 personnes sur le site de l’évêché de la ville de Kaga-Bandoro sont en train de reconstruire leurs huttes qui ont été incendiées par le feu de cuisine. L’inquiétude est que la majorité des cabanes est en paille facile à être consumées par le feu.
Cette reconstruction du site de l’évêché s’effectue avec des bois et des pailles et quatre abris sont en bâche. Le constat révèle plus d’une centaine de ces abris en réhabilitation sont très serrés et les déplacés font la cuisine à proximité de ces huttes.
Jonas Oulsonron, superviseur du site s’inquiète du fait que cette reconstruction n’est pas la réelle solution pour les déplacés. « La plupart des huttes est construite en pailles et en bois, ce qui pourraient être consumés rapidement. Nous pouvons être victimes de nouvel cas d’incendie. Si les cabanes étaient construites en bâche, le problème serait résolu à moitié », déplore-t-il.
Selon le superviseur, il serait important que les abris soient espacés afin d’éviter des nouveaux cas d’incendie sur le site. « Cette reconstruction est effectuée par les déplacés eux-mêmes. Nous leur avons sensibilisé d’espacer leurs abris, malheureusement, cette consigne n’est pas respectée. Le sous bureau du Comité International de la Croix Rouge (CICR) a construit quatre hutte en bâche uniquement pour abriter les personnes du 3ème âge et les handicapés », a expliqué la même source.
Un responsable de la zone 3 a fait savoir quant à lui, que « la nouvelle technique intervenue dans cette reconstruction du site est de créer des ruelles afin d’éviter ces cas d’incendie. Ces rues vont permettre l’espacement des cabanes. Cette méthode est en voies de la réaliser sur le site », a-t-il confirmé, avant de suggérer que l’espoir des déplacés est que la sécurité soit restaurée afin que le processus du retour à domicile soit effectif, a martelé ce responsable du site.
« Des accusations de sorcellerie, de vol, de paresse, entre autres, ont été formulées à nos égards, nous voulons partir d’ici. Que l’Etat restaure son autorité en déployant des forces armées centrafricaines (FACA), les forces de maintien de paix dans la ville de Kaga Bandoro, pour que nous regagnions nos localités respectives », a-t-il ajouté.
Plus de 12000 personnes ont fui les hostilités des groupes armés pour se réfugier à l’évêché en 2013, 2014 et 2015. De nos jours, environ 4000 déplacés sont encore sur le site et ont vu leurs biens partir en fumée en début du mois de février.
En Centrafrique, le vainqueur de la présidentielle, Faustin-Archange Touadéra, qui n'a pas de parti, consulte ses soutiens. Avant son investiture, prévue fin mars, le président élu avec 62% des voix, selon les résultats provisoires, est coincé entre la nécessité d'engager des réformes urgentes et l'obligation d'attendre la fin des législatives pour former son gouvernement et composer sa majorité, à savoir 71 sièges sur 140. Le tout, en tenant compte du soutien d'une vingtaine de partis divers et du ralliement d'une vingtaine de candidats battus au premier tour de la présidentielle. Les grandes manœuvres démarrent discrètement.
« Vu le nombre de candidats indépendants aux législatives, les indépendants pourraient bien être le premier bloc parlementaire », prédit un observateur à Bangui.
« C'est une bonne nouvelle puisque les indépendants ont tendance à se rallier au pouvoir », répond Crépin Mboli-Goumba, président de la Concertation élargie, plateforme de formations politiques qui ont soutenule candidat Touadéra.
Parmi ces soutiens, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) de Martin Ziguélé que certains voient comme le prochain Premier ministre ou président de l'Assemblée.
« C'est trop prématuré », rétorque l'intéressé avant d’ajouter que le processus électoral « n'est pas terminé » et que « jusqu'à maintenant il nous a réservé beaucoup de surprises ».
« Il n'y aura pas d'état de grâce »
De son côté, le Kwa Na Kawa (KNK) - en langue sango, Kwa Na Kwa signifie « le travail rien que le travail » - qui avait soutenu officiellementDologuélé et qui aligne une quarantaine de candidats aux législatives, ne veut pas se situer dans la future opposition.
Lors de la présidentielle, le parti de François Bozizé a vu une partie de ses cadres et nombre de ses militants choisir Touadéra.
« Evitons cette fracture majorité-opposition. La RCA aura besoin d'une mobilisation de toutes ses énergies », déclare aujourd'hui le secrétaire général du KNK, Bertin Béa, qui entend rebondir sur le message du vainqueur en faveur d'une équipe de large consensus.
« Pour l'instant, rien n'est défini », assure-t-on dans l'entourage de Faustin-Archange Touadéra où l'on estime que quelle que soit la composition du gouvernement et de la majorité, il faudra se mettre au travail immédiatement.
« 62% ce n'est pas un chèque en blanc. Il n'y aura pas d'état de grâce », prédit, de son côté, Crépin Mboli-Goumba.
La mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) se renforce davantage. Un groupe de 225 militaires mauritaniens a quitté Nouakchott dimanche pour intégrer ladite mission. Ce déploiement rentre dans le cadre d’un contingent de 750 hommes qui doit être déployé en avril. L’annonce a été faite par les autorités mauritaniennes ce dimanche.
Lors d’une cérémonie officielle à l’aéroport, le ministre de la Défense Mamadou Bathia Diallo s’est exprimé en ces termes: « Un premier groupe de 225 militaires est parti pour Bangui il y a deux semaines. Ils «seront rejoints en avril par 300 autres, pour un total de 750 militaires qui constitueront notre contribution dans ce cadre».
D’après lui, un millier de Casques bleus mauritaniens participent aux missions de l’ONU dans le monde avec un contingent en Côte d’Ivoire, des gendarmes en Centrafrique pour sécuriser les élections, des policiers au Darfour, dans l’ouest du Soudan, et une dizaine d’observateurs militaires au Mali.
Dernier chef du gouvernement de François Bozizé dont le renversement en 2013 par la rébellion de la Séléka a précipité le pays dans un cycle de tueries intercommunautaires, M.Touadéra hérite à 58 ans d'un très lourd passif.
Déclaré élu président de la Centrafrique, Faustin-Archange Touadéra va être immédiatement confronté à l'urgence de redresser un pays en ruine et profondément divisé par trois années de violences intercommunautaires, jugeaient hier à Bangui responsables politiques et économiques. Pour le nouveau président, qui a obtenu 62,71% des suffrages contre 37,29% à son rival Anicet-Georges Dologuélé, selon les résultats officiels publiés samedi, «il reste maintenant le plus dur à faire, la reconstruction du pays dans l'unité, la paix, pour un développement durable», reconnaît un de ses soutiens au second tour, Enoch Dérant Lakoué, lui-aussi ancien Premier ministre.
Dernier chef du gouvernement de l'ex-président François Bozizé dont le renversement en 2013 par la rébellion majoritairement musulmane de la Séléka a précipité le pays dans un cycle de tueries intercommunautaires, M.Touadéra hérite à 58 ans d'un très lourd passif, économique, sécuritaire et social. La Centrafrique, un des pays les plus pauvres de la planète malgré son potentiel agricole et minier, «est restée coupée un moment de ses recettes, du fait de sa mise en coupe réglée par les groupes armés qui se sont érigés en douaniers, cadres des impôts etc», constate M.Lakoué.
Dans ce contexte, les marges de manoeuvre du nouvel élu apparaissent singulièrement limitées. «Il est dans une position d'équilibriste au plan sécuritaire et il doit se livrer à un travail titanesque pour une relance économique», commente Achille Nzotènè, économiste, en rappelant la listes des dossiers brûlants qui attendent M.Touadéra: rétablissement de la sécurité, désarmement des combattants des diverses rébellions, refondation de l'armée, redressement de l'administration. «S'il n'agit pas en bon joueur de Mikado, en tirant les baguettes sûres sans faire tomber les autres (...) le retour à la case départ sera fatal» dans un pays dont l'histoire est jalonnée de coups d'Etat, de rébellions, de mutineries depuis son accession à l'indépendance de la France en 1960, prévient M.Nzoténé.
Et comme ses prédécesseurs, le nouveau président sera largement dépendant de la communauté internationale pour assurer les fins de mois de l'Etat et sa sécurité. 10.000 Casques bleus et environ 900 soldats français sont actuellement déployés en Centrafrique, sous perfusion financière des bailleurs. «Un plan d'urgence est hautement recommandable, sur la base d'une offensive de charme en direction des bailleurs de fonds. Le pays manque cruellement d'argent», recommande d'ailleurs M.Lakoué.
Face à cette montagne de défis, le principal atout de Faustin-Archange Touadéra reste la volonté affichée dans les urnes par les Centrafricains de voir la paix revenir. Tout en dénonçant des «fraudes massives» au second tour, M. Dologuélé a d'ailleurs reconnu sa défaite dès samedi et promis de ne pas déposer de recours devant la Cour constitutionnelle qui doit valider les résultats provisoires.
Et même les électeurs de M. Dologuélé se disent prêts à soutenir une politique de paix du nouveau chef de l'Etat. «Dieu a prévu ce qui est arrivé et on ne peut que se plier à sa bonne volonté. J'ai choisi Dologuélé, mais il n'est pas élu, ce n'est pas un motif de mécontentement, ni d'insurrection. Je vais soutenir mon nouveau président en veillant bien sûr à ce qu'il prenne le bon chemin», témoigne une commerçante de la capitale.
Présidentielle en Centrafrique : la France prête à apporter son soutien à Faustin- Archange Touadéra
Le président français François Hollande a félicité Faustin-Archange Touadéra pour sa victoire à l’élection présidentielle en Centrafrique
Il lui souhaite « de réussir à rassembler le peuple centrafricain pour la réconciliation et le développement ; La France lui apportera tout le soutien nécessaire », indique un communiqué de l’Elysée.
« Ce scrutin qui s'est déroulé dans le calme et la transparence, démontre l'ampleur du chemin parcouru depuis trois ans. Et la France a fait son devoir de solidarité en y contribuant », ajoute le communiqué.
Les résultats du second tour publiés par l’Autorité nationale électorale donne 62,71% des suffrages à Faustin-Archange Touadéra contre 37,29 % pour Anicet-Georges Dologuélé. Des résultats en attente de validation par la Cour constitutionnelle.
Agé de 58 ans, ex-Premier ministre sous François Bozizé (2008-2013), discret et affable, ancien recteur de l’université de Bangui,le nouveau président centrafricain est un mathématicien de formation.
Faustin-Archange Touadéra le vainqueur de la présidentielle en Centrafrique aura beaucoup de difficultés devant lui.
L’ancien Premier ministre était le candidat-surprise du deuxième tour de la présidentielle centrafricaine. Ancien recteur de l'université de Bangui puis député, il a été nommé Premier ministre par François Bozizé, un poste qu’il a occupé de 2008 à 2011.
Il s'est présenté en indépendant après avoir été exclu du KNK, le parti de Bozizé. Il avait annoncé sa volonté de briguer la magistrature suprême, alors que la candidature de son ancien chef n'était pas encore invalidée.
Faustin-Archange Touadéra a rallié les déçus du premier tour et a remporté l'élection après une campagne sans beaucoup de moyens financiers. Il a été proclammé vainqueur avec 63% des voix. Son rival Anicet Georges Dologuélé a reconnu sa défaite. Toutefois, ces résultats devront être confirmés par le Conseil Constitutionnel.
Une course d’obstacles
A 59 ans, ce mathématicien discret, va avoir de nombreux défis à relever. Il devra ramener la sécurité dans le pays, remettre l’administration en marche, engager la réconciliation entre les communautés et reconstruire un pays qui a sombré dans le chaos après trois ans de guerre civile.
Sur les nombreux défis qui attendent le nouveau président élu de la Centrafrique ? Idriss Fall a joint à Bangui Thierry Khondé Balandégué coordinateur du réseau des journalistes pour les droits de l’homme.