Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sommaire

  • : centrafrique-presse
  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
  • Contact

Recherche

Liens

26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 12:25

 

 

 

2 mars 2016, aux éditions Presses Universitaires de France, de mon 1er livre : Fugitif, où cours-tu ?


Il s'agit d'un essai philosophique et littéraire consacré au marronnage, et plus généralement aux résistances créatrices des colonisés. Dans mon prochain livre, j'étendrai ma réflexion à l'Afrique subsaharienne. Comme vous le savez, la question de l'esclavage et des résistances qu'il a pu susciter n'est pas étrangère à la Centrafrique, en témoigne le beau livre d'Etienne GoyémidéLe dernier survivant de la caravane. Bien sûr le contexte est très différent de celui des sociétés de plantations des Amériques. Je vous envoie la maquette du livre ainsi que des extraits. Fugitif, où cours-tu ? ne se réduit pas à un exposé théorique, il s'agit aussi d'un objet littéraire où le travail sur la langue est indissociable du travail conceptuel. 

 

Les dernières élections m'ont redonné espoir en la Centrafrique, j'aimerais beaucoup contribuer à mon échelle à la renaissance de ce beau pays. Je le connais à peine, je n'ai pu y faire que 2 courts séjours mais justement, je suis d'autant plus désireux de m'y impliquer sur le plan de la culture et de l'éducation : faire des ateliers d'écriture, des cours de philosophie, participer à  des projets de création et de mise en valeur de la richesse culturelle centrafricaine (des Aka aux Peuls en passant par les G'baya, Zandé, Yakoma : faire en sorte que toutes ces ethnonymes ne soient plus source de divisions mais d'unité dans la diversité).


Actuellement, je vis à Mayotte où j'enseigne la philosophie dans un lycée. J'y mène régulièrement des actions pédagogiques et culturelles visant à mettre en lumière la culture et l'histoire régionales. Ce travail, j'aimerais pouvoir le faire pour la jeunesse de Centrafrique. 

 

Voici le blog de mon atelier philo. La direction du lycée ne m'a pas autorisée à mettre les textes des élèves en ligne pour éviter des réactions négatives de certains parents à l'Islam rigoriste, mais cela vous donnera une idée de ma démarche :https://atelierphilomassiwa.wordpress.com/

 

Bien que ma famille centrafricaine soit chrétienne, j'ai appris à dépasser certains a priori sur les "musulmans" en vivant à Mayotte et en découvrant les autres îles de l'archipel des Comores où l'Islam traditionnel, modelé en grande partie par le soufisme (courant mystique mettant l'accent sur l'art et l'acceptation des différences) est très tolérant. Bien sûr, comme partout, un Islam fondamentaliste globalisé tente de s'imposer et menace la culture locale. Mais justement, je fais partie de ceux qui lutte par le biais de projets pédagogiques et culturels contre cet Islam intégriste et intolérant. Tout cela pour dire que j'aimerais contribuer à ce que les tensions s’apaisent entre musulmans et chrétiens de Centrafrique. Je sais que cela prendra beaucoup de temps, mais il faut y croire je pense. 

 

Voici le seul article que j'aie écrit sur la Centrafrique, j'aimerais écrire d'autres  textes sur ce pays, des textes qui rendent compte des difficultés mais aussi de toutes les potentialités de ce pays injustement méconnu :

 

http://www.africultures.com/php/?nav=article&no=7250
 

Dans l'attente d'une réponse, cordialement,

 

Dénètem Touam Bona

 

 

 

EXTRAITS :

A lorée dune ligne de fuite 
(...)
 

A Saint-Laurent, le Maroni forme un grand lac allongé dont les eaux brunes ou dorées, suivant l’angle des rayons solaires et la densité des nuages, baignent de grandes étendues de terre ; des îles couvertes d’une végétation touffue. Nous sommes dans l’estuaire du plus grand fleuve de Guyane, les courants et marées y sont puissants, les vents y font frémir les frondaisons ciselées des palmiers. C’est du lieu-dit « La Glacière », tout près du quartier de la Charbonnière, le quartier “ Marron ” de Saint-Laurent, que partent les pirogues-taxis pour rejoindre les villages situés en amont. Le fleuve Maroni tire son nom des populations marronnes qui peuplent ses rives. Toute la vie des Noirs marrons est axée autour du fleuve et de l’écheveau infini que forment les criques à l’intérieur des terres. « Liba »désigne aussi bien le fleuve que le territoire. Les Marrons de Guyane ont un flux, un espace lisse pour territoire, avec des variations d’intensité, des sauts, des ruptures. Boni, Ndjuka, Saramaka, se définissent eux-mêmes comme les « hommes de la forêt », les  « businenge », mais aussi comme les maîtres du fleuve.

 

 L’embarcadère de “ La Glacière ” consiste en une simple plage au sable foncé, humide et lourd ; une plage semée de canettes, de tessons de bouteilles, de sacs plastiques et d’autres rebuts de notre modernité. Chaque matin, entre neuf et onze heures, une demi-douzaine de pirogues y stationnent, échouées à même le sable, prêtes à charger passagers et marchandises. Pour convaincre les voyageurs de choisir leur compagnie et empocher les douze euros de la course Saint-Laurent – Apatou (50 km à vol d’oiseau), chaque piroguier prétend avoir la meilleure embarcation et le moteur le plus puissant. Le choix est difficile, les taxis du Maroni sont tous aussi flamboyants les uns que les autres : leurs flancs et leurs banquettes sont couverts de couleurs vives, les uns sont ornés de Tembe (motifs traditionnels), les autres de symboles ou de personnages Rastafari ou encore de pulpeuses pin-up. Conçues à la fois pour la vitesse et pour le transport du fret dans des eaux peu profondes, ponctuées de rapides, ces pirogues aux lignes parfaitement effilées sont sans doute les plus  beaux esquifs d’Amazonie.

 

 Une fois l’heure du départ venue, le pilote arrache les premiers toussotements à son moteur (en général des 75 Ch.). Alors, légèrement déséquilibrée par l’arrière, la pirogue relève sa proue et s’élance vers l’autre rive du Maroni, vers Albina, la voisine surinamienne de Saint-Laurent. C’est un petit port de fortune où les « botoman » viennent systématiquement s’approvisionner en carburant et en marchandises diverses. De loin, on aperçoit, à la verticale de trois grosses citernes en fer-blanc, le célèbre coquillage de la compagnie Shell. L’embarcadère d’Albina est tout aussi rudimentaire que celui de la Glacière, mais la berge est mieux aménagée et beaucoup plus animée. Sur toute sa longueur et dans les allées qui la jouxtent, on trouve une série de grosses épiceries où l’on vend de tout : des sacs de pomme de terre, de riz, d’oignons, des cartouches de Morello, des packs de Parbo Bier, des boîtes de conserve, des aliments pour bébé, de la quincaillerie, etc. Les publicités sont peintes à même les murs, la plupart d’entre elles représentent des verres, des bouteilles d’alcool et des paquets de cigarettes. Un peu en retrait, des minibus stationnent près d’un kiosque à musique délabré. Les chauffeurs discutent entre eux ou hèlent les clients potentiels, en attendant de reprendre la route, une piste défoncée, en direction de la capitale Paramaribo.

 

 Quand enfin la pirogue quitte Albina et le couple d’Indiens taillé dans la pierre qui en garde silencieusement les berges, il reste encore une heure trente à deux heures de navigation jusqu’à Apatou. Les piroguiers marrons empruntent des routes invisibles, ils longent par moments la rive surinamienne, reviennent ensuite du côté guyanais, s’engagent finalement au milieu du fleuve ; ils ne cessent d’explorer de nouveaux chemins d’eau. Ces louvoiements ne sont jamais fortuits : les eaux du Maroni sont traîtres (surtout à marée basse et durant la saison sèche), les courants sont puissants à certains endroits, et bancs de sable et rochers sont toujours à craindre. Il faut donc suivre des itinéraires bien précis pour profiter le mieux possible des courants et éviter le chavirement, l’ensablement, le fracas contre les rochers immergés. Ce qui explique l’importance du  « takariste », le pilote posté à la proue de l’embarcation d’où il déchiffre, au fur et à mesure, la surface du fleuve afin de déjouer ses caprices. Pour passer les sauts, ce funambule mobilise l’ensemble de son corps sur le fil des eaux : il manœuvre au moyen d’une « pali » (pagaie) ou d’untakari, une longue perche en bois, et signale au botoman, par d’énigmatiques pantomimes, l’itinéraire à suivre dans les passages difficiles. Officiellement le Maroni n’est pas navigable, aucune loi n’y régit la navigation. Y naviguer, c’est donc déjà être hors-la-loi. Quoi de plus normal puisque nous sommes chez les descendants des « revolted negroes »

 

L’art de la fugue

 

Des esclaves fugitifs aux réfugiés…

 

(Extrait)


      Dans le sud des Etats-Unis, à l'époque funeste de l'esclavage, la musique acquit chez les « noirs » une dimension profondément émancipatrice : le temps d'un office religieux, rythmé par les scansions du prêche, par les battements des mains et des pieds, par les transes des uns et des autres, les esclaves échappaient à leur misérable condition –collectivement, ils s'élevaient vers Dieu. Et cette ascension spirituelle prenait forme et s'amplifiait à travers le chant : lenegro spiritual, le gospel, le " go down Moses " des enfants noirs d'Israël. Les esclaves se reconnaissaient en effet dans l'Exode du peuple Juif et dans la figure héroïque de Moïse. Cette « communion » du chant qui faisait vibrer leséglises noires – parfois de simples abris de planches – joua un rôle essentiel dans la genèse de ce qui, un jour, après bien des combats, deviendrait la communauté " African-American ". Véritable échappée spirituelle, le chant des esclaves nègres devenait, en certaines occasions, l'instrument d'évasions bien réelles. En effet, dans les fabriques et moulins à sucre, dans les champs de canne et de coton, à l'insu des planteurs et des commandeurs, des itinéraires de fuite circulaient d'un esclave à l'autre sous la forme de chants codés : les " songslines " ou itinéraires chantés. La ligne de chant du songsline était le prélude d'une ligne de fuite dont les subtiles ramifications couvraient un vaste territoire, depuis le delta tropical du Mississipi jusqu'aux froides rives du lac Ontario, à la frontière du Canada. Cette voie d'évasion, abolitionnistes, esclaves et affranchis l'appelaient affectueusement l'" Underground railroad ", la " voie ferrée souterrainne ". Bien sûr, il ne s'agissait pas d'un véritable chemin de fer mais d'un réseau d'évasion : une organisation secrète de passeurs et de maisons de confiance destinée à relayer la course des esclaves évadés vers le Nord. De 1830 à 1860, fuyant le Sud esclavagiste, plus de 30 000 " noirs " empruntèrent le " train de la liberté " pour rejoindre le nord de l'Union et le Canada. Ce gigantesque marronnage avait débuté dès 1780, mais il ne prit le nom et la forme singulière de l'" underground railway " que vers 1830, au moment où le développement du rail s'accélérait. A la fin de la guerre de sécession, en 1865, en l'espace de 80 ans, plus de 100 000 " noirs " auront fui les plantations du deep southen transitant par les différents réseaux d'évasion que connut l'histoire nord-américaine.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
25 février 2016 4 25 /02 /février /2016 13:23

 

 

Par RFI  24-02-2016 Modifié le 24-02-2016 à 14:00

 

Greenpeace tire la sonnette d’alarme face aux menaces de déforestation accélérée en Afrique. Dans un rapport publié ce mardi 23 février, l’ONG de protection de l’environnement, s’intéresse aux plantations d’hévéas et de palmiers à huile exploitées par un groupe luxembourgeois, la Société financière des caoutchoucs (Socfin) présente dans huit pays africains et qui refuse de prendre des engagements de protection des forêts. Greenpeace interpelle par ailleurs l’homme d’affaires français Vincent Bolloré, très actif en Afrique.

 

De plus en plus d’investisseurs, de planteurs et de courtiers de palmiers à huile et d’hévéas s’intéressent beaucoup à l’Afrique et particulièrement au bassin du Congo. Le rapport que Greenpeace vient de sortir pointe une entreprise : la holding luxembourgeoise Socfin.

 

« Le groupe Bolloré est actionnaire à hauteur de 38,75 % exactement de la Socfin, explique Cécile Leuba, chargée de campagne forêt chez Greenpeace France. C’est pour cela qu’aujourd’hui, on s’adresse directement à Vincent Bolloré pour lui demander de s’engager contre la déforestation et de faire pression sur cette entreprise, la Socfin, pour qu’elle aussi puisse s’engager contre la déforestation. »

 

Les discussions n'avancent plus, selon Greenpeace. L'ONG est en contact avec la Socfin depuis plus d’un an et avec le groupe Bolloré depuis près de six mois. En République démocratique du Congo par exemple, la Socfin aurait une concession de 29 066 hectares dont 6 090 plantés. Environ 20 000 hectares de forêts denses sont donc potentiellement menacés. « Jusqu’à présent, la Socfin refuse de publier une politique zéro déforestation qui réponde aux standards les plus élevés », regrette Cécile Leuba.

 

De son côté, Vincent Bolloré botte en touche et dit n'être qu'un facilitateur du dialogue entre la Socfin et la société civile.

Déforestation en Afrique: Greenpeace interpelle Vincent Bolloré
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
25 février 2016 4 25 /02 /février /2016 12:32
RCA : le président Faustin Touadéra investi le 30 mars

 

 

APA-Bangui (Centrafrique) -2016-02-25 10:54:32 - Le président élu de la Centrafrique, Faustin Archange Touadéra, sera installé dans ses nouvelles fonctions le 30 mars prochain, a-t-on appris, auprès du comité chargé du pilotage de cette cérémonie qui s’est réuni jeudi sous la présidence de Catherine Samba-Panza.

 

Ce comité dirigé par la ministre d'Etat en charge du Développement rural, Marie Noelle Koyara, tiendra sous peu une autre réunion pour décider du lieu de l'événement, de la logistique et de la liste des invités.


Selon certaines sources proches de ce comité d'organisation, le Président Français François Hollande a annoncé sa présence à  la cérémonie d'investiture ainsi que le Président sud-africain, Jacob Zuma, et plusieurs autres personnalités telles que le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon.


Pour sa première sortie internationale, le nouveau chef de l'Etat centrafricain s'est rendu, mardi et mercredi, à  Malabo en Guinée Equatoriale et à  Ndjamena au Tchad.
 

http://www.apanews.net/news/fr/article.php?id=846747#sthash.xNV6LeDO.dpuf

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
25 février 2016 4 25 /02 /février /2016 12:07
Lu pour vous : La guerre secrète de la France en Libye

 

 

LE MONDE | 24.02.2016 à 06h51 • Mis à jour le 24.02.2016 à 14h25 |Par Nathalie Guibert

 

Des frappes ponctuelles très ciblées, préparées par des actions discrètes, voire secrètes : en Libye, telle est la ligne de conduite de la France face à la menace de l’organisation Etat islamique (EI). Un haut responsable de la défense française indique au Monde : « La dernière chose à faire serait d’intervenir en Libye. Il faut éviter tout engagement militaire ouvert, il faut agir discrètement. »

 

Dans ce pays où la France scrute depuis des mois la menace de l’EI, l’objectif n’est pas de gagner une guerre mais de frapper l’encadrement du groupe terroriste, dans l’idée de freiner sa montée en puissance. Une action menée de concert par Washington, Londres et Paris, comme l’a de nouveau illustré le raid américain du 19 février contre un cadre tunisien de l’EI à Sabratha.

 

La ligne fixée par le président François Hollande repose, pour l’heure, sur des actions militaires non officielles. Elles s’appuient sur des forces spéciales – leur présence, dont Le Monde a eu connaissance, a été repérée dans l’est de la Libye depuis mi-février par des blogueurs spécialisés. Ce n’est pas tout.

 

Plusieurs sources ont indiqué au Monde que la lutte contre les terroristes pouvait couvrir des opérations clandestines, menées par le service action de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Les premières engagent la France car leurs soldats, même très discrets, agissent sous l’uniforme. Les secondes sont aussi assurées par des militaires mais restent invisibles.

 

Forces spéciales et clandestines sont considérées dans la doctrine militaire comme des « précurseurs», des outils classiques en l’absence de cadre disponible pour une guerre ouverte. Ces moyens, dits « d’ouverture de théâtre», ne préjugent toutefois pas d’une future opération en bonne et due forme.

 

Une intervention internationale, dont le projet est agité depuis des mois, bute en tout premier lieu sur le rejet des autorités libyennes : elles tolèrent des actions ciblées mais refusent une coalition étrangère sur leur sol. Les principaux acteurs occidentaux qui pourraient constituer une telle force – France, Etats-Unis, et Italie – n’ont que très peu d’appétit après l’aventure de 2011 qui a conduit à la mort de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et semé le chaos dans la région, surtout en l’absence d’un mandat de l’ONU.

 

En exerçant une pression nouvelle sur l’EI, l’on risque, en outre, de déplacer le problème vers la fragile Tunisie ou de rapprocher encore la menace du sud de l’Europe. Avec son implantation libyenne, « pour la première fois, l’EI dispose d’une côte », souligne l’état-major de la marine française, qui dévoile : « Nous nous préparons sur des scénarios durs en mer. »

 

Clandestinité renforcée

 

Le 19 février à Sabratha, le terroriste tunisien Noureddine Chouchane a été tué parmi une cinquantaine d’autres personnes par l’US Air Force, une mort non confirmée par la Tunisie. « Nous avons décidé de frapper après avoir déterminé que Chouchane et les autres combattants [dans ce camp]préparaient des attaques extérieures contre des intérêts américains et occidentaux dans la région », a justifié un porte-parole du département américain de la défense.

 

Ces raids d’éliminations ciblées sont l’objet d’une coopération étroite entre les services américains, britanniques et français. Ainsi, c’est la troisième fois, depuis juin 2015, que des F15 américains sont partis de la base britannique de Lakenheath pour frapper les groupes djihadistes dans ce pays.

 

Considéré comme le plus haut responsable de l’EI en Libye, l’Irakien Abou Nabil avait, lui, été tué à Derna, en novembre 2015, par un bombardement similaire. Selon les informations du Monde, cette frappe a été initiée par Paris : « L’élimination d’Abou Nabil s’est faite grâce à un renseignement français », assure une source proche.

 

Avant lui, en juin 2015, près d’Ajdabiya, c’est le chef du groupe Al-Mourabitoune – affilié à Al-Qaida au Maghreb islamique, Mokhtar Belmokhtar, qui avait été visé par les F15 américains – mais sa mort, démentie par les groupes djihadistes, n’a jamais été confirmée par le Pentagone.

 

LES RAIDS D’ÉLIMINATIONS CIBLÉES SONT L’OBJET D’UNE COOPÉRATION ÉTROITE ENTRE LES SERVICES AMÉRICAINS, BRITANNIQUES ET FRANÇAIS

 

Les observateurs extérieurs ne doutent pas que le service action de la DGSE soit très mobilisé, en Libye comme en Syrie. La situation a radicalement évolué par rapport à 2014, quand trois sénateurs proposaient dans un rapport de verser les unités militaires du service clandestin de la DGSE (un groupe aérien et deux centres d’entraînement) dans la corbeille du Commandement des opérations spéciales (COS) des armées.

 

Leur suggestion, illustrant alors d’âpres bagarres de périmètre, n’a pas débouché. « Nos conclusions de 2014 ne sont plus pertinentes, le contexte a changé », confirme un des coauteurs, Jacques Gautier (Les Républicains). Dans les années 2010-2012, le service était moins sollicité, mais aujourd’hui, la nécessité de renforts devient d’actualité pour la DGSE comme pour le COS. »

 

Du point de vue de l’usage des moyens clandestins, une différence d’approche démarque ainsi l’actuel chef de l’Etat de son prédécesseur : selon les spécialistes, Nicolas Sarkozy défendait les opérations ouvertes, convaincu que « tout finit par se savoir ». Aujourd’hui, la DGSE est engagée dans un renforcement de la clandestinité. Les effectifs et la formation du service action ont été étoffés. Il compte un millier d’agents.

 

« C’est un instrument de souveraineté dans les mains du président, qui augmente sa marge de manœuvre, argumente un expert du secteur. Dans un monde de plus en plus transparent, il faut que l’Etat puisse faire des choses qui ne se sachent pas, non revendiquées. » La France agissant dans des coalitions, il y aurait aussi des circonstances où elle a besoin d’agir à titre purement national sans que ses partenaires l’apprennent.

 

Les orientations du combat militaire contre l’EI s’inscrivent dans le cadre d’une réforme plus large de la DGSE. Son patron, le diplomate Bernard Bajolet, 67 ans en mai, que François Hollande a prolongé à son poste jusqu’en 2017 au-delà de la limite d’âge, espère mettre en œuvre un « plan stratégique» à l’horizon 2025.

 

La réforme comprend une forte augmentation des effectifs (850 recrutements d’ici à 2019 pour atteindre 7 000 agents), des partenariats avec les Européens, un renforcement du renseignement humain pour suivre l’explosion du renseignement technique acquis par les services secrets ces dernières années.

 

« Préparer l’avenir»

 

Face à l’EI, tous les moyens sont employés, et la France est également présente dans le ciel libyen avec des outils conventionnels sur lesquels le ministère de la défense ne communique pas. Engagées depuis la mi-novembre 2015 par des avions de chasse et de reconnaissance, les opérations d’ISR (intelligence, surveillance, reconnaissance) continuent. Des sources militaires évoquent la nécessité de « préparer l’avenir » pour d’éventuelles actions plus larges, même si cet horizon reste peu clair.

 

Pour l’heure, il s’agit de garantir au président la politique du hit and run (« frappe et fuis ») : disposer d’un renseignement complet à jour, afin de pouvoir frapper dès que se présente l’opportunité de « neutraliser» un cadre connu de l’EI ou de casser un projet d’attentat menaçant la France.

 

Parmi les 3 000 à 5 000 combattants de l’EI en Libye, le nombre des Français est estimé à « une poignée», certains faisant partie des quelques dizaines de cadres envoyés d’Irak par Abou Bakr Al-Baghdadi, le chef de l’EI, pour structurer ses forces en Libye. Mais l’on compterait aussi un nombre indéterminé de binationaux parmi les Tunisiens déjà enrôlés en Libye.

 

Nathalie Guibert 

 

Correspondante défense

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
25 février 2016 4 25 /02 /février /2016 11:46

 

ENQUÊTE

 

Par Thomas Hofnung  Le Monde.fr Le 24.02.2016 à 11h23 • Mis à jour le 24.02.2016 à 13h03


Trois anciens ministres de Jacques Chirac ont agi délibérément pour soustraire à la justice des mercenaires biélorusses soupçonnés d’être responsables de la mort de neuf soldats français et d’un humanitaire américain, en novembre 2004, dans le bombardement d’un camp de l’armée française à Bouaké, en Côte d’Ivoire. C’est à cette conclusion qu’est parvenue la juge d’instruction, Sabine Kheris, chargée de l’enquête depuis 2012.

 

Dans une ordonnance rendue le 2 février, dont des extraits ont été cités le 23 février par Le Canard enchaîné et le site Médiapart, la magistrate demande le renvoi devant la Cour de justice de la République (CJR) de Dominique de Villepin (à l’époque ministre de l’intérieur), de Michèle Alliot-Marie (défense) et de Michel Barnier (affaires étrangères), tous trois accusés d’avoir entravé l’action de la justice française. Ces hauts responsables politiques risquent jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.

 

 « Il est apparu tout au long du dossier que tout avait été orchestré afin qu’il ne soit pas possible d’arrêter, d’interroger ou de juger les auteurs biélorusses du bombardement », résume la juge dans cette ordonnance que Le Monde Afrique a pu consulter en intégralité. Elle rappelle que les pilotes avaient été dûment « repérés, filmés, identifiés, surveillés… » avant le raid meurtrier par les services de renseignement français, qui n’ignoraient rien de leurs agissements.

 

En novembre 2004, après plus de deux ans de crise, le régime de Laurent Gbagbo avait décidé de passer à l’offensive contre les rebelles qui contrôlaient la moitié nord du pays, recrutant des équipages biélorusses pour mener des raids sur les positions ennemies. Déployée en tant que force d’interposition et chargée par l’Organisation des Nations unies de faire respecter le cessez-le-feu, l’armée française reçut l’ordre de Paris de ne pas bouger.

 

Des milliers de Français évacués du pays

 

Mais ce 6 novembre 2004, ce sont les Français qui sont visés à Bouaké, vers 13 h 30, par l’un des deux Soukhoï SU-25 pilotés par des mercenaires biélorusses assistés de copilotes ivoiriens. Convaincu du caractère délibéré de ce bombardement Paris riposte aussitôt en détruisant l’ensemble de la flotte militaire de l’armée de Laurent Gbagbo. Fous de rage, les partisans du président ivoirien s’attaquent en représailles aux ressortissants français à Abidjan, pendant que militaires français et ivoiriens s’affrontent les armes à la main. Au total, plusieurs milliers de Français sont évacués en catastrophe du pays.

 

Riposte militaire immédiate, mais inertie judiciaire totale. Curieusement, alors que le président Chirac rendit un hommage solennel aux soldats français tués dans la cour d’honneur des Invalides, en présence des plus hauts responsables de l’Etat, les autorités firent tout ce qui était en leur pouvoir pour ne pas avoir à traduire en justice les principaux suspects dans cette affaire. Pourquoi ?

 

Si la quasi-guerre à laquelle se livrèrent le camp Gbagbo et les militaires français durant plusieurs jours peut être invoquée pour expliquer la fuite au milieu du chaos des pilotes et techniciens biélorusses – une quinzaine de personnes au total –, cet argument ne tient plus dès lors que les autorités du Togo interceptent à la frontière de leur pays huit Biélorusses voyageant dans un minibus en provenance de Côte d’Ivoire, via le Ghana, dix jours après le bombardement de Bouaké. Convaincus que cet aréopage est impliqué d’une manière ou d’une autre dans les événements sanglants de Côte d’Ivoire, les Togolais photocopient les pièces d’identité des suspects et les communiquent aux autorités françaises, par le truchement des représentants des services de coopération policière (intérieur) et la DGSE (défense) présents à Lomé.

 

« Une concertation à un haut niveau de l’Etat »

 

Mais quelques heures plus tard, à la grande stupéfaction des autorités togolaises, la réponse de Paris tombe : « La décision de ne rien faire concernant les pilotes arrêtés au Togo a été prise à l’identique par le ministère de l’intérieur, le ministère de la défense et le ministère des affaires étrangères », note aujourd’hui la juge Kheris, qui ajoute : « Ce qui permet de penser à l’existence d’une concertation à un haut niveau de l’Etat et non au fait que des services subalternes ou techniques aient géré la situation. » Les mercenaires sont finalement relâchés, et s’évanouissent aussitôt dans la nature. Malgré des mandats d’arrêt finalement délivrés quelques mois plus tard par la justice française, ils courent toujours.

 

Auditionnés durant l’instruction ouverte au début de 2005 à Paris pour « assassinats et tentative d’assassinats », Dominique de Villepin a plaidé l’ignorance, tandis que Michèle Alliot-Marie se défaussait sur ses conseillers. L’ex-ministre de l’intérieur, pourtant très au fait des affaires ivoiriennes depuis son passage au Quai d’Orsay (2002-2004), affirme alors ne pas avoir été prévenu par ses services, qui auraient jugé l’affaire togolaise mineure. Son ex-collègue de la défense explique, quant à elle, avoir été dissuadée par son cabinet de saisir la justice en l’absence de « base légale ». Entendu dans le cadre de l’instruction, l’un de ses anciens conseillers juridiques, David Sénat, a assuré depuis n’avoir même pas été consulté à ce sujet.


Visiblement excédée par ces lignes de défense peu crédibles, la juge Kheris rappelle dans son ordonnance du 2 février que « Mme Alliot-Marie est docteur en droit et titulaire du certificat d’aptitude à la profession d’avocat » et que « M. Villepin est avocat, licencié en droit et énarque ». « Il était possible de dénoncer les faits en urgence au procureur de la République ou de l’aviser de la présence de ces pilotes au Togo, ajoute la magistrate. Un magistrat instructeur aurait été saisi en urgence et aurait délivré des mandats d’arrêt internationaux qui auraient permis d’appréhender en toute légalité ces pilotes. »

 

Et de conclure son ordonnance en ces termes lapidaires : « Les plus hautes autorités du ministère de l’intérieur, de la défense et des affaires étrangères avaient été prévenues de l’implication de certains des Biélorusses arrêtés au Togo dans l’assassinat de militaires français » et « en donnant l’ordre de ne rien faire, en ne prévenant pas le procureur de la République, elles savaient que ces pilotes seraient remis en liberté et échapperaient à la justice. »

 

Pourquoi ? Si la volonté délibérée de ne pas faire justice est désormais établie, le mystère reste entier sur les raisons qui ont motivé une décision qui hante les familles des victimes. Me Jean Balan, l’avocat de plusieurs de ces familles, évoque une « manipulation franco-française » qui aurait mal tourné. Selon lui, l’équipage ivoiro-biélorusse du Soukhoï, manipulé par Paris, devait bombarder un bâtiment vide du camp français à Bouaké, fournissant ainsi le prétexte tant attendu par la France pour châtier le président Gbagbo et en finir avec une crise qui n’avait que trop durer. Un scénario qui, pour l’heure, reste à étayer dans le dossier d’instruction.

 

Autre hypothèse plausible : Paris a voulu éviter un procès qui aurait mis en lumière les turpitudes de sa gestion de la crise dans son ex-colonie. Enlisée en Côte d’Ivoire, vilipendée par toutes les parties au conflit, la France a sciemment laissé le président Gbagbo violer le cessez-le-feu dont elle était pourtant la garante, aux côtés d’une force de l’ONU sur place. Une inertie en forme de pari : soit l’offensive de Gbagbo était couronnée de succès, et le sort des rebelles en était jeté ; soit le président ivoirien perdait la partie et probablement le pouvoir à Abidjan, au profit par exemple d’un haut responsable militaire ivoirien très proche de la France.

 

Sous les yeux de leurs camarades

 

En outre, un éventuel procès des mercenaires biélorusses à Paris aurait révélé au grand jour le rôle trouble d’un marchand d’armes français alors installé au Togo, Robert Montoya. C’est cet ancien gendarme de l’Elysée (sous François Mitterrand) qui, via le Togo, a acheminé en Côte d’Ivoire les avions et équipages des Soukhoï depuis la Biélorussie. Les services français pouvaient-ils ignorer ses agissements ? Difficile à avaler.

 

En définitive, les plus hautes autorités de l’Etat français ont peut-être voulu s’épargner cette cruelle vérité : neuf soldats français ont été tués et 38 autres blessés (dont certains très grièvement), sous les yeux de leurs camarades restés l’arme au pied, par un avion fourni par un intermédiaire français, avec l’assentiment tacite de Paris. Mais plus de onze ans après les faits, la justice française entend bien demander des comptes aux plus hauts responsables politiques aux commandes à l’époque.

 

Thomas Hofnung


http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/02/24/cote-d-ivoire-comment-la-france-a-laisse-fuir-les-pilotes-du-bombardement-de-bouake_4870768_3212.html#UtWXtb3HXYTFDWh5.99

 

 

REVUE DE PRESSE AFRIQUE

 

A la Une: va-t-on connaître la vérité sur le bombardement de Bouaké ?

 

Par Frédéric Couteau  RFI  jeudi 25 février 2016

 

C’était le 6 novembre 2004, rappelle le site d’information Koaci.com, « deux avions Soukhoï de l’armée de l’air ivoirienne avaient pris pour cible le lycée Descartes de Bouaké où les troupes françaises de l'opération Licorne avaient installé leur base. Neuf soldats français avaient été tués. En représailles, l’armée française avait détruit toute la flotte ivoirienne stationnée à Yamoussoukro. Et en guise de protestation, les ivoiriens étaient descendus dans les rues s’attaquant aux biens des français. »

 

Onze ans après donc, la juge française Sabine Khéris, qui enquête sur ce fameux bombardement de Bouaké, a demandé hier le renvoi devant la Cour de justice de la République de trois anciens ministres de Jacques Chirac, soupçonnés d’entrave à l’enquête : Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie et Michel Barnier. « Ils sont soupçonnés, pointeKoaci.com, d’avoir sciemment laissé fuir les pilotes des Soukhoï, des mercenaires biélorusses. » Il pourrait s’agir, toujours selon le site, « d’une manipulation de militaires français par des agents de la DGSE, articulés par des politiciens de premier plan de l’époque, donc, en vue de planifier une action pour affaiblir le régime d’alors de Laurent Gbagbo voire le renverser au profit, déjà, d’Alassane Ouattara. »

 

Foultitude de questions…

 

Ce qui est pour le moins « suspect », relève Aujourd’hui au Burkina, c’est la « bienveillance » des autorités françaises de l’époque envers des mercenaires qui venaient de bombarder une base française. Des mercenaires arrêtés quelques jours plus tard au Togo, puis relâchés sur ordre de Paris. Et Aujourd’hui de s’interroger : « ces pilotes biélorusses auraient-ils exécuté des ordres venant des autorités françaises ? Ces exécutants ont-ils commis une méprise, en bombardant par ignorance ce camp ? Ou comme l’avancent certains, l’ont-ils fait en visant une réunion des chefs rebelles ? On le constate, pointe le quotidien burkinabé, il y a une foultitude de questions sur ce bombardement énigmatique. C’est justement après enquête, que la justice française veut que les trois ex-ministres soient entendus par la Cour de justice de la République pour éclairer sa lanterne, l’opinion française, et les familles des victimes. »

 

L’Observateur Paalga s’interroge également… « Pourquoi la France a-t-elle organisé la disparition des biélorusses dans la taïga de l’ex-république soviétique et pour quelles raisons ? La réponse semble évidente, estime le quotidien burkinabé : elle a quelque chose à cacher. Et l’hypothèse la plus plausible est qu’elle a dû retourner les mercenaires de Gbagbo. C’est-à-dire que par pur cynisme, le trio chiraquien aurait fait bombarder leurs propres compatriotes pour mieux charger 'l’enfant terrible de Mama' de tous les péchés pendables. »

 

Du coup, poursuit L’Observateur Paalga, « si l’attaque contre le camp français de Bouaké procède donc d’une répugnante orchestration, qui nous dit que les autres crimes dont on accable Laurent Gbagbo ne relèvent pas non plus de sombres machinations ? Nous voulons parler ici des répressions contre les manifestants pro-Ouattara devant la RTI, des femmes à Abobo et bien d’autres atrocités qui pèsent aujourd’hui contre 'l’impertinent Gbagbo'. Le tribunal de l’Histoire nous situera. »

 

Paris impliqué…

 

Le site d’information Ledjely.com affiche également son étonnement et sa consternation… «Aussi ahurissant et invraisemblable que cela soit, soupire le site guinéen, il est de plus en plus admis que la France n’est pas totalement étrangère à la mort de ses soldats lors du bombardement de la base de Bouaké (…). Pour l’heure, on ne sait pas quel rôle les autorités françaises y ont joué, mais il est désormais certain qu’elles y étaient impliquées au plus haut sommet. Sur ce point au moins, Laurent Gbagbo dit vrai. Le complot a été mis en évidence par l’attitude peu ordinaire des responsables français dans les jours et semaines qui ont suivi le bombardement. »

 

Alors, « indépendamment de la thèse qui l’emportera, conclut Ledjely.com,cette affaire révèle et conforte le visage hideux que peut avoir la Françafrique. Car il s’agit bien de cela. Pris dans des calculs géostratégiques mêlant intérêts nationaux et cupidité humaine, des responsables français, trahissant la promesse d’aider la Côte d’Ivoire à retrouver la paix et foulant aux pieds le sacro-saint principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un pays indépendant, se sont emmêlé les pinceaux. Ce qui s’est soldé par la mort tragique de neufs de leurs compatriotes. »

Lu pour vous : Bouaké : pourquoi la juge veut renvoyer Alliot-Marie, Villepin et Barnier devant la Cour de justice
Lu pour vous : Bouaké : pourquoi la juge veut renvoyer Alliot-Marie, Villepin et Barnier devant la Cour de justice
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
25 février 2016 4 25 /02 /février /2016 00:22

 

  

https://lavoixdelacentrafrique.wordpress.com  24 février 2016 par La Voix de Centrafrique 

 

Aussitôt déclaré vainqueur provisoire de la présidentielle, le futur N°1 a effectué un déplacement dans la sous-région.

 

 22 février, le nouveau Président de Centrafrique, F.A Touadera a été reçu en audience par le Chef de l’Etat de la Guinée Equatoriale, Son Excellence E. Obiang Nguema Mbasogo, Président en exercice de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), rapporteguineaecutorialpress.com. Le journal souligne que les deux hommes ont passé en revue les problèmes qui minent le Centrafrique. En compagnie de son Cabinet et de son Gouvernement, l’équato-guinéen a offert un diner d’honneur à son hôte centrafricain et sa délégation dans la salle des cérémonies du Palais du peuple.

 

        Après Malabo, le futur Chef d’Etat centrafricain était dans la matinée du 24 février 2016 dans la capitale tchadienne. Il a été l’hôte du Président Idriss Deby Itno, nous dit Pierre Pinto.

 

        L’Agence Nationale des Elections a déclaré provisoirement, Faustin Archange Touadera, Président de la République Centrafricaine. Une victoire reconnue par son concurrent A.G Dologuele. Après la validation des résultats dans les prochains jours par la Cour Constitutionnelle, le N°1 Centrafricain sera investi et aura la lourde charge de relever les défis de l’insécurité, de la pauvreté et de l’autorité de l’Etat. Tâches difficiles, mais pas impossibles.

 

F.V Agou

Lu pour vous : CENTRAFRIQUE : PREMIÈRE TOURNÉE DE F.A TOUADERA
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
25 février 2016 4 25 /02 /février /2016 00:07
Lu pour vous : Centrafrique : la Françafrique continue

 

 

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/  24 février 2016

 

Le second tour des élections présidentielles en République centrafricaine a porté au pouvoir Faustin-Archange Touadéra. Alors que les bandes armées continuent à terroriser la population à chaque coin de rue, François Hollande tenait absolument à ce que le scrutin ait lieu, afin de pouvoir déclarer que l’intervention militaire française se soldait par un succès.

 

Voilà maintenant le pays doté des attributs de ce que les représentants des grandes puissances appellent la démocratie : des élections, un président, et bientôt un gouvernement et un Parlement.

 

Faustin-Archange Touadéra n’est pas un nouveau venu. Il fut le dernier Premier ministre du dictateur François Bozizé, de 2008 à 2013, juste avant que celui-ci soit renversé par la rébellion Séléka. À ce titre, il fut complice du détournement des maigres richesses de la Centrafrique au profit de l’ex-dictateur, de sa famille et de son clan. Diamants, droits de douane, et jusqu’au programme d’aide de l’ONU, tout finissait dans les poches de Bozizé et de certains ministres du gouvernement dirigé par Touadéra.

 

L’adversaire de Touadéra pour la présidence n’avait pas des références plus reluisantes. Anicet-Georges Dologuélé avait été lui aussi Premier ministre dans le passé, avant de prendre la tête de la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC). À ce titre, il avait lui-aussi participé au pillage de la Centrafrique pour le compte des pays impérialistes, au premier rang desquels la France. On pourrait en dire autant des principaux candidats du premier tour, avec lesquels la France entretient des liens étroits.

 

Touadéra prétend pouvoir sortir le pays du chaos et mettre en œuvre un programme de désarmement, démobilisation et réinsertion des bandes armées. Mais de tels programmes, la Centrafrique en a connu, sans autre résultats que la reprise d’une rébellion quelques années plus tard. L’intégration de groupes armés rebelles dans l’armée régulière et les postes accordés à leurs chefs, que prévoient ces programmes, ont toujours fini par buter sur le fait que, dans un pays où l’État n’existe pas, ou plutôt se résume à la mangeoire d’un clan, il est toujours plus lucratif d’aller piller les richesses à la source, qu’il s’agisse de mines de diamants ou de tributs extorqués à la population.

 

Aujourd’hui, le gouvernement français a en grande partie sous-traité la présence militaire en Centrafrique aux 12 000 hommes de la Minusca, les troupes africaines agissant sous mandat de l’ONU. Il reste 900 soldats français, un chiffre que Hollande voudrait ramener à 300. Les uns comme les autres se comportent comme une bande armée parmi d’autres, comme le prouvent les accusations d’abus sexuels visant des soldats aussi bien français qu’africains

 

La comédie électorale qui vient d’avoir lieu, et tout le décorum prétendument démocratique qui l’entoure, ne changera rien au chaos qui règne en Centrafrique. Il est le fruit du pillage des richesses du pays par l’impérialisme français, pendant la période coloniale et après l’indépendance. Le fruit aussi de ses multiples interventions militaires pour soutenir des dictateurs prédateurs. Et quand Hollande promet à Touadéra « tout le soutien nécessaire », c’est de la continuation de cette politique qu’il parle.

 

D. M.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
24 février 2016 3 24 /02 /février /2016 23:31

 

RÉCIT

 

Par Jean-Louis Le Touzet Libération  23 février 2016 à 10:02

 

Les manifestations de protestation se succèdent après le viol d'une jeune fille de 17 ans dont les auteurs seraient des enfants de généraux. L'affaire devient politique, le pouvoir d'Idriss Déby est contesté.

 

Ce qui n’était qu’un fait divers odieux est-il en train de fendiller le pouvoir autoritaire d’Idriss Déby, depuis vingt-six ans à la tête du Tchad et qui briguera, courant avril, un cinquième mandat ?

 

En tout cas, un mouvement de contestation enfle partout dans le pays. Celui-ci a débuté le 15 février, lorsque plusieurs centaines de jeunes ont manifesté à N’Djamena après le viol en réunion de Zouhoura, une lycéenne de 17 ans, commis le 13 février. Les cinq violeurs présumés, dont trois enfants de généraux, qui avaient posté sur les réseaux sociaux des photos de la jeune fille nue et en larmes, ont été depuis arrêtés mais l'affaire a mis les jeunes Tchadiens dans une rage terrible contre le pouvoir. Quatre complices présumés, dont un fils du ministre des Affaires étrangères, ont également été arrêtés.

 

La semaine dernière, un des protestataires, Abbachou Hassan Ousmane, 17 ans, a été tué par balle par la police pendant la dispersion. Lundi, ce sont les lycéens de Faya Largeau, dans l’extrême nord, qui ont manifesté : un d’eux a été tué par balle et cinq blessés par des militaires qui les ont dispersés, selon une source hospitalière.

 

«Mécontentement contre l’acte abject»

 

Le mouvement de contestation des lycéens s’est propagé dans d’autres villes, notamment à Moundou, capitale économique et deuxième ville du pays. Dix-sept lycéens ont été arrêtés pour avoir manifesté vendredi à Massaguet. Ces derniers étaient toujours détenus lundi, selon la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH), qui se montre «préoccupée par l’arrestation gratuite et arbitraire de 17 élèves ayant manifesté leur mécontentement contre l’acte abject posé par les rejetons des hauts responsables du pouvoir et l’assassinat du jeune Abbachou».

 

Face à cette vague de protestation, le régime sécuritaire et parano de Deby Itno a coupé l’accès à Facebook. A l’approche de la présidentielle du 10 avril, la société civile a aussitôt embrayé pour demander le départ du chef de l’Etat, en lançant vendredi la plateforme «Ça suffit». Lundi soir, le ministère de la Sécurité a pris un arrêté interdisant une manifestation de l’opposition politique dans N’Djamena, prévue en matinée ce mardi. Saleh Kebzabo, 68 ans, qui sera candidat à la présidentielle, a expliqué ce matin à Libération «Il y a plus de forces de l’ordre que de manifestants. Je ne peux pas sortir de chez moi tellement il y a de policiers… Le pouvoir a mis des moyens considérables pour interdire… une marche pacifique.» Il rappelle que ce fait divers «est l’expression de l’impunité totale qui prévaut dans ce pays».

 

Pour la coordinatrice France-Tchad-Centrafrique à Amnesty International, Delphine Lecoutre, «la société civile, en particulier les femmes et les jeunes, se sont emparés de l’affaire Zouhoura pour la transformer en revendication politique». Pour elle, «cela s’inscrit dans un contexte pré-électoral avec de fortes tensions sociales. Le viol est au Tchad une arme pour anéantir les femmes. Les femmes tchadiennes réclament leur droit au respect et à la dignité. Elles se sont [emparées], avec les jeunes, de l’affaire Zahoura pour faire entendre leur voix par tous les moyens et pour exprimer les revendications du reste de la société».

 

Amnesty France s’est lancé dans une campagne «dans le cadre des processus électoraux en Afrique en 2016-2017», afin de dénoncer les atteintes à la liberté de rassemblement. L’ONG se montre inquiète d’une compression des libertés d’expression au Tchad alors que les forces de sécurité ont battu et maltraité des manifestants pacifiques placés en détention. Côté Quai d’Orsay, rien de nouveau, sinon ce «silence assourdissant» de la France, selon l’expression des défenseurs de droits humains.

 

Jean-Louis Le Touzet

 

Lu pour vous :Tchad : quand un viol devient une affaire d'Etat
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
24 février 2016 3 24 /02 /février /2016 23:23

 

 

 

https://lavoixdelacentrafrique.wordpress.com  24 février 2016

 

Les résultats du premier tour des élections législatives en Centrafrique sont enfin connus. La grande leçon de ce scrutin réside dans l’effritement des partis traditionnels en faveur de candidats sans étiquette.

 

Mais dans cette scène politique centrafricaine encore mouvante, certains tirent plus que d’autres leur épingle du jeu. Et pour le nouveau pouvoir, l’enjeu est de taille : l’obtention d’une majorité confortable pour Faustin-Archange Touadéra, le président fraîchement élu, afin de lui permettre de mener à bien sa politique. L’Autorité nationale des élections (ANE) a rendus publics, mardi 23 février, les résultats provisoires du premier tour des législatives centrafricaines. Sur les 140 circonscriptions, 46 ont vu leur député élu dès le premier tour. Mais d’ores et déjà un certain nombre de tendances fondamentales se dessinent qui pourraient façonner la vie politique centrafricaine dans les prochaines années.

 

Le MLPC en tête des partis traditionnels

 

A l’occasion de ce premier tour des législatives, le MLPC tire son épingle du jeu. De l’ensemble des partis traditionnels, il est celui qui compte le plus d’élus dès le premier tour, 5 au total. Au-delà du MLPC, dont l’apport a été non négligeable dans la nette victoire de Faustin-Archange Touadéra lors du second tour de l’élection présidentielle, la CRPS, le parti de Nicolas Tiangaye, l’ex-Premier ministre de la Transition, allié au MLPC, pourra elle aussi compter sur plusieurs députés à l’issue de ces législatives.

 

Dologuélé à la peine

 

Révélation de ce premier tour : Michel Amine et son parti fraichement créé, l’UNDP, qui parviennent à obtenir 4 députés. Viennent ensuite le KNK, l’ancien parti de François Bozizé, et l’URCA, le parti d’Anicet George Dologuélé, qui comptent chacun trois députés. Le finaliste malheureux de l’élection présidentielle se trouve toutefois dans une situation délicate dans sa circonscription de Bocaranga 1. Il est en effet contraint à un deuxième tour périlleux par un candidat MLPC. Seules quelques dizaines de voix séparent jusqu’à présent les deux hommes.

 

Du côté du RDC de Désiré Kolingba, arrivé troisième lors du premier tour de l’élection présidentielle, c’est aussi la douche froide. Le choix opéré en faveur de Dologuélé lors du second tour de la présidentielle n’a été que partiellement suivi par la base et la contestation gronde chez certains cadres du parti.

 

Selon certains observateurs de la vie politique banguissoise, on pourrait assister prochainement à une scission de ce parti. Idem du côté du KNK. Bertin Béa, son secrétaire général, a certes été élu dès le premier tour. Mais l’essentiel de la base du parti a porté son choix sur Touadéra lors de la présidentielle.

 

Montée en puissance des candidats indépendants

 

La grande leçon du scrutin demeure finalement le recul relatif des partis traditionnels au bénéfice de candidats indépendants. En effet, la plupart de ceux qui ont été élus dès le premier tour sont sans étiquette. « On assiste à une redistribution des cartes dans le jeu politique centrafricain avec une injection de sang neuf », note Antonin, un étudiant qui réside au quartier Combattant à Bangui.

 

Pour constituer sa majorité, le nouveau président centrafricain aura donc besoin non seulement de ses soutiens les plus solides au sein des partis traditionnels, à l’instar de Martin Ziguélé et de Jean-Serge Bokassa (arrivés respectivement 4ème et 5ème de l’élection présidentielle), mais également de l’appui d’une majorité de candidats indépendants. Réponse le 27 mars, date évoquée pour la tenue du second tour des législatives en République centrafricaine.

Lu pour vous : CENTRAFRIQUE : TOUADÉRA À LA RECHERCHE D’UNE MAJORITÉ
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
24 février 2016 3 24 /02 /février /2016 23:08

 

 

http://lexpressioncentrafrique.over-blog.com/  LEXPRESSIONCENTRAFRIQUE 24 Février 2016, 17:10pm

 

Après sa brillante victoire au premier tour des élections législatives dans la circonscription de Bocaranga 3, une interview accordée dans la soirée du lundi 22 février dernier en sa résidence située derrière le Complexe sportif vingt-mille places au Journal Adrénaline Info a permis au président exécutif du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), sieur Martin Ziguélé de se féliciter par rapport au soutien apporté à la candidature du Pr Faustin Archange Touadera, de remercier les électeurs et de se fixer un regard objectif et constructif face aux multiples défis qui attendront le future gouvernement légitime. Pour mémoire et afin que nul n’en ignore, le contenu de l’interview en dit plus.

 

D’entrée de jeu M. le Président, toutes nos félicitations. Parce que, vous venez d’être élu député de Bocaranga dès le 1er tour. Alors, quelle est votre réaction?

 

Martin Ziguélé (MZ):Je vous remercie. C’est vrai que je viens d’être élu député de Bocaranga3 sous la bannière du MLPC. Je voudrais remercier toute la population qui m’a fait confiance. Je voudrais aussi féliciter les trois autres camarades du MLPC qui ont été élus députés au premier tour, encourager aussi tous les camarades qui vont aller au second tour.

 

Monsieur le Président, beaucoup des Centrafricains disent aujourd’hui que le président Martin Ziguélé a fait un bon choix. Parce que, vous avez soutenu le président élu Faustin Archange Touadera. Est-ce que c’est facile de prendre cette décision dès le départ?

 

MZ: Oui, la tâche qui attend le nouveau président que je féliciter sa brillante élection avec un large score est immense. Mais ce n’est pas la tâche du nouveau président seulement. C’est la tâche de l’ensemble des Centrafricains. Parce que, il faut que l’ensemble de la population centrafricaine qui s’est levée spontanément dans sa grande majorité pour lui accorder sa confiance dans la même disposition d’esprit pour s’attaquer aux problèmes qui minent notre pays, par le travail bien fait, par l’unité, par la paix et la sécurité. Le choix du MLPC de soutenir le candidat à l’époque Faustin Archange Touadera n’est pas un choix du hasard. Nous voulu démontrer que les Centrafricains qui dans un passé récent n’avaient pas toujours la même opinion sur l’affaire de notre pays, lorsque la nécessité de survie du pays, la nécessité d’avancer un pays, nous savons taire nos divergences en nous unissons pour qu’ensemble, aller battre campagne, expliquer aux populations que, voilà la voie à suivre pour l’avenir de notre pays. Et nous l’avons fait en tant que Parti politique et en toute responsabilité, en toute lucidité.

 

Monsieur le Président, Faustin Archange Touadera est élu Président de la République. Mais il y’a une équation qui est encore difficile à résoudre, c’est d’avoir une majorité au niveau de l’Assemblée nationale. Le MLPC fait partie de ces alliés, comment vous allez faire pour avoir une majorité au niveau de l’Assemblée nationale pour que votre programme politique soit exécuté?

 

MZ: Je pense que l’objectif de tout gouvernement, c’est d’avoir une majorité à la l’Assemblée nationale pour une stabilité qui permet de travailler dans la durée. Il est tout à fait que des alliés politiques puissent s’entendre sur les voies et moyens qu’ils peuvent mettre ensemble pour construire cette majorité. Vous savez que le deuxième tour de l’élection présidentielle correspond au premier tour des élections législatives. Donc, cela veut dire que c’est le premier tour de ces élections législatives qui sont passées, et maintenant nous sommes en train de préparer après la proclamation des résultats avant-hier de législative, nous sommes en train maintenant de compter nos forces pour voir dans quelle mesure nous allons nous organiser pour attaquer le second tour. C’est à l’issue du second tour que la configuration de l’Assemblée nationale sera connue, des forces politiques seront connues, de la majorité qui pourra éventuellement se dégager et des constructions politiques qui peuvent en découler. Il est très tôt de pour statuer dans un sens ou dans l’autre aujourd’hui.

 

Mais il y’a des leaders politiques qui ont suivi Faustin Archange Touadera, et qui n’ont pas présenté des candidats aux élections législatives

 

MZ: Je ne me permettrais pas de commenter la démarche politique des uns et des autres. Je pense qu’ils ont de bonne raison de ne l’avoir pas fait. Mais il ne me revient pas de les juger ou de les apprécier, encore moins de dire ce que chacun doit faire ou peut faire.Je pense que nous sortons d’une très longue crise, certains compatriotes se sont concentrés sur l’élection présidentielle, et puis d’autres ont fait les deux. D’autres sont allés vers les législatives, mais chacun est allé là où il pense être indispensable pour le pays.

 

Si le MLPC a déjà des députés dès le premier tour pour la future Assemblée nationale en plus d’une vingtaine qui aura au second tour des élections législatives. Est-ce que le peuple centrafricain peut compter sur vous pour la présidence de cette nouvelle institution?

 

MZ: Il ne faut jamais mettre les charrues avant les bœufs. La démarche politique normale, c’est qu’il faut aller aux élections, gagner les élections législatives, construire une majorité avant de prétendre à qui que ce soit dont je ne me permettrais pas une fois de plus de spéculer.Nous sommes entre les deux tours des législatives, allons aux élections législatives avec l’ensemble de nos alliés, essayer de demander au peuple centrafricain de nous donner cette majorité, et c’est sur la base de cette majorité qu’on pourra unir les lignes de forces du futur. Et on ne peut pas aujourd’hui dire que telle personne sera à cet endroit, ou telle personne souhaite ceci. Cela reste un vœu qui n’a pas de fondement.

 

Mais si on continue à prolonger le délai de l’embargo d’armement en défaveur de la Centrafrique, ne pensez-vous pas qu’on évoluera vers une troisième transition si la Centrafrique ne dispose pas ses propres armées?

 

MZ:Non, je pense qu’il ne faut pas mélanger les concepts. Nous avons un chef d’Etat qui est déjà élu, la transition politique aura fin le mois de mars, le chef de l’Etat prêtera serment avant, et cela veut dire en droit constitutionnel qu’il y’aura une nouvelle République. Donc, on ne peut pas parler d’une transition dans une République. Je pense que les choses sont claires, les dispositions relatives aux résolutionsdes Nations unies sont des dispositions qui ont été prises pour aider notre pays dans le nouveau gouvernement élu, prendra en charge toute la question de la sécurité et de la défense de notre pays, et trouvera le moment venu. Je pense qu’il y’a un terrain d’entente avec les Nations unies, puis dans les positions qui sont appelées à évoluer. Je pense qu’il ne faut pas mélanger les deux choses.

 

M. le Président, je voudrais à ce qu’on revienne un peu sur la gestion de l’A.N.E. On a attrapé M. Julius Ngouadebaba la main dans le sac avec M. Dologuélé. Que vous inspire ce comportement de ce monsieur?

 

MZ: Je voudrais d’abord dire qu’au premier tour des élections, nous avons tous constaté que l’A.N.E n’a pas marché de manière convaincante. Je suis de ceux qui disent qu’en plus des causes objectives de leur fonctionnement défectueux, il devrait y avoir une intervention humaine dans le processus. J’étais sur le terrain à Bocaranga quand le deuxième tour des élections s’était passé. Et j’ai constaté comme beaucoup de personnes une amélioration des prestations de l’A.N.E. Ce que vous évoquez relève d’un comportement humain. Et s’il s’avère parce que nous sommes en matière de droit, que les compatriotes ont volontairement voulu violer le processus et que les preuves existent, je pense que cela relève de la justice. Cela ne relève pas de l’opinion d’un individu.

 

Mais par rapport à ce comportement, je pense que l’histoire vous donne raison dans la mesure où vous avez demandé l’annulation de ce premier tour d’élections

 

MZ: Oui, j’ai demandé l’annulation du premier tour des élections comme d’autres candidats aussi, comme quatre autres candidats aux élections au premier tour. Parce que, vous avez vu dans quel état les choses se sont passées, et nous avons tous été abasourdis par beaucoup de choses, beaucoup d’irrégularités. Et cela relève des faits, cela ne relève pas de procès d’intention. Mais la Cour constitutionnelle a estimé que tout ce que nous avions dit n’était pas fondé. Il fallait confirmer les résultats de l’élection présidentielle. Nous sommes arrivés finalement au 2ème tour et aujourd’hui les choses se sont améliorées. Je pense que ce qui importe, c’est que des leçons soient tirées de cette démarche, et que l’A.N.E demain inspire plus confiance aux Centrafricains. Il faut qu’elle restructurée, qu’il y’ait des compétences constitutionnelles. Nous avons des élections dans ce pays depuis 35 ans, et il y’a des Centrafricains qui savent comment elles se passent. Il faut- tirer partie de leur expérience. Il faut former des jeunes, des cadres, des personnels pour que l’exercice électoral ne soit pas toujours l’occasion de déchirement entre les Centrafricains.

 

M. le Président, depuis que vous êtes de retour après la brillante victoire de Faustin Archange Touadera. Est-ce que vous avez déjà téléphoné pour le féliciter?

 

MZ:Mais il est naturel en tant qu’allié. J’ai suivi avec beaucoup de plaisir les résultats des élections et naturellement, en tant qu’allié, en tant que soutien, dès que les résultats définitifs sont tombés, j’ai appelé le président élu de notre pays pour lui présenter toutes mes félicitations, et l’assuré de mon soutien face au chantier de reconstruction de la Centrafrique.

 

M. le Président, je vous remercie.

 

MZ: C’est à moi de vous remercier.

 

L'expression de Centrafrique

 

Une vision politique pour la refondation de la Centrafrique par Martin Ziguélé
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com