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28 février 2016 7 28 /02 /février /2016 00:03
Archives Foccart: la France et le coup d’Etat de Bokassa
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Archives Foccart: la France et le coup d’Etat de Bokassa
Archives Foccart: la France et le coup d’Etat de Bokassa
Archives Foccart: la France et le coup d’Etat de Bokassa

 

 

 

Par Laurent Correau RFI  26-02-2016 Modifié le 26-02-2016 à 21:46

 

Il y a cinquante ans, un nouveau pouvoir s’installait en Centrafrique : celui de Jean-Bedel Bokassa, le colonel putschiste qui venait de renverser David Dacko lors du coup d’Etat de la Saint-Sylvestre. Cinquante ans plus tard, de nombreux points d’interrogation persistent sur l’attitude de la France avant, pendant et après ce coup d’Etat. Les archives de Jacques Foccart, conseiller du général De Gaulle pour les Affaires africaines, fournissent quelques réponses. RFI a pu consulter aux archives nationales des documents devenus disponibles depuis le 1er janvier dernier. Certains sont des inédits.

 

1er janvier 1966. Bangui émerge à peine de la soirée de réveillon. Une voix s’échappe de postes de radio grésillant. « Centrafricains, Centrafricaines, depuis ce matin à 3h20, votre armée a pris le pouvoir de l’Etat. » Cette voix, c’est celle de Jean-Bedel Bokassa, le chef d’état-major de l’armée centrafricaine. Devenu le nouvel homme fort de Bangui. « Le gouvernement Dacko est démissionnaire. L’heure de la justice a sonné. La bourgeoisie de la classe privilégiée est abolie. Une ère nouvelle d’égalité entre tous est instaurée. Tous les accords avec les pays étrangers seront respectés. »

 

Les événements se sont précipités dans la soirée du 31 et dans la nuit. Bokassa, à la tête d’une colonne motorisée de quelque 300 hommes et trois auto-mitrailleuses Ferret s’est emparé du bâtiment des postes et télécommunications et de la radio-diffusion. Puis il a bloqué les accès à la présidence. D’autres militaires sont entrés dans les villas où résident les principaux responsables du régime et ont procédé à des arrestations. Le chef de la gendarmerie, le commandant Izamo a été brutalement arrêté par les putschistes. David Dacko, le président, a été capturé et a dû signer, sous la dictée du capitaine Alexandre Banza, une lettre par laquelle il a remis ses pouvoirs à Bokassa. Des camions et des fûts ont été dressés sur la piste de l’aéroport pour empêcher toute intervention française depuis Fort-Lamy, au Tchad. La piste a été occupée par des soldats.

 

Un barrage a également été dressé en ville, un Français a été tué en essayant de le forcer. En se rendant à l’hôpital en pleine nuit, pour obtenir des informations à son sujet, le colonel Mehay, l’attaché militaire de l’ambassade de France à Bangui, croise Bokassa qui lui raconte le coup. Les informations qu’il collecte sont transmises à Paris. Elles figurent dans un télégramme diplomatique dont Jacques Foccart, conseiller Afrique du général de Gaulle obtient copie. « Le colonel Bokassa s’est jeté avec effusion dans les bras du colonel Mehay, dit le document, et lui a confirmé qu’il venait de prendre le pouvoir, seule solution, selon lui, pour remettre de l’ordre dans l’Etat. Interrogé sur le sort réservé au président Dacko, il a déclaré que celui-ci s’était rendu à lui, sans résistance, au palais et lui avait signé un document lui remettant tous ses pouvoirs. » Bokassa assure qu’il ne sera fait aucun mal au président Dacko. Que celui-ci a été conduit au camp de Roux -à son domicile personnel- et qu’il le prend sous sa protection. Pour bien marquer ses bonnes intentions vis-à-vis de la France, l’officier putschiste se propose « de donner 48 heures à l’ambassade de la Chine populaire pour quitter le RCA ».

 

Pourquoi Bokassa s’est-il emparé du pouvoir en cette nuit de la Saint-Sylvestre ? Le colonel donne très vite sa version des faits. « Etant donné la cherté de vie, déclare-t-il au micro d’un journaliste, étant donné la faible situation financière du budget centrafricain, les peuples (sic) à l’unanimité ont manifesté leur mécontentement. Et le chef d’état-major, le colonel Jean-Bedel Bokassa, a été sollicité par plusieurs centaines de milliers de ces peuples afin de prendre la direction des affaires du pays. » Cette version d’un renversement du pouvoir voulu par le peuple, face à un Etat corrompu, n’est qu’une mise en scène politique. Elle comporte pourtant une part de vérité. Le pouvoir centrafricain a été conduit à sa propre implosion.

 

Un rapprochement secret avec Pékin

 

En 1964, les finances de l’Etat centrafricain sont au plus mal. Le président Dacko annonce à chaque ministre un plafond de dépenses indépassable.

 

Pour tenter de renflouer les caisses, les autorités de Bangui ont négocié, dans le plus grand secret, un rapprochement avec Pékin. Le 29 septembre 1964, à l’occasion de la signature d’accords de coopération sino-centrafricains, le vice-ministre chinois du Commerce extérieur Lu Nsu Chang annonce l’établissement prochain de relations diplomatiques. Un communiqué commun sur l’établissement de relations diplomatiques entre les deux pays sera publié incessamment. Les autorités françaises tombent des nues. Le télégramme diplomatique qui est envoyé par l’ambassade de Bangui dès le 29 rend compte de cette surprise. « Cette évolution dans l’attitude de la RCA avait été soigneusement tenue secrète, dit le texte, et rien n’avait filtré dans l’entourage des conseillers du président. Celui-ci paraissait n’avoir pas fait son siège dans cette affaire ces tout derniers jours encore, et semble ne s’être décidé que très tardivement sous la pression de ses habiles partenaires qui ont dû faire miroiter à ses yeux les avantages d’une importante assistance financière. » C’est en tout cas un Dacko lyrique qui s’exprime lors de la cérémonie. Selon lui, les accords sino-centrafricains sont la preuve que les deux pays sont sortis de l’époque des dominations étrangères, pour affirmer leur souveraineté nationale et internationale.

 

Le 12 octobre 1964, le journal Le Monde note qu’en République centrafricaine, les diplomates chinois « ont obtenu des résultats dont la portée psychologique sera considérable dans toute l’Afrique noire d’expression française. En promettant une aide économique à long terme, dont certains estiment un peu hâtivement sans doute qu’elle pourrait relayer celle de la France, ils ont obtenu une reconnaissance que rien ne leur permettait jusque-là d’espérer ». Dacko, en effet, était considéré comme « l’un des leaders francophones les plus engagés dans le groupe dit "réformiste", fondamentalement hostile au communisme ».

 

Le président centrafricain a agi en toute discrétion. Il tiendra pourtant à expliquer son geste aux autorités françaises, lors d’un entretien avec un officier français qui a lieu ce même 12 octobre. RFI a pu consulter le compte-rendu de cette discussion. David Dacko explique qu’« en reconnaissant le gouvernement de Pékin, il avait donné satisfaction aux aspirations des éléments jeunes de son entourage (Jenca)[Jeunesse Nationale Centrafricaine, le mouvement de jeunes du MESAN, Ndlr], et permis à son pays d’apparaître moins "dépendant". » L’officier qui rencontre Dacko « a retiré de son entretien le sentiment que les nouveaux développements de la politique centrafricaine ne semblaient pas réduire l’attachement de ce pays à la France ni laisser présager quelque désaffection. »

 

Pas de rejet de la France, mais une volonté de diversifier les relations diplomatiques de la Centrafrique. Pour tenter d’émanciper son pays sans renoncer à l’aide des grandes puissances, Dacko joue à l’équilibriste. En juin 1965, le président centrafricain réaffirme sa position de neutralité devant la presse française : « Les puissances étrangères voudraient que nos faibles pays se mettent directement dans leur sillage politique, ce qui n’est pas possible, car l’Afrique doit être avant tout africaine… et la République centrafricaine veut, au centre de l’Afrique, faire exception. Le fait de tendre la main aux différents peuples du monde ne veut pas dire qu’on écarte immédiatement tout ce qu’on a eu comme amis politiques ou bien comme assistants politiques par le passé. Ce que nous voulons en République centrafricaine, c’est faire un Etat neutre. Neutre pour toutes les puissances du monde. C’est cette expérience qui me hante. »

 

Les relations de Bangui avec la Chine deviennent bientôt un levier de pression diplomatique vis-à-vis de la France. « Depuis 1964, explique Jean-Pierre Bat, le conservateur du fonds Foccart, le pré carré a connu un cycle de coups d’Etat et Dacko en vient à son tour à redouter d’être la cible d’un complot. A cette fin, il aimerait compter sur la protection française qui lui semble encore trop tiède à cette date. Il redoute des infiltrations extérieures par les frontières ou une subversion intérieure. Et il le dit lui-même, il souhaiterait pouvoir appeler la France au secours et avoir comme garantie que la France interviendrait sur le champ en cas de besoin. Faute de cette garantie, il ne cache pas à l’ambassade de France qu’il ira chercher d’autres contre-assurances en regardant notamment vers le Congo-Brazzaville… et qu’il usera –bien qu’il n’en ait guère envie- des bons offices chinois. »

 

Le poids de l’aile progressiste du MESAN

 

Le chantage chinois de Dacko a-t-il contribué à le décrédibiliser auprès des responsables français ? Le fonds Foccart ne le dit pas. Il dessine simplement une France en manque de certitude sur le président centrafricain. En raison notamment des luttes de tendance au sein du parti au pouvoir, le MESAN, et de l’influence de la tendance progressiste qu’il est tenté d’écouter. Une situation sur laquelle l’ambassade de France à Bangui revient, dans un rapport consacré à l’état du Mouvement pour l’Evolution Sociale de l’Afrique Noire. Une copie de ce rapport est conservée dans le fonds Foccart.

 

On y découvre l’image d’une structure divisée… Et qui compte en son sein un groupe de jeunes intellectuels progressistes, « l’aile dynamique et agressive du parti ». Le plus virulent d’entre eux est François Pehoua, le directeur des contributions directes et des assurances. Dans ce groupe, selon le rapport, « certains prêtent une oreille intéressée à la propagande communiste, surtout si elle émane de Pékin ». « Le président Dacko a pour eux des sentiments mêlés. –estime l’ambassadeur Jean Français, auteur du texte- Non sans nourrir pour eux quelques faiblesses, et tout en prenant soin de ne pas se voir tourné sur sa gauche, il les craint, car il sait qu’ils le contestent. Aussi lui arrive-t-il de plus en plus fréquemment depuis six mois, de leur donner satisfaction (…) d’où ses changements subits d’attitude et certaines décisions politiques, dont celle de la reconnaissance de la Chine populaire, qui ne sont pas sans inquiéter les chefs d’Etat voisins.» Un peu plus loin, le rapport dénonce chez Dacko un « goût de la temporisation », qui l’amène « à user plus souvent du blâme public que de sanctions effectives ». Puis ce commentaire sans appel : « Cette politique faite de compromis et de fermeté illustre parfaitement la manière sinueuse d’agir du président »

 

Les tensions ne se manifestent pas qu’au sein du parti au pouvoir, le MESAN. Elles s’installent également au sein des forces armées, où elles sont accentuées par le manque de moyens. Jean-Pierre Bat ouvre un nouveau document sur un plan de travail. « Dans le fonds Foccart, on trouve un dossier qui s’appelle le dossier Bigeard, qui est en fait la mise en place de la réforme de l’armée centrafricaine. Bigeard, l’ancien célèbre officier de Diên Biên Phu et de l’Algérie est chargé de mettre en place en Centrafrique ce qu’on appelle "le plan raisonnable", c'est-à-dire la création d’une armée économique. La devise qu’il attribue à l’armée centrafricaine en dit long : discipline, abnégation, souplesse, esprit pionnier. Bigeard a pour mission de recadrer dans un budget très serré la constitution de l’armée centrafricaine. »

 

« Le plan raisonnable ». Un aspect méconnu de la décolonisation. La Ve République aide à la constitution des armées nationales des pays qui prennent leur indépendance. Mais elle les oriente plutôt vers des missions de maintien de l’ordre et de la stabilité politique. La défense des frontières sera assurée conjointement avec les forces françaises.

 

Marcel Bigeard, qui a dirigé de 1960 à 63 le 6e Régiment interarmes d’outremer (RIAOM) installé à Bouar, est appelé en décembre 1963 par le président Dacko pour préparer un projet de réorganisation de l’armée centrafricaine. L’armée de terre est dimensionnée a minima, elle compte 373 hommes au 1er janvier 1964. A ses côtés (ou face à elle) la gendarmerie compte 490 éléments. Des rivalités personnelles naîtront sur ce déséquilibre structurel. Jean-Bedel Bokassa, qui a été désigné comme chef d’état-major de la défense nationale, est censé coiffer toute la structure. Il ne parviendra pas à impose son autorité à Jean-Henri Izamo, choisi pour diriger la puissante gendarmerie.

 

Stephen Smith et Géraldine Faes, dans leur biographie de Bokassa (Bokassa 1er, un empereur français, Calmann Lévy 2000) estiment qu’un premier incident entre Bokassa et les hommes de la présidence intervient le 29 mars 1965, lors de la cérémonie marquant l’anniversaire de la disparition de Barthélémy Boganda, le père de la nation. Bokassa est arrivé en retard dans la localité de Bobangui où ont lieu les commémorations. « Il se fait refouler par la sécurité présidentielle, qui l’oblige à retraverser le fleuve et à camper sur l’autre rive avec ses hommes. », écrivent les deux auteurs.

 

L’ambassadeur Jean Français estime, de son côté, que le conflit entre Izamo et Bokassa a éclaté au grand jour le 18 juin 1965, lors des commémorations de l’appel du général De Gaulle. Une violente discussion oppose publiquement, à l’issue de la cérémonie, le colonel Bokassa au commandant Izamo. Le chef du protocole, le commandant Izamo et le commandant Bangui sont intervenus pour que Bokassa ne lise pas le texte de célébration, conformément à la tradition établie.

 

Quel qu’ait été le point de départ de ces rivalités et de ces rancoeurs, elles s’aggravent au cours de l’année 1965. Craignant sa mise à l’écart, voire son élimination… et furieux de voir le déséquilibre budgétaire qui s’installe entre les fonds alloués à l’armée de terre et à la gendarmerie, Bokassa décide de passer à l’action. Dans une interview accordée à la Radio-télévision belge de la Communauté française, peu après le coup d'Etat, il affirme que lui et son cousin étaient personnellement menacés.

 

Laisser-faire français

 

En dépit de l’ambiance révolutionnaire qui prévaut dans la région au milieu des années 1960, en dépit des rumeurs de coup d’Etat à répétition en Centrafrique, la France n’a pas pris de dispositions pour protéger Dacko. Le contraste avec le Gabon ou le Niger de l’époque est saisissant. Au Gabon, l’armée française est intervenue en février 1964 pour rétablir Léon M’Ba. Au Niger, la France s’est impliquée dans la lutte contre le mouvement Sawaba pour protéger le pouvoir d’Hamani Diori. Paris laisse faire en Centrafrique.

 

Les autorités françaises ont-elles laissé tomber Dacko par choix politique ou ont-elles été prises par surprise par défaut de renseignement ? Les infos reçues de Bangui se sont, il est vrai, considérablement appauvries en 1965… « Il ressort des archives Foccart, en comparant les années 1964 et 1965 que pour cette dernière année, il manque cruellement d’informations, explique Jean-Pierre Batet qu’il n’arrive pas à capter l’esprit du temps, les évolutions de la vie politique centrafricaine. A ceci deux explications : premièrement, le changement d’ambassadeur. Barberot était un homme de Foccart, Jean Français est un homme du Quai d’Orsay. Jean Français adresse beaucoup moins de courriers confidentiels à Jacques Foccart que ne le faisait Barberot. Deuxième explication : la fermeture pour raison budgétaire le 31 décembre 1964 du bureau du poste des services secrets français, le SDECE, qui rend la France aveugle et sourde. »

 

Beaucoup a été écrit sur le rôle de Foccart et de ses réseaux dans le coup d'Etat. Certains affirment que Bokassa aurait été discrètement encouragé par les responsables français avant son putsch. Les documents que RFI a consultés n'apportent aucune réponse sur l'existence ou non de ces encouragements. Un fait, en revanche, est établi : en dépit de la doctrine sur la sécurité du pré carré qui s’est forgée depuis 1963, Paris n'a pas jugé nécessaire d'intervenir dans les heures et les jours qui ont suivi le coup d'Etat.

 

Bokassa, le francophile

 

Dès le 1er janvier, Foccart explique au général De Gaulle que Bokassa est un officier qu’il connaît bien, très francophile. Dans son Journal de l’Elysée, il décrit la scène. De Gaulle se prépare pour la cérémonie des vœux 1966. Le vice-amiral Philippon, son chef Etat-major particulier, lui apporte un télégramme de Bangui. De Gaulle se tourne vers son conseiller Afrique « Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? » Foccart, immédiatement, est affirmatif : « Bokassa a pris le pouvoir ; Bokassa est un officier que je connais bien, il est très francophile. Il avait des démêlés personnels avec Dacko et il a dû penser que c’était lui ou Dacko. Il a alors couru le risque de prendre le pouvoir. »

 

La réflexion qui se met en place au sein du pouvoir français dans les jours qui suivent obéit au même raisonnement : le coup d’Etat de Bokassa n’est pas nécessairement une mauvaise chose pour la France. RFI a pu exploiter une note établie par le ministre de la Coopération et remise au président français. Le document, daté du 3 janvier 1966, dresse le profil du nouvel homme fort : « Le colonel Bokassa est un ancien capitaine de l’Armée française, venu du rang. Homme fruste, de formation primaire, cet Officier supérieur a de plus une conception assez souple de l’honnêteté. Cependant, profondément marqué par son passage dans l’Armée française, il semble être resté très attaché à notre pays. »

 

Cette note est accompagnée d’un mot manuscrit qui en dit long sur la ligne politique en train de se dessiner. Il est signé du ministre de la Coopération Raymond Triboulet et est adressé, lui, à Jacques Foccart. « Je sais que les Affaires étrangères préparent une déclaration réprouvant la prise de pouvoir de Bokassa : elle risque de nous l’aliéner. Je propose le rappel du chef du bureau d’aide militaire, le Cdt Morin. Il travaille avec Bokassa et celui-ci verra dans cette sanction un reproche indirect de son attitude. » En d’autres termes, Triboulet recommande une réprobation qui n’insultera pas l’avenir.

 

Bokassa, l’ami de la France. Le 5 janvier, l’attaché militaire de l’ambassade de France à Bangui, le colonel Méhay établit une note de renseignements dans laquelle il en témoigne à son tour : « Depuis sa prise de pouvoir, le colonel Bokassa a multiplié ses manifestations de francophilie. La nuit même du putsch, il s’arrêtait devant le Bangui Rock Club où le Rotary avait organisé un réveillon en criant "Vive le général de Gaulle, vive les FFL, les Français ne paieront plus d’impôt en République centrafricaine." »

 

Un texte relu et corrigé par Charles de Gaulle est finalement envoyé à l’ambassadeur de France en Centrafrique. Il lui demande de limiter au maximum les rapports avec le nouvel homme fort. Il l’invite à être vigilant aux conséquences « qu’une acceptation actuelle de notre part du fait accompli ne manquerait pas d’avoir en ce qui concerne le comportement des cadres militaires de formation française dans d’autres pays africains ». La note dit également que la France s’alignera sur la position des pays de l’OCAM, l’Organisation Commune Africaine et Malgache, qui semblent « a priori réservés ». Puis ces préconisations : « vous n’effectuerez pas de démarches qui pourraient laisser penser que vous vous adressez au colonel Bokassa en sa qualité de chef de l’Etat et du gouvernement. Vous ferez en sorte que vos contacts avec lui aient lieu en dehors de votre Ambassade. Vous vous efforcerez également de lui rendre visite dans sa résidence officielle. »

 

Pas de reconnaissance officielle, mais les autorités françaises font le choix de laisser s’installer le régime de Bokassa. Elles ne tardent pas par ailleurs à se mettre à la recherche d’un officier qui pourra être envoyé « pour rencontrer le colonel Bokassa ». Dans une note du 22 janvier 1966, transmise au général De Gaulle par les services de Foccart (ceux du secrétariat général pour la Communauté et les affaires africaines et malgaches), cinq noms sont proposés. C’est finalement un sixième officier, l’attaché militaire de l’ambassade, le colonel Méhay, qui sera choisi pour assurer le lien avec le putschiste.

 

Dans son rapport annuel 1966 (Cité dans LAURENT Sébastien (dir), Les espions français parlent, éditions du Nouveau monde, 2013) Mehay, rappelle qu’ « Avec lui [Bokassa], le virage nettement amorcé vers l’Est, par les abandons successifs de son cousin, a été pris à nouveau vers l’Ouest. » Méhay appuie : « Il convient de ne pas l’oublier. » L’officier nuance les critiques de ceux qui reprocheraient à Bokassa le caractère dictatorial de son régime : « Certes, grâce à l’armée qu’il contrôle et qui lui est fidèle et dévouée, il détient un pouvoir quasi absolu. Il n’y a toutefois pas eu abandon délibéré de la démocratie, mais plutôt adaptation naturelle aux conditions particulières de l’Afrique et aux besoins du moment. » Et l’officier conclut : « Aussi, j’incline à penser que l’intérêt de notre pays est, malgré tout, de faire en sorte que le colonel Bokassa reste au pouvoir aussi longtemps qu’il saura demeurer suffisamment raisonnable. »

 

« Raisonnable » ? Le mot semble avoir pris au fil des années une définition élastique, Bokassa poussant à l’extrême le pouvoir personnel et la violence… Paris l’aidera même à satisfaire un caprice, celui du sacre impérial en décembre 1977. Il faudra en fait le massacre des écoliers de janvier 1979 pour que l’empereur centrafricain soit lâché… et qu’il soit finalement déposé par l’armée française lors des opérations Caban et Barracuda. Ironie de l’histoire, ce 21 septembre 1979 la France remet au pouvoir David Dacko, le président qu’elle n’avait pas protégé lors du coup d’Etat de la Saint-Sylvestre. 

 

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Centrafrique-Presse.com
27 février 2016 6 27 /02 /février /2016 23:58

 

 

 

Didier Niewiadowski est universitaire et ancien conseiller de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France à Bangui.

 

26 février 2016 à 19h21 — Mis à jour le 26 février 2016 à 19h23 Jeune Afrique

 

La Centrafrique et le Burkina Faso viennent de connaître des élections présidentielles qui ne s’apparentent pas aux élections cosmétiques observées habituellement en Afrique centrale.

 

Ayant servi des régimes déchus, Faustin Archange Touadéra et Roch Marc Christian Kaboré n’étaient pas les favoris. Il y a des similitudes dans leur destin.

 

Leur passé politique n’a pas été rédhibitoire

 

Roch Marc Christian Kaboré a été, durant plus de vingt ans, étroitement associé à la gouvernance de Blaise Compaoré, notamment en qualité de premier ministre (1994-1996). La proximité de Faustin Archange Touadéra avec François Bozizé a été plus tardive et moins longue.

 

L’ancien recteur de l’université de Bangui n’entra en politique qu’en 2008 pour exercer, durant cinq ans (2008-2013), les fonctions de Premier ministre.

 

Tous deux auraient pu être handicapés par leur participation à des régimes peu soucieux de l’État de droit. Il n’en fut rien. Paradoxalement, leur passage aux affaires a même été une aubaine. Non seulement, il était difficile de les associer aux dérives autocratiques, nourries par le népotisme et le clientélisme, de leur ancien mentor mais encore, ils pouvaient, l’un et l’autre, faire valoir des succès incontestables dans leur gestion des affaires publiques.

 

Une bonne réputation dans la gestion des affaires publiques

 

Lors de son passage aux affaires, l’économiste Roch Marc Christian Kaboré a engagé un programme de réformes multisectoriel qui a permis à l’économie du Burkina Faso de surmonter les conséquences négatives de la dévaluation du franc CFA et de retrouver une croissance de 5%. Par ses réseaux et ses mandats de parlementaire, il a également été efficace dans la résolution des conflits politiques et sociaux.

 

Écarté du secteur sensible de la sécurité et des secteurs lucratifs des mines et du pétrole, réservés à François Bozizé, l’ancien Premier ministre centrafricain a mené des réformes qui lui ont valu un satisfecit des institutions de Bretton Woods. La bancarisation des traitements des agents publics, l’allégement de la dette publique concrétisé avec le point d’achèvement de l’Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), atteint le 30 juin 2009, la lutte contre la corruption illustrée par des limogeages retentissants, n’ont pas été oubliés des citoyens.

 

Deux parcours comparables avec le même destin

 

Les deux présidents ont suivi un cursus académique classique pour terminer leur formation universitaire à Dijon, pour le Burkinabé, et à Lille, pour le Centrafricain. Ces séjours en France ont été déterminants pour leur formation politique. Plutôt progressistes ils ont en commun une préoccupation majeure envers la détresse de la jeunesse. L’ancien « dauphin de Blaise » et l’ancien recteur de l’université de Bangui sont réputés pour rechercher le consensus, ce qui leur donne un profil idéal pour la réconciliation nationale.

 

Ces deux anciens Premiers ministres se sont tardivement affranchis des partis hégémoniques qui avaient permis à leur mentor de se maintenir aussi longtemps au pouvoir. Le nouveau locataire du palais du Kossyam a pris ses distances avec son parti, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), dès 2012, mais ce n’est qu’en janvier 2014 qu’il le quittera lorsque Blaise Compaoré décida de modifier l’article 37 de la constitution pour se représenter à l’élection présidentielle.

 

Vice-président de la Convergence Kwa Na Kwa (KNK) de François Bozizé, Faustin Archange Touadéra abandonna toute activité au sein du KNK, après son départ de la primature, le 11 janvier 2013. Témoin affligé de la descente aux enfers de son pays, Faustin Archange Touadéra décida tardivement de se lancer dans la compétition présidentielle. Le 5 août 2015, il déposa sa candidature, en candidat indépendant. Fort opportunément, il laissa le KNK soutenir son adversaire, futur finaliste, apparaissant ainsi habilement comme le candidat du renouveau.

 

Vers une recomposition du paysage politique

 

Au Burkina Faso, avec un CDP moribond il reviendra à Roch Marc Christian Kaboré de former une majorité présidentielle avec son parti, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP). La seule opposition à Blaise Compaoré et à ses anciens thuriféraires ne sera pas suffisante.

 

En Centrafrique, les partis politiques au pouvoir, depuis l’indépendance, portent la responsabilité de la paupérisation d’un peuple vivant dans un pays richement doté en ressources mais mal gouverné. Le nouveau président va devoir rassembler les nombreux députés indépendants dans une majorité présidentielle, à défaut, il pourrait être cantonné dans un rôle de chef de l’État d’un régime parlementaire.

 

Trop souvent les élections en Afrique sont encore être des mirages de la démocratie. Heureusement, le vent de la démocratie commence à souffler. Les récentes élections de Roch Marc Christian Kaboré et de Faustin Archange Touadéra sont encourageantes car elles laissent espérer que des dirigeants d’hier peuvent aussi être les acteurs de la démocratie de demain.

 

Didier Niewiadowski

Lu pour vous : Burkina et Centrafrique : deux anciens Premiers ministres incarnent le renouveau par Didier Niewiadowski
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27 février 2016 6 27 /02 /février /2016 13:28
Nouvelles nationales sur RJDH
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L’insécurité déplorée par les autorités locales de Kaga Bandoro

 

http://rjdh.org/  PAR AUGUSTE BATI-KALAMET LE 27 FÉVRIER 2016

 

Les autorités de la ville de Kaga Bandoro déplorent la pertinence de l’insécurité dans la préfecture de la Nana Gribizi, malgré la présence de la Minusca. Plusieurs cas de braquage à main armée sont quotidiennement enregistrés dans la ville et les périphériques.

 

Les habitants de la ville de Kaga Bandoro déplorent la pertinence de l’insécurité perpétrée dans la région par des groupes armés connus de tous. Les autorités soulignent que les activités de la Minusca sont limitées, raison pour laquelle des cas de braquage à main armée sont quotidiens.

 

Abel Schérif, maire de la ville de Kaga Bandoro a déploré l’inefficacité de la Minusca face à la souffrance de ses administrés « les forces onusienne sont là rien que pour des enquêtes. Elles n’ont pas de brigade et n’arrêtent pas les présumés auteurs des crimes », a fait savoir cette autorité municipale.

 

La même source a précisé que cette situation joue sur la libre circulation des personnes et des biens « tous les jours nous enregistrons des cas de braquage dans la ville au vue et au su de la Minusca. Si cette force était efficace, il ne devrait pas avoir des personnes qui se promènent avec armes dans la ville et les recoins de la Nana Gribizi », a-t-elle déploré.

 

Gaston Yendémo, préfet de la Nana Gribizi, a affirmé que « l’administration ne peut pas reprendre les activités dans la zone, parce que bien que la Minusca soit présente, les groupes armés frappent la population. Un présumé criminel a été remis aux groupes armés qui ont occupé les bureaux de la gendarmerie, malheureusement ces derniers ont libéré cette personne qui a été un danger permanent pour la population de Kaga Bandoro », a énuméré cette autorité préfectorale.

 

Les cultivateurs ne peuvent pas relancer les activités agricoles, parce que des groupes armés ont occupé les zones cultivables. Les agents de l’Etat ont refusé de regagner leur poste d’affectation parce que la sécurité est fragilisée par des hommes en arme.

 

 

La ville de Paoua vers la stabilité après des attaques des groupes armés

 

http://rjdh.org/  PAR JUDICAEL YONGO LE 27 FÉVRIER 2016

 

La sous-préfecture de Paoua dans l’Ouham-Pende commence à retrouver son calme après des affrontements entre les groupes armés dans la région. Les communautés maintiennent le la cohésion sociale, une réalité, appréciée par le Sous-préfet de Paoua, Marc Ouefio qui a présenté la situation de la ville.

 

RJDH : Monsieur le Sous-préfet Marc Ouefio bonjour!

 

MO : Bonjour !

 

RJDH : Comment jugez-vous le niveau de la sécurité à Paoua depuis la prise de votre fonction?

 

MO : Paoua est une ville modèle comme disent les habitants qui vivent dans la cohésion. Mais au mois de décembre 2015, il y avait eu un malentendu entre les fils de Paoua et ce malentendu a été dissipé par l’arrivée des membres du gouvernement, une solution a été trouvée. Il y avait des sensibilisations de part et d’autre, et donc  il n’y a pas une guerre tribale à Paoua comme d’aucuns pensent, c’est un problème de malentendu et la paix est revenue grâce à la force des Nations unies et des forces nationales, tout le monde vaque librement à ses activités.

 

RJDH : Mais qu’est ce qui était à l’origine de ce malentendu ?

 

MO : Bon à ce que je sache, il n y a pas de division à Paoua. Ce sont des informations ou des allégations qui sont de nature à ternir l’image de la sous-préfecture. Les gens vivent dans l’ambiance sereine, la cohésion sociale, dans l’harmonie donc tout le monde dans la tranquillité. Il est difficile de dire avec exactitude l’origine de ce malentendu.

 

RJDH : Comment vivent les deux communautés de Paoua ?

 

MO : Evidemment, les communautés musulmane et chrétienne ont vécu de longue date à Paoua. Et donc ces communautés ont échangé des vies communes sur tous les plans, notamment les agriculteurs et les éleveurs. Nous avons eu à mettre en place des organes qui s’investissent pour la cohésion sociale. Plusieurs rencontres ont été organisées pour amener les fils de Paoua à ne pas briser cette couche sociale mais à la renforcer.

 

RJDH : Quel message avez-vous par rapport aux élections ?

 

MO : J’appelle mes frères de Paoua à continuer dans cet exercice pour le retour à la vie normale de notre pays.

 

RJDH : Marc Ouefio, Sous-préfet de Paoua merci !

 

MO : A moi de vous remercier.

 

Propos recueillis par Judicaël Yongo.

 

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26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 17:16

 

 

 

Bangui, le 24 février 2016 - Le G8-RCA se félicite de la tenue dans le calme et de la participation active de la population aux scrutins du second tour de l’élection présidentielle et du premier tour des législatives du 14 février 2016. Le G8-RCA salue l’engagement de l’ensemble des autorités de la transition et des autres institutions de la République, notamment l’Autorité Nationale des Elections (ANE), la Cour Constitutionnelle, la Haute autorité de la communication ainsi que du Cadre de concertation, qui ont permis, malgré les défis, les meilleures conditions possibles d’organisation et de déroulement du scrutin avec l’appui de la communauté internationale.

 

Le G8-RCA prend note des résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle et des élections législatives du 14 février dernier annoncés par l’ANE. Selon l’ANE et dans l’attente de la décision de la Cour Constitutionnelle de transition, M. Faustin Archange Touadéra obtient 62,71% des suffrages exprimés et M. Anicet Georges Dologuélé 37,29%. Pour ce qui est des élections législatives, 46 sièges sur 140 ont été attribués.

 

En attendant la publication des résultats définitifs de l’élection présidentielle par la Cour Constitutionnelle de transition, le-G8-RCA félicite d’ores et déjà le président élu. Le G8-RCA se félicite de l’engagement pris par M. Faustin Archange Touadéra à privilégier le dialogue et la réconciliation nationale.

 

Le G8-RCA tient à saluer également M. Anicet Georges Dologuélé qui dans sa Déclaration, a reconnu les résultats provisoires publiés par l’ANE et félicite M. Faustin Archange Touadéra, et décide, dans le souci de promouvoir l’esprit de paix de ne formuler aucun recours devant la Cour Constitutionnelle de Transition.

 

Le G8-RCA réitère l’engagement de la Communauté internationale à continuer à soutenir le processus en cours avec le second tour des élections législatives qui mettront fin à la transition.

 

Le G8-RCA souligne que le peuple centrafricain aura besoin de toutes ses ressources humaines pour contribuer à la reconstruction du pays. Dans ce cadre, le G8-RCA appelle toutes les personnalités, partis politiques et forces vives du pays à continuer à jouer un rôle dans la recherche de solutions durables pour la paix, la réconciliation, le développement économique et social de la République centrafricaine.

 

Le G8-RCA poursuivra aux côtés de la population centrafricaine et des nouvelles autorités élues à apporter son appui aux projets et programmes qu’elles voudront bien mettre en place, en vue notamment de la promotion de la paix et de la sécurité, de la restauration de l’autorité de l’état, de la promotion de la justice et du refus de l’impunité, du DDR, de la réforme du secteur de sécurité et de la relance du programme de développement de la République centrafricaine.

 

Groupe de coordination pour la préparation et le suivi des réunions du Groupe international de contact sur la République centrafricaine (G8-RCA)
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26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 16:38

 

 

Bangui 26 fév (CAP) – A l’initiative et invitation du Centre international pour le dialogue inter religieux (KAICIID), une importante délégation conduite par la ministre de la Réconciliation nationale Mme Lydie Florence NDOUBA a quitté Bangui mardi 23 février pour Vienne en Autriche afin de prendre part les 25 et 26 février 2016 à une conférence sur la République centrafricaine.

 

Outre le célèbre trio de religieux à savoir l’Archevêque de Bangui Mgr Dieudonné NZAPALAINGA, le Révérend Pasteur Nicolas GUEREKOYAME GBANGOU et l’imam Oumar KOBINE LAYAMA, est du voyage ainsi que le cheikh Abdallah BEN BEYA de nationalité saoudienne, président des organisations Islamique pour la Paix dans le monde. Seul l’imam de la mosquée centrale du Km 5, Ahamadou TIDJANI n’a pas voulu faire le déplacement.

 

Voir ci-dessous la composition de la délégation et les participants à la conférence

Conférence sur la RCA et renforcement des capacités et dialogue intra-musulman centrafricains à Vienne (Autriche)
Conférence sur la RCA et renforcement des capacités et dialogue intra-musulman centrafricains à Vienne (Autriche)
Conférence sur la RCA et renforcement des capacités et dialogue intra-musulman centrafricains à Vienne (Autriche)
Conférence sur la RCA et renforcement des capacités et dialogue intra-musulman centrafricains à Vienne (Autriche)
Conférence sur la RCA et renforcement des capacités et dialogue intra-musulman centrafricains à Vienne (Autriche)
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26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 13:39

 

 

26/02/16 (APA)

 

La chargée d’affaires de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) en Centrafrique, Anne Catherine Shiffer, a démenti ce jeudi à la presse à Bangui, les informations selon lesquelles elle aurait entrepris des démarches pour faciliter l’extradition vers l’Ouganda d’un commandant de la rébellion ougandaise de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA).

 

Plus connu sous l’appellation de Sam, ce commandant de la LRA avait été arrêté le 7 février dernier au nord-est de Centrafrique et gardé par la troupe américaine basée à Obo, une ville de l’est du pays.

 

Pour la chargée d’affaires de l’OIM Centrafrique, son organisation n’a jamais envisagé une telle démarche.

 

Ajoutant que la semaine dernière l’Ambassade des Etats Unis d’Amérique en Centrafrique a pris contact avec le Ministre centrafricain de la Justice Dominique Said Paguendji pour étudier la possibilité de livrer le commandant Sam à la Cour Pénale Internationale (CPI) qui juge en ce moment l’un des commandants de la LRA, Dominique Ongwen, capturé en Centrafrique, en 2015.

 

 

L’OIM pas concernée par l’extradition d’un commandant de la LRA arrêté en Centrafrique
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26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 13:21

 

 

 

 

NDLR : Certaines personnes qui ne représentent que leur modeste personne doivent comprendre que les urnes ont déjà parlé et qu'il est vain de jouer au plus malin. Le nouveau président élu saura trier le bon grain de l'ivraie en sachant reconnaître qui pèse réellement quoi parmi tous ceux qui s'agitent autour de lui pour le prendre déjà en otage.

Communiqué de presse de la Concertation élargie des plateformes, Partis et Associations politiques et personnalités politiques indépendantes
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26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 13:18

 

 

Par Laura French.china.org.cn  26-02-2016

 

En attendant la proclamation officielle des résultats du second tour de la présidentielle en République centrafricaine, le président élu Faustin Archange Touadéra a entamé un périple les pays d'Afrique centrale, a annoncé son entourage à Xinhua.

 

Ancien Premier ministre de François Bozizé (renversé par l'ex-alliance rebelle de la seleka le 24 mars 2013 à bangui), Faustin Archange Touadéra a été élu nouveau président de la RCA avec 62,71% des voix, selon les résultats provisoires publiés samedi dernier Bangui par l'Autorité nationale des élections (ANE).

 

Sans attendre, il a entrepris une tournée en Afrique centrale qui l'a conduit lundi et mardi à Malabo en Guinée équatoriale où il a rencontré le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

 

Il s'est ensuite entretenu mercredi à N'Djamena avec le chef de l'Etat tchadien Idriss Feby Itno, président en exercice de l'Union africaine (UA) et de la communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC).

 

D'après les résultats provisoires de l'ANE, M. Touadéra est crédité d'un score de 62,71% des voix, contre 37,29% à son adversaire. Candidat indépendant, l'ancien deuxième vice-président du Kwa Na Kwa (KNK), l'ancien parti de Bozizé qui a plutôt choisi de s'allier dès le premier tour à son adversaire Anicet Georges Dologuele, était soutenu par un collectif de 22 perdants du premier tour.

 

Son challengeur, ancien Premier ministre lui aussi mais sous Ange-Félix Patasse, a dans une déclaration reconnu sa défaite et souhaité plein succès au nouveau dirigeant.

 

Cette victoire devra être validée lors de la proclamation des résultats officiels par la Cour constitutionnelle annoncée pour le 4 mars à Bangui, annonce l'entourage du nouveau président.

 

Faustin Archange Touadéra aura la lourde tâche d'oeuvrer au retour de la paix et de la sécurité en Centrafrique, à la restauration de l'administration, la relance de l'économie nationale et la réconciliation nationale, pour tourner la page de trois ans de violences.

 

Titulaire de deux doctorats en mathématiques obtenu en 1986 à l'Université de Lille et en 2004 à l'université de Yaoundé, M. Touadéra a été recteur de l'Université de Bangui entre 2004 et 2008, avant d'être nommé Premier ministre par le président François Bozizé.

 

Source: Agence de presse Xinhua

 

 

Le nouveau Président élu de la République centrafricaine Faustin Archange Touadéra a effectué ce mercredi une brève visite à N’Djamena.

 

Arrivé en N’Djamena, ce mercredi 24 février matin, le nouveau Président élu de la République Centrafricaine Faustin Archange Touadéra, a été aussitôt  reçu en mi-journée par le Président de République IDRISS DEBY ITNO, président en exercice de l’Union Africaine. Le nouveau Chef de l’Etat centrafricain  a tenu à effectuer, le déplacement de N’Djamena à quelques jours de son investiture pour échanger avec son aîné, le Président IDRISS DEBY ITNO


Le nouveau Président élu de la République centrafricaine a recueilli ainsi, les conseils et avis du Président en exercice de l’Union Africaine, IDRISS DEBY ITNO et ancien président de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) pour rétablir la paix définitive dans son pays et  réconcilier, les Centrafricains. « J’ai saisi l’opportunité pour remercier, le Président DEBY qui nous a accordé cette audience en sa qualité en exercice de l’Union Africaine. Le Tchad et son gouvernement ont beaucoup travaillé pour la résolution de la crise en République centrafricaine. »a souligné Professeur Faustin Touadéra. Le Tchad et la RCA sont deux pays voisins partageant les mêmes idéaux de paix.


L’entrevue finie, le  nouveau Chef de l’Etat centrafricain a pris son avion pour regagner son pays. 

Centrafrique : En attendant la proclamation des résultats officiels de la présidentielle, Touadéra se rend en visite à N'djamena
Centrafrique : En attendant la proclamation des résultats officiels de la présidentielle, Touadéra se rend en visite à N'djamena
Centrafrique : En attendant la proclamation des résultats officiels de la présidentielle, Touadéra se rend en visite à N'djamena
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26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 12:43
Centrafrique: le sexe, un moyen de survie dans un pays meurtri

 

 

 

Abus sexuels en Centrafrique: "Plus personne ne pourra se cacher" (ONU)

 

26/02/16 (AFP)

 

Face à la multiplication des cas présumés d'abus sexuels commis par des Casques bleus sur des civils en Centrafrique, le chef de mission de l'ONU (Minusca), Parfait Onanga-Anyanga assure que désormais, "plus personne ne pourra se cacher".

 

Question: Les scandales d'abus sexuels sur des civils se multiplient, à combien en est-on aujourd'hui?

 

Réponse: Nous avons recensé à l'heure actuelle 42 cas d'abus sexuels depuis le début de notre mandat (en septembre 2014, NDLR), ce qui est beaucoup trop. Par rapport aux autres missions des Nations unies dans le monde, nous avons tristement la palme d'or (parmi 16 missions dans le monde, 30% des cas d'abus sexuels commis l'an dernier sont attribués à la Minusca, NDLR).

 

C'est une abomination d'avoir des forces de maintien de la paix des Nations unies qui profitent d'une situation humanitaire qui est déjà elle-même calamiteuse.

 

Je suis extrêmement choqué de voir la corrélation entre les camps des déplacés et les lieux où ces abus sexuels se produisent, signe que cela frappe surtout les plus vulnérables. Ce que je peux dire, c'est que ce ne sont certainement pas les derniers cas, il n'y a pas de raison que cela s'arrête là, maintenant que les langues se délient.

 

Si je dois révéler 1.000 cas d'abus sexuels commis par mes troupes, je le ferai. Plus personne ne pourra se cacher.

 

Q: Comment expliquez-vous qu'une telle proportion de cas d'abus sexuels concerne la Minusca?

 

Ce qui se passe ici ne s'est pas produit par hasard. Nous sommes dans un pays meurtri et profondément déstructuré par les conflits répétés où malheureusement ceux qui n'ont plus rien se trouvent livrés à la merci des prédateurs pour survivre.

 

Il faut comprendre que beaucoup de cas remontent à 2014, alors que régnait le chaos, même s'ils sortent aujourd'hui. Nous avons hérité de troupes de la force sous-régionale Misca, qui sont passées sous commandement onusien: elles ont simplement changé de casquette.

 

Nous nous sommes donc retrouvés avec des soldats qui étaient déjà ici depuis longtemps, certains depuis 2013, sans rotation sur le terrain ou très peu, et c'est un gros problème.

 

Par exemple la France organise des relèves tous les quatre mois, les Bangladais tous les six mois. Mais certaines troupes sont ici depuis plus de deux ans, elles ne sont jamais reparties chez elles. Or on est là sur un terrain extrêmement difficile, les soldats ont besoin de rentrer chez eux et recharger les batteries.

 

La responsabilité première incombe aux Etats membres de relever le niveau et de s'assurer qu'ils envoient des hommes en uniforme qui sont formés et qui comprennent bien les missions qui sont les leurs. Malheureusement ce n'est pas toujours le cas.

 

Si la structure de commandement des contingents n'est pas solide, les soldats commencent à faire un peu n'importe quoi.

 

Q: Le secrétaire général de l'ONU prône une politique de "tolérance zéro". Comment cela est-il mis en oeuvre?

 

R: Nous traitons les questions d'abus sexuels du point de vue des victimes, pour que cela ne se reproduise pas. Déjà, des mesures fortes ont été prises: renvoi de tout un bataillon (RDCongo, NDLR) en raison de la multiplication des allégations d'abus sexuels et casernement de 120 soldats d'un autre contingent (Congo, NDLR) en attendant que les enquêtes soient menées. L'idée est claire: c'est de dire halte à ce type d'attitude.

 

De plus, nous avons été jusqu'à donner des noms de pays (dont les contingents sont accusés, NDLR) ce que nous n'avions jamais fait auparavant.

 

Il y a aura également une politique de tolérance zéro contre l'impunité. Nous voulons que ceux qui ont commis ces actes rendent des comptes et nous travailleront avec les pays d'origines pour qu'une fois le soldat renvoyé chez lui il y ait une justice.

 

Les pays doivent comprendre qu'ils ne peuvent pas protéger des criminels car cela reviendrait à commettre un double viol. C'est pourquoi le secrétaire général (Ban Ki-moon) a pris les dispositions pour retenir les paiements qui sont dus aux pays d'origines des troupes si au bout de 6 mois ils n'ont pas rendu compte des mesures qui ont été prises pour que la justice soit rendue. C'est en train d'être appliqué, on a déjà fait des rétentions de paiement à l'endroit de certains pays.

 

Et nous irons plus loin encore. Si des pays deviennent des protecteurs de criminels, ils n'auront plus leur place dans les opérations de maintien de la paix.

 

 

Centrafrique: le sexe, un moyen de survie dans un pays meurtri

 

26/02/16 (AFP)

 

Pas une semaine ne passe sans que l'ONU révèle un nouveau scandale en Centrafrique: les allégations d'abus sexuels de ses Casques bleus sur des civils se multiplient dans ce pays meurtri par des années de guerre, où le commerce du sexe est devenu un moyen de survie généralisé.

 

Depuis le début du mandat onusien pour déployer la Minusca en Centrafrique en septembre 2014, 42 cas présumés d'exploitation ou d'abus sexuels commis par des Casques bleus ont déjà été signalés. Parallèlement, la justice française enquête sur de présumés cas de viols commis par des soldats de l'opération Sangaris.

 

L'an dernier, près d'un tiers des cas recensés par l'ONU au sein de ses 16 missions de paix dans le monde concernait la Minusca.

 

"Nous avons tristement la palme d'or et c'est inacceptable", déplore le chef de la mission de l'ONU à Bangui, Parfait Onanga-Anyanga.

 

La dernière affaire, révélée le 16 février, concernait quatre enfants qui auraient été abusés par des soldats de la RD Congo dans un camp de déplacés de l'est du pays, à Ngabkobo.

 

Pour Parfait Onanga-Anyanga, "ce ne sont certainement pas les derniers cas, il n'y a pas de raison que cela s'arrête là, maintenant que les langues se délient".

 

De nombreuses nationalités ont déjà été mises en cause (Congo, RDCongo, Maroc, Bengladesh, Niger, Sénégal...) - dont certaines citées publiquement par l'ONU, une première.

 

A chaque fois ou presque, ces drames se sont produits très près de camps de déplacés particulièrement vulnérables, à proximité d'une base de la Minusca.

 

Certaines victimes ont évoqué des agressions sous la contrainte, comme cette jeune femme de 18 ans qui dit avoir été violée par trois hommes armés fin 2015 alors qu'elle cherchait de l'argent ou de la nourriture sur la base de soldats congolais de Bambari (est): "ils m'ont emmenée en brousse (...) Ils étaient armés. Ils ont dit que si je résistais ils me tueraient", a-t-elle expliqué à l'ONG Human rights watch.

 

- Rapport sexuel à moins d'un euro -

 

Mais au-delà des scandales impliquant l'ONU, dans ce pays ravagé par trois années de conflit où sévissent encore de nombreux groupes armés, les violences sexuelles sont généralisées partout dans le pays.

 

D'après le Fonds des Nations unies pour la population, 30.000 cas - notamment de viols - ont été enregistrés au cours des dix premiers mois de l'année 2015, un chiffre probablement bien en deçà de la réalité puisque la plupart des victimes se taisent.

 

Mais pour les plus démunis, le commerce du sexe est surtout devenu un moyen de survie.

D'après des témoignages recueillis par l'AFP sur le camp de déplacés de M'poko de l'aéroport de Bangui, un grand bidonville, de nombreuses jeunes filles acceptent quotidiennement des rapports sexuels ou de fellations avec des hommes - Casques bleus ou pas - en échange d'un peu de pain, ou de 500 francs FCFA (0,8 euro).

 

"Les femmes n'ont que leur corps à offrir pour nourrir leurs familles", alors que leurs maris ont été tués ou déplacés ailleurs dans le pays, explique Irène Ngogui de l'ONG locale Vitalité Plus à Bangui.

 

D'après un autre humanitaire, "énormément d'enfants en âge d'avoir des rapports sexuels se vendent" et parfois ce sont même les parents qui les poussent à se prostituer: "récemment une mère voulait que sa fille de 14 ans ramène de la nourriture. La petite a refusé alors elle l'a battue et chassée de la maison".

 

Dans ce contexte, les récentes révélations onusiennes ne semblent pas étonner grand monde à M'Poko, situé juste en face des bases de la Minusca et de la force française Sangaris.

 

Le camp n'étant pas clôturé, il est très difficile d'empêcher les rencontres entre les deux mondes. "La nuit, les Casques bleus passent en voiture derrière la piste et les filles les suivent, raconte Léa, une mère de famille de la zone 13. Elles savent qu'elles auront des sardines".

 

Depuis les premiers scandales, la Minusca assure avoir pris des mesures pour cantonner les troupes "quand c'est possible". Des missions de police interne sont aussi organisées avec "des rondes de nuit pour s'assurer que nos hommes en uniformes ne se retrouvent pas là où ils ne devraient pas".

 

"Nous sommes dans un pays meurtri et profondément déstructuré, estime Parfait Onanga-Anyanga, et mettre du sel sur une plaie ouverte est une abomination".

 

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26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 12:31
Nouvelles nationales sur RJDH
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La Mairie de Paoua confrontée aux problèmes des recettes et matériels

 

http://rjdh.org/ PAR JUDICAEL YONGO LE 25 FÉVRIER 2016

 

La commune de Paoua dans l’Ouham-pende fait face à des difficultés pour son fonctionnement dans la localité. Le niveau de la recette a connu une baisse selon le 1er adjoint au maire, c’est suite aux attaques à répétition des groupes armés dans la région, et la fermeture des grands axes entre Paoua- Tchad, et le Cameroun qui a affaibli le niveau de la recette municipale.

 

Ali Amssami le 1er adjoint au maire de Paoua a indiqué que le niveau de la recette de la municipalité est en baisse. « La mairie de Paoua est une ville stratégique qui génère beaucoup d’argent à travers les grands axes reliant Paoua au Tchad et le Cameroun.  Pendant cette période de crise, le niveau de la recette de la mairie a connu une chute pour la simple raison que des groupes armés occupent des points stratégiques qui génèrent de l’argent à la caisse de la municipalité. Nous nous sommes focalisés seulement sur les mini recettes rien qu’au niveau du marché du centre-ville» a-t-il précisé.

 

En marge du faible rendement à la caisse de cette institution locale, le manque de matériels bureautiques et le problème de bâtiment viennent allonger la liste des difficultés des autorités municipales de Paoua.

 

« La mairie ne dispose pas de local approprié pour son fonctionnement, ni le matériel bureautique ni une salle d’audiences ainsi que pour les responsables. C’est un petit bâtiment qui a été réhabilité par des ONGs internationales présentes dans la ville qui sert à l’administration. Nous attendons la subvention de l’Etat depuis 2014, 2015», a souligné Ali Amssami.

 

Le 25 novembre 2015, les maires des communes de la RCA ont été édifiés sur la gestion de leurs communes, une initiative du ministère de l’Administration du Territoire.

 

 

Des hommes armés quittent N’dim en causant des dégâts

 

http://rjdh.org/ PAR NERVA NGANG NDOUNGA LE 26 FÉVRIER 2016

 

Dans la nuit du 23 au 24 février 2016, les hommes armés assimilés aux ex-Séléka, qui s’étaient rendus au village N’dim, situé à 36 Km de Bocaranga ont quitté cette localité après voir brûlé le marché pour exprimer leur mécontentement. Selon les propos de ces hommes armés rapportés par des sources locales, ils sont mécontents parce que les autorités n’auraient pas donné des réponses claires à leurs revendications.

 

Selon nos informations, ce groupe armé composé de 19 hommes au départ puis 29 plus tard, lourdement armés, ont quitté finalement ce village. Un habitant de la localité joint au téléphone ce jeudi 25 février a confirmé l’information. «  Ils ont quitté le village entre 24 heures et une heure du matin. Sur leur passage, ils ont incendié le marché ainsi que plusieurs maisons des villageois. Aucun dégât humain n’est constaté. Seulement, des biens sont partis en fumé », a fait savoir cette source.

 

«  Ils se trouvent actuellement  Mbai-dèck, village situé  à 65 km de N’dim vers la sortie nord. De N’dim à Mbai- dèck en passant par d’autres villages, ils ont commis des mêmes dégâts », a ajouté une source concordance.

 

Une source proche de la Minusca a confié que c’est sur l’ultimatum des forces onusiennes de la Minusca basées à Bocaranga que ces hommes armés auraient quitté le village.

 

Mercredi dernier, le porte-parole militaire de la Minusca Adolphe Manirakiza soulignait lors d’une conférence de presse que les forces onusiennes sont encore en pourparler avec ces hommes armés.

 

Les intentions de ces hommes armés étaient de s’inscrire dans la programme désarmement, démobilisation et réinsertion, en a croire des sources du village. Un habitant a déploré que les revendications de ces hommes armés n’aient pas été prises en compte.

 

C’est la deuxième fois que des hommes non identifiés font leur irruption dans le village N’dim. A chaque passage, ils incendient et pillent des maisons.

 

 

Plus 449 familles touchées par l’incendie à Batangafo reçoivent des Kits de MSF

 

http://rjdh.org/ PAR NERVA NGANG NDOUNGA LE 25 FÉVRIER 2016

 

Des kits ont été distribués aux déplacés de site de Batangafo dans l’Ouham par le Médecins Sans Frontière (MSF) ce jeudi 18 février 2016. Plus de 449 familles touchées par le cas d’incendie ont bénéficié de cette assistance.

 

Ces kits distribués sont constitués des bâches plastiques, des couvertures, des cordes, des moustiquaires, de matériels d’hygiène et de cuisine. Une assistance qui tient en compte le nombre de personne par famille selon le document de MSF rendu public le 24 février.

 

Joao Martins, coordinateur du projet MSF de Batangafo a expliqué que cette aide concerne les personnes touchées par le dernier cas d’incendie qui a ravagé le site de Batangafo, « plusieurs familles vivant dans des zones proches de l’incendie ont été affectées,et leurs biens ont détruits. Nous avons donc décidé de venir en aide à ceux qui ont véritablement tout perdu » a-t-il expliqué.

 

Le camp de déplacés de Batangafo a accueilli des dizaines de milliers de personnes depuis le début des violences entre les différents groupes armés en fin 2014, provoquant la majorité des habitants de la ville à quitter leur maison pour se réfugier dans des sites des déplacés.

 

Ces dernières semaines, de nombreux cas d’incendie se sont signalés sur plusieurs sites des déplacés à l’intérieur du pays. Le site de Batangafo, a été le dernier survenu le 10 février 2016 où plus de 449 familles déplacées ont perdu leur abri et leurs biens.

 

 

Le Tribunal de Grande Instance de Bimbo dispose désormais d’un bâtiment

 

http://rjdh.org/ PAR SAINT-CYR GBEGBE LE 26 FÉVRIER 2016

 

La commune de Bimbo a été dotée d’un bâtiment servant le Tribunal de Grand Instance. La Minusca a procédé officiellement ce 25 février  à la remise du bâtiment qui a été réhabilité par l’ONG nationale Synergie Centrafricaine pour le Développement (SYNERCADE). La cérémonie s’est déroulée en présence d’Harold Ahamat Deya, représentant du ministre de la justice et du chef de projet de la Minusca Franck Dalton.

 

Franck Dalton chef de projet de la Minusca a souligné que la réhabilitation dudit bâtiment est rendu possible grâce à l’appui de la Minusca. « Le mandat de la Minusca comprend entre autres, l’appui aux efforts des autorités nationales pour lutter contre l’impunité, l’extension de l’autorité de l’Etat et le renforcement du système judicaire dans le pays », a-t-il dit.

 

Harold Ahamat Deya, représentant du ministre de la justice appelle les magistrats de la commune de Bimbo en sens de responsabilité. « Je m’adresse à vous les magistrats et les Greffiers qui sont à la charge de gérer ce Tribunal d’agir avec le sens de responsabilité pour rétablir l’autorité de l’Etat dans la commune », a-t-il lancé.

 

Le bâtiment du Tribunal de Grande Instance de Bimbo a été réhabilité par l’ONG Synergie Centrafricaine pour le Développement (SYNERCADE) et le coût des travaux s’élève à environ 50 millions de Francs CFA.  « Le coût des deux projets à savoir la réhabilitation du bâtiment et la construction d’une clôture s’élève à 49.568.820 Francs CFA, 85.464 Dollars américain » a  soutenu le représentant du ministre.

 

La commune de Bimbo ne dispose pas de bâtiment de la justice depuis 2013. Les procès se déroulaient dans la salle de conférence de la mairie de Bimbo.

 

 

Problème d’eau à Bangui : Le CICR renforce ses distributions d’eau à l’Hôpital communautaire et le site du M’Poko

 

http://rjdh.org/ PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 26 FÉVRIER 2016

 

La pénurie d’eau est générale dans la ville de Bangui, ainsi que celles de provinces, en cette période de saison sèche, où la Société de Distribution d’eau en Centrafrique (SODECA) est aussi confrontée à d’énormes difficultés. Son partenaire Comité International de la Croix Rouge (CICR) a renforcé les distributions d’eau à l’hôpital Communautaire de Bangui et sur le site des déplacés du M’Poko, afin de minimiser les impacts.

 

Bangui et les villes de provinces manquent d’eau depuis le début de la saison sèche. Cette pénurie s’est accentuée à Bangui, avec l’arrêt de fonctionnement d’une usine de l’Energie Centrafricaine (ENERCA), qui fait tourner les usines de la Société de Distribution d’eau en Centrafrique (SODECA).

 

Chaque jour, il faut un parcours de combattant pour avoir de l’eau. Certains quartiers sont purement victimes de coupure d’eau. La situation dans les hôpitaux et les sites des déplacés est aussi critique.

 

A l’Hôpital Communautaire, Jérôme Guillaumet délégué en eau et habitat au CICR explique les mesures prises pour minimiser les impacts sur les malades. « L’approvisionnement en eau à l’hôpital communautaire a été affecté. Nous avons emmené un camion citerne de 15.000 litres pour remplir toutes les réserves installées par le CICR, notamment le bloc opératoire, le service des urgences, la stérilisation et  la traumatologie avec un réservoir de 20.000 litres disponible pour la famille des malades », a –t-explique lors d’un entretien jeudi 25 février 2016 avec le RJDH.

 

Sur le site des déplacés de M’Poko, la situation est plus ou moins maitrisée, malgré quelques difficultés liées à l’approvisionnement en eau. « Le site est connecté sur le réseau SODECA. Quant il n’ya plus d’eau dans le réseau, nous faisons appel à des camions d’eau privés pour répondre aux besoins des déplacés», a expliqué  Guy Mouron, Coordonnateur adjoint du programme Eau et habitat à CICR.

 

Selon Guy Mouron, quelques problèmes sont à relever. « En début de la semaine, plusieurs compagnies ont eu des pannes techniques et on a trouvé d’autres entreprises pour les remplacer. Il ya beaucoup des difficultés pour trouver des camions citernes ici. La SODECA a aussi plusieurs problèmes et le CICR son partenaire fait tout pour l’appuyer », a-t-il énuméré.

 

Contactée par le RJDH, la SODECA n’est pas disponible à répondre suite aux difficultés d’eau en Centrafrique, précisément à Bangui.

 

Selon une source de cette société nationale, sa société est débordée de travail, dépourvue des moyens financiers et logistiques voire en ressources humaines pour répondre à ces difficultés d’eau. « En saison sèche, les conduite d’eau sont chaque fois cassées et il faut des moyens énormes pour réparer. Notre partenaire CICR a démarré la réparation de conduite d’eau principale de 4 km de long, mais il faut d’autres moyens pour pallier aux difficultés d’eau à Bangui et en provinces », a justifié cette source.

 

Difficile de trouver de l’eau potable, Bangui et ses environs vivent la pénurie dont les raisons sont multiples.

 

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Centrafrique-Presse.com