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13 janvier 2023 5 13 /01 /janvier /2023 00:05
La Chine veut une meilleure représentation africaine au Conseil de Sécurité

 

12/01/2023   By Pierre Michaud avec AFPafricanews.com

Le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang a dit mercredi que l'Afrique devrait être mieux représentée au Conseil de sécurité de l'ONU et dans d'autres organisations internationales, après avoir rencontré le président de la Commission de l'Union africaine.

"Nous devrions renforcer la représentation et la voix des pays en développement, notamment ceux d'Afrique, au sein du Conseil de sécurité des Nations unies et d'autres organisations internationales", a déclaré le ministre lors de l'inauguration du siège du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies, financé par Pékin, à Addis Abeba, la capitale de l'Ethiopie.

Qin Gang a appelé à "un système de gouvernance mondiale plus juste et équitable" , estimant que "l'Afrique devrait être une carrefour pour la coopération internationale, et pas le terrain d'une concurrence entre grandes puissances" .

"Le continent africain est exclu de la gouvernance internationale, et ça c'est injuste" , a abondé le président de la Commission de l'UA, Moussa Mahamat Faki . "Depuis plusieurs décennies maintenant nous nous battons pour une réforme du système international dans son ensemble et particulièrement au nom du Conseil de sécurité des Nations unies".

"L'Afrique refuse d'être considérée comme une arène des luttes d'influence" a aussi affirmé Moussa Mahamat Faki.

Le Conseil de sécurité de l'ONU est formé par 15 membres, dont cinq permanents au droit de veto: les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France et la Grande-Bretagne. Dix autres pays occupent les autres sièges pour des périodes de deux ans.

Le ministre chinois effectue un déplacement d'une semaine en Afrique, qui doit également le mener au Gabon, en Angola, au Bénin et en Egypte. En Ethiopie, il avait rencontré mardi le Premier ministre local Abiy Ahmed.

Il s'exprimait à la veille de l'arrivée de ses homologues français et allemands à Addis Abeba dans une mission de soutien à l'accord de paix signé l'année dernière pour mettre fin à une guerre de deux ans.

En septembre de l'année dernière, le président américain Joe Biden a déclaré que son pays soutiendrait l'attribution de sièges permanents à l'Afrique et à l'Amérique latine, en plus de son soutien antérieur à l'inclusion du Japon et de l'Inde.

M. Biden a également soutenu un rôle permanent de l'UA au sein du G20 et prévoit une visite en Afrique subsaharienne, la première d'un président américain depuis 2015.

 

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12 janvier 2023 4 12 /01 /janvier /2023 22:33
En RDC, «nous vivons dans la peur permanente»

 

Lu pour vous

 

Massacres

En RDC, «nous vivons dans la peur permanente»

https://www.liberation.fr/ par Maria Malagardis publié aujourd'hui à 20h19

En Ituri, région congolaise la plus meurtrie par les violences, un groupe armé fait régner la terreur et cible la communauté hema. Laquelle dénonce la passivité complice de l’armée et le silence du pouvoir central à Kinshasa.

«C’est la panique totale […]. Il y a une incursion de la Codeco qui vient d’entrer dans ce village… C’est grave, ça ne va pas ici ! Et là, nous sommes en train de fuir, il est 14h33…» explique une voix essoufflée dans une vidéo envoyée dimanche à Libération. Elle montre, en temps réel, une foule en train de courir sur une route de campagne face à l’arrivée tant redoutée des miliciens de la Codeco, la Coopérative pour le développement du Congo. Derrière ce sigle en apparence inoffensif, un groupe armé qui, depuis cinq ans, mais surtout ces derniers mois, sème la terreur et la désolation en Ituri. Située dans le nord-est de la république démocratique du Congo (RDC), plus grande que la Suisse ou les Pays-Bas, cette province est aujourd’hui la plus meurtrie par les violences qui ensanglantent la partie orientale de cet immense pays.

La barre est déjà haute, alors que les deux provinces voisines, du Nord et du Sud-Kivu, enregistrent la présence de plus d’une centaine de groupes armés et sont régulièrement sous les feux de l’actualité en raison des exactions et des combats qui s’y déroulent. C’est pourtant l’Ituri qui a le triste privilège d’abriter les groupes les plus meurtriers. Globalement, et même si les zones sont mouvantes, on trouve vers le sud-ouest de la province les ADF, les Forces démocratiques alliées, affilées à l’Etat islamique. Un groupe armé venu de l’Ouganda voisin, qui revendique régulièrement décapitations, enlèvements, pillages et incendies de villages, au nom d’un jihad qui s’enracine sous les tropiques. Dans le Nord-Est, c’est donc plutôt la Codeco qui sévit. Avec apparemment le même modus operandi de décapitations, mutilations, pillages et destructions. Et depuis deux mois, chaque jour apporte son lot de massacres et d’horreurs.

«Les Codeco peuvent surgir à tout moment dans un village. Tu ne peux plus aller seul aux champs ! Depuis un an, ils attaquent même les sites de déplacés, comme à Plaine Savo début février, où ils ont tué une soixantaine de personnes. Nous vivons dans une peur permanente», souligne Jean de Dieu, 32 ans, qui a vu deux fois son village brûler depuis 2017, et vit désormais lui aussi dans un camp de déplacés, comme près de 30% des 5 millions d’habitants de cette province. Dimanche et lundi, les attaques simultanées de quatre villages dans le territoire de Djugu, dont les habitants en fuite ont été filmés, auraient fait 31 morts. Les leaders communautaires, faisant preuve d’une prudence exemplaire, ont attendu mercredi pour rendre public le bilan des attaques et la liste des noms des victimes. Les photos qui les accompagnent sont néanmoins glaçantes : des corps, souvent mutilés, émasculés ou décapités, à proximité de maisons pillées ou incendiées.

«Affublés de gris-gris»

Qu’est-ce qui justifie cette orgie sanglante qui terrorise les habitants de l’Ituri, sans émouvoir pour l’instant le pouvoir central à Kinshasa resté bien silencieux face aux dernières tueries ? «On ne comprend plus rien», se désespère Floribert Byarwanga, le porte-parole de la chambre du conseil hema, qui représente cette ethnie en Ituri. «La Codeco affirme soit qu’elle se sent marginalisée, soit que le gouvernement ne la traite pas bien. Mais pourquoi s’attaquer aux populations civiles ? Et toujours aux Hemas ? Ils sont allés à Nairobi [capitale du Kenya, ndlr] mi-novembre, invités avec tant d’autres groupes armés pour signer la paix et faire taire les armes. Mais depuis qu’ils sont rentrés, il y a eu au moins 18 attaques jusqu’à fin décembre ! Et il n’y a jamais de poursuites, jamais d’enquêtes ?» s’interroge-t-il.

«Ils partent au combat affublés de gris-gris, après avoir consommé des boissons hallucinogènes qui ne leur permettent plus de distinguer les humains des animaux.»

—  Christian Utheki, président du «G5»

«La Codeco n’a aucune revendication claire. Quand on réussit à parler avec eux, ils évoquent des faits qui remontent au XVIe ou XVIIe siècle. Ils affirment que certaines collines ont des noms lendus [l’ethnie dont se revendiquent les membres de la Codeco, ndlr] et donc qu’elles leur appartiennent. Ils prétendent qu’autrefois, des chefs coutumiers issus d’autres ethnies se faisaient enterrer avec des Lendus vivants. Est-ce que c’est vrai ? Je n’en sais rien, ça remonte à la période précoloniale ! C’est farfelu. De toute façon, ils partent au combat affublés de gris-gris, après avoir consommé des boissons hallucinogènes qui ne leur permettent plus de distinguer les humains des animaux. C’est une femme membre de la Codeco, arrêtée en 2020 qui l’a révélé», renchérit Christian Utheki, le président du «G5», qui regroupe cinq ethnies (les Hemas, les Alurs, les Nyalis, les Ndoos Kebus, et les Mabissas). «Toutes ces ethnies sont en réalité proches ou solidaires des Hemas, qui sont la véritable cible de la Codeco», avoue-t-il.

L’histoire de l’Ituri, créée en 2015 après l’éclatement de l’ex-province orientale, est complexe et se nourrit de ressentiments anciens. «Les Hemas ont été favorisés par le colonisateur belge qui, en partant, leur a légué beaucoup de territoires. Les Lendus en ont été mécontents», reconnaît Jean de Dieu, le jeune déplacé hema. Depuis, les conflits ressurgissent à intervalles réguliers, souvent influencés par un contexte politique plus large. Comme en 1999, lorsque des mouvements armés apparaissent, parrainés par les pays voisins, l’Ouganda et le Rwanda, qui ont mis un terme au régime du maréchal Mobutu. Une intervention impliquant l’Union européenne, l’opération «Artemis», apportera après 2003 un semblant d’accalmie. Puis la situation s’embrase à nouveau en 2017. Sous un prétexte en apparence assez anecdotique : la mort d’un prêtre lendu diabétique, foudroyé après avoir consommé de l’alcool dans une paroisse hema. Le soupçon d’empoisonnement met le feu aux poudres. C’est à ce moment-là qu’apparaît la Codeco, qui endosse d’emblée l’image d’une secte mystique, défendant les intérêts de la communauté lendue.

Ex-chefs de guerre

En face, les Hemas ont créé leurs propres groupes d’autodéfense. Ces derniers semblent bien plus réactifs qu’offensifs. «On les qualifie collectivement de milice zaïre mais c’est une appellation qu’eux ne revendiquent pas. Un faux label ! Ils ne sont pas structurés, et n’attaquent jamais en premier. C’est un prétexte pour faire croire à des affrontements interethniques, là où les Hemas sont les principales victimes», expriment en chœur tous les leaders communautaires hemas. Des responsables issus d’autres communautés pensent qu’elle existe, mais «en secret». Tout en ayant du mal à lui attribuer un massacre récent. Régulièrement, les forces armées exhibent un présumé membre de la milice zaïre, s’attirant les dénégations énergiques de ses proches. Reste que la situation sécuritaire appelle l’urgence, alors que les exactions de la Codeco et ses alliés du Front patriotique et intégrationniste du Congo se multiplient en toute impunité.

Elu fin 2018 dans des circonstances un peu controversées, le président Félix Tshisekedi a bien tenté une initiative assez originale, en créant une task force de négociateurs pour «sensibiliser» les groupes armés aux enjeux de la paix. Sa deuxième mission, envoyée sur place en février 2022, était dirigée par deux célèbres ex-chefs de guerre de la région : condamnés par la Cour pénale internationale, Thomas Lubanga et Germain Katanga ont purgé leurs peines et ont été tous deux libérés en mars 2020. Mais à peine arrivés en Ituri, les ex-rebelles reconvertis en négociateurs sont enlevés par la Codeco. Après bien des inquiétudes, ils ont été libérés ou se sont enfuis, et sont rentrés illico à Kinshasa, la capitale. Sans donner suite.

Depuis, le pouvoir central a-t-il totalement renoncé à pacifier l’Ituri ? Toute son attention semble désormais se concentrer sur le Nord-Kivu voisin. Et plus précisément sur le combat contre un seul groupe armé parmi la centaine qui y sévissent : le M23, assimilé à la minorité tutsie et accusé par Kinshasa mais aussi par l’ONU, Washington et Paris, d’être soutenu par le Rwanda voisin. Même les troupes affectées à la lutte contre les ADF ont été en partie redéployées au Nord-Kivu, permettant aux jihadistes affiliés à l’Etat islamique de regagner du terrain.

Trafic d’armes

Mais dans les zones où sévit la Codeco, un jeu plus trouble se révèle soudain. «En 2021, le gouvernement place le Nord-Kivu et l’Ituri sous le régime de l’état de siège et transfère le pouvoir des civils aux militaires. Nous avions applaudi à cette décision. Mais en réalité, la situation s’est aggravée depuis», constate Floribert Byarwanga, le porte-parole de la communauté hema. Comme de nombreuses personnes interrogées par Libération, il affirme que les Codeco «portent souvent les tenues militaires des FARDC [les forces armées congolaises], ce qui entraîne une certaine confusion». D’autant que l’armée n’intervient jamais, ou trop tardivement, lors des attaques de ces miliciens, même quand elles se déroulent à proximité de ses bases. «Plus aucun Hema ne peut faire confiance aux militaires. Et avec l’état de siège, ils contrôlent également la justice», constate maître Jospin Mateso Savo, vice-président de la chambre hema.

«Cette défiance vis-à-vis de l’armée est partagée par les membres d’autres communautés. Les militaires sont plus intéressés par le business des mines d’or que par le rétablissement de la sécurité», confesse un fonctionnaire provincial qui souhaite garder l’anonymat. L’armée gouvernementale est également fréquemment accusée de vendre elle-même armes et munitions à la Codeco. Des accusations confirmées par le procès qui s’est déroulé le 28 décembre à l’auditorat militaire de Bunia, capitale de l’Ituri. Trois officiers de l’armée nationale ont été condamnés à mort (en réalité à perpétuité) pour avoir alimenté en armes la Codeco. «Ce n’est qu’un cas parmi d’autres et ceux-là ont été pris en flagrance, la justice ne pouvait les ignorer», constate Christian Utheki.

Pourtant, le gouverneur militaire en charge de l’Ituri, le lieutenant-général Johnny Luboya Nkashama, se félicitait vendredi d’une «accalmie dans cette région» depuis le processus de Nairobi. «Même à cinq kilomètres de Bunia, il n’y a pas de sécurité», peste Christian Utheki. Et le voilà qui évoque aussitôt une photo envoyée quelques jours plus tôt : celle d’une fillette gisant sur le ventre, vêtue d’un pagne fleuri. Un coup de machette lui a coupé la tête. Puis, on lui a tranché les mains. Elles ont été déposées sur son dos, dans une mise en scène macabre. «Kabibi avait entre 4 et 6 ans. Le 31 décembre, quand les miliciens ont attaqué la localité d’Aisy Pina, dans la chefferie de Panduru, territoire de Mahagi, ce fut le sauve-qui-peut. Dans la panique, la maman l’a perdue», se désole le président du G5. Avant d’envoyer sur WhatsApp la vidéo de la maman, Thérèse Uyila, en état de choc face à la découverte de sa fille mutilée.

Aujourd’hui, les Hemas n’hésitent plus à dénoncer une «politique d’extermination» qui se déroule dans le silence. «Pourquoi les médias et la communauté internationale ne s’intéressent qu’au Nord-Kivu ? Alors qu’ici la situation est bien plus grave !» se lamente Jean de Dieu. Jeudi, la Codeco a lancé deux nouvelles attaques. «Maisons brûlent, crépitement de balles, débandade totale», signale un message reçu par Libé. Soulignant également : «Codeco venus de Balendu Tatsi en tenues FARDC.» Contactés, le porte-parole du gouvernement militaire provincial de l’Ituri, comme celui de la Codeco, n’ont pas répondu à nos sollicitations.

 

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12 janvier 2023 4 12 /01 /janvier /2023 22:14
La guerre en Ukraine a fait oublier d'autres conflits, notamment en Afrique

 

Pour Human Rights Watch, la guerre en Ukraine a fait oublier d'autres conflits, notamment en Afrique

https://www.rfi.fr/ Publié le : 12/01/2023 - 20:29 Modifié le : 12/01/2023 - 20:34

La guerre en Ukraine a déclenché d’importants changements des rapports de force à l’échelle mondiale. C’est le constat fait par l’organisation Human Rights Watch qui a diffusé ce jeudi 12 janvier son rapport annuel. Avec des conséquences bien évidemment pour l’Afrique.

Mali, Burkina, Rwanda, Éthiopie, Centrafrique, RDC, Cameroun, Tchad, Burundi : neuf États du continent sont particulièrement dans le viseur de l’organisation. Pour ceux du Sahel, « la situation s’est sérieusement détériorée l’an passé », indique les auteurs qui dénoncent autant les violations des forces de sécurité que des groupes armés et le manque criant de justice.

Le Rwanda est pointé du doigt pour sa campagne contre les opposants, « les autorités ont », selon le rapport, « exporté leurs méthodes abusives au-delà des frontières du pays ». Pour le voisin congolais, le rapport indique : « la situation sécuritaire et des droits humains en RD Congo a continué de se dégrader ».  

Les droits humains se sont considérablement détériorés au #Mali avec des attaques contre des civils par des groupes armés islamistes et des meurtres de suspects par les forces pro-gouvernementales. Le gvt a de + en + réprimé les médias et l'opposition. https://t.co/CuVCojMStf

— HRW en français (@hrw_fr) January 12, 2023

Un pays est particulièrement mis en avant : l’Éthiopie. Les enquêteurs de Human Rights Watch considèrent que la communauté internationale a oublié ce conflit : « Des gouvernements et l’ONU ont condamné des assassinats sommaires, des violences sexuelles généralisées et des pillages, mais n’ont pas fait grand-chose de plus » qui rappelle aux États signataires des chartes de droits de l’homme qu’en ce temps de crise majeure et mondiale : « Ils ont une obligation d’agir pour protéger les droits humains. »

Carine Kaneza Nantulya de la division Afrique de Human Rights Watch s’inquiète aussi de l’extension des zones occupées par les jihadistes au Mali et au Burkina et de l'oubli du conflit en Éthiopie

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12 janvier 2023 4 12 /01 /janvier /2023 22:00
Deux militaires français de la MINUSCA arrêtés à l'aéroport de Bangui France perd l’Afrique
Deux militaires français de la MINUSCA arrêtés à l'aéroport de Bangui France perd l’Afrique

 

Centrafrique: imbroglio à la suite de l’arrestation à Bangui de deux anciens militaires français

https://www.rfi.fr/ Publié le 12/01/2023 - 16:07

En Centrafrique, deux anciens militaires français, qui travaillent pour la Mission des Nations unies dans le pays (Minusca), ont été interpellés par la Police de l'air et des frontières, mardi 10 janvier, à leur arrivée à l'aéroport international de Bangui. Une information que vient de confirmer la Minusca dans un communiqué. Celle-ci assure être « en contact avec les autorités nationales centrafricaines afin de résoudre la situation ». Explications.

Les deux Français venaient d'atterrir à l'aéroport international de Bangui aux environs de 16h, heure locale, le mardi 10 janvier lorsqu'ils sont interpellés par la Police de l'air et des frontières centrafricaine. Selon une source diplomatique, elle va leur prendre leurs passeports, leurs cartes d'identité de la Minusca et leurs ordinateurs, avant de les « exhiber » à la presse pro-pouvoir qui va les présenter comme « des militaires français » qui tentaient de s'introduire dans le pays sans aucun visa, dans le but de déstabiliser le Centrafrique.

MINUSCA confirme l’arrestation, le 10 /01/23, de 2 membres de son personnel (consultants), de nationalité 🇫🇷, à leur arrivée à l’Aéroport Bangui-M'poko.
La MINUSCA est en contact actuellement avec les autorités nationales🇨🇫 afin de résoudre la situation. https://t.co/zB1DRSw5Ck pic.twitter.com/zX3WC9tK1r

— MINUSCA (@UN_CAR) January 12, 2023

« Manipulation » ?

Il s'agit d'une « manipulation », dénonce encore la même source diplomatique, qui explique que les deux hommes, d'anciens militaires français, ont depuis six mois des contrats de « consultant international » avec les Nations unies. Leur travail ? Fournir des équipements et participer à la formation des contingents des pays francophones déployés au sein de la Force des Nations unies en Centrafrique. 

Les contrats des deux hommes expirent le 31 décembre de cette année et ils sont arrivés à Bangui avec des visas en bonne et due forme qui courent jusqu'au 31 mars, poursuit notre source. Une information qui a d'ailleurs a été confirmée à RFI par une source du ministère centrafricain des Affaires étrangères.

Ou « dysfonctionnement » ?

Cette même source centrafricaine, apparemment embarrassée, parle d'un « dysfonctionnement » qui s'explique sans doute par les tensions persistantes entre Bangui et Paris, avant de tenter de calmer le jeu en rejetant les torts sur la Minusca.

► À lire aussi : Centrafrique: les derniers soldats français ont quitté Bangui

Il s'agit « d'une simple incompréhension administrative entre les services centrafricains compétents et la Minusca ». 

Les deux Français auraient été arrêtés tout simplement parce que « leurs badges allaient jusqu'en décembre 2023 et n'étaient donc pas synchronisés avec leurs visas qui expirent, eux, en mars de cette année ». 

Cette source assure enfin que les deux hommes seront bientôt relâchés, car la police a eu « les précisions qu'elle voulait ».

 

 

Centrafrique : Deux militaires français de la MINUSCA arrêtés à l'aéroport de Bangui

https://www.aa.com.tr/f Ekip   |12.01.2023

- « Ils sont détenus par la PAF (Police aux frontières) pour absence de visa », a affirmé à Anadolu Steve Tangoa, conseiller du Président centrafricain.

Deux soldats de nationalité française ont été arrêtés le 10 janvier « aux environs de 16 heures » (heure locale) « à leur arrivée à l’aéroport Bangui-M'Poko », a annoncé jeudi dans un communiqué la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).

La force de l’ONU en Centrafrique a souligné dans son communiqué que les soldats sont « deux membres de son personnel (consultants internationaux), de nationalité française » et qu’elle est « en contact actuellement avec les autorités nationales centrafricaines afin de résoudre la situation ».

L’arrestation de ces deux militaires a été confirmée à Anadolu par Steve Tangoa, conseiller du Président centrafricain Faustin Archange Touadéra.

Selon Steve Tangoa, ces militaires ont été arrêtés mardi dans l’après-midi et depuis là, « ils sont détenus par la PAF (Police aux frontières) pour absence de visa ».

Tangoa explique que les visas n'ont pas été demandés à Paris pour contourner les dispositifs de contrôle à priori mis en place par le ministère des Affaires étrangères.

« Ils espéraient ainsi passer entre les nasses en obtenant les visas à l'aéroport de Bangui. Cette procédure obsolète doit cesser. Mise en place pour faciliter les voyages vers la RCA de ressortissants de pays dans lesquels nous n'avons pas de représentations diplomatiques, elle est utilisée aujourd'hui de façon anarchique. Bref! Les enquêtes sont en cours et si rien ne leur est reproché, ils seront élargis. Et c'est le lieu de rappeler la nécessaire coordination avec la MINUSCA pour la délivrance et le contrôle des accréditations », note encore le conseiller du Président centrafricain.

L’ambassade de France en Centrafrique n’a pas encore communiqué sur cette situation impliquant deux ressortissants français.

Il faut rappeler qu’en février 2022, quatre militaires français avaient aussi été arrêtés à l'aéroport de Bangui.

Ces quatre militaires français qui escortaient un général de la force de l'ONU avaient été arrêtés le 21 février à l'aéroport de Bangui, selon l'ambassade de France dans la capitale centrafricaine.

« L'équipe de protection rapprochée du général [Stéphane] Marchenoir, chef d'état-major de la Force de la MINUSCA, composée de quatre militaires français, a été arrêtée cet après-midi à l'aéroport de Bangui », avait révélé l'ambassade dans un communiqué publié sur ses comptes Twitter et Facebook.

 

Centrafrique : deux militaires français arrêtés pour défaut de visas

Publié le 12.01.2023 à 18h18 par APA Journal de Brazza

Les soldats sont « deux membres » du personnel de consultants internationaux de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca).Mardi 10 janvier aux environs de 16 heures (heure locale), deux soldats de nationalité française ont été arrêtés à leur arrivée à l’aéroport Bangui-M’Poko par les autorités centrafricaines.

Selon l’agence de presse turque Anadolu, citant la Minusca, les militaires français font partie du personnel de consultants de la mission onusienne déployé dans le pays. Dans un communiqué, la force de l’ONU en Centrafrique a indiqué être « en contact actuellement avec les autorités nationales centrafricaines afin de résoudre la situation ».

« Les militaires ont été arrêtés mardi dans l’après-midi et depuis là, ils sont détenus par la PAF (Police aux frontières) pour absence de visa », a déclaré à Anadolou, Steve Tangoa, conseiller du Président centrafricain Faustin Archange Touadéra.

A en croire Steve Tangoa, les visas des deux ressortissants français n’ont pas été demandés à Paris pour contourner les dispositifs de contrôle à priori mis en place par le ministère des Affaires étrangères.

« Ils espéraient ainsi passer entre les nasses en obtenant les visas à l’aéroport de Bangui. Cette procédure obsolète doit cesser. Mise en place pour faciliter les voyages vers la RCA de ressortissants de pays dans lesquels nous n’avons pas de représentations diplomatiques, elle est utilisée aujourd’hui de façon anarchique. Bref ! Les enquêtes sont en cours et si rien ne leur est reproché, ils seront élargis. Et c’est le lieu de rappeler la nécessaire coordination avec la Minusca pour la délivrance et le contrôle des accréditations », a-t-il affirmé.

Du côté de Paris, aucune réaction officielle n’a pour le moment été notée.

En février 2022, quatre militaires français qui constituaient l’équipe de protection rapprochée du général Stéphane Marchenoir, chef d’état-major de la Force de la Minusca, avaient été arrêtés à l’aéroport de Bangui avant d’être libérés par la suite.

Deux militaires français de la MINUSCA arrêtés à l'aéroport de Bangui France perd l’Afrique
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12 janvier 2023 4 12 /01 /janvier /2023 21:56
La France perd l’Afrique

 

Lu pour vous

 

https://laquotidienne.ma/ Par Abdelhak Najib Écrivain-journaliste Mercredi 11 Janvier 2023

En l’espace de cinq années, la France est en passe d’achever ce qui lui restait d’influence et de sympathie en Afrique. 

 Et ce, surtout au Sahel, en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest où les anciens  «amis» et partenaires se rebiffent et rejettent en bloc la politique française en Afrique, toujours et encore basée sur une forme néo-colonialiste dans les relations bilatérales, avec des mentalités ancrées dans des visions et des visées à la fois passéistes et anachroniques.

Radioscopie des relations Afrique-France 

De Rabat à Djibouti en passant par Niamey, Ouagadougou, Dakar, Bamako, N’Djamena, Yamoussoukro, Yaoundé, Libreville, Bangui, Antananarivo, Tripoli en ajoutant, malgré les jeux de façade, Alger et Tunis, Paris perd la main sur une grande partie de l’Afrique. Avec l’année 2022 comme point culminant dans ce divorce, désormais consommé, entre plusieurs pays africains, jadis, amis et partenaires d’une France, qui a montré une grande fébrilité dans la gestion de ses relations bilatérales et continentale avec une Afrique, qui a changé de visage, qui a évolué, qui a décidé depuis au moins une bonne décennie de prendre son destin en main et de rejeter toute forme de tutelle quels que puissent en être l’origine, les tenants et les aboutissants.  Un changement de paradigme si profond qui a échappé à l’acuité déclinante d’une diplomatie française vieillotte et sur le déclin. Ce qui a donné corps à des ruptures sans retour, comme c’est le cas avec le Mali qui a renvoyé l’ambassadeur français chez lui faisant suite au départ des derniers soldats français présents sur le sol de la Centrafrique, avec, partout, de la Mer rouge, à l’Atlantique en passant par le versant Ouest de la Méditerranée la multiplication de pancartes affichant toutes un message clair et sans appel : «France dégage !».

En cause, et sans ambages, la politique agressive et inacceptable du Président Emmanuel Macron, qui souffle le chaud et le froid, à l’égard d’une partie de cette Afrique qui a aujourd’hui d’autres ambitions, qui voit le futur de ses populations en dehors du viseur français, en concluant des partenariats avec d’autres puissances, notamment la Chine et le Maroc, qui, depuis 23 ans, a fait de l’Afrique une priorité politique, sociale, culturelle et humaine nationale.

Cela se traduit par un rejet simple des modalités de fonctionnement de la politique à la française avec ses «partenaires» africains, allant jusqu’à irriter au plus haut point un État si fidèle et si allié comme le Sénégal qui s’aligne sur le Mali, sur le Burkina Faso, sur la République Centrafrique, sur le Cameroun, sur la Côte d’Ivoire, sur le Niger, sur le Tchad, sur la Libye et  même sur un pays comme Djibouti, chasse-gardée de Paris, qui, lui aussi, revendique son indépendance, dans la foulée des mouvements de contestation et de rejet qui passe d’une région à l’autre comme une traînée contagieuse, assimilée à un réveil, à un éveil, que beaucoup considèrent comme tardif, tant la France a été injuste dans ses rapports avec ses anciennes colonies qu’elle entend toujours diriger au doigt et à l’œil en leur dictant leurs politiques, le climat des affaires favorable pour la France et sa vision des  «droits de l’Homme», carte toujours brandie quand il s’agit de traiter avec ces «alliés» du Sud. Le tout mâtiné de leçons surannées que les Africains ne veulent plus recevoir de personne, à plus forte raison d'une France enlisée dans des crises sans fin à la fois politiques et sociales, sans  parler du profond et grave marasme économique qui la pousse à vouloir aller encore puiser dans le réservoir africain qui lui a servi de soupape de secours et de vache à traire pendant plus d’un siècle et demi.

Ce rejet de la part des dirigeants politiques africains aujourd’hui reflète aussi le ras-le-bol des populations africaines qui refusent catégoriquement l’ingérence de Paris dans leurs affaires internes, se servant comme elle veut, donnant des leçons à tour de bras, intervenant militairement là où elle le décide, plongeant des pays entiers dans le chaos. Ce qui fait planer le spectre d’une faillite à la libyenne sur des pays comme le Mali, le Niger, le Burkina, le Tchad et la Centrafrique, entre autres Etats fragilisés par des décennies d’exploitation par les grandes firmes françaises qui tirent des profits faramineux alors que les populations de ces pays s’appauvrissent chaque jour davantage.  Matières premières surexploitées, terres rares convoitées, ressources naturelles spoliées durant de très longues années, sans parler des millions d’Africains soumis, maltraités, rendus à l’état d’esclave par une France donneuse de leçons sur les droits des humains à être égaux, frères et libres ! Sans parler du sort réservé à tous les déportés, à tous ceux qui ont combattu de force pour libérer la France, à toutes les victimes des essais atomiques dans le désert du Sahel… 

Une liste très longue des injustices commises par la France et infligées à des Africains qui ont assez enduré, et qui, aujourd’hui, disent : «Ça suffit !».

C’est aujourd’hui cette colère qui touche l’écrasante majorité des Africains et qui fait dire à des jeunes comme Paap Seen  que :  «L’ancien colonisateur continue de faire preuve d’arrogance à l’égard des Africains». C’est le même malaise qui fait dire à une figure comme Joey le Soldat que : «Rien n’empêchera la rupture avec la France, c’est le constat de la jeunesse». Avant de développer en posant les points sur les «I» : « A l’époque, on avait à peine 20 euros dans nos poches. On leur (les autorités françaises) a montré nos documents qui prouvent que l’on venait jouer et que notre label prenait nos frais en charge. Mais on nous a envoyés en garde à vue. On y est resté près d’une heure, jusqu’à ce que notre producteur vienne nous sortir de là. On était choqués, déçus. Imaginez, pour un jeune Africain qui arrive pour la première fois en Europe. Tu as ton visa, tes papiers en règle et on t’accueille comme ça parce qu’on juge que tu n’as pas assez d’argent… Tu réalises ce qu’est la France, les relations qu’elle entretient avec le continent et quel type de personne est la bienvenue sur son territoire ou non. Le français a été imposé par la colonisation. Je me rappelle que l’on nous frappait à l’école primaire pour nous forcer à l’apprendre. Mon père me racontait qu’il devait chanter «Nos ancêtres les Gaulois» en montant le drapeau français.»
 
Cela se passe de commentaire. Et ils sont légion ceux qui ont subi le même traitement par la France. Toute une jeunesse africaine aujourd’hui qui dit «Non». Non au chantage par le visa, comme s’il s’agissait d’un ticket d’entrée au paradis ! Non au bras de fer sur les marchés locaux et sur la part du lion réservée aux sociétés françaises. Non à la tutelle culturelle avec cette francophonie si désuète aux allures de plus en plus fausses et mensongères. Non à la politique de la main tordue pour faire plier tous ceux qui veulent décider pour eux-mêmes de leur avenir et de leur essor. Non au double jeu. Non à la duplicité. Non aux profits quelle qu’en soit la nature. Non aux passe-droits. Non à l’exploitation. Non aux discriminations. Non au racisme et à la xénophobie, deux fléaux qui prennent aujourd’hui une ampleur très inquiétante dans une société française à la fois clivée et fragilisée.

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12 janvier 2023 4 12 /01 /janvier /2023 21:30
Imbroglio à la suite de l’arrestation à Bangui de deux anciens militaires français

 

Centrafrique: imbroglio à la suite de l’arrestation à Bangui de deux anciens militaires français

https://www.rfi.fr/ Publié le 12/01/2023 - 16:07

En Centrafrique, deux anciens militaires français, qui travaillent pour la Mission des Nations unies dans le pays (Minusca), ont été interpellés par la Police de l'air et des frontières, mardi 10 janvier, à leur arrivée à l'aéroport international de Bangui. Une information que vient de confirmer la Minusca dans un communiqué. Celle-ci assure être « en contact avec les autorités nationales centrafricaines afin de résoudre la situation ». Explications.

Les deux Français venaient d'atterrir à l'aéroport international de Bangui aux environs de 16h, heure locale, le mardi 10 janvier lorsqu'ils sont interpellés par la Police de l'air et des frontières centrafricaine. Selon une source diplomatique, elle va leur prendre leurs passeports, leurs cartes d'identité de la Minusca et leurs ordinateurs, avant de les « exhiber » à la presse pro-pouvoir qui va les présenter comme « des militaires français » qui tentaient de s'introduire dans le pays sans aucun visa, dans le but de déstabiliser le Centrafrique.

MINUSCA confirme l’arrestation, le 10 /01/23, de 2 membres de son personnel (consultants), de nationalité 🇫🇷, à leur arrivée à l’Aéroport Bangui-M'poko.
La MINUSCA est en contact actuellement avec les autorités nationales🇨🇫 afin de résoudre la situation. https://t.co/zB1DRSw5Ck pic.twitter.com/zX3WC9tK1r

— MINUSCA (@UN_CAR) January 12, 2023

« Manipulation » ?

Il s'agit d'une « manipulation », dénonce encore la même source diplomatique, qui explique que les deux hommes, d'anciens militaires français, ont depuis six mois des contrats de « consultant international » avec les Nations unies. Leur travail ? Fournir des équipements et participer à la formation des contingents des pays francophones déployés au sein de la Force des Nations unies en Centrafrique. 

Les contrats des deux hommes expirent le 31 décembre de cette année et ils sont arrivés à Bangui avec des visas en bonne et due forme qui courent jusqu'au 31 mars, poursuit notre source. Une information qui a d'ailleurs a été confirmée à RFI par une source du ministère centrafricain des Affaires étrangères.

Ou « dysfonctionnement » ?

Cette même source centrafricaine, apparemment embarrassée, parle d'un « dysfonctionnement » qui s'explique sans doute par les tensions persistantes entre Bangui et Paris, avant de tenter de calmer le jeu en rejetant les torts sur la Minusca.

► À lire aussi : Centrafrique: les derniers soldats français ont quitté Bangui

Il s'agit « d'une simple incompréhension administrative entre les services centrafricains compétents et la Minusca ». 

Les deux Français auraient été arrêtés tout simplement parce que « leurs badges allaient jusqu'en décembre 2023 et n'étaient donc pas synchronisés avec leurs visas qui expirent, eux, en mars de cette année ». 

Cette source assure enfin que les deux hommes seront bientôt relâchés, car la police a eu « les précisions qu'elle voulait ».

 

 

Centrafrique : Deux militaires français de la MINUSCA arrêtés à l'aéroport de Bangui

https://www.aa.com.tr/f Ekip   |12.01.2023

- « Ils sont détenus par la PAF (Police aux frontières) pour absence de visa », a affirmé à Anadolu Steve Tangoa, conseiller du Président centrafricain.

Deux soldats de nationalité française ont été arrêtés le 10 janvier « aux environs de 16 heures » (heure locale) « à leur arrivée à l’aéroport Bangui-M'Poko », a annoncé jeudi dans un communiqué la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).

La force de l’ONU en Centrafrique a souligné dans son communiqué que les soldats sont « deux membres de son personnel (consultants internationaux), de nationalité française » et qu’elle est « en contact actuellement avec les autorités nationales centrafricaines afin de résoudre la situation ».

L’arrestation de ces deux militaires a été confirmée à Anadolu par Steve Tangoa, conseiller du Président centrafricain Faustin Archange Touadéra.

Selon Steve Tangoa, ces militaires ont été arrêtés mardi dans l’après-midi et depuis là, « ils sont détenus par la PAF (Police aux frontières) pour absence de visa ».

Tangoa explique que les visas n'ont pas été demandés à Paris pour contourner les dispositifs de contrôle à priori mis en place par le ministère des Affaires étrangères.

« Ils espéraient ainsi passer entre les nasses en obtenant les visas à l'aéroport de Bangui. Cette procédure obsolète doit cesser. Mise en place pour faciliter les voyages vers la RCA de ressortissants de pays dans lesquels nous n'avons pas de représentations diplomatiques, elle est utilisée aujourd'hui de façon anarchique. Bref! Les enquêtes sont en cours et si rien ne leur est reproché, ils seront élargis. Et c'est le lieu de rappeler la nécessaire coordination avec la MINUSCA pour la délivrance et le contrôle des accréditations », note encore le conseiller du Président centrafricain.

L’ambassade de France en Centrafrique n’a pas encore communiqué sur cette situation impliquant deux ressortissants français.

Il faut rappeler qu’en février 2022, quatre militaires français avaient aussi été arrêtés à l'aéroport de Bangui.

Ces quatre militaires français qui escortaient un général de la force de l'ONU avaient été arrêtés le 21 février à l'aéroport de Bangui, selon l'ambassade de France dans la capitale centrafricaine.

« L'équipe de protection rapprochée du général [Stéphane] Marchenoir, chef d'état-major de la Force de la MINUSCA, composée de quatre militaires français, a été arrêtée cet après-midi à l'aéroport de Bangui », avait révélé l'ambassade dans un communiqué publié sur ses comptes Twitter et Facebook.

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12 janvier 2023 4 12 /01 /janvier /2023 21:06
Affaire Orion Oil : Manuel Valls et le soupçon à 2 millions
Affaire Orion Oil : Manuel Valls et le soupçon à 2 millions

 

Lu pour vous

 

Edito

Manuel Valls, l’invité surprise du dossier Orion Oil

https://www.liberation.fr/ par Dov Alfon publié le 12 janvier 2023 à 20h47

Dans la foulée des révélations sur des soupçons de détournement de la manne pétrolière congolaise, «Libération» publie le second volet de son enquête, où se croisent des personnalités françaises étonnantes, de l’ex-Premier ministre à DSK.

Libération continue de révéler les rouages de ce qui apparaît aux yeux de la justice française comme un possible détournement des recettes du pétrole congolais, des centaines de millions d’euros qui n’ont pas été versés au trésor public de Brazzaville. Au centre de ce circuit soupçonné, un intermédiaire sulfureux et bon vivant, Lucien Ebata, patron d’une compagnie pétrolière mystérieuse appelée Orion Oil et proche du président Denis Sassou-Nguesso. Nous avons déjà ­dévoilé les méthodes qui ­auraient permis de créer un financement occulte ­ahurissant des proches du ­président congolais, passant ­souvent par des versements en espèces par valises entières, autour des boutiques et hôtels de luxe du ­triangle d’or parisien. Nous continuons notre enquête en publiant les résultats des écoutes judiciaires réalisées sur les lignes ­téléphoniques bien bavardes de cet extraordinaire noyau de pouvoir, argent et influence, entre Paris et Brazzaville. Car était-il possible qu’une telle cavalcade de ­cadeaux congolais, payés en cash, se déploie dans Paris sans que des personnalités économiques et politiques françaises n’y soient mêlées ?

Premier invité surprise de ce dossier, le Premier ministre français en exercice au ­moment des écoutes, Manuel Valls. Tandis qu’il se préparait à ce qu’il pensait être un combat politique déterminant, la primaire du Parti ­socialiste qui se joua entre lui et Benoît Hamon, il surgit ­opportunément dans les ­conversations enregistrées de Lucien Ebata : «Il est jeune. Même s’il perdait, il y aurait une relation amicale entre nous deux, ce serait un nouvel ami pour moi», envisage le patron de Orion Oil. Et voilà l’ancien patron du FMI, ­Dominique Strauss-Kahn, dont les bons conseils ont été rémunérés par un paiement de 800 000 euros, ou le über-conseiller politique Stéphane Fouks, de Havas. Ebata, ­toujours débonnaire au sujet de Valls, ne manque tout de même pas de réalisme : «Avec ce genre de personnalité, le risque que le fait soit un jour révélé est certain mais qui ne risque rien n’a rien», dit-il à son épouse. Voilà qui est fait.

 

 

Enquête Libé

Affaire Orion Oil : Manuel Valls et le soupçon à 2 millions

https://www.liberation.fr/ par Ismaël Halissat et Jérôme Lefilliâtre publié aujourd'hui à 12h27

Des proches de l’ancien Premier ministre ont-ils approché l’homme d’affaires Lucien Ebata en vue d’un financement occulte de sa campagne naissante pour la présidentielle de 2017 ? C’est ce que soupçonnent les douanes judiciaires, dans le cadre de l’enquête sur la société Orion Oil et des possibles détournements de l’argent du pétrole congolais.

Libération révèle les rouages de ce qui pourrait être l’un des principaux circuits de détournement des recettes du pétrole congolais, de Paris à Brazzaville en passant par la Suisse et Monaco. En cause, la société Orion Oil et son patron Lucien Ebata, proche du président Denis Sassou-Nguesso et aux multiples relations avec des personnalités économiques et politiques françaises. 

Ce 22 novembre 2016, Lucien Ebata est à Paris et comme à son habitude, il a multiplié les rendez-vous dans un salon du Peninsula, un palace parisien proche de l’avenue des Champs-Elysées. «Quelques personnes de ce pays sont passées me voir», dit le PDG du groupe de négoce pétrolier Orion Oil à 20 h 30 au téléphone à Philo Ebata, son épouse. Le richissime homme d’affaires canado-congolais ne s’en doute pas, mais ses lignes téléphoniques, ainsi que celles de son entourage, sont surveillées : il est alors visé par une minutieuse et complexe enquête judiciaire débutée quatre ans plus tôt, dont le contenu n’avait pas été rendu public jusqu’à cette semaine.

La justice française le suspecte de s’être enrichi à millions, en pillant, avec le clan du président Denis Sassou-Nguessoles ressources de la république du Congo (ou Congo-Brazzaville) par un vaste système de détournement des recettes du pétrole. L’activité de Lucien Ebata a aussi attiré l’attention de deux services, la Direction du renseignement de la préfecture de police et la Direction générale de la sécurité intérieure, qui ont chacun émis une «fiche S» le visant comme «affairiste susceptible de se livrer à des activités financières frauduleuses» et «membre d’un réseau de criminalité organisée spécialisé dans le blanchiment d’argent».

«C’est de moi que proviendront les fonds pour gagner»

Pour comprendre la discussion avec son épouse, tenue à mots couverts et retranscrite dans un procès-verbal des douanes judiciaires, il faut se souvenir du contexte politique français de l’époque. La campagne pour l’élection présidentielle de 2017 en est à ses prémices : Emmanuel Macron vient de se lancer, François Fillon a été désigné par son camp et François Hollande n’a pas encore renoncé à se présenter. Les «personnes» évoquées par Ebata lui auraient rendu visite pour préparer une autre candidature, celle de Manuel Valls, alors Premier ministre. En lingala, une langue parlée dans les deux Congo, il tente de faire deviner son nom à sa femme. La discussion a été traduite par la justice.

«— Il s’agit de Badibanga d’ici [Samy Badibanga, Premier ministre de la république démocratique du Congo, ndlr], dit Lucien Ebata.

— De Badibanga de France ?

Oui, il veut se présenter aux “primaires”, il a besoin…

— De l’argent ?

— Oui, il en a besoin de deux.»

Pour les douanes judiciaires, qui écoutent cette conversation, Lucien Ebata parle à cet instant d’un financement de la campagne de Manuel Valls pour la primaire de la gauche, qui doit avoir lieu les 22 et 29 janvier 2017. Et ce, possiblement à hauteur de 2 millions d’euros. Car l’homme d’affaires, qui avait l’habitude de manipuler de quantités astronomiques d’argent liquide en France et au Congo, ne précise pas «millions» quand il est question d’argent au téléphone. Il se contente d’un chiffre, comme une évidence«C’est pour cela que les personnes sont passées te voir ?» relance sa femme. «Oui», répond-il. La conversation se poursuit.

«— Il est jeune. Même s’il perdait, il y aurait une relation amicale entre nous deux, ce serait un nouvel ami pour moi, envisage Lucien Ebata.

— Humm, se contente de répondre sa femme.

— Copé a perdu les primaires par manque d’argent pour faire sa campagne [le 20 novembre 2016, le maire de Meaux a terminé dernier du premier tour de la primaire de la droite, avec 0,3 % des voix].

— Humm.

— Avec ce genre de personnalité, le risque que le fait soit un jour révélé est certain mais qui ne risque rien n’a rien.

C’est ça, je te conjure de ne pas faire ce genre d’affaires.»

Ce 22 novembre 2016, Manuel Valls n’a pas encore manifesté publiquement son ambition de concourir à la présidentielle en cas de désistement de François Hollande. Il le fera cinq jours plus tard dans une interview au JDD. Lucien Ebata apparaît donc particulièrement «bien informé», comme l’ont fait remarquer les enquêteurs à l’homme d’affaires lors de sa garde à vue le 7 octobre 2021.

 

Enquête Libé

Affaire Orion Oil : Cédric Lewandowski, Lucien Ebata et les fiches S

https://www.liberation.fr/ par Ismaël Halissat et Jérôme Lefilliâtre publié le 12 janvier 2023 à 19h06

Avant ses rencontres avec le directeur de cabinet de Jean-Yves Le Drian, le patron d’Orion Oil était visé par deux fiches S, supprimées ensuite. Selon des écoutes, le puissant conseiller serait intervenu.

C’est une amitié bien particulière qui apparaît dans l’affaire Orion Oil. Entre Lucien Ebata et un «homme de l’ombre». Le terme est utilisé par l’homme d’affaires canado-congolais, notamment mis en examen depuis 2021 pour détournement de fonds publics et blanchiment, afin de décrire celui qui fut un important rouage de l’appareil d’Etat : Cédric Lewandowski. Ce dernier, aujourd’hui vice-président d’EDF, a été le tout-puissant directeur de cabinet du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, de 2012 à 2017. Sa particularité, dans le monde convenu de la haute fonction publique : il n’est pas issu d’un grand corps de l’Etat.

Les premières traces de cette relation, qui va en se renforçant au fil des mois, apparaissent au début de l’année 2016. Lucien Ebata est alors visé par une procédure judiciaire et suivi par deux services, la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui ont chacun émis une «fiche S» le visant comme «affairiste susceptible de se livrer à des activités financières frauduleuses» et «membre d’un réseau de criminalité organisée spécialisé dans le blanchiment d’argent». Si Lucien Ebata ne suspecte pas l’étendue des investigations judiciaires à son endroit, il sait qu’il fait l’objet de signalements du renseignement français.

«Amitiés»

Les deux hommes se voient le 27 janvier 2016, à l’hôtel de Brienne, qui abrite à Paris le bureau du ministre de la Défense, ainsi que le 1er juin 2016 dans un palace parisien où le patron d’Orion Oil a ses habitudes, le Peninsula. Mais c’est un autre rendez-vous, qui a lieu le 28 novembre 2016, soit six jours seulement après que le Canado-Congolais a assuré à son épouse qu’il a été sollicité pour financer la campagne de Manuel Valls, qui pourrait être particulièrement problématique – voire éventuellement constitutif d’une infraction pénale comme le trafic d’influence – pour Cédric Lewandowski.

Ce jour-là, les deux hommes se rencontrent une nouvelle fois à l’hôtel de Brienne. L’objet de cette entrevue semble être ces «fiches S», qui compliquent les passages de frontière du businessman et dont il aimerait se débarrasser. A 17h25, à la sortie du rendez-vous, le patron d’Orion Oil appelle sa femme, qui s’étonne que son mari, à peine arrivé à Paris, enchaîne déjà des réunions. La conversation se tient en langue lingala et a été traduite par la justice.

«— Tu as déjà pris rdv avec eux à peine arrivée sur place.

— Quoi faire d’autre maman, je cherche à gagner.

— Eux, qu’est-ce qu’ils peuvent t’apporter ?

— C’est lui qui s’est occupé de l’affaire fiche.

— Ah bon ?

— Il m’a cité les personnes qu’il avait contactées à ce sujet, il lui reste à aller voir le procureur.»

Les deux fiches de renseignement, actives depuis 2013 et 2014, visant Lucien Ebata ont effectivement été supprimées. Mais le flou demeure quant au motif de leur annulation. Ni la DRPP ni la DGSI n’ont été mesure de l’expliquer aux enquêteurs. Le premier service a pu donner une date de «demande de cessation» : le 10 mars 2016. A ce moment-là, Lewandowski et Ebata se sont déjà vus au moins une fois. Le second avance seulement que la fiche n’a pas été renouvelée – sans plus de détail – et a été supprimée le 16 janvier 2017.

Le 18 mai 2017, soit le lendemain de son départ du ministère de la Défense, Cédric Lewandowski rencontre encore le patron d’Orion, cette fois au Peninsula. A l’issue du rendez-vous, celui qui s’apprête à rejoindre le fleuron national de l’énergie EDF le remercie pour ses «attentions» et une «proposition» : «Cher Lucien, Merci de ton temps et de tes attentions aujourd’hui. J’ai bien entendu ta proposition, je réfléchis le temps de clarifier ma situation à EDF et je te reviens. Bon courage pour tes négociations stratégiques. Amitiés. CL.»

«C’est lui qui a fait enlever le signalement»

Hasard du calendrier, les douanes judiciaires perquisitionnent le domicile et les bureaux de Lucien Ebata le jour suivant. Dans la foulée, un nouveau rendez-vous avec Cédric Lewandowski est programmé le 24 mai. Quelques jours plus tard, Lucien Ebata téléphone à sa femme et l’informe qu’il doit revoir Lewandowski, le lendemain. Cette conversation appuie l’hypothèse d’une intervention du directeur de cabinet de Jean-Yves Le Drian. «C’est lui qui a fait enlever le signalement», rappelle-t-il, avant d’ajouter : «Il m’a dit s’occuper de l’affaire, demain il passe me faire un retour.» Explique-t-il ici à mots couverts espérer de l’un des hommes les mieux informés de France une aide dans ses démêlés avec la justice française ?

Sollicité par Libération, Cédric Lewandowski n’a pas souhaité s’exprimer. L’enquête des douaniers n’a pas retrouvé la trace d’un paiement en espèces au profit du vice-président d’EDF, connu pour s’être beaucoup impliqué dans les dossiers de politique africaine lorsqu’il était le directeur de cabinet de Jean-Yves Le Drian à la Défense. A l’époque, l’homme ne se cachait pas en petit comité de vouloir devenir le futur patron de la Direction générale de la sécurité extérieure, les services secrets français. Ce qui explique sans doute aussi sa fréquentation assidue d’intermédiaires sulfureux comme Lucien Ebata.

Contacté par Libération, le patron d’Orion Oil n’apporte pas plus d’explications que celles données aux enquêteurs. Interrogé en garde à vue, en octobre 2021, Lucien Ebata explique que Cédric Lewandowski est un «ami» mais assure ne pas l’avoir sollicité pour faire supprimer les fiches de renseignements : «La fiche S est un dossier qui m’a beaucoup emmerdé, j’aurais pu en parler à plusieurs de mes amis. Mais je n’ai jamais demandé d’intervention. […] Cédric et moi n’avons travaillé que sur des dossiers d’Etat, jamais de dossier personnel.»

Affaire Orion Oil : Manuel Valls et le soupçon à 2 millions
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12 janvier 2023 4 12 /01 /janvier /2023 20:42
Afrique, les civils victimes dans quinze conflits armés

 

Lu pour vous

 

https://mondafrique.com/ By Nicolas Beau 12 janvier 2023

Afrique : Les conflits et la violence sont une menace pour les droits humains

La protection des civils et l’établissement des responsabilités pour les abus commis devraient être renforcés

(Nairobi, 12 janvier 2023) – Les dirigeants africains ne sont pas parvenus à mettre un terme aux abus généralisés, perpétrés aussi bien par des forces de sécurité étatiques que par des groupes armés non-étatiques, à l’encontre des civils. De plus, ils n’ont pas suffisamment priorisé les efforts de justice en faveur des victimes d’atrocités à travers le continent, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui dans son Rapport mondial 2023. Ces violations se sont produites dans un contexte de recul des garanties démocratiques et de l’état de droit.

L’Union africaine (UA) et les mécanismes sous-régionaux devraient adopter de toute urgence des mesures et mettre en place des systèmes pour assurer de rigoureux suivis et rapports sur les droits humains dans les zones de conflit, et afin d’éviter de nouvelles atrocités et catastrophes humanitaires.

« Les efforts régionaux pour faire face à certaines crises en Afrique en 2022 ont manqué de volonté politique et de leadership suffisants, laissant d’innombrables civils pris au piège dans des conflits sans recours possibles », a déclaré Mausi Segun, directrice de la division Afrique à Human Rights Watch. « La meilleure façon de garantir des solutions africaines effectives aux problèmes africains serait que les dirigeants déploient efficacement les instruments solides à leur disposition pour protéger les victimes de violations des droits humains. »

Dans son Rapport mondial 2023, sa 33e édition qui compte 712 pages, Human Rights Watch passe en revue les pratiques en matière de droits dans près de 100 pays. Dans son essai introductif, la directrice exécutive par intérim Tirana Hassan explique que dans un monde où l’équilibre des pouvoirs a changé, il n’est plus possible de compter sur un petit groupe de gouvernements, principalement du Nord, pour défendre les droits humains. La mobilisation mondiale autour de la guerre menée par la Russie en Ukraine nous rappelle le potentiel extraordinaire lorsque les gouvernements s’acquittent de leurs obligations en matière de droits humains à l’échelle internationale. Il incombe à tous les pays, grands et petits, d’appliquer un cadre des droits humains à leurs politiques, puis de conjuguer leurs efforts pour protéger et promouvoir ces droits. 

Dans au moins 15 conflits armés, notamment en République démocratique du Congo, au Cameroun, en Éthiopie, au Mozambique, au Mali, au Burkina Faso et au Soudan du Sud, les forces gouvernementales ou des groupes armés non étatiques ont été impliqués dans des abus à l’encontre de civils.

Certains progrès ont été réalisés pour garantir la justice pour les crimes graves, a déclaré Human Rights Watch. Des procès ont commencé en République centrafricaine et en Guinée, tandis que la Cour pénale internationale (CPI) a ouvert des procès pour des crimes graves impliquant des chefs de milice en République centrafricaine et au Soudan.

Dans le nord de l’Éthiopie, le conflit dans les régions du Tigré, d’Amhara et d’Afar a eu un impact dévastateur sur les populations civiles. De vastes pans de la population tigréenne sont toujours déplacés et n’ont pas accès à l’aide humanitaire dont ils ont désespérément besoin. Dans la région de l’Oromia, les combats entre les forces fédérales éthiopiennes et les rebelles de l’Armée de libération de l’Oromia se sont intensifiés. Les efforts menés pour que les responsables de crimes graves rendent des comptes pour leurs actes ont été étouffés.

Le groupe rebelle M23 soutenu par le Rwanda dans l’est de la RD Congo est réapparu et a commis de nouvelles atrocités dans la région. D’autres groupes armés, et parfois des soldats congolais, ont également commis des abus généralisés, l’impunité alimentant les cycles de violence. En août, le gouvernement burundais a déployé des soldats dans l’est de la RD Congo, suivis par des troupes kenyanes en novembre, en réponse à la décision de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) d’établir une force conjointe pour rétablir la sécurité dans la région.

En novembre, une négociation menée par l’UA a abouti à un accord de cessation des hostilités dans le conflit éthiopien du Tigré, entre le gouvernement fédéral et les autorités tigréennes.

Au Mozambique, la Communauté de développement de l’Afrique australe (CDAA) et le Rwanda ont soutenu l’armée mozambicaine dans le conflit armé qui l’oppose à l’insurrection islamiste connue sous le nom d’Ansar al-Sunna Wa Jamma (ASWJ), et associée à l’État islamique. Les hostilités dans la province de Cabo Delgado ont entraîné des attaques illégales contre des civils et le déplacement interne de plus de 940 000 personnes au cours des quatre dernières années.

En Afrique de l’Ouest, notamment au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, il n’y a eu aucune amélioration des conditions qui ont provoqué les récents coups d’État. L’UA et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont réagi en suspendant leur adhésion, et en imposant, ou en menaçant d’imposer, des sanctions.

Les critiques croissantes formulées à l’encontre d’opérations antiterroristes étrangères par la junte militaire malienne et l’incessante violence islamiste armée dans le pays ont conduit au retrait des troupes françaises du Mali, ainsi que de celui d’autres troupes de l’Union européenne.

Une recrudescence des combats au Mali et en République centrafricaine a coïncidé avec la diffusion d’informations faisant état d’horribles violations de droits humains commises par des mercenaires étrangers, notamment le groupe Wagner lié à la Russie.

Cependant, la réponse régionale a été étouffée lorsque des dirigeants civils élus se sont accrochés au pouvoir en manipulant les processus politiques et constitutionnels, ainsi qu’en tuant ou en harcelant des journalistes, des activistes et des opposants présumés.

Lors de son Sommet extraordinaire sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement en mai, l’UA a condamné le terrorisme, l’extrémisme violent et toutes les formes de changements de gouvernement anticonstitutionnels en Afrique. Les dirigeants ont appelé au retrait de tous les combattants terroristes et mercenaires étrangers, et ont affirmé leur engagement à lutter contre la criminalité transnationale organisée.

Les autorités de certains gouvernements de transition ont réprimé la dissidence politique pacifique et les critiques. En mars, les forces de sécurité tchadiennes ont violemment dispersé des milliers de manifestants pacifiques. Au Soudan, lors des manifestations qui ont secoué le pays depuis le coup d’État d’octobre 2021, les forces de sécurité ont tué plus de 100 personnes, en ont détenu arbitrairement des centaines et en ont fait disparaître d’autres de force. L’UA est restée silencieuse.

Les vagues de répression contre les opposants et les détracteurs des gouvernements ne se sont toutefois pas limitées aux pays sous régime transitoire. Au Burundi, au Rwanda, en Ouganda et au Zimbabwe, des activistes, des opposants et des journalistes ont été détenus et torturés. En RD Congo, les attaques contre la liberté des médias, l’implication croissante des services de renseignement dans l’intimidation des dissidents, et le rétrécissement général de l’espace démocratique suscitent des inquiétudes à l’approche des élections de 2023.

Dans plusieurs régions d’Afrique, les personnes déplacées, les réfugiés et les migrants ont été chassés de chez eux par les conflits armés, la répression, les violences communautaires, la pauvreté et des facteurs environnementaux. En Érythrée et au Cameroun, des demandeurs d’asile renvoyés de force ont fait l’objet de détentions arbitraires et d’abus. Au Nigéria, les fermetures de camps de déplacés imposées par le gouvernement ont plongé des milliers de personnes dans un dénuement encore plus profond.

Le manque de voies de migration sûres et légales, ainsi que les obstacles à l’asile à l’intérieur et à l’extérieur de l’Afrique, combinés à la pression de l’UE et de ses États membres, ont entraîné le décès, l’exploitation ainsi que la discrimination des migrants, qui sont soumis à de nombreux abus.

Pour les victimes d’atrocités sur le continent, les progrès en matière d’accès à la justice ont été mitigés, a déclaré Human Rights Watch.

En juillet, l’UA a annoncé l’opérationnalisation du fond mandaté de longue date et dédié aux réparations pour les victimes du régime brutal de l’ancien président tchadien Hissène Habré.

En Guinée, le procès des auteurs présumés du massacre du stade de 2009 s’est ouvert 13 ans plus tard, soulignant l’importance d’une justice nationale crédible pour les crimes graves.

En octobre, la Cour pénale spéciale (CPS) de la République centrafricaine a condamné Issa Sallet Adoum, Ousman Yaouba et Tahir Mahamat du groupe rebelle 3R pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans le pays en 2019.

Toutefois, un tribunal hybride pour le Soudan du Sud dirigé par l’UA et envisagé dans l’accord de paix de 2015 n’a pas encore commencé ses activités.

Le Burundi et l’Éthiopie continuent de refuser l’accès au rapporteur spécial des Nations Unies sur le Burundi, à la commission d’enquête de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples sur la situation au Tigré et à la Commission internationale d’experts en droits de l’homme des Nations Unies sur l’Éthiopie.

Les organisations de la société civile africaine ont apporté une contribution cruciale à la mise en place de ces mécanismes, ainsi qu’à l’indépendance et au fonctionnement efficace des institutions africaines des droits humains.

« Les gouvernements africains et les institutions régionales devraient dénoncer publiquement les abus et la répression de la dissidence qui sévissent sur le continent », a  déclaré Mausi Segun. « De véritables efforts pour lutter contre l’impunité nécessitent des enquêtes impartiales et des procès équitables contre les personnes reconnues responsables d’atteintes aux droits humains et de crimes dans toute l’Afrique. »

 

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12 janvier 2023 4 12 /01 /janvier /2023 20:26
Nouvelles nationales sur RNL
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Centrafrique : inquiète, la CECA interpelle Félix Moloua sur la situation du pays

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 12 janvier 2023 14:51

Les évêques de Centrafrique s’inquiètent des multiples défis auxquels le gouvernement fait face. Ils ont invité, ce mardi 10 janvier, le Premier ministre, Félix Moloua, à leur congrès tenu au siège de la Conférence épiscopale à Bimbo.

Les évêques voulaient, à travers cet échange avec le Premier ministre, s’enquérir des mesures que compte prendre le gouvernement pour le bien-être des Centrafricains. Il s’agit notamment de la hausse de prix du carburant et les conséquences qui peuvent en résulter.

Au cours des discussions, les prélats ont présenté à tour de rôle, la situation dans leurs diocèses et brossé la situation du pays. De la dégradation des routes en passant par les poches d’insécurité, la tension de trésorerie, la hausse des prix des denrées alimentaires, qui peut encore être aggravée avec l’augmentation de prix du carburant, les prélats ont demandé au chef du gouvernement comment compte-t-il s’y prendre.

Grande surprise

"C’est une grande surprise pour les Evêques et pour la communauté centrafricaine de vivre cette hausse de prix du carburant. Prenons l’exemple de quelqu’un qui travaille et qui gagne 30 ou 40.000 francs le mois et qui doit parcourir chaque jour PK 12 pour aller en ville. Doit-il injecter tout son salaire dans le transport ? Nous déplorons seulement l’effet de cette hausse de prix de carburant et même des denrées alimentaires", a fait observer l’Abbé Freddy Wakanga, vicaire général du diocèse de Kaga-Bandoro.

Par ailleurs, le vicaire déplore le fait que les Centrafricains de certaines régions du pays vivent mal et risquent d’en pâtir davantage avec cette nouvelle donne sur le prix du carburant.  

"Si à Bangui c’est ainsi, dans l’arrière-pays, imaginez-vous. A Bangassou par exemple, un sac de ciment est vendu à 50.000 francs CFA", a déploré l’Abbé Freddy Wakanga.

- Lire aussi : Centrafrique : le Cardinal Nzapalaïnga déplore une situation humanitaire "catastrophique" dans le Nord-ouest

Pour les évêques de Centrafrique, une solution rapide doit être trouvée pour le bien-être de la population. En réponse, le Premier ministre, Félix Moloua, a promis que le gouvernement fera tout pour trouver des solutions à ces différents problèmes.

La résilience

"Vous savez, il y a eu des incendies, il y a eu des cas graves. Aujourd’hui, des mesures sont prises pour ramener de l’ordre. En ce qui concerne les mesures, le gouvernement appréciera. Nous poursuivons les échanges avec tous les partenaires sociaux. Nous pensions que les évènements qui se déroulent entre la Russie et l’Ukraine, n’allaient pas perdurer. Mais aujourd’hui, nous nous rendons à l’évidence qu’il faut prendre des mesures parce que les conséquences de la non prise en compte de ces mesures, nous les ressentons déjà. C’est la résilience et il faut la renforcer", a réagi Félix Moloua.

Le chef du gouvernement a été invité par les évêques à l’occasion de leur 1ère conférence épiscopale pour l’année 2023. Les responsables catholiques comptent rencontrer également le chef de l’Etat.

Ouverte le lundi dernier, cette conférence prendra fin le dimanche 15 janvier avec de fortes recommandations pour la bonne marche de la République centrafricaine.

 

 

Centrafrique : un militaire tué et un autre blessé dans une attaque d’hommes armés à Abba

https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 12 janvier 2023 19:03

Cinq jours après l’attaque du village Yenga, situé à 19 kilomètres de Bouar sur l’axe Baboua où 2 soldats centrafricains avaient été tués et un autre porté disparu, une énième attaque a visé, ce jeudi 12 janvier 2023, les éléments des Forces armées centrafricaines à Abba (Nana Mambéré). Le bilan fait état d’un mort et d’un blessé dans les rangs de l’armée nationale.

La sous-préfecture de Abba, située à une centaine de kilomètres de Bouar (Nana-Mambéré), a été secouée tôt ce matin du jeudi 12 janvier par des détonations d’armes lourdes et légères. Il s’agit, en effet, d’une attaque perpétrée par des hommes armés assimilés aux éléments de 3R, actifs dans la région, contre la position des militaires centrafricains. Le poste avancé visé se trouve  à 3 trois kilomètres de la ville.

Le bilan provisoire fait état d’un mort et d’un blessé du côté des Forces armées centrafricaines (Faca) mais les assaillants ont été repoussés. Pour le moment, un calme précaire règne dans la ville.

- Lire aussi : Centrafrique : retour au calme à Bozoum après une panique généralisée

« Une attaque lâche »

"Le calme est revenu dans la ville et nous sommes là. Nous préparons l’évacuation sanitaire des éléments Faca blessé et décédé. C’était une attaque lâche. Il y a un check-point au niveau du PK 3 qui a été attaqué ce matin aux environs de 5 heures. Nous n’avons pas encore identifié les assaillants. Vous savez, si une ville est attaquée de grand matin et qu’un soldat est tombé et un autre blessé, il y a la peur. La population était paniquée mais maintenant, ça va. Les commerçants commencent à ouvrir leurs boutiques. Ceux qui sont en brousse, nous ne connaissons pas leur position" a témoigné Biri-Mazou Ousmane, sous-préfet de Abba.

Les fortes détonations d’armes ont fait fuir de nombreuses personnes en brousse. Depuis le début de la saison sèche, les groupes armés sont redevenus actifs dans plusieurs régions, attaquant les positions de l’armée nationale. A Bangui, les autorités assurent avoir mis en œuvre un vaste plan de sécurisation du pays afin de contrer les actions des groupes armés.

Pour rappel, au moins 5 militaires centrafricains sont déjà tués entre décembre 2022 et janvier 2023 aux alentours de Bouar où sévissent les éléments des 3R.

 

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12 janvier 2023 4 12 /01 /janvier /2023 00:09
La scolarisation des enfants en Afrique : un enjeu crucial

 

Lu pour vous

 

https://www.dw.com/ 11.01.2023

L'Unicef juge critique la déscolarisation des enfants en Afrique. C'est là, que l’on note les taux les plus élevés d’exclusion de l’éducation.

En considérant l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, ce sont plus d’un cinquième des enfants âgés d’environ six à onze ans qui ne sont pas scolarisés. Cette proportion monte à un tiers pour les enfants de douze à quatorze ans.

Dans l’entretien qu’elle nous a accordés, Macoura Oulare, du bureau régional de l'Unicef pour l'Afrique de l'Ouest et centrale, précise que dans cette zone géographique, 57 millions d'enfants ne sont plus dans le système scolaire à cause de l’insécurité et des conflits.

Rien que pour le Sahel, ce chiffre est de douze millions.

Spécialiste en éducation, Pierre Sawadogo rappelle que plus il y a un nombre d’enfants non scolarisés, plus il y a une carence au niveau des emplois et plus largement du développement économique d’un pays.

Il insiste également sur le refus de l’autre, le refus de vivre ensemble et les conséquences que cela peut avoir au sein de la société.

"La non scolarisation des enfants développe le sentiment de repli sur soi et c’est ce qui occasionne toutes les formes d'extrémisme violent et impacte sur les questions de la paix en Afrique de l’Ouest. "

Pour Pierre Sawadogo, la priorité donnée à la lutte contre les groupes armés fait qu’au sein d’un Etat, les arbitrages budgétaires se font le plus souvent au détriment  du secteur de l’éducation. " Ce sont des milliers d’écoles qui se ferment et il est bon de se demander quel moyen avons-nous pour scolariser ces milliers d’enfants de familles qui sont en fuite ? "

Quel avenir pour ces enfants déscolarisés ?

Ousmane Zina est maître de conférences, agrégé de sciences politiques à l'université de Bouaké en Côte d’Ivoire. Il souligne le fait que certains Etats, comme la Côte d’Ivoire, expérimentent les écoles de la seconde chance.

Ces établissements ont pour ambition de récupérer les enfants qui ont quitté l’école trop tôt. Mais, ajoute-t-il, l’autre enjeu concerne l’évolution démographique du continent.

"La question de la massification dans les écoles et dans les universités qui se pose aujourd’hui sur le continent ne va pas s’arrêter parce que la démographie continuera d’avancer. Et on sait très bien que la jeunesse africaine pèsera dans quelques années plus de la moitié de la jeunesse mondiale. Il va falloir faire avec et repenser les stratégies d’intégration socio-professionnelle de ces jeunes. "

Rappelons, comme le précise Macoura Oulare de l’Unicef, que les enfants déscolarisés, dans une sorte de spirale dramatique, sont plus souvent victimes de viols, de violences sexuelles et de mariages précoces.

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