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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 14:09

 

 

 

   Un jour après l’investiture du Président élu , au moment où certains commencent déjà à lui suggérer des noms du futur locataire de la primature, ce billet a pour ambition d’ inviter mes compatriotes à considérer d’où nous venons pour envisager où nous voulons aller . C’est un préalable pour faire de notre pays, une république sans perdants  ni gagnants .

 

      UNE AUTRE STRUCTURE POUR LES FUTURES ELECTIONS

 

Tout le monde se rappelle que c’est la mauvaise élection de Bozizé par un machin cornaqué par un chauffeur qui a plongé notre pays dans les affres de la guerre …

 

Charger un ANE, même au féminin d’organiser des élections cruciales pour l’avenir de la RCA est déjà une gageure . Seuls des naïfs peuvent s’étonner aujourd’hui de la gestion rocambolesque et inattendue de l’ANE , surtout pourrie par la tête cf démission du vice Président  et du Président . Par définition, un âne fait des âneries !

 

    Comme il n’est jamais bon de critiquer pour critiquer, je propose dès maintenant de confier la gestion des futures élections au département de géographie de l’Université de Bangui . Je n’y vois que des avantages : les étudiants et leurs professeurs sont déjà rompus à l’exercice, ce qui évitera de dilapider des sommes énormes pour recruter par népotisme, clientélisme, voire régionalisme des hommes et des femmes illettrés, incapables de remplir des procès verbaux . En contrepartie, le département de géographie serait doté de moyens roulants et d’outils modernes ( ordinateurs connectés,  imprimantes, etc) qui profiteraient à toute l’Université après les élections . Le pécule généreusement distribué aux assesseurs défaillants  reviendrait aux étudiants pour palier aux maigres bourses et financer leurs études . Bien sûr,  le travail réalisé par les étudiants sera livré à une institution ( pourvu qu’elle ne s’appelle pas l’ANE ! ) formée des représentants des partis politiques ou plateformes politiques avant la publication des résultats . Ainsi, serons-nous définitivement débarrassés de tous ces organismes budgétivores, inféodés au pouvoir en place , inefficaces et aux noms fantaisistes . Il faut battre le fer quand il est chaud .

 

       LA BETISE JUSQU’AU BOUT

 

Décidément, la Présidente de la Transition centrafricaine n’est pas une démocrate et encore moins une politique ! Si elle se taisait, elle bénéficierait du doute . Mais elle ne sait pas se taire et son offensive devant les étudiants américains et à travers les médias commence à lasser sérieusement . Ses références constantes aux présidents français sont consternantes, inappropriées et franchement ridicules . Si les présidents français usent et abusent de népotisme, en quoi cela grandit-il  une centrafricaine qui les imite ? La vertu peut être centrafricaine …D’autre part, cette femme qui manque vraiment de modestie et d’humilité ose affirmer que si elle a nommé sa fille ambassadrice à Malabo, c’est parce que cette dernière «  a fait sciences politiques » et cerise sur le gâteau «  elle parle espagnol » . Savez-vous Madame combien de Centrafricains ont également fait sciences politiques et combien pratiquent de langues étrangères diverses et variées sans être nommés ambassadeurs ? Rassurez-vous, Madame, ce qu’un gouvernement de circonstances a fait, un gouvernement bénéficiant de l’onction populaire peut le défaire . Tout est question de volonté politique . D’ailleurs c’est moi qui parle de votre gouvernement : ce mot a disparu de votre discours largement dominé par « MOI, JE » . Puis-je vous suggérer « collaborateurs » chers à un des présidents français que vous aimez tant citer ?

 

    Dans ce fatras verbal récurrent semé par CSP , nous retiendrons qu’elle se dit « disponible pour la justice » .  L’impunité doit être bannie en RCA . Alors vivement les audits pour faire enfin la lumière sur une gestion scabreuse de la chose publique qui ne nous a apporté ni la paix, ni la sécurité et encore moins la réconciliation .

 

     Quant aux fauteurs de troubles du genre Issène Abdoulaye et ses sbires du K5, il a promis de se rendre aux autorités légales . Il doit le faire après cette investiture, sinon il faudra aller le chercher . Les autres hommes armés disséminés à travers le pays doivent se laisser désarmer pour permettre  à la RCA de relever l’énorme défi qui l’attend . Attendre d’un pays exsangue des subsides conséquentes  pour déposer les armes  reviendrait à poignarder à nouveau la RCA dans le dos . Drôle de patriotisme qui doit se monnayer .

 

       Enfin, je ne peux passer sous silence ce que je perçois sourdement comme un encouragement à former un gouvernement d’union nationale en RCA . Si nous voulons pérenniser la démocratie, il faut une opposition forte en face du gouvernement . Dire le contraire aux Centrafricains serait les prendre pour des enfants .

 

    C’est aux Centrafricains et à eux seuls qu’il reviendra de forger patiemment les outils de leur future gouvernance . Non pas par arrogance ou par suffisance, mais par ce constat simple et réaliste que CHAQUE PEUPLE A SON GENIE PROPRE ET QUE LA BALLE EST TOUJOURS DANS LE CAMP DU PEUPLE CENTRAFRICAIN .

 

Aussi, je souhaite un bon vent démocratique au peuple centrafricain pour des lendemains qui chantent .

 

                                                                          David KOULAYOM-MASSEYO

 

                                                                          Le 31 Mars 2016 .

BON VENT ( DEMOCRATIQUE) A LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE par David Koulayom Masseyo
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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 13:40
Sangaris, trois longues et dures années pour la France en RCA

 

 

Par Olivier Fourt RFI  le 31-03-2016 Modifié le 31-03-2016 à 18:15

 

La France va mettre fin en 2016 à son opération militaire en Centrafrique. Sangaris aura permis de faire cesser les massacres, mais pas l'insécurité. L'opération française se voulait au départ comme une force de transition, engagée sur une courte durée. La présence militaire française dans le pays s'inscrira désormais dans le cadre de la force européenne EUTM - RCA ou dans celui de l'ONU. Près de 300 hommes devraient rester positionnés en RCA.

 

A l'origine, une brève opération de police

 

C'était à l'automne 2013. A cette époque, le ministère de la Défense parlait d'une opération de quatre à six mois. Effectivement, on ne parlait même pas d'opération de guerre à l'époque à Paris, mais bien d'une force de transition, une force relais qui devait passer la main à la force africaine Misca, laquelle devait monter alors à 3600 hommes pour devenir ensuite la Minusca sous casque bleu.

 

A l'époque, les stratèges français estiment que la situation dans la ville de Bangui serait réglée en quelques semaines, permettant un déploiement en région. L'idée, c'était d'avoir 1200 soldats français en RCA, avec des blindés et des hélicoptères, en mesure de s'interposer, de stopper les massacres, et de permettre un retour au calme.

 

Deux soldats tués dès le début des opérations

 

Il n'était pas rare à l'époque d'entendre de hauts gradés français assurer qu'au premier coup de feu, les éléments séléka allaient partir en débandade. Mais cela ne s'est pas du tout passé comme prévu. D'une part, parce que les ex-Séléka ne se sont pas laissés impressionner, mais aussi parce qu'ils ont eu tout le temps se préparer en stockant de grandes quantités d'armes et d'explosifs, la France ayant commencé à évoquer publiquement une opération dans le pays des mois avant le lancement de Sangaris.

 

Au final, il y a eu de la casse et des morts pendant la bataille de Bangui. Dès le premier jour des opérations de désarmement, la France allait perdre deux de ses soldats, les premières classes Le Quinio et Volkaer. Et les pics de violences dans Bangui allaient se succéder encore durant de longues semaines puisque le déploiement en région, vers Berbérati puis Bouar n'allait intervenir que deux mois plus tard.

 

Petit à petit, la montée en puissance de la force onusienne Minusca a permis à Sangaris de se concentrer sur les opérations en brousse. Sangaris opère alors dans le triangle Sibut, Kagabandoro, Bambari. Objectif : empêcher des éléments de l'ex-Séléka de redescendre sur Bangui. Les accrochages sont parfois violents, comme à Boguila en mai 2014, Batangafo en août, ou à Sibut en octobre 2015.

 

La sale guerre ?

 

Quand la France s'engage, le 5 décembre 2013, l'armée française est encore dans la dynamique Serval, l'opération au Mali : une victoire rapide et spectaculaire face à un ennemi bien identifié, les groupes armés jihadistes en zone désertique dans l'Adrar des Ifoghas dans le nord du Mali.

 

A Bangui, c'est plus compliqué. Dès les premières patrouilles, les soldats français ont bien du mal à savoir qui est vraiment leur adversaire. Dans la même journée, ils peuvent être la cible d'encouragement, d'insultes, de jets de pierre ou de grenades. Souvent, quand ils arrivent sur le lieu d'un affrontement, c'est trop tard. Particulièrement en région, où ils en sont parfois rendus à ramasser les cadavres.

 

A Bangui, ils se retrouvent un peu entre le marteau à l'enclume. Les anti-balaka demandent aux Français de les aider à tuer des musulmans, et dans les quartiers musulmans, on leur reproche d'avoir fait fuir les ex-séléka les laissant sans défense face aux milices chrétiennes. Début 2013, la capitale se vide de ses populations musulmanes, sous les yeux des militaires français. Le retour des commerçants musulmans se fera au compte-goutte.

 

Le traumatisme des soldats de Sangaris

 

Dans la capitale centrafricaine, les militaires tricolores vivent dans des conditions déplorables. Le camp de Mpoko prévu pour accueillir 400 militaires est complètement saturé. Les égouts débordent. Les soldats vivent sous des tentes, dans des hangars. Certains au début n'avaient même pas de moustiquaire. Les épidémies font rage, le paludisme menace les soldats. L'eau courante est rationnée. Sangaris en viendra même à lancer un forage sur le camp.

 

Au printemps, dès le deuxième mandat de Sangaris, le moral des soldats est en chute libre. Comme l'avait révélé RFI, en avril, ils ne touchaient toujours pas leur prime d'opération extérieure à cause de problèmes de comptabilité informatiques. Et surtout, ils sont confrontés à un déferlement de violences qui va laisser des traces : 12 % des militaires français de retour de RCA souffraient de stress post-traumatiques et beaucoup n'ont pas été traités pour des troubles psychiques une fois rentrés en France.

 

La mission, enfin, aura été entachée d'accusations d'abus sexuels par des soldats français sur des enfants. Ls enquêtes sont toujours en cours.

 

Sangaris s'en va, les Français restent

 

L'opération se termine dans l'année. Mais les Français ne quittent pas pour autant la RCA. Le nombre de militaires français va retomber au niveau du dispositif Bouali, donc d'avant 2013. C'est-à-dire 250, 300 hommes, qui rejoindront la mission européenne EUTM - RCA ou qui seront intégrés à la Minusca qui compte aujourd'hui près de 10 000 militaires et policiers. Certains matériels, comme les hélicoptères, sont déjà amenés à rejoindre l'opération Barkhane au Sahel.

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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 13:21

 

 

BANGUI, 01/04/16 (Xinhua) -- Le nouveau président centrafricain Faustin Archange Touadéra a reçu jeudi à Bangui, capitale de la République centrafricaine (RCA), Zhang Jianlong, envoyé spécial du président chinois et ministre chinois des forêts.

 

Lors de l'entretien, les deux hommes ont partagé l'avis que la Chine la RDC doivent renforcent leur coopération et que les relations entre les deux pays ont de bonnes perspectives.

 

Remerciant l'envoyé spécial chinois pour sa présence en RCA qui, selon le président centrafricain, représente l'importance que la Chine accorde à la coopération avec la RCA, M. Touadéra a indiqué que la Chine a bien entendu les besoins de la RCA et la coopération entre les deux pays sont toujours dans les intérêts des populations.

 

Rappelant la déclaration du président chinois Xi Jinping faite lors du Forum sur la coopération sino-africaine en décembre dernier à Johannesburg en Afrique du Sud, M. Touadéra estime que le président chinois a accordé à l'Afrique une fenêtre d'opportunités, dont la Centrafrique peut en profiter.

 

M. Zhang a transmis les félicitations du président chinois à M. Touadéra pour sa victoire dans les élections présidentielles.

 

La Chine est prête à renforcer la compréhension et l'amitié avec la RCA et espère que toutes les deux parties font des efforts pour renforcer la coopération politique et les communications entre les peuples.

 

M. Touadéra a prêté serment le 30 mars à Bangui. Son entrée en fonction en tant que président du pays est considérée comme une étape importante de la normalisation de la situation de ce pays en proie à une crise politique et sécuritaire plus de trois ans.

 

Le nouveau président centrafricain s'entretient avec l'envoyé spécial du président chinois
Le nouveau président centrafricain s'entretient avec l'envoyé spécial du président chinois
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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 13:10

 

 

Par Marie Bourreau (New York, Nations unies, correspondante) et Cyril Bensimon

 

LE MONDE Le 01.04.2016 à 06h49 • Mis à jour le 01.04.2016 à 11h47

 

Un nouveau scandale menace l’honneur des Nations unies et de l’armée française. Des enquêteurs du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) ont recueilli, mi-mars, les témoignages d’une centaine de filles en République centrafricaine (RCA) affirmant avoir été abusées sexuellement par des soldats des forces internationales. Les faits allégués, révélés mercredi 30 mars par l’ONG AIDS-Free World, se seraient produits principalement à Dékoa, à environ 260 km au nord de la capitale, entre 2013 et 2015. Cette même organisation américaine avait déjà, onze mois plus tôt, rendu publiques des accusations de pédophilie, émanant de jeunes garçons, à l’encontre de treize militaires français de l’opération « Sangaris » et de cinq soldats africains de la Misca, la mission de l’Union africaine ayant précédé celle de l’ONU.

 

Comble du sordide, cette fois, trois filles ont raconté qu’en compagnie d’une quatrième, décédée depuis, elles ont été, en 2014, « ligotées et dénudées à l’intérieur d’un camp [militaire] par un officier de “Sangaris” puis forcées à avoir des relations sexuelles avec un chien ». Chacune aurait reçu ensuite 5 000 francs CFA, soit moins de 8 euros.

 

Alors que l’ambassadeur de France à l’ONU a déclaré que Paris « veut faire toute la lumière » sur les accusations visant ses soldats, un membre de l’entourage du ministre de la défense fait part de son incrédulité. « C’est trop énorme, dit-il. Nous avons mené une enquête interne fin 2014-début 2015 sur cette affaire du chien et l’on a découvert qu’il s’agissait d’une vidéo zoophile qui se transmettait de portable à portable, dans laquelle il n’y a aucun militaire français et qui n’a pas été tournée en Centrafrique. » « Il faut que l’on démonte au plus vite cette affaire », conclut cette source.

 

Saisi par les Nations unies, le ministère de la défense indiquait, jeudi, que le dossier allait être immédiatement transmis au parquet de Paris. Ce dernier avait ouvert une enquête en 2015 après les premières accusations venues de Bangui. Sur la trentaine de soldats français auditionnés sur les soupçons de viols d’enfants, deux ont été placés en garde à vue, mais aucune mise en examen n’a été prononcée.

 

Consternation et dégoût

 

Au sein des Nations unies, ces nouvelles accusations d’abus sexuels visant, cette fois, des contingents burundais et gabonais provoquent colère, consternation et dégoût. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est dit « profondément choqué » après que « des soldats envoyés pour protéger les habitants ont au contraire plongé au cœur des ténèbres »« Aucun effort ne doit être ménagé dans l’enquête des Nations unies sur ces allégations révoltantes », a déclaré pour sa part le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.« D’importants efforts sont en cours pour enquêter sur ces allégations », précise le communiqué de Zeid Raad Al-Hussein, alors que des investigations se poursuivent dans d’autres parties de la RCA. Selon une source sûre, des cas de viols ont été documentés à Bambari, et, à Boda, des soldats burundais auraient acheté le silence de familles après avoir abusé de jeunes filles.

 

La misère, la vulnérabilité des populations, l’absence de relèves pour de nombreuses troupes, l’ampleur des viols dans ce pays et l’impunité qui les accompagne – un rapport de l’ONU recense près de 30 000 cas de violences sexuelles en RCA perpétrés entre janvier et octobre 2015 – peuvent expliquer pour partie que la Minusca soit la mission de l’ONU la plus touchée par le phénomène, avec 25 abus recensés depuis le début de l’année, sans compter les dernières. Reste qu’aucun des soldats mis en cause n’a encore été poursuivi par la justice de son pays.

 

Le département des opérations de maintien de la paix de l’ONU, critiqué au début pour son manque de réactivité, a mis en place une série de mesures. Depuis qu’il a remplacé en août 2015 Babacar Gaye, emporté par les premières accusations, le patron de la Minusca, Parfait Onanga-Anyanga, proclame qu’il appliquera une politique de tolérance zéro pour les personnels de l’ONU suspectés d’abus sexuels.

 

«DES SOLDATS ENVOYÉS POUR PROTÉGER LES HABITANTS ONT AU ­CONTRAIRE PLONGÉ AU CŒUR DES TÉNÈBRES», SE DÉSOLE BAN KI-MOON, LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LONU

 

Le 11 mars, le Conseil de sécurité a adopté une résolution prévoyant le rapatriement des contingents soupçonnés. Les Etats membres ont six mois pour rendre compte des suites judiciaires données à l’affaire. Si rien n’est fait contre les soldats mis en cause, l’ONU pourrait écarter ce ou ces Etats des futures opérations de maintien de la paix. Le contingent de la République démocratique du Congo a été rapatrié de Centrafrique, de même que 120 soldats du Congo-Brazzaville. Ces mesures disciplinaires pourraient cependant poser problème à l’ONU tant le vivier de casques bleus est limité. A Bangui, une source au sein de la Minusca résume le dilemme actuel : « Nous annonçons une politique de tolérance zéro,mais les pays qui sont cités menacent de retirer leurs troupes et les contributeurs ne se bousculent pas pour les remplacer. »

 

« La médiatisation de ces affaires fatigue les bailleurs et le public, prévient un fonctionnaire des Nations unies. Il ne faudrait pas qu’on finisse par se désintéresser de la Centrafrique à cause de ces abus. Le désengagement de la communauté internationale serait dramatique dans le contexte actuel. »

 

Marie Bourreau New York, Nations unies, correspondante

 

Cyril Bensimon


http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/04/01/les-forces-internationales-accusees-de-nouveaux-viols-en-centrafrique_4893712_3212.html#uAaLpg8fF52r4Bj9.99

 

 

Abus sexuels par des soldats français en Centrafrique: Paris veut faire "toute la lumière"

 

31/03/16 (AFP)

 

La France veut faire "toute la lumière" sur les accusations d'abus sexuels par ses soldats en Centrafrique, a affirmé jeudi l'ambassadeur français auprès des Nations unies.

 

"Les cas d'abus et d'exploitation sexuels allégués sont particulièrement révoltants et odieux", a expliqué François Delattre dans un communiqué.

 

"Il est clair que si les faits étaient établis, des sanctions disciplinaires exemplaires seraient prononcées, en complément de la réponse pénale", a ajouté M. Delattre.

 

Le secrétaire général de l'ONU, Ban ki-Moon, s'est dit de son côté "profondément choqué" par ces accusations d'abus sexuels, y compris de bestialité, commis par des soldats de la force française Sangaris et aussi par des soldats de l'ONU, a rapporté son porte-parole jeudi.

 

"Nous sommes confrontés au fait que des soldats envoyés pour protéger les habitants ont au contraire plongé au coeur des ténèbres", a déclaré Stephane Dujarric.

 

L'ONU a ouvert une enquête sur ces nouvelles accusations "extrêmement troublantes".

 

Le Haut-commissaire aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein a qualifié jeudi à Genève de "révoltantes" ces allégations et a déclaré "qu'aucun effort ne doit être ménagé" dans l'enquête des Nations Unies.

 

Les autorités françaises ont été informées qu'une équipe de l'ONU avait reçu des rapports faisant état de soldats français de Sangaris qui auraient forcé en 2014 des jeunes filles à avoir des rapports sexuels avec des animaux en échange d'une somme d'argent, a indiqué à l'AFP un responsable de l'ONU à New York.

 

Selon un rapport de l'ONG AIDS-Free World, trois jeunes filles ont affirmé à un officier des Nations unies qu'en 2014, elles avaient été déshabillées et attachées par un militaire de Sangaris à l'intérieur d'un camp et auraient été forcées d'avoir des relations sexuelles avec un chien. Chacune a ensuite reçu de l'argent, selon l'ONG.

 

La France avait envoyé sa force d'intervention Sangaris en Centrafrique en décembre 2013. Ces soldats ne font pas partie des Casques bleus de l'ONU mais le Conseil de sécurité les avait chargé d'aider au rétablissement de la paix dans le pays.

 

Outre la France, ces allégations concernent les contingents burundais et gabonais de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca) présents dans la région de Kémo entre 2013 et 2015.

 

 

Centrafrique: nouvelles "allégations troublantes" de violences sexuelles par des soldats français et de l'ONU

 

31/03/16 (AFP)

De nouvelles allégations "extrêmement troublantes" de violences sexuelles exercées par des soldats de la force français Sangaris et de l'ONU en Centrafrique sont parvenues aux Nations unies, a indiqué mercredi l'ONU.

 

Les autorités françaises ont été informées qu'une équipe des Nations unies avait reçu des rapports faisant état de soldats français de Sangaris qui auraient forcé des jeunes filles à avoir des rapports sexuels avec des animaux en échange d'une somme d'argent, a indiqué à l'AFP un responsable de l'ONU.

 

"Nous avons reçu des rapports sur des cas de bestialité impliquant des soldats français, mais à ce stade nous n'avons pas de confirmation", a-t-il ajouté.

 

"Le nombre exact et la nature de ces allégations extrêmement troublantes restent à déterminer", a de son côté indiqué un communiqué de l'ONU.

 

Des soldats des contingents du Burundi et du Gabon servant dans la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca) ont été confinés dans leurs casernements durant les enquêtes ouvertes sur les faits les concernant, ajoute le communiqué sans préciser ces faits.

 

Les violences sexuelles présumées auraient eu lieu entre 2013 et 2015 dans la préfecture de Kemo, au nord-est de Bangui. Une équipe de l'ONU a été envoyée sur place pour des entretiens avec les victimes et pour recueillir des informations.

 

Selon un rapport de l'ONG AIDS-Free World, trois jeunes filles ont affirmé à un officier des Nations unies qu'en 2014 elles avaient été déshabillées et attachées par un militaire de Sangaris à l'intérieur d'un camp et auraient été forcées d'avoir des relations sexuelles avec un chien. Chacune a ensuite reçu de l'argent, selon l'ONG.

 

Lundi, les Nations unies ont rapporté deux nouveaux cas d'abus sexuels, dont un sur une jeune fille de 14 ans, par des soldats marocains et burundais de la Minusca.

 

Plus de 25 cas d'abus ou d'exploitation sexuels ont été rapportés par l'ONU depuis le début de l'année.

 

Le Conseil de sécurité de l'ONU devait entendre jeudi à huis clos un rapport sur les dernières allégations de violences sexuelles.

 

Le Conseil a adopté le 11 mars une résolution, proposée par les Etats-Unis, qui prévoit de rapatrier des contingents entiers de Casques bleus en cas de soupçon d'abus sexuels ou d'exploitation sexuelle.

 

Abus sexuels en Centrafrique: l'ONU veut forcer les Etats pourvoyeurs de Casques bleus à agir

 

31/03/16 (AFP)

 

Le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU Hervé Ladsous, en visite à Bangui, veut "obliger les Etats contributeurs à agir" contre les abus sexuels perpétrés par des Casques bleus, un phénomène "abominable et inacceptable", particulièrement aigu en Centrafrique.

 

Question: Une quarantaine de cas d'abus sexuels ont été recensés depuis le début du mandat de la Minusca en Centrafrique (septembre 2014). Quelle est votre réaction?

 

Réponse: C'est abominable. Lamentable, inacceptable. Il faut obliger les Etats contributeurs à agir contre ce phénomène, car la vraie clé est chez eux, d'abord dans la façon dont ils recrutent les Casques bleus.

 

En ce qui me concerne je cherche à pousser deux idées: un, obtenir que les pays contributeurs acceptent d'organiser des cours martiales in situ, dans le pays.

 

Et deux, quand des Casques bleus sont recrutés, que l'on puisse enregistrer leur ADN, de façon confidentielle bien sûr, pour que, si plus tard il y a des accusations de viol, de paternité, ce soit plus facile à reconstituer. Cela aura un effet dissuasif. Et puis il faut s'occuper des victimes, ne pas les laisser tomber. N'oublions pas que le coeur de notre mandat c'est la protection des civils.

 

Q/ Comment jugez-vous la situation en Centrafrique aujourd'hui, alors que le nouveau président Faustin Archange Touadéra vient de prêter serment ?

 

R/ Entre la situation il y a trois ans et aujourd'hui, il n'y a pas photo. La sécurité globalement est revenue, même si ce n'est pas partout. Le président a été élu dans des conditions incontestables, sa victoire a été reconnue par son concurrent. Ce n'est pas si fréquent en Afrique.

 

La page de la transition est fermée, il faut maintenant que les législatives se déroulent bien, que très vite un gouvernement puisse être désigné et mis en place, le plus large et le plus représentatif possible, et que tout le monde - la sous-région, l'Union africaine, les Nations unies, les institutions financières internationales, se mettent d'accord sur le programme de travail.

 

Q/ Quelles sont les priorités ?

 

R/ Il faut désarmer les ex-combattants, avancer sur la réconciliation nationale, lutter contre l'impunité et mettre en place cette cour pénale spéciale pour juger tous les criminels centrafricains. Il y a besoin de justice. Concernant le programme DDR (Désarmement démobilisation réintégration), il va falloir faire un tri assez précis pour identifier ceux qui ont des choses à se reprocher, qui ont du sang sur les mains, et les autres, ceux qu'on peut intégrer dans les corps armés.

 

Il faut aussi aider le pays à se structurer, recréer son administration, que l'Etat fasse sentir sa présence sur tout le territoire. Aujourd'hui, il n'y a plus de taxes perçues. Que deviennent les troncs d'arbres précieux sciés clandestinement, les diamants ? Que deviennent les ressources centrafricaines ? Il y a toute une série de ressources qui échappent à l'Etat, aux services fiscaux.

 

(Propos recueillis mercredi à Bangui par Cécile FEUILLATRE)

Les forces internationales accusées de nouveaux viols en Centrafrique
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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 13:07
Centrafrique: faible participation au second tour des législatives

 

 

 

31/03/16 (AFP)

 

Les Centrafricains étaient appelés jeudi à voter pour le second tour des élections législatives en Centrafrique, où les bureaux de vote connaissaient une faible affluence en matinée, selon les informations recueillis par l'AFP.

 

A Bangui comme en province, les électeurs arrivaient au compte-gouttes dans les bureaux de vote, contrastant avec les longues files d'attente qui avaient marqué le premier tour le 14 février, a constaté un correspondant de l'AFP à Bangui.

 

"Nous avons ouvert les bureaux de vote dans le 6e arrondissement vers 6h00 (05H00 GMT). Il n'y a pas de queue devant les bureaux de vote depuis ce matin", a confirmé Augustine Donding, présidente d'un bureau de la capitale.

 

"Tout le matériel, exceptés la calculatrice et la lampe, font défaut, ici dans le centre de Bouar" (ouest), a affirmé Jean-Pierre Fékouma, président d'un centre de vote: "Mais le vote a bien commencé à l'heure, sauf que la faible participation est notée dans tous les bureaux".

 

La plupart des électeurs interrogés se disaient "fatigués" des différents reports et invalidations qui ont marqué les élections présidentielles et législatives censées mettre un terme à la transition politique et à trois années de violences dans le pays.

 

Le premier tour des législatives du 30 décembre avait notamment été annulé par la Cour constitutionnelle en raison de nombreuses irrégularités, puis organisé à nouveau le 14 février, en même temps que le second tour de la présidentielle.

 

"J'ai voté d'abord pour le référendum constitutionnel. Ensuite pour les 1er et 2e tours de la présidentielle, ainsi que pour le 1er tour annulé et repris des législatives. Je suis vraiment fatigué d'aller aux urnes", a expliqué Edgar Modalé, un électeur du quartier Pétévo, dans le sud de Bangui.

 

Jeudi, 85 sièges étaient en jeu sur un total de 140 députés à l'Assemblée nationale centrafricaine.

 

Quarante-cinq candidats ont été élus dès le premier tour, selon les résultats définitifs proclamés par la Cour constitutionnelle. Un nouveau premier tour partiel doit encore avoir lieu dans 10 circonscriptions où le vote avait été annulé à cause d'irrégularités, et dont la date n'a pas encore été fixée.

 

Sur plus de 1.500 candidats en lice pour ces législatives, plusieurs centaines s'étaient désistés à mi-parcours, évoquant des difficultés financières.

 

Le nouveau président Faustin Archange Touadéra, élu le 14 février, a prêté serment mercredi à Bangui, promettant "de préserver la paix" dans son pays où les défis restent immenses sur le plan sécuritaire mais aussi économique.

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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 13:03

 

INVITÉ AFRIQUE

 

Par Anne Cantener RFI  jeudi 31 mars 2016

 

Notre invité ce matin est le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, de retour de Centrafrique, où il a assisté hier, mercredi 30 mars, à l’investiture du nouveau président Faustin-Archange Touadéra. Le chef de la diplomatie française répond aux questions d’Anne Cantener.

 

RFI : Vous venez d’assister à l’investiture du nouveau président en Centrafrique. Faustin-Archange Touadéra a exprimé ses priorités. Pour cela, il va falloir de l’argent, un soutien financier. Dans quelle mesure la France peut s’engager aux côtés de la Centrafrique ?

 

Jean-Marc Ayrault : La France fait confiance à la Centrafrique et ce qui vient de se passer est un signe majeur : les Centrafricains veulent tourner la page et construire un nouvel avenir. Donc il faut continuer à les aider. Il faut à la fois aider les autorités à installer une force de sécurité, qu’elles puissent contrôler, [éviter] tout affrontement, donc il faut désarmer les milices. Puis il faut aider ce pays à mettre en place les institutions et surtout à mettre en œuvre des projets de développement économique. Il est évident que nous n’avons pas le droit de laisser tomber la République centrafricaine

 

Une fois que les milices seront désarmées, il faut que les forces de sécurité centrafricaines soient capables d’assurer la sécurité justement sur le territoire centrafricain. Quelles sont les mesures que peuvent prendre la France et l’Union européenne pour soutenir cette armée en reconstruction ?

 

La France et l’Union européenne vont d’ici l’été mettre en place une action de formation des forces de Centrafrique, non pas seulement à Bangui dans la capitale, mais sur l’ensemble du pays, dans les provinces. Ce qui veut dire aider à l’installation de cantonnements, même simples. Donc tout ce travail, nous voulons le faire avec les Centrafricains. Et l’Union européenne est prête. La décision est prise et le calendrier fixé : avant l’été.

 

De nombreuses autres élections sont prévues cette année en Afrique, notamment au Tchad la semaine prochaine. Certains militants de la société civile doivent comparaître ce jeudi devant la justice. Ils avaient été arrêtés alors qu’ils s’apprêtaient à manifester contre la candidature du président Idriss Déby. Comment s’annoncent ces élections, selon vous ?

 

Ce qui est important au Tchad, c’est d’observer si l’opposition participe à ces élections. Si elles boycottaient les élections, ça serait un signe très inquiétant. Ce n’est pas le cas puisque l’opposition a décidé de participer aux élections qui auront lieu le 10 avril. Le souhait que nous pouvons exprimer, c’est que ces élections se passent dans le calme. Chaque fois qu’une élection a lieu et qu’elle se déroule normalement, démocratiquement dans la transparence et le débat, c’est un plus pour le pays.

 

Il y a eu une élection aussi récemment au Congo-Brazzaville. La France a parlé de climat préoccupant. La France en revanche n’a pas parlé ouvertement d’irrégularités lors du scrutin, ce qu’ont fait par exemple les Etats-Unis. Comment expliquer cette différence de ton ?

 

Chaque pays s’exprime à sa façon. En tout cas, ce qui est sûr c’est que la France n’est pas favorable à ces modifications constitutionnelles permanentes qui ont pour objet de maintenir au pouvoir un chef d’Etat qui est là depuis des dizaines et des dizaines d’années. Ce n’est pas bon pour aucun pays. Alors il y a des pays - je pense au Burundi, à la République démocratique du Congo -, qui sont tentés par des réformes constitutionnelles de même nature. Et là on voit bien que ça crée des troubles et ça créé de la tension et des dangers. Il faut vraiment que dans tous ces pays, la raison démocratique l’emporte.

 

Je reviens sur la République démocratique du Congo. Des élections sont prévues cette année, une présidentielle en principe avant la fin de l’année 2016. Est-ce que vous avez l’espoir de voir se tenir ce scrutin dans les délais constitutionnels ?

 

Il faut le souhaiter, mais à condition qu’aucun obstacle n’y soit mis. Et encore une fois, l’objet de ces élections, ce n’est pas de modifier les règles et de maintenir au pouvoir telle ou telle personnalité, mais c’est de donner la parole au peuple. C’est ça la priorité.

 

Vous vous êtes rendu récemment en Côte d’Ivoire après l’attentat à Grand-Bassam. Vous aviez promis un soutien de la France dans la lutte contre le terrorisme. Quelle forme peut prendre ce soutien français ?

 

D’abord, il y a énormément d’engagements pris en matière de renseignements et d’échanges de renseignements, des aides techniques aussi. Il faut poursuivre dans cette direction et en même temps, il ne faut pas oublier que ces terroristes circulent. Ils venaient du nord du Mali, ils peuvent venir aussi de Libye. Donc il faut continuer à régler les conflits qui génèrent du terrorisme. Les Accords d’Alger qui sont des accords qui visent à la réconciliation entre le nord et le reste du Mali, il faut maintenant les mettre en œuvre. C’est un facteur de stabilité pour ce pays.

 

Et puis il y a la Libye, qui est un sujet central de préoccupation, et sans gouvernement légal, et sans gouvernement d’union nationale rien n’est possible. Mais aujourd’hui, c’est le chaos d’abord pour le peuple libyen, et ensuite c’est Daech qui en profite. Et Daech menace, menace la Tunisie, menace le Niger, menace l’Egypte, menace l’Algérie. Et avec tous ces pays-là, nous avons déjà discuté. Puisque ça ne bouge pas assez, nous allons prendre encore de nouvelles initiatives parce qu’il y a urgence, parce que les choses avancent en Libye.

 

De nouvelles initiatives, ça signifie des sanctions par exemple ?

 

Les sanctions font partie du dispositif. Maintenant, ça y est, l’Union européenne est d’accord et il faut passer à l’acte.

 

On a beaucoup parlé de politique, je voulais vous parler d’économie. Votre prédécesseur comptait miser sur l’Afrique. Est-ce que vous comptez poursuivre dans cette voie ? Et est-ce que vous avez déjà quelques projets identifiés ?

 

En matière de transition énergétique, c’est vrai que le continent africain, pour ses propres besoins et aussi en s’inscrivant avec un temps d’avance par rapport à de nouvelles donnes mondiales climatiques, fait partie des chantiers prioritaires. Mais il y en a d’autres : les communications ; vous avez le numérique. Mais nous avons aussi à avoir une approche globale de l’Afrique, pas seulement l’Afrique de l’Ouest. Je pense au Nigeria, je pense à l’Afrique du Sud, je pense à l’Angola, l’Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie. D’ailleurs concrètement, nos entreprises y sont déjà.

 

J.-M. Ayrault sur RFI : «Les Centrafricains veulent tourner la page et construire un nouvel avenir»
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31 mars 2016 4 31 /03 /mars /2016 00:51

 

 

http://lepays.bf/ MERCREDI 30 MARS 2016 

 

Le président centrafricain nouvellement élu, Faustin- Archange Touadera,  a solennellement prêté serment hier, 30 mars 2016,  au grand stade de Bangui, devant un parterre d’invités et une foule en liesse. Quand on sait d’où vient la RCA, l’on comprend toute l’attention dont ce pays, qui doit réapprendre à marcher comme un bébé, est entouré par la communauté internationale. A ce titre, l’on n’est donc pas étonné que les émissaires du locataire de l’Elysée, aient été aux premières loges de cette cérémonie haute en couleurs et en émotions, en raison du rôle de l’ancienne puissance coloniale dans la stabilisation du pays à travers l’opération Sangaris. Et c’est certainement avec le sentiment du devoir accompli que le ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian, a annoncé, à la faveur de cette cérémonie, la fin prochaine de la mission française qui, l’on se rappelle, était venue en urgence en décembre 2013, pour essayer de mettre fin aux affrontements. Aussi surprenant qu’une telle mesure puisse paraître, elle constitue, en tout cas, une épine en moins dans le pied de la France qui est engagée sur plusieurs fronts sur le continent africain.  Toutefois, l’on aura aussi remarqué la présence en bonne place, des présidents équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema et congolais Denis Sassou Nguesso, pendant que leur homologue tchadien se faisait représenter par son ministre des Affaires étrangères.  Des présences justifiées, en raison des rôles que ces derniers ont pu jouer à des degrés divers, dans le retour de la paix en RCA. Le Tchad, par exemple, avait engagé ses troupes dans la Minusca avant de les retirer pour les raisons que l’on sait. De son côté, le Congolais Denis Sassou Nguesso n’est pas resté les bras croisés. Il avait offert ses services et entrepris des actions de médiation pour essayer de rapprocher les frères ennemis centrafricains. C’est dire si à cette grand’messe de la renaissance de la RCA à la paix et à la démocratie, il y avait un peu de tout : ceux qui apparaissent à la face du monde comme des démocrates bon teint et ceux qui passent aux yeux des démocrates africains pour être des satrapes, en raison de leurs actes aux antipodes de la démocratie et de leur attitude réfractaire aux règles de l’alternance dans leur propre pays. De quoi a priori mettre mal à l’aise ces derniers, dans un contexte africain global où la tendance est au renouvellement des personnels politiques, comme c’était le cas, hier, en Centrafrique.

 

Touadera a du pain sur la planche

 

Toutefois, pour être positif, l’on retiendra que cette solidarité agissante a toute son importance pour  un pays comme la Centrafrique qui a, en ce moment, besoin de tous les soutiens possibles pour l’aider à franchir une étape cruciale de son existence et envisager l’avenir avec plus de sérénité. D’autant plus que la passation de charges entre la présidente intérimaire Catherine Samba-Panza et le président élu Faustin- Archange Touadera, ressemble au transbordement d’un navire en temps de marée basse, qui n’a pas encore fini son odyssée. Le pays n’est  donc pas encore complètement sorti de l’auberge. Et quand on connaît la profondeur de la fracture sociale et la capacité de nuisance de certains protagonistes de la scène politique centrafricaine, l’on peut même craindre que l’absence des ex-présidents Bozizé et Djotodia ne soit vue comme une mise à l’écart qui pourrait réveiller la vieille opposition entre  Séléka et anti-Balaka, dans une RCA qui peine toujours à se réconcilier véritablement avec elle-même, tant les rancœurs sont recuites. Touadera a donc du pain sur la planche pour recoller tous les morceaux.

 

Outélé KEITA

Lu pour vous : INVESTITURE DE TOUADERA : Des démocrates et des satrapes à la grand’messe de la démocratie
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31 mars 2016 4 31 /03 /mars /2016 00:23

 

 

 

30.03.2016 à 20:00(AFP) 

 

Le nouveau président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, qui a prêté serment mercredi à Bangui, s'est déclaré inquiet de la fin de la mission dans son pays en 2016 de la force militaire française Sangaris, annoncée par la France.

 

A la question de la presse lui demandant s'il s'inquiétait de ce retrait, il a répondu : "Ah, oui. Sangaris est quand même une des forces aujourd'hui qui peut vraiment être très, très opérationnelle".

 

"Bien sûr, a-t-il poursuivi, il y a les forces des Nations unies mais ces deux entités se complètent dans leurs actions. Vu que le territoire est grand et que les menaces sont encore là, nous avons quand même des soucis".

 

La France va mettre fin en 2016 à Sangaris, estimant sa mission de restauration de la sécurité accomplie après trois ans de graves affrontements intercommunautaires, a annoncé mercredi à Bangui son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

 

"En l'espace de deux ans, la force Sangaris a réussi à ramener le calme et à empêcher l'inacceptable", a déclaré le ministre venu assister à l'investiture du président Touadéra, élu le 14 février.

 

"Bien sûr tout n'est pas résolu mais nous voyons enfin le pays sortir d'une longue période de troubles et d'incertitudes", a-t-il ajouté.

 

La France, ancienne puissance coloniale qui avait lancé fin 2013 dans l'urgence l'opération et mobilisé jusqu'à 2.500 soldats au plus fort des tensions, compte encore 900 hommes en Centrafrique, un contingent qu'elle réduira progressivement au cours de l'année. La mission onusienne (Minusca) s'est dans l'intervalle déployée, avec 10.000 soldats et 2.000 policiers.

 

© 2016

 

Le nouveau président centrafricain promet la paix et des réformes

 

BANGUI, 30/03/2016 à 18:53 (Reuters) - Le nouveau président  centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a déclaré mercredi  pour son investiture qu'il travaillerait en priorité au  rétablissement de la paix dans le pays et à la mise en place de  réformes.

 

    Ancien Premier ministre, Faustin-Archange Touadéra, qui est  âgé de 58 ans, a été élu au second tour, fin février, dans le  cadre d'un scrutin organisé pour tourner la page d'un conflit  ethnique et religieux qui a fait des milliers de morts depuis  mars 2013.  

 

    La République centrafricaine (RCA), très pauvre et très  instable, est divisé entre chrétiens et musulmans et est très  largement contrôlée par les chefs de guerre.   

 

    Le nouveau président a dit qu'il souhaitait désarmer les  milices, réformer l'armée et développer le secteur agricole.

 

    "Je veillerai à appliquer très rapidement le programme de  DDRR (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion, Réintégration)",  a-t-il déclaré lors de son discours inaugural.

 

    "Nous allons faire de la RCA, un pays uni, un pays de paix,  un pays tourné vers le développement", a ajouté le président.

 

    Du point de vue économique, la République centrafricaine a  connu une croissance économique de 4,9% l'an dernier, la plus  forte depuis 16 ans, alors que le pays commençait à sortir de  plusieurs années de conflit. En 2013, le produit intérieur brut  (PIB) avait chuté de 37%.

 

    La République centrafricaine a sombré dans le chaos en mars  2013 lorsque les rebelles musulmans de la Séléka ont pris le  pouvoir et renversé le président François Bozizé. Leurs  exactions ont entraîné des représailles des milices chrétiennes  "anti-Balaka" et l'armée française a dû intervenir dans le cadre  de l'opération Sangaris pour mettre fin aux massacres.

 

    Un cinquième de la population a dû fuir pour échapper aux  violences.

 

 (Crispin Dembassa-Kette; Danielle Rouquié pour le service  français)

 

 

Sécurité et défense de la RCA, priorités du président Touadéra

 

(APA)  30/03/2016 à 19:21 UTC

 

Le nouveau président élu de la Centrafrique, Faustin Archange Touadéra, a déclaré, mercredi à Bangui, que ses principales priorités durant son mandat de cinq ans seraient ‘’la sécurité durable » pour ses compatriotes ainsi que ‘’la défense du territoire » centrafricain.

 

‘’La RCA reste une et indivisible et la restera », a dit à ce propos Touadéra, dans un discours prononcé lors de son investiture comme nouveau chef de l’Etat centrafricain.

 

‘’Le désarment, la démobilisation et la réinsertion doivent être vite menées pour un retour rapide à la sécurité », a-t-il ajouté, soulignant que l’armée doit faire l’objet d’une refondation qui la rendra ‘’républicaine et pluriethnique »

 

Tout en insistant sur la réconciliation et la cohésion sociale, il n’a pas oublié la nécessité d’assainir les finances publiques et de permettre à tous les Centrafricains d’avoir accès à l’électricité.

 

Pour ce faire, le nouveau président a promis la formation d’un gouvernement formé de membres compétents et ayant un sens de l’intérêt général.

 

Interpellant ses compatriotes, il a affirmé que le temps était venu de ‘’renouer avec nos valeurs en mettant en valeur notre devise, unité, dignité, travail, mais aussi en respectant le drapeau qui représente les couleurs de nos régions ».

 

‘’La crise est derrière nous, a-t-il dit avant de confondre dans les mêmes remerciements tous ceux qui ont contribué à aider son pays à sortir de la crise.

 

A ce sujet, Touadéra a longuement remercié la présidente de la transition, Catherine Samba-Panza, soulignant que ‘’la nation doit être fière d’elle à cause de ses actions pour le retour de la RCA à l’ordre constitutionnel pendant des moments difficiles ».

 

Il a de même rendu hommage au président français, François Hollande dont l »’action a permis de sauver beaucoup de vies en Centrafrique ».

 

Copyright : © APA

 

 

Faustin Archange Touadera : « Nous devons faire de la RCA un pays uni, tourné vers le développement »

 

http://adiac-congo.com/  Mercredi 30 Mars 2016 - 20:07

 

Le nouveau président de la Centrafrique a lancé ce défi le 30 mars lors de la cérémonie de son investiture. Il s'est en outre engagé à œuvrer pour le bien-être de son peuple, en mettant l'accent sur la sécurité à restaurer, à travers le processus DDR, la refondation de l’armée nationale, la réconciliation entre communautés…

 

Faustin Archange Touadera, le nouveau président élu de la Centrafrique a été investi le 30 mars, mettant un terme à une longue et difficile transition politique ayant débuté en 2013, puis poursuivie par la présidente de la transition, Catherine Samba Panza, depuis janvier 2014.

 

Il s’engage « à exercer cette haute fonction de l’Etat pour le compte du peuple centrafricain comme par le passé ». Au sortir de cette longue guerre civile, la priorité des priorités demeure le rétablissement de la sécurité. Dans ce secteur, le nouveau président promet trois solutions urgentes : la mise en place rapide du Programme Désarmement démobilisation, réinsertion et rapatriement des ex- combattants ; la refondation des Forces armées centrafricaines (FACA), pour qu’elles deviennent véritablement républicaines, multiethniques et apolitiques; ainsi que des actions solides en faveur de la réconciliation, la cohésion sociale et la justice.

 

« Nous devons faire de la RCA, un pays uni, tourné vers le développement », a lancé le nouveau président, promettant la formation d’un gouvernement de compétence regroupant toutes les forces politiques du pays et de la société civile. Cette future équipe gouvernementale qui sera composée des hommes et des femmes ayant un sens élevé de l’Etat et l’intérêt général, a promis Touadera, « aura la lourde tâche de réconcilier le peuple et ses dirigeants ».

 

En effet, poursuit le président élu, la Centrafrique vient de très loin : « La grande crise qui a secoué la RCA au lendemain des élections générales de 2011 jusqu’à nos jours, est désormais derrière nous ». Il a invité ses compatriotes à tourner définitivement cette sombre page de l’histoire de la RCA marquée par des violences intercommunautaires ayant entrainé des milliers de victimes, la destruction massive des biens publics et privés, « avec la ferme volonté de relever les défis qui attendent » ce pays.

 

Ces violences ont affecté toute l’économie du pays. Touadera entend ainsi relancer les activités agricoles qui constituent le poumon de l’économie centrafricaine puisqu’elles emploient plus de 80% de la population active du pays. Le nouveau chef de l’Etat s’engage à mettre à la disposition des agriculteurs des moyens modernes. « Nous allons fournir des engrais et semences à nos paysans, et leur assurer l’encadrement technique nécessaire pour atteindre les résultats escomptés », a-t-il rassuré, promettant d’autres initiatives en vue d’un accès pour tous à l’électricité et à l’eau potable. Ces actions, a-t-il conclu, permettront la création d’emplois et de richesses.

 

Pour sa part, la présidente sortante de la transition, Cathérine Samba Panza, estime que la cérémonie d’intronisation du nouveau président  déroulée dans le grand stade Barthélemy Boganda « marque la victoire de la paix, elle démontre la capacité des Centrafricains à dépasser les clivages de la division pour s’engager sur le chemin de la reconstruction et du développement de leur pays ».

 

 Soulignons que plusieurs personnalités étrangères ont fait le déplacement de Bangui, dont le Congolais Denis Sassou N’Guesso, médiateur international dans la crise centrafricaine et l’Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC). Par contre, les autres dirigeants de la sous- région se sont fait représenter.

 

Fiacre Kombo

 

 

En Centrafrique, Faustin-Archange Touadera est officiellement président

 

http://www.dw.com/

 

En RCA, Faustin-Archange Touadera a prêté serment ce matin dans le stade de 20 000 places de Bangui. Élu le 14 février dernier, l'ancien Premier-ministre devient ainsi le 3ème président démocratiquement élu du pays.

 

Après les festivités de ce matin, le nouveau président centrafricain devra très vite se mettre au travail. Et plusieurs dossiers l'attendent. Parmi eux, le dossier brûlant de la sécurité, et de la réconciliation des cœurs meurtris par plusieurs années de crise politique aux relents ethnico-religieux.

 

Autre priorité pour le nouveau locataire du Palais de la Renaissance de Bangui, la réforme de l'Etat et de l'armée. Mais aussi, les ressources financières qui font cruellement défaut à la RCA.

 

Par ailleurs, de nombreux analystes se demandent si Faustin-Archange Touadéra aura les moyens de sa politique? Ou parviendra-t-il à satisfaire tous ces alliés qui l'ont soutenu lors du second tour de la présidentielle ?

 

En attendant, les tractations sont déjà en cours en vue de la constitution du futur gouvernement.

Cliquez sur l'audio ci-dessus pour en savoir plus sur ce dossier.

 

 

CENTRAFRIQUE: TALBI ALAMI REPRÉSENTE LE ROI À LA CÉRÉMONIE D'INVESTITURE DU NOUVEAU PRÉSIDENT

 

Par Le360 (avec MAP) le 30/03/2016 à 20h03 (mise à jour le 30/03/2016 à 20h04)

 

Le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, a représenté, mercredi à Bangui, le roi Mohammed VI, à la cérémonie d'investiture du nouveau président de la République de Centrafrique, Faustin-Archange Touadera.

 

Elu le 14 février dernier, le nouveau président centrafricain a prêté serment mercredi lors d'une cérémonie tenue dans le plus grand stade de la ville en présence de nombreuses personnalités.

 Le nouveau chef de l'Etat a prêté serment en déclarant : ''Je jure devant Dieu et devant la nation de respecter la Constitution et de garantir la paix''. Il a également juré de ''sauvegarder l'intégrité du territoire'' et de ''travailler pour le bien-être du peuple centrafricain sans discrimination ethnique ou régionale''.

 

 Cette investiture ouvre une nouvelle page pour la Centrafrique et marque la fin de la transition après trois ans de crise.

 

Par Le360 (avec MAP)

Centrafrique: le président Touadéra s'inquiète du départ de Sangaris
Centrafrique: le président Touadéra s'inquiète du départ de Sangaris
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31 mars 2016 4 31 /03 /mars /2016 00:21
A la Une : l’investiture du président Touadéra

 

 

REVUE DE PRESSE AFRIQUE

 

Par Frédéric Couteau  mercredi 30 mars 2016

 

« Plusieurs chefs d’Etat ou leurs représentants sont attendus ce mercredi à la cérémonie d’investiture du nouveau président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. Pour l’occasion,relève Le Pays au Burkina, les Centrafricains ont mis les petits plats dans les grands pour célébrer le retour de leur pays à l’ordre constitutionnel normal, en refermant la page d’une Transition tumultueuse et émaillée de rebondissements pas toujours heureux qui ont, par moments, donné à désespérer de la Centrafrique, tant tout cela lui donnait les allures d’un serpent de mer. C’est donc logiquement que “Bangui la roquette” s’est refait une beauté, pour accueillir les quelque 150 personnalités parmi lesquelles des chefs d’Etat et de gouvernement venus assister à la grand’messe de la “résurrection” de ce peuple qui voit en l’Archange Touadéra, le “sauveur” qui pourrait lui faire oublier les sombres années du passé. »
 
Jeune Afrique note que « François Hollande n’assistera pas à l’investiture du nouveau chef de l’Etat centrafricain. Mais Faustin-Archange Touadéra accueillera quand même à Bangui deux poids lourds du gouvernement français : Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères, et Jean-Yves Le Drian, celui de la Défense et, très officieusement, celui de l’Afrique. »

 
Travaux d’Hercule…

 
Alors passé le temps des festivités, de nombreuses difficultés attendent le nouveau président centrafricain… « Au nombre de celles-ci, pointe le quotidien Aujourd’hui à Ouaga, le très brûlant dossier de la sécurité. De fait, le pays, charcuté et balafré par les lames socio-identitaires, est sous la coupe réglée de seigneurs de guerre, sans foi ni loi, qui ont érigé de petits empires qu’ils administrent au gré de leur humeurs changeants. Il y a aussi le chantier de la lutte contre la pauvreté. Classé au 185e rang mondial sur 187 en 2013 par le Programme des Nations unies pour le développement, le pays est très pauvre. Plus de 70 % de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté. Et puis autre chantier et non des moindres, relève encoreAujourd’hui, c’est celui de la réconciliation des cœurs. Les Centrafricains sont divisés ; ils vivent presqu’en vase clos, la haine recuite nouée à la gorge, en récriminant de vieilles rancœurs, exacerbées par des tensions intercommunautaires. C’est tout ce monde qu’il va falloir rassembler pour envisager l’avenir ensemble. En un mot comme en mille, conclut le quotidien burkinabé, durant les 5 ans à venir, le nouveau locataire du palais de la Renaissance devra confronter mathématiques, discipline dans laquelle il excelle, avec bonne gestion, réconciliation des cœurs et sécurisation du pays. Ce n’est pas évident, mais il est l’élu et le peuple attend tout de lui. »
 
Attentes titanesques…

 
En effet, renchérit Ledjely.com en Guinée, « au lendemain de cette journée de fête et au-delà du discours qu’il délivrera à l’occasion, Faustin-Archange Touadéra devra faire face à une pluralité de priorités qui, toutes sont concrètes et réelles. A commencer par l’Etat qui, en RCA, n’est que l’ombre de lui-même. De même, l’armée nationale et les forces de sécurité sont à rebâtir. La notion de Nation aussi est à réinventer au lendemain des affrontements entre Séléka et anti-Balaka. Par ailleurs, poursuit le site guinéen, dans un pays qui n’a pas toujours connu la stabilité, les services sociaux de base que sont l’éducation et la santé sont, à eux seuls, des défis à part entière. Les Centrafricains attendent aussi de Touadéra qu’il les sorte de leur misère et des précaires conditions de vie qui sont les leurs. Les jeunes, même n’étant majoritairement pas formés, voudront qu’il leur trouve du travail et qu’il fasse en sorte qu’ils aient des revenus consistants. En gros, conclut Ledjely.com, pour beaucoup de ses compatriotes, Archange Touadéra est la personnification de la providence et du salut. »

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31 mars 2016 4 31 /03 /mars /2016 00:03

 

INVITÉ AFRIQUE

 

Par Laura Martel  RFI mercredi 30 mars 2016

 

C’est ce mercredi 30 mars que Faustin-Archange Touadéra doit être investi président de la République centrafricaine (RCA). L’espoir, pour les Centrafricains, de tourner la page de trois ans de crise meurtrière. L’ancien Premier ministre du président Bozizé a été élu en candidat indépendant, il devra donc attendre le résultat du deuxième tour des législatives qui aura lieu ce jeudi, avant de former son gouvernement. Parmi les nombreux défis qui l’attendent, quelles seront ses priorités ? Qui pourrait être à ses côtés pour les relever ? Didier Niewiadovski, universitaire, ancien coopérant basé à Bangui entre 2008 et 2012 et proche du Faustin Archange Touadéra, répond à Laura Martel.

 

Réconciliation, désarmement, retour des réfugiés déplacés, redéploiement de l’Etat. Les défis qui attendent Faustin-Archange Touadéra sont nombreux. Quel est, selon vous, le premier chantier auquel il pourrait s’attaquer ?

 

Didier Niewiadowski : Il y a deux impératifs prioritaires. La priorité absolue, c’est la réconciliation nationale qui devra être faite dans les plus brefs délais. Mais déjà le président Touadéra s’est rendu dans des régions qui avaient été oubliées depuis de nombreuses années. Je pense à ses voyages la semaine dernière à Obo, et également dans le nord-est à Birao et à Ndélé. Et le second impératif, c’est de traiter tout ce qui a été commis durant ces dernières années, notamment les crimes de sang et les crimes économiques et financiers, avec des institutions nationales. Je pense notamment à la Cour spéciale pénale qui a été créée, mais qui n’est pas encore opérationnelle, puis aussi revivifier les institutions de contrôle qui n’ont jamais vraiment existé en Centrafrique, je pense notamment à la Cour des comptes et aux inspections générales des finances et inspections générales d’Etat.

 

Comment cet impératif de réconciliation nationale peut-il influencer la manière de gouverner du nouveau président ?

 

Cela passe par les principes d’une forte décentralisation territoriale avec des élections évidemment au niveau local et des projets de développement économique régionaux. Avec aussi une meilleure intégration à des espaces économiques comme la CEEAC [Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale] ou la CEMAC [Communauté économique et monétaire des Etats de l'Afrique centrale]. Ces principes de décentralisation et d’intégration régionale permettront de réaliser à moyen terme une réconciliation nationale avec évidemment, au niveau politique, une participation des personnalités originaires de toutes les régions au gouvernement et bien sûr à la haute administration publique.

 

Peut-on envisager que le président s’appuie particulièrement sur son Premier ministre pour pouvoir, lui, se placer un peu au-dessus de la mêlée.

 

C’est fort possible d’autant plus qu’il y a des élections législatives qui sont encore en cours. Donc le président Touadéra devra nommer un Premier ministre qui, nécessairement, devra avoir sa majorité parlementaire pour gouverner. Donc nous avons là déjà les prémisses d’un régime semi-parlementaire qui n’existait pas vraiment auparavant et étant donné qu’il y avait aussi une sorte de parti unique, le parti du président. Ce n’est pas le cas aujourd’hui : la plupart des députés sont des candidats indépendants. Il est fort possible que nous ayons donc un président qui assume toutes les responsabilités d’un chef de l’Etat, mais qui délègue une partie du pouvoir exécutif au Premier ministre. D’ailleurs c’est la Constitution. Nous aurons donc un régime beaucoup plus équilibré qu’auparavant avec un bicéphalisme au niveau exécutif et une Assemblée nationale qui ne sera pas aux ordres d’un parti présidentiel.

 

Le deuxième tour des législatives, c’est ce jeudi. Le président Touadéra n’a pas de parti propre. Devrait-il tout de même pouvoir s’assurer une majorité à l’Assemblée ?

 

Oui, étant donné le nombre important de candidats indépendants qui évidemment commencent à se rallier plus ou moins au président Touadéra, je pense que le président n’aura pas beaucoup de difficultés à réunir la plupart de ces candidats indépendants, dans une sorte de majorité présidentielle. Mais évidemment dans un premier temps, ce ne sera pas un parti politique. Ce sont des personnalités qui se rallient à un programme, qui soutiendront d’abord le Premier ministre, mais bien sûr in fine, le président de la République.

 

De quelles personnalités pourrait-il s’entourer ?

 

Le président Touadéra a déjà une équipe assez ancienne. Il a conservé quasiment la même équipe que lorsqu’il était Premier ministre. Il est fort possible évidemment qu’il puise dans ce vivier pour trouver ses proches collaborateurs au niveau gouvernemental, et peut-être même au niveau du Premier ministre. En ce qui concerne le poste de Premier ministre, évidemment des noms circulent : Karim Meckassoua qui est son ancien ministre d’Etat au Plan et à l’économie, c’est une personnalité qui a été également candidate à la présidentielle, qui a eu un score tout à fait honnête et qui surtout s’est présentée aux élections législatives et a été brillamment élue au premier tour avec plus de 60% des voix à Bangui. Donc Karim Meckassoua est une personnalité quasiment incontournable. Sera-t-elle membre du gouvernement ? Sera-t-elle Premier ministre ? Le président Touadéra décidera, mais c’est une personnalité sur laquelle il faut compter d’autant plus qu’il représente aussi un courant important de la société centrafricaine, et notamment la communauté musulmane. Ce serait un atout peut-être pour le président Touadéra. Il y aussi d’autres noms qui circulent : Charles Armel Doubane qui était un ambassadeur remarqué de la République centrafricaine à l’ONU ; c’est un diplomate de carrière, énarque français, qui pourrait être donc un Premier ministre, voire un ministre des Affaires étrangères dans la prochaine équipe du président Touadéra. Il y a aussi des personnalités qui ont été ses adversaires, comme d’ailleurs Meckassoua, je pense notamment à Anicet-Georges Dologuélé qui a été le challenger au second tour de la présidentielle. Anicet-Georges Dologuélé a agi en homme d’Etat en reconnaissant très rapidement sa défaite. Mais il n’est pas impossible de voir Dologuélé rejoindre le gouvernement ou un poste important à l’Assemblée nationale. C’est un homme sur lequel il faut compter. Et dans la perspective encore une fois de la réconciliation nationale, il est possible que Anicet-Georges Dologuélé fasse partie des hommes proches du président Touadéra.

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