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9 août 2022 2 09 /08 /août /2022 15:45
Nouvelles nationales sur RNL
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Centrafrique : le gouvernement suspend les activités minières dans deux préfectures du Nord

https://www.radiondekeluka.org/ lundi 8 août 2022 15:41

Dans l’optique d’avoir le contrôle total du secteur minier, le gouvernement a suspendu les activités minières dans les préfectures de la Vakaga et du Bamingui-Bangoran au Nord-est de la République centrafricaine. La décision est motivée par la présence des groupes armés dans les sites miniers de ces deux localités.

Alors que les zones du nord ne sont pas encore certifiées conformes par le processus de Kimberley, le gouvernement prend des mesures conservatoires. Ceci par la sanction de l’exploitation minière, notamment dans la Vakaga et le Bamingui-Bangoran. A travers cette décision, le gouvernement espère garantir la sécurité avant toute exploitation légale.

"Nous faisons confiance à nos forces de défense"

"Un arrêté a été pris dans ce sens. Mais dans le dispositif de ce texte, un appel a été fait et l’instruction a été donnée aux forces de défense et de sécurité d’en assurer l’application. Ainsi de notre côté, nous faisons confiance à nos compatriotes les FDS de pouvoir rétablir la sécurité dans la zone avant que les activités ne reprennent" a fait savoir Rufin Benam Beltoungou, ministre des Mines et de la Géologie.

La question qui se pose aujourd’hui, c’est celle de la faisabilité au moment où l’autorité de l’Etat demeure encore fragile dans ces zones, laissant ainsi la marge de manœuvre aux groupes armés. Toutefois, cela ne saura durer grâce à la levée de l’embargo sur les armes en faveur des forces gouvernementales. Un réconfort pour le gouvernement qui espère reconquérir les mines qui échappent à son contrôle.

"Les sanctions renforcent la position des groupes armés"

"Lorsque l’équipe du comité de sanction était venue, nous avons été clairs sur ce sujet. Les sanctions, bien au contraire, renforcent la position des groupes armés au détriment de nos populations. Nos compatriotes qui vivaient de l’exploitation minière, ne peuvent plus se livrer à ses activités, eu égard aux présences des groupes armés. Aujourd’hui avec cette levée, nous pensons que les forces de défense et de sécurité auront des moyens pour pouvoir rétablir la sécurité sur tout le territoire" a espéré Rufin Benam Beltoungou. 

L’arrêté suspendant les activités minières dans les préfectures de la Vakaga et du Bamingui Bangoran a été pris dans un contexte où le gouvernement table sur la tokenisation des ressources minières à travers le Sangocoin afin d’attirer plus d’investisseurs.

 

 

Centrafrique : "l’embargo sur les armes ne concerne plus les forces gouvernementales", affirme Sylvie Baïpo Temon

https://www.radiondekeluka.org/ lundi 8 août 2022 15:35

Après plusieurs ambiguïtés autour de la question de levée de l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine, la ministre des Affaires étrangères sort du silence et apporte des précisions. Sylvie Baïpo Temon assure que dorénavant, cette décision ne concerne plus les forces gouvernementales.

A en croire la cheffe de la diplomatie centrafricaine, l’embargo n’est plus applicable aux forces gouvernementales, notamment, les Forces armées centrafricaines et les forces de sécurité intérieure. Seulement, il revient aux autorités centrafricaines de notifier au Conseil de sécurité de l’Onu, tout besoin d’approvisionnement en armes de guerre.

"Aujourd’hui, ce texte ne s’applique pas aux forces régulières"

"Jusqu’à ce 29 juillet, et cela depuis 2013, nous avons parlé de l’embargo sur les armes qui pesait sur les forces régulières centrafricaines. Mais aujourd’hui, il y a un texte qui dit que ce texte de limitation d’accès aux armes ne s’applique pas aux forces régulières centrafricaines" affirme Sylvie Baïpo Temon, ministre centrafricaine des Affaires étrangères

Même si le titre du document mentionne le maintien de l’embargo, Sylvie Baïpo Temon, explique qu’il ne concerne que les groupes armés.

"Le contenu dit bien qu’il y a eu exemption"

"Ce texte s’applique aux groupes armés. Lesquels sont illégitimes et n’ont pas le droit d’avoir les armes. Cinq pays, dont deux Etats membres permanents, ont voté abstention. Parce qu’ils voulaient manifester cette ambiguïté sur un texte qui fait le buzz médiatique sur les gros titres, mais qui dans le contenu, dit le contraire. Ainsi, j’invite les gens à ne pas se limiter aux gros titres mais plutôt aux contenus" précise la cheffe de la diplomatie centrafricaine.

De son côté, le gouvernement se dit satisfait de la décision du Conseil de sécurité de l’Onu. Toutefois, il regrette la citation directe des groupes armés dans ce document. Une manière, selon la ministre des Affaires étrangères, de les légitimer. Imposé par le Conseil de sécurité de l’Onu en 2013, l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine fait suite au renversement, par un coup d’Etat, du régime de l’ancien président François Bozizé par une coalition de rebelles dénommée Séléka.

 

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9 août 2022 2 09 /08 /août /2022 15:43
La Russie et l’Afrique : la stratégie du jeu de go

 

Lu pour vous

 

https://www.areion24.news/  Jean de Gliniasty

Alors que l’influence russe en Afrique est grandissante, la guerre en Ukraine et les sanctions infligées à Moscou ne seront pas sans conséquences sur les capacités de développement des activités russes en Afrique.

Le temps n’est plus — au début du XXe siècle — où le poète Goumiliov chantait la girafe mélancolique qui errait solitaire sur les rives du lac Tchad. Goumiliov a été fusillé par Staline et la Russie se désintéressait de l’Afrique. Pendant longtemps, l’Afrique pour les Russes était principalement la lointaine Éthiopie, royaume orthodoxe d’où venait, disait-on, Hannibal, l’esclave noir affranchi par Pierre le Grand et devenu général, arrière-grand-père du grand poète Pouchkine. La guerre froide et la décolonisation ont soudainement suscité l’intérêt de Moscou pour un continent ignoré jusqu’alors et qui devenait un champ de bataille dans la guerre des blocs.

Un enjeu avant tout idéologique pour l’Union soviétique

Mais même dans sa lutte contre l’impérialisme, l’URSS n’a vraiment découvert l’Afrique que tardivement, et paradoxalement au moment des décolonisations. Il est vrai que les mouvements de libération marxistes et anti-impérialistes avaient été soutenus, quoique assez mollement, depuis longtemps. Mais les nouveaux États indépendants échappaient désormais à la tutelle coloniale, se montraient capables de diversifier leurs relations extérieures, et surtout voyaient arriver au pouvoir des équipes souvent pénétrées de culture marxiste-léniniste, d’ailleurs parfois acquise en Russie même, à l’université Lumumba ou à l’académie militaire Frounzé. Comme l’indique Arnaud Jouve, journaliste à RFI, l’URSS a formé jusqu’à sa chute 60 000 Africains en Russie et 240 000 en Afrique même. La Russie soviétique a livré dans le même temps des armements rustiques et adaptés aux nouvelles armées africaines, a formé des officiers, et entraîné les hommes.

Les bases de l’influence russe sont d’abord les mouvements de libération, longtemps cultivés avant leur arrivée au pouvoir : ANC en Afrique du Sud, FLN en Algérie, FRELIMO au Mozambique, MPLA en Angola, ZAPU au Zimbabwe, PAIGC en Guinée-Bissau-Cap Vert… Plus la décolonisation se passait mal, et plus l’influence soviétique croissait, comme cela a été le cas dans les anciennes colonies portugaises soumises à de longues guerres jusqu’en 1975. En Angola, le camp socialiste fut mobilisé contre les Portugais et ensuite contre l’Afrique du Sud encore sous apartheid : depuis les « médecins aux pieds nus » cubains jusqu’aux troupes de Castro et aux soldats soviétiques, théoriquement « conseillers militaires ». La Russie soviétique s’est aussi implantée en Éthiopie, à laquelle la liaient des liens séculaires. La caractéristique importante à ses yeux d’être depuis longtemps un État constitué, et surtout l’idéologie marxiste-léniniste du Derg, pouvoir militaire issu du coup d’État de 1974 contre l’empereur Haïlé Sélassié, en faisaient un atout précieux que les Soviétiques se mordirent les doigts d’avoir abandonné un peu vite au profit de la Somalie rivale. Le Dahomey adhère en 1974 au marxisme-léninisme, s’aligne sur l’URSS et devient la République populaire du Bénin avec le président Kérékou.

Mais la diplomatie russe ne s’est pas limitée aux régimes plus ou moins marxistes-léninistes. Elle a noué des alliances avec l’Égypte nationaliste de Nasser (soutien à la nationalisation du canal de Suez en 1956, livraisons d’armes, traité d’amitié et de coopération de 1971), l’Algérie de Boumediene (livraisons d’armes) et le Maroc (visite du secrétaire général du Parti communiste Brejnev en 1961). Le soutien russe à l’éphémère « Groupe de Casablanca » (Algérie, Ghana, Guinée, Mali, Soudan, Libye, Maroc), qui cherchait en 1961 à promouvoir l’unité africaine sous le signe de l’émancipation anti-coloniale, avait amorcé cette évolution. Les préoccupations économiques apparaissaient déjà, avec la bauxite de la Guinée-Conakry par exemple, les crédits ou les livraisons d’armes, la construction de grandes infrastructures (le barrage d’Assouan en Égypte), ou l’exportation de produits agro-alimentaires — un paradoxe, compte tenu des performances soviétiques dans ce domaine. La présence russe n’a cependant pas résisté à l’affaiblissement puis à la chute de l’URSS, ni à la domination sans partage pour un temps du monde occidental et des États-Unis.

L’intermède après l’effondrement de l’empire soviétique

L’influence russe avait déjà fortement décliné avant la chute du mur de Berlin. L’Égypte avait renvoyé 20 000 conseillers soviétiques en 1972 et dénoncé dès 1976 son traité d’amitié avec la Russie. Les régimes marxistes ont commencé à disparaître progressivement, pour se transformer souvent en dictatures pures et simples. Au Mali, le socialiste panafricaniste Modibo Keïta, décoré du prix Lénine en 1963, est ainsi renversé en 1968. Le Congo, où le socialiste Marien Ngouabi est assassiné en 1977, cesse d’être une République populaire en 1992. Sékou Touré, président de Guinée et adepte d’une « démocratie populaire révolutionnaire » mais réticent à s’engager avec la Russie, meurt en 1984. L’Angola fait disparaître toute référence au marxisme-léninisme dans sa nouvelle constitution de 1992 et rejette l’appellation de « République populaire » tandis qu’il s’ouvre aux compagnies pétrolières occidentales. La République populaire du Bénin, après l’échec économique reconnu par le président Mathieu Kérékou, rejette le « laxisme-béninisme », selon le sobriquet local, et s’oriente en 1990 vers un régime libéral. De toute façon, même si certains pays s’inspiraient ouvertement de l’URSS dans leur gestion économique et politique, le « socialisme africain » était surtout marqué par le nationalisme, le panafricanisme et des pouvoirs forts. Il n’impliquait pas nécessairement un alignement international sur les vues de Moscou, si ce n’est pour un noyau dur constitué de l’Angola au début, du Mozambique, de l’Éthiopie ou ensuite de la Somalie… Les Africains déploraient depuis longtemps que la Russie n’accorde pratiquement aucune aide au développement, se contentant de mettre en avant son soutien aux luttes émancipatrices contre le colonialisme. Les échecs économiques des nationalisations, la puissance des économies occidentales, l’abondance de leur aide financière et l’attractivité de leur modèle politique ont contribué à l’effacement de l’influence russe.

Un retour de la Russie placé d’abord sous le signe du pragmatisme économique

Il a fallu du temps pour que la Russie postsoviétique, dont la puissance était rétablie, revienne en Afrique. Les visites du président Poutine en Afrique du Sud — qui sera intégrée en 2011 au groupe des BRIC (Brésil-Russie-Inde-Chine) — et au Maroc en 2006, puis en Libye en 2008, ont marqué le début du grand retour. Son successeur temporaire, Dmitri Medvedev, a élargi le cercle en visitant en 2009 l’Égypte, l’Angola, le Nigéria et la Namibie (pour « rattraper » le temps perdu, disait-il). Les voyages des ministres des Affaires étrangères dans les deux sens se sont multipliés. Une réunion des ministres et des parlementaires africains a été organisée, sans grand succès, en 2010 à Moscou. Mais cette fois, il n’était plus question d’idéologie, sinon pour proclamer qu’on prenait les régimes comme ils étaient, et qu’on ne donnait pas de leçons. Les ouvertures d’ambassades se sont succédées et 40 ambassades russes sont aujourd’hui mobilisées en Afrique pour promouvoir les intérêts économiques de Moscou, rallier les votes à l’ONU et attribuer des bourses ou des stages (1). Il s’agissait d’ouvrir la porte aux grandes firmes russes dans les domaines miniers ou métallurgiques, de vendre des armes ou des céréales (2). Les firmes russes ont ainsi commencé à arpenter le Continent. En dehors de la présence déjà ancienne de Rusal en Guinée-Conakry puis au Nigéria, on a vu apparaître les consortiums Renova en Namibie, en Afrique du Sud et au Gabon pour le manganèse, Alrosa pour la recherche des diamants en Angola et bientôt en RCA, Nornikel pour l’or en Afrique du Sud et au Bostwana et bientôt sans doute au Mali, Lukoil pour l’exploitation du pétrole en Libye, en Côte d’Ivoire et au Ghana, ARMZ pour l’uranium en Tanzanie. La banque VTB, obligée en 2019 de se débarrasser de sa filiale africaine du fait des sanctions économiques après l’annexion de la Crimée, a signé la même année un accord avec la Banque Afreximbank dont le siège est au Caire et qui finance ses opérations d’import-export dans toute l’Afrique.

Mais la présence russe ne se limite pas aux matières premières, elle se manifeste également par la construction ou la mise à niveau des chemins de fer en Algérie ou en Libye (projet signé lors de la visite de Poutine en 2008 et mis à mal par l’intervention occidentale contre Kadhafi), la vente de quatre réacteurs nucléaires à l’Égypte ou la signature d’accords de coopération nucléaire civile avec une vingtaine d’États africains dont le Nigéria, le Soudan, l’Éthiopie, le Rwanda. Ces contrats se veulent le prélude à la vente de centrales par Rosatom, y compris les « petites » centrales, dont la Russie détient actuellement le monopole. D’après le Service des Douanes russes, les échanges avec l’Afrique sont passés de 9,9 milliards de dollars en 2013 à 20,4 milliards en 2018 (3). Cet ensemble d’actions a été politiquement « mis en musique » et consacré au Sommet russo-africain de Sotchi, en octobre 2019, où une quarantaine de chefs d’État se sont pressés pour présenter leurs projets, obtenir des appuis, développer les échanges, traiter les questions de sécurité et négocier des appuis lors des votes à l’ONU.

La présence nouvelle des Russes n’avait pas suscité initialement de préoccupation particulière en Occident, car elle s’inscrivait dans l’ouverture économique du continent sur le monde, dans des domaines où la Russie était compétitive (exploitation minière, atome…) et entrait dans le jeu normal de la concurrence. Il en a été autrement avec les questions de sécurité.

Sécurité et influence : la Russie pose ses pions

Traditionnellement, la Russie vendait aux États africains du matériel militaire robuste et bon marché. Ces contrats entraient dans le cadre d’accords de coopération militaire — de formation essentiellement —, dont les premiers avaient été renouvelés avec les « clients » traditionnels de la Russie (notamment le Mozambique ou la Guinée-Conakry). La Russie est ainsi devenue le premier pourvoyeur d’armes de l’Afrique. Mais le processus s’est accéléré depuis le début de la crise ukrainienne, en 2014. Il a pris une tournure plus agressive vis-à-vis de l’Occident, et notamment de la France. Avec moins d’une dizaine d’accords avant 2017, la Russie a signé, dans les trois années qui ont suivi, dix nouveaux accords avec des pays qui n’avaient jamais signé d’accord de coopération militaire avec Moscou (Niger, RCA, Tanzanie, Zambie, Madagascar, Bostwana, Burundi, Guinée-Bissau, Sierra Leone, Eswatini). Par ailleurs, il faut surtout noter que ces accords sont d’un genre nouveau. Outre les rubriques traditionnelles sur la formation, la livraison d’équipements, l’échange de renseignements, la lutte contre le terrorisme, la criminalité, ou la piraterie, ils prévoient souvent implicitement ou explicitement le déploiement de conseillers militaires pour la protection des personnalités au pouvoir, au besoin par des milices privées ou des mercenaires du groupe Wagner animé par Evgueni Prigojine, un proche de Poutine. Assurer la sécurité présidentielle permet de pérenniser des pouvoirs autoritaires proches des intérêts russes, comme le président Touadéra en République centrafricaine, où le ministère de la Défense russe dispose d’une représentation permanente. Une fois signé, un accord de ce type transforme le pays en un allié de Moscou quasi inexpugnable. De même pour le déploiement de conseillers, militaires ou mercenaires, autour des sites économiques d’intérêt pour la Russie : c’est le cas au Soudan, en RCA, au Mali ou à Madagascar. Cette installation d’un réseau de points d’appui militaro-économiques s’accompagne d’une campagne médiatique efficace mettant en valeur la contribution russe au développement et à la défense du pays, son passé sans « tache » coloniale, sa participation passée à la lutte anti-impérialiste, et surtout son refus de donner des leçons de démocratie et d’y conditionner toute aide. L’Afrique étant de mieux en mieux connectée, les réseaux sociaux sont utilisés intensivement pour diffuser fausses nouvelles, informations fabriquées ou rumeurs malveillantes à l’égard des anciennes puissances coloniales. Les médias d’État russes tels que RT jouent leur rôle, des films (« Touristes »), des dessins animés, des journaux sont spécialement distribués. Des stations de radio diffusent la propagande russe (radio Lengo Songo en RCA). Cette approche a eu des résultats spectaculaires dans un premier temps, et surtout en Afrique francophone.

En effet, la Russie entretient un contentieux particulier contre la France en Afrique depuis la crise libyenne et la mort de Kadhafi. Le président Medvedev avait été convaincu de s’abstenir au Conseil de sécurité de l’ONU sur un projet de résolution, présenté par la France, prévoyant une zone d’interdiction aérienne en Libye. Contre le vœu de son Premier ministre Poutine, qui y était opposé, Medvedev avait laissé passer la résolution 1973, et l’interdiction aérienne devenue une intervention directe au sol a conduit à la défaite et à la mort de Kadhafi. Les contrats signés quelques années plus tôt par Poutine à Tripoli ainsi que l’alliance libyenne sont partis en fumée. Cette décision du président Medvedev a accessoirement contribué à lui coûter le droit de se représenter pour un second mandat. Au Sahel, Moscou n’a donc pas hésité à se poser en concurrent de la France, jugée hostile sur de nombreux dossiers (Syrie, Libye, Ukraine, Biélorussie…). Il est vrai que l’intervention française contre les djihadistes, saluée initialement, fait maintenant l’objet de la vindicte des populations locales pour sa prétendue inefficacité, dénoncée à l’envi par la propagande russe, tandis que l’intervention russe est appelée de ses vœux par l’opinion. Le nouveau pouvoir malien du colonel Goïta a ainsi réclamé le retrait de la force française Barkhane (redéployée dans la région) et fait appel à la société privée russe Wagner, qui occupe sous les vivats les camps évacués par la France tout en mettant la main sur les gisements d’or. En RCA, Wagner a obtenu la gestion des ressources douanières pour rémunérer ses services et s’est approprié la production de mines de diamants et d’or des régions pacifiées. Sur les 35 États qui se sont abstenus lors du vote le 2 mars 2022 à l’Assemblée générale de l’ONU à une écrasante majorité de la résolution exigeant le retrait des forces russes d’Ukraine, 16 étaient africains, signe de soutien discret et marque du succès de la diplomatie russe. La Russie pose ses pions.

Les limites de la poussée russe

L’offre de sécurité russe concurrence certes avec succès la politique française. Mais jusqu’à présent, les « conseillers militaires privés », sur lesquels elle repose pour l’essentiel, combattent peu, se limitant en principe à la formation et à la sécurité des présidents. L’influence russe se répand avec peu de moyens (quelques milliers de mercenaires sur le continent) et un grand sens de l’opportunité. Cela pourrait changer, car les performances enregistrées jusqu’à présent par Wagner sont pour le moins mitigées. En effet, outre les exactions nombreuses et documentées par l’ONU, Wagner n’a pas pu empêcher le maréchal Haftar de lever le siège de Tripoli. Wagner a également été contraint d’évacuer, après des pertes significatives, les zones de combat au Mozambique contre les rebelles islamistes qui interdisent l’exploitation du gaz par le gouvernement. Enfin, Wagner n’a pas pu empêcher le changement de pouvoir au Soudan. Le test malien face aux djihadistes sera déterminant pour son image : Wagner sera-t-il à la hauteur des espérances suscitées à Bamako ?

La guerre en Ukraine a rendu perplexes bien des gouvernements africains plutôt bien disposés à l’égard de Moscou. Une quinzaine d’États africains — la plupart ayant des accords de coopération militaire avec Moscou — se sont certes abstenus lors du vote du 2 mars 2022 de la résolution de l’Assemblée générale exigeant le retrait des troupes russes d’Ukraine (4). Mais malgré les pressions russes, seule l’Érythrée a voté contre. Les sanctions économiques occidentales vont limiter la croissance des implantations économiques russes et la rentabilité des investissements existants. Soumise à la concurrence de nouveaux partenaires (Chine, Turquie, Inde…) et des anciens (France, États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Japon…), la Russie n’ira pas beaucoup plus loin. Ses capacités financières et son influence économique subissant le choc des sanctions. La dégradation de l’image de la Russie qui suivra l’invasion de l’Ukraine ne pourra pas ne pas avoir quelques effets. La confrontation, désormais assumée, limitera ses possibilités. Enfin, par rapport au Moyen-Orient, à l’Asie ou à l’Europe, l’Afrique ne bénéficie pas d’un niveau élevé de priorité aux yeux des autorités russes, ce qui pourrait expliquer l’usage quasi exclusif des mercenaires pour la coopération « dure » sur le terrain. La Russie est de retour, son influence politique croît, sa présence économique se renforce, ses soldats privés se répandent, mais elle est sans doute proche d’atteindre un certain plafond.

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9 août 2022 2 09 /08 /août /2022 15:40
De Mitterrand à Macron au Cameroun de Paul Biya

Lu pour vous

 

S’il s’agit de la première fois que Paul Biya reçoit un président français, c’est aussi la première fois où François Mitterrand se retrouve à Yaoundé depuis son élection en 1981.

Retour sur cette visite particulièrement politique de Mitterrand à Douala d’abord, à Yaoundé ensuite puis à Garoua où il est reçu par l’ancien président Ahmadou Ahidjo.

En juin 1983, Paul Biya est président du Cameroun depuis seulement neuf mois.

Plus important encore, ses relations avec son prédécesseur Ahmadou Ahidjo sont extrêmement tendues.
Trois jours avant l’arrivée de Mitterrand, Paul Biya a annoncé un remaniement ministériel où il écarte les proches d’Ahidjo.

Exit Guillaume Bwele à l’Information et à la Culture. Samuel Eboua perd son poste de ministre de l’Agriculture.
Ayissi Mvondo est déchargé de l’Administration territoriale. Sadou Daoudou perd le ministère de la Défense.
Eteme Oloua est remplacé au ministère de la Santé.

En tout six anciens protégés d’Ahidjo sont mis au placard.

Pour essayer de rapprocher Ahidjo et Biya, François Mitterrand va rencontrer le président Biya à Yaoundé, puis le président Ahidjo à Garoua avant de regagner Paris. Pas sûr que ces rencontres aient contribué à détendre le climat politique puisqu’on sait que moins d’un an plus tard i.e. en avril 1984, Paul Biya échappe de justesse à un coup d’État.

Mais restons en 1983.

Paul Biya jouit du soutien actif de la classe politique et de la presse hexagonales. Contrairement à son prédécesseur, il est diplômé de l’université française et il est catholique.

Beaucoup d’observateurs affirment d’ailleurs que la visite de Mitterrand est un adoubement officiel. Une manière de confirmer la disgrâce dans laquelle serait tombée Ahidjo.

Idylle Yaoundé-Paris

En cette année 1983, la France n’a d’yeux que pour le Cameroun. Yaoundé devient le premier client d’Afrique francophone de Paris devant la Côte d’Ivoire. La France reste le premier bailleur d’aide et d’assistance militaire du pays. Mitterrand accepte en plus la finalisation de l’achat d’une escadrille d’Alpha-Jet destinée à être installée à la base de Garoua.

Au-delà des questions bilatérales Cameroun-France, Paul Biya et François Mitterrand évoquent aussi la situation politique dans les frontières immédiates du Cameroun. Et officiellement, ils sont d’accord sur tout.

D’abord le Tchad au Nord. Quand Mitterrand arrive au Cameroun en juin 1983, la situation sécuritaire au Tchad inquiète déjà. En cette journée du 22 juin 1983, Mitterrand est encore à Yaoundé. Le département d’État des États-Unis signale, dans une déclaration, des mouvements de troupes dans le nord du Tchad. Il s’agit des hommes de Goukeni Oueddei soutenus par le colonel Kadhafi.

Ils seront stoppés dans leur progression en août 1983 grâce à la France et aux États-Unis en soutien à Hissène Habré. Vous vous rappelez que Hissène Habré a été condamné à perpétuité en 2016 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Malheureusement, aucun de ses commanditaires internationaux n’a été inquiété ; même pas à titre de complice.

Passons. C’est une autre histoire.

Lors du passage de Mitterrand au Cameroun aussi, il évoque la situation du Nigeria avec le président Biya. Le Nigeria, à l’époque déjà, est secoué par des spasmes d’insécurité. Au Sud-est des groupes irrédentistes continuent d’émerger et déjà au Nord, commencent à se manifester des signes d’un extrémisme religieux.  
Enfin, la situation en Centrafrique reste extrêmement fragile depuis la destitution de l’empereur Bokassa Ier.

Du pareil au même

Quarante ans plus tard, c’est-à-dire aujourd’hui, on a l’impression d’avoir juste changé les acteurs.

Sur le plan purement économique, en 1983 comme aujourd’hui, la scène internationale est marquée par d’importants déséquilibres.

L’inflation est galopante un peu partout sur la planète.

Les pays producteurs de matières premières sont systématiquement perdants dans les échanges Nord-Sud.
Mitterrand va dire combien il est chagriné par la spéculation qui touche par exemple le secteur du cacao et du café camerounais. Et dit se faire l’avocat des pays africains touchés par les jeux de spéculateurs.

Mais comme souvent avec le président socialiste, et globalement les présidents français, il y aura un grand écart entre le discours et les actes. On sait que tout au long de la présidence Mitterrand, la situation de déséquilibre va s’approfondir.

Le Cameroun est comme presque tous les pays producteurs de matières premières agricoles.
À ce titre, il va connaître des ajustements structurels et même à une dévaluation du franc CFA par le même François Mitterrand en 1994.

Les assurances de Mitterrand – nous avons vu que ce fut des mensonges, ne tombent pas du ciel.

Paul Biya se plaint auprès de son homologue du profond déséquilibre de la balance commerciale du Cameroun vis-à-vis de la France. Les Camerounais à l’époque achètent en premier les produits français, mais à l’inverse, les Français préfèrent d’autres marchés au marché camerounais.

Mitterrand fait au Cameroun, à l’époque, la promesse d’implanter une usine de liquéfaction de gaz à Kribi.
40 ans plus tard, le projet n’a jamais vu le jour.

Revenons au présent !

Emmanuel Macron en visite au Cameroun en cette mi-2022 est peut-être le dernier président français qui rendra visite à Paul Biya. Le contexte de sa visite pourrait donner l’impression que très peu de choses ont changé en 40 ans.

Questions actuelles

On parlait déjà de l’insécurité au Tchad, au Nigeria et en RCA en 1983. La situation économique mondiale était déjà tendue et la balance commerciale entre la France et le Cameroun était essentiellement en faveur de Paris.

Mais il ne faut pas croire que le Cameroun n’a pas changé en 40 ans de présidence Biya. A l’époque, à part les querelles Ahidjo-Biya, il n’y avait pas de partis d’opposition actifs au Cameroun.

Et aujourd’hui plus que jamais, il se pose, au Cameroun, la question de l’alternance. Elle est attendue comme l’un des sujets de discussion entre les présidents camerounais et français. Des leaders d’opposition ont d’ores et déjà dit qu’ils n’attendaient pas que la France joue les arbitres.

L’élection de Mitterrand en 1981 avait un peu atténué le sentiment anti-français au Cameroun.
Aujourd’hui pourtant, les différentes interventions de la France aux quatre coins de l’Afrique rendent le pouvoir français particulièrement impopulaire au Cameroun. Même si quelques entreprises françaises continuent à travailler au Cameroun, de nombreuses exercent avec de la difficulté ou quittent le pays.

Les médias français accusent souvent la Chine de pousser la France hors d’Afrique et particulièrement hors du Cameroun. Dans les faits, la France s’est en général mise hors-jeu elle-même. À travers des tentatives d’ingérence dans les affaires internes du Cameroun, dans un soutien militaire tiède face aux menaces sécuritaires et à travers des enquêtes sur des biens mal acquis par exemple.

 

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9 août 2022 2 09 /08 /août /2022 15:38
Le CEO de Binance rencontre le dirigeant centrafricain

 

Lu pour vous

 

https://afriqueitnews.com/ par AITN 8 août 2022

Changpeng Zhao, CEO de Binance, la plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaie au monde, a rencontré le dirigeant de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadera. D’après le ton positif des tweets de Zhao, il est tout à fait évident que la réunion s’est plutôt bien déroulée. Le mois dernier, le CEO de Binance a également rencontré les dirigeants de la Côte d’Ivoire et du Sénégal.

Ces réunions peuvent être considérées comme des étapes importantes pour renforcer l’adoption de la cryptographie dans les pays africains. Au cours de la réunion, Zhao et Touadera ont discuté d’un éventail de sujets, notamment « l’éducation, les investissements et l’adoption de la cryptographie en République centrafricaine ». 

Le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadera, considère cette rencontre comme « une étape incroyablement importante ». Les tweets du président à la suite de la réunion mettent en lumière le fait que la réunion a été bénéfique pour les deux parties concernées. Zhao a déjà clairement indiqué qu’il avait pour mission d’améliorer et de renforcer l’adoption de la cryptographie en Afrique. Et d’après les récents développements, il semble que sa mission prenne de l’ampleur.

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Centrafrique-Presse.com
8 août 2022 1 08 /08 /août /2022 15:48
Émission d’un mandat d’arrêt de la CPI contre un chef rebelle de République centrafricaine

 

 

Un commandant de la Séléka, Noureddine Adam, est accusé de crimes de guerre

 

https://www.hrw.org/fr/ Lewis Mudge Directeur, Afrique centrale @LewisMudge 8 août 2022 9:00AM

 

La Cour pénale internationale (CPI) a rendu public la semaine dernière un mandat d’arrêt à l’encontre d’un chef rebelle de République centrafricaine, Noureddine Adam.

Ce mandat d’arrêt, jusqu’alors gardé sous scellés et daté de janvier 2019, déclare qu’Adam est recherché pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment pour des actes de torture. L’émission de ce mandat contre Adam est conforme à l’approche de la CPI qui consiste à cibler les chefs rebelles responsables d’atrocités les plus hauts gradés en République centrafricaine. 

Adam était le numéro deux de la Séléka, un groupe armé rebelle actif en République centrafricaine en 2013. Figurant parmi les premiers chefs à arriver dans la capitale, Bangui, quand les rebelles s’en sont emparés, Adam est alors devenu ministre de la Sécurité publique, puis, ultérieurement, Conseiller pour les questions de sécurité nationale. En 2014, il s’est enfui de Bangui avec le reste de la Séléka et se déplace depuis lors entre le Soudan, le Tchad et la République centrafricaine.

Le mandat d’arrêt se réfère à des allégations selon lesquelles Adam a supervisé des actes de torture.

Il supervisait des combattants de la Séléka et, en 2013, lorsque nous l’avons rencontré et lui avons présenté des preuves de graves crimes perpétrés par la Séléka, il eut une seule réponse : le déni total. Il a rejeté la responsabilité des soldats de la Séléka dans des meurtres gratuits de femmes et d’enfants, allant même jusqu’à nier que nous avions parlé à des villageois qui fuyaient une attaque et avaient identifié des soldats de la Séléka. Pourtant, les preuves que des combattants placés sous son commandement ont semé le chaos à Bangui et dans les provinces abondent.  

Après sa fuite de Bangui, Adam a pris le commandement d’autres groupes armés, donnant un triste exemple de la façon dont les dirigeants qui commettent des abus et bénéficient de l’impunité continuent de commettre des crimes.

Un autre commandant de la Séléka, Mahamat Saïd Abdel Kani, fait également l'objet de poursuites devant la CPI. Son procès doit s’ouvrir en septembre. Mais Saïd n’avait pas le même grade de commandement qu’Adam lorsque la Séléka faisait régner la terreur. D’importants dirigeants de la milice anti-balaka – qui a combattu la Séléka pendant des années – ont également été envoyés à La Haye pour y être jugés. L’un d’eux, Maxime Mokom, a été livré à la CPI en mars dernier par le Tchad.

Adam se trouverait actuellement au Soudan, où il continue d’échapper à la justice. Le Soudan devrait suivre l’exemple du Tchad et transférer les suspects de la CPI à La Haye. Certes, le Soudan n’a pas encore remis à la Cour ses propres suspects de crimes de guerre – dont trois anciens hauts gradés, y compris l’ancien président Omar el-Béchir. Toutefois, Adam devrait devenir un exemple de justice, et non pas d’impunité, en République centrafricaine.

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8 août 2022 1 08 /08 /août /2022 15:47
La Banque africaine de développement obtient 32,8 milliards de dollars pour des projets en Afrique

 

 

Publié le Aujourd'hui à 14 h 16 min par Rédaction afrique centrale

La Banque africaine de développement (BAD) a obtenu 32,8 milliards de dollars d’engagements d’investissement pour des projets en Afrique, a déclaré le président de la banque à la clôture d’une réunion avec des investisseurs.

Selon le président de la BAD, Akinwumi Adesina, le plus gros contrat conclu lors des trois jours du Forum sur l’investissement en Afrique était de 15,6 milliards de dollars pour la méga-autoroute Lagos-Abidjan, reliant les deux principales villes d’Afrique de l’Ouest, au Nigeria et en Côte d’Ivoire.

L’autoroute d’environ 1 200 km aura quatre à six voies et devrait être achevée dans environ six ans, a-t-il déclaré.

“L’Afrique est un continent très bancable. Nous avons traversé des moments difficiles à cause de la situation du COVID-19, mais nous voici sur un rebond“, a déclaré Akinwumi Adesina. “L’Afrique est de retour pour les investissements.”

Les projets, qui font partie de la réponse de la banque au COVID-19, touchent des secteurs tels que l’agriculture et l’agro-industrie, l’éducation, l’énergie et le climat, la santé, les minéraux et l’exploitation minière, et les technologies de l’information et des communications.

Akinwumi Adesina a déclaré que du côté de la santé, les projets comprennent une nouvelle ville médicale à Accra, un fonds pour les services de santé pour les populations à faible revenu en Afrique du Sud et deux plateformes de fabrication de produits pharmaceutiques : une en Afrique de l’Ouest et une au Kenya.

Le forum devait se tenir à la fin de l’année dernière, mais a été reporté en raison d’une recrudescence des infections à la variante du coronavirus Omicron.

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8 août 2022 1 08 /08 /août /2022 15:44
Les forces de l'ONU critiquées au Mali et en RDC

 

Lu pour vous

dw.com 8 août 2022

Ces derniers temps, l'hostilité contre les missions de maintien de la paix de l'Onu au Mali et en République démocratique du Congo va crescendo.

Dans l’est de la RDC, la population réclame le départ de cette force et des manifestations anti-Monusco ont fait récemment 35 morts. Un scénario similaire est observé au Mali où la société civile réclame le départ des soldats de la paix tandis que la junte au pouvoir est engagée dans un bras de fer avec la Minusma. Dans les deux cas, la force militaire des Nations unies sert souvent de bouc émissaire. Cela fait plusieurs années que s'est développé au Mali un sentiment de rejet de la Minusma au sein de la population. La société civile, comme le mouvement Yewero Debout sur les remparts, proche des militaires putschistes, organise des campagnes de dénigrement ou des manifestations pour réclamer le départ de la Minusma. C’était le cas vendredi dernier à Bamako.

L'accusation qu'avance la société civile est que la Minusma a non seulement échoué dans sa mission mais qu'en plus, elle contribuerait à la déstabilisation du territoire malien.  

Une accusation sans fondement, estime Sidy Lamine Bagayoko, professeur d'anthropologie à l'université de Bamako

Selon lui, il n'y a absolument aucune preuve mais il est dit que partout où la Minusma se trouve, elle est utilisée pour faire passer des armes aux rebelles, faire passer des armes pour les intérêts de la communauté internationale pour déstabiliser le pays. Sans pourtant avoir des preuves.    

Accusations similaires en RDC

Des accusations qui avaient aussi été portées contre la force française Barkhane et qu’on retrouve à l’identique dans l’est de la RDC.

Surfant sur un sentiment nationaliste, la junte au pouvoir a fait arrêter et emprisonner, il y a plus d’un mois, 49 soldats ivoiriens à leur arrivée à l'aéroport de Bamako Senou. Un contingent qui opère auprès des Casques bleus de la Minusma dans le cadre d'un appui logistique.  

Les autorités maliennes ont assuré qu’il s’agit de “mercenaires” venus déstabiliser le pays et ont dans la foulée expulsé le porte-parole de la Minusma.

Dans un effet de mimétisme assez étonnant, en RDC, les autorités congolaises ont aussi récemment expulsé le porte-parole de la Monusco.

Présente dans l'est de ce pays depuis plus de 20 ans, cette mission militaire est critiquée par une partie de la population qui lui reproche son inertie face aux massacres de civils, perpétrés par des groupes armés au Nord-Kivu et dans l’Ituri.

Thierry Vircoulon, spécialiste de l'Afrique centrale, rappelle toutefois que la Monusco a aidé en 2013  l’armée congolaise à vaincre les rebelles du M23.

Il explique que cela a eu lieu en 2012-2013 contre le M23 quand la Monusco, en parallèle avec l'armée congolaise, a défait le M23. Donc c'est la preuve que lorsque le Conseil de sécurité le décide, les Casques Bleus s'engagent dans des missions de combat.

Les missions de l'Onu sont en effet surtout des missions de maintien de la paix sans un mandat de combat. Une spécificité de l’engagement des casques bleus que les habitants, menacés par les violences de groupes djihadistes au Mali ou des bandes rebelles en RDC, ne comprennent pas. 

 

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8 août 2022 1 08 /08 /août /2022 15:44
La stratégie américaine pour l'Afrique souligne les menaces de la Chine et de la Russie

 

 

Zone Bourse

 

Les États-Unis ont publié lundi un nouveau document stratégique pour l'Afrique subsaharienne, soulignant l'importance de la région, les menaces posées par la Chine et la Russie, et s'engageant à étendre la coopération en matière de défense avec les pays africains partageant les mêmes idées.

"Les États-Unis ont un intérêt constant à ce que la région reste ouverte et accessible à tous, et à ce que les gouvernements et les populations soient en mesure de faire leurs propres choix politiques, conformément aux obligations internationales", indique le document de la Maison Blanche.

Il s'appuie sur un discours prononcé en novembre par le secrétaire d'État américain Antony Blinken, qui a d'abord exposé l'approche de l'administration Biden vis-à-vis de l'Afrique. Sa publication intervient alors que Blinken se trouve en Afrique du Sud et visite deux autres pays africains cette semaine.

En novembre, Blinken a déclaré que Washington devrait faire les choses différemment pour aider l'Afrique à répondre à ses besoins en matière d'infrastructures et qu'il était temps de cesser de traiter le continent comme un sujet de géopolitique et plutôt comme un acteur majeur à part entière.

Blinken a également appelé les dirigeants africains à se prémunir contre la montée de l'extrémisme, de l'autoritarisme et de la corruption.

Le nouveau document indique que, conformément à la stratégie de défense nationale américaine de 2022, le Pentagone s'engagera avec des partenaires africains "pour exposer et mettre en évidence les risques d'activités négatives de la RPC et de la Russie en Afrique", en désignant la Chine par les initiales de son nom officiel.

"Nous tirerons parti des institutions de défense civile et élargirons la coopération en matière de défense avec les partenaires stratégiques qui partagent nos valeurs et notre volonté de favoriser la paix et la stabilité dans le monde", indique le document.

Washington va également "revoir et réinvestir" dans les moyens de s'engager avec les armées africaines, notamment dans des programmes qui aident à renforcer les capacités institutionnelles, à combattre la corruption et à faire avancer les réformes.

"Des armées et autres forces de sécurité efficaces, légitimes et responsables sont essentielles pour soutenir des sociétés ouvertes, démocratiques et résilientes et pour contrer les menaces déstabilisantes, y compris en Afrique", indique le document.

Washington s'emploiera à renforcer les capacités africaines en matière de lutte contre le changement climatique et, avec les gouvernements et les organismes régionaux, notamment l'Union africaine, à soutenir les "accélérateurs" du développement durable, précise le document.

Ceux-ci comprennent la numérisation des services et des dossiers financiers, les investissements dans les systèmes de santé et l'amélioration des chaînes d'approvisionnement pour les produits de base essentiels.

Sur le front technologique, le document indique que Washington s'efforcera de garantir un accès abordable à Internet, tandis que l'Agence américaine pour le développement international cherchera à faciliter l'accès aux cours en ligne.

Le document indique que les alliés et partenaires des États-Unis en Europe, au Moyen-Orient et dans la région indo-pacifique considèrent que l'Afrique fait partie intégrante de leur sécurité nationale et s'engagent à travailler avec Washington.

La Chine, en revanche, voyait la région "comme une arène importante pour défier l'ordre international fondé sur des règles, promouvoir ses propres intérêts commerciaux et géopolitiques étroits, saper la transparence et l'ouverture, et affaiblir les relations des États-Unis avec les peuples et les gouvernements africains", selon le document.

La Russie considère l'Afrique comme "un environnement permissif pour les sociétés paraétatiques et les sociétés militaires privées, qui fomentent souvent l'instabilité pour des avantages stratégiques et financiers", ajoute le document.

L'Afrique a besoin de milliards de dollars par an pour les routes, les chemins de fer, les barrages et l'électricité et, au cours de la dernière décennie, elle a reçu des sommes énormes de la Chine, qui ne lie généralement pas l'argent à des conditions politiques ou liées aux droits.

Washington a caractérisé les prêts chinois comme étant prédateurs et menant à des pièges d'endettement potentiels, et s'est concentré sur la facilitation des investissements privés, mais les responsables reconnaissent qu'ils doivent faire plus pour accélérer l'aide.

L'administration Biden a été critiquée par certains comme étant inattentive à l'Afrique : une plainte courante à l'égard de la politique étrangère américaine, mais qui a résonné plus fort depuis que la Chine a approfondi ses racines politiques et économiques sur le continent.

Biden a cependant adopté un ton différent de celui de l'ancien président Donald Trump, qui a dénigré certaines nations africaines et interdit les voyages de six d'entre elles.

 

 

 

Après la France, les États-Unis souhaitent créer un «véritable partenariat» avec l'Afrique pour contrer la Russie

Alors qu'Emmanuel Macron a visité trois pays d'Afrique centrale récemment, Antony Blinken est en visite en Afrique du Sud. À son tour, le secrétaire d'État américain cherche à contrarier la Russie de plus en plus influente dans la région.

Les États-Unis veulent un «véritable partenariat» avec l'Afrique, a déclaré lundi 8 août son secrétaire d'État américain Antony Blinken en visite à Pretoria, tout en se défendant de vouloir «surpasser» l'influence des autres puissances mondiales sur le continent.

«Ce que nous recherchons avant tout, c'est un véritable partenariat entre les États-Unis et l'Afrique. Nous ne voulons pas d'une relation déséquilibrée ou transactionnelle», a déclaré Antony Blinken lors d'un point presse aux côtés de son homologue sud-africaine Naledi Pandor. Arrivé la veille en Afrique du Sud, première étape d'une tournée africaine qui doit le mener ensuite et jusqu’à jeudi à Kinshasa et Kigali, Antony Blinken devait développer sa vision stratégique pour le continent dans l'après-midi, lors d'un discours à l'Université de Pretoria.

Cette visite vise à tenter de rapprocher la diplomatie sud-africaine du camp occidental et contrecarrer l'influence russe sur le continent, ont avancé plusieurs experts. Elle suit de peu la visite en Afrique fin juillet de son homologue russe Sergueï Lavrov, passé par le Congo, l'Ouganda, l'Égypte et l'Éthiopie. Mais lundi, Antony Blinken a affirmé que Washington ne considérait pas la région comme le «dernier terrain de jeu dans une compétition entre grandes puissances». «Ce n'est fondamentalement pas ainsi que nous voyons les choses. Ce n'est pas ainsi que nous ferons progresser notre engagement ici», a-t-il insisté. «Notre engagement en faveur d'un partenariat renforcé avec l'Afrique ne consiste pas à essayer de surpasser qui que ce soit».

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8 août 2022 1 08 /08 /août /2022 15:13
Tchad: la junte signe à Doha un accord avec des rebelles pour un dialogue national

 

https://www.rfi.fr/ 08/08/2022 - 15:38

Il aura fallu cinq mois, mais c’est désormais chose faite : le président tchadien de transition Mahamat Idriss Déby et plusieurs groupes rebelles sont finalement parvenus à un accord. Le texte a été signé ce lundi matin 8 août à Doha, et doit permettre la participation des politico-militaires au dialogue national inclusif du 20 août. La communauté internationale a salué ce texte, « un moment clé pour le peuple tchadien », selon le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le chef de la junte au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, a signé lundi au Qatar un accord avec une quarantaine de factions rebelles sur l'ouverture d'un dialogue national pour la paix le 20 août à N'Djamena, auquel deux des principaux mouvements rebelles ont refusé de participer.

L’accord prévoit tout d'abord un cessez-le-feu général dès sa signature. Il engage le camp des rebelles, et le Conseil militaire de transition, à ne mener aucune action militaire l'un contre l'autre. Les parties doivent aussi dérouler un programme DDR, pour « Désarmement, démobilisation et réinsertion ».

Une loi d'amnistie en faveur des rebelles condamnés est également prévue, et la sécurité des éléments des groupes armés et de leurs proches est garantie par les autorités tchadiennes. En retour, les groupes politico-militaires doivent renoncer définitivement à la lutte armée et aux actions violentes. Ils s'engagent à cesser tout recrutement de nouveaux combattants, et à déclarer leurs effectifs et leur armement. Chaque partie promet de libérer les prisonniers capturés dans les divers affrontements.

L'accord prévoit enfin du dialogue national, qui portera notamment sur la réforme de l'armée et la révision de la charte de transition, ainsi que la non-participation des membres de la transition aux prochaines élections.

La réaction des groupes politico-militaires

Les politico-militaires ont réagi après cette annonce. Mahamat Nouri, leader de l'Union des forces pour la démocratie et le développement, se félicite ainsi d'une signature qui met fin à cinq mois de pourparlers. « Cinq mois, ce n’est pas beaucoup, pour le problème tchadien qui représente 59 ans d’instabilité politique. Nous nous acheminons vers la paix, vers un accord, pour permettre aux politico-militaires de participer au dialogue national inclusif qui va se tenir bientôt à N'Djamena. »

D'autres groupes ont refusé de signer l'accord. C'est le cas du FACT, responsable de l'offensive ayant provoqué la mort de l'ex-président Idriss Déby Itno en avril 2021. « Le FACT rejette cet accord qui, en réalité, ne prend pas en compte nos revendications, explique Issa Ahamat porte-parole du FACT. Entre autres, la libération de nos prisonniers à compter de la signature de l’accord, la parité des délégués au dialogue national inclusif et souverain (DNIS). Cependant, ça ne veut pas dire que nous coupons les ponts avec la négociation. Nous restons disponibles pour négocier et pour résoudre la question tchadienne par le dialogue. »

 

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8 août 2022 1 08 /08 /août /2022 14:58
Comment fonctionnent les cryptomonnaies ?

 

Lu pour vous

 

Lumière sur ces monnaies virtuelles qui prennent de plus en plus d'ampleur à travers le monde

 

Le concept de cryptomonnaie n’est pas récent, mais ce n’est que récemment qu’il a pris de l’ampleur et a été plus ou moins vulgarisé à travers le monde. Ainsi, de nos jours, il est important de savoir ce que sont les cryptomonnaies et comment elles fonctionnent.

LA CRYPTOMONNAIE, C’EST QUOI ?

Bitcoin, ethereum, dogecoin, litecoin : il existe actuellement de nombreuses cryptomonnaies. Même si elle est de plus en plus utilisée dans de nombreux domaines, on a parfois du mal à définir ce qu’est exactement la cryptomonnaie et comment ça fonctionne. Également appelée cryptodevise, cryptoactif ou cybermonnaie, la cryptomonnaie est définie comme étant un moyen d’échange numérique, crypté et décentralisé. Contrairement au dollar ou à l’euro, il n’y a pas d’autorité centrale qui gère et régule la valeur d’une cryptomonnaie.

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