Centrafrique : L’ambassadeur des Etats-Unis appelle à la libération immédiate des policiers pris en otage
http://rjdh.org/ PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 24 JUIN 2016
BANGUI, 24 juin 2016—L’ambassadeur des Etats-Unis en Centrafrique Jeffrey Hawkins a appelé à la libération des policiers pris en otage. Pour le diplomate, les violences de ces derniers jours en Centrafrique, sont inacceptables. Il l’a dit dans une déclaration dont le RJDH a eu copie.
Le diplomate américain a qualifié d’intolérables, les violences dirigées contre la population et les forces nationales et internationales « la violence contre la population de Bangui et d’autres régions de la RCA et contre les forces constituées de la RCA et contre les forces internationales de maintien de paix, est inacceptable, intolérable »dénonce Jeffrey Hawkins.
L’ambassadeur des Etats-Unis en Centrafrique dit soutenir les actions des forces nationales et internationales et il appelle à la libération rapide des policiers pris en otage « nous soutenons les efforts des services de sécurité de la République Centrafricaine et des Nations-Unies pour rétablir l’ordre. Nous demandons la libération immédiate des policiers pris en otage »appelle-t-il.
Tout en rassurant du soutien de son pays, Jeffrey Hawkins demande aux parties de privilégier le dialogue « nous exhortons toutes les parties à prévaloir le dialogue et la réconciliation. Les Etats-Unis sont profondément engagés avec nos partenaires centrafricains dans la reconstruction du système judiciaire (…), dans le soutien au processus de désarmement et de la réforme du secteur sécuritaire. Je tiens à vous rassurer que nous restons solidaires au peuple centrafricain » témoigne le diplomate.
Cette déclaration est faite cinq jours après la prise en otage de six policiers centrafricains par un groupe armé du km5 qui réclame la libération des éleveurs peulhs arrêtés le 19 juin dernier à l’entrée de Bangui pour situation irrégulière.
Centrafrique : Le coordonnateur humanitaire par intérim déplore le regain de violences dans le pays
http://rjdh.org/ PAR ANGELA PASCALE SAULET YADIBERET LE 24 JUIN 2016
BANGUI, 24 juin 2016 (RJDH)— Michel Yao, coordonnateur humanitaire par intérim a regretté la flambée de violences enregistrée ces derniers jours en Centrafrique. Ces violences, selon lui, ont occasionné des déplacements de population tout en accentuant leur souffrance. Michel Yao l’a dit dans une interview accordée le 23 juin dernier au RJDH.
RJDH : Michel Yao, bonjour. Vous êtes représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé en Centrafrique mais depuis mars dernier, vous cumulez vos fonctions avec celles du coordonnateur humanitaire. La RCA connaît depuis quelques jours des vagues de violences à Bangui et dans plusieurs villes du pays. Quelle réaction avez-vous entant que coordonnateur humanitaire par intérim ?
Michel Yao (MY) : Nous déplorons vraiment la recrudescence de ces violences. Il faut dire que ces violences ont pour conséquence les déplacements de la population et l’augmentation de la souffrance de cette même population. En République Centrafricaine, une personne sur deux soit deux millions sept cent personnes ont besoin d’assistance mais la recrudescence de l’insécurité ne permet pas aujourd’hui de les atteindre toutes.
Aujourd’hui, nous avons environ quatre cent mille déplacés internes dans le pays et plus de quatre cent soixante-sept mille personnes réfugiés hors des frontières de la République Centrafricaine. Il est important que la situation sécuritaire puisse permettre d’assister ces personnes pour qu’elles vivent avec un minimum de dignité.
RJDH : En l’espace d’un mois, l’ONG médicale MSF a perdu deux chauffeurs. Sa base de Bambari a été aussi pillée. Ce sont des faits inquiétant non ?
Monsieur Michel Yao : Ceci est révoltant, c’est même très révoltant. Je dois préciser les acteurs humanitaires interviennent de façon neutre et impartiale. Ils portent secours à tous ceux qui sont en difficulté sans tenir compte de son appartenance. Ces attaques nous révoltent. En réalité, ce sont, en fait les personnes en difficulté qui sont pénalisées. Nous disons aussi que ces attaques constituent une violation du droit humanitaire international. Nous espérons que cela ne restera pas impuni. Nous voulons exprimer nos sympathies à l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) qui en quelques semaine, perd deux personnes. Nous appelons les groupes armés à respecter les activités humanitaires mais aussi le personnel humanitaire dont le travail est d’assister la population centrafricaine sans exception.
RJDH : Comme vous le reconnaissez, les besoins humanitaires sont de plus en plus croissants en Centrafrique. La saison pluvieuse n’est pas un handicap pour les humanitaires qui opèrent dans les zones qui sont difficiles d’accès pendant cette période ?
MY : Nous, acteurs humanitaires avons des activités de réponse et également celles de préparation qu’on appelle des plans de contingence. Avant la saison des pluies, nous avons des activités préparatoires qui nous permettent sur le plan médical, de prépositionner des médicaments et autres intrants nécessaires dans les zones difficiles d’accès pendant la saison sèche. Aussi grâce à la générosité de certains donateurs, nous avons quelques moyens logistiques notamment des avions qui nous permettent de déployer des kits dans ces zones à cette période. En ce moment, nous sommes en train de déployer des médicaments dans le nord précisément à Ngaoundaye pour répondre à la situation des personnes déplacées et blessées à l’issue des affrontements des groupes armées.
RJDH : Le financement des actions humanitaires est aujourd’hui estimé à 15%. Comment expliquez-vous ce faible financement face à l’énormité des besoins ?
MY : Nous sommes préoccupés par ce faible financement parce qu’il signifie qu’on ne peut pas atteindre les personnes en difficulté dans le pays. Nous parlions tout à l’heure de plus de la moitié de la population centrafricaine qui a besoin de l’assistance humanitaire. Les besoins sont estimés cette année, à près de cinq cent trente un millions de dollars ce qui fait un peu plus de trois cent neuf milliard de francs CFA. Ce sont des montants énormes qui se justifient par le fait qu’on met tout en œuvre pour atteindre la population. Le manque de financement va se traduire effectivement par le manque de service à cette population qui en a besoin de nos services notamment ceux concernant la santé, les vivres, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Nous appelons la communauté internationale à avoir un regard beaucoup plus attentif sur les appels en faveur de la République Centrafricaine parce que nous avons vu les contributions dégringolent depuis le pic de la crise en 2014 jusqu’à ce jour.
RJDH : Qu’est-ce qui retarde la nomination d’un nouveau coordonnateur Humanitaire principal après la démission de l’ancien en mars dernier ?
MY : Le processus est en cours, il faut prendre la bonne personne pour le bon métier et cela n’est souvent pas aisé. Je pense que nos collègues, les responsables au niveau des Nations-Unies à New-York en sont pleinement conscients. Mais les activités humanitaires ne sont jamais interrompues sur le terrain. Nous assurons toujours la coordination et l’évaluation de la situation humanitaire. Nous prévoyons dans les semaines à venir, revoir notre plan de réponse pour l’adapter à la situation humanitaire actuelle.
RJDH : Je vous remercie.
MY : Merci.
Propos recueillis par Angela Pascale Saulet Yadiberet et Fridolin Ngoulou
Centrafrique : Un agent de l’ONG PNRM tué à Kaga-Bandoro par des hommes armés
http://rjdh.org/ PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 24 JUIN 2016
BANGUI, 24 Juin 2016 (RJDH)—Un cadre de l’ONG Person in Need Relief Mission (PNRM), a été tué ce matin vers minuit à Kaga-Bandoro par des hommes armés. L’ONG a suspendu ses activités en réaction à cet assassinat.
Jean Célestin Mandazou, c’est le nom de l’agent de l’ONG Person in Need Relief Mission (PNRM) tué par ces hommes armés. Ingénieur agronome de formation, il est recruté comme assistant en chef du ‘’projet agro ‘’ et affecté à Kaga-Bandoro depuis le samedi 19 juin 2016.
Le chef de mission de l’ONG PNRM, Thierry Ezéchiel Yongo parle d’acte criminel perpétré contre sa structure « ils sont venus alors que notre collaborateur était dans un camp de passage en entendant d’avoir un logement. Ils l’ont dépossédé de ses biens. Malgré qu’il porte le logo de l’ONG, ils ont tiré sur lui et il est mort sur le champ. Il s’agit d’un acte criminel qui est dirigé contre notre organisation », a-t-il expliqué.
Le responsable de cette ONG annonce la suspension de leurs activités en réaction à cet acte « nous avons suspendu nos activités sur tout le territoire ». Selon des sources concordantes, le corps a été ramené à Sibut à bord du véhicule du préfet. L’ONG a dépêché un véhicule qui doit acheminer la dépouille à Bangui.
L’ONG PNRM, installée en Centrafrique depuis septembre 2014, mène des activités dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l’éducation. Elle est présente dans une partie de la Ouaka, de la Nana-Gribizi et de l’Ouham. Cet incident intervient après la tuerie du chauffeur des Médecins Sans Frontières (MSF), vendredi 18 juin dernier.
Centrafrique : Deux personnes kidnappées lors de l’attaque d’un village proche de Dekoa par des hommes armés
http://rjdh.org/ PAR SANDRINE MBAGNA LE 24 JUIN 2016
DEKOA, 24 juin (RJDH)—Un groupe armé assimilé à une des tendances de l’ex-Séléka a attaqué, le 23 juin dernier le village Mbimbi situé à 25 kilomètres de la ville de Dekoa sur l’axe Mala. Selon les informations du RJDH, deux personnes ont été kidnappées lors de cette attaque.
De sources locales, les assaillants ont attaqué le village vers 10 heures du matin. Un habitant de Mbimbi qui a réussi à rejoindre la ville de Dekoa, le village a été pillé « quand ils sont entrés dans le village, ils se sont mis à tirer. Prise de peur, la population s’est enfuie. C’est là qu’ils ont pillé tous les greniers. Des maisons ont aussi été pillées » a-t-il expliqué avant de confirmer l’enlèvement des deux personnes « deux jeunes du villages ont été pris en otage. Ce sont ces jeunes qui ont transporté les effets volés » confie-t-il.
La même source a indiqué que la majorité de la population est restée en brousse après le départ des assaillants « le village est presque vide. La majorité de la population est encore en brousse par peur. Les gens ne veulent pas aussi prendre des risques pour venir à Dekoa » précise-t-elle.
Selon les informations RJDH, un groupe d’hommes armés se réclamant de l’ex-Séléka est basé entre la commune de Mala et le Village Bedambo, proche du village attaqué. Des sources proches de la municipalité de Dekoa soupçonnent ce groupe d’être à l’origine de cette attaque. Difficile de confirmer cela.
Depuis le samedi 19 juin, une équipe d’éléments de l’UPC de Ali Daras est arrivée dans la ville de Dekoa. Aux dernières nouvelles, ces combattants ont nettoyé une concession proche de l’antenne de Télécel pour l’occuper. Depuis leur arrivée, aucun incident n’est signalé dans la ville.