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Gabon-RCA : mise en place d’un protocole de défense entre les deux Etats
Blaise MOMBENGA
Faustin-Archange Touadéra, le président de la République centrafricaine a, au cours de sa visite au Gabon, échangé avec le président Ali Bongo où il l’a remercié pour l’implication de son pays au Conseil de sécurité pour la levée de l’embargo, en République centrafricaine (RCA) et a annoncé la mise en place d’un protocole de défense entre les deux pays.
En visite de travail et d’amitié au Gabon, le président de la RCA s’est entretenu avec le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba. Les deux chefs d’Etats ont échangés sur divers sujets notamment sur les questions sécuritaires. En effet, le chef de l’Etat centrafricain a remercié le Gabon pour son soutien à la RCA au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. « Le Gabon siège au Conseil de sécurité et tout dernièrement, le Gabon a pris le leadership sur le groupe africain pour défendre la position de la région centrafricaine en ce qui concerne la levée de l’embargo sur les armes », a expliqué Faustin-Archange Touadéra. Et d’ajouter que, «Je pense qu’il y a eu un résultat très important pour l’armée centrafricaine et ça, c’est déjà une satisfaction. Nous voulons remercier donc le président, le gouvernement et le peuple gabonais et aussi l’Union africaine (UA) pour cet élan de solidarité aux côtés de la République centrafricaine (RCA). Il va lui donner les moyens de pouvoir se protéger». Selon lui, d’autres sujets essentiellement bilatéraux ont alimenté les échanges. «Au niveau diplomatique c’est le renforcement de notre coopération au niveau de la sous-région», déclare-t-il avant d’informer sur la mise en place d’un protocole de défense entre les deux pays. Pour finir, Archange Touadera n’a pas manqué de remercier le contingent gabonais pour son rôle joué en ce qui concerne, la stabilité de la paix en République centrafricaine. « Le contingent gabonais a rendu d’éminents services au peuple centrafricain après 25 ans. Nous avons apprécié le travail fait par ce contingent pour que la paix revienne dans notre pays », explique-t-il. Rappelons que, le Gabon et la Guinée équatoriale sont tous les deux membres de la CEMAC et de la CEEAC.
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Centrafrique : Touadéra propose un référendum pour modifier la Constitution
Par Abubakr Diallo Publié le 13 août 2022 à 14h37
Le Président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a saisi l’opportunité de la célébration du 62ème anniversaire de la souveraineté de son pays pour proposer un référendum constitutionnel au nom, dit-il, des aspirations du peuple.
«Depuis le dialogue républicain, en mars dernier, de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger la révision» de la Constitution, a lancé le chef de l’Etat centrafricain, dans la soirée du vendredi 12 août 2022. «La représentation nationale s’est montrée sensible aux aspirations profondes du peuple manifestées à travers des pétitions et marches de soutien», a poursuivi le dirigeant, dans son allocution lue à la télévision nationale. Ce qui, selon lui, justifie que l’Assemblée «a demandé au gouvernement de déclencher la procédure du référendum».
Lors d’un rassemblement, le 29 avril, des manifestants réclamant la révision de la Constitution centrafricaine ont remis un mémorandum aux députés de l’Assemblée nationale. La pétition était signée de la plateforme Front Républicain, un rassemblement d’organisations de jeunes. A travers cette requête, plus de 600 000 Centrafricains interpelaient les députés de même que le Président, afin qu’ils ouvrent la voie à une révision de la Constitution «conformément au titre XV article 151, 152, 153 de la Constitution du 30 mars 2016».
«Je vous ai écouté», a martelé le chef de l’Etat, ce vendredi soir. Touadéra dit prendre «acte de vos sollicitations pressantes qui me sont parvenues de partout réclamant une nouvelle Constitution». Dès lors, dit-il, «il appartiendra au gouvernement d’en aviser et de donner suite à la demande de l’Assemblée nationale, je veux dire, à votre demande». Pour le dirigeant, il est surtout question de «prouver que nous sommes un peuple qui sait d’où il vient, un peuple qui sait où il va, un peuple qui sait ce qu’il veut».
Selon le Président Touadéra, «notre corpus juridique n’est pas immuable. Il doit s’adapter aux évolutions sociales, politiques, techniques et environnementales, tant nationales qu’internationales». Et de donner des assurances : «Je ne ferai rien sans la volonté du peuple détenteur de la souveraineté nationale. Cependant, je ne saurai demeurer indifférent aux cris de cœurs de mon peuple qui est dépositaire par excellence du pouvoir souverain».
Centrafrique: Touadéra propose un référendum constitutionnel au nom des «aspirations du peuple»
https://www.rfi.fr/ 13/08/2022 - 01:50Modifié le : 13/08/2022 - 16:34
Le président centrafricain s'est exprimé vendredi soir dans un message à la nation, à la veille du 62e anniversaire de l'indépendance. Le chef de l'État s'est dépeint en défenseur de la souveraineté du pays et, sur le sujet de la loi fondamentale, qui crée des remous à Bangui, « sensible aux aspirations profondes du peuple ».
Le 13 août est l’occasion de « rallumer la flamme de l’espérance » attaque Faustin-Archange Touadéra, « la manifestation de notre volonté commune de construire un État souverain et démocratique », poursuit-il. « Nous voulons prouver que nous sommes un peuple qui sait d’où il vient, un peuple qui sait où il va, un peuple qui sait ce qu’il veut. »
Et selon le chef de l'État, ce que veut le peuple centrafricain, c'est un référendum constitutionnel : « depuis le dialogue républicain, en mars dernier, de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger la révision », selon lui. « Notre corpus juridique n’est pas immuable. Il doit s’adapter aux évolutions sociales, politiques, techniques et environnementales tant nationales qu’internationales », estime-t-il encore. « La représentation nationale s'est montrée sensible aux aspirations profondes du peuple manifestées à travers des pétitions et marches de soutien », c'est donc pour cela que l'Assemblée « a demandé au gouvernement de déclencher la procédure du référendum ».
« Je ne ferai rien sans la volonté du peuple détenteur de la souveraineté nationale, ajoute Faustin-Archange Touadéra, cependant, je ne saurais demeurer indifférent aux cris de cœurs de mon peuple qui est dépositaire par excellence du pouvoir souverain. Je vous ai écouté. Je prends acte de vos sollicitations pressantes qui me sont parvenues de partout réclamant une nouvelle Constitution. »
Et de conclure : « Il appartiendra au gouvernement d’en aviser et de donner suite à la demande de l’Assemblée nationale, je veux dire, à votre demande. »
PUBLICSerge Ghislain Djorie, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, justifie cette révision de la Constitution car certains articles qui contiennent des références injustifiées au précédent gouvernement de transition : « Il ne faut, en aucun cas, mentionner le terme ''transition'' dans une Constitution. Il faut que l'on soit honnête envers nous-mêmes et envers le reste du monde. Quand il y a eu une erreur matérielle, il faut s'asseoir tranquillement, dire que l'on a pêché et corriger. »
« Quand il y a eu une erreur matérielle, il faut s'asseoir tranquillement, dire que l'on a pêché et corriger. »
Centrafrique: Serge Ghislain Djorie justifie la volonté de modifier la Constitution
Sidy Yansané
Une «escroquerie politique»
Cette annonce n'est pas une surprise. Depuis quelques mois, elle fait l'objet de critiques de l'opposition. Joint par RFI, Martin Ziguélé, président du parti MLPC et ancien Premier ministre dénonce une « escroquerie politique » de la part du chef de l'État pour s'octroyer un troisième mandat.
« Il y a eu des manifestations qui ont été organisées, le week-end dernier, par les préfets et des sous-préfets, dans des localités à l’intérieur du pays, avec des députés de la majorité qui ont été dépêchés sur le terrain. C’était une mise en scène pour accréditer l’idée selon laquelle la modification de la Constitution ou une révision de la Constitution viendrait d’une demande populaire. C’est vraiment une escroquerie politique. Le président Touadéra, ni en 2015 lors de la campagne électorale ni en 2020 lors de la dernière campagne, n’a évoqué un quelconque problème qu’il a dans l’exercice de ses fonctions de président de la République ou dans le fonctionnement des institutions issues de cette constitution. Personne n’a dit en quoi la Constitution actuelle empêche le président de la République de réaliser quand même les engagements sur lesquels il a été réélu. D’ailleurs, la question de la sécurité, la question de l’économie, de la misère, de la cherté de la vie, des voies de transport ou encore des infrastructures… mille et un problèmes que nous avons dans ce pays et on nous dit que c’est la Constitution qui est la priorité, qu’il faut la réviser. On ne voit pas le lien qu’il y a dans la Constitution et les problèmes actuels », estime-t-il.
Crépin Mboli-Goumba, président du parti d'opposition Patrie et ancien candidat à la présidentielle de 2020, dénonce lui aussi une manœuvre du pouvoir pour ouvrir la voie à un troisième mandat du président Faustin-Archange Touadéra : « L'arrière-pensée du président Touadéra est d'écarter certains candidats qui lui poseraient problème. Or, la limitation du nombre de mandats présidentiels et les conditions d'éligibilité relèvent de dispositions intangibles, qui ne peuvent donc pas être modifiées par la Constitution de notre pays. On ne voit pas comment le président de la République pourrait modifier la Constitution en se fondant sur la violation de cette même Constitution. »
« J'ai bon espoir que la Cour constitutionnelle saura dire non. Ce serait une décision historique. Il s'agit de protéger la démocratie. »
Centrafrique: Crépin Mboli-Goumba dénonce « l'arrière-pensée » du président Touadéra
Sidy Yansané
Autre point de son discours : Faustin-Archange Touadéra a mis en avant l'adoption de la loi sur les cryptomonnaies, une « opportunité inouïe » pour le pays selon lui, et la récente levée de l'embargo de l'ONU sur les armes à destination de l'armée, qui constituait selon lui « une prise en otage » du pays. Il a nommément remercié certains pays et dirigeants amis, les troupes de la Minusca et les « forces bilatérales » russes et rwandaises.