Par RFI Publié le 09-09-2016 Modifié le 09-09-2016 à 23:02
En Centrafrique, la France mettra fin à l'opération Sangaris fin octobre, mais ne quittera pas pour autant ce théâtre d'opérations. La présence française, qui avait atteint près de 2 500 hommes au plus fort, a été réduite à environ 300 soldats. Après Sangaris, la France souhaite conserver une position centrale au sein de la Minusca en occupant des postes clés au sein de l'état-major de la force onusienne. L'annonce de l'envoi de drones de reconnaissance devrait aussi renforcer sa position. La nouvelle a été annoncée jeudi soir 8 septembre par l'entourage du ministre Jean-Yves Le Drian lors d'une rencontre à Londres sur les missions de maintien de la paix de l'ONU.
En fournissant des drones tactiques, l'armée française donne à l'ONU des capacités que la Minusca n'a pas aujourd'hui. Les SDTI (Système de drone tactique intérimaire), qui seront vraisemblablement déployés en fin d'année, disposent d'une portée de 200 km et n'ont plus été utilisés en opération extérieure par l'armée française depuis quatre ans.
Ils permettront de surveiller les axes routiers, mais peuvent être également utilisés au-dessus des villes en cas de flambée de violence. A ce jour l'état-major assure ne pas encore avoir établi le calendrier de déploiement, et on ne précise pas le nombre ni les sites où ces drones seront envoyés.
Un positionnement en région permettrait d'avoir un « temps d'avance » en cas d'attaque vers la capitale Bangui. Ces petits drones de trois mètres de long sont facilement repérables, car peu silencieux, sont équipés d'une caméra noir et blanc, et bien sûr dépourvus d'armement.
Dans l'entourage du ministre de la Défense on précise que moins d'une centaine d'hommes seront déployés sous les couleurs des Nations unies pour les mettre en œuvre et pour analyser les images recueillies.
La France reste donc présente en RCA dans le secteur clé du renseignement en plus des militaires qui doivent être affectés à l'état-major des forces de la Minusca, le centre nerveux de la force onusienne.
Actuellement, la France aligne une centaine d'hommes dans la mission de formation EUTM RCA et dans la force onusienne, précise l'état-major. Une double présence qui persistera après la fin de l'opération Sangaris, sous une forme et dans des volumes encore à préciser.