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17 août 2022 3 17 /08 /août /2022 20:22
Afrique: près de 60 ans d'interventions militaires françaises

 

Lu pour vous

 

AFP Publié le 15 août 2022

Après de nombreuses interventions en solitaire, la France a été, à partir des années 2000, un élément moteur d'opérations aux côtés de troupes africaines, occidentales ou de l'ONU

En janvier 2013, la France lance l'opération Serval pour stopper la progression vers le sud du Mali des groupes islamistes armés et soutenir les troupes maliennes

PARIS : La France, dont les derniers militaires de la force antijihadiste Barkhane ont quitté le Mali lundi, est intervenue militairement à près de 40 reprises en Afrique lors des 60 dernières années, au nom de la protection des populations civiles ou de l'application d'accords bilatéraux de défense.

Après de nombreuses interventions en solitaire, la France a été, à partir des années 2000, un élément moteur d'opérations aux côtés de troupes africaines, occidentales ou de l'ONU.

Sahel

En janvier 2013, la France lance l'opération Serval pour stopper la progression vers le sud du Mali des groupes islamistes armés et soutenir les troupes maliennes. Fer de lance d'une intervention militaire internationale, Serval permet de chasser en grande partie du nord malien les groupes jihadistes qui avaient occupé cette région en 2012.

Le 1er août 2014, l'opération antijihadiste Barkhane, conduite par la France avec cinq pays de la bande sahélo-saharienne (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) prend le relais de Serval.

L'ancienne puissance coloniale, qui a déployé pendant plusieurs années des milliers de militaires dans cette zone - jusqu'à plus de 5 000 hommes - est désormais non grata au Mali, ce qui l'a conduit à retirer lundi du pays le dernier détachement de Barkhane.

Seuls 2 500 militaires français resteront dans la région pour assurer un soutien aux pays d'Afrique de l'Ouest, mais en deuxième ligne. Les Français maintiendront notamment plus d'un millier d'hommes et des capacités aériennes au Niger.

Centrafrique

1979 : l'opération parachutiste française Caban conduit à l'éviction de l'empereur Bokassa.

1996-1997 : après des mutineries, l'opération Almandin assure la sécurité des étrangers et l'évacuation de 1 600 personnes, puis Paris intervient contre des mutins à Bangui après l'assassinat de deux militaires français.

2006 et 2007: intervention dans le nord-est pour appuyer les troupes de Bangui face à des rebelles.

2013 : après le coup d'État contre le président François Bozizé et à la suite d'un feu vert de l'ONU, Paris déploie plus d'un millier de soldats en Centrafrique dans le cadre de l'opération Sangaris, pour y faire cesser les violences intercommunautaires.

Sangaris, qui a compté jusqu'à 1.600 hommes, a duré jusqu'en 2016.

Libye

2011 : dans le cadre de l'OTAN, intervention militaire française Harmattan aux côtés des Britanniques et des Américains pour protéger les populations civiles contre les forces du colonel Mouammar Kadhafi.

Jusqu'à 4 200 militaires français, 40 avions, une vingtaine d'hélicoptères et 27 bâtiments de la Marine nationale sont engagés.

Sept mois de frappes aériennes entraînent la chute du régime.

Côte d'Ivoire

2002 : la mission française Licorne, visant à protéger les étrangers après le début d'une rébellion nordiste qui tentait de renverser le régime de Laurent Gbagbo, devient une force de réaction rapide en appui d'une opération de l'ONU.

En 2011, Paris joue un rôle décisif dans l'arrivée au pouvoir d'Alassane Ouattara au terme de six mois de conflit avec le président sortant Laurent Gbagbo, qui refusait de reconnaître sa défaite à la présidentielle de fin 2010.

En 2015, après douze ans, Licorne se transforme en Forces françaises en Côte d'Ivoire (FFCI), servant d'appui aux troupes luttant contre les groupes jihadistes au Sahel.

Tchad

Le Tchad, avec la base française de N'Djamena, est une plaque tournante des opérations extérieures de la France en Afrique.

Après une intervention au Tibesti (1968-1972), les soldats français au Tchad ont mené notamment l'opération Manta (1983-1984) pour contrer une offensive d'opposants appuyés par la Libye. Entre 1986 et 2014, la France maintenait à N'Djamena un dispositif militaire à dominante aérienne baptisé Epervier.

La France a également volé au secours du président Idriss Deby à plusieurs reprises en 2006, 2008 ou encore plus récemment en 2019, en bombardant des rebelles qui menaçaient la capitale.

L'état-major français de l'opération antijihadiste qui succédera à Barkhane sera pour l'heure maintenu à N'Djamena.

Zaïre (actuelle République démocratique du Congo)

1978 : 600 légionnaires sautent sur Kolwezi (sud-est) pour secourir des milliers d'Africains et d'Européens menacés par des rebelles katangais (opération Bonite).

2003 : opération Artémis en Ituri (nord-est) pour mettre fin à des massacres avant le déploiement de Casques bleus.

Comores

1989 : des soldats français débarquent après l'assassinat du président Ahmed Abdallah et la prise de contrôle du pays par les mercenaires du Français Bob Denard, contraint de quitter le pays. En 1995, l'opération Azalée met fin à un nouveau coup d'État de Denard.

Rwanda

1990-1993 : Paris envoie dans le nord-ouest jusqu'à 600 soldats après une offensive du Front patriotique rwandais (FPR, actuellement au pouvoir).

1994 : en avril, 500 parachutistes évacuent plus d'un millier d'étrangers après la mort du président Juvénal Habyarimana et le début du génocide qui fera quelque 800.000 morts, selon l'ONU, en majorité des Tutsi.

De juin à août, opération controversée militaro-humanitaire Turquoise dans le sud-ouest du pays et dans les camps de réfugiés dans l'est du Zaïre.

Turquoise est notamment accusée par des rescapés d'avoir laissé en toute connaissance de cause, trois jours durant, des centaines de Tutsi à la merci des génocidaires hutu.

Gabon

1964 : des troupes aéroportées débarquent à Libreville après une tentative de putsch.

 

 

[Réflexion] La fin des grandes interventions extérieures occidentales ?

B2

(B2) Avec le retrait des militaires français du Mali se termine en fait un cycle d’opérations extérieures commencé dans les années 2000 en Iraq, en Afghanistan et en Afrique.

La fin d’un cycle ?

Il n’y a aujourd’hui plus de grande opération militaire menée par les Alliés, Européens ou Américains, avec un mandat exécutif et l’exercice de la force (1). La grosse opération terrestre de l’OTAN a pris fin Afghanistan à l’été 2021 dans la précipitation. L’opération française au Mali vient de se clore avec le retrait de la dernière base militaire tenue, Gao (cf. encadré). Du côté européen, les deux opérations maritimes EUNAVOFR Atalanta (Océan indien) et EUNAVFOR Med (Méditerranée) ont perdu une bonne partie de leur intérêt et en sont pour l’essentiel réduites à faire des “ronds dans l’eau”. Même les grosses opérations de l’ONU sont en voie de se terminer. La MONUSCO en RD Congo amorce son retrait. La MINUSMA au Mali vacille.

Vers des opérations d’une autre nature

Ce n’est pas la fin des interventions extérieures. Mais celles-ci reviennent à une donne plus classique : fourniture d’armements, de conseils, de formation et d’entrainement ; opérations de renseignement et de forces spéciales ; reconnaissances aériennes ou sous-marines, frappes ciblées par drones au besoin. L’idée d’une présence forte de troupes au sol dans des opérations ad hoc, menées en national ou en multinational (OTAN), avec exercice de la force, semble donc se tourner. La guerre en Ukraine est un exemple de cette nouvelle tendance (lire aussi : ). On en revient finalement à un principe acquis sous la guerre froide. Pas de conflit frontal russo-occidental (ou sino-occidental). Mais une guerre par proxies interposés.

Des résultats très contrastés

On ne peut pas dire que cet interventionnisme extérieur militaire frénétique ait été couronné de succès ni n’ait été un facteur de stabilité et de paix, même de lutte contre terrorisme. Plus de vingt ans après l’intervention militaire (US + OTAN) en Afghanistan (2001), les Talibans sont de retour à Kaboul. Et le pays est toujours en plein marasme. Près de vingt ans après l’intervention militaire (US + Alliés) en Iraq (2003), le pays ne s’en est toujours pas relevé. L’influence iranienne y est plus forte que jamais, comme dans une bonne partie du Moyen-Orient (Yémen, Syrie, Liban). Beau résultat ! Plus de dix ans après l’intervention (franco-britannique + OTAN) en Libye (2011), le pays est livré au chaos, reste la porte ouverte à tous les trafics. Et l’Afrique a perdu un de ses pôles d’attraction et finalement d’équilibre. Le pire exemple de l’intervention mal préparée mal jaugée. Enfin, presque dix ans après l’intervention au Mali (2013), le pouvoir est aux mains de militaires, proches de Moscou. La Russie a repris pied dans un pays-clé du Sahel. Et les terroristes sont toujours à l’œuvre, non seulement au Mali mais désormais sur toute l’Afrique de l’Ouest.

Au moins trois raisons des échecs

Il faudra un moment, jeter un regard en arrière et examiner les raisons de ces échecs ou semi-échec en série. On peut bien sûr condamner d’un bloc toute intervention militaire extérieure. Solution la plus facile. Il faudrait nuancer le propos : examiner où ont été les failles de ce mode opératif. De façon sommaire, on peut donner trois pistes de réflexion. Premièrement, le flou sur les objectifs. Certaines opérations ont été conçues parfois dans la rapidité, parfois pour des raisons parfois très personnelles (cf. Sarkozy en Libye). Elles ont ensuite souvent déviées de leur objectif de départ (2). Deuxièmement, la stratégie du chaos ou de l’enlisement. Certaines opérations se sont interrompues une fois le pouvoir en place détruit (Iraq, Libye) laissant en place un certain chaos. D’autres opérations (Afghanistan, Barkhane) se sont inscrites dans la durée sans bien savoir quel était l’objectif final recherché, sinon celui de rester sur place. Troisièmement, la plupart de ces opérations ont été conçues hors de tout contrôle réel ni de retour d’expérience public. Le rôle du parlement en France a été réduit à une chambre d’enregistrement des décisions présidentielles. Idem du côté des opérations de l’OTAN en Afghanistan ou en Libye, autorisées par un conseil de sécurité de l’ONU complaisant.

Le semi-échec de Barkhane

L’opération française au Mali est un exemple type. Conçue comme une intervention rapide pour faire face à une progression terroriste vers la capitale, Bamako, l’opération Serval déclenchée début 2013 a été un succès. Sa transformation en une opération régionale, dénommée Barkhane, à visée anti-terroriste, a été moins glorieuse. L’objectif était plus flou et multiple Entre la reconstruction des armées maliennes et de l’État malien, la coopération militaire, l’éradication des groupes terroristes, la stabilisation de l’État, empêcher toute ingérence étrangère, on n’avait que l’embarras du choix. Il était mal compris des populations locales et même des armées. Et la faiblesse de ses résultats reste patente. Même au plan militaire, le bilan n’est pas mirifique. Certes plusieurs milliers de “terroristes” ont été neutralisés. Certes la perspective d’un califat islamique au Mali a été éloignée. Certes le risque d’un attentat en France ne s’est pas réalisé (3). Mais il y a toujours autant de membres de groupes terroristes sur place. Ceux-ci ont désormais fait “tâche d’huile” menaçant clairement plusieurs pays de la région, à commencer par le Burkina Faso et le Niger, voire le Bénin et le Togo. Et la reconstruction de l’État malien ne s’est pas produite… Enfin, le départ des militaires français n’est pas volontaire ni programmé. Il résulte d’un choix du gouvernement malien qui a décidé de changer de force stabilisatrice, préférant les Russes aux Français. Une réelle défaite géopolitique dans un territoire francophone doublé d’un semi-échec militaire.

(Nicolas Gros-Verheyde)

 

La fermeture de la base de Gao le 15 août Le dernier convoi logistique a quitté la PFOD (plateforme opérationnelle désert) de Gao (Mali) samedi (13 août) rejoignant la base de Niamey, de samedi à dimanche (14 août), « en toute sécurité » selon l'état-major des armées françaises (EMA). Un groupe d'environ 150 militaires qui assurait la garde du camp, resté jusqu'au bout, est lui parti dans la nuit du 14 au 15 août. Le camp de Gao a été rétrocédé « dans des conditions planifiées auparavant lors des réunions de coordination avec les forces armées maliennes » précise le porte-parole de l'EMA. « Ce qui a pu être remporté a été emporté » assure notre interlocuteur lors des quelque dizaines de convois logistique par route (plusieurs par semaine) ou par voie aérienne (400 rotations d'A400M). Du « matériel a cependant été laissé sur place à la Minusma ou aux partenaires sur place » : matériel informatique notamment. Quant à l'infrastructure du camp qui « est opérationnelle », elle a « été remise à disposition des FAMA », les forces armées maliennes.

  1. Je fais exception des deux opérations sur le territoire européen, dans les Balkans, déclenchée dans les années 1990 : EUFOR Althea Bosnie-Herzégovine et KFOR au Kosovo, qui répondaient à d’autres impératifs.
  2. Les opérations centrées sur un objectif et terminées en temps et en heure sur un certain succès se comptent sur les doigts de la main : EUFOR Tchad et EUFOR RCA notamment.
  3. Une hypothèse contestée et contestable, au point qu’elle n’est plus reprise dans le discours officiel aujourd’hui.

 

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Centrafrique-Presse.com
17 août 2022 3 17 /08 /août /2022 20:18
Décryptage de la grâce accordée par Alassane Ouattara à Laurent Gbagbo

Lu pour vous

 

Chronique du lundi : Décryptage de la grâce accordée par Alassane Ouattara à Laurent Gbagbo

https://afrikipresse.fr/  par Christian Gambotti 16 août 2022

Comment interpréter la grâce accordée par Alassane Ouattara à Laurent Gbagbo ? Si les partisans d’Alassane Ouattara interprètent ce geste comme un acte fort qui contribue à apaiser le climat politique et renforcer le processus de réconciliation, le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), créé par Laurent Gbagbo, ne voit dans cette grâce accordée à son leader qu’une une simple opération de communication. Il demande deux choses : une loi d’amnistie, afin de permettre à Laurent Gbagbo d’être candidat à l’élection présidentielle de 2025, et la libération des prisonniers politiques. 

Le PPA-CI, qui est dans son rôle d’opposition, montre, ainsi que combat politique continue. Pour bien comprendre le contexte, il nous faut partir de trois constats.  Premier constat : Laurent Gbagbo a été définitivement acquitté par la Cour Pénale Internationale de La Haye (CPI), en mars 2021, de crimes contre l’humanité. Cette décision de la CPI n’a jamais été contestée par les autorités ivoiriennes. Deuxième constat : rentré dans son pays le 17 juin 2021, Laurent Gbagbo restait sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison pour « le braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise de 2010-2011. L’ex-président de la République n’a jamais été inquiété par la justice ivoirienne. Troisième constat : de retour en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo avait indiqué vouloir reprendre le combat politique « jusqu’à la mort », lançant, pour cela, en octobre 2021, le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), une nouvelle formation politique panafricaniste de gauche. 

Ce retour en politique de Laurent Gbagbo n’a jamais été entravé par le gouvernement ivoirien. De ces trois constats, j’en tire trois conclusions. Première conclusion : Ouattara multiplie les actes d’apaisement de la vie politique et crée les conditions qui vont permettre aux prochaines échéances électorales (2023 et 2025) de se dérouler dans de bonnes conditions. Deuxième conclusion : le parti présidentiel, sous la conduite d’Alassane Ouattara, a remporté toutes les élections depuis 2011. Sa réorganisation et la nomination d’Ibrahima Cissé Bacongo Cissé, qui a un véritable sens politique, au poste de directeur exécutif, visent  à accroître la force électorale du parti présidentiel déjà implanté sur tout le territoire.  Troisième conclusion : porté par une vision prospective de l’Histoire, nourri de la philosophie politique de Félix Houphouët-Boigny fondée sur le dialogue, Alassane Ouattara apparaît comme le digne héritier du Père de la nation. 

Depuis 2011, Ouattara, sans jamais renoncer, a toujours cherché à renforcer le cadre démocratique dans lequel doivent se dérouler les élections. Victime de l’instrumentalisation du concept d’« ivoirité » en 1995 et en 2000, confronté à une grave crise post-électorale en 2010-2011 et à un appel à l’insurrection et au soulèvement de la rue en 2020, il n’a jamais été animé par un esprit de revanche. Il tient à laisser, dans l’Histoire, l’image d’un homme de dialogue et d’un « bâtisseur de paix ». Face à l’Histoire, il veut être le président ivoirien qui aura permis au processus de réconciliation d’aboutir.

Grâce ou amnistie à Laurent Gbagbo : un faux débat ?

Dans l’interview qu’il a accordée à la RTI, le ministre de la Réconciliation et de la Cohésion nationale, Kouadio Konan Bertin, pose clairement le débat sur la grâce présidentielle accordée à Laurent Gbagbo. Le ministre rappelle que l’amnistie relève de la loi, c’est-à-dire d’un vote à l’assemblée nationale, que le projet de loi d’amnistie soit déposé par le gouvernement ou par un groupe parlementaire. Il est évident que cette loi d’amnistie sera proposée et qu’elle sera votée. 

Alassane Ouattara, alors qu’il avait été interdit d’élection par Bédié et Gbagbo, ne voudra pas empêcher Gbagbo d’être candidat. Kouadio Konan Bertin s’étonne, à juste titre, que certains, en 2022, alors que la Côte d’Ivoire est confrontée à des urgences, en soient déjà à dresser la liste des candidats à l’élection présidentielle de 2025. Le ministre Kouadio Konan Bertin aborde le véritable enjeu de la rencontre, le 14 juillet, entre Ouattara et ses prédécesseurs, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, et la portée de cette grâce accordée à l’ex-président de l’ex-FPI : il ne s’agit pas d’une nouvelle et énième combinaison politicienne sans lendemain, les processus de réconciliation s’étant multipliés depuis 2001 sans véritablement aboutir, mais d’un véritable changement de paradigme. KKB nous renvoie au mot-clef qui  résume l’esprit de ce changement de paradigme : la confiance. Rien n’est possible, s’il n’existe pas entre Ouattara, Gbagbo et Bédié une véritable confiance. 

Ouattara ne doute pas de la sincérité de Gbagbo, lorsque ce dernier annonce vouloir contribuer à l’apaisement du climat politique. Kouadio Konan Bertin insiste sur la volonté du Président Alassane Ouattara, dont la démarche vise à restaurer, pas à pas, la confiance avec ses anciens adversaires que sont le dauphin constitutionnel d’Houphouët-Boigny, Bédié, et l’adversaire historique d’Houphouët-Boigny, Laurent Gbagbo. En étant ce « bâtisseur de paix », Ouattara apparaît comme le véritable dauphin spirituel du Père de la nation. Qui peut prendre le risque, comme l’ont fait certains en 2020, de ne pas vouloir restaurer la confiance entre les dirigeants politiques des grands partis, alors que les populations ivoiriennes sont avides de stabilité politique, de démocratie et de développement ? 

Pour KKB, la cohésion nationale est un ferment d’avenir, alors que l’instabilité politique chronique que la Côte d’Ivoire a connu entre 1995 et 2010, avec la multiplication des combinaisons politiciennes insincères, a affaibli la démocratie, retardé le développement et fait de la Côte d’Ivoire un État failli qui a vu la destruction de pans entiers de son économie et de son système éducatif.

Le sens de l’Histoire

L’Histoire récente de la Côte d’Ivoire se confond avec les parcours politiques des trois figures charismatiques qui ont dirigé les grands partis politiques ivoiriens : le PDCI, le FPI et le RDR. 

Avec le RHDP, Alassane Ouattara a voulu créer un mouvement politique débarrassé de sa gangue ethnique et de son ancrage territorial. La nomination de Patrick Achi au poste de Premier ministre et le choix de Kouadio Konan Bertin comme ministre de la Réconciliation, des postes-clefs, alors que les deux hommes ne sont pas issus du RDR, sont des actes forts qui vont dans le sens de l’Histoire. 

L’opposition est-elle prête à aller dans le sens de l’Histoire ? Un dirigeant important du PDCI, le principal parti d’opposition qui veut s’allier aux pro-Gbagbo, a déclaré : « Nous croyons que les Ivoiriens sentent les lignes bouger en faveur de la paix, de la réconciliation et cela est profitable à tout le monde ». Parce que les signes de décrispation se multiplient au sommet, la « réconciliation » devient une réalité palpable. Il reste à surmonter l’obstacle des prochaines échéances électorales, alors que chaque élection voit se multiplier, localement, les risques de conflits ethno-régionaux pour la conquête du pouvoir. Va-t-on assister, comme en 2020, à la résurgence des conflits intercommunautaires entretenus par des propos haineux relayés sur les réseaux sociaux ? 

Le réductionnisme politicien à courte vue, qui se nourrit d’ambitions médiocres, conduit certains à se projeter en 2025, ce qui aggrave les risques d’un retour aux années de désespoir et la vulnérabilité de l’Etat-nation ivoirien, dont le processus de sédimentation et d’institutionnalisation n’est pas achevé. La résurgence des conflits ethno-régionaux au moment des séquences électorales, si elle permet aux politiciens d’exister, interdit aux États africains de s’affirmer à l’échelle du monde. 

Héritier spirituel de Félix Houphouët-Boigny, qui avait pris soin d’intégrer les représentants de toutes les ethnies au sein du PDCI, alors parti unique, et inscrire « 60 tribus qui ne se connaissaient pas » dans une destinée commune afin de bâtir la nation ivoirienne, Alassane Ouattara, face à l’Histoire, cherche à réinventer le rêve détruit du Père de la nation, celui d’une Côte d’Ivoire unie et prospère. Son obsession : créer les conditions d’une véritable réconciliation et d’une paix civile durable, afin de faire entrer définitivement la Côte d’Ivoire dans le groupe des démocraties apaisées et développées.

Christian GAMBOTTI –  Agrégé de l’Université – Président du think tank Afrique & Partage –  Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches de l’Afrique de Demain) – Directeur général de l’Université de l’Atlantique – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : cg@afriquepartage.org

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17 août 2022 3 17 /08 /août /2022 20:16
L’ONU tente de mettre en garde les pays en développement contre les cryptos

 

Lu pour vous

 

https://www.surf-finance.com/ PAR SURF FINANCE MAG 16 AOÛT 2022

 

Certaines institutions souhaitent rejeter le Bitcoin et d’autres crypto-monnaies par le biais de réglementations et régulations parfois farfelues. Cependant, malgré cela, la crypto-monnaie est lentement acceptée dans le monde entier.

Sommaire

1. L’ONU : sauveur des pays en développement ou gendarme à la botte des régulateurs ?

2. Les cryptos ne sont pas dangereuses, les individus oui

L’ONU : sauveur des pays en développement ou gendarme à la botte des régulateurs ?

La crypto-monnaie est considérée comme une valeur refuge, un moyen d’éviter les sanctions financières internationales ou la lutte contre l’inflation. C’est une arme de croissance financière dans les pays en développement et émergents.

La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) s’inquiète de l’utilisation des crypto-monnaies par les banques des pays en développement, ainsi que des progrès qui ont été réalisés à cause de cela.

L’ONU surveille tout ce qui se passe dans le monde et, si nécessaire, peut faire entendre sa voix. Ils se demandaient auparavant si les crypto-monnaies étaient nécessaires, mais en parlent maintenant de manière plus inquiétante.

Les pays en développement sont confrontés à une menace dangereuse des monnaies numériques, selon l’ONU. Beaucoup de gens pourraient être tentés d’investir dans la crypto, et si le prix est extrêmement volatil, ou s’il y a des crises qui affectent le prix de certaines pièces, les pertes pourraient être énormes. De nombreuses personnes susceptibles d’investir leur argent dans la cryptographie vivent dans des pays en développement, et les cryptos pourraient constituer la majorité de leur richesse.

Bien qu’ils soient adossés à des valeurs de l’économie “réelle”, les stablecoins pourraient causer tout autant de chaos. Si un pays perd sa souveraineté monétaire, l’économie de ce pays pourrait être renversée. Cela pourrait même provoquer des conflits au sein même du pays. Même si elles sont liées à une richesse évidente, les pièces stables peuvent être dangereuses, selon l’ONU.

D’après l’institution, les pays en développement ont des raisons de s’inquiéter de la fuite des capitaux de leurs citoyens si les crypto-monnaies deviennent plus courantes pour les paiements nationaux. L’institution fait valoir que l’utilisation de la cryptographie augmente pour les paiements internationaux, ce qui créerait un risque d’instabilité financière.

Les cryptos ne sont pas dangereuses, les individus oui

Les pays en développement ont un réel besoin de monnaie numérique, mais l’ONU estime que les crypto-monnaies peuvent être nocives. L’exigence d’une connexion Internet pour utiliser un portefeuille cryptographique pourrait être un obstacle dans les pays qui n’ont pas une bonne connexion, même si ce frein pourrait être levé (voir notre article à ce sujet).

Certaines personnes essaient de cacher l’argent qu’elles ont gagné grâce aux transactions de crypto-monnaie parce qu’elles ne veulent pas payer d’impôts dessus. D’énormes sommes d’argent peuvent être transférées à l’étranger au lieu d’être dépensées dans le pays, ce qui peut épuiser les ressources de l’État.

L’ONU ne semble pas bien renseigné au sujet des crypto-monnaies, car si elle en avait connaissance, elle saurait qu’il y a encore beaucoup à faire pour améliorer la sécurité et l’éducation des crypto-monnaies.

Le rapport mentionne que les prix sont très volatils et que le secteur de la cryptographie a traversé de multiples crises, mais le secteur est actuellement dans une phase de purification, ce que le rapport ne prend pas en compte. Dans son rapport, seules les autorités de la finance traditionnelle, comme le FMI, ont été citées.

Lorsqu’il y a de nombreuses arnaques, piratages et autres incidents qui font perdre confiance aux consommateurs dans l’environnement, un cadre juridique est nécessaire pour aider à développer l’écosystème plus lentement ou même l’arrêter.

Le bitcoin et d’autres crypto-monnaies aident les populations à en savoir plus sur la finance décentralisée, en supprimant les intermédiaires et en aidant les gens à être inclus financièrement. Des associations sont présentes en nombre dans les pays africains.

L’argument de l’ONU ne doit pas être ignoré, malgré son apparence. Son rapport semble parler de personnes qui pourraient tirer parti des crypto-monnaies de manière négative, et non des devises elles-mêmes. Une réglementation appropriée peut aider l’industrie de la crypto-monnaie et peut la montrer sous un meilleur jour, tout en enrayant certains abus.

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17 août 2022 3 17 /08 /août /2022 20:12
Comment, en Afrique, Paris a perdu la « guerre informationnelle » face à Moscou
Comment, en Afrique, Paris a perdu la « guerre informationnelle » face à Moscou

 

Niger : une marche contre Barkhane interdite, les opposants lancent une pétition

LE FIGARO

Une marche prévue mercredi 17 août à Niamey contre la présence de soldats de la force Barkhane au Niger, a été interdite et ses organisateurs ont annoncé avoir décidé de lancer en lieu et place une pétition exigeant leur départ.

Le mouvement M62 qui rassemble des organisations de la société civile et se décrit comme «pacifique» et engagé pour «la dignité et la souveraineté du peuple nigérien», indique dans un communiqué que, «respectueux» de la loi, il «prend acte de l'interdiction» de sa marche. Il annonce avoir dès lors décidé «de lancer une pétition en ligne contre la présence de Barkhane au Niger», dont le texte demande que le régime du président Mohamed Bazoum la «fasse partir de notre pays», ainsi que «toute autre force maléfique dont l'objectif est de déstabiliser et/ou piller les ressources de notre pays et du Sahel».

Combattre les djihadistes

Poussée hors du Mali, la force française Barkhane - dont le dernier soldat a quitté ce pays lundi - restera néanmoins présente au Sahel, tout particulièrement au Niger, l'un des principaux alliés de la France dans cette région. En avril, les députés nigériens avaient largement voté en faveur d'un texte autorisant le déploiement de forces étrangères sur le territoire, notamment françaises, pour combattre les djihadistes.

Fin novembre 2021, un convoi militaire de Barkhane parti d'Abidjan en Côte d'Ivoire pour rejoindre Gao au Mali, avait d'abord été bloqué et caillassé par des manifestants à Kaya, au Burkina Faso. Il avait repris sa route avant d'être de nouveau interrompu par des manifestants en colère à Téra, dans l'ouest du Niger. Trois d'entre eux avaient été tués, dans des tirs imputés par le gouvernement nigérien à ses forces ou aux forces françaises.

Les enquêtes n'avaient pas pu déterminer avec certitude qui étaient les auteurs des tirs, les autorités nigériennes estimant cependant qu'ils étaient probablement Français. La France et le Niger avaient tous deux annoncé vouloir dédommager les familles des victimes.

 

Mali : des forces russes repérées à Gao après le départ des Français

Par SudOuest.fr avec AFP  Publié le 17/08/2022 à 17h08

Ce lundi 15 août, les forces françaises de l’opération Barkhane ont quitté le pays après neuf ans de lutte contre les djihadistes

Le gouvernement allemand a fait état ce mercredi 17 août de la « présence présumée de forces russes en uniforme » dans la ville malienne de Gao juste après le départ lundi des derniers soldats français de l’opération antidjihadiste Barkhane. Dès ce moment-là, une telle présence russe a été détectée dans cette ville du nord du Mali, a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères au cours d’une conférence de presse régulière. Gao abrite notamment un contingent de soldats allemands, non loin de l’ancienne base occupée par les Français.

Un avion d’entraînement

Berlin a notamment connaissance de la présence d’un avion, qui pourrait avoir été remis au Mali par la Russie et qui était en service lundi à l’aéroport de Gao. « Nous avons des informations selon lesquelles environ 20 à 30 personnes, qui ne peuvent pas être attribuées aux forces armées maliennes, ont été vues dans un hangar en train de charger et de décharger cet avion », a précisé une porte-parole du ministère allemand de la Défense. C’est un « avion d’entraînement et de combat terrestre de type L-39 », livré par la Russie aux Maliens, souligne l’armée allemande dans une lettre adressée aux commissions des Affaires étrangères et de la Défense du Bundestag, la chambre basse du Parlement.

« Actes d’agression »

Les rapports entre la junte à Bamako et la France se sont brutalement envenimés ces derniers mois, en particulier depuis l’arrivée au Mali de paramilitaires du groupe de sécurité privé russe Wagner, poussant les deux pays à la rupture après neuf ans de présence française ininterrompue pour lutter contre les djihadistes.

Le Mali a par ailleurs demandé au Conseil de sécurité de l’ONU une réunion d’urgence pour faire cesser ce qu’il présente comme « les actes d’agression » de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté selon lui aux groupes djihadistes et d’espionnage. Le ministère malien des Affaires étrangères a diffusé mercredi 17 août auprès de journalistes une lettre en ce sens adressée par le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité. Le Mali « se réserve le droit de faire usage de la légitime défense » si les agissements français persistent, conformément à la Charte des Nations unies, affirme le ministre.

Abdoulaye Diop dénonce dans cette lettre les « violations répétitives et fréquentes » de l’espace aérien national par les forces françaises et les vols d’appareils français se livrant à « des activités considérées comme de l’espionnage » et des tentatives « d’intimidation ». Les autorités maliennes disposent « de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions », ajoute le texte. Les autorités françaises n’ont pas réagi à ces accusations.

 

Comment, en Afrique, Paris a perdu la « guerre informationnelle » face à Moscou

D'abord accueillie en libératrice, l'armée française a vu sa présence au Mali de plus en plus critiquée. La Russie n'y est pas pour rien.

https://amp.lepoint.fr/ Par Luc De Barochez le 17/08/2022 à 14h03

L'avenir de l'Europe se joue en partie en Afrique, continent à la croissance démographique vigoureuse et aux perspectives économiques dynamiques. C'est bien pour cette raison que la compétition géopolitique entre Russes et Occidentaux ne cesse de s'y aiguiser. Elle a été encore illustrée cet été par les tournées du président Emmanuel Macron et des chefs des diplomaties américaine et russe, Antony Blinken et Sergueï Lavrov. Depuis son annexion de la Crimée, en 2014, Moscou a conclu plus de 20 accords de coopération militaire avec des pays africains. Parallèlement, en déployant ces dernières années des troupes de la compagnie de mercenaires Wagner (Centrafrique, Mali, Libye, Soudan notamment) et en pratiquant une activité intense sur les réseaux sociaux et dans les médias africains, la Russie cherche à déstabiliser les intérêts européens à moindre coût – et plus elle s'enlise en Ukraine, plus elle est tentée de le faire.

Cet été, l'argument infiniment répété par les propagandistes locaux de Moscou veut que l'inflation et les pénuries de céréales soient dues aux sanctions occidentales contre la Russie – lesquelles, pourtant, ne frappent pas les produits alimentaires. L'efficacité politique de ce travail de sape a été mesurée le mercredi 2 mars lorsque 17 pays africains se sont abstenus et 8 autres ont refusé de prendre part au vote sur la résolution de l'Assemblée générale de l'ONU condamnant l'invasion de l'Ukraine. 

L’hostilité à la France restait un puissant facteur de mobilisation des populations africaines.

La force Barkhane a dû plier bagage non pas sous les coups de ses ennemis, les djihadistes, mais en raison de son incapacité à conquérir les cœurs et les esprits. La France a mis du temps avant de comprendre l'importance de la « guerre informationnelle », et donc la nécessité de se montrer plus convaincante. En novembre 2021, la population s'était mobilisée pour bloquer un convoi militaire français au Burkina, sur fond de rumeurs prétendant que Paris livrait des armes aux djihadistes locaux. L'incident, parmi d'autres, a bien montré que l'hostilité à la France restait un puissant facteur de mobilisation des populations africaines. D'autres rumeurs largement partagées sur les réseaux présentent la France comme uniquement intéressée par les ressources minières locales.

La supériorité tactique écrasante de l'armée française ne peut rien contre une insurrection nourrie par une mauvaise gouvernance et des conflits politiques locaux. Et elle ne peut pas effacer les effets négatifs d'une communication désastreuse, comme lorsque Emmanuel Macron avait « convoqué » les dirigeants sahéliens au sommet de Pau en 2020. Au Mali, ce sont nos propres faiblesses de communication que la Russie et ses partenaires locaux ont exploitées – et avec quelle facilité ! – pour dresser la population contre Paris.

 

Vu du Moyen-Orient. 

Le retrait du Mali, “couronnement” des défaites de la France en Afrique

Le départ des dernières troupes françaises engagées dans le cadre de l’opération Barkhane au Mali confirme la perte de vitesse de la France dans ses anciennes colonies africaines, au profit de la Russie, estime le journal panarabe “Al-Araby Al-Jadid”.

En première page de son édition du mercredi 17 août, le quotidien panarabe Al-Araby Al-Jadid a choisi une photo d’Emmanuel Macron décorant à titre posthume un soldat français tombé au Mali en septembre dernier. Neuf ans après le lancement de l’opération Barkhane contre les djihadistes, les derniers militaires français ont quitté le Mali lundi. Al-Araby Al-Jadid en tire un bilan très négatif pour la France :

“Ce retrait, c’est le couronnement de ses défaites stratégiques dans ses anciennes colonies, au profit d’une avancée russe.”

LIRE AUSSI Vu des États-Unis. Retrait des troupes françaises du Mali : un bilan “tragique” pour Barkhane

“L’influence française dans ses colonies africaines est confrontée à un défi majeur du fait d’une véritable crise de confiance qui a poussé les peuples de ces pays à haïr leur ‘mère France’, la plupart des pays francophones [d’Afrique] étant aujourd’hui classés parmi les pays les plus pauvres et les moins stables”, ajoute le journal.

Le retrait des troupes françaises, renchérit Al-Araby Al-Jadid, constitue ainsi “une nouvelle défaite française en Afrique”, qui est aussi une “défaite morale”. Le quotidien rappelle comment les relations se sont tendues avec Bamako à la suite des deux coups d’État qu’a connus le pays en 2020 et 2021, et après le recours aux mercenaires russes du groupe Wagner décidé par la junte au pouvoir.

Doutes sur la “nouvelle stratégie” de la France

Le 13 juillet, le président français avait exprimé sa volonté de “repenser d’ici l’automne l’ensemble [des dispositifs militaires de la France] sur le continent africain”, qu’il voudrait “moins posés et moins exposés”. Cette “nouvelle stratégie”, explique Al-Araby Al-Jadid, “vise à éviter de créer une hostilité au sein de la population contre l’ancienne puissance coloniale”.

Lors d’une tournée africaine fin juillet, Emmanuel Macron a tenté de rassurer ses interlocuteurs mais “plusieurs pays africains craignent que le retrait français du Mali n’entraîne un recul militaire généralisé”.

Ces craintes sont alimentées par “l’escalade des attaques” (djihadistes) au Mali, au Burkina Faso et en république démocratique du Congo, “l’instabilité politique” en Éthiopie, au Kenya et plus largement en Afrique centrale.

 

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17 août 2022 3 17 /08 /août /2022 17:02
La France accusée de fournir des armes aux terroristes
La France accusée de fournir des armes aux terroristes
La France accusée de fournir des armes aux terroristes

 

Lu pour vous

 

ByGodfrey AKPA August 17, 2022

Le bras de fer entre le Mali et la France se poursuit. La prochaine bataille de la guerre diplomatique qui oppose ces deux pays se jouera peut-être à New York. 

Selon le confrère Jeune Afrique, dans un courrier adressé ce mardi au Conseil de sécurité des Nations unies, le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop a réclamé une réunion d’urgence sur la situation dans son pays.

Dans sa lettre, le chef de la diplomatie malienne accuse la France et ses soldats de fournir des armes et des renseignements aux terroristes au Mali. Il y dénonce une nouvelle fois des violations répétées de l’espace aérien du Mali par la France.

Faut-il le préciser. En janvier et avril derniers, le gouvernement du Colonel Assimi Goïta avait déjà signalé des incursions similaires. Mais la France avait nié ces allégations. Cependant, Abdoulaye Diop affirme dans son courrier disposer de preuves et être prêt à les présenter au Conseil de sécurité.

Rappelons que les derniers soldats français de l’opération « Barkhane » ont officiellement quitté le territoire malien le 15 août dernier.

 

Le Mali accuse la France de fournir armes et renseignements aux terroristes et saisit le Conseil de sécurité


https://information.tv5monde.com/ Pierre Desorgues Mise à jour 17.08.2022 à 17:49

Le Mali demande au Conseil de sécurité de l'ONU une réunion d'urgence pour faire cesser ce qu'il présente comme "les actes d'agression" de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté selon lui aux groupes djihadistes et d'espionnage. Le pouvoir militaire du Mali se dit prêt à faire usage des armes contre l'armée française en cas de poursuite de ces violations de l'espace aérien en évoquant la "la légitime défense". Pour l'instant Paris n'a pas réagi. 59 soldats de l'armée française sont morts depuis 2013 dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

"Depuis le début de l'année 2022, les Forces armées maliennes, munies de nouvelles capacités, ont enregistré plus de 50 cas délibérés de violation de l'espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises sous différentes formes".  Ces mots du ministre des Affaires étrangères maliens, dans une lettre datée du 15 août, sont adressés à l'ambassadeur et représentant permanent de la République populaire de Chine auprès des Nations Unies, Zhang Jun, et Président du Conseil de sécurité des Nations unies.

Le Gouvernement du Mali dispose de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l'espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour larguer des armes et des munitions.

Le ministère malien des Affaires étrangères diffuse  ce mercredi 17 août auprès de journalistes une lettre en ce sens adressée par le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité.

Paris n'a pas réagi pour l'instant

"Le Gouvernement du Mali dispose de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l'espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour larguer des armes et des munitions", ajoute dans sa lettre le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop

Le membre du gouvernement malien parle d'un aéronef dans le secteur de Lerneb (région de Tombouctou au nord du Mali) qui aurait transporté deux élements djihadistes dans la nuit du 06  au 07 août 2022 vers 3h30 du matin. "L'hélicoptère a embarqué deux élements d'Ibrahim Ag Baba, lieutenant d'Abou Talha, chef de 'lémirat de Tombouctou pour une destination inconnue", peut-on lire dans la lettre. 59 soldats de l'armée française sont morts depuis 2013 dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

59 soldats de l'armée française tués dans la lutte contre les djihadistes au Sahel

"En cas de persistance, dans cette posture qui porte atteinte à la stabilité et à la securité de notre pays le gouvernement du Mali se réserve le droit de faire usage de la légitime défense, conformément à l'article 51 de la Charte des Nations Unies", ajoute Abdoulaye Diop dans sa lettre. Paris pour l'instant n'a pas réagi aux accusations du gouvernement malien.

Les dernières forces françaises ont quitté le Mali le 15 août 2022, en partant définitivement de la base de Gao. Le gouvernement allemand a fait état mercredi  17 août de la "présence présumée de forces russes en uniforme" dans la ville malienne de Gao juste après le départ lundi des derniers soldats français de l'opération antijihadiste Barkhane.

 

Le Mali demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur les « actes d'agression » français

Par La rédaction avec AFP - 15:40

Le Mali dénonce des « violations répétitive et fréquentes » de l'espace aérien malien par les forces françaises et les vols d'appareils français se livrant à des « activités considérées comme de l'espionnage » et des « tentatives d'intimidation ».

Le Mali a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU une réunion d'urgence pour faire cesser ce qu'il présente comme « les actes d'agression » de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté selon lui aux groupes jihadistes et d'espionnage.

Le ministère malien des Affaires étrangères a diffusé mercredi auprès de journalistes une lettre en ce sens adressée par le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité. Le Mali « se réserve le droit de faire usage de la légitime défense » si les agissements français persistent, conformément à la Charte des Nations unies, affirme le ministre.

La lettre est datée du 15 août, date du départ du dernier soldat français au Mali après neuf ans d'engagement contre les jihadistes. La junte au pouvoir au Mali depuis le putsch d'août 2020 s'est détournée de la France et de ses alliés pour se tourner vers la Russie.

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16 août 2022 2 16 /08 /août /2022 21:30
"La situation devient de plus en plus difficile" au Mali

 

Retrait de la force Barkhane : "La situation devient de plus en plus difficile" au Mali, les "jihadistes progressent vers la capitale", selon un expert

https://www.francetvinfo.fr/ le 15/08/2022 17:55Mis à jour le 15/08/2022 19:06

D'après le géopolitologue Michel Galy, les forces maliennes "se sont professionnalisées, alors qu'elles étaient complètement inexistantes fin 2012", mais elles doivent faire face à une "progression" des jihadistes, qui sont désormais implantés dans le centre du Mali. 

"La situation devient de plus en plus difficile militairement" au Mali, avec des jihadistes qui "progressent vers la capitale" Bamako, a déclaré lundi 15 août sur franceinfo Michel Galy, géopolitologue et spécialiste de l'Afrique subsaharienne, alors que l'Élysée a annoncé le départ du pays des derniers soldats français de la force Barkhane.

>>Mali : de Serval à Barkhane, on vous résume neuf ans d'engagement militaire français au Sahel en dix dates-clés


franceinfo : Pourquoi ce retrait des troupes françaises, annoncé il y a plusieurs mois ? La France considère-t-elle les mouvements islamistes vaincus ?

Michel Galy : Pas du tout, mais il y a un nouveau front : le gouvernement militaire malien, issu d'un coup d'État, qui est de plus en plus anti-français voire anti-occidental. Ce gouvernement a obtenu le départ de la force Barkhane du Mali.

Emmanuel Macron n'avait-il donc pas d'autre choix ?

En quelque sorte. Le président français a choisi de privilégier le Niger pour redéployer la force Barkhane sous de nouvelles formes. Et puisque cette force Barkhane est présente dans cinq pays, il a aussi choisi de diminuer les effectifs, pour négocier de nouvelles formes de coopération ou d'implantations militaires avec les pays côtiers comme la Côte d'Ivoire, le Togo et le Bénin. Mais ce n'est pas gagné, parce que l'opinion anti-française monte dans toute l'Afrique de l'Ouest et en particulier au Sahel.

Quelles ont été les erreurs de la France pendant ces neuf années d'opération Barkhane ?

Il y a eu beaucoup de maladresses, avec d'abord une certaine arrogance de la part des dirigeants français. Ils ont eu la volonté de maîtriser le calendrier politique, comme lorsque le président François Hollande avait imposé la date des élections présidentielles, et une volonté de marginaliser les armées nationales, ce qui est difficilement supportable dans n'importe quel pays. C'est la leçon qu'en a tiré le président Emmanuel Macron. Pour autant, la situation s'envenime entre l'opinion publique et les dirigeants français.

La situation a-t-elle beaucoup changé en neuf ans, depuis le lancement de l'opération Barkhane ?

C'est une question compliquée. Les forces maliennes se sont professionnalisées, alors qu'elles étaient complètement inexistantes fin 2012. Mais les jihadistes ont progressé : à l'époque, ils tenaient surtout le nord du Mali avec les indépendantistes ou autonomistes touaregs. Maintenant, ils sont implantés dans le centre du Mali avec notamment le groupe Katiba Macina. Et ils progressent vers la capitale. Donc la situation devient de plus en plus difficile militairement.

Diriez-vous que le Mali peut redevenir un bastion des terroristes dans les prochaines semaines ?

Effectivement. Les groupes jihadistes visent, comme fin 2012, ce qui a provoqué la première intervention française Serval : la conquête de la capitale. Il y a eu des attentats près de Bamako. Et ils attaquent tous azimuts, au Mali mais aussi au Burkina Faso, où la situation est encore plus difficile.

 

 

 

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16 août 2022 2 16 /08 /août /2022 21:25
Mali : Comment l’opération Barkhane s’est transformée en « opération fiasco »

 

Lu pour vous

 

L'intervention française au Mali s'achève dans l'amertume

https://www.lesechos.fr/ Par Yves Bourdillon Publié le 16 août 2022 à 14:12Mis à jour le 16 août 2022 à 14:22

 

C'est une des interventions militaires françaises les plus longues et coûteuses en vies humaines depuis un demi-siècle qui s'est achevée lundi soir au Mali. Si Paris a rempli sa mission, qui était d'empêcher en 2013 les djihadistes de créer un califat terroriste au Mali, l'amertume est de rigueur au vu des relations acrimonieuses entre Paris et Bamako, qui se tourne vers Moscou.

Acclamés puis vilipendés. Les soldats français, qui avaient sauvé le régime malien des djihadistes en janvier 2013, ont définitivement quitté le pays lundi après-midi.

C'est la fin d'une des plus longues interventions extérieures de l'armée française, qui a empêché les djihadistes de reproduire au coeur de l'Afrique occidentale un califat islamiste sur le modèle des talibans en Afghanistan ou de Daech en Syrie. Mais qui aura coûté la vie à 59 soldats français, sur un total de 775 depuis 1960, et qui s'achève dans l'acrimonie.

Accusations de néo colonialisme

Sur fond d'accusations récurrentes de néocolonialisme envers l'ancienne métropole, les relations entre Bamako et Paris se sont dégradées depuis le second coup d'Etat de la junte militaire , en mai 2021. Le Mali, qui n'a plus d'ambassadeur à Paris depuis deux ans, a expulsé début février le représentant français à Bamako et demandé à l'armée française de quitter le pays « immédiatement ».

La junte a également coupé les ponts avec les autres pays occidentaux, notamment l'Allemagne et le Danemark, engagés dans la lutte anti-djihadiste, et certaines nations africaines (elle a emprisonné, en juillet, 49 soldats ivoiriens de la Minusma, la mission de l'ONU au Mali), pour se tourner vers les mercenaires russes de la force Wagner. Ses 800 combattants ne réussiront certainement pas à annihiler des djihadistes ayant survécu, malgré l'élimination de leurs chefs, aux efforts des forces françaises Serval, puis Barkhane.

 

Ils n'ont d'ailleurs pour seule mission que d'assurer la sécurité des chefs de la junte. Le groupe Wagner est réputé pour ses exactions sur les civils là où il est déjà déployé en Afrique centrale et en Libye, ainsi que pour les pillages, notamment d'or.

Paris ne se désengage pas du Sahel

« L'armée française va rester engagée au Sahel, dans le golfe de Guinée et la région du lac Tchad avec tous les partenaires attachés à la stabilité et à la lutte contre le terrorisme », a souligné l'Elysée lundi. Elle va ainsi redéployer une partie de son dispositif au Niger (1.000 hommes, drones, hélicoptères, avions de chasse). Le Tchad continuera à héberger une emprise française à N'Djamena et la France espère conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou, la capitale burkinabé, malgré le coup d'Etat de l'an dernier. Paris propose aussi son appui aux pays riverains du golfe de Guinée. Mais le contingent français au Sahel sera divisé par deux, à 2.500 hommes en fin d'année.

La France n'avait pas intérêt à rester engagée longtemps au Mali au vu du coût humain et financier , de la « fatigue » de l'opinion publique française et de la montée d'un ressentiment local. On estimait toutefois à Paris jusqu'à l'an dernier, et en privé encore aujourd'hui, que le départ de l'armée française ouvrirait la voie aux djihadistes en raison de la faiblesse au combat de l'armée malienne, malgré l'assistance en armes, formation et argent occidental dont elle avait bénéficié.

Alain Antil, spécialiste du Sahel à l'Institut français des relations internationales (Ifri), estime que cette intervention a montré « les limites des grosses opérations, avec beaucoup d'hommes, beaucoup de présence sur le terrain et beaucoup de visibilité politique ». Le commandant de l'opération Barkhane, le général Laurent Michon, estimait pour sa part récemment auprès de l'AFP : « Nous allons vers davantage d'opérations de coopération, conditionnées de façon plus stricte aux demandes des pays africains, qui viendront en soutien de et non pas à la place de ».

Une quarantaine d'interventions en Afrique

La France est intervenue militairement à une quarantaine de reprises en Afrique depuis l'indépendance de ses colonies en 1960, au nom de la protection des populations civiles, ou de l'application d'accords bilatéraux de défense. Son armée constitue aussi, en collaboration avec des Etats-Unis très impliqués dans le renseignement aérien, un élément moteur d'opérations aux côtés de troupes africaines, occidentales ou de l'ONU contre les terroristes dans la bande du Sahel (« bordure », en arabe).

Les djihadistes, au nombre d'environ 2.000 mais très mobiles et se fondant dans un paysage désertique, font régner l'insécurité dans une zone grande comme l'Europe, notamment au Mali, au Niger, en Mauritanie, au Burkina Faso et au Tchad. Ce qui est, depuis une vingtaine d'années, rien de moins que la guerre « la plus vaste et sableuse du monde »...

 

Vu de Bamako. 

Le retrait de Barkhane laisse le Mali encore plus isolé

https://www.courrierinternational.com/

Comme prévu, l’armée française a achevé le 15 août son retrait du Mali, largement poussée dehors par la junte au pouvoir. Mais la presse malienne, à l’instar de “L’Alternance” repris sur le portail de “Maliweb”, s’inquiète déjà de l’isolationnisme du pays et de la mainmise croissante de la Russie.

Pendant que nombre de Maliens applaudissent chaleureusement l’assainissement du pays des “parasites”, qui n’auraient d’autre agenda que de plonger le Mali dans l’abîme, les esprits les plus sceptiques se gardent de s’enflammer et, surtout, s’interrogent sur l’aboutissement de tout ce déchaînement de populisme et de nationalisme.

De plus en plus, le pays s’isole à un rythme effréné. Outre Barkhane, Takuba et les missions européennes, c’est désormais la Minusma [Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali] qui serait en ligne de mire. La paranoïa s’installe au sein des masses populaires. Tout le monde serait contre le Mali et voudrait empêcher la marche du pays vers une réelle indépendance.

Le Mali serait en train de se débarrasser de tous les alliés officiels qu’il avait dans sa lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Selon les tenants actuels du pouvoir, ces alliés, avec à leur tête Barkhane, plutôt que d’être la solution au problème, seraient devenus le facteur qui aggravait la situation sécuritaire. Le discours du Premier ministre, Choguel Maïga, à la tribune des Nations unies [en septembre 2021], qualifiant l’attitude des forces françaises au Mali d’abandon en plein vol, aura fait vibrer la fibre nationaliste chez beaucoup de Maliens. Plus tard, le pays cherchera officiellement le départ de Barkhane.

Se sont ensuivis ceux de la force EUTM [Mission de formation de l’Union européenne au Mali, créée en 2013] et de Takuba [force opérationnelle composée d’unités issues des forces spéciales de plusieurs pays de l’Union européenne, créée en 2020 et dissoute en 2022].

“Tout pour l’Est et rien pour l’Ouest”

Ainsi, le Mali se retrouve, du moins officiellement, quasiment sans véritables alliés dans sa guerre. La présence d’un groupe de mercenaires russes [Wagner] sur le sol malien, bien que reconnue par le président Vladimir Poutine et, avant lui, par le chef de l’Africom [commandement américain pour l’Afrique] et le chef d’état-major français, est jusqu’à maintenant niée par les autorités de la transition.

Le seul allié de poids que le pays ait, semble-t-il, reste sa coopération avec la Russie, qui ne cesse de multiplier les livraisons d’armes et d’équipements militaires. Chaque livraison fait l’objet d’une communication soyeuse afin de montrer certainement au peuple malien que le travail s’accomplit plutôt bien.

Cependant, la récente suspension par l’Allemagne de ses opérations militaires dans le cadre de la Minusma, après que le pays a pour une seconde fois refusé une autorisation de survol, a tout de même de quoi inquiéter. C’est quand même les hélicoptères allemands qui ont évacué les soldats maliens blessés à l’issue de la bataille de Tessit [le 7 août, au cours de laquelle 42 soldats maliens ont été tués]. L’Allemagne aurait vécu cette interdiction comme de l’ingratitude.

La position actuelle du Mali est-elle tout pour l’Est, rien pour l’Ouest ? Est-ce là la monnaie de la pièce qu’octroie en ce moment la Russie, à savoir de se débarrasser de tout allié occidental ? Ou est-ce tout simplement la conviction profonde des dirigeants actuels [parvenus au pouvoir à la suite d’un coup d’État militaire] que c’est là la bonne solution pour faire sortir le pays de l’ornière ?

Quelques hypothèses

La situation est des plus délicates, surtout que le front terroriste ne cesse de monter en puissance ces derniers mois. Tout haut, des Maliens crient au complot et dénoncent la main invisible de puissances étrangères derrière ces attaques car, tout simplement, les dirigeants auront pris leurs responsabilités. Tout bas, d’autres accusent la politique en cours du moment, qui consisterait à agiter le drapeau du nationalisme à tout-va, à toujours accuser l’autre des échecs essuyés et à enjoliver la situation alors que la réalité serait tout autre.

Les plus sceptiques poussent leur raisonnement au point de se demander si le Mali ne serait devenu qu’un pion de choix pour la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine, dans laquelle nombre de puissances occidentales sont impliquées. Et ce alors que le Mali se trouve globalement dans une zone présentée historiquement comme la chasse gardée de la France.

Le deal serait le suivant. En échange de garantir la stabilité du pouvoir aux dirigeants de la transition, le pays des tsars leur aurait intimé de se débarrasser de toute présence occidentale. Et comme la matière militaire est leur compétence par excellence, assurance leur a été donnée que la lutte contre le terrorisme, grâce à leur soutien et peut-être aussi aux mercenaires, serait gagnée. Sauf qu’il semblerait que le deal était trop beau pour être vrai, en tout cas, pour le moment.

Une chose semble logique cependant, la présence russe, comme celle des militaires au pouvoir, s’inscrit dans la durée. Des décisions d’envergure ont été prises et elles ne peuvent se défaire aussi simplement. Pour la présence militaire, elle peut l’être par l’accès à la magistrature suprême par le biais d’élections, mais aussi, de manière plus insidieuse, dans l’ombre d’un président de la République qui aura, lui aussi, conclu un deal. Celui d’être, quelque part, guidé par les militaires qui seront dans l’ombre. Un peu comme c’est le cas du moment, avec la Russie qui guiderait avec insistance certaines décisions du pouvoir de la transition.

Évidemment, tout cela relève du domaine des hypothèses. Nul ne saurait connaître ce qui se passe dans les méandres du pouvoir à moins d’en faire partie. Mais, dans les mois ou années à venir, la vérité se montrera.

Ahmed M. Thiam

 

 

 

 

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16 août 2022 2 16 /08 /août /2022 21:23
Mali, au-delà de l’échec

 

Lu pour vous

 

https://www.la-croix.com/ le 16/08/2022 à 17:55 Jean-Christophe Ploquin Rédacteur en chef

Editorial

La France doit écrire une nouvelle page au Mali, après la fin de l’opération Barkhane.

Sans tambour ni trompette, les derniers soldats de l’opération Barkhane ont quitté le Mali. La communication infinitésimale de l’Élysée est un indicateur du bilan à en tirer : médiocre. En neuf ans de présence, le contingent français, qui a perdu 48 soldats, n’a pas éradiqué le terrorisme ni stabilisé le pays. La situation est même pire pour la population. Et Paris a été évincé de son statut de grand partenaire par les officiers putschistes au pouvoir, qui lui préfèrent Moscou.

Mali : les derniers soldats français de l’opération Barkhane ont quitté le pays

La France a fait preuve d’un excès de confiance dans sa capacité à enrayer la crise profonde et durable que traverse le Mali. Pour faire court : on n’éteint pas un incendie avec un verre d’eau. Les défis étaient trop vastes. Concentrés sur leur mission de combat, les 5 000 hommes de Barkhane ne pouvaient pas apporter de réponse aux fortes tensions économiques, sociales, climatiques, ethniques qui fragmentent la société. La consolidation du pays dépendait de la capacité de l’État malien à remplir ses fonctions civiles et régaliennes. Or les élites au pouvoir ont failli, malgré l’implication des Européens et de l’ONU. Le Mali est même devenu un facteur d’instabilité pour ses voisins.

Cet échec ne doit pas conduire à abandonner le peuple malien, lié à la France par d’innombrables attaches familiales et culturelles. Les solutions aux difficultés qu’il affronte exigent de l’endurance, de la solidarité, des coopérations transnationales, un renforcement du soutien de la communauté internationale. Les autorités actuelles s’enfoncent certes dans une logique d’isolement. Mais il faut déjà préparer, avec les pays de la région, le moment où elles voudront sortir de l’impasse, ou devront céder la place.

Jean-Christophe Ploquin

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16 août 2022 2 16 /08 /août /2022 21:14
La Chine veut devenir la première puissance militaire du monde d'ici 2049

 

Lu pour vous

 

La présence militaire de la Chine s’intensifie à proximité de Taïwan. Depuis le début du mois d’août, Pékin envoie des militaires et multiplie les exercices. Le pouvoir chinois ne cesse pas d'investir dans son appareil militaire. Le budget militaire de la Chine est quatre fois supérieur à celui de puissances militaires comme la France ou le Royaume-uni. Retour sur cette montée en puissance militaire.

Avions de chasses, navires de guerre… au début du mois d’août 2022, la Chine a envoyé autour de Taïwan de nombreux appareils militaires. Les dernieres manœuvres militaires ont eu lieu ce lundi 15 août. "Le Théâtre oriental de l’Armée populaire de libération chinoise a organisé une patrouille de préparation au combat interarmées multi-services et des exercices de combat dans la mer et l’espace aérien autour de Taïwan", déclarait le commandement du Théâtre oriental de l’armée chinoise dans un communiqué.

Mardi 9 août, le chef de la diplomatie de Taïwan Joseph Wu a estimé lors d’une conférence de presse que Pékin  "a utilisé les exercices et sa feuille de route militaire pour préparer l’invasion de Taïwan." "La véritable intention de la Chine est d’altérer le statu quo dans le détroit de Taïwan et de toute la région", a-t-il poursuivi. Pourtant, il y a quelques années, l’armée de la république populaire de Chine, aussi appelée l’Armée populaire de libération, ne suscitait pas autant de craintes. Comment s’est-elle renforcée ? De quoi est-elle désormais composée ? Éléments de réponse. 

Une modernisation considérable 

Interrogée par le journal économique français Les Échos, Orana Skylar Mastro, chercheuse à l’Institut d’études internationales Freeman Spogli de Stanford constate une modernisation très rapide de l’armée chinoise. Si auparavant "la flotte chinoise était très en retard", désormais "la majorité des bateaux chinois sont aussi avancés que ceux des États-Unis, détaille-t-elle. Et leurs avions de chasse peuvent désormais voler de nuit et dans des conditions météo difficiles, ce qui n'était pas le cas auparavant." Selon elle, la modernisation de l’armée chinoise s’est accélérée au cours des deux dernières années, pourtant marquées par l’épidémie de Covid-19.  

Un budget militaire quatre fois supérieur à des puissances comme la France ou le Royaume-uni.

Cette modernisation est visible dans le budget de Pékin. Lors de la présentation du budget 2022 le 5 mars, la Chine a annoncé prévoir un budget militaire en hausse de 7,1% par rapport à l’année précédente. Déjà en 2021, ces dépenses avaient augmenté de 6,8%. Pour autant, les États-Unis restent le pays avec un budget militaire de 709 milliards d’euros, contre environ 209 milliards d’euros pour la Chine. 

Objectif : devenir la première puissance militaire du monde en 2049.

Cependant, Pékin n’envisage pas d’en rester là. En 2017, lors du XIXe Congrès national du Parti communiste chinois, le président Xi Jinping a précisé le calendrier de la modernisation militaire de la Chine. Il souhaite avoir une armée entièrement "moderne" d’ici 2035 et une armée "de classe mondiale", c'est-à-dire du même niveau que l'armée américaine, pour 2049. Cette date correspond au centième anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine. 

Des capacités vertigineuses

Déjà dotée de deux porte-avions, la Chine a lancé son troisième appareil le 17 juin. Ce dernier est beaucoup plus puissant que les deux autres, qui sont d’anciens modèles soviétiques. Elle devient ainsi deuxième dans la liste des pays avec le plus de porte-avions au monde. Devant, il y a les États-Unis, et leur flotte de 11 porte-avions. En nombre de vaisseaux, l’armée chinoise est la première flotte navale au monde. En comptant ses trois porte-avions, elle possède "environ 355 navires et sous-marins, avec approximativement plus de 145 grands navires de combat", selon un rapport du Pentagone sur l’état des forces militaires chinoises daté de 2021. Selon ce rapport, l’armée maritime "aura la capacité de mener des frappes de longue portée contre des cibles terrestres depuis ses sous-marins et combattants de surfaces en utilisant des missiles d’attaque terrestres."

Elle possède aussi la flotte aérienne la plus puissante de la région indo-pacifique. Selon le rapport du Pentagone, l’armée de l’air chinoise possède "2 800 avions (sans compter les appareils d’entraînement et les véhicules aériens sans pilotes), dont approximativement 2 250 avions de combat (en comptant les avions de chasse, les bombardiers, les appareils multi-missions et les avions d’attaque". Ainsi, la Chine possède la troisième armée aérienne la plus importante du monde, derrière la Russie et les États-Unis. 

En ce qui concerne l’armée terrestre, le Pentagone estime qu’environ 975 000 hommes se trouvent dans des unités de combat. Par ailleurs l’armée chinoise a accéléré les entraînements, "alors que la cadence des dernières années était déjà rapide", malgré la pandémie de Covid-19, des tensions à la frontière indienne entre autres, note le rapport. 

Au-delà de ces moyens, se pose la question des bases militaires. En 2018, la Chine installe sa première base militaire hors du pays à Djibouti. Selon le Pentagone, au-delà de cette base, la Chine "est probablement déjà en train de considérer et de planifier l'installation de nouvelles bases militaires et de constructions logistiques pour venir en aide aux forces navales, aériennes et sur terre." Plusieurs pays sont déjà dans le viseur de Pékin. Parmi eux, "le Cambodge, la Birmanie, l'Indonésie, le Pakistan, le Sri Lanka, les Émirats arabes unis, le Kenya, les Seychelles, la Tanzanie, l'Angola et le Tadjikistan."

Margot Hutton Mise à jour 16.08.2022 à 18:27

Les principales forces militaires étrangères à Djibouti sont françaises, américaines et chinoises. Le nombre de soldats chinois à Djibouti est estimé à 1500 hommes. Les Français ont 1500 soldats sur place et les Américains sont plus de 4000. Les Japonais, Italiens, Allemands et Espagnols ont également des forces militaires sur Djibouti.

© TV5MONDE

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Centrafrique-Presse.com
16 août 2022 2 16 /08 /août /2022 21:12
Nouvelles nationales sur RNL
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Centrafrique : "Montrons-nous fidèles et dignes de confiance envers notre Nation", affirme Faustin Archange Touadéra

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 16 août 2022 10:14

A l’occasion de la célébration du 62ème anniversaire de l’accession de la République centrafricaine à l’indépendance et comme le veut la tradition, le Chef de l’Etat centrafricain s’est adressé à la Nation. Occasion pour Faustin-Archange Touadéra de passer en revue les grandes questions de l’heure tout en appelant les filles et fils du pays à la vigilance. 

S’adressant à la Nation à la veille de cette célébration, le président de la République a tout d’abord rappelé aux centrafricains, les valeurs fondamentales qui ont guidé la lutte menée par ses devanciers. Lutte qui a permis, selon lui, de libérer le pays du joug colonial.

« La haine et la destruction, inoculées de l’extérieur »

"La commémoration du 62ème anniversaire de notre pays me donne l’occasion de vous rappeler les vertus cardinales qui ont guidé la lutte émancipatrice de nos ancêtres. Notamment l’unité, la dignité et le travail auxquels j’ajouterai l’amour de la patrie et le courage qui leur ont fallu pour nous libérer du joug colonial… Notre pays, a une époque de son histoire, était sur la voie de devenir un pays émergent et était cité comme un modèle de paix et de concorde nationale. Hélas, les virus de la division, de la haine, de la méchanceté, de la destruction qui nous ont été inoculés par l’extérieur ont détruit notre unité nationale, notre dignité et l’esprit de travail et, par extension, notre souveraineté nationale… Les conflits militaro-politiques nous ont ramenés à l’avant dernier rang des pays du monde" a fait savoir Faustin-Archange Touadéra.

Face à ce qu’il qualifie de menaces graves, le locataire du palais de la Renaissance a appelé les Centrafricains à la vigilance et au patriotisme.

« Que nos actes quotidiens affluent vers le patriotisme »

"J’ai le devoir de vous dire que de graves menaces pèsent toujours sur notre souveraineté nationale. Face à la persistance des menaces, nous devons opposer notre patriotisme, notre génie, notre énergie, notre courage et notre confiance en l’avenir de notre pays. C’est le prix à payer pour la liberté, la sécurité, la paix et le développement. Montrons-nous fidèles et dignes de confiance envers notre Nation et que nos actes quotidiens convergent vers le patriotisme et l’indépendance de notre pays" a poursuivi le chef de l’Etat.

Profitant de l’occasion et brossant les questions de l’heure, singulièrement les débats autour du référendum constitutionnel, le chef de l’Etat se dit dévoué à la volonté du peuple souverain.

« Je ne ferai rien sans la volonté du peuple »

"La Représentation nationale, sensible aux aspirations profondes du peuple manifestée à travers des pétitions et marches de soutien à la réforme constitutionnelle, organisées sur l’ensemble du territoire, le 06 août 2022, par l’ensemble des forces vives de la Nation, vient de demander au gouvernement de déclencher la procédure du référendum constitutionnel… En ce jour historique, je voudrais réaffirmer ma volonté de respecter la Constitution et la volonté du peuple souverain. Je ne ferai rien sans la volonté du peuple, détenteur de la souveraineté nationale" a ajouté le numéro 1 centrafricain.

Concluant, Faustin-Archange Touadéra affirme avoir pris acte de la demande du peuple, réclamant une nouvelle constitution. Toutefois, selon lui, il appartient au gouvernement de donner une suite.

« Je demeure attaché à mon second mandat »

"Cependant, je ne saurai demeurer indifférent aux cris de cœurs de mon peuple. Je vous ai écouté. Je prends acte de vos sollicitations pressantes qui me sont parvenues de partout réclamant une nouvelle Constitution… Il appartiendra donc au gouvernement d’en aviser et de donner suite à la demande de l’Assemblée nationale, jeux dire, à votre demande. Pour ma part, je demeure attaché au second mandat que vous m’avez souverainement accordé" a précisé Faustin-Archange Touadéra.

Pour l’opposition démocratique qui dénoncent cette initiative qu’elle qualifie de manipulations, tous les moyens légaux vont être utilisés pour barrer la route à ce projet.

 

 

Centrafrique : quel bilan pour la Justice 62 ans après l’indépendance ?

https://www.radiondekeluka.org/ samedi 13 août 2022 16:06

Après 62 ans d’indépendance, la République centrafricaine, jadis prospère dans les années 70, est en pleine régression vis-à-vis des autres pays de la sous-région. Le bilan du secteur de la justice reste mitigé. Certes, des avancées sont constatées par certains acteurs mais, des observateurs parlent de la corruption qui gangrène le milieu judiciaire et de l’ingérence des gouvernants qui se sont succédé pour diriger le pays.

Dans les années 60, la justice centrafricaine avait été marquée par des décisions importantes prises par des juges centrafricains. Juste après l’indépendance, David Dacko a demandé que les droits français soient conservés en RCA. Ce qui a constitué les fondements même de la justice du pays. Selon Pamphile Oradimo, magistrat centrafricain, il y a eu des avancées considérables depuis lors.

De 20 à 300 magistrats

"Il y a eu beaucoup d’amélioration. De moins de 20 magistrats à notre accession à l’indépendance, présentement, nous en avons plus de 300. Nous avons des juridictions dans presque toutes les villes et 3 cours d’appel opérationnelles. Il y a plein de bonnes choses qui font que la justice existe et travaille" constate Pamphile Oradimo, magistrat.

Si l’effectif des acteurs et des services judiciaires est revu à la hausse, la prestation reste, cependant, un souci pour Etienne, fonctionnaire à la retraite.

"La justice est prise en otage par le pouvoir. Tout ce qui se passe en ce moment laisse à désirer. La corruption est active et passive sur tous les plans. Le malheureux perd toujours vis-à-vis de celui qui a de l’argent" s’est indigné le fonctionnaire à la retraite.

Les moyens font défaut

La justice centrafricaine a connu sa lettre de noblesse dans les années 80 avec l’historique procès de l’Empereur Jean Bedel Bokassa. Aujourd’hui, elle est confrontée à d’énormes difficultés pour asseoir son indépendance et sa neutralité. Pour Benoît Narcisse Foukpio, premier avocat général à la Cour d’appel de Bangui, l’Etat doit mettre les moyens à la disposition de la justice pour contourner ces problèmes.

"Quelques bâtiments sont construits et tiennent lieu de palais de justice. Il faut loger le personnel et créer d’autres services. Donner les moyens pour que la justice, chargée de l’application des lois et des peines, soit dans les conditions optimales pour bien faire son travail. Ainsi, on peut l’évaluer sur un certain nombre d’années" a relevé Benoît Narcisse Foukpio.

Malgré ses 3 Cours d’appel et plus de 300 magistrats pour tout le pays, l’accès à la justice reste difficile pour beaucoup de Centrafricains. 62 ans après l’accession du pays à l’indépendance, le défi de la justice centrafricaine reste le jugement des crimes commis par des hommes armés. Ceci, dans un contexte où, le président de la République, Faustin Archange Touadera, affirme faire de la lutte contre l’impunité, la priorité de son second mandat.

 

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