Centrafrique : Les Anti-Balaka menacent de quitter le processus DDRR-CVR et projettent de reprendre les armes
http://rjdh.org/ PAR JEAN FERNAND KOENA LE 6 OCTOBRE 2016
BANGUI, 6 octobre 2016(RJDH) —-Les Com-zones des Anti-Balaka ont projeté de se retirer du processus DDRR et réduction de la violence communautaire (CVR). Cette annonce a été faite aujourd’hui 06 octobre lors de l’Assemblée générale extraordinaire de ce groupe armé à l’Hôtel Azimut à Bangui.
Cette menace des Anti-Balaka de se retirer du processus DDRR et CVR intervient à la veille de la tenue du comité consultatif et de suivi du processus DDRR et se fait alors que le Président de la République Faustin Archange Touadera a fait du DDRR une de ses priorités.
M. Ndomandji, le chargé d’opération explique les raisons de ce retrait en ces termes : « nous avons décidé de nous retirer du DDRR et CVR à cause de la mauvaise politique du Gouvernement à notre égard. Le Gouvernement ignore que c’est à cause de nous qu’il y a retour à l’ordre constitutionnel. Il ignore aussi que nous avons contribué à l’élection du Président Touadera en battant la campagne électorale en sa faveur. Et aujourd’hui, le Gouvernement ne traite qu’avec la Séléka. Mais aussi à cause de l’inaction de la Minusca face à la montée de la violence».
A cette justification s’ajoute les positions du Coordonnateur des Anti-Balaka, Edouard Patrice Ngaïssona, « les combattants Anti-Balaka garderont leurs armes jusqu’à ce que le DDRR soit effectif », a-t-il déclaré. Edouard Patrice Ngaïssona a interpellé le pouvoir de Bangui sur la situation des militaires Anti-Balaka. « Il faut régler le cas des FACA Anti-Balaka très rapidement, parce qu’ils ont contribué pour le changement, mais n’ont pas été gradés, contrairement à ceux qui sont restés bras croisés et qui sont remerciés sous la transition», a-t-il souligné.
Cette prise de position intervient au moment où les Séléka se regroupent à Bria pour leur Assemblée générale.
C’’est une première pour les Anti-Balaka depuis la signature de l’Accord sur le Principe du DDRR le 10 mai 2015 et depuis le 30 mars, date de prise de fonction de Faustin Archange Touadera comme Président de la République, de vouloir quitter le processus.
Centrafrique : Des groupes armés favorables au DDRR condamnent les dernières violences à Bangui
http://rjdh.org/ PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 6 OCTOBRE 2016
BANGUI, 06 Octobre 2016(RJDH) – Dans un communiqué de presse publié ce jeudi 6 octobre, les groupes armés qui ont adhéré au processus du DDRR/RSS/RN ont condamné avec véhémence le regain de violence après l’assassinat du Commandant des FACA Marcel Mombeka. Ils appellent l’opinion nationale à plus de vigilance afin d’éviter tout amalgame.
La résurgence de la violence à Kouango, Kaga-Bandoro, Koui et les représailles après le meurtre du Commandant Mombeka est déplorée et condamnée par la Coordination des groupes signataires de l’Accord du DDRR/RSS. Dans son communiqué de presse, la coordination condamne avec force ces actes qu’elle qualifie de « crapuleux et odieux, imputables aux bandits à la solde des ennemis de la paix ». Elle demande aux différents acteurs du pays de tenir un même langage pour éviter l’incivisme et la désunion qui fait le lit aux ennemis de la paix.
Dans ce document, Larry Nordine Mahalba, Coordonnateur des groupes politico-militaires a appelé l’opinion nationale à plus de vigilance afin d’éviter tout amalgame, « j’exhorte l’opinion nationale à doubler de vigilance pour ne pas replonger le pays dans des barbaries. Puisque l’un des auteurs a été déjà appréhendé que la justice fasse son travail pour que les auteurs, coauteurs et complices soient traqués jusque dans leurs derniers retranchement », invite-t-il.
La réaction de la Coordination des groupes armés adhérés au processus du Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Rapatriement intervient deux jours après le lâche assassinat du Chef de Bataillon Marcel Mombeka au Km5.
Centrafrique : Vers la redynamisation du secteur judiciaire
http://rjdh.org/ PAR AUGUSTE BATI-KALAMET LE 6 OCTOBRE 2016
BANGUI, 06 octobre 2016 (RJDH) — Le Ministère de la Justice en partenariat avec l’Association des Barreaux Américains (ABA) organisent une conférence pour renforcer le mécanisme d’accès à la justice en Centrafrique qui se tient du 06 au 07 octobre 2016 à Bangui.
Dans l’optique de clore avec l’impunité et favoriser le retour de la paix en Centrafrique, des magistrats, des avocats, des Officiers de Police Judiciaire et des autorités administratives sont invités à la conférence sur « le renforcement d’accès à la justice la lutte contre l’impunité basée sur le genre « .
Le Magistrat Alain Tolmo, un des modérateurs de la rencontre, a présenté les objectifs de cette rencontre qui se résument en quatre thèmes : « l’accès à la justice, la lutte contre l’impunité de violations sur le genre, le rôle des para juristes et la possibilité de créer un réseau national des para juristes et la protection des victimes pendant le procès ».
Il a ajouté que cette conférence concerne spécifiquement les violences basées sur le genre perpétrées sur les femmes et les filles en Centrafrique, « plusieurs femmes et des mineurs ont été des esclaves sexuelles et victimes des atrocités des groupes armés. Le ministère de la justice et l’Association des Barreaux Américains ont projeté leur regard uniquement sur cet aspect».
Pour résoudre ce problème, Adrien Nifasha, Directeur Pays de l’Association des Avocats Sans frontières (ASF), a relevé dans sa présentation que la justice doit être redynamisée, « la justice est fragile dans la mesure où l’autorité de l’Etat est concentrée à Bangui, elle est quasi-absente dans certaines régions du pays. Il en est de même de l’autorité judiciaire au sens large du terme », a noté le Directeur Pays de l’ASF.
En juin 2015, la Loi Organique N° 015.003 portant création de la Cour Pénale Spéciale (CPS) a été votée par le Conseil National de Transition. L’objectif est de traduire et de juger tous responsables des crimes commis en Centrafrique depuis 2003.
Centrafrique : Le Procureur de la République de Bambari ouvre une enquête judiciaire sur les violences à Kouango
http://rjdh.org/ PAR JEAN FERNAND KOENA LE 6 OCTOBRE 2016
BANGUI, 6 octobre 2016(RJDH) —- De retour de Kouango, le chef de la mission conjointe Pétrokoni Zézé a fait savoir au RJDH ce jeudi 6 octobre, le bilan des événements du 10 septembre 2016 dans cette localité. A Kouango, il y a eu dix (10) morts et 451 maisons brûlées, a déclaré le chef de la mission conjointe Pétrokoni Zézé. Cette information a été confirmée par le Procureur près le Tribunal de Grande Instance de Bambari qui a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire.
Cette mission conjointe Gouvernement-Parlement-Minusca a constaté un retour progressif des déplacés dans leurs villages d’origine, « la population rentre progressivement, nous avons discuté avec elle, c’est une population courageuse avec une forte capacité de résilience » a noté M. Pétrokoni-Zézé.
Au regard des faits, le Procureur près le Tribunal de Grande Instance de Bambari a ouvert une enquête. « Le Parquet de la République a estimé que ces faits pourraient être qualifiés de crime et naturellement une enquête a été ouverte pour déterminer les responsabilités des auteurs, co-auteurs de toutes ces violences » a –t-il indiqué.
Un membre de cette délégation sous couvert de l’anonymat a exhorté le Gouvernement à améliorer sa stratégie de communication avec la population, notamment la gestion des rumeurs.
Le bilan de cette mission conjointe est provisoire et peut évoluer car OCHA a indiqué plus de 19 morts sont enregistrés./
Centrafrique : Les déplacés de Fatima accusent le curé de les pousser au départ
http://rjdh.org/ PAR NOURA OUALOT LE 6 OCTOBRE 2016
BANGUI, 06 Octobre 2016 (RJDH)—Des déplacés de la paroisse Notre Dame de Fatima accusent le père Giovani Zaffanelli, curé de ladite paroisse, de les pousser à quitter le site. L’information a été démentie par le prêtre qui parle d’une mauvaise compréhension de la part des déplacés.
Selon certains déplacés, le curé aurait demandé aux chrétiens de Notre Dame de Fatima, lors de la messe du dimanche dernier, de l’aider à faire partir les déplacés qui empêcheraient la bonne marche des activités religieuses.
Une déplacée rencontrée sur le site accuse le curé en ces termes : « le curé a demandé publiquement lors de la messe aux chrétiens de l’aider à nous mettre dehors de gré ou de force pour leur permettre de préparer la rentrée pastorale qui sera célébrée d’ici le mois de Septembre 2017. C’est une vérité, et actuellement tout le monde est mécontent. Eux, ils disent que les déplacés ont pris l’église en otage, qu’on les empêche dans leurs activités religieuses ». Cette dernière regrette que le prêtre ait évoqué la question lors d’une messe au lieu de les rassembler pour en débattre.
Un autre déplacé accuse le curé d’avoir refusé de signer les décharges des humanitaires. Ceci pour lui, est un signe qui atteste que le prêtre leur demande de quitter les lieux, « le curé a même refusé de signer les décharges des humanitaires qui nous viennent en aide. Il nous a même interdit de construire des bâches comme cela se passe sur d’autres sites. C’est depuis deux ans que nous vivons sans aide, excepté Monseigneur et l’ancien ambassadeur de France qui nous ont donné des vivres », a-t-il expliqué.
Giovani Zaffanelli, curé de la paroisse Notre Dame de Fatima, parle d’une mauvaise interprétation de son appel du dimanche dernier « tout cela ne correspond pas à la vérité. J’ai eu à faire des commentaires lors de la messe, un petit exemple. J’avais dit que le moment est venu pour qu’on se mette ensemble, les déplacés et la communauté chrétienne pour étudier, réfléchir et voir ensemble comment aider les déplacés à rentrer dans une vie normale. Mais malheureusement tous les exemples sont toujours mal compris ici » a-t-il expliqué.
Environ 250 personnes sont restées sur ce site contre 40.000 au début de la crise en décembre 2014. Il s’agit essentiellement des habitants dont les maisons sont incendiées pendant la crise aux quartiers Kina, Gbaya Dombia, Kokoro, Makambo.