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24 août 2022 3 24 /08 /août /2022 20:56
La claque de Mahamat Saleh Annadif à Faure, Ouattara et compagnie…

 

Lu pour vous

 

Les bonnes recettes contre l’insécurité et le terrorisme en Afrique de l’Ouest : La claque de Mahamat Saleh Annadif à Faure, Ouattara et compagnie…

 

https://icilome.com/ ByNK August 23, 2022

Mahamat Saleh Annadif, le Représentant spécial du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, a donné le 7 juillet dernier un exposé devant les membres du Conseil de sécurité.

Plus qu’un bréviaire, cet exposé fait office de vade-mecum pour qui veut sortir des serres de l’insécurité, du terrorisme et tutti quanti. Après avoir fait un distinguo entre « des citoyens qui exercent librement leur droit de vote pour choisir leurs dirigeants » d’une part, « des militaires qui cherchent à dominer l’espace politique » de l’autre, dans une région qui «continue d’évoluer à des rythmes différents », le diplomate tchadien ne se décourage pas pour autant quant à la marche des pays de l’Afrique de l’Ouest vers la bonne gouvernance. «Des dialogues nationaux sont en cours dans beaucoup de pays pour consolider la gouvernance démocratique, au moment même où, dans de grandes parties du Sahel, des hommes et des femmes fuient pour leur sécurité, et pour assurer l’éducation de leurs enfants», a-t-il martelé.

Conscient qu’il n’y a pas de « potion magique pour lutter efficacement contre l’insécurité », celui qui a été ministre des Affaires étrangères de 1997 à 2003 se veut sans équivoque, lorsqu’il propose sa recette pour juguler l’insécurité : « Cela passe nécessairement par une gouvernance démocratique et responsable, y compris la mise en place d’administrations décentralisées qui apportent des solutions au quotidien des populations, dans le respect du contrat social de participation et d’obligations mutuelles entre le gouvernement et les citoyens », affirme-t-il, saluant au passage la manière dont les élections locales et législatives se sont déroulées au Sénégal et en Gambie, pays où des «citoyens ont saisi avec maturité l’opportunité dans des processus qu’ils considéraient comme équitable, de demander des comptes à leurs représentants dans les instances du pouvoir». L’ombre au tableau qu’évoquera Mahamat Saleh Annadif plus loin dans son exposé a été la mauvaise passe que traverse la liberté de la presse dans une Afrique de l’Ouest où les pouvoirs ne s’embarrassent pas de scrupule pour tuer dans l’œuf la moindre velléité de critique à leur endroit. «Les allégations de violations des droits humains et d’instrumentalisation du système judiciaire ont un effet insidieux sur la confiance dans les institutions et la crédibilité des processus électoraux», a-t-il affirmé.

C’est, à l’arrivée, une analyse sans langue de bois que celle de Mahamat Saleh Annadif. Il reste que la balle est dans le camp des dirigeants de la sous-région. Comprendront ? Comprendront pas ? Prendront-ils assez de hauteur pour faire instaurer dans leur pays respectif une « gouvernance démocratique et responsable », des « administrations décentralisées qui apportent des solutions au quotidien des populations » et ce « respect du contrat social de participation et d’obligations mutuelles entre le gouvernement et les citoyens » qu’appelle de tous ses vœux Mahamat Saleh Annadif ? Rien n’est moins sûr. Pis, on peut craindre que Mahamat Saleh Annadif ne soit devenu la Cassandre des temps modernes, une Cassandre qui voit clair, mais dont les prédictions, comme celles de la fille de Priam et d’Hécube, quelque vraies qu’elles puissent êtres, ne seront jamais crues.

Il a le malheur de dégouliner de bonnes espérances à l’ère où ce qui préoccupe au premier chef ceux qui tiennent le timon de l’Etat en Afrique de l’Ouest est moins la volonté de travailler pour les populations, que l’idée de s’offrir une longévité, avec en toile de fond le non-respect des principes démocratiques et des élections truquées jusqu’au bout des ongles.

Si la fontaine de Jouvence s’achète à coups de milliards et de villégiatures, il y a beau temps que nombre de chefs d’Etats de la sous-région l’avaient par-devers eux, tant ils nourrissent l’ambition de patauger dans un perpétuel rajeunissement, afin de diriger éternellement des peuples qui ne voudraient pas d’eux pour plus longtemps.

Qu’il s’agisse de Faure Gnassingbé, Alassane Ouattara, Macky Sall, sans parler des putschistes qui n’ont pas fait mieux que ceux qu’ils ont déposés avec la prétention de tout révolutionner, ces apprentis dictateurs ont montré à suffisance qu’ils ne peuvent privilégier la gouvernance démocratique. Avec des conduites tout sauf responsables au sommet de l’Etat, ils créent en creux l’insécurité, la pauvreté, le mal-être…toutes choses qui aboutissent au terrorisme qu’ils veulent paradoxalement tous combattre. Petits joueurs !

Sodoli Koudoagbo

Source : Le Correcteur / lecorrecteur.info

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24 août 2022 3 24 /08 /août /2022 20:54
L'excision, tabou toujours aussi difficile à briser

 

Lu pour vous

 

Par Vanessa CARRONNIER © 2022 AFP Mise à jour 24.08.2022 à 12:23

 

Victime d'une excision dans son enfance, Halimata Fofana publie mercredi en France son deuxième livre sur le sujet pour briser le silence et faire bouger les lignes, à l'heure où la lutte contre cette pratique a été mise à mal par la pandémie de Covid-19.

"A l'ombre de la cité Rimbaud", qui paraît mercredi, relate le parcours de Maya, originaire du Mali et qui vit en banlieue parisienne, victime d'une excision à l'âge de six ans, lors d'un voyage à Bamako.

"L'excision que subit Maya, c'est celle également que j'ai subie", dit à l'AFP Halimata Fofana, 40 ans, autrice française d'origine sénégalaise. "La manière abrupte dont les choses sont faites, c'est quelque chose que j'ai vécu et que je voulais montrer pour que les gens comprennent ce qu'est l'excision, sans pour autant être dans le trash".

Pour elle, l'acte s'apparente à un "viol" combiné à une "amputation", car il s'agit d'une "intrusion" dans l'intimité pour "arracher" une partie des organes génitaux.

En France, où cette pratique est interdite, on estime que 125.000 femmes sont excisées. Le sujet reste "extrêmement tabou", bien que la question des violences faites aux femmes se soit imposée dans la société ces dernières années.

La difficulté à dénoncer ses parents qui ont perpétué la pratique et la peur du qu'en dira-t-on dissuadent les femmes concernées de rompre le silence, estime Halimata Fofana. Mais "si moi je ne le fais pas en étant une victime, qui va le faire? Je pense que c'est à nous de nous battre et de dire les choses", affirme-t-elle.

- "Expurger" la douleur -

"Quand on commence à parler, forcément, ça crée une explosion. Mes livres, ce sont des bombes que j'envoie", décrit d'une voix sereine l'autrice qui vit aujourd'hui à Lille, dans le nord de la France. Pour cette passionnée du romancier français Victor Hugo et de l'écrivain sénégalais Léopold Sédar Senghor, prendre la plume à son tour lui a aussi permis "d'expurger" la "douleur" et de se "libérer".

Au moins 200 millions de filles et de femmes ont subi une forme de mutilation sexuelle dans les pays les plus concernés (27 pays africains, ainsi que l'Indonésie, l'Irak, les Maldives et le Yémen), selon le Fonds des Nations unies pour la population. Plus de quatre millions de filles risquent d'être excisées chaque année dans le monde.

Interruption des programmes de sensibilisation, fermeture des hébergements d'urgence et des écoles isolant les filles dans leur famille: la pandémie de Covid-19 a perturbé le travail des associations qui luttent contre ces pratiques, selon l'organisme.

"Alors qu'on avait des résultats très satisfaisants depuis 30 ans, là, on est plus inquiet", commente auprès de l'AFP Isabelle Gillette-Faye, directrice du Groupe pour l'abolition des mutilations sexuelles (GAMS).

"Le Covid a eu un effet catastrophique, c'est tout un système de lutte contre les violences qu'il va falloir reconstruire", ajoute-t-elle.

- Accouchement -

Halimata Fofana a également coréalisé un documentaire sur l'excision, disponible sur la plateforme de la télévision franco-allemande Arte, afin d'évoquer la position des mères qui maintiennent la tradition en pensant agir dans l'intérêt de leurs filles.

"Il s'agit souvent de femmes qui n'ont pas eu d'accès à l'école, or c'est très compliqué de remettre en cause une tradition quand vous n'avez pas d'autre ouverture", décrypte-t-elle.

Pour amener ces femmes à abandonner la pratique, "il faut oser mettre les mots et leur faire prendre conscience que les difficultés et souffrances qu'elles ont dans leur corps sont les conséquences directes de l'excision", explique cette ancienne éducatrice.

Les professionnels de santé, en particulier les gynécologues ou sages-femmes, peuvent notamment porter ces messages. "L'accouchement, c'est le moment où jamais pour en parler", souligne Halimata Fofana.

En France, le gouvernement a lancé en 2019 un plan national pour lutter contre l'excision, axé sur la formation des professionnels et le repérage des risques.

Comme dans le roman, la principale situation à risque pour les filles qui vivent en France est de se rendre pour les vacances dans le pays d'origine des parents, où la pratique subsiste.

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24 août 2022 3 24 /08 /août /2022 20:52
Le désarmement au centre des préoccupations au Tchad
Le désarmement au centre des préoccupations au Tchad

 

Lu pour vous

 

dw.com1d

Par Blaise DariustoL'accord de Doha prévoit le désarmement et le cantonnement des rebelles mais plusieurs groupes n'ont ni combattants ni armes.

Au Tchad, plus de deux semaines après la signature de l'accord de paix entre la junte militaire et les politico-militaires à Doha, au Qatar, la question du désarmement est au centre du dialogue national qui vient de s'ouvrir. Si ce processus est prévu dans l'accord de Doha, sa mise en œuvre semble encore incertaine et pour cause : les mouvements rebelles signataires ne sont pas ceux qui possèdent le plus d'hommes et d'armements.

Cessez-le-feu et DDR

Cet accord de paix prévoit un cessez-le-feu général, la mise en place d'un programme de désarmement, démobilisation et réinsertion. Mais aussi, l'adoption et l'application d'une loi d'amnistie ainsi que la libération réciproque des prisonniers de guerre.

Cependant, plus de deux semaines après, le processus de désarmement n'a toujours pas été entamé. Les leaders des mouvements rebelles signataires se sont contentés de revenir au Tchad pour prendre part au dialogue national, tout en conservant leurs troupes et équipement militaires intacts.

Tout dépend des conditions 

Pour Roland Marchal, chercheur à Sciences-Po Paris et spécialisé dans les guerres civiles en Afrique, l'application de cet accord dépend des conclusions du dialogue national inclusif.

"Ce que beaucoup d'experts soutiennent, estime Roland Marchal, c'est que dans les semaines qui viennent certains dirigeants rebelles qui sont rentrés repartiront en exil. Les cadres de leurs mouvements et une partie des troupes risquent également de repartir à cause du mécontentement lié aux conclusions des assises. Donc il faudrait, au-delà de la signature de l'accord, être extrêmement attentif sur les conditions de sa mise en œuvre tant au niveau national qu'international, de façon à susciter un mouvement de raison chez ceux qui, à un moment ou un autre, voudrait remettre en cause l'accord.''

"Anciennes forfaitures"

Mais la plupart des groupes armés signataires de cet accord restent des mouvements peu actifs dont certains n'ont ni soldats ni armements.

Max Kemkoye, le président de l'Union pour la démocratie et le progrès, un parti opposé à la transition militaire, estime que "de la quarantaine de ces mouvements armés qui ont signé cet accord, 99% n'ont ni troupes ni armes. Alors il faut cantonner lesquels ? Démobiliser et réinsérer lesquels ?"

Max Kemkoye s'interroge : "Va-t-on peut-être rééditer les anciennes forfaitures qui consistent à aller en rébellion, opérer un ralliement, ensuite aligner les neveux, nièces ou oncles, etc... comme rebelles pour les intégrer à la fonction publique ou leur faire bénéficier des millions dans le cadre de la réinsertion ? Non, cette pratique-là, il faut que ça s'arrête. Le FMI et la Banque mondiale se doivent d'être regardants là-dessus."

Et le FACT?

Si la majorité des groupes armés signataire de cet accord n'ont ni troupes, ni armes sur le terrain, le plus important d'entre eux, le Front pour l'alternance pour la concorde au Tchad, qui avait mené le raid au cours duquel Idriss Déby avait été tué fin avril 2020, n'a pas signé l'accord de Doha. 

Il n'est pas donc pas lié par l'impératif de désarmement et refuse de participer au dialogue national dont les travaux ont démarré samedi dernier à N'Djamena.

 

Tchad : plus de 340.000 personnes touchées par les inondations en deux mois

Par Le Figaro avec AFP Publié 

Plus de 340.000 personnes ont été touchées depuis fin juin par des inondations au Tchad, pays parmi les moins développés de la planète, selon un bilan provisoire de l'ONU consulté mercredi 24 août par l'AFP.

«Le bilan provisoire des inondations est de 341.056 personnes affectées (soit 55.123 ménages) dans 11 des 23 provinces», y compris la capitale N'Djamena, a affirmé dans un communiqué le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Des pluies diluviennes ont touché depuis plusieurs semaines ce pays enclavé d'Afrique centrale. Les personnes «affectées» sont celles ayant du «abandonner leurs logements» et qui ont «perdu des biens», a précisé à l'AFP le bureau d’Ocha au Tchad. «Pour rappel, 256.000 personnes ont été sinistrées par les inondations en 2021 et 388.000 en 2020», a précisé Ocha.Le 19 août, le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU avait annoncé que 22 personnes avaient été tuées depuis juin au Tchad à cause des pluies diluviennes. «Nous ne pouvons pas faire face à cette situation, il faut une aide plus conséquente, c'est pourquoi nous lançons un appel aux donateurs», a déclaré le bureau d’Ocha au Tchad, interrogé par l'AFP. L'aide nécessaire s'élève à 6,3 millions de dollars, et le gouvernement ne dispose que de 1,1 million, selon Ocha.

Selon les Nations unies, en 2021, 5,5 millions de Tchadiens, soit plus du tiers de la population de ce pays enclavé d'Afrique centrale, avaient besoin d'une «aide humanitaire d'urgence». Une situation qui s'est aggravée en raison de la guerre en Ukraine où la Russie a imposé un blocus sur les céréales ukrainiennes. Le Tchad, qui a connu de nombreux conflits armés sur son territoire depuis son indépendance de la France en 1960, est le troisième pays le moins développé au monde selon l'ONU. Début juin, les autorités tchadiennes avaient décrété «l'urgence alimentaire» en raison de la «détérioration constante de la situation alimentaire et nutritionnelle».

 

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24 août 2022 3 24 /08 /août /2022 20:46
Elections en Angola: "Du pétrole, des diamants, mais pas de travail"
Elections en Angola: "Du pétrole, des diamants, mais pas de travail"
Elections en Angola: "Du pétrole, des diamants, mais pas de travail"

 

Elections en Angola: "Du pétrole, des diamants, mais pas de travail"

24 août 2022 à 16:00 par AFP Par Camille LAFFONT © 2022 AFP

"Nous avons besoin de changement": dans ce quartier populaire de Luanda, acquis à l'opposition, de nombreux électeurs attendent l'ouverture des bureaux de vote et l'arrivée de leur champion, Adalberto Costa Junior, candidat à la présidence qui défie le parti historique au pouvoir en Angola.

Le pays vote mercredi pour des élections législatives qui décideront du prochain président, un scrutin annoncé comme le plus serré de l'histoire du pays, entre le Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA) au pouvoir depuis l'indépendance en 1975 et une opposition plus forte que jamais.

Le candidat du parti vainqueur aux législatives sera investi chef d'Etat.

A Nova Vida, les bureaux de vote sont installés au coin d'une ruelle poussiéreuse, entre les maisons de parpaing et des petites échoppes.

Les grandes artères parfaitement bitumées et les gratte-ciel rutilants du centre de la capitale paraissent loin.

"Ce pays ne va pas bien, nous avons besoin de changement. Nous avons besoin qu'Adalberto Costa junior devienne notre président", dit à l'AFP Manuel Antonio Teca, 27 ans, au chômage.

"Les jeunes sont l'avenir du pays, mais la nourriture manque, les prix sont élevés, tout va lentement", poursuit-il. "Nous avons du pétrole, des diamants, mais les gens n'ont pas de travail".

Riche en ressources naturelles, l'Angola, plongé dans de grandes difficultés économiques, reste un des pays les plus pauvres du continent. Inflation galopante, sécheresse sévère, chômage et vie chère nourrissent un ras-le-bol grandissant parmi la population.

- "Peut-être la bonne" -

Surnommé "ACJ", Adalberto Costa Junior, 60 ans, est le principal rival du président sortant Joao Lourenço. Ce dernier, ancien général à la retraite, est un pur produit du MPLA qui s'est affranchi du système une fois élu en 2017.

Il a lancé une vaste campagne anti-corruption et des réformes ambitieuses, saluées à l'étranger, pour sortir le pays de sa dépendance au pétrole et privatiser les entreprises publiques.

Dans le quartier fief de l'opposition, la plupart estiment la victoire possible malgré la mainmise du parti au pouvoir. Quelque 14,7 millions d'électeurs sont attendus dans les 13.200 bureaux ouverts jusqu'à 18H00 (17H00 GMT).

"C'est difficile, mais nous devons y croire. Cette année peut être la bonne", espère Joaquim, 29 ans. Il patiente dans une file d'électeurs bien ordonnée.

Les premiers à glisser leur bulletin dans les urnes sont les anciens. Les jeunes du quartier papotent, adossés aux murs.

Adalberto Costa Junior réussit à séduire cette jeunesse urbaine moins attachée au MPLA que leurs aînés, avec des promesses de réformes, de lutte contre la pauvreté et contre la corruption.

"Alors, tu as voté, maman?" demande l'un d'eux à une vieille femme.

"Oui mon fils", répond-elle en dressant son index marqué à l'encre bleu.

Un peu plus tard, une clameur s'élève: "Il est arrivé!"

Entouré d'une nuée d'agents de sécurité, de collaborateurs et de journalistes, le candidat de l'opposition émerge d'une voiture. C'est ici qu'il a choisi de voter.

En costume, les cheveux ras, il prend une profonde inspiration: "C'est un jour historique", affirme-t-il après avoir déposé son bulletin.

"Adalberto, président!" lancent des partisans fiévreux.

 

 

Les Angolais votent dans une course serrée dans laquelle la jeunesse aliénée pourrait faire pencher la balance.

Zone Bourse

Les Angolais ont voté mercredi dans une course serrée dans laquelle la principale coalition d'opposition a la meilleure chance de victoire de son histoire, alors que des millions de jeunes laissés pour compte de ses booms pétroliers devraient exprimer leur frustration face à près de cinq décennies de règne du MPLA.

Le parti au pouvoir reste favori, bien que la marge soit suffisamment étroite pour une victoire surprise de l'UNITA, qui pourrait modifier les relations avec les superpuissances mondiales - avec éventuellement des liens moins amicaux avec la Russie.

Depuis son indépendance du Portugal en 1975, l'Angola est dirigé par le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), anciennement marxiste, dirigé depuis 2017 par le président Joao Lourenco.

Mais un sondage Afrobaromètre de mai a montré que la coalition d'opposition de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA), dirigée par Adalberto Costa Junior, a augmenté sa part à 22 %, contre 13 % en 2019.

C'est toujours sept points derrière le MPLA, mais près de la moitié des électeurs étaient indécis. De nombreux jeunes - les moins de 25 ans représentent 60 % du pays - votent pour la première fois.

"J'espère que cette élection apportera un peu de changement parce que le pays n'est pas bien comme il est", a déclaré Goncalo Junior Maneco, un électricien de 25 ans, alors qu'il attendait de voter dans un bureau de vote de l'université Lusiada, dans la capitale Luanda.

Le président Lourenco, qui cherche à se faire réélire, a voté en début de matinée dans le même bureau de vote, entouré d'une forte sécurité.

"Nous venons d'exercer notre droit de vote. C'est rapide et simple. Nous conseillons à tous les citoyens éligibles de faire de même. En fin de compte, nous gagnerons tous, la démocratie gagnera et l'Angola gagnera", a déclaré M. Lourenco aux journalistes.

Dans une période tendue avant le vote pour le président et le parlement, l'UNITA a exhorté les électeurs à rester près des bureaux de vote après avoir voté afin de réduire le risque de fraude.

Selon les analystes, les règles modifiées de comptage des voix pourraient retarder les résultats officiels de plusieurs jours, augmentant ainsi les tensions qui, selon certains, pourraient déboucher sur des violences.

"J'espère qu'elle (l'élection) se déroulera dans un environnement paisible et tranquille", a déclaré Adriano Francisco, 49 ans, alors qu'il faisait la queue pour voter.

Un taux de participation élevé devrait favoriser le MPLA, tandis qu'un faible taux de participation pourrait être une aubaine pour l'UNITA, a déclaré le cabinet de conseil Eurasia Group.

LIENS AVEC LA RUSSIE

Une victoire de l'UNITA pourrait affaiblir des décennies de liens étroits avec Moscou, pour qui le MPLA était un proxy de la guerre froide pendant la guerre civile angolaise de 27 ans qui s'est terminée en 2002, alors que l'UNITA était soutenue par les États-Unis.

L'UNITA a condamné "l'invasion de l'Ukraine par la Russie", a déclaré Costa Junior sur Twitter. Il s'est également rendu à Bruxelles et à Washington pour tisser des liens avec ses partenaires occidentaux avant les élections.

L'ambassadeur de Russie en Angola, Vladimir Tararov, a été cité dans la presse angolaise en mars comme faisant l'éloge du pays pour sa neutralité tout en fustigeant l'UNITA pour avoir voulu montrer qu'elle "se tient avec l'Occident, les pays dits civilisés".

Lourenco s'est également ouvert à l'Occident depuis son élection en 2017, mais en mars, l'Angola s'est abstenu de soutenir une résolution des Nations unies qui condamnait la guerre de la Russie en Ukraine.

"Il est hautement possible qu'une victoire de l'UNITA signifie une distanciation de l'Angola vis-à-vis de la Russie", a déclaré à Reuters Charles Ray, responsable du programme Afrique à l'Institut de recherche en politique étrangère, mais seulement si elle peut d'abord consolider son pouvoir sur une armée pro-russe.

Lourenco a essayé d'améliorer ses relations avec Washington et, juste avant les élections, a demandé à rejoindre un accord commercial avec l'Union européenne et les États d'Afrique australe, en vigueur depuis 2016. Les pourparlers débuteront dans quelques mois.

Interrogé sur ce changement de position, Costa Junior a déclaré à Reuters au cours du week-end : "L'image (Lourenco) construite auprès du monde extérieur est en train de disparaître".

Lourenco a "réussi en termes de relations internationales", mais cela n'a pas eu de conséquences positives pour les Angolais, a déclaré Ricardo Soares de Oliveira, professeur de politique africaine à l'Université d'Oxford.

Lourenco s'est également engagé à poursuivre les réformes économiques, notamment la privatisation et l'encouragement du secteur non pétrolier.

 

 

Elections indécises en Angola qui pourraient affecter les liens avec la Russie

 reuters.com  |  24/08/2022, 7:43 par Catarina Demony

LUANDA (Reuters) - Les Angolais sont appelés aux urnes mercredi pour des élections présidentielle et législatives s'annonçant indécises, alors que la principale coalition d'opposition semble en mesure de l'emporter du fait de la frustration grandissante de millions de jeunes n'ayant pas profité de la croissance économique.

Au pouvoir depuis l'indépendance en 1975, le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) demeure favori mais son avance sur l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA) est mince dans les sondages.

Une enquête d'opinion effectuée en mai montrait un gain de popularité de l'UNITA, créditée de 22% des suffrages, contre 13% en 2019.

Si le MPLA bénéficie de sept points d'avance, près de la moitié des sondés ont déclaré être indécis. De nombreux jeunes vont voter pour la première fois, alors que les moins de 25 ans représentent 60% de la population.

En amont de ces élections, symbole des tensions, l'UNITA a appelé les électeurs à ne pas s'éloigner des bureaux de vote afin de limiter le risque de fraude.

Des analystes disent s'attendre à ce que les résultats officiels soient reportés de plusieurs jours, du fait d'une modification des modalités de dépouillement, avec le risque d'une escalade des tensions - et, potentiellement, de violences.

Une victoire de l'UNITA, qui entend revoir des liens du pays avec les puissances mondiales, pourrait affecter les relations étroites entretenues avec la Russie, alliée du MPLA durant la guerre civile angolaise.

Soutenue par les Etats-Unis, l'UNITA a condamné l'"invasion de l'Ukraine par la Russie", selon son chef de file, Adalberto Costa Junior, qui s'est rendu à Bruxelles et à Washington pour nouer des relations avec les Occidentaux avant les élections.

Le président sortant, Jaoa Lourenco, s'est rapproché de l'Occident depuis son élection en 2017 mais s'est abstenu, en mars dernier, de soutenir une résolution de l'Onu condamnant l'offensive de la Russie en Ukraine.

(Reportage Catarina Demony à Luanda et Francesco Guarascio à Johannesburg; version française Jean Terzian)

reuters.com

 

Explicatif - Quel est l'enjeu des élections en Angola pour les investisseurs ?

Zone Bourse1d

Les Angolais voteront mercredi pour un nouveau président et un nouveau parlement dans ce qui s'annonce comme l'élection la plus serrée dans le deuxième plus grand producteur de pétrole d'Afrique depuis que le pays a obtenu son indépendance du Portugal en 1975.

QUI SONT LES PRINCIPAUX ACTEURS ?

Le président João Lourenço du MPLA au pouvoir, qui a fait de la réforme de ce pays d'Afrique australe rongé par la corruption sa priorité depuis sa prise de fonction en 2017, affronte Adalberto Costa Júnior du groupe rebelle devenu opposition, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA).

Un sondage Afrobaromètre de mai donnait au MPLA au pouvoir, qui gouverne l'Angola depuis l'indépendance, une avance de 7 % sur l'UNITA. Les analystes s'attendent à ce qu'il l'emporte malgré le soutien croissant dont bénéficie l'opposition.

QUEL EST L'ENJEU POUR LES INVESTISSEURS ?

L'Angola est l'une des plus grandes économies d'Afrique. C'est le deuxième plus grand producteur de pétrole du continent après le Nigeria, selon l'OPEP, tandis que les données du processus de Kimberley le classent comme le septième plus grand producteur mondial de diamants bruts.

Longtemps dominé par des entreprises d'État, héritage de son passé socialiste, l'Angola s'est lancé dans d'ambitieux programmes de privatisation, mais les progrès sont lents. Les autorités s'attendent à ce que la restructuration de la compagnie pétrolière d'État Sonangol et du mineur de diamants Endiama en vue d'introductions en bourse partielles prenne encore 12 à 18 mois.

Lourenço a également ouvert des enquêtes anti-corruption contre l'administration précédente du MPLA.

Après cinq années de récession, le PIB de l'Angola a augmenté de 0,7 % en 2021, selon la Banque mondiale, et le ministère des finances prévoit une croissance de 2,7 % pour cette année. L'inflation est en baisse, mais reste supérieure à 20 %.

Le retour à la croissance lié à la hausse des prix du pétrole n'a, comme d'habitude, pas profité à la plupart des Angolais, dont environ la moitié vit dans la pauvreté, selon l'indice de pauvreté multidimensionnelle en Angola. Ce désespoir pourrait facilement déboucher sur des violences pendant les élections, a déclaré Laura Seara Cabeça, de Risk Advisory Group.

A QUOI LES MARCHÉS SONT-ILS ATTENTIFS ?

Les investisseurs dans les 9 milliards de dollars d'euro-obligations en circulation du pays tablent sur une victoire et une majorité des 220 sièges parlementaires pour le MPLA, ce qui signifierait la poursuite des politiques favorables au marché de Lourenço.

Les euro-obligations de l'Angola ont actuellement un rendement supérieur à 10 %, selon les données de Tradeweb, le niveau auquel on considère souvent qu'un pays ne peut plus émettre de nouvelles dettes.

Le fardeau de la dette du pays a grimpé en flèche pour atteindre le niveau record de 131 % du produit intérieur brut (PIB) en 2020, avant de retomber à 75 % l'année dernière, aidé par la hausse des prix du pétrole.

Un indice JPMorgan des obligations angolaises est en baisse de 9,3 % au cours des six derniers mois, contre une chute de 12,5 % pour l'ensemble du continent.

QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE LES POLITIQUES DU MPLA ET DE L'UNITA ?

Pas grand-chose.

Tous deux ont présenté des propositions similaires visant à diversifier l'économie et l'assiette fiscale en s'éloignant du pétrole, et à encourager les investissements dans des secteurs tels que les énergies renouvelables, la pêche et le tourisme, selon Fernandes Wanda, économiste à l'Université Agostinho Neto de Luanda.

Mais Jon Schubert, anthropologue politique à l'Université de Bâle, a déclaré qu'il pensait que le MPLA au pouvoir n'avait pas encore démontré la volonté politique de mettre fin à la forte dépendance continue de l'Angola au pétrole.

M. Lourenço a déclaré lors d'un rassemblement de campagne samedi que le MPLA avait levé le "tabou" de la privatisation dans un pays longtemps dominé par la pensée socialiste sur l'économie et il a également fait l'éloge d'un accord de 3,7 milliards de dollars conclu avec le FMI en 2018.

"Surtout, nous avons gagné la crédibilité internationale dont nous avions besoin sur les marchés internationaux", a-t-il déclaré.

L'UNITA a promis de mettre fin à la "concentration de l'économie dans un seul groupe politique et social" - une référence à l'Angola qui est l'une des sociétés les plus stratifiées au monde, dont l'élite ne comprend que ceux qui ont des liens avec le parti au pouvoir.

Mais le parti n'a pas critiqué les réformes macroéconomiques plus larges du gouvernement parce qu'il poursuivrait très probablement les mêmes politiques, a déclaré l'analyste indépendante basée en Afrique du Sud, Marisa Lourenço, qui n'est pas un proche du président.

Le candidat à la présidence de l'UNITA, Costa Junior, a déclaré dimanche à Reuters qu'il continuerait à faire pression pour la mise en œuvre d'un accord entre son parti, le MPLA et d'autres pour maintenir la stabilité économique, quel que soit le parti au pouvoir.

"J'ai fait pression pour un pacte de stabilité et je continuerai à le faire indéfiniment", a-t-il déclaré.

Quel que soit le vainqueur, il sera toujours confronté à la volatilité du prix du pétrole, qui représente plus de la moitié des recettes publiques de l'Angola et 94 % de ses exportations, selon le Fonds monétaire international, qui a déclaré que toute chute des prix du brut pourrait rapidement déclencher des problèmes de dette dans le pays.

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23 août 2022 2 23 /08 /août /2022 19:11
RCA : l’opposition réagit au discours à la nation de Faustin-Archange Touadéra

 

https://www.rfi.fr/ 23/08/2022 - 10:40

Il y a 10 jours, à la veille du 62e anniversaire de l’indépendance du pays, le président centrafricain s’est présenté comme le défenseur de la souveraineté du pays, réclamant notamment une nouvelle Constitution. Anicet-Georges Dologuélé, président du parti d’opposition Union pour le renouveau centrafricain (URCA), estime qu'après six ans au pouvoir, le chef de l’État n’a rien fait pour son pays. 

 « Il fait un discours à la nation et il passe son temps à se plaindre que c’est la faute des autres, à se plaindre que si on est dans cet état, c'est parce que les autres nous ont empêchés. Donc moi, je lui demande en quoi, qui nous empêche, puisque tout le monde l’observe. Il est là depuis six ans et demi pratiquement et il ne fait absolument rien pour le pays. Il est concentré sur sa personne, sur son pouvoir, mais rien pour le pays. Il accorde lui-même des permis miniers, des permis forestiers… Les années passent, et nous ne voyons rien au Trésor », affirme Anicet-Georges Dologuélé, joint par Alexandra Brangeon du service Afrique.

« Nous savons qu’il y a des dizaines et des dizaines de permis qui sont attribués, nous savons que les produits sont exportés, mais nous ne voyons rien pour le pays. Donc si nous n’avons pas de souveraineté sur nos ressources, c’est de quelle manière ? Je ne vois pas qui est-ce qui bloque dans les attributions de permis », assure-t-il à RFI.

Il ne peut pas avoir juré deux fois devant Dieu et devant la nation qu’il ne changera ni le nombre de mandats, ni la durée d’un mandat, et puis, aujourd’hui, il dit que le peuple souverain lui demande avec insistance.

Anicet-Georges Dologuélé dénonce également les techniques du président Faustin-Archange Touadéra, qu'il accuse de donner de l'argent à certains députés. « Il leur demande d’aller faire sortir les gens dans la rue, moyennant une promesse de 500 FCFA. Les gens ont faim, et donc quand on leur dit ça, ils sortent. On leur distribue des banderoles et on vient dire que c’est le peuple souverain qui réclame la modification de la Constitution, on se moque de la population ! »

Vent debout contre cette réforme constitutionnelle, le Bloc républicain pour la défense de la Constitution, qui rassemble une trentaine de partis et d'associations de la société civile, a prévu de se réunir le 27 août à Bangui. Un rassemblement autorisé ce lundi par les autorités via un communiqué du ministre de l'Intérieur, qui « met en garde le Bloc républicain de tout dérapage de nature à troubler l'ordre public ».

 

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23 août 2022 2 23 /08 /août /2022 18:47
Nouvelles nationales sur RNL
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Centrafrique : ouf de soulagement à Sam-Ouandja après le retrait des rebelles de la CPC sous pression de la Minusca

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 23 août 2022 10:30

Après plusieurs mois d’occupation par les rebelles de l’UPC, membres de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), la ville de Sam-Ouandja dans la préfecture de la Haute-Kotto est désormais libre. Les habitants qui, jadis, vivaient sous le joug de ces hommes en armes et ne pouvaient vaquer librement à leurs occupations quotidiennes, s’en réjouissent.

Suite à l’ultimatum de 48 heures lancé le 18 août dernier par la Minusca, la ville de Sam-Ouandja est désormais libre et contrôlée par les soldats de la paix. Ces derniers avaient sommé les rebelles de la CPC de déguerpir de cette localité. Chose faite 24 heures après. Ainsi, le départ de ces hommes armés, à en croire les autorités locales, est un ouf de soulagement pour la population.

En marge d’une visite, effectuée avec le chef du bureau secteur-Est de la Minusca, le préfet de la Haute-Kotto, Thierry Evariste Binguinendji, a tenu à rassurer la population.

"Nous avons constaté la satisfaction de la population"

"Avec la présence de la Minusca, nous avons constaté que la population est très contente. Dès notre arrivée, une centaine de jeunes se sont mobilisés pour déblayer la voie qui quitte l’aérodrome pour le centre-ville. Ainsi, au cours d’une réunion que nous avions tenue sur place, la population s’est même questionnée s’il s’agit d’un rêve. Nous leur avons fait savoir que cette force va y rester" a fait savoir Thierry Evariste Binguinendji.

Face à la volatilité de la situation, les autorités locales, avec l’appui de la Minusca, comptent y déployer les forces nationales.

"Je suis en train de voir avec le Haut-commandement militaire pour qu’on y déploie très rapidement les forces de défense et de sécurité. Dans cette zone, les activités sont pour la plupart minières et champêtres. Mais avec la présence de ces hommes armés, tous les commerçants ont fui. Les habitants ne pouvant plus exercer, sont aujourd’hui confrontés à la précarité" a renchéri le préfet de la Haute-Kotto.

La localité de Sam-Ouandja a été investie le 15 mai 2022 par les éléments de l’UPC, membre de la CPC. Au lendemain de cette occupation, plusieurs habitants avaient été victimes d’exactions de ces rebelles. En juin dernier, la nouvelle représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies, Valentine Rugwabiza, avait promis aux autorités préfectorales de la Haute-Kotto une réponse favorable à leur demande d’envoi d’une troupe de la Minusca à Sam-Ouandja. Une localité de l’Est de la de la République centrafricaine frontalière avec le Soudan et principal point de ravitaillement des groupes armés en armements.

 

 

Centrafrique : l’OPA-AC recommande aux Etats de la CEMAC plus de mesures contre les entraves à la libre circulation

mardi 23 août 2022 10:26

Pour combattre les pratiques illicites afin de réduire le coût des échanges commerciaux dans la sous-région Afrique centrale, l’Observatoire des pratiques anormales sur les corridors (OPA-AC) recommande aux pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) plus de mesures contre les entraves à la libre circulation. Recommandation formulée, le 19 août 2022 à Bangui, lors de la présentation des résultats de ces observations. En marge de cette rencontre, les différents acteurs concernés s’engagent à éradiquer ces pratiques sur les corridors.

Le constat de l’Observatoire des pratiques anormales atteste que les pratiques illicites restent en vigueur sur les principaux corridors de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale à savoir : Bangui-Douala distant de 1.431 kilomètres et Ndjamena-Douala, long d’environ 1.800 kilomètres. Une situation, selon l’observatoire, qui est à l’origine de la flambée des prix dans les pays membres de la communauté.

"Les recommandations pourront servir aux autres"

"Le Congo-Brazzaville est un pays qui a une ouverture sur la mer. Et donc, ce qui est en train de se faire entre le Cameroun et les autres pays pourra se faire entre le Congo et les autres Etats ; puisque certains pays reçoivent leurs marchandises à partir du Congo-Brazzaville. Donc les recommandations que nous allons formuler pourront servir aux autres pays qui ont une ouverture sur la mer" a fait Dieudonné Kikélélé, responsable informatique de l’observatoire.

Selon les données de l’OPA-AC, les forces de sécurité sont citées comme auteures des pratiques anormales sur les principaux axes de la Cemac. En outre, l’état des routes, les conditions de travail des conducteurs ainsi que la durée des contrôles ont été déplorés par les experts.

Quatre ou cinq postes pour rendre le travail plus facile

"Vu ce qu’on a relevé sur les actions ponctuelles, l’action générale va dans le bon sens. Parce qu’il y a quelques années en arrière, on comptait plus d’une centaine de postes. Aujourd’hui, on en est à une cinquantaine. Toutefois, on voudrait qu’on soit à quatre voire cinq postes afin de rendre le travail plus facile dans le voyage des camions" a suggéré Robert Gonté, chef de projet adjoint de l’OPA-AC.

A la fin de cette rencontre de Bangui, les représentants des départements ministériels à savoir : transports, douanes, sécurité, travaux publics, syndicats des transporteurs, s’engagent au respect des conventions sous régionales pour favoriser la libre circulation des biens et des personnes.

"Tous les acteurs sont engagés contre ces pratiques"

"Là actuellement, tous les acteurs, avec leur énergie, s’engagent pour que nous conjuguions nos efforts dans le but d’éradiquer totalement les pratiques anormales sur les corridors Douala-Bangui. Ceci, afin de soulager les peines des transporteurs et surtout le panier de la ménagère" a affirmé Dr Baudin Libengué Dobélé Kpoka, coordonnateur de l’OPA-AC.

Créé en novembre 2021 par la Commission de la Cemac, l’Observatoire des pratiques anormales sur les principaux corridors de l’Afrique centrale vise à promouvoir l’intégration communautaire. Une intégration encore fragile dans la sous-région du fait de mauvaises pratiques entravant la libre circulation. Ce projet de quatre ans, financé par l’Union européenne à hauteur de plus d’un milliard de francs CFA, est à sa deuxième année de mise en œuvre.

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23 août 2022 2 23 /08 /août /2022 18:20
À la Une: du retard à l’allumage pour le dialogue national au Tchad

 

 

https://www.rfi.fr/ 23/08/2022 - 10:27 Par Frédéric Couteau

« C’était, en principe, ce mardi, relève Wakat Séra, que les Tchadiens devaient entrer dans le vif du dialogue national inclusif souverain. Mais finalement ce sera demain mercredi, afin de mettre au point, selon la version officielle, des détails techniques et de logistique. »

Et le site burkinabè de s’interroger : « Ce report sera-t-il le dernier pour lancer, enfin, la machine qui souffre d’un retard à l’allumage depuis ce samedi, après une ouverture qui n’a pas manqué de présenter bien des failles en matière d’organisation ? Mais plus que les questions organisationnelles, le dialogue national inclusif souverain a un challenge plus important à relever. Les derniers réticents et pas des moindres se font toujours prier pour répondre à l’appel du chef de la junte militaire au pouvoir à N’Djamena, le général Mahamat Idriss Deby, qui, lui, ne veut pas d’une symphonie inachevée ».

Mission délicate pour les trois facilitateurs

« Mission complexe pour les trois experts, Djibrill Bassolé, Limam Chafi et Bin Ahmed Al Misnad », lance pour sa part Aujourd’hui, toujours au Burkina. Le Burkinabè Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, le Mauritanien Limam Chafi, facilitateur dans la libération de nombreux otages au Sahel et Mohamed Bin Ahmed Al Misnad, conseiller sécurité nationale de l’Émir du Qatar : « Ces trois facilitateurs pourront-ils par la magie de la diplomatie faire venir à cette table ronde des groupes rebelles tels le FACT ou Wakit Tama ? », s’interroge le quotidien ouagalais.

À cœur ouvert…

En tout cas, « ce dialogue, les Tchadiens l’attendent beaucoup, s’exclame Le Pays. D’autant qu’il est censé tracer les sillons de la réconciliation et poser les jalons du retour à l’ordre constitutionnel au terme des élections pluralistes qui marqueront la fin de la transition. En rappel, précise Le Pays, ce dialogue national qui se veut inclusif, avec tous les acteurs de la scène politique tchadienne, est une promesse du jeune chef de l’État, Mahamat Idriss Deby Itno, porté à la tête de la transition tchadienne au lendemain de la mort de son père, le maréchal Idriss Deby Itno ».

Et, poursuit le quotidien burkinabè, « autant les chefs rebelles ne doivent pas chercher à négocier avec un couteau dans le dos, autant ce dialogue national ne doit pas apparaître comme une opportunité de légitimation du pouvoir de Déby fils, qui continue d’entretenir le flou sur ses intentions dans le processus de transition censé déboucher sur une dévolution du pouvoir aux civils dans les meilleurs délais. En tout état de cause, conclut Le Pays, après tant d’années de déchirements, les Tchadiens ont besoin de se parler à cœur ouvert, dans un langage autre que celui des armes ».

Discuter de tout !

Alors, « tout devrait être mis sur la table sans tabous, au cours de ce dialogue, relève pour sa part Jeune Afrique. Une nouvelle Constitution, une nouvelle République, l’éradication définitive (au sens sociétal et psychologique) du recours à la violence et à la cinquantaine de groupes armés que compte le pays, le contexte sécuritaire régional, les règles d’une gouvernance démocratique et, in fine, un calendrier crédible de retour à l’ordre constitutionnel via un processus électoral perçu comme la conclusion de cette refondation. Discuter de tout donc, pointe Jeune Afrique, y compris des modalités de la dissolution du Conseil militaire de transition et du destin politique personnel de Mahamat Idriss Déby Itno. (…) Le risque, évidemment, est que l’exercice ne débouche que sur une simple phase de répit, faute de bases de discussions solides, crédibles et inclusives. Il est donc nécessaire, estime le site panafricain, que tous les acteurs politiques, associatifs, militaires, économiques et traditionnels y participent sans conditions irréalistes, et il est indispensable que chacun se garde de toute position maximaliste ».

Et Jeune Afrique de conclure : « Fatigués d’être les otages de leurs dirigeants, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, les 16 millions de Tchadiens attendent et redoutent à la fois ce dialogue que Mahamat Idriss Déby Itno a conçu comme l’acmé de son passage à la tête de l’État ».

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23 août 2022 2 23 /08 /août /2022 18:15
L’ONU défend sa mission de paix en République démocratique du Congo

 

Lu pour vous

 

Sébastien Arnaud 23/08/2022

La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la RDC (MONUSCO) a répondu aux slogans d’une manifestation qui lui était hostile fin juillet dans le Nord Kivu. Régulièrement cible de critiques ou de soupçons d’agenda caché, les missions de paix de l’ONU souffrent d’un manque de connaissance de leur fonctionnement par des populations instrumentalisées.

Jeter un œil dans l’organisation des missions de paix de l’ONU suffit à balayer les soupçons de complot impérialiste. Car s’il existe un défaut inhérent à ces missions, mais incompatible avec une machination, c’est la lourdeur administrative et la recherche permanente d’équilibres nationaux. Et pourtant, principalement en Afrique, dans les lieux où elles sont déployées, les forces d’interposition de l’ONU sont régulièrement la cible d’attaques. Après la Centrafrique puis le Mali, c’est en République démocratique du Congo que des manifestations ont eu lieu pour critiquer la mission déployée avec un mandat du Conseil de sécurité. 

 Fin juillet, des manifestations ont en effet demandé le départ de la Mission des l’ONU pour la stabilisation de la RDC, la MONUSCO. Interrogé par un auditeur sur un suppposé agenda secret lors de son interview par Radio Olakpi le 28 juillet dernier, Khassim Diagne, le plus haut responsable onusien en RDC a répondu très directement aux accusations  « La MONUSCO n'a aucun autre agenda en République démocratique du Congo, si ce n'est que le rétablissement de la paix. Il ne faut pas croire les manipulateurs, ils risquent d'atteindre leur objectif et c'est contreproductif pour tous ».

 « M. Diagne a mis en garde contre la manipulation et invité la population à redoubler de vigilance : « Nous avons un ennemi dangereux et invisible. Il est temps de mutualiser les efforts pour le neutraliser et nous concentrer sur l'essentiel ».  Le chef par intérim de la MONUSCO a en outre annoncé que la Mission maintient ses positions actuelles et continuera à appuyer le gouvernement congolais dans le rétablissement de la paix, dans la limite de son mandat.  Il a également fait allusion à d'autres composantes civiles de la MONUSCO qui effectuent un travail de fond sur le terrain, avec divers partenaires de la société civile et des ONG » résume la MONUSCO dans un communiqué qui reprend les réponses de Khassim Diagne.

 

RDC : attaque contre une ville d'où l'ONU est «momentanément» partie

Par Le Figaro avec AFP Publié 

Théâtre fin juillet de violentes manifestations anti-ONU, Butembo, dans l'est de la RDC, a été attaquée mardi 23 août par des miliciens qui s'en sont pris à un site de la force onusienne dont le personnel a été redéployé à l'extérieur de la ville, a-t-on appris auprès des autorités.

L'armée a riposté, deux assaillants ont été tués et quatre capturés, a déclaré à la presse le commissaire Roger Mowa, maire de Butembo, important carrefour commercial de la province du Nord-Kivu. La ville, a-t-il assuré, est «sécurisée».

Ces hommes armés «croyaient que nous avions menti, que les Casques bleus de la Monusco (la force de l'ONU en République démocratique du Congo) n'étaient pas partis. Ils sont allés attaquer cette base et heureusement, ils n'ont rien trouvé dedans», a ajouté le maire. Jeudi, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, en visite à Butembo, avait assuré que la Monusco était «déjà partie» et que ses équipements encore dans la ville allaient être évacués. La Monusco avait alors assuré qu'elle «ne quittait pas Butembo» mais qu'elle y «suspendait momentanément ses opérations».

Le maire de Butembo a ensuite diffusé un échéancier du «plan de relocalisation de la Monusco», avec des mouvements de véhicules prévus notamment durant toutes les nuits allant du 20 au 24 août. «Notre redéploiement temporaire est effectif. Nous n'avons plus de personnels, civils comme militaires, à Butembo», a indiqué à l'AFP Ndèye Khady Lo, porte-parole par intérim de la Monusco. «Nos trois bases sont entre les mains de l'État congolais, sécurisées par» l'armée et la police congolaises, a-t-elle ajouté

La Monusco «reprendra ses activités à Butembo dès que les conditions minimales garantissant la sûreté et la sécurité de son personnel seront réunies», a encore indiqué la porte-parole, en réitérant la «détermination» de la force onusienne à «continuer de remplir son mandat de protection des civils, en soutien aux forces de défense et de sécurité congolaises». Fin juillet, de violentes manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de l'est de la RDC, dont Butembo, pour réclamer le départ des Nations unies, accusées d'inefficacité dans la lutte contre la centaine de groupes armés qui sèment la terreur dans la région depuis près de 30 ans.

Trente-deux manifestants et quatre Casques bleus avaient été tués en une semaine, selon les autorités congolaises. Par la suite à Butembo, deux policiers ont été tués et plus de 800 détenus se sont évadés dans l'attaque d'une prison attribuée par l'armée au groupe rebelle ADF (Forces démocratiques alliées), présenté par l'organisation djihadiste État islamique comme sa branche en Afrique centrale.

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23 août 2022 2 23 /08 /août /2022 18:12
Angola: des milliers de partisans à un meeting électoral du président Lourenço
Angola: des milliers de partisans à un meeting électoral du président Lourenço

 

Lu pour vous

 

tv5monde.com

 

Des milliers de partisans de Joao Lourenço se sont rassemblés samedi lors d'un dernier meeting électoral du président sortant à Luanda, avant l'élection présidentielle de mercredi.

M. Lourenço a prononcé son discours devant les sympathisants du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), son parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975.

L'ancien officier devenu homme politique s'est exprimé sur un ton ferme et sombre, dans un stade des environs de la capitale Luanda, mettant en avant les réformes économiques entreprises pendant son premier mandat.

M. Lourenço a revendiqué une "restructuration de l'économie" devant ses supporteurs arborant les couleurs du drapeau national, rouge, noir et jaune. Il a notamment promis d'investir dans la production électrique et de construire des raffineries afin de mieux tirer profit du pétrole angolais.

Plus de 14 millions d'électeurs sont enregistrés pour le scrutin présidentiel prévu mercredi, qui s'annonce serré.

Malgré les réformes, beaucoup d'Angolais n'ont pu constater d'amélioration de leur quotidien. L'Angola, qui compte 33 millions d'habitants, est riche en pétrole mais une grande partie de sa population vit sous le seuil de pauvreté.

Le plus grand parti d'opposition, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita), et son dirigeant charismatique Adalberto Costa Junior ont rassemblé davantage de soutien, en particulier de jeunes électeurs nés après la guerre civile (1975-2001) et qui ne sont pas attachés au MPLA, selon des observateurs et de récents sondages.

Malgré les progrès de l'Unita, M. Lourenço reste le favori de l'élection, selon les derniers sondages.

Il avait succédé en 2017 à Jose Eduardo dos Santos, maître absolu du pays pendant 38 ans, accusé d'avoir largement détourné les ressources nationales en favorisant sa famille et ses proches.

Depuis son arrivée au pouvoir, M. Lourenço, ancien ministre de la Défense de M. dos Santos, a lancé une campagne pour récupérer les milliards supposément détournés sous le règne de son prédécesseur, dont les proches l'accusent de "chasse aux sorcières".

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23 août 2022 2 23 /08 /août /2022 18:01
Ukraine: Occidentaux et Russes haussent le ton au terme de six mois de guerre
Ukraine: Occidentaux et Russes haussent le ton au terme de six mois de guerre
Ukraine: Occidentaux et Russes haussent le ton au terme de six mois de guerre
Ukraine: Occidentaux et Russes haussent le ton au terme de six mois de guerre

 

Lu pour vous

 

https://information.tv5monde.com/  Par Joe STENSON AFP © 2022 AFP Mise à jour 23.08.2022 à 18:00

Les Etats-Unis ont accusé mardi la Russie de vouloir intensifier ses bombardements dans le pays, et la France a appelé à n'avoir "aucune faiblesse" face à Moscou dans ce conflit qui entrera mercredi dans son septième mois.

Le ton est également monté en Russie, où le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, a déclaré qu'il n'y aurait "aucune pitié" pour les meurtriers de la fille d'un idéologue pro-Kremlin tuée samedi, par les Ukrainiens selon les services de sécurité russes.

L'ambassade américaine en Ukraine a publié dans la matinée un message alarmiste avertissant que la Russie pourrait intensifier "ces prochains jours" ses bombardements, et appelé les citoyens américains à quitter le pays "dès maintenant".

Depuis le retrait des forces russes des environs de Kiev fin mars, l'essentiel des combats s'est concentré dans l'est de l'Ukraine, où Moscou a lentement gagné du terrain avant que le front ne se fige, et dans le sud, où les troupes ukrainiennes disent mener une contre-offensive, elle aussi très lente.

La Russie continue cependant de viser régulièrement les villes ukrainiennes à l'aide de missiles à longue portée, visant toutefois rarement la capitale Kiev et ses environs.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté estimé mardi qu'il existait "chaque jour" une menace de nouvelles frappes russes sur Kiev.

"Ils visent en priorité des infrastructures ou des bâtiments gouvernementaux", le premier jour de l'invasion, a-t-il dit lors d'une conférence de presse. "C'est ce que la Russie fait en permanence", a ajouté M. Zelensky tout en promettant une "réponse puissante" en cas de frappes.

- Soutien européen "dans la durée" -

Le président ukrainien s'est entretenu avec son homologue polonais Andrzej Duda, arrivé à Kiev dans le cadre de la "plateforme de Crimée", une initiative réunissant les principaux Etats soutenant l'Ukraine et qui existait déjà avant l'invasion du pays par la Russie le 24 février.

M. Duda compte continuer à aider Kiev, y compris politiquement en aidant à "persuader d'autres pays" de soutenir les Ukrainiens, et réclamé des sanctions plus sévères envers Moscou, ont expliqué ses services.

La Pologne figure au sein de l'UE parmi les soutiens les plus inconditionnels de l'Ukraine et les plus grands critiques de la Russie, quand d'autres pays comme l'Allemagne ou la France affichent des positions parfois plus mesurées et critiquées par Kiev.

Le président français Emmanuel Macron a haussé le ton mardi en exhortant la communauté internationale à ne faire montre d'"aucune faiblesse, aucun esprit de compromission" face à la Russie", dans un message vidéo au Sommet de la "plateforme de Crimée".

Les Européens sont prêts à soutenir le "combat" de l'Ukraine "dans la durée", a-t-il ajouté à l'attention du président Zelensky.

Dans leurs adresses au sommet, les autres dirigeants occidentaux ont continué à condamner fermement l'invasion russe.

"Nous ne reconnaîtrons jamais aucune tentative de changement de statut de quelque partie de l'Ukraine que ce soit", a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz.

- Jugements de prisonniers de guerre -

"Nous devons continuer à fournir à l'Ukraine toute l'aide (économique, militaire...) nécessaire jusqu'à ce que la Russie mette fin à cette guerre et retire ses troupes de toute l'Ukraine", a abondé le Premier ministre britannique Boris Johnson.

Vladimir Poutine mise sur "la réticence" des Européens à supporter les conséquences de la guerre et l'unité des Etats membres nécessite d'être "maintenue au jour le jour", a souligné le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, dans un entretien à l'AFP.

L'ONU a exprimé mardi son inquiétude sur les possibles procès de prisonniers de guerre ukrainiens à Marioupol, capturée en mai par la Russie, soulignant qu'il est "interdit" de créer des tribunaux destinés uniquement à juger de tels détenus.

"Le droit international humanitaire interdit la création de tribunaux destinés uniquement à juger les prisonniers de guerre", ", a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani.

L'Ukraine a accusé de son côté Moscou d'organiser des adoptions illégales massives d'enfants ukrainiens transférés de zones occupées vers la Russie.

"La Russie continue de kidnapper des enfants à partir du territoire ukrainien et d'arranger leur adoption illégale par des citoyens russes", a déclaré le ministère ukrainien des Affaires étrangères.

- "Morte au front" -

En Russie, plusieurs centaines de personnes se sont réunies mardi à Moscou pour les funérailles de Daria Douguina, la fille d'un idéologue et écrivain ultranationaliste pro Kremlin, tuée samedi soir dans l'explosion de sa voiture.

Daria Douguina, une journaliste et politologue de 29 ans, était comme son père, Alexandre Douguine, farouchement partisane de l'offensive russe en Ukraine.

"C'était un crime barbare pour lequel il ne saurait y avoir de pardon (...). Il ne peut y avoir aucune pitié pour les organisateurs, les commanditaires et les exécutants", a réagi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

"Elle est morte au front pour la nation, pour la Russie. Le front, il est ici", a déclaré M. Douguine d'une voix tremblante, les yeux cernés.

Les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé lundi que l'attaque avait été préparée et menée par les services de renseignement ukrainiens.

L'Ukraine a démenti en bloc, et accusé en retour la Russie d'avoir commis ce crime pour tenter de remobiliser une opinion publique selon lui de moins en moins favorable à la guerre.

 

 

La Russie n'aura "aucune pitié" pour les meurtriers de la fille d'un idéologue

© 2022 AFP  Mise à jour 23.08.2022 à 15:00

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a appelé mardi à n'avoir "aucune pitié" pour les meurtriers de la fille d'un idéologue impérialiste pro-Kremlin tuée dans un attentat, dont les funérailles ont réuni des centaines de personnes.

Daria Douguina, journaliste et politologue, a été tuée samedi soir dans l'explosion du véhicule qu'elle conduisait sur une route près de Moscou. Elle avait 29 ans.

Elle était la fille d'Alexandre Douguine, 60 ans, un philosophe et écrivain ultranationaliste promouvant une doctrine impérialiste. Comme son père, elle soutenait farouchement l'offensive russe en Ukraine.

Ils revenaient ensemble, mais dans des véhicules différents, d'un festival culturel conservateur dans la région de Moscou.

"C'était un crime barbare pour lequel il ne saurait y avoir de pardon (...). Il ne peut y avoir aucune pitié pour les organisateurs, les commanditaires et les exécutants", a réagi mardi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Des centaines de personnes, notamment des proches de la famille et des responsables politiques, se sont recueillies mardi à Moscou devant le cercueil de Daria Douguina, au-dessus duquel avait été accroché un portrait d'elle souriant, a constaté l'AFP.

"Elle est morte au front pour la nation, pour la Russie. Le front, il est ici", a déclaré M. Douguine, d'une voix tremblante, les yeux cernés, présent avec son épouse et la mère de Daria Douguina, Natalia Melentieva.

- "Notre empire" -

"Parmi les premiers mots que nous lui avons enseignés, dans son enfance, il y a évidemment +Russie+, +notre puissance+, +notre peuple+, +notre empire+", a raconté Alexandre Douguine, retenant des pleurs.

Ce meurtre a créé un choc en Russie et mis à mal les efforts des autorités qui cherchent à convaincre que l'offensive en Ukraine, lancée il y a six mois, n'a aucune conséquence négative pour la population russe.

Or, le conflit est devenu de plus en plus visible ces dernières semaines, avec notamment une série d'explosions en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou où de nombreux Russes passent traditionnellement leurs vacances.

Moins de 48 heures après la mort de Daria Douguina, les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé lundi avoir conclu que l'attaque avait été préparée et menée par une femme travaillant pour les services secrets ukrainiens. Kiev a démenti toute implication.

Dans un message de condoléances, le président russe Vladimir Poutine a dénoncé un "crime ignoble, cruel", qui a "mis fin prématurément à la vie de Daria Douguina, une personne brillante et talentueuse dotée d'un coeur véritablement russe".

M. Poutine lui a également remis à titre posthume l'Ordre du Courage, une importante décoration.

- Eurasisme -

Le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, s'est abstenu lundi de toute spéculation sur la responsabilité du meurtre. Il a condamné toute attaque contre des civils et souligné que Kiev avait rejeté toute participation.

"Puisque le meurtre d'un journaliste n'est même pas commenté sous cet angle-là, qui est pourtant si important pour les autorités américaines, alors Washington n'a aucun droit moral (...) de juger des droits humains dans le monde", a réagi mardi son homologue russe, Maria Zakharova, sur Telegram.

Promoteur de l'"Eurasisme", une doctrine impérialiste prônant une alliance entre l'Europe et l'Asie, sous direction russe, Alexandre Douguine est visé depuis 2014 par des sanctions de l'Union européenne.

Sa fille avait elle été sanctionnée début mars par les Etats-Unis.

Personnalité médiatique et polyglotte, reconnaissable à sa longue barbe, Alexandre Douguine est influent dans une partie de l'extrême droite européenne.

Surnommé par certains médias "le cerveau de Poutine", M. Douguine est parfois présenté comme étant proche du président russe. Mais ce dernier ne l'a jamais soutenu publiquement et de nombreux observateurs relativisent son influence au Kremlin.

 

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