Centrafrique : Paris favorable à l’accélération de la formation des FACA
Par Fleury Agou le 21 mars 2017
BANGUI, 21 mars 2017 (RJDH)–De retour de New–York, le Président centrafricain, Faustin Archange Touadera a été l’hôte de son homologue français, François Hollande, ce 20 mars 2017. Au cours de cette troisième entrevue entre les deux Chefs d’Etat François Hollande a été attentif aux doléances de son visiteur et a promis de soutenir l’accélération de la formation de l’Armée Centrafricaine, a rapporté la Présidence de la RCA.
La semaine dernière devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, le président Touadéra avait regretté la lenteur dans la formation des Forces Armées Centrafricaines (FACA) assurée par la mission militaire de formation PSDC de l’Union Européenne en Centrafrique (EUTM-RCA), laquelle formation qui atteindra le nombre de 3 compagnies d’ici mi-mai 2017 après 6 mois.
En réponse à ce grief et profitant de la rencontre avec Touadera, François Hollande a plaidé pour l’intensification du rythme de vitesse de la formation de l’Armée Nationale pour leur déploiement massif aux côtés des forces de la Minusca. Selon les informations rapportées par la présidence. « La France plaide pour l’accélération du rythme de la formation dispensée par l’EUTM comme le souhaite le Président centrafricain. Elle est également disposée à fournir aux éléments des FACA recyclés un appui dans le domaine de la logistique », peut-on lire dans un résumé de la rencontre
Aussi, le communiqué publié par le site de la Présidence Française qui fait polémique sur les réseaux sociaux a affirmé que « le Chef de l’Etat (NDLR François Hollande) s’est également réjoui des avancées du processus de consolidation de l’armée centrafricaine, avec l’apport de la mission européenne de formation EUTM ». Ajoutant qu’ « il a marqué son intention d’amplifier encore ces efforts, avec pour perspective la reconstruction d’une armée capable de sécuriser seule le pays ».
Placée sous embargo, l’Armée Centrafricaine est sous sanction depuis la prise du pouvoir par la Séléka en 2013. L’EUTM-RCA a rassuré l’opinion nationale que 1500 soldats seront prêts pour servir d’ici la fin de l’année.
Centrafrique : Les députés dénoncent la violation de l’immunité d’un Elu par la garde rapprochée de Touadera
Par Jean Fernand Koena le 21 mars 2017
BANGUI, 21 Mars 2017(RJDH)—L’Assemblée nationale a condamné dans un communiqué de presse la « bavure des gardes rapprochés » de Touadera sur Aristide Goundissa, député de Bambio avec son aide de camp et leur audition par la section de recherche et d’investigation de la gendarmerie (SRI). Cet acte s’est déroulé ce 20 mars proche de la résidence de Touadera à Bangui.
L’incident est survenu après le vote ce 9 mars 2017 d’Aristide Goundissa, député de Bambio comme membre du bureau parlementaire.
Selon les circonstances des faits rapportés par l’assemblée nationale, « dans la journée du lundi 20 mars, aux environs de 9h30 min, l’Honorable Aristide Goundissa, député de Bambio, 2e membre du bureau de l’assemblée nationale et son aide de camp ont été appréhendés par les éléments de la sécurité présidentielle alors qu’ils revenaient d’une visite rendue au chauffeur du député au quartier Boy-rabe. (…….), l’honorable et son aide de camp ont été par la suite contrôlés, l’aide de camp et le véhicule ont été soumis à des fouilles ».
Le communiqué ajoute que malgré l’immatriculation du véhicule au nom de l’Assemblée nationale et les autres signes distinctifs bien visibles et quand bien même rien de suspect n’a été décelé lors des fouilles, « le député et son aide de camp ont été conduits à la SRI où ils ont été auditionnés ».
L’honorable Bernard Dilla, premier secrétaire parlementaire note que « ces faits présentés imputables aux éléments de la sécurité présidentielle sont en violation flagrante des articles 67 alinéa 2 de la Constitution et 118 de la loi organique n°17.011 du 14 mars 2017 portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale et les auditions sur procès-verbal de la SRI sont nulles et non avenues ».
Le premier ministre Mathieu Simplice Sarandji s’est excusé sans annoncer des mesures, alors que les députés projettent interpeller les ministres en charge des questions sécuritaires. L’appel du premier ministre, selon Bernard Dilla a un peu apaisé et se félicite de l’attitude du premier ministre avant d’engager la responsabilité des ministres en charge de la sécurité.
Cette « bavure » est la première enregistrée sur un député de la 6e législature depuis leur prise de fonction en mai 2016