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15 mai 2017 1 15 /05 /mai /2017 21:50
Nécrologie : Obsèques du Pr Gustave BOBOSSI SERENGBE
Nécrologie : Obsèques du Pr Gustave BOBOSSI SERENGBE
Nécrologie : Obsèques du Pr Gustave BOBOSSI SERENGBE
Nécrologie : Obsèques du Pr Gustave BOBOSSI SERENGBE
Nécrologie : Obsèques du Pr Gustave BOBOSSI SERENGBE
Nécrologie : Obsèques du Pr Gustave BOBOSSI SERENGBE
Nécrologie : Obsèques du Pr Gustave BOBOSSI SERENGBE
Nécrologie : Obsèques du Pr Gustave BOBOSSI SERENGBE

 

 

 

LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE A RENDU UN DERNIER HOMMAGE AU PR GUSTAVE BOBOSSI A L’UNIVERSITÉ DE BANGUI

 

Le Président de la République, Son Excellence Pr Faustin Archange Touadera a rendu un dernier hommage ce matin au Pr Gustave Bobossi, professeur de pédiatrie et ancien Recteur de l'Université de Bangui.

La cérémonie funéraire s’est déroulée à l’Université de Bangui en présence des responsables des principales institutions républicaines, du corps professoral et des milliers d'étudiants.


Le Président Touadera a élevé à titre posthume le regretté Professeur Bobossi au grade de commandeur dans l'ordre de la reconnaissance centrafricaine avant de déposer une gerbe de fleurs sur sa dépouille.

 
C'est le Pr Gustave Bobossi Serengbe qui avait remplacé le Président Touadera au poste de Recteur de l'Université de Bangui lorsqu'il fut nommé Premier ministre par le Président Bozizé en 2008. Agrégé en pédiatrie l'ancien recteur de l’Université de Bangui qui était très apprécié pour son dévouement au travail est décédé le 29 Avril 2017 à Paris.


Il avait 59 ans.

 

Source : Présidence

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15 mai 2017 1 15 /05 /mai /2017 21:15
Lu pour vous : En RDC, le spectre du «roi» Mobutu
Lu pour vous : En RDC, le spectre du «roi» Mobutu

 

 

 

Reportage

 

 

Par Pierre Benetti — 15 mai 2017 à 19:16

 

Vingt ans après la mort du dictateur, des Congolais sont nostalgiques de la «grandeur» perdue du Zaïre, quitte à passer sous silence les crimes du régime. Peu nombreux à vouloir s’exprimer sur le sujet, les anciens fidèles du chef d’Etat restent pourtant actifs sur la scène politique.

 

En 1996, Anita avait 26 ans. Elle rejoignait tous les jours un endroit aussi secret que prestigieux, le domaine présidentiel de la N’Sele, après l’aéroport de Kinshasa, au milieu de la brousse. Le bus était gratuit. Même si elle n’était presque plus payée, Anita mangeait à sa faim. Le maître des lieux, un homme barbichu, à toque de léopard et lunettes d’écailles, avait appelé le pays, son fleuve et sa monnaie Zaïre. De même, il s’était rebaptisé Mobutu Sese Seko en place de Joseph Désiré Mobutu. Le «Maréchal» ou «Léopard» accueillait les dirigeants du Mouvement populaire de la révolution (MPR), le parti unique, pour des réunions ou des chasses en hélicoptère. Anita menait les visiteurs à la piscine, à la salle de conférence, au parc rempli de zèbres et de singes, à la vaste pagode chinoise entourée d’une fosse aux crocodiles. Pendant ce temps, une armée de kadogo, ces enfants-soldats venus de l’est, dirigés par Laurent-Désiré Kabila, soutenue par le Rwanda et l’Ouganda, marchait sur Kinshasa, s’apprêtant à mettre fin à trente-deux ans de règne sans partage. Le 17 mai 1997, les rebelles prenaient la capitale et créaient la république démocratique du Congo (RDC). Mobutu s’exilait au Maroc, où il mourut d’un cancer moins de quatre mois plus tard.

Terreur policière

Vingt ans après, Anita, un foulard bleu sur ses cheveux teints en blond pâle, vend du poisson frit dans une baraque de tôle surchauffée. Des bidonvilles sont apparus sur la route de l’aéroport. Elle vit dans les anciens locaux du personnel depuis que les loyers de Kinshasa ont flambé. Officiellement «agent de l’Etat», elle n’a plus rien à faire visiter. Les zèbres et les singes ont été tués, le parc a été vendu à une entreprise chinoise. La pagode, pillée, est dévorée par l’herbe, les oiseaux et l’humidité. Deux anciens kadogo à moitié ivres, la kalachnikov en bandoulière, montent la garde en sandales parmi les ruines. Des paysans les ravitaillent en feuilles de manioc. «Le seul problème avec Mobutu, c’est qu’il n’a pas laissé sa chaise», résume Jovial, policier sans le sou qui déjeune dans la gargote d’Anita. Il a «tout vu» : Mobutu lâcher sa chaise au «père Kabila» ; ce dernier, assassiné en 2001, la laisser à son fils Joseph Kabila, et celui-ci y rester assis malgré la fin officielle de son deuxième et dernier mandat. Depuis, Jovial voit la situation politique s’enliser à tel point de ne plus espérer les élections promises en 2016 par la Constitution, puis en 2017 par un accord conclu entre le régime et l’opposition menée par l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Le 1er février, le pays a reçu un énième coup au moral : le très populaire Etienne Tshisekedi, leader historique de l’UDPS, est mort à Bruxelles après cinquante ans de vie politique. Sa dépouille n’est toujours pas revenue à Kinshasa, faute d’accord entre sa famille, son parti et les autorités. Il ne fallait plus que cela pour déprimer un peu plus un pays déjà accablé par la crise économique, où la débrouille est devenue une habitude et la survie un savoir-faire. «Avant, c’était la belle vie. Maintenant, on dort de faim», dit Anita. Autant de raisons de réécrire l’histoire en la faisant plus heureuse du temps de Mobutu. Le souvenir de la terreur policière, de la corruption généralisée et de la monopolisation des ressources a cédé le pas à une étrange nostalgie de grandeur. «Parmi le désordre et les difficultés, Mobutu est un repère, analyse l’historien Isidore Ndaywel è Nziem, professeur honoraire de l’université de Kinshasa. Son héritage est d’abord l’obsession de "l’authenticité congolaise" face aux influences étrangères, et celle de l’unité du pays devant les guerres.»

Dans le quartier populaire de Matonge, le jardin de Riva Kalimasi est le rendez-vous des champions d’échecs et de bavardage. Ce comédien et producteur à dreadlocks a bien connu la grande époque du combat Mohamed Ali-George Foreman et des chansons de Papa Wemba, disparu en avril 2016 : «Mobutu est un refoulé du Congo. On ne le voit pas, mais il est là. Regardez : des émeutes, des négociations interminables et un président qui se croit immortel. C’est un fantôme qui revient toujours.» Les librairies improvisées sur les trottoirs vendent à prix d’or de vieilles hagiographies ou le Who’s Who 1987 du Zaïre, mais aucune plaque ni statue ne salue la mémoire du fils de cuisinier né en 1930, devenu journaliste, sergent de l’armée coloniale, chef des forces armées et enfin président après un coup d’Etat en 1965.

Trônes en toc

Pourtant, les traces de celui qui fut à la fois contemporain de Mao Zedong et de Bill Clinton ne sont pas faciles à éliminer. Elles couvrent le palais de Marbre, construit pour lui sur les hauteurs aérées de la capitale, la tour de la radio-télévision nationale aux vitres tapissées de poussière, ou celle du fleuron industriel du Zaïre, la Société générale des carrières et des mines (Gécamines), qui donne à Kinshasa des airs de Gotham City. Elles sont aussi dans la Cité verte et la Cité Mama Mobutu, dans le gigantesque Palais du peuple, dans le monument incomplet appelé «l’Echangeur», ou encore dans le stade Kamanyola, rebaptisé stade des Martyrs en souvenir des quatre pendus pour haute trahison en 1966. Le fantôme de Mobutu n’est jamais aussi présent que dans le Musée national du Congo, ouvert en 1970. On longe des cages d’animaux abandonnées, des statues coloniales déboulonnées, des bureaux où végète une armada d’employés, et enfin le Théâtre de verdure, où Mobutu accueillit James Brown et Mohamed Ali. On arrive à une salle d’exposition. Au milieu des masques et des statuettes venus de toutes les provinces, deux reliques sauvées des pillages de la guerre se font face : un fauteuil en velours vert, à pattes de lion et plaqué or ; un autre en bois recouvert d’une peau de léopard. Du «Roi du Zaïre», il reste ces deux trônes en toc, bardés de fil en nylon pour qu’on n’y pose pas les fesses.

Le temple de Mobutu a ses gardiens, qui disent «erreurs» plutôt que «crimes». «Il n’y a pas eu de réconciliation nationale, estime le député d’opposition Ramazani Baya, ancien ambassadeur du Zaïre en France. Il faudrait établir les responsabilités des uns et des autres, mais personne ne le veut vraiment.» Jean-Claude Vuemba, ancien représentant du MPR, lui aussi reconverti en député, se définit comme un «mobutiste progressiste». «Je suis le seul à parler de Mobutu en public», sourit-il entre deux tractations politiques dans les hôtels chics de Kinshasa. Ce n’est pas totalement faux. Par temps d’incertitude, rares sont les caciques de l’ancien régime à bien vouloir s’exprimer. Les deux fils Mobutu, Nzanga et Giala, à la tête de l’Union des démocrates mobutistes, ne veulent pas parler.

Vite convertis au régime Kabila, les anciens fidèles de Mobutu sont pourtant nombreux sur la scène politique et administrative. Le deuxième personnage de l’Etat, le président du Sénat Léon Kengo, a été deux fois Premier ministre du Zaïre. L’actuel ministre de la Communication, Lambert Mende, et le fondateur du microparti Kabila Désir, Tryphon Kin-Kiey Mulumba, figuraient dans son dernier gouvernement. Même Etienne Tshisekedi, à l’époque ministre de l’Intérieur, a signé le «Manifeste de la N’Sele», acte fondateur du parti unique.

Réseaux d’influence

Ces effets de continuité sont à prendre avec des pincettes. De la puissante Agence nationale de renseignement à l’efficace garde présidentielle, l’appareil sécuritaire n’a pas eu à troquer le «mobutisme» pour le «kabilisme» : il est réservé aux hommes de confiance du président. De multiples réseaux d’influence agissent dans l’armée régulière depuis qu’elle mêle les membres des anciennes Forces armées zaïroises (FAZ) et des différentes rébellions des années 2000. «L’armée n’est plus aussi formée qu’à l’époque du Zaïre, déplore un des anciens généraux de Mobutu, qui requiert l’anonymat. Pour avoir un grade aujourd’hui, les amitiés ou les cousinages comptent plus que les compétences. Beaucoup profitent de leur pouvoir. Finalement, le Congo ne s’est jamais remis de la chute du Zaïre.»

Comme de nombreux nostalgiques, ce général a rejoint le Mouvement de libération du Congo (MLC), issu du groupe armé de Jean-Pierre Bemba, beau-fils du Mobutu qui se rêvait son héritier. «Jean-Pierre» conserve une popularité certaine, mais pour le moment, condamné pour «crimes de guerre» et «crimes contre l’humanité» par la Cour pénale internationale, il guette son procès en appel. Son rival, vainqueur de la présidentielle de 2006, Joseph Kabila, fait mine d’attendre un successeur. En 2013, le chef de l’Etat a promis comme geste de réconciliation le retour du corps du «Léopard», resté en son cimetière de Rabat. Anita et Jovial patientent toujours.

Pierre Benetti

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15 mai 2017 1 15 /05 /mai /2017 20:38

 

 

 

APA-Bangui(Centrafrique) mai 15, 2017 à 09:19 - Le Président de la République Faustin Archange Touadéra, de retour d’Israël dimanche après-midi, après plusieurs jours de visite officielle, a annoncé qu’il compte se rendre ‘’bientôt’’ à Bangassou, une ville du sud-est du pays à plus de 700 km de Bangui, sous contrôle d’une coalition de miliciens anti – balakas.

 

Cette coalition de miliciens a mis en déroute les casques bleus qui sont présents dans la ville entrainant la mort d’un soldat onusien et faisant fuir une bonne partie de la population en RDC frontalière avec la ville, mais également dans la brousse et les lieux de cultes tels que la mosquée et la cathédrale.

 

Dans sa déclaration depuis l’aéroport de Bangui, Faustin Archange Touadéra a fermement condamné les violences qui ont secoué les villes du sud est de Centrafrique en son absence.

 

Soulignant que « c’est avec peine et colère » qu’il s’adresse à ceux qui commettent ces violences, il leur a demandé ‘’cesser immédiatement’’ ces attaques.

 

Selon le Président centrafricain, ces violences sont le fait des groupes armés qui veulent s'accaparer des richesses de la RCA et semer la division du pays.

 

Il a souligné que sa vision de résolution du conflit centrafricain est le dialogue et non la guerre.

 

Il a par ailleurs déclaré que ces violences contre non seulement les casques bleus et les civils ne resteront pas impunis.

Le Président Faustin Archange Touadera ‘’bientôt’’ à Bangassou, envahie par des miliciens anti – balakas
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15 mai 2017 1 15 /05 /mai /2017 20:28
Centrafrique: L’Union Africaine appelle à une mobilisation continue

 

 

Centrafrique: L’Union Africaine appelle à une mobilisation continue

 

Le Président de la Commission souligne la nécessité d'une mobilisation continue de l'Afrique et de l'ensemble de la communauté internationale en appui aux efforts de stabilisation et de consolidation de la paix en RCA.


Le Président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, condamne fermement les attaques ignobles perpétrées par des assaillants armés, les 8 et 13 mai 2017, à Bangassou, dans le sud-est de la République centrafricaine (RCA), et dans les environs de cette localité, contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en RCA (MINUSCA), faisant plusieurs morts et blessés parmi les casques bleus. Il condamne tout aussi fermement les actes de violence criminels ciblant les civils dans ces zones, qui ont causé des pertes en vies humaines et induit de nouveaux déplacements de populations.


Le Président de la Commission présente ses condoléances aux familles des victimes et souhaite prompt rétablissement aux personnes blessées lors de ces violences. Il réaffirme le soutien de l’UA aux autorités centrafricaines, ainsi que sa pleine solidarité avec la MINUSCA et le peuple centrafricain en ces moments difficiles. Il loue l’action déterminante de la MINUSCA et des forces de défense et de sécurité intérieure centrafricaines dans la sécurisation des institutions, ainsi que dans la protection des personnes et des biens sur le territoire national, et les encourage à persévérer dans leurs efforts.


Le Président de la Commission souligne la nécessité d'une mobilisation continue de l'Afrique et de l'ensemble de la communauté internationale en appui aux efforts de stabilisation et de consolidation de la paix en RCA. À cet égard, l'UA continuera à œuvrer de concert avec la région, les Nations unies et d'autres acteurs internationaux pour aider la RCA à surmonter les défis multiples auxquels elle est confrontée et à parvenir durablement à la paix à laquelle aspire si profondément ses populations.

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15 mai 2017 1 15 /05 /mai /2017 19:27
Centrafrique: les rebelles se retirent
Centrafrique: les rebelles se retirent
Centrafrique: les rebelles se retirent

 

 

 

Par Rédaction The Associated Press

 

BANGUI, République centrafricaine 15 mai 2017 | 14:16 — Des centaines de rebelles armés ont accepté de se retirer de Bangassou, une ville de la République centrafricaine qu’ils ont attaquée pendant la fin de semaine, tuant un Casque bleu et chassant des centaines de personnes, a annoncé l’ONU lundi.

 

Les négociations avec la milice chrétienne ont été dirigées par le cardinal de la ville de Bangui, Dieudonné Nzapalainga. La mission onusienne a annoncé en milieu de journée lundi que les rebelles avaient accepté de se replier.

 

Un Casque bleu marocain a été tué samedi quand quelque 700 rebelles ont attaqué le quartier musulman de Bangassou et une base de l’ONU.

 

Plusieurs résidents avaient été contraints de se barricader chez eux. Plus de 1000 personnes s’étaient réfugiées dans une mosquée, 1500 dans une cathédrale et 500 dans un hôpital, selon des organisations caritatives.

 

Médecins sans frontières rapporte que 21 autres personnes ont été blessées, mais prévient que le bilan sera connu seulement une fois l’accès à la région rétabli. La situation semblait calme lundi, après que les Casques bleus eurent fait état de tirs sporadiques dimanche soir.

 

Un porte-parole de la mission onusienne a dit que les rebelles bloquaient toutes les routes et avaient entrepris de démolir les ponts avant la conclusion de l’entente.

 

Les combats s’intensifient dans l’est de la République centrafricaine depuis quelques mois. Cinq Casques bleus ont été tués près de Bangassou le 8 mai, et des affrontements interconfessionnels ont fait au moins 37 morts près d’Alindao les 6 et 7 mai, selon la Croix-Rouge.

 

La Centrafrique est plongée dans les violences interconfessionnelles depuis 2013 et les affrontements se poursuivent dans les régions qui échappent au contrôle du gouvernement.

 

 

Centrafrique : évacuation d'un millier de civils réfugiés dans une mosquée

 

15/05/2017 (Reuters)

 

Pris au piège depuis deux jours dans la mosquée de Bangassou, sud-est de la Centrafrique, plus de 1 000 civils ont été libérés, lundi, par la Minusca. Ils fuyaient des attaques de miliciens sur fond de guerre de territoires.

 

Depuis deux jours, Bangassou, dans le sud-est de la Centrafrique, est le théâtre d'attaques de centaines d'hommes armés non identifiés. Un millier de civils, qui avaient trouvé refuge dans une mosquée de la ville, a pu être évacué lundi 15 mai, selon le porte-parole de la Minusca, la Mission des Nations unies en Centrafrique. "Je vous confirme que la mosquée est vide. Les 250 hommes qui étaient encore à l'intérieur cet après-midi ont été exfiltrés", a précisé Hervé Verhoosel.

 

Selon l'ONU et des travailleurs humanitaires, les miliciens ont tué au moins 20 à 30 habitants de Bangassou en trois jours. Ils semblaient viser spécifiquement les membres de la communauté musulmane, selon ces mêmes sources citées par Reuters.

 

Les soldats onusiens ont réussi à rétablir le calme dans une partie de la ville dans la soirée de dimanche, mais des combats se poursuivaient lundi dans d'autres secteurs, a indiqué Hervé Verhoosel.

 

En moins d'une semaine, six soldats de la paix, quatre Cambodgiens et deux Marocains, ont été tués dans cette localité située à environ 470 kilomètres à l'est de la capitale Bangui, près de la frontière avec la République démocratique du Congo.

 

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "scandalisé" par ces attaques. La France, de son côté, estime qu'elles pouvaient "constituer des crimes de guerre". "Toute la lumière devra être faite sur ces actes odieux, qui peuvent constituer des crimes de guerre et dont les auteurs doivent être traduits en justice", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay.

 

En 2013, la Centrafrique a basculé dans la violence et le chaos après le renversement de l'ex-président François Bozizé par les rebelles Séléka pro-musulmans, entraînant la contre-offensive de groupes anti-balaka majoritairement chrétiens. Depuis, la situation a évolué mais reste profondément instable. Des groupes armés qui se battent pour le contrôle des territoires et des ressources ont proliféré dans le pays.

 

Avec Reuters

 

 

Un millier de civils exfiltrés d'une mosquée en Centrafrique

 

Actualisé avec libération des civils réfugiés dans une mosquée)

 

15/05/2017 | 18:25 par Serge Léger Kokopakpa

 

Le millier de civils qui avaient trouvé refuge dans une mosquée de Bangassou, en Centrafrique, pour échapper à des attaques de miliciens chrétiens anti-balaka, ont pu en être exfiltrés sains et saufs, a annoncé lundi un porte-parole de l'Onu.

 

"Je peux confirmer que la mosquée est désormais vide. Les derniers 250 hommes qui étaient à l'intérieur jusqu'à cet après-midi ont été exfiltrés", a déclaré à Reuters Hervé Verhoosel, porte-parole de la mission de l'Onu en Centrafrique (Minusca).

 

Les soldats de la Minusca ont dû ouvrir le feu sur les combattants anti-balaka qui encerclaient la mosquée, a-t-il ajouté.

 

Selon l'Onu et des travailleurs humanitaires, les miliciens ont tué au moins 20 à 30 habitants de Bangassou en trois jours et semblaient viser spécifiquement les membres de la communauté musulmane de cette ville du sud-est du pays.

 

Un camp de l'Onu a aussi été pris pour cible et des casques bleus supplémentaires ont été déployés à Bangassou.

 

Les soldats onusiens ont réussi à rétablir le calme dans une partie de la ville dans la soirée de dimanche mais des combats se poursuivaient lundi dans d'autres secteurs, a précisé Hervé Verhoosel.

 

"La situation est extrêmement déplorable et nous faisons tout pour reprendre rapidement le contrôle de Bangassou", a déclaré le chef de la mission, Parfait Onanga-Anyanga, lors d'une interview à Reuters.

 

Interrogé sur le nombre de victimes civiles, il a dit "envisager des chiffres qui pourraient facilement atteindre 20 à 30" décès. Nombre de combattants sont des enfants soldats qui semblent sous l'emprise de drogues, a-t-il ajouté.

 

La région de Bangassou, frontalière de la République démocratique du Congo, avait jusqu'à présent été relativement épargnée par les violences dans lesquelles la Centrafrique s'est enfoncée en 2013.

 

Mais la situation s'est brutalement dégradée cette semaine après l'attaque d'un convoi de l'Onu dans laquelle cinq casques bleus ont été tués.

 

Selon les travailleurs humanitaires, les milices constituées sur fond de rivalités ethniques et religieuses ont tiré avantage du départ, au cours des derniers mois, des soldats français et ougandais qui étaient déployés dans la région à la fin de leur mission.

 

Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, s'est dit "scandalisé" par les attaques contre la Minusca.

 

Le Premier ministre centrafricain, Simplice Sarandji, a condamné ces attaques dans un communiqué lu dimanche à la radio d'Etat et promis que leurs auteurs auraient à rendre des comptes devant la justice. (avec Emma Farge à Dakar; Julie Carriat et Tangi Salaün pour le service français)

 

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15 mai 2017 1 15 /05 /mai /2017 19:21
 Casques Bleus tués en Centrafrique: Paris évoque des «crimes de guerre»

 

 

 

Par AFP — 15 mai 2017 à 13:35

 

La France a condamné lundi les récentes attaques meurtrières contre des Casques Bleus en Centrafrique, estimant qu’elles pouvaient «constituer des crimes de guerre».

 

«Toute la lumière devra être faite sur ces actes odieux, qui peuvent constituer des crimes de guerre et dont les auteurs doivent être traduits en justice», a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay.

 

En mois d’une semaine, six soldats de la paix, quatre Cambodgiens et deux Marocains, ont été tués à Bangassou, localité située à environ 470 km à l’est de Bangui, sur la frontière avec la République démocratique du Congo.

 

«La France réitère son soutien aux autorités centrafricaines et à la Minusca (mission de l’ONU en Centrafrique)», ajoute le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, assurant que Paris est déterminé à poursuivre ses efforts «pour la stabilisation et la consolidation de la paix en République centrafricaine».

 

La Centrafrique a basculé dans la violence et le chaos en 2013 après le renversement de l’ex-président François Bozizé par les rebelles Séléka pro-musulmans, entraînant la contre-offensive de groupes anti-Balaka majoritairement chrétiens.

 

L’opération militaire française Sangaris (décembre 2013-octobre 2016) et l’intervention des Nations unies ont permis la fin des massacres de masse, l’élection du président Faustin-Archange Touadéra et un retour au calme à Bangui. Mais le pays reste profondément instable et en proie aux groupes armés qui se battent pour le contrôle des ressources.

 

AFP

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15 mai 2017 1 15 /05 /mai /2017 19:12

 

 

 

Centrafrique : Le cardinal Dieudonné Nzapalainga exhorte les groupes armés à cesser les hostilités

 

Par Jean-Marie Andibikounda le 15 mai 2017

 

 

NZACKO, 15 mai 2017(RJDH)—Le Cardinal Dieudonné Nzapalainga a exhorté les groupes armés de Nzacko dans le Mbomou vers l’est à déposer les armes. Propos tenus lors d’une mission pastorale ce vendredi 12 mai dans la région.

 

La visite de son éminence Cardinale Dieudonné Nzapalainga lui a permis de rencontrer les parties en présence et écouter leur revendication. Cette visite de travail intervient dans un contexte de tension entre la coalition de deux groupes armés alliée le FPRC et les Anti-Balaka, alors que Bangassou, proche de Nzacko connait aussi un regain de tension ces derniers jours.

 

Des sources concordantes jointes par le RJDH ont confirmé la volonté des groupes armés qui se disent abandonnés par l’Etat à déposer les armes et d’intégrer le processus de DDRR. Ces groupes projettent faire entendre leur voix par écrit aux autorités du pays.

 

Le Cardinal Dieudonné Nzapalainga est arrivé dans cette localité après deux jours de combat qui a fait fuir la population. Il a parcouru les grandes villes de Mbomou pour exhorter les groupes armés à cesser les violences afin d’opter pour le DDRR.

 

 

Centrafrique : La ville de Bangassou coupée des réseaux téléphoniques après le combat meurtrier

 

Par Judicael Yongo le 15 mai 2017

 

BANGUI, 15 Mai 2017(RJDH)—Plusieurs autorités de Bangassou au sud du pays ont quitté la ville après les affrontements du weekend. La situation humanitaire reste instable et les lignes téléphoniques coupées ces 48h.

 

La ville de Bangassou a connu un pic de violence faisant plusieurs morts dont 6 casques bleus de l’ONU en une semaine. Violences qui ont motivé la décision de Faustin Archange Touadera de son retour d’Israël de se rendre très prochainement dans cette localité. Il est difficile de connaitre les assaillants ainsi que leurs revendications. La situation humanitaire reste préoccupante selon la coordination humanitaire et le MSF.

 

Difficile de savoir avec exactitude, l’évolution de la situation sécuritaire et humanitaire dans la ville de Bangassou. Certaines autorités de la localité de Bangassou jointes ce matin par le RJDH ont quitté la ville et évoquent comme raisons, l’insécurité grandissante. Alors que le contingent portugais de la Minusca est arrivé à Bangassou, mais ne semble pas rassurer la population.

 

« La ville de Bangassou est coupée depuis hier du reste du monde et nous avons trouvé refuge à Bambari et d’autres sont parties à Bangui. Il est en ce moment difficile de connaitre l’évolution de la situation sur le terrain ni d’émettre des appels téléphoniques à Bangassou puisse que les assaillants ont coupée tous les réseaux dans la ville et je suis en route pour rejoindre ma famille », a relaté une autorité de Bangassou arrivée à Bambari.

 

Ces groupes d’auto-défenses qui ont pris le contrôle d’une partie de la ville, auraient demandé des autorités, « le redéploiement des forces armées centrafricaines pour la sécurité de leur ville Bangassou chef-lieu du Mbomou et la présence des autorités centrafricaines à Bangassou».

 

Des sources religieuses à Bangassou parlent d’un groupe dont le commandement serait venu de Bakouma, une autre ville de la préfecture du Mbomou, à une centaine de kilomètres de Bangassou. Ces groupes organisés disent ne pas être en contact avec des miliciens Anti-Balaka ni des Séléka différentes tendances confondues.

 

La ville de Bangassou symbole de la cohésion sociale est devenue théâtre d’affrontement faisant plusieurs morts parmi lesquels les forces de maintien de la paix de l’ONU.

 

 

Centrafrique : Plusieurs centrafricains réfugiés au Congo suite aux violences de Bangassou

 

Par Noura Oualot le 15 mai 2017

 

BANGUI, 15 mai 2017(RJDH) – Plusieurs personnes ont quitté la ville de Bangassou Sud-du pays suite aux violences déclenchées dans la ville depuis le 13 mai après un assaut mené par des hommes armés jusqu’ à présent non identifiés. D’autres ont rejoint les lieux du culte dans la ville. Information confirmée par la coordination humanitaire dans le pays.

 

Dans un communiqué publié ce jour par la coordination des Affaires humanitaires, ces personnes ont traversé la frontière vers la République Démocratique du Congo (RDC) où un foyer de la fièvre à virus Ebola vient d’être déclaré dans une localité située à 250 km de la frontière.

 

A l’heure actuelle, près de 1 000 personnes sont sécurisées par le contingent portugais de la Minusca à la Mosquée. Environ 1 500 personnes à la Cathédrale de Bangassou et 500 autres ont trouvé refuge à l’hôpital sans dire avec exactitude le nombre des déplacés à la paroisse de Tokoyo au centre-ville de Bangassou.

 

Najat Rochdi coordonnatrice humanitaire a condamné la stigmatisation des communautés et les violations des droits de l’Homme, «J’exhorte les auteurs de cette recrudescence de la violence à ne pas perdre de vue qu’en RCA, la moitié de la population dépend encore de l’aide », peut-on lire dans ce communiqué.

 

Cette crise a augmenté les besoins qui n’étaient pas prévus dans la réponse humanitaire d’après le communiqué, un financement supplémentaire sera nécessaire afin de venir en aide à ceux dont la vulnérabilité sera exacerbée, « Je déplore que la situation humanitaire se dégrade autant à Bangassou que dans certaines localités alors que les efforts de plaidoyer pour un soutien accru auprès des partenaires techniques et financiers de la République Centrafricaine commencent à donner des fruits encourageants », a décrié la Coordonnatrice humanitaire.

 

Le RJDH n’a pas pu entrer en contact avec ces réfugiés pour savoir plus sur leur situation sur le sol congolais ni encore le UNHCR de la RDC.

 

A ce jour, le Plan de réponse humanitaire d’un montant de 399,5 millions de dollars n’a reçu qu’un financement de 64,8 millions soit 16% du montant requis.

 

 

Centrafrique : L’ITIE évalue les normes institutionnelles et juridiques

 

Par Fridolin Ngoulou le 15 mai 2017

 

BANGUI, 15 mai 2017 (RJDH)—l’initiative de transparence dans les industries extractives a évalué le cadre juridique et institutionnel lors de sa session ordinaire ce 12 Mai à Bangui.

 

Cette session ordinaire intervient alors que la Centrafrique reste suspendue dans l’initiative de transparence internationale (l’ITIE), depuis le coup d’Etat du 24 mars 2017. C’est dans ce contexte que cette session est tenue afin de chercher des voies et moyens de sortie de la RCA, qui d’ailleurs a retrouvé la légalité Constitutionnelle depuis un an après les élections groupées.

 

Simplice Mathieu Sarandji, premier ministre et président du Comité National de Pilotage de l’ITIE, réaffirme la volonté du gouvernement à l’initiative, « ITIE doit faire partie intégrante de la façon dont le gouvernement entend gérer le secteur des ressources naturelles en intégrant les recommandations de la Norme dans les reformes », a-t-il souligné.

 

L’échéancier de la publication du 4e rapport ITIE d’ici 2018, les Termes de références relatives au recrutement d’un Cabinet chargé d’évaluer le cadre légal et institutionnel de la publication de la propriété réelle des sociétés et ou entreprises œuvrant dans le secteur minier en RCA et la validation de la demande de levée de la suspension avant la saisine du Conseil d’Administration de l’ITIE ont été les points forts de ladite session.

 

Suspendue d’exporter l’or et le diamant sur les marchés internationaux depuis 2013 et faute des données de 2014-2015, le 4e rapport de l’ITIE, sera basé sur les données de 2016-2017, après la levée partielle de la suspension dans la zone ouest.

 

La République Centrafricaine, a été suspendue le 10 avril 2013 de l’ITIE pour cause d’instabilité politique et de l’insécurité qui ne favorisent pas la mise en œuvre rigoureuse de l’initiative. C’est après le retour à l’ordre constitutionnel le 30 mars 2016 que les activités de cette structure de transparence ont été relancées.

 

Pour donner une place de choix aux activités de l’ITIE, le budget de fonctionnement alloué à la transparence passe de 29 millions sous la transition à 87 millions en 2017.

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15 mai 2017 1 15 /05 /mai /2017 11:57

 

 

 

 

Bangui, le 15 mai 2017 – La ville de Bangassou dans la Préfecture du Mbomou (Sud-Est de la RCA) est le théâtre d’une violence aveugle depuis le 13 mai après un assaut mené par des hommes armés non identifiés. Des attaques ciblées contre le quartier de Tokoyo essentiellement habité par la population musulmane et des déplacements massifs de population s’en sont suivis. En l’espace de quelques heures une violence intense a contraint plus de 3 000 personnes à un déplacement forcé. A l’heure actuelle, près de 1 000 personnes sont prises en otage dans l’enceinte de la Mosquée avec la menace d’une attaque imminente qui pèse sur eux. La Cathédrale de Bangassou accueille environ 1 500 personnes et 500 autres ont trouvé refuge à l’hôpital. Un nombre inconnu de déplacés s’est également réfugié à la paroisse de Tokoyo. Un nombre encore inconnu de personnes a traversé la frontière vers la République démocratique du Congo (RDC) où un foyer de la fièvre à virus Ebola vient d’être déclaré dans une localité située à près de 250 km de la frontière.

 

« Cette violence est inquiétante au plus haut point dans la mesure où elle renoue avec la stigmatisation communautaire, un des ferments de la crise politique de 2013 qui avait valu à la Centrafrique plus de 800 000 déplacés et une crise humanitaire sans précédent dont les stigmates sont encore frais » a regretté le Coordonnateur humanitaire en République centrafricaine, Najat Rochdi. Bangassou avait jusqu’à présent été épargné par la violence intercommunautaire et était présenté comme un modèle de cohésion sociale. Najat Rochdi a condamné avec la dernière énergie cette stigmatisation d’une communauté et les violations des droits de l’Homme qui en découlent.

 

La situation de Bangassou est d’autant plus dramatique que le niveau de violence ne permet pas encore de venir en aide aux blessées et de donner une sépulture digne aux défunts. En effet, des hommes armés ont procédé à la destruction de tous les ponts de Bangassou et à l’occupation des axes routiers. « Cette tendance regrettable met à mal les mécanismes de protection des civils ainsi que la capacité des acteurs humanitaires à atteindre les populations affectées et celle des populations touchées à accéder à l’aide » a- déploré Mme Rochdi. La communauté humanitaire est prête à déclencher les premières interventions dès les premiers signes d’accalmie. L’ONG « Médecins sans Frontières » assure d’ores et déjà des activités vitales à l’hôpital de Bangassou. Dans l’esprit du Stay and Deliver, le Coordonnateur humanitaire a salué le courage des acteurs qui ont maintenu leur présence à Bangassou afin de continuer à sauver des vies même dans un contexte extrêmement instable.

 

La crise en cours à Bangassou générera inévitablement de nouveaux besoins qui n’étaient pas prévus dans la réponse humanitaire et par conséquent un financement supplémentaire sera nécessaire afin de venir en aide à ceux dont la vulnérabilité sera exacerbée. « Je déplore que la situation humanitaire se dégrade autant à Bangassou alors que les efforts de plaidoyer pour un soutien accru auprès des partenaires techniques et financiers de la République centrafricaine commencent à donner des fruits encourageants » a décrié le Coordonnateur humanitaire. « J’exhorte les auteurs de cette recrudescence de la violence à ne pas perdre de vue qu’en RCA la moitié de la population dépend encore de l’aide » a-t-elle ajouté. A ce jour, le Plan de réponse humanitaire d’un montant de 399,5 millions de dollars n’a reçu qu’un financement de 64,8 millions soit 16% du montant requis.

 

Virginie Bero

 

Public Information Associate |United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA)

République Centrafricaine (RCA) | Central African Republic (CAR)

Email: berov@un.org| Mob: +236 70 17 76 25| Skype : bvirginie22

car.humanitarianresponse.info | unocha.org/car | humanitarian.id | reliefweb.int

LE COORDONNATEUR HUMANITAIRE LANCE UNE ALERTE SUR LES PREMICES D’UNE NOUVELLE CRISE HUMANITAIRE EN CENTRAFRIQUE
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15 mai 2017 1 15 /05 /mai /2017 11:47
République centrafricaine : Les troupes ougandaises se sont rendues coupables d’abus sexuels (HRW)

 

 

 

Il est urgent d’ouvrir des enquêtes et d’indemniser les victimes

 

(Nairobi, le 15 mai 2017) – Des militaires ougandais déployés en République centrafricaine ont sexuellement exploité ou abusé d’au moins 16 femmes et filles depuis 2015, notamment au moins un viol, et ont intimidé certaines de leurs victimes pour qu’elles gardent le silence, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Des troupes ougandaises sont déployées dans le pays depuis 2009 dans le cadre de la Force d’intervention régionale de l’Union africaine chargée d’éliminer le groupe rebelle ougandais Armée de résistance du Seigneur (Lord’s Resistance Army, LRA), mais l’Ouganda a récemment annoncé qu’il allait retirer ses troupes.

 

Human Rights Watch a interrogé 13 femmes et 3 jeunes filles en 2017 qui ont décrit des sévices ou des abus qu’elles ont subis depuis 2010 de la part de militaires ougandais dans la ville d’Obo, dans le sud-est de la République centrafricaine, où les forces ougandaises étaient basées, et a recueilli des récits crédibles concernant d’autres cas. Deux de ces femmes étaient mineures lorsque cette exploitation sexuelle ou ces abus ont eu lieu. Deux femmes et une fille ont affirmé que les militaires les avaient menacées de représailles si elles dénonçaient ces abus aux enquêteurs ougandais ou à ceux des Nations Unies.

 

« Alors que les opérations militaires contre la LRA touchent à leur fin, l’armée ougandaise ne devrait pas ignorer les accusations de sévices sexuels et de viol portées contre ses militaires en République centrafricaine », a déclaré Lewis Mudge, chercheur auprès de la division Afrique de Human Rights Watch. « Les autorités ougandaises et de l’Union africaine devraient effectuer des enquêtes appropriées, punir les responsables et s’assurer que les femmes et les filles qui ont subi des abus ou des sévices sexuels bénéficient des services dont elles ont besoin. »

 

Quinze de ces femmes et filles ont affirmé qu’elles s’étaient retrouvées enceintes, mais dans chaque cas le militaire responsable de leur grossesse avait quitté le pays et ne leur avait fourni aucune aide.

 

Il est clair que ces 16 cas documentés par Human Rights Watch sous-représentent l’ampleur réelle du problème de l’exploitation et des abus sexuels commis par les forces ougandaises, non seulement parce que les violences sexuelles sont souvent passées sous silence mais aussi parce que d’autres acteurs, notamment les Nations Unies et des prestataires de services de santé locaux, ont documenté d’autres cas, a affirmé Human Rights Watch. En République centrafricaine, il est fréquent que les femmes et les filles ne signalent pas des violences ou des sévices sexuels qu’elles ont subis, en raison de la honte et du rejet de la communauté qui s’y attachent, ou par peur de représailles.

 

En 2016, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a fait état de 14 cas de viol par des militaires ougandais déployés en République centrafricaine, y compris des cas dans lesquels les victimes étaient des enfants au moment des faits. Quatre de ces cas sont parmi ceux que Human Rights Watch a documentés.

 

Selon un rapport interne des Nations Unies datant de 2016 que Human Rights Watch a consulté, les enquêteurs de l’ONU à Obo ont répertorié 18 cas de violences ou de harcèlement sexuels commis par des militaires ougandais contre des femmes et des filles qui avaient peur de donner des détails car elles craignaient des représailles. Ce rapport mentionne que les enquêteurs ont également obtenu des informations au sujet de 44 femmes et filles qui ont eu des enfants conçus par des militaires ougandais. L’équipe de l’ONU a interrogé 12 d’entre elles, toutes mineures.

 

En janvier 2017, la BBC a fait état de cas de viol commis par des militaires ougandais en République centrafricaine, dont celui d’une fillette de 12 ans qui a par la suite donné naissance à un bébé. L’armée ougandaise a déclaré à l’époque qu’elle avait effectué une enquête à Obo et n’avait trouvé aucune preuve d’actes répréhensibles.

 

Human Rights Watch a soumis le 20 avril au ministère ougandais de la Défense et des anciens combattants une liste de questions concernant ces allégations, y compris au sujet d’éventuelles enquêtes ou mesures disciplinaires, mais le ministère n’a pas répondu.

 

Plusieurs femmes et filles ont déclaré à Human Rights Watch que des enquêteurs de l’armée ougandaise les avaient interrogées au cours de l’année écoulée, mais qu’il n’y avait eu aucun suivi et qu’elles n’avaient aucune information au sujet de l’enquête.

 

Deux organisations locales, un responsable religieux et un journaliste basés à Obo ont également affirmé à Human Rights Watch que les forces ougandaises les avaient mis en garde contre l’idée de faire état de cas d’exploitation et d’abus sexuels.

 

La victime de viol interrogée par Human Rights Watch, âgée de 15 ans et prénommée « Marie », a affirmé qu’un militaire ougandais l’avait agressée en janvier 2016 alors qu’elle travaillait dans les champs à proximité de la base ougandaise située près de la piste d’atterrissage d’Obo. « Cet homme était seul … Je ne comprenais pas ce qu’il disait », a-t-elle dit. « Il m’a plaquée au sol [et m’a violée]. Après, j’avais vraiment mal. »

 

« Marie » s’est trouvée enceinte après ce viol et a accouché en novembre 2016.

 

Quinze des femmes et filles interrogées ont déclaré avoir eu des relations sexuelles avec des militaires ougandais en échange de nourriture ou d’argent, parce que le conflit qui se poursuit en République centrafricaine et leur déplacement forcé les avaient plongées dans la misère. Plusieurs d’entre elles ont indiqué que les militaires ougandais leur avaient offert nourriture et argent pour être leurs « épouses locales », ce qui impliquait avoir des relations sexuelles avec eux et s’acquitter de tâches ménagères. Quatorze de ces femmes et filles ont eu un enfant dont le père est un militaire ougandais. Toutes ont affirmé n’avoir reçu aucune aide de la part du militaire, et la plupart ont déclaré que leur situation sociale et économique s’était détériorée après la naissance de leur enfant.

 

Le viol, les relations sexuelles tarifées en échange d’argent, de biens ou de services, et les relations sexuelles avec des mineur(e)s de moins de 18 ans pratiqués par des militaires, des policiers ou des civils de l’Union africaine (UA) sont considérés comme des actes d’exploitation et des abus sexuels et sont interdits par l’UA. Celle-ci a proclamé une politique de tolérance zéro pour de tels actes.

 

Les femmes et filles, les prestataires de services de santé et les responsables locaux interrogés par Human Rights Watch à Obo ont affirmé qu’il était de notoriété publique dans la communauté que les militaires ougandais payaient pour avoir des relations sexuelles, et que des femmes et des filles se rendaient fréquemment en visite à la base militaire proche de la piste d’atterrissage. « Je pouvais passer la nuit à la base, il n’y avait pas de problème », a déclaré « Karine », une jeune fille de 15 ans rendue enceinte en 2016 par un militaire ougandais.

 

Le 19 avril 2017, le ministère ougandais de la Défense a annoncé le retrait de ses troupes de République centrafricaine, estimant que « la mission consistant à neutraliser la LRA a atteint son but. » Les forces ougandaises pourraient rejoindre la mission de maintien de la paix de l’ONU dans le pays, la MINUSCA, pour poursuivre certaines opérations contre la LRA, a ajouté le ministère.

 

La MINUSCA ne devrait pas envisager d’accepter des troupes ougandaises au sein de la mission de l’ONU avant que les allégations d’exploitation et d’abus sexuels n’aient fait l’objet d’enquêtes crédibles et que les auteurs d’abus n’aient été amenés à rendre des comptes, a déclaré Human Rights Watch.

 

Pendant leur déploiement à Obo, les forces ougandaises ont reçu une assistance dans les domaines logistique et du renseignement de la part des États-Unis. Le gouvernement américain devrait conditionner tout futur soutien à l’armée ougandaise à l’ouverture dans les plus brefs délais par l’Ouganda d’enquêtes approfondies sur ces allégations d’exploitation et d’abus sexuels en République centrafricaine et à la punition des responsables, entre autres préoccupations, a ajouté Human Rights Watch.

 

Les autorités ougandaises et de l’UA devraient faire de la sécurité et du bien-être des victimes une priorité dans leur réponse aux actes d’exploitation et aux abus sexuels, a poursuivi Human Rights Watch. Ceci devrait inclure des mesures afin d’assurer la sécurité des victimes, de préserver la confidentialité de chaque cas afin de réduire les risques de stigmatisation, de minimiser le traumatisme causé par des interrogatoires multiples, de leur assurer un accès en temps approprié à des soins médicaux et psychiatriques, ou psychosociaux, et de fournir un soutien socio-économique aux victimes abandonnées avec des enfants dont les géniteurs sont des militaires ougandais.

 

Les forces de l’UA en République centrafricaine ont commis d’autres crimes graves en toute impunité ces dernières années. En juin 2016, Human Rights Watch a publié des informations sur les meurtres d’au moins 18 personnes, dont des femmes et des enfants, par des militaires chargés du maintien de la paix originaires de la République du Congo. À l’époque, ces militaires congolais de maintien de la paix étaient sous l’autorité de la mission de l’UA en République centrafricaine, qui s’appelait la MISCA. L’UA a préparé un rapport interne sur ces meurtres mais elle n’en a pas publié les conclusions.

 

« L’Union africaine, ainsi que les pays qui lui fournissent des troupes, devraient faire preuve d’une totale détermination à punir l’exploitation et les abus sexuels dans les zones de déploiement de leurs troupes », a affirmé Lewis Mudge. « Ils doivent faire respecter la politique de tolérance zéro et empêcher que des abus soient commis à l’encontre des populations que ces missions sont chargées de protéger. »

 

La lutte contre la LRA

 

En 2011, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a autorisé la création de l’Initiative de coopération régionale pour l’élimination de la LRA (ICR-LRA), dont la composante militaire était la Force régionale d’intervention (FRI). Les forces opérationnelles de la FRI ont été fournies pour l’essentiel par l’Ouganda. Environ 1 500 membres des forces militaires ougandaises ont été déployés en République centrafricaine.

 

Les États-Unis ont annoncé, en octobre 2011, l’envoi de 100 membres de leurs Forces spéciales comme conseillers militaires auprès de l’armée ougandaise et d’autres forces armées de la région, afin d’aider à la capture des chefs de la LRA. Ces dernières années, alors que les groupes affiliés à la LRA se sont déplacés, presque tous les conseillers militaires américains et les membres des forces armées ougandaises impliqués dans ces opérations étaient basés dans le sud-est de la République centrafricaine, leur quartier général se trouvant à Obo.

 

Les forces ougandaises et américaines ont annoncé qu’elles allaient cesser de participer à cette mission dans les prochains mois.

 

Exploitées sexuellement et violées

 

Human Rights Watch a documenté le viol d’une jeune fille (âgée de 15 ans) et 15 cas d’exploitation sexuelle par les forces armées ougandaises, dont deux cas dans lesquels les victimes sont mineures et deux autres dont les victimes étaient mineures au moment des faits.

 

Treize de ces cas se sont produits après 2015, le plus récent datant de fin 2016. Quinze des 16 victimes ont par la suite donné naissance à des enfants, dont deux qui étaient âgées de 17 ans lorsqu’elles sont tombées enceintes.

 

« Marie », la victime de viol âgée de 15 ans, a déclaré à Human Rights Watch que son agresseur était un militaire basé à Obo. « C’était un homme jeune, » a-t-elle dit. « Ce soldat m’a violée et maintenant, il m’est difficile de penser à ce qui s’est passé. Ce n’était pas bien et j’y repense souvent. »

 

« Marie » a pu accéder à certains soins médicaux après l’agression, mais personne ne lui a fourni d’informations sur les possibilités d’accès à un avortement après qu’elle ait appris qu’elle était enceinte (voir ci-dessous). Elle a donné naissance à un enfant en novembre 2016.

 

Parmi les cas sur lesquels l’ONU a enquêté, selon un rapport interne de l’organisation que Human Rights Watch a consulté, l’un concernait une fillette de 13 ans qui a été « violée à deux reprises par des militaires de l’UPDF [les forces armées ougandaises] à Obo, une première fois en août 2015 et une seconde fois le 20 mai 2016. »

 

Une femme de 25 ans, « Blandine », a déclaré qu’elle avait estimé n’avoir pas d’autre choix que de devenir une « épouse » ougandaise, parce qu’un militaire lui donnait entre 3 000 et 5 000 francs CFA par semaine (environ 5 à 8,30 dollars US) en échange. « J’avais besoin de cet argent », a-t-elle dit. « Je suis une paysanne et je suis pauvre. Je ne suis allée à l’école que quelques années … Avec cet argent, je pouvais acheter de la nourriture et faire quelques petites affaires. »

 

Une femme de 28 ans, « Margaret », a déclaré qu’elle n’avait pas non plus été capable de refuser l’argent que lui offrait un militaire ougandais. « Il me donnait 1 000 francs CFA (environ 1,60 dollar) ou un peu de nourriture après un rapport sexuel. C’était un sachet de semoule de maïs ou parfois du chou ou des tomates », a-t-elle déclaré. « J’ai commencé cette relation avec [lui] parce que j’avais besoin de cette petite somme d’argent qu’il me donnait, c’est tout. »

 

« Francine », 23 ans, a indiqué qu’elle avait eu des relations sexuelles avec un militaire ougandais pendant deux ou trois mois en 2015 parce qu’il lui donnait de la nourriture et de l’argent. « Il cherchait une femme avec qui il pourrait avoir des rapports sexuels mais il ne voulait pas en avoir beaucoup [de femmes], de crainte d’attraper le sida », a-t-elle dit. « Il disait qu’il me donnerait 10 000 francs CFA (environ 16,70 dollars) pour que je sois sa femme. »

 

« Francine » a souligné combien ce genre d’exploitation était répandu en ville. « Tous les Ougandais font cela », a-t-elle affirmé. « Ils n’ont pas besoin de s’en cacher car c’est tout à fait normal. »

 

Exploitées et abandonnées

 

Sept femmes et une jeune fille ont déclaré qu’elles connaissaient le nom du militaire ougandais qui les avaient payées pour des relations sexuelles, mais pas les autres. Aucune des 15 femmes ou jeunes filles qui ont eu un enfant en conséquence de leur exploitation sexuelle ne savait comment contacter le militaire qui l’avait abandonnée.

« Claire », 25 ans, a déclaré qu’alors qu’elle était enceinte de six mois, le militaire ougandais qui l’avait inséminée lui avait dit qu’il allait partir le lendemain. « Il a refusé de me donner son numéro de téléphone en Ouganda », a-t-elle dit. « Quand j’ai insisté, il a dit: ‘Pourquoi? Pour que tu m’appelles et que tu m’ennuies ?’ »

 

« Margaret » a déclaré que le père ougandais de son enfant, né début 2015, avait refusé de lui donner son numéro de téléphone en Ouganda. « Non, l’enfant, c’est un cadeau que je te fais », lui-a-t-il dit selon elle. « Ce sera un souvenir de moi. »

 

Six femmes et filles ont affirmé que les militaires ougandais leur avaient promis de les emmener en Ouganda pour une vie meilleure si elles acceptaient de se comporter comme leur « épouse » en République centrafricaine.

 

Une femme de 25 ans, mère d’un enfant engendré par un militaire ougandais, « Claude », a déclaré qu’un soldat ougandais l’avait convaincue de devenir sa « femme » en 2014. « Il a dit qu’il m’épouserait et m’emmènerait en Ouganda si j’acceptais d’être sa ‘femme’ », a-t-elle affirmé. « Il m’a dit qu’il me donnerait ce que je voudrais et ce dont j’aurais besoin comme étant son ‘épouse,’ et donc j’ai accepté. »

 

« Rebecca », âgée de 22 ans, a déclaré avoir accepté d’être l’« épouse » d’un militaire ougandais quand elle avait 17 ans. « Il m’a abusée en me disant qu’il m’emmènerait en Ouganda comme sa femme – et je l’ai cru », a-t-elle dit. « J’étais jeune et bête. Nous sommes restés ensemble pendant un an. Parfois il venait chez moi, parfois c’est moi qui allais à la base. » « Rebecca » n’avait que 17 ans quand elle a eu un enfant de ce soldat.

 

Une jeune femme de 21 ans, « Alphonsine », a déclaré qu’un militaire ougandais lui avait fait miroiter de l’argent, de la nourriture et une maison en Ouganda. Sur une période de cinq ans, ils ont eu deux enfants ensemble. Puis il les a abandonnés tous les trois en novembre 2015 quand il est rentré en Ouganda. « Je pense à ma situation et à la manière dont j’ai été abusée », a-t-elle dit. « Maintenant, c’est très difficile pour moi de trouver de l’argent pour acheter de la nourriture et du savon. »

 

« Jeannette », âgée de 30 ans et qui a eu un enfant d’un militaire ougandais en 2015, a déclaré qu’elle avait eu des relations sexuelles avec lui parce qu’elle avait besoin d’argent et de nourriture. « Maintenant, j’ai besoin d’encore plus d’argent et de nourriture, parce que je dois aussi nourrir et habiller cet enfant », a-t-elle dit.

 

Services aux victimes

 

La plupart des femmes et des filles interrogées par Human Rights Watch n’avaient pas pu recevoir de soins médicaux ou psychosociaux.

 

« Marie », la victime de viol, a pu accéder à des soins médicaux cruciaux après une agression sexuelle quelques jours après avoir été attaquée. Elle a subi un test de dépistage du sida et d’autres infections sexuellement transmissibles. En revanche, personne ne lui a fourni d’informations sur les possibilités d’accès à un avortement après qu’il ait été établi qu’elle était enceinte.

 

Huit femmes ont affirmé que les militaires ougandais avec qui elles avaient des relations sexuelles leur avaient donné des sommes d’argent, allant de 1 000 à 30 000 francs CFA (de 1,60 à 50 dollars environ), pour recevoir des soins médicaux pendant leur grossesse. Mais toutes ont assuré que ce n’était pas suffisant pour payer les multiples examens de contrôle nécessaires lors d’une grossesse et qu’elles avaient dû soit trouver de l’argent ailleurs, soit renoncer à certaines de ces consultations.

 

Aucune n’avait reçu d’assistance psychosociale pour pouvoir mieux faire face au traumatisme subi, malgré la présence d’au moins une organisation internationale qui offre ce genre de service. Les femmes et les filles interrogées par Human Rights Watch ont déclaré ignorer l’existence de ce service.

 

De même, aucune n’avait reçu d’assistance sociale ou économique de la part de l’UA ou d’autres organisations. Plusieurs d’entre elles ont évoqué le sentiment de honte qui, au sein de leurs communautés, est associé au fait d’avoir un « bébé ougandais. » Cette stigmatisation peut conduire à créer des besoins socio-économiques accrus. « Les gens du quartier appellent mon enfant ‘l’Ougandaise’ », a déclaré Rebecca. « Les autres enfants se moquent d’elle et lui disent que je suis la femme abandonnée d’un Ougandais. »

 

Les enquêtes ougandaises

 

Les enquêteurs militaires ougandais ont interrogé plusieurs victimes au cours des douze derniers mois, mais celles-ci ont affirmé n’avoir eu aucune nouvelle communication avec les enquêteurs depuis ces entretiens et n’être pas au courant d’un éventuel suivi. Les femmes et les filles ont indiqué n’avoir aucun moyen de contacter les enquêteurs.

 

Human Rights Watch a envoyé une lettre au ministère ougandais de la Défense le 20 avril, demandant, entre autres questions, quelles mesures le ministère avait prises pour enquêter sur ces allégations. Le ministère n’a pas répondu.

 

Un porte-parole militaire ougandais, le brigadier général Richard Karemire, a affirmé en janvier à la BBC que les enquêteurs militaires s’étaient rendus à Obo mais n’avaient trouvé aucune preuve d’actes répréhensibles. « Une équipe s’est rendue sur le terrain et a effectué une très bonne enquête, et elle n’a rien trouvé qui soit réellement de nature à impliquer des membres des UPDF [les forces armées ougandaises] dans la commission de tels crimes », a-t-il déclaré.

 

Menaces pour réduire les victimes au silence

 

Deux femmes et une jeune fille qui ont été exploitées sexuellement ont affirmé que les militaires ougandais les avaient mises en garde contre la tentation de parler à des enquêteurs cherchant à instruire des cas d’exploitation sexuelle et d’abus. « Claire » a déclaré que des militaires ougandais l’avaient approchée en 2016, avant l’arrivée à Obo des enquêteurs ougandais. « Les militaires sont venus à mon domicile et m’ont conseillé de dire que mon enfant était centrafricain », a-t-elle dit. « Ils m’ont dit: ‘Ne dis pas que le garçon est ougandais ou cela va te créer des problèmes. Ce sera mauvais.’ J’ai répondu: ‘Comment cela peut-il empirer? J’ai été abandonnée sans rien, de toute façon.’ »

 

« Karine », la jeune fille de 15 ans qui a été exploitée sexuellement et abandonnée alors qu’elle était enceinte, a affirmé que des militaires ougandais l’avaient mise en garde contre l’idée de parler aux enquêteurs ougandais. Elle a décidé de leur parler quand même parce qu’elle avait été abandonnée alors qu’elle était enceinte et estimait qu’elle n’avait plus rien à perdre.

 

Le rapport interne de l’ONU que Human Rights Watch a pu consulter affirme que les enquêteurs onusiens à Obo ont répertorié 18 cas de violence sexuelle ou de harcèlement sexuel par les militaires ougandais, contre des femmes et des filles qui craignaient trop des représailles de la part des militaires ougandais pour décrire en détail ce qui leur était arrivé. Deux organisations locales, un responsable religieux et un journaliste à Obo ont également affirmé que les forces ougandaises les avaient découragés de faire état de cas d’exploitation sexuelle et d’abus. Le dirigeant religieux a déclaré: « Les Ougandais sont ici pour nous protéger, mais ils peuvent aussi nous menacer. Ils savent qu’ils ne sont pas censés [avoir des relations sexuelles avec des membres de la communauté] et ils ne veulent pas que les gens en parlent aux journalistes. »

 

La République centrafricaine n’est pas le seul pays où des militaires ougandais ont violé et exploité des femmes et des filles alors qu’ils appartenaient à une mission de l’UA. En 2014, Human Rights Watch a documenté que des militaires ougandais et burundais de la mission de l’UA en Somalie, l’AMISOM, avaient commis des actes d’exploitation sexuelle et des abus à l’encontre de femmes, et notamment violé des femmes qui venaient chercher de l’eau ou de l’assistance médicale dans les bases de l’AMISOM. Certaines femmes ont déclaré qu’elles n’avaient pas fait état de ces abus car elles craignaient des représailles de la part de leurs agresseurs. Human Rights Watch a précédemment exprimé des inquiétudes auprès du ministère ougandais de la Défense concernant des allégations similaires contre des troupes ougandaises déployées en République démocratique du Congo en 2011.

 

Les mesures de l’UA pour lutter contre l’exploitation sexuelle et les abus

 

L’ONU définit l’exploitation sexuelle comme étant « le fait d’abuser ou de tenter d’abuser d’un état de vulnérabilité, d’un rapport de force inégal ou de rapports de confiance à des fins sexuelles, y compris mais non exclusivement en vue d’en tirer un avantage pécuniaire, social ou politique ». L’ONU entend par « abus sexuel » toute atteinte sexuelle commise avec force, contrainte ou à la faveur d’un rapport inégal, la menace d’une telle atteinte constituant aussi l’abus sexuel.

 

En septembre 2014, Human Rights Watch a documenté dans un rapport 21 cas de viol ou d’exploitation sexuelle par des militaires ougandais et burundais affectés à la mission de l’UA en Somalie, l’AMISOM. À la suite de ce rapport, l’UA a envoyé une commission d’enquête indépendante en Somalie. Dans leur rapport final, ces enquêteurs ont recommandé que la Commission de l’UA crée un Bureau des services de contrôle interne doté de responsabilités similaires à celle du Bureau de l’ONU du même nom qui est habilité à enquêter, soumettre des rapports et recommander des mesures lorsque des militaires de maintien de la paix de l’ONU sont accusés d’avoir commis des abus. L’ONU a adopté une politique concernant le comportement de ses Casques bleus, qui interdit à ceux-ci toute relation sexuelle avec des membres de la communauté locale. L’UA devrait créer un organe indépendant permanent et doté d’une formation et de ressources adéquates, qui serait chargé d’enquêter sur les allégations d’actes répréhensibles et d’abus, y compris d’exploitation sexuelle et d’abus sexuels, a déclaré Human Rights Watch.

 

En dépit du fait que de telles allégations ont été faites dans le passé, l’UA ne s’est pas dotée d’une politique globale régissant le comportement et la discipline de ses fonctionnaires ou de ses militaires de maintien de la paix et sanctionnant ceux qui commettent des actes d’exploitation sexuelle et des abus. Elle travaille actuellement à l’élaboration d’un cadre stratégique qui inclura la prévention des actes d’exploitation sexuelle et des abus, des directives sur la manière de répondre aux allégations concernant d’autres types d’infraction, ainsi qu’une politique vis-à-vis des lanceurs d’alerte. On ignore encore si ce cadre politique résultera en la création d’un mécanisme indépendant d’enquête, inspiré du bureau de l’ONU comme le recommande le rapport des enquêteurs de l’UA en Somalie.

 

L’ONU considère le viol, les relations sexuelles tarifées en échange d’argent, de biens ou de services, et les rapports sexuels avec quelque personne de moins de 18 ans, auxquels se livreraient des membres des personnels civils, militaires ou de police de l’ONU, comme constituant des actes d’exploitation sexuelle et des abus sexuels, qui sont interdits par l’Organisation. L’ONU professe une politique de tolérance zéro pour l’exploitation et les abus sexuels. Il y a eu dans le passé de nombreuses allégations d’abus de ce type contre des personnels de maintien de la paix de l’ONU en République centrafricaine, y compris dans des cas documentés par Human Rights Watch en février 2016.

 

Le Bulletin de 2003 du Secrétaire général de l’ONU sur la protection contre l’exploitation et les abus sexuels souligne que l’exploitation se produit généralement dans des situations dans lesquelles des femmes et des filles sont vulnérables et placées dans un rapport de force inégal.

 

Autres abus commis par des militaires de maintien de la paix de l’Union africaine en République centrafricaine

 

Human Rights Watch a fait état dans des rapports d’autres crimes graves commis par des troupes affectées aux efforts de maintien de la paix de l’UA en République centrafricaine. En juin 2014, Human Rights Watch a publié des informations sur les meurtres d’au moins 11 personnes, dont des femmes et des enfants, à Boali en mars 2014, et sur la mort sous la torture de deux autres personnes à Bossangoa en décembre 2013.

 

En juin 2016, Human Rights Watch a publié un autre rapport sur les meurtres de Boali, soulignant la découverte d’une fosse commune contenant les restes de 12 personnes identifiées comme ayant été arrêtées par les militaires de maintien de la paix en mars 2014, ainsi que de deux détenus exécutés à Mambéré en février 2014.

 

Ces meurtres de Boali, de Bossangoa et de Mambéré ont été commis par des militaires de maintien de la paix originaires de la République du Congo placés sous le commandement de la mission de l’UA connue sous son acronyme, la MISCA.

 

À la suite de l’exhumation de la fosse commune à Boali, Human Rights Watch avait écrit au président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, et à l’UA, les exhortant à ouvrir des enquêtes crédibles et à traduire les responsables en justice. Human Rights Watch n’a jamais reçu de réponse.

 

En 2015, des membres du personnel de la représentation permanente de l’UA en République centrafricaine ont parlé à Human Rights Watch de l’existence d’un rapport de l’UA sur les meurtres de Boali. En dépit de plusieurs demandes officielles déposées en 2015, en 2016 et en 2017, Human Rights Watch n’a jamais pu consulter ce rapport ni été officiellement informé de son contenu.


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https://www.hrw.org/news/2017/05/15/central-african-republic-ugandan-troops-harm-women

 

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14 mai 2017 7 14 /05 /mai /2017 18:43

 

 


Le Secrétaire général est outragé par les attaques perpétrées par des présumés anti-Balaka contre des civils ainsi que contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) les 12 et 13 mai, à Bangassou, dans le sud-est de la République centrafricaine. Ces attaques ont entraîné des déplacements considérables de civils, un nombre indéterminé de victimes civiles ainsi que la mort d’un casque bleu marocain, portant à six le nombre des soldats du maintien de la paix tués en Centrafrique cette semaine.


Le Secrétaire général présente ses condoléances à la famille endeuillée et au Gouvernement du Royaume du Maroc. Le Secrétaire général souligne que les attaques contre les casques bleus des Nations Unies peuvent constituer un crime de guerre. Il condamne fermement les attaques contre les populations civiles et la MINUSCA et lance un appel aux autorités de la République centrafricaine pour qu’une enquête soit lancée afin que les responsables répondent rapidement de leurs actes devant la justice.


Le Secrétaire général réaffirme la détermination des Nations Unies a avancer la mise en oeuvre du mandate de la MINUSCA. Le Secrétaire général tient à remercier profondément les pays contributeurs de troupe et de police dans leur détermination à protéger les civils.


Ces récents incidents démontrent que la situation en République centrafricaine reste fragile d’où le besoin d’un appui continu et soutenu de la part de la région et de la communauté internationale pour surmonter les défis auxquels le pays fait face.

 

New York, le 14 mai 2017

 

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Division de Communication Stratégique et d'information publique

MINUSCA | Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine

https://minusca.unmissions.org | @UN_CAR |

Déclaration attribuable au porte-parole du Secrétaire général sur l’attaque contre la ville de Bangassou en République centrafricaine
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