Titre: N.D. Fonction officielle: N.D. Date de naissance: 1967 Lieu de naissance: Ndélé, Bamingui-Bangoran, République centrafricaine Pseudonymes fiables: a) Abdoulaye Issène b) Abdoulaye Hissein c) Hissene Abdoulaye d) Abdoulaye Issène Ramadane e) Abdoulaye Issene Ramadan f) Issene Abdoulaye Pseudonymes non fiables: N.D. Nationalité: Centrafricain Numéro de passeport: passeport diplomatique centrafricain numéro D00000897, émis le 5 avril 2013 (valide jusqu’au 4 avril 2018) Numéro national d’identification: N.D. Adresse: a) KM5, Bangui (République centrafricaine) b) Nana-Grébizi (République centrafricaine) Inscrit le: 17 mai 2017 Autres informations: Abdoulaye Hissène a dirigé le parti politique « Convention des patriotes pour la justice et la paix » avant de devenir Ministre de la jeunesse et des sports du Gouvernement de l’ancien Président centrafricain Michel Djotodia. Il a également dirigé des milices armées à Bangui, en particulier dans le quartier du PK5 (3e arrondissement).
Résumé des motifs ayant présidé aux inscriptions sur la liste
Conformément au paragraphe 59 (d) de la résolution 2127 (2013), le Comité des sanctions du Conseil de sécurité concernant la République centrafricaine publie un résumé des motifs de l'inscription sur sa liste des sanctions des noms d'individus et d'entités.
ABDOULAYE HISSENE Date à laquelle le résumé a été mis en ligne sur le site du Comité:
05/17/2017
.
Motifs ayant présidé à l'inscription sur la liste:
ABDOULAYE HISSENE a été inscrit sur la Liste le 17 mai 2017 en application des dispositions du paragraphes 16 et de l’alinéa g) du paragraphe 17 de la résolution 2339 (2017) pour s’être livré ou avoir apporté un appui à des actes qui ont compromis la paix, la stabilité ou la sécurité en République centrafricaine, notamment des actes qui ont menacé ou entravé le processus politique, la stabilisation et la réconciliation ou alimenté les violences, et pour avoir préparé, donné l’ordre de commettre, financé ou commis des attaques contre les missions de l’ONU ou les forces internationales de sécurité, notamment la MINUSCA, les missions de l’Union européenne et les forces françaises qui les soutiennent.
Renseignements complémentaires:
Abdoulaye Hissène et d’autres membres de l’ex-Séléka, en collaboration avec des fauteurs de troubles anti-balaka alliés à l’ancien Président de la République centrafricaine François Bozizé (CFi.001), notamment Maxime Mokom, ont encouragé des protestations violentes et des affrontements en septembre 2015 lors d’une tentative de coup d’État contre le Gouvernement de Catherine Samba-Panza, alors Présidente de transition, tandis que celle-ci participait à l’Assemblée générale des Nations Unies. Maxime Mokom, Abdoulaye Hissène et d’autres personnes ont été accusés de plusieurs crimes par le Gouvernement, notamment de meurtre, d’incendie criminel, de torture et de pillages dans le cadre du coup d’État manqué.
Depuis 2015, Abdoulaye Hissène est l’un des principaux chefs des milices armées du quartier du PK5, à Bangui, qui regroupent plus d’une centaine d’hommes. En tant que tel, il a fait entrave à la libre circulation et au retour des autorités publiques dans la zone, notamment en prélevant des taxes illégales sur les transports et les activités commerciales. Au cours du second semestre de 2015, il a représenté les « nairobistes » de l’ex-Séléka à Bangui dans le cadre d’un rapprochement avec les combattants anti-balaka dirigés par Maxime Mokom. Des hommes armés placés sous le contrôle d’Haroun Gaye (CFi.007) et d’Abdoulaye Hissène ont participé aux violences qui ont secoué Bangui du 26 septembre au 3 octobre 2015.
Des membres du groupe d’Abdoulaye Hissène sont soupçonnés d’avoir participé à l’attaque du véhicule de Mohamed Moussa Dhaffane, l’un des chefs de l’ex-Séléka, survenue le 13 décembre 2015 – le jour du référendum constitutionnel. Abdoulaye Hissène est accusé d’avoir orchestré des violences dans le quartier KM5 de Bangui, qui ont fait cinq morts et vingt blessés et ont empêché les résidents de se rendre aux urnes à l’occasion du référendum constitutionnel. M. Hissène a mis en péril le processus électoral en provoquant un cycle de représailles entre différents groupes.
Le 15 mars 2016, Abdoulaye Hissène a été arrêté par la police à l’aéroport M’Poko de Bangui et transféré à la section chargée des recherches et des enquêtes de la gendarmerie nationale. Sa milice l’a ensuite libéré par la force et a volé une arme que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) avait précédemment remise à la gendarmerie nationale au titre d’une dérogation approuvée par le Comité.
Le 19 juin 2016, après l’arrestation de commerçants musulmans par les forces nationales de sécurité dans le quartier du PK12, les milices d’Haroun Gaye et d’Abdoulaye Hissène ont enlevé cinq officiers de la police nationale à Bangui. Le 20 juin, tandis que la MINUSCA tentait de libérer les otages, des hommes armés sous le contrôle d’Abdoulaye Hissène et d’Haroun Gaye ont échangé des tirs avec les soldats de la paix. Six personnes au moins ont été tuées et un soldat de la paix a été blessé dans la fusillade.
Le 12 août 2016, Abdoulaye Hissène a pris la tête d’un convoi de six véhicules transportant des individus lourdement armés. Ce convoi, qui fuyait Bangui, a été intercepté par la MINUSCA à 40 kilomètres au sud de Sibut après avoir échangé des tirs avec les forces nationales de sécurité au niveau de plusieurs points de contrôle tandis qu’il faisait route vers le nord. Après des échanges de tirs nourris, la MINUSCA a capturé 11 hommes, mais Abdoulaye Hissène et plusieurs autres individus se sont échappés. Les individus interpellés ont indiqué à la MINUSCA qu’Abdoulaye Hissène était le chef du convoi et que son objectif était d’atteindre Bria pour participer à l’assemblée des groupes de l’ex-Séléka organisée par Nourredine Adam (CFi.002).
Aux mois d’août et de septembre 2016, le Groupe d’experts s’est rendu à deux reprises à Sibut afin d’inspecter les effets d’Abdoulaye Hissène, Haroun Gaye et Hamit Tidjani retrouvés dans le convoi et saisis par la MINUSCA le 13 août. Le Groupe a également inspecté les munitions saisies au domicile d’Abdoulaye Hissène le 16 août. Des équipements militaires létaux et non létaux ont été retrouvés dans les six véhicules et sur les individus appréhendés. Toujours le 16 août, la gendarmerie nationale a effectué une descente au domicile d’Abdoulaye Hissène à Bangui, où plus de 700 armes ont été saisies.
Le 4 septembre 2016, un groupe d’éléments de l’ex-Séléka venus de Kaga Bandoro sur six motos pour emmener Abdoulaye Hissène et ses comparses ont ouvert le feu sur la MINUSCA à proximité de Dékoa. Un combattant de l’ex-Séléka a été tué et deux soldats de la paix et un civil ont été blessés dans cette attaque.