Centrafrique : Le dialogue politique de plus en plus réclamé
Par Sylvestre Sokambi le 13 juin 2017
BANGUI, 13 juin 2017 (RJDH)—Le dialogue politique est de plus en plus recommandé en Centrafrique. Plusieurs entités exigent cette rencontre pour tenter de désamorcer la crise qui mine ce pays depuis quatre ans.
Le dialogue politique devient une exigence nationale en Centrafrique. Il est réclamé par tous les acteurs ou observateurs. L’ancien président François Bozizé est considéré par ses proches comme celui qui a propulsé l’idée de dialogue politique. En novembre 2016, alors que le pays quelques huit mois après les élections, renouait avec les violences, l’ancien président François Bozizé en exil en Ouganda, proposait la tenue d’un dialogue politique qu’il a souhaité inclusif entre les Centrafricains. Le chef de l’Etat chassé du pouvoir par la Séléka, avait exclu les étrangers dans son modèle de dialogue.
Cette idée avait déjà été portée par plusieurs leaders politiques dont Joseph Bendounga, président du Mouvement Démocratique pour la Révolution et l’Evolution de Centrafrique (MDREC) qui, un mois après les élections remportées par Faustin Archange Touadéra avait souhaité que tous les acteurs de la crise soient réunis pour discuter d’une méthodologie de sortie de crise.
Depuis un mois, cette idée a refait surface avec la reprise des hostilités dans plusieurs villes de l’arrière-pays, hostilités parties des affrontements opposant depuis sept mois la coalition FPRC-MPC-Anti-Balaka à l’UPC de Ali Daras.
Dans un document dit « plan de paix », adopté lors de la dernière session ordinaire, l’Assemblée Nationale a souhaité la tenue d’un dialogue politique qui devrait être organisé par le gouvernement à Bangui. Le parlement centrafricain n’a pas pris position sur la problématique du statut des participants, sujet qui oppose la vision de François Bozizé a celle de Joseph Bendounga.
Les leaders politiques sont entrés dans le jeu avec le mémorandum qu’ils ont rédigé et remis au chef de l’Etat, la semaine dernière. Dans ce document, les politiques centrafricains ont appelé à la tenue rapide d’une concertation pour discuter des problèmes réels qui bloquent le retour de la paix en République Centrafricaine.
Cette idée de dialogue est aussi défendue par la société civile qui estime que sans les échanges, la République Centrafricaine, ne saurait sortir de la crise actuelle. Ce dialogue, les leaders de la société civile interrogés par le RJDH, le posent comme un « passage obligé » pour décompter la situation, « il n’y a plus d’autres issues aujourd’hui que le dialogue. Le gouvernement doit parler avec tout le monde » explique un leader de la société civile centrafricaine.
Les yeux sont alors tournés vers le gouvernement qui, selon tous les défenseurs de cette idée, doit organiser ce dialogue. Il n’y a pas encore une position officielle sur la question même si des membres du gouvernement, des ministres conseillers à la présidence tentent de rassurer sur la volonté du chef de l’Etat de convoquer les forces vives de la nation, « il n’y a aucun blocage à ma connaissance sur la tenue de ce dialogue. Le président de la République est pour cette initiative » confie un proche de Touadéra qui n’a pas souhaité donner des dates. Le RJDH a tenté d’entrer en contact avec le porte-parole de la président Albert Mokpem qui s’est réservé de tout commentaire.
Depuis un mois, les groupes armés ont reconquis plusieurs positions perdues depuis les consultations populaires à la base d’avril 2015. 12 des 16 préfectures que compte le pays, sont à nouveau occupées par divers mouvements armés malgré le processus DDRR enclenché par le chef de l’Etat depuis son entrée en fonction. Anicet Georges Dologuelé, leader de l’opposition pense que cette situation est due au manque d’autorité du nouveau président de la République.
Centrafrique : La ville de Nzacko se vide de sa population après la prise de la localité par le FPRC
Par Jean-Marie Andibikounda le 13 juin 2017
NZAKO, 13 Juin 2017(RJDH) —-La ville de Nzacko dans le Mbomou est depuis 11 juin sous le contrôle des éléments du FPRC de Noureddine Adam après avoir chassé les Anti-Balaka de la région. Des affrontements selon des sources locales ont opposé les 6, 10 et 11 juin le FPRC et le groupe d’autodéfense Anti-Balaka de Nzacko.
Le regain persistant de violence dans la partie sud a poussé la Minusca à changer de stratégie militaire pour faire face au défi sécuritaire. C’est dans ce contexte que le représentant spécial du secrétaire des Nations Unies Parfait Onanga demande un sursaut national alors que les forces vives y compris l’Assemblée nationale proposent au gouvernement un plan de paix et d’autres un dialogue politique inclusif.
Des violents combats entre le FPRC et le groupe d’autodéfense à Nzacko font fuir les habitants de la localité située à 60 kilomètres de Bangassou dans le Mbomou depuis le début du mois de juin. Plusieurs personnes ont trouvé refuge dans les villes environnantes de Nzacko notamment Rafaï, Kembé d’autres dans la brousse. Des sources religieuses qualifient l’axe Bangassou-Nzako de couloir de la mort et exigent la libération d’un couloir humanitaire.
La situation sécuritaire et humanitaire reste toujours précaire. Une autorité de Nzacko qui a regagné Bangassou pour être à l’abri se plaint de la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire de la localité. « Les éléments du Front Populaire pour la Renaissance de la Centrafrique ont promis marcher sur Bangassou après la prise de Nzacko. Nous sommes vraiment inquiètes par rapport à l’avancée de ces troupes alors que la situation humanitaire se dégrade de jour en jour », s’est plaint notable de Nzacko qui a rejoint Bangassou.
La région sud du pays continue de connaitre la montée de violence alors que la Minusca projette le renforcement du plafond de ses troupes dans la localité.
Centrafrique : Conduit d’eau potable réhabilité à Bangui par le CICR
Par Pamela Dounian-Doté le 13 juin 2017
BANGUI, 13 juin 2017(RJDH)—Environ 3,8 km de conduit d’eau de la Sodeca d’une partie de Bangui réhabilité par le Comité International de la Croix Rouge a été remis à la SEDECA. Lancé en janvier 2016 la remise officielle de ces conduits est faite ce 12 juin à Bangui.
La remise officielle de ces conduits à la Sodeca intervient dans un contexte où les consommateurs de la ville de Bangui se plaignent de la qualité et de l’odeur d’eau fournie par la société de distribution d’eau en Centrafrique. Un appui qui vient renforcer les dispositions de cette société dans le traitement et la distribution d’eau de qualité à la population.
Cet apport du CICR touche la qualité d’eau pour environ 400 000 personnes selon Jean François Sangsue représentant du CICR « la majeur partie de la population est approvisionnée en eau potable. Nous sommes actifs auprès de la SODECA depuis 2003 et le CICR est arrivé à la conclusion en 2014 d’appuyer financièrement et matériellement SODECA face aux conséquences du débute en 2013 de la crise qui constituait autant d’obstacle pour la SODECA de faire face au besoin de la population en matière d’accès à l’eau potable. Le CICR a décidé d’apporter un appui technique ayant permis à la réalisation des travaux de réhabilitation du réseau et de la station de pompage PS3 », a-t-il souligné.
Le CICR est présent en Centrafrique depuis 10 ans et intervient dans plusieurs domaines notamment la santé, l’accès à l’eau potable, et des visites des personnes détenues et bien d’autres domaines. Le CICR appui la Sodeca à améliorer sa prestation et sa qualité d’eau en mettant à sa disposition des équipements.
Centrafrique : Touadera inaugure le centre de formation militaire à l’Ouest du pays
Par Auguste Bati-Kalamet le 13 juin 2017
BANGUI, 13 JUIN 2017 (RJDH) – Cinq dortoirs militaires du camp Leclerc à Bouar ont été réhabilités par la Minusca. La cérémonie de la remise a eu lieu ce lundi 12 juin à Bouar en présence des autorités militaires et locales.
Le Camp Leclerc est un grand centre d’instruction militaire tombé en ruine après le passage de la Séléka en 2013. Il est remis en l’état grâce à l’appui de la Minusca dans un contexte de restructuration de l’armée par la force européenne EUTM et l’état-major des armées.
L’enveloppe allouée pour les travaux s’élève à 1 450 000 dollars « la Minusca a déboursé cette somme importante pour la remise en l’état du camp qui servira désormais de centre de référence pour la formation des FACA», a confirmé Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca. Ce centre va accueillir pour un début un effectif de 250 hommes.
Un point important pour la reconstruction de l’armée nationale selon Faustin Archange Touadera « cette reconstruction entre dans le cadre de la restauration des Forces armées centrafricaines. C’est ici que cette armée appelée à passer de la projection à l’armée de garnison prendra sa source comme par le passé », a-t-il souhaité.
Le Camp Leclerc est le centre d’instruction par excellence des forces armées centrafricaines depuis l’époque coloniale.