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17 juin 2017 6 17 /06 /juin /2017 20:01

 

 

 

 

Après le retour à l'ordre constitutionnel, le défi majeur des nouvelles autorités centrafricaines reste et demeure la sécurité. Ce volet est le levier du développement tout azimut, du vivre ensemble, de la justice et surtout du respect des droits de l'homme. Au lendemain de l'investiture, les nouvelles autorités ont confondu vitesse et précipitation et ont piétiné les priorités du peuple centrafricain. Les actions, approches et méthodes mesurées du pouvoir n'aimantent pas grand monde, cultivent le rejet de leur politique et nuisent même à leur famille politique au point de museler le collectif de soutien qui n'ose plus s'afficher.

 

En quinze mois de gouvernance, la Centrafrique a presque tout connu sauf le rétablissement de la sécurité. Un premier ministre qui refuse son limogeage et résiste à la démission, un gouvernement qui institue un bras de fer artificiel avec le parlement, un gouvernement qui s'évertue à malmener, traquer et espionner les opposants politiques et dérouler le tapis rouge aux groupes armés non conventionnels...bref, au final douze des seize préfectures sont contrôlés par des groupes armés non conventionnels. La dernière vague de violence a montré les limites, l'échec du processus de paix mené par le gouvernement. Ainsi, une rencontre s'est tenue à Rome sur l'initiative de la communauté catholique Saint Egidio, spécialisée et réputée dans la médiation et la prévention des conflits.

 

Cette rencontre de la dernière chance regroupe la quasi totalité des groupes armés non conventionnels disséminés sur l'ensemble du territoire national et une quarantaine de personnalités politiques. Ainsi, le citoyen lambda qui n'a pas effectué le déplacement de Rome se pose mille et une question : qu'est-ce que le pouvoir de Bangui peut attendre de cette énième rencontre ? La délégation centrafricaine est-elle représentative de leur structure respective ? Quel est l'ordre du jour des débats ? Pensez-vous que la solution à la crise centrafricaine se trouve à l'étranger et de surcroît à Rome siège de l'église catholique ? N'a t'on pas affirmé que la crise centrafricaine est confessionnelle ? La diplomatie du Vatican réussira t-elle là où le gouvernement a échoué ? Le voyage de sa sainteté en Centrafrique a aplani les sentiers et favorisé l'organisation des élections, réussira t-il à siffler la fin de la récréation ? Ce déplacement ne sera t-il pas un voyage touristique infructueux pour la cause centrafricaine ?

 

Une telle rencontre initiée par l'église catholique au Congo démocratique ne s'est-elle pas enlisée ? Pour finir, une chance de sortie de crise est-elle encore possible ? Tout compte fait, il est évident qu'une telle démarche abouti généralement à un accord politique assorti de la mise en place d'un gouvernement d'union nationale avec probablement la participation des groupes armés. Ainsi, se posèrent les questions de l'application, de la mise en œuvre ou du respect de l'accord et surtout la gestion des effets collatéraux de l'éventuel accord. Un accord suppose une âpre négociation, un consensus, un compromis avec ou sans préalable. Sachant que les groupes armés non conventionnels ont commis des atrocités, des meurtres, des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité...qu'adviendrait la question de l'amnistie rejetée par population et la classe politique centrafricaine ? À propos de la loi d'amnistie, à quoi servirait la budgétivore cour pénale spéciale ?

 

Rappelons que l'amnistie par définition est un acte législatif qui arrête les poursuites et annule les condamnations. Les bourreaux ne seront plus inquiétés et les victimes abandonnées à leur propre sort. Il faut noter que les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité sont des crimes imprescriptibles qui résistent même à une loi d'amnistie à l'instar du chef de guerre libérien Charles Taylor qui avait été poursuivi et condamné alors qu'entre temps il avait bénéficié d'une loi d'amnistie. Nos seigneurs de guerre ne sont pas bêtes et savent pertinemment que les crimes de guerre sont imprescriptibles, ce qui confirmera la complexité des débats. En guise de contribution, nous osons espérer que l'avenir de la Centrafrique se trouve en Centrafrique, entre Centrafricains et nulle part ailleurs. Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites pas que c'est moi.

 

Paris le 16 juin 2017

 

Bernard SELEMBY DOUDOU

 

Juriste, Administrateur des Elections

CENTRAFRIQUE : QU'EST-CE QUE LA NATION PEUT ATTENDRE DE LA RENCONTRE DE ROME ? par Bernard Selemby Doudou
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17 juin 2017 6 17 /06 /juin /2017 20:00
Centrafrique : Des enfants démobilisés invitent les groupes armés à libérer les autres

 

 

Centrafrique : Des enfants démobilisés invitent les groupes armés à libérer les autres

 

Par Noura Oualot le 17 juin 2017

 

BANGUI, 17 juin 2016(RJDH)— Des enfants démobilisés et non accompagnés de Centrafrique ont commémoré ce 16 juin la journée de l’enfant africain dans le 6e arrondissement de Bangui. Une activité menée par l’ONG PLAN Internationale dans l’objectif de les valoriser et de protéger leurs droits.

 

De 2014 à décembre 2016, 9.485 enfants dont 29% des filles ont été libérés, pris en charge par les partenaires de l’Unicef. Dans le cadre du Forum de Bangui, un engagement collectif a été signé en mai 2015 par les chefs des groupes armés afin de libérer les enfants et de s’abstenir de tout nouveau recrutement de mineur. Selon l’Unicef, depuis cette signature, plus de 7.000 enfants ont été libérés.

 

« L’agenda 2030 pour un développement durable en faveur des enfants en Afrique : accélérons la protection, l’autonomisation et l’égalité des chances », est le thème retenu pour cette journée internationale. Une occasion pour Emmanuel Ngaïndiro, un enfant démobilisé d’appeler les parents et le gouvernement au respect de droit à l’éducation des enfants en Centrafrique.

 

Emmanuel Ngaïndiro appelle aussi les autres enfants à sortir des groupes armés pour penser à leur éducation « je demande également aux autorités du pays de construire beaucoup d’écoles surtout en province et de payer les enseignants pour encadrer les enfants afin de les empêcher de penser aux armes», a-t-il lancé.

 

Un moment aussi capital pour Placide Kombélé, un autre enfant démobilisé. « Nous profitons de cette journée pour demander à tous les parents et à la communauté de veiller sur les droits des enfants. Et nous disons aussi aux enfants de chercher à connaitre leurs droits et les faire respecter. Au groupes armés de libérer les enfants en respectant l’accord de Mai 2015».

 

Cette activité s’inscrit dans le cadre d’un projet UNICEF/ Union Européenne qui vise à travailler sur les enfants associés aux groupes armés et intervient dans un contexte des violences à l’intérieur du pays où des enfants continuent à faire partie des groupes armés.

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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 19:17
Lu pour vous : Centrafrique, le rôle décisif de la communauté de Sant’Egidio

 

 

 

 

http://mondafrique.com  Par  Aza Boukhris 16 juin 2017

 

La Communauté catholique Sant'Egidio, spécialisée dans la prévention des conflits, multiplie les accords pour avoir les coudées franches en Centrafrique.

 

Le chemin d’une paix durable passe-t-il désormais en Centrafrique par la communauté de Sant’Egidio? Le scénario n’est pas absurde.

 

Après l’accord de coopération signé à Paris avec Jean-Marc Ayrault, le 18 février 2017, la communauté catholique basée à Rome a conclu un autre accord a été signé à New York , le 2 juin 2017, avec l’ONU. La France et l’Onu soutiennent en effet la médiation de Sant’Egidio qui poursuit ses efforts depuis 2013, notamment avec le Pacte républicain signé à Bangui le 7 novembre 2013, sous le régime de Michel Djotodia Am-Nondroko.

 

L’ « Appel de Rome » du 27 février 2015, durant la Transition de Catherine Samba-Panza, a été signé par une dizaine de personnalités en vue de permettre des élections transparentes et démocratiques, fin décembre 2015-début 2016. Sant’Egidio revient à la charge pour lancer un dialogue politique et remettre le pays sur le chemin de la paix. En qualité du président de Sant’Egidio, Marco Impagliazzo est intervenu au Conseil de sécurité, le 12 juin 2017, pour annoncer de nouvelles initiatives concernant la crise centrafricaine. Cette initiative de paix est parrainée par l’ONU.

 

Sortie de crise

 

Le responsable des relations internationales de Sant’Egidio, Mauro Garofalo, est probablement la personnalité qui connaît le mieux les protagonistes de la crise et les obstacles qui empêchent de commencer un processus de sortie de crise. Il peut aussi compter sur la diplomatie du Vatican et la conférence épiscopale centrafricaine, quasiment désormais la seule organisation hiérarchique qui fonctionne encore dans ce pays, grâce à ses évêques et ses curés. Le Cardinal Dieudonné Nzapalainga, qui a évidemment une proximité avec la Pape François, est un autre atout pour Sant’Egidio.

 

Ainsi, à partir du 14 juin 2017 et durant une semaine, plusieurs dizaines de Centrafricains, représentant les milices armées de tous bords, les représentants du pouvoir, les principales personnalités politiques du pays et le Représentant spécial du SGONU en Centrafrique et chef de la MINUSCA, vont être en séminaire fermé et vivre ensemble pour la recherche d’une sortie de la crise qui atteint désormais son paroxysme. Une visite inopinée du Pape François n’est pas à exclure.

 

Ces premiers pas dans le dialogue politique, à Rome, étaient attendus depuis l’élection du Président Touadera.

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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 19:09
Nouvelles nationales sur RJDH
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Centrafrique : Les rebelles du « 3R » absents des discussions de Sant’Egidio

 

Par Fleury Agou le 16 juin 2017

 

BANGUI, 16 juin 2017 (RJDH)–Les groupes armés qui écument la République Centrafricaine sont en discussion à Rome sous l’égide de la Communauté Sant’Egidio. Le groupe « Retour, Réclamation et Réhabilitation » ou 3R est absent aux négociations.

 

Pour créer les conditions propices pour le retour au calme en Centrafrique et le redécollage du pays suite au regain de violences, la Communauté Sant’Egidio a convié les mouvements armés à Rome. Sur les quatorze groupes armés, le « 3 R », n’a pas fait le déplacement de Rome.

 

Mauvaise volonté ou mésentente interne? Selon nos informations, 3R n’aurait pas été en mesure de remplir les formalités de voyage à temps.

 

« Quelle que soit la raison évoquée, il s’agit d’une mauvaise volonté de ce groupe armé commandé par Sidiki Abbas, un Peulh apparu dans la ville de Koui au Nord en 2015 », rapporte une source. Sidiki Abbas et ses combattants disent protéger les éleveurs Peuls contre les agressions des Anti-Balaka en commettant des exactions sur la population civile.

 

Le RJDH n’a pas pu encore entrer en contact avec les responsables de ce groupe armé pour leurs versions des faits.

 

Sant’Egidio saura-t-il conclure un accord de paix durable comme en Mozambique ?

 

C’est depuis 2013, que cette communauté Catholique s’investie dans la résolution de la crise en RCA. De la venue du Pape au consensus électoral et post-électoral en 2016, Sant’Egidio avait réussi à conclure un accord entre les belligérants et les partis politiques.

 

En Afrique, la paix en Mozambique est à l’actif de Sant’Egidio. Sous sa médiation, le Frelimo au pouvoir a signé un accord de paix avec la Renamo (Resistência Nacional Moçambicana) le 4 octobre 1992 après des années de guerre civile.

 

Sur l’initiative de paix de Sant’Egidio, les centrafricains souffrant dans leur chair aspirent à la paix et souhaitent sa réussite.

 

 

Centrafrique : Arrestation des présumés auteurs d’assassinat des casques bleus à Bangassou

 

Par Judicael Yongo le 16 juin 2017

 

BANGUI, 16 Juin 2017(RJDH) —-La Minusca a annoncé ce vendredi 16 juin, l’arrestation des présumés auteurs d’assassinat et de la disparition des soldats marocains de la Minusca à Bangassou lors des affrontements en mai dernier au village Yongofondo. Ces éléments selon le Porte-Parole de la Minusca Vladimir Monteiro, ont été remis aux autorités judiciaires centrafricaines pour des procédures.

 

Le début mai a été marqué par des affrontements entre les groupes d’autodéfenses et des forces onusiennes au village Yongofondo, et d’autres localités proches de Bangassou dans le Mbomou. Plusieurs soldats de la paix du contingent marocains et cambodgiens ont été la cible d’attaque causant la mort de 6 casques bleus.

 

Selon la Minusca, quelques présumés responsables de la mort des forces onusiennes à Bangassou ont été interceptés après ces violences perpétrées dans le sud-est de la RCA. Le Porte-parole de cette mission de la paix en Centrafrique Vladimir Monteiro a confirmé cette arrestation. « Ces personnes ont été interceptées et remises aux autorités judiciaires centrafricaines. Mais d’une manière générale, je n’ai pas des informations sur l’identité des éléments et la Minusca s’assure que les droits de ces personnes sont respectés », a-t-il confié au RJDH.

 

Des informations du RJDH indiquent que six (6) présumés ont été arrêtés par la Minusca. Deux se trouveraient dans un état très critique par manque des soins. Le RJDH tente toujours d’entrer en contact avec les autorités judiciaires centrafricaines pour leurs versions.

 

Ces présumés auteurs de tuerie des casques bleus ont été arrêtés dans une circonstance encore non expliquée.

 

 

Centrafrique : Une experte indépendante des Nations-Unies s’inquiète de la détérioration de la situation humanitaire

 

Par Pamela Dounian-Doté le 16 juin 2017

 

BANGUI, 16 Juin 2016(RJDH)—Aujourd’hui, la situation humanitaire est plus que critique. Pour la première fois depuis aout 2014, le nombre des déplacés internes a dépassé la barre des 500 000 personnes, alors la réponse humanitaire n’est financée qu’à hauteur de 28%, a déclaré Marie Thérèse Bocoum Kéïta, experte indépendante des Nations-Unies lors d’un point de presse ce 15 Juin à Bangui.

 

L’inquiétude de Marie Thérèse Keïta Bocoum, experte indépendante des Nations Unies intervient après une visite de 10 jours dans le pays dans un contexte de regain de violence à l’intérieur du pays. Conséquences de ces violences, une augmentation importante du nombre des déplacés internes contrairement à 2014 où le pic de violence a atteint un seuil important.

 

L’experte indépendante encourage le gouvernement et la Minusca à protéger la population « il est indéniable que la responsabilité de protéger les populations est une obligation de l’Etat et la communauté internationale, particulièrement la Minusca, pour être crédible, doit pouvoir être à ses côtés pour mettre en œuvre efficacement », a-t-elle affirmé.

 

Marie Thérèse Kéïta Bocoum a salué l’avancement de Cour Pénale Spéciale comme un effort vers la paix. Cette cour de juridiction nationale dont le procureur et certains de ses collaborateurs sont déjà nommés.

 

L’experte indépendante propose la réhabilitation des FACA comme solution à la violation des droits humains dans ce pays de 623.000km2 où 12 préfectures sur 16 sont contrôlées par les groupes armés. Sa suggestion intervient alors que le retour de l’autorité de l’Etat est fragile sur toute l’étendue du territoire.

 

 

Centrafrique : Violences et Crimes au centre du monitoring des médias en mai

 

Par Noura Oualot le 16 juin 2017

 

BANGUI, 16 juin 2016(RJDH)—L’Observatoire des Médias en Centrafrique (OMCA) a présenté ce matin le rapport de son travail de monitoring des médias centrafricains du mois de mai 2017, titré : « Violences et Crimes ». La présentation a été faite lors de sa cinquième table ronde.

 

Ce rapport dénommé « Violences et Crise en Centrafrique » est lié au contexte du pays marqué par des violences à l’ouest et sud.

 

Le monitoring du mois de mai vise dix organes de la presse écrite, notamment Adrénaline Info, Agora, Top Contact, Le Citoyen, Le Confident, le Démocrate, La Fraternité, Le Pays, L’Hirondelle et le Tambouret et cinq radios à savoir : Radio Centrafrique, Radio Ndéké-Luka, Radio Notre Dame, Radio Voix de l’Evangile et le RJDH qui diffuse sur la Radio Maria et ICDI. Ces médias sont visés sur leur choix des sujets et la qualité journalistique, technique et déontologique.

 

Lionel Zoumiri, observateur analyste à l’OMCA présente les graphiques de cette observation, « comme tous les mois, le tableau et les graphiques nous montrent que RJDH est toujours en tête. Il vient en tête avec 1572 secondes des sujets traités soit 15,80% de temps de diffusions sur les violences et crimes, ensuite Radio Ndéké-Luka avec 1052 secondes des sujets soit 10,25% de temps de diffusion, puis la Radio Notre Dame 1,15%, Radio Centrafrique 0,20% et la radio Voix de l’Evangile 0,15% », a-t-il expliqué.

 

Pour la presse écrite, le journal Hirondelle vient en tête avec 10,5% espaces consacrés aux violences et crimes, l’Agora avec 9%, le Confident 5,5% et le Démocrate 4,5%.

 

Selon l’OMCA, quelques manquements ont été relevés dans le rapport concernant le journal La Fraternité et la Radio Notre Dame qui ont publié et diffusé des informations portant atteinte à l’honneur de quelques autorités et qui pourraient compromettre la cohésion sociale.

 

La présentation de ce rapport vise à aider les professionnels des médias à jouer pleinement leur rôle d’acteur de l’espace publique en respectant le code d’éthique et de déontologie. Il s’inscrit dans le cadre du projet Connect avec l’ONG Internews sur financement de USAID.

 

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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 18:56

 

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

 

LA MINUSCA SALUE L’ACCORD ENTRE EX-SELEKA ET ANTI-BALAKA DANS LA PREFECTURE DE L’OUHAM

 

Bangui, le 16 juin 2017- La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) salue la signature ce jeudi, d’un acte d’engagement entre les ex-Séléka et les anti-Balaka de deux localités de la préfecture de l’Ouham (nord-ouest de la République centrafricaine) et réaffirme sa volonté d’appuyer les différentes parties, en vue de sa mise en œuvre effective.

 

Les ex-Séléka de la sous-préfecture de Nana Bakassa et les anti-Balaka des sous-préfectures de Nana Bakassa et Bossangoa s’engagent « à renoncer à la violence » et à « s’inscrire résolument dans la dynamique de paix, de cohésion sociale et de réconciliation ». Les deux groupes armés se sont engagés sur six points à savoir « la libre circulation des personnes et des biens » ; « ne pas entraver le fonctionnement des établissements scolaires, de santé, et de tout autre édifice public » ; « ne pas porter atteinte aux biens et aux propriétés privées » ; « l’arrêt immédiat de circuler en tenue militaire et en arme dans les deux villes et entre les deux villes » et « faire recours aux autorités locales et au comité local de paix en cas de désaccord ».

 

« Je félicite tous ceux qui se sont engagés à finaliser cet accord historique, qui devrait assurer le retour de la paix dans une région qui connaît depuis trop longtemps des cycles de violence. Il est particulièrement encourageant de constater que ce sont des Centrafricains eux-mêmes, avec l’appui de la MINUSCA, qui ont mené cette initiative. Son succès est un signe d’espoir pour l’avenir et devrait servir de modèle à d’autres communautés touchées par la violence », a déclaré Diane Corner, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations unies.

 

Le document a été signé en présence de la préfète de l’Ouham, des députés de Markounda et de Nana-Bakassa I, de l’évêque de Bossangoa et du chef du bureau de la MINUSCA. Outre l’appui logistique et matériel, la MINUSCA a appuyé aux efforts de médiation, dialogue et sensibilisation pour le bon déroulement de ce processus de paix « qu’elle compte consolider à travers plusieurs actions dans cette localité ». La Mission encourage les autorités locales et les groupes armés à la médiation et au dialogue afin d’aboutir à un consensus de paix propice et bénéfique pour les populations.

 

La MINUSCA souligne que la signature de cet acte d’engagement est un signe d’encouragement et démontre que la solution au cycle de violence dans le nord-ouest et dans d’autres parties de la RCA passe par le dialogue. La Mission invite les groupes armés et groupes d’auto-défense impliqués dans les violences actuelles, notamment dans le sud-est, à cesser les affrontements et à choisir la voie du dialogue pour une solution à leurs griefs et ainsi mettre fin aux souffrances des milliers de civils.

 

La MINUSCA précise par ailleurs que, dans le cadre de son mandat de protection des civils, elle ne prévoit aucun changement dans son dispositif militaire actuel dans l’ouest de la RCA.

 

LA MINUSCA SALUE L’ACCORD ENTRE EX-SELEKA ET ANTI-BALAKA DANS LA PREFECTURE DE L’OUHAM
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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 01:28
Lu pour vous : « Tchad S.A. », le rapport accablant de Swissaid sur le clan Deby
Lu pour vous : « Tchad S.A. », le rapport accablant de Swissaid sur le clan Deby

 

 

 

 

http://afrique.latribune.fr  Par Aboubacar Yacouba Barma |

 

L’ONG SWISSAID vient de publier un rapport où elle s'intéresse de près au secteur tchadien du pétrole, notamment aux activités de la multinationale suisse Glencore, négociant exclusif de l’Etat tchadien. Le rapport met en évidence des pratiques assez opaques dans la gestion des millions de dollars tirés de l’exploitation de l’or noir tchadien. Des revenus qui ne profiteraient qu’au président Idriss Déby et à sa famille, alors que la population végète dans la pauvreté.

 

C'est un rapport qui risque encore de faire beaucoup jaser. L'ONG internationale SWISSAID vient de rendre public les résultats de son étude sur les activités au Tchad de la multinationale Glencore, géant mondial spécialisé dans les matières premières et qui bénéficie depuis plus d'une décennie, d'un contrat exclusif avec l'Etat tchadien en matière de négoce de l'or noir. A lui seul, le titre de l'étude en dit long sur les principales conclusions tirées de l'analyse des revenus générés de l'exploitation du pétrole par le Tchad, mais également par des pratiques présumées peu orthodoxes qui ont cours entre la multinationale suisse et le clan de la famille d'Idriss Déby, le président tchadien. L'étude, «TCHAD S.A : un clan familial corrompu, les milliards de Glencore et la responsabilité de la Suisse», permet clairement d'illustrer, selon l'ONG, que «le manque de transparence dans le négoce de pétrole entre Glencore et le gouvernement corrompu de ce pays d'Afrique centrale empêche la population de bénéficier des richesses des ressources naturelles de son pays».

 

Le document dresse une analyse succincte et détaillée sur l'industrie pétrolifère tchadienne qui a débuté en 2003, ainsi que l'évolution et la destination des revenus tirés du pétrole, lesquels n'ont de toute évidence eu aucun impact sur les conditions de vie des Tchadiens. Dans la foulée, les auteurs ont relevé plusieurs facteurs qui expliquent cet état de fait et ont épinglé au passage la société Glencore, mais aussi et surtout le clan du président Idriss Déby.

 

Alors que les revenus issus du négoce du pétrole avec Glencore représentent jusqu'à deux tiers de tous les revenus pétroliers du Tchad, la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT), compagnie pétrolière de l'Etat et principal partenaire d'affaires de Glencore, « est une vraie boîte noire » selon le rapport. Et d'ajouter que Glencore elle-même ne coopère que partiellement avec l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), qu'elle soutient pourtant officiellement.

 

Le clan Déby au banc des accusés

 

Rappelant que depuis 26 ans, le Tchad est gouverné par le président Idriss Déby, « qui a fait de ce pays une véritable S.A. familiale corrompue», SWISSAID souligne que Glencore est étroitement liée à ce système. La société négocie en effet de manière exclusive le pétrole de l'Etat tchadien et octroie en échange au régime des crédits s'élevant à des milliards de dollars comme l'a mis en évidence le rapport mettant en avant les risques de corruption qui sont énormes alors même que « les contrats conclus entre Glencore et le gouvernement tchadien sont opaques ».

 

« En 26 ans de pouvoir, Idriss Déby Itno, le président du Tchad a transformé sont pays en SA familiale corrompue. Son régime agit de façon de plus en plus répressive, des proches et des membres de la famille du président et de son épouse contrôlent de larges pans du secteur pétrolier. L'araignée au centre de cette toile de népotisme et de racket est la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT), le partenaire essentiel de Glencore au Tchad ».

 

D'après l'étude qui rapporte certaines estimations, le président Déby devrait actuellement disposer d'une fortune de 50 à 100 millions d'euros sans compter la fortune amassé par son clan à travers plusieurs membres occupant des postes stratégiques au sein d'entreprises et d'administrations publiques mais aussi des réseaux qui s'étendent aux secteurs stratégiques de l'économie du pays.

 

Népotisme, malversations et corruption en particulier dans le secteur pétrolier, l'ONG n'est pas allée de main morte pour critiquer les liens entre la famille Déby et les grandes sociétés intervenant dans le secteur notamment Glencore. En à peine 5 ans, c'est-à-dire depuis le début de l'extraction de pétrole en 2012, la transnationale suisse des matières premières, est parvenue à se positionner comme l'acteur dominant dans le domaine pétrolier au Tchad, un partenariat des plus inégaux comme l'a mis en évidence le document. D'un côté, en effet, « un Etat appauvri au cœur de l'Afrique, touché par une crise économique massive et dirigé par un régime corrompu », et de l'autre, « une transnationale employant 155.000 personnes, dont le chiffre d'affaires annuel est de plus de 150 milliards de dollars, soit 15 fois plus que le produit national brut du Tchad ». Mieux encore, l'étude compare un pays où plus de 38 % de la population vit avec moins de deux dollars par jour, avec une entreprise dont le directeur général (CEO) a une fortune de 5.1 milliards de dollars avec « laquelle il peut subvenir pendant 24 ans aux dépenses de santé des douze millions d'habitants du Tchad ». Comme le souligne dans l'étude, le représentant d'une ONG locale, « la faiblesse et la corruption des institutions étatiques font que des entreprises se retrouvent dans une situation où elles peuvent pratiquement tout se permettre ».

 

Autant dire qu'il n y a pas match et c'est ce qui expliquerait que la multinationale suisse arrive aussi à se faire des affaires comme c'est le cas de celle qui a fait beaucoup de bruits il y a quelques temps, celle relative de l'emprunt des 2 milliards de dollars consentis par Glencore à partir de 2013 au Tchad. Le remboursement de l'emprunt devrait se faire à travers des livraisons de brut par la SHT à Glencore, mais relève l'étude, le Tchad est tombé dans le piège des dettes à cause de la forte baisse du prix du pétrole. La plus grande part des revenus pétroliers sert au service de la dette et le pays est confronté à une crise économique massive a souligné SWISSAID qui s'est d'ailleurs appuyé, sur des déclarations du président Déby, lequel reconnait aujourd'hui qu'il « s'agissait d'un très mauvais emprunt » et se demandant même s'il n y a pas eu "des délits d'initiés ». Il y a de quoi en effet puisque selon les estimations du rapport, « les dettes continueront à peser sur le Tchad et lui voler 98 % de ses dividendes » alors que le pays traverse une crise socioéconomique sans précédent depuis quelques temps.

 

Malédiction de l'or noir

 

Selon l'étude, en seulement 14 ans, le Tchad est devenu économiquement complètement dépendant du pétrole mais « le développement économique et politique durant cette période peut être considéré comme exemplaire pour un pays victime de la malédiction des ressources ».

« Malgré des revenus pétroliers de plus de 13 milliards de dollars depuis 2003, près de 50 % de la population tchadienne vit en dessous du seuil de pauvreté. A l'indice du développement humain, le Tchad a reculé de plus en plus et se trouve actuellement à l'antépénultième place. Ce recul a été accompagné par une augmentation de la répression politique, de la corruption et du népotisme ».

 

En plus des chiffres officiels sur les indicateurs socioéconomiques qui classent le pays comme l'un des plus pauvres de la planète notamment en matière de développement humain, le rapport a rapporté plusieurs témoignages de citoyens tchadiens qui affirment « regretter la découverte de cette ressource ». L'or aurait dû sortir le pays de la pauvreté mais l'opacité qui entour la gestion des revenus tirés de son exploitation ainsi que les pratiques mises en évidence par les auteurs de l'étude, font que « la population n'a aucun moyen de faire valoir ses droits et de demander des comptes aux autorités et malgré les richesses de son sous-sol, elle souffre de la pauvreté, de la corruption et de la mauvaise gestion ».

 

Du lobbying pour plus de transparence

 

La publication de l'étude de SWISSAID n'est toutefois pas fortuite. Après la présentation des principales conclusions mardi 13 juin à Genève, une table ronde sur l'enjeu de la transparence dans les industries extractives devrait suivre ce mercredi toujours à Genève et à partir du cas tchadien. L'objectif pour l'ONG est à l'évidence de peser sur le débat qui s'ouvre en Suisse sur la prochaine réforme du droit des sociétés anonymes qui prévoient entre autres que les entreprises publient leurs transactions avec des organismes publics. La Commission des affaires juridiques du conseil national suisse se saisira de la question à partir du 22 juin. Or, la révision du droit de la société anonyme en cours exclut précisément le négoce des matières premières des dispositions de transparence prévues.

 

Pour SWISSAID et son partenaire Public Eye, la réforme en l'état actuel de ses dispositions contenues dans le projet de loi est « inefficace et ne permettra pas de combattre la corruption, la pauvreté et les migrations dans les pays en développement ». L'analyse des données réalisées par Public Eye sur le secteur suisse des matières premières montrent en effet que les dispositions du projet de loi du Conseil fédéral ne concerneraient que 4 des 544 sociétés du secteur suisse des matières premières. Au Tchad et ailleurs, les géants du négoce comme Glencore, Vitol ou Mercuria concluent des transactions pesant plusieurs milliards de dollars avec des sociétés étatiques qui présentent de forts risques de corruption alors que de telles transactions ne seraient pas soumises à la nouvelle norme de transparence, relève SWISSAID qui entend ainsi donner de l a voie avant l'adoption définitive du texte.

 

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16 juin 2017 5 16 /06 /juin /2017 00:43
Nouvelles nationales sur RJDH
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Centrafrique : La rencontre de Rome diversement appréciée par la classe politique

 

Par Pamela Dounian-Doté le 15 juin 2017

 

BANGUI, Le 15 Juin 2017(RJDH)—La classe politique apprécie diversement l’approche de la Communauté Sant-Egidio de convier les leaders politiques et des groupes armés à Rome pour rechercher la solution à la crise que traverse le pays. Positions exprimées lors des interviews accordées au RJDH par Joseph Bendounga et Léa Mboua-Dounta ce 15 juin à Bangui.

 

La contradiction exprimée autour de l’implication de la Communauté Sant-Egidio intervient dans un contexte où le dialogue politique exprimé par la classe politique devient de plus en plus une évidence. Plusieurs personnalités de la classe politique et représentant les groupes armés y compris les pouvoirs publics sont présentes à Rome deux ans après l’invitation des leaders politiques par cette communauté ayant permis l’organisation des élections groupées de fin 2015 et début 2016.

 

Joseph Bendounga, président du parti MDREC est sceptique et qualifie de mafia l’apport de Sant-Egidio « Sant Egidio est une sorte de mafia politique religieuse et c’est un centre qui est mis en place pour s’accaparer de la crise pour sa publicité au détriment des acteurs de ce pays, toutes ses actions sont un coup d’épée dans l’eau », a-t-il précisé avant d’ajouter que « Saint Egidio ne fait rien de bon. Nous avons besoin de personne. Nous avons juste besoin que le gouvernement doit réarmer nos FACA, C’est à nous centrafricain de faire sortir notre pays de cette crise et un accord signé ne changera pas la situation », a-t-il persisté.

 

Léa Mboua Doumta, présidente du Parti de l’Unité Nationale est optimiste et salue le travail de Sant-Egidio « la crise centrafricaine est trop profonde, il faut arrêter de diaboliser les gens, nous saluons le travail de la communauté Sant-Egidio qui fait un travail de lobbying auprès d’autres institutions telles que le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, c’est grâce au plaidoyer de Sant-Egidio que le pape est venu en RCA, il est important de mettre à contribution les leaders politiques pour trouver une solution à la crise centrafricaine », a-t-elle indiqué.

 

Selon les investigations de RJDH, l’approche de Sant-Egidio fait suite à la volonté des pouvoirs publics à satisfaire la demande de la classe politique. Joseph Bindoumi, président du comité de suivi du forum de Bangui est favorable au dialogue tout en rejetant l’idée du partage de poste et de l’amnistie. « Conditionner la paix à un dialogue veut dire que c’est nous qui entretenons la violence et ce n’est pas ce dont le peuple a besoin au sortir de la transition avec le retour à l’ordre constitutionnel », a déclaré Joseph Bindoumi.

 

La Communauté Sant-Egidio s’est investie pour la réconciliation et la paix en République Centrafricaine. Elle a œuvré pour la libération du prêtre polonais kidnappé par le FDPC d’Abdoulaye Miskine. Son invitation à Rome des leaders politiques et des groupes armés s’inscrit dans le cadre d’un travail de suite pour la paix et la réconciliation après la venue du pape François dans ce pays.

 

 

Centrafrique : Les médias disposent d’un nouveau centre de ressources

 

Par Noura Oualot le 15 juin 2017

 

BANGUI, 15 juin 2017(RJDH)—Dans le cadre de son projet Connect, l’ONG Internews a mis à la disposition des médias du pays un centre de ressources équipé des ordinateurs et autres accessoires de connexion avec le concours de l’USAID. La cérémonie inaugurale s’est déroulée ce 14 juin à Bangui.

 

Ce geste de l’Internews intervient après la reprise par la famille Patassé de la Maison de la Presse et des Journalistes (MPJ), bien querellé entre les journalistes et cette famille sur la manière d’acquisition du bâtiment. C’est dans ce contexte que l’ONG Internews a fait ce geste pour ne pas remplacer cette MPJ mais aider les journalistes à faire leurs occupations professionnelles.

 

Pascal Chiralwirwa directeur-pays d’Internews a fait la précision suivante de la nature dudit centre « il n’est pas un substitut de la maison de presse mais plutôt un soutien pour aider les journalistes dans leur travail. Son amélioration dépendra de la demande des professionnels des médias » a-t-il présenté.

 

L’accès au centre ne sera pas compliqué selon Léon Vobimandet chargé de suivi-évaluation à Internews qui nous présente les modalités de fonctionnement du centre, « l’accès au centre ne sera pas compliqué, il suffit d’être journaliste. Il y’aura un superviseur qui mettra à la disposition des visiteurs deux documents : un pour son identification et l’autre pour les critiques qui nous permettra à la fin de mois de faire l’évaluation et prendre en compte les besoins des visiteurs, les compiler et les présenter au directeur pour l’amélioration du centre» a-t-il dit.

 

Cet appui logistique est une aubaine pour les médias selon Maka Gbosssokoto président de l’Union des journalistes Centrafricains. « Nous voulons par-là dire merci à Internews pour la mise à disposition de ce centre, j’en appelle aux journalistes à en faire bon usage, car cela va aider tous les professionnels des médias et les jeunes qui apprennent le métier au Département des Sciences de l’information et de la communication qui suivent pour la plupart des cas la formation théorique » a-t-il.

 

L’ouverture de ce centre intervient après l’appui à l’Observatoire des Médias du pays qu’Internews souhaite être autonome d’ici là.

 

 

Centrafrique : Un village proche de Ndélé occupé par les réfugiés tchadiens

 

Par Enock Moleguéré le 15 juin 2017

 

NDELE, 15 juin 2017 (RJDH)—Des réfugiés tchadiens sont arrivés depuis une semaine au village Ambassala situé à 90 km de Ndélé, localité située au nord du pays. Ces réfugiés disent fuir les exactions des Zakawa, proches du régime d’Idris Deby Itno, présence qui inquiète les habitants de Ndélé.

 

Cette fuite vers la Centrafrique intervient dans un contexte où la sécurité transfrontalière se débat au Conseil de Sécurité des nations-Unies, alors que la frontière entre le Tchad et la Centrafrique est fermée depuis 2014 sur décision des autorités tchadiennes.

 

Selon les informations du RJDH, au moins 1000 personnes sont arrivées au village Ambassala. « Ces réfugiés sont venus du village Mambassa au Tchad. Ils fuient les exactions des Zakawa, qui les accusent de couper les bois en désordre et que leurs bêtes détruisent les champs », a rapporté une source locale qui est entrée en contact avec ces réfugiés.

 

Les informations du RJDH indiquent que plusieurs personnes seraient arrêtées, leurs maisons pillées, ce qui a poussé tout un village à rentrer vers la Centrafrique pour se mettre à l’abri des exactions.

 

Des sources concordantes, les autorités locales de Ndele, accompagnées par la Minusca se sont rendues ce 15 juin dans ce village pour s’emparer de la situation. Pour le moment, l’inquiétude plane parmi la population d’Ambassala qui demande aux autorités de sécuriser le secteur et la frontière.

 

Les habitants de Ndélé exigent la sécurisation du secteur alors que le Tchad, la Centrafrique et le Soudan ont mis en place une force tripartite pour la sécurité transfrontalière.

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15 juin 2017 4 15 /06 /juin /2017 12:20

 

 

 

 

http://www.yaoundeinfo.com

 

La capitale de la République centrafricaine a repris avec ses activités multiples. Les marchés sont de nouveau bondés de commerçants, de produits et de vivres. Les axes qui hier étaient inaccessibles, sont ouverts à la circulation. Les banguissois en particulier et les centrafricains en général ont une nouvelle obsession : La paix. Seul gage de développement de leur pays. Le récit de l’envoyé spécial de yaoundeinfo.com à Bangui…

 

« Pour vous mon PEUPLE, je me battrai pour la paix en RCA », le ton est donné par le Chef de l’Etat lui-même. Faustin-Archange Touadera, 60 ans, au pouvoir depuis le 30 mars 2016, après son élection à la magistrature suprême le 14 février de la même année, a pour cheval de bataille, l’instauration définitive de la paix dans son pays. Afin de tourner le dos à la guerre qui a endeuillé de nombreuses familles centrafricaines. Des panneaux publicitaires où est inscrit ce message, sont placés un peu partout dans la capitale. Une autre manière de sensibiliser ses compatriotes afin que chacun s’approprie ce combat louable et salutaire pour le développement d’une Centrafrique qui commence à nouveau à sourire. Au centre ville, notamment à la place Président Omar Bongo, la vie a repris son cours normal en journée comme la nuit. Pareil au niveau du stade 20.000 places où l’ambiance bat son plein la nuit avec des snacks, dancing et buvettes qu’on retrouve à cet endroit. Peu à peu, la capitale centrafricaine retrouve son appellation de « Bangui la coquette », qui souhaite la bienvenue aux visiteurs qui débarquent à l’aéroport international de Bangui Mpoko.

 

La présence des chars dans la ville, ainsi que des soldats de la Minusca, montre qu’il ya encore beaucoup à faire pour que Bangui retrouve une paix définitive. Un tour dans la ville, permet aux visiteurs de comprendre, à traves des messages de paix affichés sur de gros panneaux publicitaires, que les autorités de la RCA sont engagées de fort belle manière dans le processus d’instauration de la paix. Au niveau du Camp Moana des Nations Unies, une affiche frappe le visiteur : « La RCA : C’est moi, c’est vous, c’est nous ». Plus loin, on peut lire « Centrafrique, Unité source de triomphe. Pays de Zo Kwe Zo ».

 

Au quartier KM 5, dans le troisième arrondissement, la reprise des activités est effective, même si on peut encore voir des signes de vandalisme sur des maisons et autres boutiques qui avaient été saccagés lors des évènements malheureux qu’a connu le pays. Le Km5 est considéré comme le poumon économique de la RCA. La mosquée centrale de Bangui (la plus grande de tout le pays) qui s’y trouve héberge actuellement de nombreux déplacés et victimes de la crise. Ali Ousmane, Coordonnateur des Organisations musulmanes de Centrafrique explique que la situation s’est beaucoup améliorée. « Le vivre ensemble est effectif ici. Les musulmans et les chrétiens cohabitent sans problème. Nous avons besoin de paix car on ne peut pas développer un pays sans la paix. Il faut qu’on arrête les tueries et les massacres. » dit-il avant d’ajouter que « le Km5 s’est auto régulé par lui-même, toutes les avenues sont dégagées, les gens peuvent circuler aisément. C’est un effort que nous avons fait car le km5 c’est le poumon économique de la RCA, il fallait travailler le vivre ensemble, sécuriser le km5, pour que chacun puisse vaquer à ses occupations ». Au PK12, autre grand marché de Bangui, les activités battent leur plein. La circulation des camions en partance ou en provenance de la frontière avec le Cameroun, ou de celle avec la République Démocratique du Congo(RDC) et le soudan est intense. Le marché grouille de monde : L’économie a repris à tourner.

 

5è réunion du Comité Consultatif et du suivi du Programme DDRR

 

Notre séjour dans la capitale Centrafricaine nous a permis d’assister à la 5è réunion mensuelle du Comité Consultatif et du Suivi du Programme « Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Rapatriement » (DDRR). La réunion tenue les 8 et 9 juin 2017 à Bangui et présidée par le Colonel Noël Bienvenu Selesson a réuni les représentants des pouvoirs publics, la Coordination nationale, la Société Civile, les groupes armés, les personnes ressources et la communauté internationale. L’objectif de ces réunions qui ont démarré en novembre 2016, est de permettre « la réussite du programme DDRR et la réintégration socio-économique » indique Samuel Touatena, chargé de mission en matière des opérations DDRR.

 

Participant à cette importante réunion, Orofe Moganazoum Judicaël le Secrétaire Général des patriotes Anti Balaka tranche : « je suis très favorable pour le retour de la paix en Centrafrique dans les jours à venir, tous ensemble on va ramener la paix en Centrafrique ». Il explique que les Anti Balaka n’ont rien à voir avec les attaques récentes de Bangassou qui ont fait 26 morts selon la Mission de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (Minusca), surtout que « les patriotes anti Balaka » ont signé l’accord de cessation des hostilités à Brazzaville. « On était même les premiers à signer cet accord. On a accepté le désarmement. Les anti Balaka sont prêts à aider le Président Faustin-Archange Touadera dans le processus de ramener la paix en Centrafrique » affirme Orofe Moganazoum Judicaël.

 

Pour Amadama Chaibou secrétaire général adjoint du Mouvement Patriotique Centrafricain(MPC) «La paix est une préoccupation pour tous les centrafricains, car je pense que la paix n’a pas de prix. Nous voulons la paix et le MPC s’est engagé pour le retour de la paix dans notre pays ».

 

Quant à Abakar Moustapha du Comité consultatif de suivi du DDRR « nous sommes à la 5è session du Comité pour rechercher la paix. Notre pays depuis bien longtemps est malade d’une crise armée et qui s’est amplifiée et dont tout le monde connait les dégâts. Aujourd’hui nous ne pouvons pas continuer à croiser les bras car il faut absolument sortir de cette situation. C’est la raison pour laquelle nous sommes engagés. Nous sommes d’accord pour qu’on revienne à une situation de paix généralisée dans le pays. Et pour arriver à la paix, il faut que toutes les entités qui sont en difficultés ou bien qui ont des choses à reprocher au gouvernement, se retrouvent ensemble, déposent sur la table tout ce qu’elles ont sur le cœur ou leurs préoccupations afin que les uns et les autres se mettent à réfléchir sur les solutions idoines de sortie de crise ».

 

Les centrafricains ont donc décidé de choisir la voie de la paix tracée par le Président de la République Faustin-Archange Touadéra. Le Chef de l’Etat ne ménage aucun effort dans ce sens. Car c’est grâce à cette paix que les centrafricains pourront développer leur pays et, en même temps, faire de la RCA, une destination privilégiée en Afrique centrale.

 

Ericien Pascal Nguiamba, à Bangui.

Lu pour vous : Centrafrique : Batailles et stratégies pour un retour définitif de la paix à Bangui et à l’intérieur du pays
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15 juin 2017 4 15 /06 /juin /2017 11:55
Lu pour vous : Kristalina Georgieva : « Aider les Etats fragiles est un devoir, pas une option »

 

 

 

Point de vue

 

Kristalina Georgieva : « Aider les Etats fragiles est un devoir, pas une option »

 

Dans un texte assez personnel, la nouvelle directrice générale de la Banque mondiale tient à rappeler son attachement à l’Afrique, un continent « cher à son cœur ».

 

Par Kristalina Georgieva

 

LE MONDE Le 15.06.2017 à 12h00 • Mis à jour le 15.06.2017 à 12h14

 

Chaque fois que je vais en Afrique, un continent particulièrement cher à mon cœur, je me sens animée d’une énergie nouvelle. Lors de mon dernier séjour, je suis allée à la rencontre du « lion africain », ainsi que l’on qualifie parfois l’Ethiopie, avant de me rendre en République centrafricaine, parfois désigné comme un « orphelin de l’aide ». Ces deux étiquettes sont trompeuses et l’on perdrait son temps à vouloir comparer ces pays. Il n’en reste pas moins que l’Ethiopie comme la République centrafricaine sont des pays en marche et qu’ils nous donnent tous deux une leçon d’espoir et de résilience.

 

Commençons par l’Ethiopie, ce pays à propos duquel les économistes parlent volontiers de miracle, puisqu’il est parvenu à diminuer de moitié la pauvreté en vingt ans. J’y ai rencontré des agricultrices qui ont transformé une colline desséchée en autant de champs fertiles. Des jeunes sans terre qui, grâce à des pratiques agricoles adaptées aux enjeux climatiques, ont réussi à remettre en état des sols dégradés et se sont vus accorder en échange des droits fonciers. Des femmes qui, à partir de rien, ont pu créer leur entreprise à l’aide de microcrédits… Sans oublier Wukro, une bourgade du nord du pays, où des projets de revêtement des chaussées ont fourni du travail à des milliers de personnes, embelli la ville et diminué le taux de criminalité.

Renaître des oasis

L’Ethiopie est encore loin d’être un pays prospère : l’état d’urgence y est toujours en vigueur face aux troubles sociaux persistants dans certaines régions et la menace de l’insécurité alimentaire continue de planer. Mais l’on voit renaître des oasis dans des lieux encore naguère inhospitaliers et le pays a fait preuve d’une extraordinaire résilience face à des chocs climatiques extrêmes. Quelle satisfaction de voir que des investissements judicieux en faveur du climat portent leurs fruits !

 

J’affectionne particulièrement la République centrafricaine, ce pays enclavé de 5 millions d’habitants rendu célèbre par ses diamants puis oublié de tous pendant trop longtemps. Il aura fallu la tragédie de 2013 et ses violences intercommunautaires pour que le monde reconnaisse que nous n’avions pas le droit de laisser un pays entier basculer en enfer. La communauté internationale est montée au créneau et est passée à l’action. L’armée française et les casques bleus des Nations unies ont stabilisé le pays.

 

Surtout, le peuple centrafricain a pris son destin entre ses mains en élisant de manière démocratique son président et ses députés. La conférence des donateurs organisée à Bruxelles en novembre 2016 a rencontré un franc succès, puisqu’un niveau record d’engagements a été acté, de 2,2 milliards de dollars, dont 500 millions apportés par la Banque mondiale. Le récent regain de violences contre des civils et des soldats de l’ONU vient cependant nous rappeler avec force que seule une politique de développement de long terme peut briser l’engrenage de la fragilité. Un quart des Centrafricains sont toujours déplacés dans leur propre pays. Pratiquement la moitié des habitants continuent d’avoir besoin d’une aide humanitaire. Mais la pauvreté n’est pas une fatalité. Les filets sociaux et l’entrepreneuriat sont un moyen efficace d’en sortir. Je l’ai constaté en Ethiopie.

 

Pour ma quatrième visite en Centrafrique, le président Faustin Touadera m’a emmenée à Bambari, une ville du centre du pays qui en incarne l’avenir. Au-delà des ruines et des destructions, j’ai vu l’espoir. Immense. La population manque de tout, même du plus élémentaire. Mais la ville vient d’être déclarée « exempte d’armes ». J’ai discuté avec des familles qui ont à peine de quoi manger mais accueillent des déplacés de bonne grâce et avec dignité. J’ai visité un camp où les déplacés ne demandent rien de plus qu’un toit et une chance de mener une vie meilleure. Je me suis rendue dans un hôpital qui avait connu des jours meilleurs mais faisait de son mieux pour parer au plus pressé. Et j’ai observé les visages souriants des bénéficiaires des programmes de chantiers qui leur permettent d’être rémunérés pour leur travail.

 

Renforcer la cohésion sociale

 

Je l’avoue, je suis fière de ce que la Banque mondiale fait en Centrafrique. Elle aide les anciens combattants à trouver un sens à la vie après avoir déposé les armes. Elle agit pour renforcer la cohésion sociale dans les communautés d’accueil des populations déplacées. Elle rapproche les commerçants des marchés en remettant des routes en état, en rétablissant l’électricité à Bangui et en relançant l’agriculture dans un pays qui possède 15 millions d’hectares de terres arables mais où les gens ont faim. Sans oublier les services d’eau, de santé et d’éducation qu’elle apporte dans les régions les plus défavorisées du pays.

 

Rien de tout cela n’aurait été possible sans l’aide de nos partenaires et, notamment, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca), chargée du maintien de la paix. Intervenir dans un pays en conflit, sous la protection des casques bleus, n’est pas chose aisée. Mais le développement a besoin de la paix. Et il n’y aura pas de paix sans développement.

 

La Centrafrique est l’un des rares pays où le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté continue d’augmenter. Seul le développement peut changer la trajectoire de l’un des pays les plus fragiles du monde — au prix cependant d’investissements massifs. Nous savons grâce aux recherches que la reconstruction d’un pays qui a connu des décennies de conflit prend des années. Qu’il faut y croire et persévérer. La communauté internationale doit se mobiliser et apporter les ressources promises à Bruxelles en novembre 2016. Le secteur privé doit être audacieux et parier sur le temps long.

 

La République centrafricaine mérite un avenir meilleur et elle l’aura. Alors qu’elle s’engage sur la voie de la reconstruction et de la paix, notre soutien est plus vital que jamais. Et personne ne doit manquer à l’appel.

 

Kristalina Georgieva est directrice générale de la Banque mondiale.


 

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/06/15/kristalina-georgieva-aider-les-etats-fragiles-est-un-devoir-pas-une-option_5144994_3212.html#K00k0dL94YYijUdK.99

 

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15 juin 2017 4 15 /06 /juin /2017 11:21
RCA: des rebelles congolais soupçonnés de lien avec l’ex-Seleka
RCA: des rebelles congolais soupçonnés de lien avec l’ex-Seleka

 

 

 

 

Par RFI Publié le 15-06-2017 Modifié le 15-06-2017 à 10:35

 

En Centrafrique, les autorités recherchent activement les membres présumés d'un mouvement politico-militaire congolais, le FCCPD de John Tshibangu. Ce proche de l'ex-rébellion du M23 est soupçonné d'avoir tissé des liens avec des groupes armés centrafricains issus de l'ex-Seleka. Depuis vendredi, trois personnes ont été arrêtées. Des enquêtes manifestement déclenchées après la venue il y a trois semaines, du ministre congolais des Affaires étrangères Léonard She Okitundu.

 

C'est le ministre de l'Intérieur, Jean-Serge Bokassa, en personne, qui a dirigé vendredi l'arrestation à Bangui de Freddy Libeba et Alexandre Mitshiabu, respectivement, chargé des opérations et directeur du renseignement du FCCPD. Lundi, un troisième homme a été arrêté. « Il s'est présenté comme leur comzone à Bambari, ce qui démontre une organisation présente dans des endroits sensibles », indique le ministre qui confirme que les enquêteurs soupçonnent des liens entre ce groupe et « des mouvements issus de l'ex-Seleka ».

 

Freddy Libeba apparaît dans le rapport d'experts de l'ONU de décembre 2016. Il serait arrivé à Bangui en juillet de l'année dernière. Selon une source proche de l'enquête, il vivait en RCA sous une fausse identité et aurait été chargé par le leader du FCCPD, le colonel John Tshibangu, de recruter des hommes parmi la diaspora congolaise, et de conclure un accord avec un ancien leader de l'ex-Seleka Joseph Zoundeko en vue d'éventuelles opérations en RDC comme en Centrafrique. Depuis Zoundeko a été tué, mais les autorités soupçonnent le FCCPD de participer aussi aux opérations de la Coalition dans l'est de la RCA.

 

John Tshibangu dément les accusations

 

Selon cette source, plusieurs ex-officiers congolais appartenant du FCCPD seraient présents sur le sol centrafricain. John Tshibangu balaye ces accusations : « L’effectif que nous avons, est un effectif plus nombreux que cela de la Seleka. Pourquoi je vais aller solliciter le groupe Seleka pour venir me soutenir ? Nous, on n’a pas de lien avec les rebelles centrafricains, même Zoundeko qui est mort, que son âme repose en paix ; même Noureddine, je ne les ai jamais rencontrés. Ce sont des fausses accusations ».

 

Pourtant, John Tshibangu disposerait d'un passeport centrafricain au nom de Samuel Nguerefara dont RFI a pu consulter une copie. Passeport émis à Bangui le 21 août 2013 et signé en personne par le ministre de la Sécurité et de l'Immigration de l'époque, un certain Noureddine Adam, la veille de son départ du gouvernement.

 

Pour John Tshibangu, ses deux hommes étaient à Bangui parce qu'ils ont de la famille sur place. Il accuse Joseph Kabila d'organiser la traque des opposants à l'intérieur comme à l'extérieur de la RDC et dit craindre pour leur vie s'ils venaient à être extradés. Aucune demande d'extradition n’a été formellement envoyée par Kinshasa pour l'instant, mais la volonté en a été exprimée, indique-t-on à Bangui.

 

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