Le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (M.L.P.C) se réjouit de l’accord du 19 juin 2017 signé entre le Gouvernement Centrafricain et l'ensemble des groupes politico-militaires en vue d'un cessez-le-feu immédiat sur toute l’étendue du territoire national, sous le contrôle de la communauté internationale.
Cet accord, qui permet la réconciliation inter-centrafricaine en prévoyant également un plan de sortie de crise incluant toutes les forces vives de la nation, les groupes politico-militaires, les autorités traditionnelles et religieuses ainsi que les partenaires internationaux sur lesquels est fondée la dynamique de la réconciliation nationale, est donc non seulement une victoire pour les toutes forces vives de la nation mais aussi pour la nouvelle Centrafrique.
L’unité des Centrafricains est indispensable à la relance du processus de paix. Mais, elle n’est pas suffisante. D’autres partenaires de la paix, l' Union Africaine, l’Union européenne et les Pays de la Sous-région en particulier doivent également assurer pleinement leur responsabilité. La relance du processus de paix débouchant rapidement sur la mise en place d'une DDRR effective est la meilleure réponse que le monde, notamment les Centrafricains pourront apporter à la résolution de ces crises militaro-politiques qui n'ont que trop duré dans le pays.
Par ailleurs, le M.L.P.C remercie tous ceux qui ont mené des efforts pour la réconciliation en République Centrafricaine et notamment la Communauté de Saint' Egidio sans laquelle cet accord de paix n'aura pas été possible.
Ce mouvement vers la stabilité définitive doit s' amplifier et le gouvernement Centrafricain s'honorerait à prendre en compte cette nouvelle donne décisive pour le relèvement du pays.
ACCORD POLITIQUE POUR LA PAIX EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Nous, représentants de SE M. Faustin A. Touadéra, Président de la République Chef de l’Etat, et du Gouvernement de la République Centrafricaine,
Représentants de tous les groupes politico-militaires du Pays, provenant de toutes les régions, représentants toutes ses composantes dans leur diversité,
Réunis à Rome sous la médiation de la Communauté de Sant'Egidio, qui s'engage sans relâche depuis des années pour la paix en Centrafrique,
En présence de délégations centrafricaines représentant l'Assemblée Nationale et la classe politique,
En présence de l’émissaire de SE le Cardinal Nzapalainga, archevêque de Bangui,
En présence du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en République Centrafricaine, M. Parfait Onanga-Anyanga,
En présence des représentants de l’Union Européenne, de la Communauté internationale et du Gouvernement Italien,
Préambule
Conscients de la situation de crise que traverse notre Patrie, et de la nécessité de mettre fin à la violence et de la mener définitivement vers sa renaissance et sa reconstruction ;
Conscients des efforts déployés par la communauté internationale (Nations Unies, Union Africaine, CEEAC, CEMAC, Union Européenne) pour instaurer la stabilité en République centrafricaine ;
Remerciant tous ceux qui ont menés des efforts pour la réconciliation en République Centrafricaine et notamment le Tchad, la République du Congo, le Cameroun, la République Gabonaise, Guinée Equatoriale, et l’Angola, et en particulier Leurs Excellences les Présidents Idriss Déby, Denis Sassou Nguesso, Paul Biya, Ali Bongo Ondimba, Theodore Obiang Nguema et José Eduardo dos Santos, la CEEAC, la CEMAC, la CIRGL et l’Union Africaine, leurs Excellences le Président en exercice Alpha Condé et le Président de la Commission Moussa Faki, l’OCI, l’OIF et l’ensemble de la communauté internationale;
Considérant que les souffrances du peuple centrafricain sont grandes et que tous doivent agir pour bâtir le bien commun au-delà des divergences politiques légitimes ;
Considérant que l'une des premières grandes ressources du Pays est représentée par son peuple tolérant, pacifique et laborieux ;
Décidés à contribuer à la consolidation d'une société unie, fraternelle et solidaire ;
Ensemble, nous réaffirmons
• notre attachement à l'histoire, à l'intégrité territoriale, aux valeurs et principes constitutionnels de la République, à la démocratie, aux droits de l'homme, à la liberté de croyance et de culte;
• Le droit et devoir de toutes les forces vives de la Nation, à participer à l'édification d'un Pays prospère et indépendant et de garantir la participation politique et citoyenne de tous, dans tous les secteurs sociaux et politiques, sans distinction de religion et appartenance ethnique ou régionale ;
• Que les droits des personnes à la vie, à la liberté et à la sécurité sont sacrés et inviolables pour tout citoyen et qu'ils doivent être défendus par la loi ;
Nous nous engageons :
1. Sur le plan politique
à la mise en place immédiate de la part des groupes politico-militaires d’un cessez-le-feu sur toute l’étendue du territoire national, sous le contrôle de la communauté internationale, comme étape fondamentale sur le chemin de la paix définitive, par la cessation de tout type d’hostilité ;
Le gouvernement se charge d’obtenir la représentativité des groupes politico-militaires à tous les niveaux de la DDRR, la prise en charge des leaders des groupes par le Programme National de la DDRR et l’ajustement des indemnités des représentants au CCS, afin de réaliser une meilleure coordination entre les Nations Unies, les mouvements politico-militaires et les autres institutions internationales sur le DDRR, afin de contribuer à la mise en œuvre des autres programmes de reconstruction du Pays et de faciliter le rôle de l’Assemblée Nationale sur la gestion du processus ;
au respect des autorités légitimes, issues des élections législatives et présidentielles de 2016;
à la reconnaissance des groupes politico-militaires comme partie prenante de la reconstruction, une fois engagés dans un processus de transformation en partis et mouvements politiques, qui aboutira à l'enregistrement de nouvelles formations politiques dans le cadre légal de l'État;
à travailler pour bâtir une dynamique de réconciliation dans tout le Pays, en collaboration avec toutes les institutions politiques légitimes, les autorités traditionnelles et religieuses et avec l'appui de la communauté internationale.
Sur la base du contenu du présent accord, le gouvernement de la République Centrafricaine, ensemble avec le Représentant Spécial du Secrétaire Général, s’engage à entamer une consultation sur la levée des sanctions pour les personnalités centrafricaines sanctionnées, qui relève du Comité des sanctions du Conseil de Sécurité des Nations Unies ;
Sur les questions de justice et de réparation, le présent accord, prenant en compte :
les recommandations du Forum de Bangui en la matière,
le travail de la Cour Pénale Internationale et de la Cour Pénale Spéciale,
le droit de grâce du Président de la République,
décide l’institution d’une Commission « Vérité, Justice et Réconciliation », avec un mandat de 12 mois, laquelle, après avoir acquis toute la documentation existante en la matière et procédé aux auditions qu’elle jugera utiles, produira des recommandations à remettre au Président de la République et à exposer devant l’Assemblée nationale, portant sur les questions suivantes:
Le traitement traditionnel sur les cas de réparation et pardon,
La réinsertion des leaders et cadres relevant des groupes politico-militaires,
La libération de combattants détenus,
L’adoption de lois sur la réconciliation nationale, gage de confiance, d'apaisement et de stabilité.
2. Sur le plan sécuritaire :
à la réouverture du territoire national à la libre circulation des personnes et des biens avec la levée des barrières illégales comme conséquence immédiate du cessez-le-feu;
à la restauration de l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du territoire national par le biais du retour des autorités administratives et la mise en place d'un mécanisme conjoint de sécurité;
à l'insertion, après sélection suivant des critères préétablis et suite à une phase de mise à niveau, de membres des groupes politico-militaires dans les forces de défense, les corps habillés ainsi qu’à la régularisation consensuelle de la situation des anciens militaires ayant intégré les groupes politico-militaires, afin de reconstituer leurs carrières ;
à la sécurisation du couloir de transhumance et la protection de la faune;
3. Sur le plan économique, humanitaire et social
à la mise en œuvre de programmes nationaux de reconstruction et de développement de la République Centrafricaine, en mettant l'accent sur les infrastructures socio-économiques de base;
à la libre circulation des ONG nationales et internationales et à la protection des humanitaires;
au retour de tous les réfugiés et personnes déplacées et à l’identification de toute la population afin de le faciliter ;
à la mise en œuvre d'un début de travaux à haute intensité de main d’œuvre urgents, orientés vers les ex-combattants, les jeunes et la communauté, pour la réhabilitation des infrastructures prioritaires (routes, écoles, hôpitaux, etc.) ;
à la prise en charge alimentaire et aux soins pour les membres des groupes politico-militaires, ainsi que leurs familles, durant la période de la DDRR;
à la distribution, après identification, de kits (outils agricoles, semences, bétail, matériel de construction ou autre) pour ceux qui choisissent de retourner à la vie civile;
à la mise à disposition des groupes politico-militaires des moyens nécessaires à la sensibilisation et à la vulgarisation du présent accord ;
à l'organisation de cours de formation technique (électriciens, mécaniciens, charpentiers, etc.) et de bourses d'études pour ceux qui désirent initier une activité économique ;
pour ceux qui étaient déjà employés de l'État, une commission mixte gouvernement-groupes politico-militaires sera établie pour l'évaluation de chaque cas.
pour ceux qui désirent rejoindre la fonction publique ou reprendre des études, des mesures appropriées devront être mises en place par le gouvernement.
Sortie de crise
La feuille de route du présent accord sera établie par un comité de suivi pour la mise en œuvre de tous les points susmentionnés, dont les membres seront choisi par consensus, avec la participation de la Communauté de Sant'Egidio.
À la fin du processus de DDRR il n'y aura plus de groupes politico-militaires en République Centrafricaine mais seulement des forces politiques. Le Pays sera sécurisé par la MINUSCA et par ses propres forces de défense et de sécurité, présentes sur toute l'étendue du territoire national.
Nous remercions la communauté internationale pour son soutien à la République Centrafricaine, ainsi que sa présence à Rome avec des observateurs. Nous lui demandons de soutenir les mesures susmentionnées par les programmes déjà existants ou à définir.
Nous demandons aussi à l'Union Africaine, qui a incessamment œuvré pour la stabilisation de la République Centrafricaine, de nous soutenir à tous les niveaux dans la mise en application de cet accord et dans la pacification du Pays.
Nous remercions la Communauté de Sant'Egidio pour son soutien à la réconciliation nationale et nous lui demandons de poursuivre son travail de médiation, de dialogue et de suivi de l’exécution du présent Accord.
Centrafrique: accord entre le gouvernement et les groupes armés
Un accord de paix prévoyant un cessez-le-feu «immédiat» a été signé lundi à Rome sous l’égide de la communauté catholique de Sant’Egidio, entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés de ce pays, a constaté l’AFP.
Les parties se sont engagées notamment à un cessez-le-feu immédiat sur tout le territoire centrafricain, «sous le contrôle de la communauté internationale», selon le texte de cet accord, rendu public au siège romain de cette communauté, très impliquée dans des médiations de paix, notamment en Afrique.
«Nous nous engageons sur le plan politique à la mise en place immédiate de la part des groupes politico-militaires d’un cessez-le-feu sur toute l’étendue du territoire national, sous le contrôle de la communauté internationale, comme étape fondamentale sur le chemin de la paix définitive», assurent les signataires de l’accord.
«Le gouvernement se charge d’obtenir la représentativité des groupes militaires à tous les niveaux», poursuit l’accord, ainsi qu’à «la reconnaissance de ces groupes comme partie prenante de la reconstruction».
Sur le plan sécuritaire, les signataires s’engagent «à la réouverture du territoire national à la libre circulation des personnes et des biens avec la levée des barrières illégales comme conséquence immédiate du cessez-le-feu».
«Nous saluons un accord historique pour la République centrafricaine, un accord plein d’espoir», s’est félicité le président de Sant’Egidio, Marco Impagliazzo.
Accord de paix entre le gouvernement et les groupes armés en Centrafrique
Le gouvernement et 13 des 14 groupes armés actifs en République centrafricaine ont signé lundi à Rome un accord censé mettre un terme au conflit ethnique et religieux qui a fait des milliers de morts depuis 2013.
L'accord est le fruit d'une médiation menée par la communauté catholique de Sant'Egidio. Il prévoit un arrêt immédiat des hostilités et la reconnaissance des autorités légitimes issues des élections organisées en 2015-2016.
La Centrafrique a basculé dans la violence en mars 2013 avec l'arrivée au pouvoir, dans ce pays majoritairement chrétien, des rebelles musulmans de la Séléka et la contre-offensive des milices chrétiennes anti-balaka.
Situation précaire
L'intervention de la France en décembre 2013, dans le cadre de l'opération Sangaris, puis le déploiement des casques bleus de l'ONU ont permis de freiner l'escalade meurtrière et de mener une transition politique avec élection d'un nouveau président, Faustin-Archange Touadéra. Mais la situation reste précaire.
BANGUI, 19 Juin (RJDH)–Après une discussion ouverte à Rome à l’initiative de la communauté Saint Egidio, un accord politique pour la paix vient d’être signé, ce 19 juin 2017 par les groupes armés.
La paix est-elle possible ? C’est la question essentielle que se posent déjà des internautes centrafricains à l’annonce de cette signature. Celle-ci intervient alors que le pays fait face à un regain des violences faisant plus de 500.000 déplacés, un pic contrairement à 2014, l’année où les violences ont atteint un niveau inquiétant.
Cet accord prévoit un cessez-le feu « immédiat » sur tout le territoire national. Le gouvernement Centrafricain a signé cet accord avec 13 groupes armés, sauf le mouvement 3R qui n’a fait le déplacement de Rome.
Les signataires de cet accord s’engagent à la « réouverture du territoire national à la libre circulation des personnes et des biens avec la levée des barrières illégales comme conséquence immédiate du cessez-le-feu ».
Le gouvernement par contre se charge « d’obtenir la représentativité des groupes militaires à tous les niveaux », ainsi qu’à « la reconnaissance de ces groupes comme partie prenante de la reconstruction ».
Centrafrique : Le FPRC, une frange de l’ex-Alliance Séléka frappé à nouveau par une division
BRIA, 19 juin 2017 (RJDH)—Le mouvement armé FPRC s’est fragmenté en deux sous-groupes apprend-t-on de sources bien informées depuis Bria. L’un des deux sous-groupes est dirigé par Abdoulaye Issène et l’autre par Azor Kalith, ancien porte-parole du mouvement.
Cette division intervient au moment où FPRC dirige une coalition engagée depuis plusieurs mois dans des combats contre l’UPC, une autre tendance de l’ex-Séléka.
De sources concordantes, l’aile de Abdoulaye Issène est soutenu par de nombreux éléments considérés comme des tchadiens tandis que celle commandée par Azor Khalit serait tenu par d’anciens combattants de l’ex Séléka.
Les informations en notre possession font état d’une alliance entre un groupe Anti-Balaka et le FPRC de Azor Khalit, « depuis quelques jours, les Anti-Balaka se sont ralliés au groupe de Azor Khalit. Les deux mouvements ont un accord et agissent ensemble », confie un combattant joint depuis Bria.
Difficile de savoir quelle des deux tendances du FPRC est en accord avec Noureddine Adam, 2ème vice président du mouvement qui, depuis le retrait de l’ancien président Michel Djotodia tient les reines de ce groupe armé.
Selon les informations du RJDH, le général Hamat Issa, considéré comme proche de Abdoulaye Issène est tué ce week-end dans un combat les opposant aux Anti-Balaka ralliés à la branche FPRC de Azor Kalith.
Les violences à répétition enregistrées dans la ville de Bria seraient, selon un notable liées à la division interne qui mine le mouvement FPRC.
La Centrafrique octroie deux permis de recherche minière à une société sino-congolaise
APA-Bangui(Centrafrique) jui 19, 2017 à 15:37 - La Centrafrique a octroyé deux permis de recherche minière à une société sino-congolaise « Zingo Myning », lui permettant ainsi opérer dans les villes d’Abba au nord-ouest et Bossangoa au centre nord.
L’octroi de ces permis de recherches minières a reçu l’aval de l’Assemblée Nationale comme le stipule la nouvelle Constitution centrafricaine a affirmé le ministre des mines, Léopold Mboli Fatran.
C’est la deuxième fois cette année que le gouvernement signe des conventions de recherche minière. La première remonte au mois d’avril avec une société chinoise.
Le ministre des mines a invité la société Zingo Myning à s’investir dans les actions sociales en faveur des populations des deux villes concernées par ce permis de recherche. Il a aussi plaidé pour la préférence des locaux dans les programmes d’embauche.
A Rome, les groupes armés centrafricains se sont rassemblés avec des représentants des institutions de la RCA et de la Minusca, pour signer un accord en faveur de la paix. Certains apprécient, d'autres moins...
Tous les groupes armés centrafricains – soit quatorze au total – se sont rassemblés à Rome, à l’initiative de la communauté catholique Sant’Egidio, à l’exception des 3R (« Retour, Réclamation et Réhabilitation »), pour des raisons logistiques. Leurs représentants, arrivés pour la plupart depuis Yaoundé, au Cameroun, discutent depuis le 15 juin, en présence de représentants du gouvernement, de l’Assemblée nationale et de la présidence ainsi que d’un représentant des Nations unies.
Mario Giro a décroché son téléphone
« Jusqu’au 19 au matin, les discussions piétinaient, assure une source proche des négociations. Le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) de Noureddine Adam voulaient que la question de l’amnistie soit directement abordée, ainsi que la question de la prise en charge des ex-Séléka. Mario Giro [secrétaire d’Etat italien aux Affaires étrangères et médiateurs pour la paix au sein de Sant’Egidio, NDLR] a dû prendre son téléphone pour appeler les représentants du FPRC et dans l’après-midi, ils ont signé le document commun ».
Les participants vont donc quitter Rome avec un document intitulé « Entente de Sant’Egidio ». Premier trait saillant du document ; l’engagement de « la mise en place immédiate d’un cessez-le-feu sur tout le territoire national ». « Je pense que cela reste symbolique », confie un ancien anti-Balaka. En effet, sur de nombreux points, le texte se rapproche des accords déjà proposés par le passé. L’entente propose ainsi de nouveau une « insertion après sélection de membres des mouvements politico-militaires dans l’armée », des soutiens pour ceux qui veulent retourner à la vie civile…
Noureddine Adam , réel vainqueur ?
Toutefois, il semble que Noureddine Adam – qui n’était pas personnellement présent à Rome – apparaisse comme le vrai vainqueur de ce round de discussion. Un ancien Séléka confie : « Au départ, l’idée a été émise de cantonner tous les groupes armés jusqu’à ce que les armes soient rendues. Il semble que les FPRC était contre et cela n’est en effet pas dans le texte final. » Une clause semblant laisser la porte ouverte à des négociations sur les anciens combattants prisonniers a aussi été ajoutée à la dernière minute, vraisemblablement sur demande du FPRC.
Jeune Afrique a pu lire une mouture intermédiaire du document. Et un ajout important est apparu dans la version finale, qui aurait été demandé par le FPRC. Le nouvel accord stipule ainsi : « … le gouvernement de la République centrafricaine, ensemble avec le représentant spécial du secrétaire général [de l’ONU, NDLR], s’engage à entamer une consultation sur la levée des sanctions pour les personnalités centrafricaines sanctionnées, qui relève du comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies ».« On peut dire que Noureddine Adam a réussi à imposer son point de vue sur plusieurs chapitres », continue notre ancien Séléka. De fait, depuis mai 2014, Adam est frappé par des sanctions par le Conseil de sécurité.
A Bangui, les réactions sont variées. Si certains se réjouissent de voir Adam et les Anti-Balakas de Maxime Mokom signer un accord – jusqu’ici ils se montraient pour le moins réticents -, d’autres ne voient là qu’un texte de plus « sans réels outils pour contraindre les parties à enfin respecter leur parole », nous dit un parlementaire.
La Centrafrique en proie aux violences depuis la chute de Bozizé
AFP le 19/06/2017 à 22:59
La Centrafrique, où un accord a été signé lundi entre gouvernement et 13 groupes armés, a basculé en 2013 dans la violence avec le renversement de François Bozizé par les rebelles à majorité musulmane de la Séléka, suscitant une contre-offensive de milices chrétiennes, les anti-Balaka.
Si le niveau des violences n'est plus celui de 2013, 50 à 60% du pays restent sous le contrôle des groupes armés.
- Violences Séléka/anti-Balaka -
Le 24 mars 2013, les rebelles de la Séléka prennent Bangui, chassant François Bozizé, au pouvoir depuis dix ans. Leur chef, Michel Djotodia, s'autoproclame président.
Début septembre, de violents affrontements entre ex-rebelles de la Séléka et groupes d'autodéfense -- chrétiens comme la très grande majorité de la population -- autour de Bossangoa (nord-ouest) font une centaine de morts.
Des milices chrétiennes d'autodéfense, les "anti-Balaka", se sont créées en réaction aux exactions commises contre la population par les ex-Séléka depuis leur prise du pouvoir.
- La France lance Sangaris -
Le 5 décembre 2013, une explosion de haine embrase Bangui: des miliciens anti-Balaka (littéralement antimachettes), infiltrés dans la capitale, lancent une vaste offensive, massacrant de nombreux civils musulmans et entraînant des représailles sanglantes de la Séléka contre la population.
La France, intervenue plusieurs fois déjà dans son ancienne colonie depuis son indépendance en 1960, lance l'opération Sangaris pour restaurer la sécurité, après un mandat de l'ONU.
- Djotodia démissionne -
Le 10 janvier 2014, Michel Djotodia, accusé de passivité face aux violences, démissionne sous la pression des dirigeants d'Afrique centrale et de la France. Le 20 janvier, la maire de Bangui, Catherine Samba Panza, est élue présidente de transition par le Parlement provisoire.
Le 15 septembre, la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca, 12.500 hommes actuellement) prend le relais de la force africaine Misca.
Le 8 janvier 2015, une commission de l'ONU conclut que les deux camps ont commis des crimes contre l'humanité, y compris un "nettoyage ethnique", mais que l'intervention internationale a évité un génocide. La commission estime que le conflit a fait "des milliers de morts", sans doute plus de 6.000.
Les 29-30 novembre, le pape François effectue une visite à Bangui.
- Processus électoral -
Les 13 et 14 décembre 2015, les Centrafricains approuvent lors d'un référendum une nouvelle Constitution, qui prévoit la proclamation d'une 6e République, une limite du mandat présidentiel à deux exercices, la formation d'une Haute cour de justice et des dispositifs de lutte contre la corruption et de mise à l'écart des bandes armées.
Le 14 février 2016, l'ex-Premier ministre Faustin-Archange Touadéra est élu président au second tour de la présidentielle (62,69%).
Le 31 octobre, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, proclame officiellement à Bangui la fin de trois ans d'opération Sangaris.
- Regain de violences -
Le 9 juin 2017, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, se déclare "préoccupé par l'instabilité généralisée", après des affrontements qui ont fait une centaine de morts en mai à Bangassou, Alindao et Bria, dans le centre du pays. Six Casques bleus sont tués mi-mai à Bangassou et sa région.
"Les affrontements prennent de plus en plus une connotation religieuse et ethnique, s'alarme de son côté le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
Plus de la moitié des Centrafricains, soit 2,2 millions de personnes, ont besoin d'aide ou sont dans une situation d'insécurité alimentaire, selon le représentant spécial de l'ONU.
Bria, ville disloquée par les groupes armés, symbole la Centrafrique
Quatorze des seize régions du pays sont contrôlées par des milices, sur lesquelles ni l’Etat ni la mission de l’ONU n’ont de prise.
Par Christophe Châtelot (Bria, Centrafrique, envoyé spécial) LE MONDE Le 19.06.2017 à 18h03
Des vents mauvais soufflent sur la cour de la mission catholique Saint-Louis de Bria, dans la moitié est de la République centrafricaine (RCA). Ce ne sont pas les prémices orageuses de la saison des pluies qui menacent la grande église de briques rouges solidement plantée au centre de la cour, mais un tourbillon humain.
« La haine est dans le cœur des gens », se lamente l’abbé Gildas. Mi-mai, elle s’est abattue sur Katekondji, un quartier chrétien de cette ville contrôlée par des groupes armés rivaux, musulmans pour la plupart. « Le pire est peut-être à venir », ajoute-t-il.
Assis sur le pas de sa porte, l’abbé désigne un petit pont de bois qui enjambe un marigot au coin de sa mission. « C’est comme une ligne de démarcation », explique-t-il. Là, sur le bord de la rue en latérite, une poignée d’hommes en armes surveille paresseusement les allées et venues des habitants et lorgne les femmes qui lavent le linge en contrebas.
Les derniers soubresauts d’une interminable crise centrafricaine ont malencontreusement placé la mission à la « frontière » de deux quartiers musulmans où de petits chefs de guerre tiennent entre leurs mains le destin de milliers de civils soumis aux revirements violents des alliances rebelles volatiles. « S’ils décident de se battre, cela nous retombera dessus », redoute l’abbé Gildas.
« Effet de contagion »
Dans la cour de la mission, des enfants courent après un ballon crevé, des mamans font bouillir leurs marmites sur des feux de bois. Il y a là près de 300 personnes, peu d’hommes, surtout des vieux et des handicapés. Elles sont venues se réfugier là après les violences du 16 au 18 mai.
Eugène, un sexagénaire, n’a plus que ses champs en bordure de la ville. Sa maison a brûlé avec toutes ses affaires. « Ma radio, mon matelas, mes bagages, même ma serviette… » énumère ce pauvre agriculteur. Eugène vivait dans ce qui n’est plus dorénavant qu’un champ de ruines bordant l’aérodrome de Bria.
Une base marocaine de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), déployée dans le pays depuis la guerre civile de 2014, verrouille pourtant l’unique piste d’atterrissage en terre. « Ils sont là quand tout va bien mais s’enferment dans leur base dès que ça tire. Ils n’ont pas bougé durant les trois jours de mai »,s’emporte l’abbé Gildas.
Une critique qui s’étend à l’ensemble du pays alors que, selon les mots du porte-parole du gouvernement, Théodore Jousso,« la situation sécuritaire est à nouveau catastrophique ». « Les groupes armés contrôlent quatorze des seize régions de la Centrafrique. Nous ne pouvons pas lutter contre cet effet de contagion », affirme-t-il, tout en dédouanant le gouvernement de toute responsabilité.
Alliances à géométrie variable
Les violences ont repris en septembre 2016, après quelques mois d’accalmie liée à la présence militaire internationale et à la perspective de l’élection présidentielle, remportée début 2016 par Faustin-Archange Touadéra. Depuis, la principale force de dissuasion déployée en RCA, le contingent français « Sangaris », s’est retirée du pays. Et le nouveau pouvoir – quasiment dépourvu de tout appareil de sécurité – brille par sa faiblesse et son indécision.
Les groupes politico-militaires issus de l’ex-mouvement Séléka, essentiellement des musulmans venus de l’est et du nord du pays, soutenus par les voisins tchadien et soudanais, et les groupes d’autodéfense anti-balaka, plutôt chrétiens et animistes, ont repris les armes. Ces groupes se font et se défont, nouent et dénouent des alliances à géométrie variable suivant des lignes communautaires, politiques ou religieuses, avec, en filigrane, le contrôle des ressources du pays (or, diamant, bétail…).
Depuis longtemps, la Centrafrique n’est qu’un Etat fantôme. Aujourd’hui, le régime du président Touadéra n’existe qu’à l’intérieur de la bulle de Bangui, où les partis politiques ourdissent comme si de rien n’était des luttes politiques stériles aiguisées par la perspective gourmande de fondre un jour sur les maigres prébendes d’un Etat décharné. Pendant ce temps, le pays implose.
Six casques bleus assassinés
A Bria, le commandant de gendarmerie en témoigne. Dans cette ville de 46 000 habitants, sa « compagnie » ne comptait avant les violences que quinze éléments. Ils ne sont plus que sept, qui, par sécurité, se sont fondus parmi les civils. Les autres ont quitté la ville. « Nous sommes musulmans, originaires de Birao, dans le Nord. De gendarmes, nous n’avons que le nom. Nous n’avons même jamais eu un vélo pour nous déplacer », se lamente le commandant en ajustant son pantalon de survêtement.
Le maire, nommé par le gouvernement, raconte aussi ce naufrage national, sur un ton infiniment triste. « Les fonctionnaires de la mairie doivent aller à Bangui pour toucher leur salaire. En temps normal, c’est une semaine en bus », explique Maurice Balekouzou. Difficilement imaginable en ces temps d’embuscades.
Lui ne sort de la mission catholique que pour aller à l’hôpital visiter son frère et son jeune neveu, grièvement blessé à coups de machettes lors de ces tristes journées de mai. « Ils sont venus chez nous. Mes trois maisons ont été pillées et incendiées. J’ai pu m’enfuir en brousse. Ils me cherchaient pour me tuer », raconte-t-il. Ils ? « Les Tchadiens », glisse-t-il en désignant le quartier de La Smi, de l’autre côté du vaste terrain vague qui s’étend devant l’entrée de la mission.
C’est de là que le « général » Ahmat Issa faisait régner la terreur. Samedi 17 juin, il est tombé dans une embuscade à l’extérieur de la ville. « Aujourd’hui, ils sont en deuil, les magasins sont fermés, mais tout le monde s’interroge sur la réaction de ses hommes. Il y a de la tension », témoigne un habitant joint au téléphone.
Rencontré quelques jours avant sa mort, Ahmat Issa, ancien sous-officier des Forces armées centrafricaines (FACA) devenu rebelle, justifiait la mise à sac de Katekondji. Selon lui, c’était la conséquence d’une autre tuerie qui avait eu lieu une semaine auparavant à 300 km plus au sud, à Bangassou, sur les rives de la rivière Mbomou, qui marque la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC).
« Une centaine de musulmans, civils pour la plupart, y ont été tués par quelque 300 à 500 combattants anti-balaka », selon une source étrangère. Quelques jours avant l’assaut, six casques bleus – notamment des éléments cambodgiens – ont été sauvagement assassinés non loin de la ville par ces mêmes forces.
« Tués jusque dans la mosquée »
Les tueries ont définitivement enterré une coalition contre-nature réunissant des groupes anti-balaka et des ex-Séléka. Les ennemis acharnés d’hier se trouvaient des intérêts communs : faire pression sur le pouvoir pour obtenir l’immunité de leurs crimes passés, le contraindre à leur faire une place au gouvernement et autoriser le retour au pays des anciens présidents, François Bozizé (2003-2013) et Michel Djotodia (2013-2014).
Mais à Bangassou, le plan initial, qui visait un de leurs ennemis communs, les Peuls de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC, d’Ali Darassa), a dérapé. « Beaucoup d’Arabes, des commerçants notamment, ont péri, tués jusque dans la mosquée », rapportait le général Ahmat Issa. Par « Arabes », entendons des Tchadiens installés en Centrafrique, certains nés ici, d’autres nouveaux venus. C’était le vivier du « général » Ahmat Issa.
Selon lui, après Bangassou, une partie des anti-balaka s’étaient dirigés vers Bria avec le même objectif : chasser la communauté musulmane de cette ville qu’elle contrôle désormais alors qu’elle ne représente que 30 % des 46 000 habitants. « Ils se sont infiltrés dans le quartier, on les a attaqués », expliquait Ahmat Issa. Les centaines de maisons brûlées ? « Celles de tous ceux qui les hébergeaient », dit-il sans ciller.
Plus de 40 000 déplacés
Ces présumés complices des anti-balaka, on les retrouve aujourd’hui au camp de déplacés du PK3, où 30 000 personnes s’agglutinent autour d’une base des casques bleus. En y ajoutant les infortunés regroupés dans les cours de l’hôpital et de la mission catholique, Bria compte aujourd’hui 41 000 personnes déplacées par les violences.
« Certains viennent de villages alentours, mais la majorité sont de Bria », se désole Lucien Simba, le représentant local du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Autrement dit, la quasi-totalité des non-musulmans, même s’ils n’étaient pas attaqués, ont fui leur domicile pour se placer sous le parapluie de la Minusca, dont tout le monde critique le manque de réactivité. En plus d’être une catastrophe humanitaire, le PK3 est une poudrière où chacun rumine sa vengeance.
L’imam Gazouli de la mosquée du quartier tchadien doit le pressentir. Mais il n’a pas un mot de compassion pour ces malheureuses familles sous leurs tentes de fortune. Pour justifier ces violences, l’imposant vieillard appelle les hommes de sa communauté à« défendre leur famille et leurs intérêts ». « Je leur dis, aux jeunes, que sinon les anti-balaka viendront brûler nos maisons et nous manger ». Certes, il concède du bout des lèvres que « tous les Chrétiens n’en font pas partie ».
Devant son église, l’abbé Gildas pèse ses mots, mais d’autres religieux n’ont pas ces précautions. « C’est la faute aux musulmans, les Tchadiens doivent partir », glisse l’un d’eux. Un discours qui rappelle ceux de 2013 et 2014, qui débouchèrent sur d’horribles massacres.
« On fonce droit dans le mur »
Ces jours-ci à Bria, les tensions montrent que la ligne de fracture n’est pas seulement religieuse. C’est aussi entre ex-Séléka que le torchon brûle. Pour des raisons politiques, ethniques – Goula contre Rounga ou Tchadiens – et économiques, la région recelant de nombreux gisements de diamants. Le tout attisé par une lutte des chefs.
Ainsi l’autorité d’Abdoulaye Hissène, le « ministre de la défense » de l’ex-Séléka, sous le coup d’un mandat d’arrêt international, vacille. « Il constitue un problème avec ses Tchadiens et Soudanais. Chez nous il n’y a que des locaux. La Séléka n’existe plus, ceux qui s’en réclament sont des voleurs », tranche le « général » Issa Issaka, l’un des « officiers » influents du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique(FPRC), une coalition née des cendres de l’ancienne rébellion.
Ces dissensions remontent à la création de la Séléka, en 2012. Mais le conflit s’envenime. Les armes n’ont jamais autant circulé, portées aussi par des mercenaires. « J’ai des Tchadiens et des Soudanais avec moi », reconnaît Abdoulaye Hissène. Dans le camp d’en face, les anti-balaka ont troqué leurs arcs et leurs lances contre des kalachnikovs.
Pendant ce temps-là, les 12 000 hommes de la Minusca courent d’un feu de brousse à l’autre, toujours avec un temps de retard, perdant leur crédibilité et leur pouvoir dissuasif. « Leur lance est trop courte », illustre un militaire étranger. « A Bria comme ailleurs, on fonce droit dans le mur sans savoir comment l’éviter », résume un diplomate étranger. Et la mort d’Ahmat Issa pourrait encore raccourcir la distance.
Au terme de l’angélus dominical, le Saint-Père a apporté son soutien aux efforts de la communauté de Sant’Egidio entrée officiellement aux Nations unies le 9 juin dernier.
« Je porte dans mon cœur le souvenir de la visite réalisée dans ce pays en novembre 2015, et souhaite qu’avec l’aide de Dieu et la bonne volonté de tous, le processus de paix (…) soit pleinement relancé et renforcé ». Au terme de l’angélus dominical, place Saint-Pierre, ce 18 juin, le pape François a lancé un nouvel appel à la reprise du processus en paix en République centrafricaine, déchirée depuis plusieurs mois par de nouveaux affrontements entre groupes armés, dans le centre et l’est du pays. Le Saint-Père s’adressait tout spécialement aux représentants de la République centrafricaine et des Nations unies, réunis ces jours-ci à Rome avec la communauté de Sant’Egidio et l’envoyé spécial de l’ONU pour la RCA, Parfait Onanga Anyanga, afin de chercher de nouveaux chemins de paix pour leur pays.
Un an après sa visite en Centrafrique, qu’il avait quittée en laissant le souvenir de gestes symboliques forts, porteurs de grands espoirs, le pape François ne cache pas sa préoccupation face à cette nouvelle éruption de violence qui frappe différentes régions poussant de nombreux civils à se réfugier dans les églises et les mosquées. « Que les armes se taisent et que prévale la bonne volonté pour dialoguer », avait-il exhorté au terme de la prière du Regina Cœli, le 24 mai dernier, apportant une nouvelle fois son soutien « à la population, aux évêques et à tous ceux qui se prodiguent pour le bien des personnes et pour la cohabitation pacifique » dans le pays.
Sant’Egidio en première ligne
Le Pape suit de près « la médiation déterminante » du cardinal Nzapalainga, l’archevêque de Bangui, dans cette situation de crise. Et de plus près encore l’intervention de la communauté de Sant’Egidio, engagée plus que jamais dans la recherche d’une solution sur place, depuis qu’elle a signé le 9 juin dernier un rapport de collaboration « inédit » avec le département des affaires politiques de l’ONU. Vingt-cinq ans après le succès des accords de paix au Mozambique sous son égide, et de nombreuses collaborations dans différentes parties du monde ou dans les situations de crise, l’entrée officielle de la communauté de Sant’Egidio aux Nations unies, est en effet une grande première. Celle-ci montre la confiance accordée à un organisme d’inspiration catholique comme la communauté Sant’Egidio dans « sa capacité à arriver auprès de ceux-là même que nous définissons comme “les plus difficiles à atteindre” », a souligné le département des affaires politiques de l’ONU,à cette occasion. Le président de Sant’Egidio, Marco Impagliazzo, attribue lui la force du mouvement au fait « d’être un acteur sans intérêts politiques ou économiques, mais seulement humanitaires » qui lui permet « un impact plus opérationnel ».
La communauté de Sant’Egidio est née à Rome en 1968, au lendemain du Concile Vatican II. La première communauté chrétienne des Actes des Apôtres et François d’Assise ont été les premiers points de référence du petit groupe de lycéens à l’origine de la communauté. Sa spiritualité repose sur 5 piliers : prière, transmission de l’Évangile, solidarité avec les pauvres, œcuménisme et dialogue interreligieux. C’est aujourd’hui un mouvement de laïcs auquel participent plus de 50 000 personnes, investies dans l’évangélisation et dans la charité à Rome, en Italie et dans plus de 70 pays des divers continents. Depuis le succès mozambicain, marqué par la signature d’un accord général de paix, en octobre 1992, le siège de la communauté est devenu peu à peu un lieu où chercher une trêve aux conflits.
« Sans dialogue, le monde étouffe… »
C’est avec toute la communauté que le pape François, en avril dernier, avait souhaité commémorer les martyrs chrétiens contemporains, à la basilique Saint-Barthélemy sur l’île Tibérine, à Rome. Dans le cadre de la semaine sainte, la Communauté a fait mémoire des chrétiens qui, dans de nombreux endroits du monde, ont subi persécutions, discriminations, privation de liberté religieuse et atteinte à leur vie. Elle l’a fait en rappelant les noms et les histoires des victimes, et en reprenant les paroles du pape François : « Aujourd’hui, au XXIe siècle, notre Église est une Église de martyrs ».
« Dans certains pays qui souffrent à cause de la guerre, vous entretenez la flamme de l’espérance et de la paix. Œuvrer pour la paix ne donne pas de résultats rapides, mais c’est l’œuvre d’artisans patients, qui recherchent ce qui unit et mettent de côté ce qui divise, comme le disait Jean XXIII »,avait déclaré le pape François en rendant visite à la communauté en juin 2014. « Il faut davantage de prière et de dialogue : cela est nécessaire. Le monde étouffe sans dialogue (…) c’est pourquoi vous aussi vous apportez votre contribution pour promouvoir l’amitié entre les religions (…) Continuez dans cette voie : prière, pauvres et paix », les avait-il encouragés, Et sur ce chemin, « aidez à faire croître la compassion dans le cœur de la société — qui est la véritable révolution, celle de la compassion et de la tendresse —, aidez à faire croître l’amitié au lieu du spectre de l’inimitié et de l’indifférence ».
C'est le Garde des Sceaux, ministre de la justice chargé des droits de l’Homme, professeur Ahmat Mahamat Hassane qui a fait l'annonce ce vendredi 16 juin 2017
Le Garde des Sceaux ministre de la justice chargé des droits de l’Homme, professeur Ahmat Mahamat Hassane a fait ce vendredi 16 juin 2017 une déclaration pour annoncer l’ouverture d’une information judiciaire relative au rapport du haut commissariat des Droits de l’Homme des Nations unies et de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation de la Centrafrique (Minusca).
Le Garde des Sceaux ministre de la justice chargé des droits de l’Homme, professeur Ahmat Mahamat Hassane rappelle que, le 24 mai dernier, le gouvernement tchadien avait été saisi par l’intermédiaire de sa mission diplomatique en Suisse en Génève par un rapport établi par le haut-commissariat des Droits de l’Homme des Nations unies et la MINUSCA sur la question des crimes graves du droit humanitaire et de violation des droits de l’homme ainsi du droit humanitaire international qu’auraient commis les différents groupes armés qui étaient intervenus en Centrafrique à partir de janvier 2003 jusqu’en décembre 2015.
D’après le ministre Ahmat Mahamat Hassane, parmi les groupes mis en cause, il y a l’armée nationale tchadienne, elle qui avait intervenu dans le cadre d’un appel à la communauté internationale sur le rétablissement de la paix en Centrafrique.
«Nous avons par un rapport préliminaire, exprimé notre grande protestation et de notre opposition à la publication de ce rapport qui a eu lieu finalement le 30 mai dernier à Bangui en prélude à un forum sur la réconciliation en Centrafrique par la gestion de son passé en matière de lutte contre l’impunité dans ce pays frère», déclare professeur Ahmat Mahamat Hassane ajoutant aussi que, le Tchad s’est étonné de ces graves accusations portées contre l’armée tchadienne.
Le Garde des Sceaux qualifie le contenu de ce rapport des insinuations et de machinations politiques de déstabilisation du Tchad.
Ahmat Mahamat Hassane martèle que le Tchad est un Etat responsable et de ce fait un Etat de droit. «Nous avons pris le temps de mettre en place une équipe d’experts qui doit travailler sur ce rapport et voir si certains éléments de l’armée tchadienne ont commis des exactions.
«Nous avons donc décidé d’ouvrir une information judiciaire qui nous permettra de déterminer si un ou des éléments des forces armées de défense et de sécurité serait impliqué dans les crimes graves reprochés et répertoriés dans ce rapport du haut-commissariat des Droits de l’Homme des Nations unies au niveau de la République sœur de la Centrafrique», déclare le ministre de la justice rassurant que, l’enquête va poursuivre au niveau des procédures judiciaires au Tchad pour déterminer les responsabilités des uns et des autres.
Entre temps dit le ministre, le comité des experts est en train de répondre point par point aux accusations portées dans la collectivisation de la faute contre le Tchad et les insinuations politiques de déstabilisation.
Centrafrique : Le Tchad décide d’enquêter sur les exactions commises par ses soldats en RCA
BANGUI, 17 Juin 2017 (RJDH)–Dans le rapport de la Commission des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme et la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation de la Centrafrique (MINUSCA), l’Armée Tchadienne a été accusée d’exactions sur la population civile en Centrafrique. Après la dénonciation de cette accusation par le Tchad, il a ouvert le 16 juin une information judiciaire pour faire la lumière sur le comportement de ses soldats qui étaient déployés en République Centrafricaine.
Ainsi, le Garde des Sceaux ministre de la justice chargé des droits de l’Homme, le professeur Ahmat Mahamat Hassane a déclaré que le Tchad est un Etat de droit et «nous avons donc décidé d’ouvrir une information judiciaire qui nous permettra de déterminer si un ou des éléments des forces armées de défense et de sécurité serait impliqué dans les crimes graves reprochés et répertoriés dans ce rapport du haut-commissariat des Droits de l’Homme des Nations-Unies au niveau de la République sœur de la Centrafrique».
Concernant le rapport préliminaire incriminant les militaires tchadiens, Ahmat Mahamat Hassane a rappelé les démarches du Tchad pour démentir les allégations de la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU et de la Minusca.«Nous avons pris le temps de mettre en place une équipe d’experts qui doit travailler sur ce rapport et voir si certains éléments de l’armée tchadienne ont commis des exactions »a expliqué le Garde des sceaux avant d’ajouter que « le comité des experts est en train de répondre point par point aux accusations portées dans la collectivisation de la faute contre le Tchad et les insinuations politiques de déstabilisation ».
Le mapping de l’ONU a documenté 620 crimes de 2003 à 2015. Publié le 30 mai, il rend coupable le contingent tchadien déployé en RCA en 2013 dans le cadre d’abord de la Force Multinationale de la CEEAC et de la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique (MISCA).