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31 août 2022 3 31 /08 /août /2022 18:00
Vers une probable bascule de l'ordre mondial  ?

 

Lu pour vous

 

 Par Jérôme Husson  |  31/08/2022, 13:33

OPINION.

Dans la tradition des mois d'août agités, celui qui s'achève n'aura pas manqué d'être le théatre d'une séquence diplomatique et militaire d'une incroyable intensité durant la première quinzaine. A tel point, qu'elle pourrait bien mettre au jour un nouvel ordre mondial. Par Jérôme Husson, principal chez Square Management*.

Depuis plusieurs mois, les regards sont tournés vers la Chine dont l'appétit historique pour Taïwan se montre grandissant, et que nous savons scruter attentivement le développement du conflit Russo-Ukrainien, en particulier les réactions de soutien de l'Union européenne et plus encore celles des États-Unis.

En posant le pied sur le sol taïwanais le 2 août, la présidente de la chambre des représentants des US, Nancy Pelosi a joué sa partition dans ce qui fut considéré comme une provocation ouverte par la Chine. Les heures qui suivirent furent incertaines, et c'est sans doute dans la réaction des acteurs concernés ainsi que de la communauté internationale que l'esquisse d'un nouvel ordre se précise.

Un bref regard sur les 25 dernières années et un focus particulier sur les 12 derniers mois permettent de relire les événements et de discerner la perte de vitesse des USA sur la scène politique internationale parallèlement au renforcement de régimes qui mettent leur économie au second plan.

Depuis un quart de siècle, les USA ont lancé des actions de suprématie qualifiées de « sanctions économiques ». Pêle-mêle, l'Iran, la Corée du Nord, la Syrie et la Russie ont fait l'objet de ces instruments de politique internationale.

Toutefois, le bilan de ces sanctions semble être tout à fait limité. Le programme nucléaire iranien a repris de plus belle ; en Syrie, Bachar El-Assad est resté au pouvoir et s'est même offert le luxe de s'ériger en rempart face à Daesh. En Corée du Nord, le programme nucléaire militaire est en passe d'aboutir. Quant à la Russie, depuis 2014 qu'elle connaît les mesures internationales en représailles de son annexion de la Crimée, elle a aujourd'hui retrouvé une vitalité économique très intéressante. La chute du pétrole orchestrée en 2016 n'aura mis qu'un genou à terre au régime de Moscou qui a appris à vivre avec des ressources limitées. Aujourd'hui, les Européens se trouvent dans une dépendance insoupçonnée aux livraisons de gaz et de pétrole de la Russie, quand l'Afrique ne s'inquiète pas de sa capacité à alimenter sa population en ingrédients de base.

La Chine a donc regardé de près les différentes sanctions infligées par les états occidentaux à la Russie, et plus finement encore, observé les conséquences des réponses de Moscou.

Mais un point crucial a surgi il y a deux ans, et que les occidentaux ont vraisemblablement sous-estimé. La crise du Covid a permis à la Chine de mesurer à quel point le monde est dépendant de ses exportations en tous genres, ce que la Russie n'avait pas été en mesure de faire durant la même époque, et par là, elle a pu mesurer son niveau d'emprise économique réelle.

Dès lors, connaissant son véritable poids dans la mécanique du monde, Pékin peut envisager plus sereinement, quoiqu'à son rythme, de déployer ses prétentions sur sa région d'influence, et exercer en premier lieu sur Taïwan, une forme de réunification. Face à la possibilité de la visite de Mme Pelosi sur place, Pékin avait fait savoir que cela constituerait à ses yeux une provocation insoutenable à laquelle il répondrait. Ladite réponse ne s'est guère fait attendre puisque le surlendemain Pékin lançait des manœuvres militaires aériennes et navales de grande ampleur. La récente mémoire des exercices militaires russes en Biélorussie du 10 au 20 février 2022, soit 4 jours avant l'opération spéciale en Ukraine, laissait présager le pire pour l'île de Taïwan.

Face à la réaction chinoise, les États-Unis sont restés plus que mesurés, participant avec modestie à des exercices militaires taïwanais de défense ; attitude rappelant là encore, l'écart entre les déclarations d'intentions musclées de Joe Biden sur la position russe en février et le concours distant de leurs forces aux côtés des Ukrainiens une fois les troupes russes entrées.

La fermeté de la réponse des Chinois tranche avec la retenue diplomatique habituelle que nous leur connaissons, aussi cela pourrait-il bien être le révélateur d'une forme de prise de conscience ou d'assurance développée par Pékin quant à leurs capacités propres.

En déployant la quasi-totalité de son arsenal de sanctions économiques dans la crise ukrainienne, les Occidentaux ont dévoilé leurs cartes. Et tous ces éléments peuvent nous amener à penser que le régime de Pékin a déjà préparé ses contre-mesures dans la perspective de sa reprise en main de Taïwan et des sanctions que cela appellerait. Ainsi, il ne serait pas étonnant de voir le Dollar US être profondément affecté par une forte libération de monnaies de réserves de la Chine, et moins étonnant encore d'entendre Pékin demander à ce que ses exportations soient réglées en Yuan. Quant à l'accès à la plateforme Swift, gageons que la Chine a déjà développé sa propre plateforme concurrente qu'elle pourrait alors imposer à ses partenaires.

Ces éléments priveraient définitivement les USA de leurs outils d'hégémonie, et la récession faisant son œuvre, un nouvel ordre mondial pourrait émerger, faisant la part belle à des régimes davantage politiques qu'économiques, comme celui de la Russie, et donner une place de leader économique à la Chine dont les relations avec le monde sont d'une tout autre nature que celles du vieux monde.

Une telle évolution serait un véritable bouleversement, tant les grands équilibres s'en trouveraient affectés. Les monnaies de référence, les systèmes d'échanges, les normes du commerce international, l'extraterritorialité des lois et règlements, en bref, tout ce qui constitue notre quotidien et les repères dans lesquels nous vivons pourraient radicalement être renouvelés.

 _____

(*) Jérôme Husson est Principal chez Square Management. Il est expert des sujets d'éthique et de gouvernance des organisations, disposant d'une expérience de haut niveau dans le secteur financier et le secteur associatif, en tant qu'administrateur et cadre dirigeant.

 

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31 août 2022 3 31 /08 /août /2022 17:53
Joseph Kony ou l’histoire d’une si longue traque
Joseph Kony ou l’histoire d’une si longue traque

 

 

Publié le 31.08.2022 à 02h18 par APA

Le sanguinaire chef de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA, sigle anglais), une milice opérant entre l’Ouganda et le Soudan, a jusque-là déjoué tous les plans de ses ennemis. Ces dernières années, Joseph Kony mène vie mystérieuse. Ne montrant pratiquement aucun signe de vie à ceux qui le pourchassent. Visé depuis 2005 par un mandat de la Cour Pénale Internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, le fondateur l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) est entré en rébellion, il y a 35 ans, pour renverser le président Yoweri Museveni et instaurer un régime fondé sur les Dix commandements en Ouganda.

A bientôt 61 ans, il fêtera son anniversaire en septembre, Joseph Kony n’a plus été vu depuis près de vingt ans. Les États-Unis, durant le magistère de Barack Obama, ont dépensé entre 600 et 800 millions de dollars pour le mettre hors d’état de nuire. Si l’Armée de Résistance du Seigneur a été réduite à sa plus simple expression, le chef de guerre demeure toujours introuvable. Ce qui renforce le mythe autour de l’homme.

Joseph Kony a perdu beaucoup de combattants lassés de vivre dans la brousse et épuisés par des décennies de combat. D’anciens rebelles se sont notamment reconstruit en République centrafricaine.

En 2013, le leader de l’Armée de Résistance du Seigneur était déclaré mourant. On disait même qu’il était prêt à négocier les conditions de sa reddition avec le président centrafricain de l’époque, Michel Djotodia. C’est la raison pour laquelle l’Ouganda et les États-Unis ont convenu qu’il était inutile de poursuivre leur chasse à l’homme. Joseph Kony ne représentant plus pour eux une menace crédible pour la sécurité de cette partie de l’Afrique.

Malgré tout, selon des informations tout droit sorties de l’imagination, puisque jamais confirmées en avril 2022, le rebelle aurait été localisé au Darfour, une région instable du Soudan.

L’Armée de Résistance du Seigneur, née des flancs de la rébellion ougandaise dirigée par Alice Lakwena, était principalement composée d’enfants soldats. Jusqu’à 60.000 enfants auraient été enrôlés de force. De petites mains qui, d’après les Nations Unies, ont pris part aux massacres de 100.000 personnes et au déplacement de deux millions d’individus.

Surnommé « le Messie sanglant », Joseph Kony est un ancien enfant de chœur d’une église de l’Ouganda. Né à Odek, dans le Nord du pays, il commande toujours des centaines d’hommes à cheval sur la République démocratique du Congo, la Centrafrique, le Soudan du Sud et le Soudan. Une récompense de cinq millions de dollars est promise à toute personne qui fournirait des informations déterminantes dans sa capture.

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31 août 2022 3 31 /08 /août /2022 17:42
Nouvelles nationales sur RNL
Nouvelles nationales sur RNL
Nouvelles nationales sur RNL

 

Centrafrique : F.A. Touadéra sollicite l’appui de la communauté internationale pour réconcilier les centrafricains

https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 31 août 2022 09:21

Prenant part à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad), tenue du 27 au 28 août 2022 à Tunis en Tunisie, le Chef de l’Etat centrafricain a plaidé en faveur de son pays. Faustin-Archange Touadéra a appelé la communauté internationale à soutenir la République centrafricaine en vue de renouer avec la stabilité. Ceci, à travers la justice et la réconciliation nationale.

Dans son allocution du dimanche 28 août, le président centrafricain a sollicité l’appui de la communauté internationale en vue d’accompagner le processus de réconciliation nationale. A en croire le numéro 1 centrafricain, aucun développement n’est possible sans une véritable politique dans ce sens.

Une véritable réconciliation : gage de la paix 

"Profondément touchée par cette crise militaro-politique qui a miné son développement économique et social, mon pays tente de sortir de cette période sombre de son histoire. Elle a besoin du soutien et de l’accompagnement de toute la communauté internationale. Seule une politique de réconciliation véritable, fondée sur la stricte application de la justice et la réparation des victimes, peut apporter la paix et la sécurité sans lesquelles aucun développement n’est possible" a martelé Faustin-Archange Touadéra.

Pour remédier à cette situation qui, selon lui, affecte durement les civils, le Chef de l’Etat a appelé les pays amis de la RCA à démanteler les sources d’approvisionnement des forces non-conventionnelles.

« Nous sollicitons l’appui des pays frères »

"En dépit de l’amélioration substantielle de la situation, le pays continue de faire face à des cycles de violences opérées par certains groupes armés, menaçant directement la vie sociale et économique des populations civiles à l’intérieur du pays. Ainsi, nous sollicitons l’appui des pays frères pour démanteler les sources d’approvisionnement des groupes armés qui défient les forces régulières" a renchéri M. Touadéra.

En marge de ce sommet Japon-Afrique, Faustin-Archange Touadéra s’est entretenu avec la directrice Afrique du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD). Cette dernière a profité de l’occasion pour annoncer la disponibilité de plus d’un milliard de dollar afin de soutenir l’entreprenariat des jeunes en Afrique.

 

 

Annulation de la vente en ligne sur le site Sango.org : la Présidence centrafricaine « prend acte » de la décision de la Cour constitutionnelle

https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 31 août 2022 10:11

Vingt-quatre heures après la décision de la Cour constitutionnelle annulant la vente de la nationalité centrafricaine et des ressources naturelles du pays à travers le projet Sangocoin, les réactions fusent de partout. Si le Groupe pour la défense de la Constitution de 2016 (G-16) se félicite du verdict de la cour constitutionnelle, la présidence de la République, de son côté, dit « prendre acte » de cette décision.

Louant la décision de la Cour constitutionnelle suite à sa requête, le professeur Jean-François Akandji-Kombé affirme que sa démarche s’inscrivait dans le cadre de la préservation des intérêts des Centrafricains. Pour ce constitutionnaliste, il existe des procédures en vue de l’obtention de la nationalité centrafricaine voire pour l’acquisition des terres par les étrangers.

« Préserver les intérêts et le patrimoine des Centrafricains »

"Cette décision est une victoire pour le peuple centrafricain. Ce qui a motivé le recours du G-16, c’était de préserver les intérêts et le patrimoine des Centrafricains. Nous n’avons rien contre le programme, ni la cryptomonnaie. Mais, cela doit se faire en sauvegardant le patrimoine des Centrafricains. Notre identité qui est liée à la nationalité, nos terres et nos ressources ne sont pas à vendre de cette manière-là. Il existe dans notre pays des procédures dans ce sens" s’est réjoui Jean-François Akandji-Kombé, coordonnateur international du G-16.

De son côté, la présidence de la République dit prendre acte de la décision de la Cour constitutionnelle. Pour elle, le projet Sangocoin sera réaménagé tout en tenant compte du verdict de la Cour constitutionnelle.

« Nous allons, sans délai, remanier ces publicités »

"La loi portant création d’une monnaie numérique n’est pas anticonstitutionnelle. Cependant, il s’agit de quelques dispositions autour du Sangocoin qui sont querellées par la Cour constitutionnelle. Nous prenons acte de cet arrêt car nul n’est censé ignorer la loi. Ainsi nous allons, sans délai, remanier ces publicités pour qu’elles soient conformes à la Constitution de notre pays" a fait savoir Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du chef de l’Etat centrafricain.

A en croire des sources proches de la présidence de la République, aucun étranger n’a encore obtenu la nationalité centrafricaine, ni acquis des parcelles agricoles à travers le projet Sangocoin.

Le 29 août 2022, la Cour constitutionnelle a annulé la vente en ligne de la nationalité centrafricaine ainsi que les ressources naturelles du pays à travers le projet Sangocoin. Une mise en vente qu’elle juge anticonstitutionnelle.

 

 

Centrafrique : des demandeurs dénoncent la lenteur dans la délivrance de la carte nationale d’identité

https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 31 août 2022 10:22

Les demandeurs de la carte nationale d’identité continuent de se plaindre des tracasseries autour de son obtention. Dans les centres secondaires et à la brigade criminelle où les cartes sont délivrées, la procédure peut parfois durer une semaine.

Plus de 500 personnes attendent impatiemment dans la queue à la brigade criminelle pour se faire enregistrer afin d’obtenir la carte nationale d’identité. D’après les témoignages, certains demandeurs sont arrivés depuis 3 heures du matin pour occuper les premières places. D’autres ont même passé la nuit sur place. Parmi ces personnes, moins de 400 seront enregistrées par les policiers pour la journée.  Beaucoup de ces demandeurs passent plus d’une semaine avant de se faire délivrer ce précieux document.

Un parcours du combattant

"Cela fait aujourd’hui deux semaines que je viens à 4 heures du matin pour me faire enregistrer mais, en vain. Ce sont les samedis et dimanches que je n’ai pas l’habitude de venir. Je viens souvent mais les policiers n’enregistrent que ceux qui sont devant. Enfin, je viens de me faire enregistrer" s’est réjoui Kaleb, un demandeur de la carte nationale d’identité.

Au centre secondaire d’émission de la carte nationale d’identité de Bimbo, logé au sein de la municipalité, c’est un autre problème qui se pose. Pour qu’un dossier soit vite acheminé à la brigade criminelle pour la suite de la procédure, l’intéressé doit donner 2.000 francs CFA aux policiers. Parfois, après avoir soudoyé les policiers, les demandeurs n’obtiennent pas gain de cause.

« Je ne sais comment payer la carte »

"Cela fait une semaine et deux jours que je n’ai pas pu récupérer ma carte. Les policiers m’ont demandé 2.000 francs CFA pour retenir mon dossier. C’est ce que j’ai fait, mais je ne sais pas où se trouve mon dossier. J’avais plus de 50.000 francs CFA mais il ne me reste plus que 4.500 francs. Je ne sais comment payer la carte" s’est révolté Francis.

Certains demandeurs rencontrés à la brigade criminelle nous ont fait savoir que les policiers font entrer illégalement dans le rang, des personnes qui leur donnent de l’argent. Au service de délivrance de la carte nationale d’identité, les responsables ne souhaitent pas se prononcer.

Il y a plus d’un an, la police centrafricaine avait promis de décentraliser la délivrance de la carte nationale d’identité. Mais jusque-là, rien n’est encore fait.

 

 

Centrafrique : l’administration publique demeure archaïque malgré les progrès technologiques

https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 31 août 2022 11:57

La modernisation de l’administration publique reste un défi en République centrafricaine. Le manque d’outils informatiques est un véritable frein à l’efficacité des services publics. Conscient de ce manquement, le gouvernement promet d’y remédier.

Selon le constat, plusieurs administrations et services publics, tels que les ministères et les écoles ne disposent pas ou peu d’ordinateurs pour leur fonctionnement. Des registres et des références sont toujours en manuscrits. Des piles de documents non numérisés sont rangées dans des armoires ou étagères à la merci de la poussière et parfois des intempéries. Dans l’ensemble, les archivistes et autres chefs de service des différents secteurs publics déplorent le mode de fonctionnement de leur département qui reste toujours archaïque.

« Archivage manuel »

"Je n’ai pas un ordinateur et nous ne disposons pas d’un site internet. Nous faisons de l’archivage manuel. Nous lançons un appel pour que le gouvernement nous dote des outils informatiques. Cela nous permettra d’éviter la disparition des documents et facilitera les recherches" a lancé Pamela Cyprienne Lagbo, cheffe du service des archives au ministère des Petites et Moyennes entreprises.

Dans les écoles publiques où les cas de vols sont fréquents, les responsables évoquent le danger du système analogique.

"A l’école Lakouanga, nous sommes loin d’atteindre ce but. Nous gardons quand même nos archives dans de vieilles armoires. Malheureusement, en une année, l’école peut faire l’objet de trois ou quatre cas de vol" a témoigné Martin Saint-Clair Koyandiri, directeur de l’école Lakouanga.

Le gouvernement a lancé ce mois d’août, des réflexions sur l’économie numérique pour initier des réformes dans l’administration publique. Justin Gourna Zacko, ministre de l'Economie numérique se dit confiant.

« Traçabilité des actes administratifs »

"L’économie numérique est le démarrage d’une autre manière de gérer l’Etat. Il s’agit d’avoir la traçabilité de tous les actes administratifs posés. Avec les nouvelles technologies, chaque chef de département aura la possibilité de suivre tous les compatriotes travaillant à l’intérieur du pays de manière numérique" a déclaré Justin Gourna-Zacko, ministre de l’Economie numérique.

Les écoles, les aéroports, les mairies, les tribunaux ou encore les cellules de sécurité intérieure sont des services dont les prestations sont souvent critiquées en raison de leur faible modernisation. Le défi reste la création d’une base de données et le partage coordonné des informations dans l’administration centrafricaine. L’espoir du gouvernement repose sur la fibre optique encore en chantier dans le pays.

 

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30 août 2022 2 30 /08 /août /2022 20:54
Guerre en Ukraine : les Occidentaux sont-ils devenus cobelligérants ?
Guerre en Ukraine : les Occidentaux sont-ils devenus cobelligérants ?

 

Lu pour vous

 

Recueilli par Léa Ramsamy et Pierre Sautreuil le 30/08/2022 à 17:46

 

débat

Bruno Tertrais Directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique et conseiller géopolitique à l’Institut Montaigne

Jean-Pierre Maulny Directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques

Après six mois de conflit, les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire à l’Ukraine de presque 3 milliards de dollars, la plus importante depuis le début de la guerre. De son côté, l’Union européenne devrait se prononcer en faveur d’une mission de formation de l’armée ukrainienne.

► « Les pays occidentaux ne sont pas parties au conflit »

Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique et conseiller géopolitique à l’Institut Montaigne

« Les pays occidentaux ne sont pas entrés dans un état de cobelligérance, il faut être clair sur ce point. Tout d’abord, il convient de rappeler que cette notion n’existe pas en droit international. Un pays est partie à un conflit ou il ne l’est pas. Dans la mesure où aucun pays occidental n’a envoyé de forces combattre en Ukraine, ni sur terre ni dans les airs, ces pays ne sont pas impliqués dans le conflit. Il n’y a aucune ambiguïté sur ce point. Le fait d’aider un pays à se défendre, que ce soit par l’envoi d’une aide militaire, de matériel de défense ou de formation de son armée, tout ceci est en conformité avec la charte des Nations unies, qui reconnaît le droit à la légitime défense. Cela n’implique nullement de devenir partie à cette guerre. Il est vrai que l’assistance militaire des Américains et des Européens ne cesse de croître et, de ce fait, elle représente un véritable atout – de plus en plus important – pour l’armée ukrainienne. Mais il s’agit d’un changement quantitatif et non pas d’un changement qualitatif.

L’Otan absolument pas impliquée

À l’inverse, depuis le début du conflit en Ukraine, en février dernier, la Russie ne cesse de déclarer qu’elle est en guerre contre les Occidentaux, et en particulier contre l’Otan. Ces déclarations sont prononcées au mépris de toute réalité juridique ou militaire. Donc peu importe, finalement, le montant et la qualité de l’assistance militaire accordée à l’Ukraine, on voit mal en quoi cela pourrait changer le calcul stratégique de la Russie vis-à-vis de l’Occident.

L’Otan promet un soutien à long terme à l’Ukraine

Les pays occidentaux sont longtemps restés prudents en ce qui concernait la qualité des matériels qu’ils faisaient parvenir à l’Ukraine. Ils ont également refusé d’établir une zone d’interdiction de survol au-dessus de l’Ukraine, ce qui dans le cas contraire aurait effectivement pu faire d’eux des cobelligérants. Par ailleurs, il faut noter que l’Otan en tant qu’organisation militaire n’est absolument pas impliquée dans le conflit. La plupart des pays membres procèdent individuellement à cette assistance militaire. Non seulement les pays occidentaux ne sont pas parties au conflit avec l’Ukraine, mais l’Otan en tant que telle n’est nullement impliquée dans cette guerre. »

► « Le point d’équilibre se déplace depuis le début de l’invasion »

Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques

« Si on regarde la convention de La Haye, nous sommes loin de la définition d’un État neutre… mais la question de la cobelligérance ne se pose pas comme cela. Ce qu’il faut regarder, c’est la manière dont l’État qui aide l’Ukraine perçoit sa propre action, et comment cette action est perçue par la Russie, et voir comment ces deux éléments s’articulent. Or, on remarque que le point d’équilibre se déplace depuis le début de l’invasion, avec la livraison de matériel toujours plus perfectionné, et des débats actuels sur la formation des soldats ukrainiens par l’Union européenne.

L’Union européenne envisage de former les soldats ukrainiens

Cependant, au fond, tant que les Russes ne considèrent pas que les Européens et les Américains sont des cobelligérants, tout va bien. Le jour où ils considéreront que nous sommes cobelligérants, c’est le jour où ils nous attaqueront ! La notion de cobelligérance n’a pas de sens en tant que telle, car elle n’a pas de définition fixe. C’est dialectique : les acteurs du conflit décident s’ils sont en cobelligérance.

Une question de perception

La véritable question est celle de l’extension du conflit. Et comme a priori personne n’en a envie, il n’y a pas de cobelligérance. Je pense que les Russes sont conscients qu’ils perdraient dans un affrontement conventionnel avec l’Occident et seraient confrontés rapidement à la nécessité d’utiliser l’arme nucléaire, au risque de perdre inévitablement. Et ils n’ont pas plus envie de se retrouver dans cette situation que nous.

Je pense que c’est ce calcul qui fait que l’on franchit des étapes, mais ces étapes restent mesurées, comme le montre le refus de livrer des missiles américains de longue portée pour les lance-roquettes multiples Himars. D’une certaine manière, l’Occident est aujourd’hui une base arrière en matière de livraison d’équipement. Mais encore une fois, la cobelligérance n’est pas une affaire de matériel livré, c’est une question de perception. Je ne dis pas ça pour nier qu’il existe des risques. Nous sommes dans une situation très dangereuse. C’est pourquoi il est encore tout à fait légitime de se demander ce qui, aux yeux des Russes, nous ferait passer de l’autre côté de la barrière.

Guerre en Ukraine, jour 188 : des « combats intenses » à Kherson, un soldat russe demande l’asile en France

Il est intéressant d’ailleurs de voir que tous les États occidentaux ne perçoivent pas ce danger de la même manière. Les Français ne dévoilent pas l’intégralité de ce qu’ils fournissent à l’Ukraine, car nous prenons ce risque très au sérieux. Les Allemands ont besoin de communiquer plus sur ce volet, car ils sont accusés de complaisance envers les Russes du fait de leur dépendance énergétique. Et les Britanniques évoquent de manière inconsidérée sur leurs livraisons d’armes, ce qui rend hystériques les Français !

Du côté russe, le discours médiatique tend à mettre tout le monde dans le même panier, en dénonçant les actions de ce qu’ils nomment « l’Occident collectif ». Mais ils savent faire la différence. Plutôt qu’une réponse globale, je pense qu’ils vont davantage chercher à « punir les méchants élèves » pour tenter de diviser, de désolidariser les Européens. »

Recueilli par Léa Ramsamy et Pierre Sautreuil

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30 août 2022 2 30 /08 /août /2022 19:25
Les yeux doux de Kais Saied au Polisario contre 200 millions $

 

Lu pour vous

 

https://mondafrique.com/ By Nicolas Beau 30 août 2022

Le chef du Polisario, Brahim Ghali, a été accueilli, vendredi, à sa descente d’avion par le président tunisien Kaïs Saïed, au même titre que les présidents et chefs de gouvernement venus assister au sommet Japon-Afrique (Ticad). Autant d’égards qui s’expliquent par les promesses du régime algérien de verser 200 millions de dollars à une Tunisie exsangue

Les deux hommes se sont ensuite entretenus dans le salon présidentiel de l’aéroport. Ce geste politique surprenant au regard de sa grande hostilité au Maroc n’est pas fortuit car il a été malicieusement bien calculé par le président tunisien. Et pour cause, Tunis a déployé le tapis rouge à Brahim Ghali au moment où Kaïs Saied négocie secrètement avec Alger les termes d’un nouveau prêt financier de 200 millions de dollars USD, a-t-on pu apprendre de plusieurs sources concordantes.

Et pour faire les yeux doux aux dirigeants algériens, Kaïs Saied s’est emparée du délicat dossier du Sahara Occidental qui alimente la brouille algéro-marocaine. La question du Sahara est un enjeu fondamental et précieux pour la diplomatie algérienne. Les dirigeants tunisiens le savent parfaitement et ont décidé ainsi d’instrumentaliser cette question sensible pour gagner encore davantage la confiance et l’appui d’Alger.

La Tunisie aurait sollicité en urgence un nouveau prêt de 200 millions dollars USD pour pouvoir terminer l’année 2022 sans craindre la banqueroute. Cet argent servira de dépôt de garantie pour permettre à la Tunisie de rassurer les bailleurs de fonds internationaux auprès desquels elle s’est endettée.

Endettée depuis fin 2021 à hauteur de 41 milliards de dollars (102% du PIB), la Tunisie est régulièrement en négociation avec le Fond monétaire international pour renouveler les prêts. Pour sortir de l’ornière, malgré les aides massives reçues de l’Union européenne, Tunis s’est tourné au moins à 4 reprises en dix ans vers le FMI, mais aussi vers les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, etc.

Depuis 2020, l’Algérie avait consenti à octroyer à la Tunisie pas moins de 450 millions de dollars USD de prêts. En février 2020, un premier prêt de 150 millions de dollars USD ont été débloqués par Alger au profit de la Banque Centrale Tunisienne. Et en décembre 2021, pas moins de 300 millions de dollars US ont été rajoutés par Alger à Tunis.

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30 août 2022 2 30 /08 /août /2022 18:10
Tchad: plusieurs parties au dialogue national se retirent des discussions

 

 

https://www.rfi.fr/ 30/08/2022 - 04:35: 30/08/2022 - 14:44

Au Tchad, dimanche agité hier au dialogue national inclusif ouvert il y a une semaine. À l’origine la désignation du présidium qui doit diriger les travaux de ce forum censé permettre au Tchad de renouer avec l’ordre constitutionnel. Mais à l’annonce de la liste du présidium dirigé par l’ancien opposant à Déby père, Gali Nghoté Gata, plusieurs participants ont vivement protesté, certains dénoncent une supercherie et annoncent qu’ils ne participeront plus au dialogue.

La dizaine d’ordres professionnels qui participe au dialogue a décidé de se retirer après la proclamation de la liste du présidium dimanche soir estimant que le processus n’a pas été correct.  

Dans la foulée, plusieurs personnalités, responsables de partis politiques et associations ont menacé de quitter le forum qui se veut inclusif et souverain. C’est le cas de l’ancien député Ngarlejy Yorongar et de l’ancien président de la ligue tchadienne des droits de l’homme, Enoch Djondang, rapporte notre correspondant à Ndjamena, Madjiasra Nako « Le gouvernement sera responsable devant dieu et devant la nation de ce qui arrivera », prévient aussi l’entente des églises protestantes. Les Églises et missions évangéliques menacent de suivre le mouvement.

L’ancien ministre Siddick Abdelkerim Haggar, à la tête d’une coalition d'une centaine de partis politiques et associations, annonce qu’il rejoint les Transformateurs et Wakit Tamma, les deux principales organisations qui refusent depuis le début de participer au dialogue. « Nous leur donnons raison. Nous leur disons que nous sommes désormais avec eux. Nous allons agir ensembles pour bâtir ce Tchad nouveau », a lancé l'ancien ministre.

C'est ensuite au tour des aînés et des religieux, qui ont initié il y a une semaine une médiation entre contestataires et soutiens du dialogue, de constater l’échec de leur initiative. Cette médiation a pour membres l’ancien président Goukouni Weddeye, l’archevêque de Ndjamena Edmond Djitangar et comme porte-parole l’universitaire Baniara Yoyana : « Le groupe des religieux et des aînés se réunit ce jour 29 août 2022 et constate avec regrets que son appel et ses propositions n’ont pas été prises au sérieux ».

Ce matin, c’est le patronat qui s’est exprimé dans un communiqué, dans lequel il demande une suspension des travaux, selon notre envoyé spécial à Ndjamena, Sidy Yansané. Il déplore aussi une insuffisance d’inclusivité et de consensus, et en appelle directement au président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, afin qu’il intervienne pour rétablir la sérénité et le consensus dans le dialogue.

Alors des négociations en coulisses seraient toujours en cours. Les mécontents se disent prêts à rejoindre le palais du 15-Janvier cet après-midi à 16h, où se déroule le dialogue national, à condition d’invalider le présidium présenté dimanche, et que le Comité d’organisation se retire définitivement des débats.

Lundi soir, le comité d’organisation du dialogue annonçait qu’il remettrait, ce mardi, la gestion des affaires au présidium désigné dimanche soir.

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30 août 2022 2 30 /08 /août /2022 17:41
Absence du Maroc de la TICAD 8 de Tunis
Absence du Maroc de la TICAD 8 de Tunis
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TICAD 8 

Absence du Maroc de la TICAD 8 de Tunis
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30 août 2022 2 30 /08 /août /2022 17:34
La Cour constitutionnelle dit niet au projet de cryptomonnaie sango
La Cour constitutionnelle dit niet au projet de cryptomonnaie sango

Lu pour vous

 

RCA: Touadéra essuie un premier échec, la Cour constitutionnelle dit niet au projet de cryptomonnaie sango

https://actucameroun.com/ 30 Août 2022 par Marturin ATCHA

Un premier échec pour Faustin-Archange Touadéra. La Cour constitutionnelle centrafricaine a rejeté le projet de cryptomonnaie sango lancé il y a quelque semaine.

Plusieurs dispositions du projet Sango ne sont pas passées en l’état devant la Cour constitutionnelle centrafricaine. Dans sa décision, la haute institution juge la mise en vente de la nationalité centrafricaine contraire à la Constitution, de même que la cession de terrains et de ressources naturelles, tels que prévus par le projet.

Si le gouvernement centrafricain et ses soutiens estiment que le projet va ouvrir la voie aux investissements dans le pays, ces détracteurs dénoncent un bradage de la nationalité centrafricaine, des terrains ou encore des ressources naturelles. « Ce qui nous a le plus choqué, c’est le bradage de la nationalité centrafricaine mais aussi le bradage de nos terres. Les terres de la République centrafricaine appartiennent à la Centrafrique« , a réagi un acteur de la société civile sur RFI.

Opposé à la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), le gouvernement centrafricain essuie un nouvel échec. Ce qui laisse croire que ce projet ne verra pas le jour dans le deuxième pays le plus pauvre de la planète.

 

Centrafrique : la Cour constitutionnelle rejette l'achat de la citoyenneté et des terres avec la cryptomonnaie sango

(Agence Ecofin)  30 août 2022 15:45 - La Cour suprême de la République centrafricaine répond favorablement à la requête d’un collectif d’organisations de la société civile qui s’est dressé contre le « bradage » de la nationalité, des terres et des ressources naturelles du pays.

La Cour constitutionnelle de la Centrafrique a déclaré, le lundi 29 août, « inconstitutionnel » l’achat de la citoyenneté, de la « e-résidence », de terrains et des ressources naturelles du pays au moyen de la cryptomonnaie sango lancée en juillet dernier par le gouvernement.

Premier pays africain à avoir adopté le Bitcoin comme monnaie légale, la Centrafrique avait lancé le 25 juillet, le premier cycle de vente d’une cryptomonnaie baptisée sango coin. Dans ce cadre, 210 millions de sango coins ont été proposés à la vente au prix unitaire de 0,10 dollar, avec un investissement minimum de 500 dollars à payer en cryptomonnaies, notamment en Bitcoin et en Ethereum.

Douze autres cycles de vente de sango coins sont prévus, avec des prix qui augmenteront à chaque fois.

Lors du prochain cycle de vente durant lequel le prix unitaire du jeton sango sera fixé à 0,15 dollar, les investisseurs étrangers auront la possibilité d’acheter la citoyenneté pour 60 000 dollars en cryptomonnaies à condition de détenir des sango coins équivalents pendant cinq ans à titre de garantie, et la « e-résidence » pour 6000 dollars détenus pendant trois ans, selon des données publiées sur le site Web de l’initiative sango (sango.org).

Un terrain de 250 mètres carrés est également proposé pour 10 000 dollars aux investisseurs qui acceptent de conserver les sango coins pendant une décennie.

Le président Faustin-Archange Touadéra avait par ailleurs annoncé, le 3 juillet dernier, que le sango coin deviendrait « le catalyseur de la tokénisation des vastes ressources naturelles » du pays.

Mais la Cour constitutionnelle a jugé, dans un décret lundi dernier, ces achats « inconstitutionnels », expliquant que « la nationalité n’a pas de valeur marchande » et que la résidence « exige un séjour physique en République centrafricaine (RCA) ».

Un coup dur pour les autorités

La Cour suprême s’est prononcée à ce sujet, suite à une requête déposée début août, par le Groupe d’action des organisations de la société civile pour la défense de la Constitution du 30 mars 2016 (G-16).

« Le recours a pour objet de faire juger que la braderie mondiale ayant pour objet la nationalité centrafricaine, les terres et les ressources naturelles du pays, organisée à travers la politique nationale de la cryptomonnaie à l’instigation et sous le haut patronage du président de la République, Faustin-Archange Touadéra, viole gravement la Constitution », a expliqué le G-16 dans un communiqué.

Ce collectif a aussi estimé que les ventes annoncées de la nationalité, de la résidence, des terres et des ressources naturelles « sont d’une gravité exceptionnelle dans la mesure où elles mettent en cause la survie de la République centrafricaine comme Etat, la sauvegarde de l’identité nationale centrafricaine, et les droits des Centrafricains en tant que peuple sur leur terre ».

Le décret émis par la plus haute Cour centrafricaine représente un coup dur pour les autorités qui tablaient sur la cryptomonnaie sango pour attirer les investisseurs dans le pays.

Dévoilé pour la première fois en mai dernier, le projet sango (une des langues officielles du pays) vise essentiellement à faire de la Centrafrique un hub international d’investissement et de développement de la cryptomonnaie.

L’adoption de la finance numérique par ce pays déchiré depuis 2013 par une guerre civile a suscité de fortes appréhensions de la part de plusieurs institutions financières internationales et régionales, dont le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC).

Les détracteurs du projet le jugent par ailleurs, « irréaliste » dans un pays où le taux de pénétration d'Internet est d'environ 11%, et le taux d’électrification se limite à 14,3%.

 

 

LA COUR CONSTITUTIONNELLE DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

En l’espèce, la République Centrafricaine en date du 22 avril 2022 par une mesure législative, légalisé l’usage de la cryptomonnaie et fait du bitcoin une monnaie de référence. Pour la mise en œuvre de cette loi, l’Exécutif centrafricain a, entre autres créé un site web (sango.org) et a rédigé un document stratégique appelé « SANGO GENESIS PAPER » dont le contenu et les annonces ne font pas l’unanimité. C’est ce qui a conduit certains citoyens Centrafricains, notamment le  Pr. Jean-François AKANDJI-KOMBÉ, M. Karl BLAGUÉ, M. Sydney TCHIKAYA et M. Ludovic LEDO, par le biais du Conseil de Maître Arlette SOMBO-DIMBÉLÉ à saisir la cette haute instance constitutionnelle en date du 1er août 2022 aux fins de déclarer contraires à la Constitution, et par conséquent annulés les actes du Président de la République qui, sous couvert de la politique nationale de cryptomonnaie, organisent la vente de la nationalité, du sol et du sous-sol centrafricains.

À l’appui de leur demande, les requérants soutiennent de manière générale que les actes querellés mettent en jeu la survie de la RCA comme État, la sauvegarde des droits centrafricains en tant que peuple et ce, contrairement à la Constitution du 30 mars 2016 en ce sens qu’au-delà d’avoir une portée juridique réglementaire, ils mettent en vente la citoyenneté centratrifricaine, les terrains et autres ressources naturelles, créent et mettent en vente une « e.residence » en RCA, tous en sango coins détenus pour une période déterminée. Ces actes, selon les requérants, violent l’obligation constitutionnelle de contreseing de certains actes du Président. Il n’en est pas autrement du fait qu’ils privilégient la langue anglaise dans les opérations de cryptomonnaie ou sur la désignation de cette cryptomonnaie  »Sango » laquelle dénomination est, selon ces derniers, réservée à la langue commune des Centrafricains.

Uniquement sur le fond, les Sages de la cour constitutionnelle de la République centrafricaine étaient appelés à répondre à plusieurs questions de droit telles que formulées SUCCESSIVEMENT (afin de faciliter la compréhension des uns et des autres) ci-dessous :

L’absence de contreseing pour certains actes règlementaires du Président centrafricain dans la mise en œuvre de la loi sur la cryptomonnaie est-elle conforme à la Constitution ?

La mise en vente de la nationalité centrafricaine dans le document officiel SANGO GENESIS PAPER et sur le site SANGO.ORG est-elle conforme à la Constitution ?

La création et la mise en vente d’une « e.résidence » par les décisions du Président de la République Centrafricaine est-elle conforme à Constitution ?

 La mise en vente des terrains et la tokénisation des ressources naturelles est-elle conforme à la Constitution ?

 L’utilisation de la langue anglaise pour les opérations de cryptomonnaie est-elle conforme à la Constitution ?

La dénomination « Sango » donnée à la cryptomonnaie nationale est-elle conforme à la Constitution ?

 DÉCISION DE LA COUR

Dans sa décision du 29 août 2022, la plus haute juridiction de l’État en matière Constitutionnelle a répondu point par point à ces différentes interrogations.

Sur le 1er point, elle a rejeté la demande des requérants en estimant être dans l’impossibilité de vérifier la présence du contreseing, car les ceux-ci n’ont produit aucun décret à l’appui de leur requête.

Sur le 2e point, elle estime que la mise en vente de la nationalité centrafricaine dans le document officiel SANGO GENESIS PAPER et sur le site officiel SANGO.ORG n’est pas conforme à la Constitution et est donc annulée car, selon elle « la nationalité n’a pas de valeur marchande. » 

Au 3e problème, la cour constitutionnelle de la République centrafricaine répond que la création et la mise en vente d’une  »e.Residence » publié dans le document officiel SANGO GENESIS PAPER et sur le site officiel SANGO.ORG n’est pas conforme à la Constitution et est donc annulée car le statut des étrangers et l’immigration relèvent du domaine de la loi.

Sur le 4e point, les Sages de 14 Villas estiment que la mise en vente des terrains et des ressources naturelles publiée par le document officiel sus évoqué et dur le site officiel n’est pas conforme à la Constitution.

S’agissanr de l’utilisation de la langue anglaise dans les opérations de cryptomonnaie, la Cour estime que la publication de SANGO GENESIS PAPER uniquement en anglais n’est pas conforme à la Constitution. Car selon elle, seuls le Sango et le Français ont statut de langues officielles de la RCA. Par conséquent, « tout document officiel doit être rédigé au moins dans l’une de ces deux langues. » Même si celui-ci peut être éventuellement traduit dans une langue étrangère.

Enfin, sur dénomination SANGO attribuée à la cryptomonnaie nationale, la Cour rejette la demande des requérants en estimant qu’aucune disposition n’interdit l’utilisation de la dénomination SANGO. 

En conclusion :

*Les requérants ont eu gain de cause sur 4 points.

*Il y a eu rejet de deux moyens.

*Contrairement à ce qu’on peut lire sur les réseaux sociaux, ce n’est pas la loi sur la cryptomonnaie qui est déclarée contraire à la Constitution soit en partie soit totalement, mais plutôt des actes de l’Exécutif pris dans le cadre de la mise en œuvre de cette loi.

*La cour constitutionnelle n’a bouté  »out » le G16 (Groupe d’action des organisations de la société civile pour la défense de la Constitution) comme on peut le lire dans une publication sur Facebook.

*Elle a annulé la « mise en vente de la nationalité centrafricaine » la création et la mise en place d’une e.residence, la mise en vente des terrains et des ressources naturelles et a par ailleurs jugé non conforme à la Constitution l’utilisation exclusive de l’anglais dans les opérations de cryptomonnaie.

*Elle a également rejeté le moyen tiré de l’obligation de contreseing des actes du Président de la République. Il en est ainsi de celui tiré de l’utilisation de Sango pour la dénomination de la cryptomonnaie nationale.

La Cour constitutionnelle dit niet au projet de cryptomonnaie sango
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30 août 2022 2 30 /08 /août /2022 17:31
L’Afrique dispose désormais son propre médicament de prévention contre le paludisme

 

 

https://www.webmanagercenter.com/ 29 août 2022

Avec le soutien de l’organisation Medicines for Malaria Venture (MMV) et d’Unitaid, la société Universal Corporation Ltd (UCL) devient le premier fabricant de médicaments africain à obtenir une préqualification de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’association sulfadoxine-pyriméthamine.

L’association sulfadoxine-pyriméthamine (SP) est un traitement bien toléré, efficace et abordable utilisé pour prévenir le paludisme chez les femmes enceintes et les nourrissons ; presque tous les cas et décès de paludisme surviennent en Afrique. Pourtant jusqu’à présent, le continent reposait entièrement sur les importations pour son approvisionnement en SP de qualité. Cette nouvelle avancée répond au besoin de production locale de médicaments de qualité en Afrique dont le manque a été mis en évidence en 2020 par la pandémie de COVID-19. Le continent avait alors souffert d’un accès limité à des produits de santé vitaux.

Une importante étape a été franchie aujourd’hui pour soutenir la production locale d’un médicament utilisé dans toute l’Afrique à des fins de prévention du paludisme. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient en effet d’attribuer une certification de qualité au premier fabricant africain d’un médicament pouvant prévenir le paludisme chez les femmes enceintes et les enfants.

Grâce à cette certification, le fabricant kényan Universal Corporation Ltd (UCL) sera en mesure de soutenir la production locale d’un traitement de qualité à base de l’association sulfadoxine-pyriméthamine (SP), appuyant ainsi les efforts régionaux en matière de lutte contre le paludisme. La préqualification d’UCL a été obtenue grâce au financement de l’agence de santé mondiale Unitaid et au soutien de l’organisation MMV.

La procédure de préqualification de l’OMS permet d’évaluer la qualité, la sûreté et l’efficacité des médicaments. L’assurance qualité octroyée au produit Wiwal®, l’association SP d’UCL, ouvre de nouvelles voies d’approvisionnement pour les partenaires mondiaux de mise à l’échelle, permettant d’améliorer l’accès à ce médicament antipaludique et de renforcer la capacité de l’Afrique à lutter contre les maladies endémiques.

« Unitaid salue la certification obtenue par UCL pour la production de ce médicament antipaludique de qualité en Afrique, où surviennent environ 95 % de tous les cas et décès imputables au paludisme à travers le monde. Renforcer la production locale de médicaments là où les besoins sont les plus importants est essentiel pour bâtir des réponses sanitaires plus robustes et plus résilientes, a déclaré le docteur Philippe Duneton, directeur exécutif d’Unitaid.

Concernant le paludisme, les jeunes enfants et les femmes enceintes font partie des personnes les plus vulnérables : 80 % de tous les décès dus au paludisme en Afrique surviennent chez des enfants âgés de moins de cinq ans. L’association SP est un traitement généralement bien toléré, efficace et abordable utilisé pour prévenir cette maladie. Pourtant, sa distribution et son déploiement à grande échelle étaient jusqu’à présent limités, entre autres en raison d’un approvisionnement inadéquat et instable, reposant entièrement sur des médicaments importés ou de faible qualité.

« UCL s’engage à fournir les médicaments de qualité dont les populations du continent africain ont le plus besoin. Nous sommes non seulement la première entreprise pharmaceutique à recevoir une préqualification pour l’association sulfadoxine-pyriméthamine en Afrique, mais également l’un des seuls fabricants du continent (cinq en tout) à avoir reçu cette certification de qualité pour un produit ».

Le manque de fabricants préqualifiés en Afrique soulève des inquiétudes quant à la qualité des médicaments et aux incertitudes d’approvisionnement qui compromettent le traitement des maladies chroniques et infectieuses. Ces risques ont été clairement identifiés lorsque la COVID-19 a perturbé les chaînes mondiales d’approvisionnement, laissant à l’Afrique un accès limité à des produits vitaux. La production de médicaments de qualité sur le continent est essentielle, non seulement pour la sécurité des personnes qui y vivent, mais également pour soutenir l’approvisionnement régional et la diversification de la production mondiale des médicaments.

La fabrication accrue de l’association SP est vitale pour assurer la réussite à long terme de la stratégie d’Unitaid en matière de chimioprévention du paludisme. Celle-ci s’appuie sur un soutien financier de près de 160 millions de dollars américains déjà investis pour optimiser et déployer à grande échelle l’association SP ainsi qu’un traitement préventif intermittent pour les femmes enceintes et les nourrissons. Avec le financement d’Unitaid, l’action de MMV vise à renforcer les chaînes mondiales d’approvisionnement et soutenir l’utilisation appropriée de médicaments de qualité essentiels pour la réponse au paludisme.

« Les chercheurs et les fabricants des pays les plus touchés par le paludisme doivent jouer un rôle de premier plan dans les efforts d’éradication de la maladie. Nous saluons donc cette excellente nouvelle », a indiqué David Reddy, PDG du MMV.

 

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30 août 2022 2 30 /08 /août /2022 17:29
Un juge enquête en France sur un énorme litige financier concernant le Congo

 

 

(avec AFP)

Une information judiciaire a été ouverte sur des soupçons de corruption autour d'un litige financier de plus de un milliard d'euros et vieux de plus de trente ans entre Brazzaville et un homme d'affaires d'origine libanaise, Mohsen Hojeij, a indiqué mardi le Parquet national financier (PNF).

"Une information judiciaire a été ouverte par réquisitoire introductif en date du 15 avril 2022 des chefs de corruption active et passive. Ce dossier trouve son origine dans une plainte émanant de la République du Congo, adressée au PNF au mois d’octobre 2021", a précisé le ministère public, confirmant une information de la lettre Africa Intelligence. L'affaire, qualifiée de "Ioukos à l'africaine", tant sa complexité rappelle le contentieux interminable autour de l'ancien numéro 1 du pétrole russe, remonte au début des années 1980.

Mohsen Hojeij, proche du président congolais Denis Sassou Nguesso, avait décroché plusieurs contrats entre 1983 et 1986: construction d'un pont ou d'un village. Mais en 1986, après l'effondrement des cours du brut, la situation économique du pays s'était détériorée et seule une partie des travaux avait été réglée. En 2000 puis en 2013, la Cour internationale d'arbitrage de Paris a condamné à deux reprises le Congo à indemniser la société de M. Hojeij, Commisimpex.

Au cours des années, la somme réclamée par l'homme d'affaires a gonflé, passant d'environ 100 millions d'euros lorsque le litige s'engage en 1992 à environ 1,5 milliard d'euros aujourd'hui. En parallèle, depuis la décision de 2013, de nombreuses saisies d'avoirs ont été pratiquées par Commisimpex et contestées par le Congo.

En octobre, le Congo a déposé sa plainte simple auprès du PNF, assurant que la sentence de 2013 avait fait l'objet de manœuvres voire de paiements afin d'orienter la décision en faveur de Commisimpex.

Dans son viseur, le président du tribunal arbitral de l'époque, M. Yves Derains, une figure du secteur, accusé par la plainte dont l'AFP a eu connaissance d'avoir "entretenu des liens financiers et secrets" avec Commisimpex.

Cette ouverture d'information judiciaire est "une excellente nouvelle. Enfin, justice va être rendue", s'est félicité auprès de l'AFP Me Kevin Grossmann, avocat du Congo. A la suite de cette plainte, le Congo a demandé en décembre la réouverture de l'arbitrage de 2013, une demande en cours d'examen par de nouveaux arbitres.

Sollicités par l'AFP, M. Derains mais aussi Commisimpex, via ses avocats Me Jacques-Alexandre Genet et Ludovic Malgrain, se sont érigés contre des "manœuvres" ou des "accusations fantaisistes" et indiqué avoir déposé ces derniers mois des plaintes en dénonciation calomnieuse.

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