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25 juillet 2017 2 25 /07 /juillet /2017 22:59
Nouvelles nationales sur RJDH
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Centrafrique : Catherine Samba Panza exhorte le pouvoir de Bangui à l’inclusivité

 

 

PAR JEAN FERNAND KOENA LE 25 JUILLET 2017

 

BANGUI, le 25 Juillet 2017 (RJDH)—L’une des pistes de solution de sortie de crise passe par l’inclusivité selon l’ancienne Présidente de la Transition Catherine Samba Panza. Elle exhorte les autorités du pays selon ses propres termes « de ne pas laisser les passagers à quai ». Propos exprimés lors d’une interview exclusive accordée au RJDH ce 22 juillet à sa résidence à Bangui.

 

RJDH : Madame Catherine Samba Panza bonjour !

 

CSP : Bonjour !

 

RDJH : Vous venez d’être promue au sein du comité des sages de l’Union Africaine. Comment accueillez-vous cette nomination ?

 

CSP : Je l’accueille avec beaucoup de fierté, beaucoup de plaisir et beaucoup d’honneur. Car, j’ai été honorée par notre organisation continentale qu’est l’Union Africaine, à travers moi c’est toute la République Centrafricaine qui est honorée ; mais surtout toutes les femmes centrafricaines qui sont portées vraiment au-devant de la scène.

 

RJDH : Selon vous qu’est-ce que ce nouveau poste peut apporter du neuf dans la résolution de la crise centrafricaine ?

 

CSP : Le groupe de sage au sein de  l’Union Africaine est un mécanisme qui fait partie du Conseil de paix et de sécurité et qui est chargé de la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique, un mécanisme clé mis à la disposition du Président de la commission et du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine. Le groupe de sage conseille donc l’UA en matière de règlement, prévention de conflit  et de médiation. Généralement, c’est cinq personnalités africaines qui composent ce groupe de sages. Pourquoi cinq personnalités ? Ce sont ces personnalités qui représentent différentes régions de l’Afrique et moi j’ai donc en charge l’Afrique Centrale, la République Centrafricaine membre de l’Afrique Centrale, j’aurai moi à me préoccuper de problème de paix, de sécurité et également de la stabilité en République Centrafricaine.

 

RJDH : Votre nomination vient à point nommé, mais quel plaidoyer pouvez-vous faire pour permettre à la RCA d’atteindre le standard qu’est celui de la paix ?

 

CSP : Déjà avant d’être nommée au groupe de sage, l’Union Africaine s’est préoccupée de la situation de la République Centrafricaine. Situation où les conflits ont resurgi, où la sécurité pose problème, où la stabilité même du pays devient préoccupante. Et c’est comme cela qu’il y a eu cette initiative de l’Union Africaine pour la paix qui a été traduite en feuille de route. Laquelle feuille de route sera portée par tous ceux qui veulent s’impliquer dans le processus de paix en RCA. Moi, étant membre des sages de l’Union Africaine, j’aurai donc à m’approprier cette feuille de route et travailler en m’y référant dans le cadre de mon mandat.

 

RJDH : Cela fait bientôt un an et sept mois que vous avez passé le bâton de commandement à Faustin Archange Touadera, comment appréciez-vous le fonctionnement de la République ?

 

CPS : Les nouvelles autorités qui ont été démocratiquement mis en place ont donc la charge de diriger un pays avec de nombreux défis. Nous avons certes réussi un processus électoral apaisé, mais on n’a pas gommé d’une baguette magique tous les problèmes et tous les défis qui se présentent à la République Centrafricaine depuis plusieurs années. Les nouvelles autorités ont hérité donc d’un pays certainement bien meilleur qu’il y a plusieurs années, mais toujours avec de nombreux défis et ils essayent comme ils le peuvent de faire face à ces nombreux défis, et ce n’est pas facile.

 

RJDH : ce n’est pas facile, alors que 4 institutions sur 8 prévues par la Constitutions déjà mises en places sont dans la rue, elles n’ont pas de siège, la situation économique n’est pas meilleur que cela, la banque centrale vient de revoir à la baisse le taux de croissance, la situation sécuritaire et humanitaire reste marquée par l’augmentation du nombre des déplacés internes et externes. Etes-vous inquiète ?

 

CSP : Bien sûre, les problèmes des centrafricains et les défis qui se posent aux centrafricains sont multisectoriels et multiformes. Vous avez parlé des défis économiques, sécuritaires, humanitaires. Ce sont autant des défis qui se posaient déjà à la transition que nous avons déjà essayé de régler du mieux que nous avons pu, même si nous n’avons pas pu tout régler. Nous avons réglé quelques-uns, mais il en reste beaucoup et je pense que les nouvelles autorités ont besoin de la contribution de tous les fils et filles du pays et ils ont également de l’apport de la communauté internationale, de l’accompagnement de la communauté internationale pour faire face à ces nombreux défis.

 

RJDH : Aujourd’hui l’Union Africaine dont vous êtes membres porte une initiative de l’amnistie, vous comme conseiller au sein de l’Union, opteriez-vous pour l’amnistie ou la justice ?

 

CSP : Quand j’étais à la tête de la transition, j’ai toujours prôné la réconciliation, j’ai prôné la paix et j’ai toujours dit pas au dépend de la justice. Les centrafricains dans leur ensemble au cours de la consultation populaire à la base, au cours du forum de Bangui ont opté pour la lutte contre l’impunité. Je pense que la feuille de route que j’ai parcourue rapidement ne parle pas expressément de l’amnistie. Par contre les questions de justice ont été évoquées. Puisque cette feuille de route doit être mise en place avec l’appui et la contribution de toutes les forces vives de la nation, cette question doit être discutée pour savoir : la paix, la paix dans l’intérêt de qui, pour qui et à quel prix ?

 

RJDH : Madame la Présidente, le climat politique est marqué par un conflit de bas étage caractérisé par les rumeurs de conspiration de coup d’Etat entre l’Exécutif et le législatif. En tant que sage de l’Union Africaine que conseilleriez-vous aux autorités du pays ?

 

CSP : Les querelles politiciennes ont toujours existé lorsqu’on fait de la politique ; il faut se mettre au- dessus de ces querelles politiciennes et voir l’intérêt du pays. J’ai connu ces querelles pendant que j’étais à la tête de la transition. Mais quand on est à la tête du pays, on essaie d’ouvrir les bras, la porte à tout le monde et d’avoir une grande capacité d’écoute, il faut écouter tout le monde. Il faut avoir le leadership et se dire qu’on est la locomotive qui tire le train et il ne faut pas laisser les passagers à quai. Lorsqu’on laisse les passagers à quai et quand il n’y a pas d’inclusion, les gens se sentent frustrés et cela pose problème. Et je pense qu’il faudrait que  les nouvelles autorités fassent beaucoup d’inclusivité, et je pense aussi que cela va être l’une des solutions de sortie de crise.

 

RJDH : Dites-nous est-ce qu’il vous est  arrivé une fois d’être consultée par les nouvelles autorités aux fins d’orientations ?

 

CSP : Malheureusement non, quand je quittai la tête de la transition, j’ai affirmé ma disponibilité à apporter une quelconque contribution qui serait sollicitée de ma part pour améliorer certainement la situation de la République Centrafricaine. Si les nouvelles autorités ne l’ont pas fait jusqu’ici, certainement les besoins ne se font pas encore sentir.

 

RJDH : Les centrafricains se posent des questions sur votre avenir politique, alors entre la mise en place d’un parti politique et une fondation laquelle préférez-vous ?

 

CSP : Je suis arrivée dans la sphère politique sans être politique. Je suis issue de la société civile, j’ai accepté une mission dans l’intérêt de mon pays. Je suis devenue femme politique uniquement dans l’intérêt de la République Centrafricaine. Je suis revenue à mes premiers engagements d’acteurs de la société civile, engagée pour les droits de l’Homme, la démocratie et pour la paix et pour la sécurité. Dans cette optique, j’ai effectivement un projet de créer une fondation pour la paix et la sécurité. Je ne pense pas que je créerai un parti politique. Par contre j’encouragerais les femmes à entrer en politique. Comme j’aime bien le dire, « ce sont les femmes politiques qui peuvent le mieux  s’occuper de politique des femmes ».

 

RJDH : Ceci étant, comment appréciez-vous l’élection de Madame Brigitte Ramadan à la tête de l’OFCA ?

 

CSP : Je l’ai appris comme tout le monde sur la voix des ondes. Je pense que si les femmes ont choisi Madame Marguerite Ramadan, c’est parce qu’elle a le mérite, elle a de valeurs. C’est une bonne chose qu’il y ait une nouvelle équipe, il faudrait que les femmes arrêtent d’avoir des conflits entre femmes, qu’elles parlent d’une même voix, qu’elles regardent dans la même direction, qu’elles se battent pour une meilleure participation aux affaires de leur pays.

 

RJDH : Madame Catherine Samba Panza merci

 

CSP : c’est moi !

 

Propos réceuillis par Jean Fernand Koena et Juvénal Henri Kohérépedé.

 

 

Centrafrique : Il faut 5 milliards de FCFA pour la finition de la construction de la cimenterie de Nzilla

 

PAR BIENVENU MATONGO LE 25 JUILLET 2017

 

 

Bangui, 25 Juillet 2017 (RJDH)….Pour la finition des travaux de construction de la cimenterie de Nzilla,  l’état centrafricain doit débourser 5 milliards de francs CFA, selon la Société  sud-africaine Jaguar en charge de la construction  de cette firme.

 

Le Gouvernement Centrafricain a obtenu un prêt de plus d’une vingtaine de milliards auprès du gouvernement Indien pour la construction de la Cimenterie. Les travaux ont été exécutés à 70 %.  « Au déclenchement de la crise,  il restait juste les câblages », a déclaré Cyprien Ouilibona, Directeur Général des industries au Ministère du Commerce.

 

Pour les responsables de la Cimenterie, les coûts non pris en compte par l’accord retardent les travaux. « Les cas d’incendies et les vols enregistrés sur le Site constituent des problèmes majeurs rencontrés par la société sud-africaine Jaguar. Ces cas d’imprévu répondent des coûts supplémentaires non prévus dans l’accord avec le gouvernement indien.  Pour cette raison,  la société Jaguar réclame 5 milliards de Francs CFA au Gouvernement centrafricain pour la finition  des travaux.  Le gouvernement est entrain de tout mettre en œuvre pour réunir la somme demandée », a ajouté Cyprien Ouilibona.

 

Le même responsable distingue entre la Cimenterie de Nzilla et le marché chinois pour exploitation du ciment centrafricain. « La Cimenterie de Nzilla exploitera le gisement de Bobassa situé à 30 km du site. Le gouvernement centrafricain a signé un autre accord avec un groupe chinois pour faire des recherches des gisements à Possel dans la Ouaka.  La Centrafrique peut avoir plusieurs cimenteries puisqu’elle dispose de plusieurs gisements », a-t-il relevé.

 

Pour lui, le ciment n’est pas seulement utilisé pour la construction des maisons, mais aussi pour la construction des routes  et les ouvrages d’art. « Une cimenterie est une industrie industrialisant capable de créer d’autres industries », a précisé Cyprien Ouilibona Directeur général des industries.

 

Le rêve de tous les Centrafricains c’est de voir cette cimenterie devenir réalité. C’est depuis le 7 aout 2010, que l’ancien président François Bozizé a posé la première pierre de la construction de cette cimenterie moderne à Nzilla, d’une  capacité de production de 400 tonnes  par jour.

 

 

Centrafrique : Des ex-combattants de Ndele déposent des armes pour les activités de « cash for Work »

 

PAR ENOCK MOLEGUÉRÉ LE 25 JUILLET 2017

 

 

NDELE, 25 Juillet 2017(RJDH) —Des ex-combattants de Ndele chef-lieu de la Bamingui-Bangoran se sont engagés dans le pré-DDRR en déposant leurs armes au profit des activités de cash for Word. Activités du bureau de la Minusca en charge du DDRR basé à Ndele.

 

Plusieurs ex-combattants recensés dans le cadre du Pré-DDRR à Ndele, chef-lieu de Bamingui Bangoran, ont déjà décidé de suivre des activités et des formations  en Activité Génératrice de Revenu ayant trait à ce processus.

 

Entre juillet 2016 et juin 2017, d’autres ex-combattants ont déposé les armes afin de s’engager dans le même processus. Ils ont bénéficié des kits alimentaires.

 

Selon Jean Baptiste, chef section du DDRR de la Minusca de Ndele, l’enregistrement se poursuit avec les ex-combattants dans le sens de retrouver la paix. « Une fois les candidats au Pré-DDRR présentés, les armes déposées, la formation passera en premier lieu. Ensuite,  au fur et mesure; les autres activités se poursuivent notamment la couture, les activités génératrice de revenu, et bien d’autres dans le sens de la paix en République Centrafricaine », a-t-il énuméré.

 

Mahamat Ibrahim, un des ex-combattants, salue cette initiative. Il appelle les autorités du pays à accélérer le processus. «Je suis satisfait du processus du DDRR. Je demande au gouvernement vraiment d’accélérer le processus car  nous constatons la lenteur qui a fait que certains des éléments ont très rapidement regagné des groupes armés », s’est-il plaint.

 

Environ 200 ex-combattants ont été démobilisés dans la ville de Ndele, chef-lieu de Bamingui Bangoran.

 

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25 juillet 2017 2 25 /07 /juillet /2017 22:51
La MINUSCA perd deux nouveaux soldats de la paix à Bangassou

 

 

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

 

 

Bangui, 25 juillet 2017 – La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) regrette la mort de deux nouveaux casques bleus, mardi après-midi à Bangassou (700 km à l’est de Bangui). Ces soldats de la paix du contingent marocain ont été tués dans une embuscade tendue par des présumés anti-Balaka tandis qu’un autre soldat de la paix a été légèrement blessé.

 

L’attaque a eu lieu alors que les casques bleus se ravitaillaient en eau pour les besoins humanitaires de la ville. L’incident porte à trois le nombre de casques bleus ayant perdu la vie et à quatre, celui des blessés à Bangassou au cours de cette semaine.

 

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine et Chef de la MINUSCA a réagi à cet incident en déclarant : « Je suis choqué par ces nouvelles pertes en vies humaines et je condamne fermement cette violation flagrante du droit à la vie et du droit international ». Le Représentant spécial présente ses condoléances aux familles éprouvées et aux autorités du Royaume du Maroc.

 

La MINUSCA exprime toute sa solidarité et tout son soutien au contingent marocain déployé à Bangassou et félicite ses soldats de la paix pour leur courage et leurs immenses sacrifices qu’ils continuent de consentir dans l’adversité, pour la protection de toutes les populations civiles à Bangassou et dans d’autres parties du pays, quelle que soit leur identité.

 

 

United Nations Multidimensional Integrated Stabilization Mission in the Central African Republic

 

Vladimir Monteiro

 

Spokesperson/Porte-parole

 

MINUSCA - Avenue Barthélemy Boganda BP 3338 Bangui, Central African Republic

Cellphone: + 236 75980772 / 72259932 Extension : (173) 5545/5506 | E-mail:monteiro6@un.org

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25 juillet 2017 2 25 /07 /juillet /2017 01:23
Lu pour vous : Le delta du Niger ravagé par le venin du pétrole (début et fin)

 

 

REPORTAGE

 

Le delta du Niger ravagé par le venin du pétrole

 

Cette région, souillée par plus de 7 000 fuites entre 1970 et 2000, devrait bénéficier du plus vaste programme de dépollution jamais mis en œuvre.

 

Par Joan Tilouine (région de l'Ogoni, Nigeria, envoyé spécial)

 

 

LE MONDE Le 24.07.2017 à 06h43 • Mis à jour le 24.07.2017 à 12h38

 

Stanley a songé à prendre les armes et peut-être l’a-t-il déjà fait. Ce quadragénaire courtaud et souriant dit disposer d’un petit stock de kalachnikovs caché quelque part. Il ne s’en vante pas mais c’est comme ça, dans les criques du delta du Niger. Les jeunes ont plus facilement accès aux fusils et aux bandes armées qu’à l’école et à un emploi. Stanley a opté pour une autre voie, celle qui permet de gagner pas mal d’argent sans risquer sa vie. « Ce pétrole, ce n’est pas celui des multinationales étrangères, c’est le nôtre. Donc je suis devenu pétrolier », explique-t-il en conduisant sa moto de nuit, sur un chemin de terre bordé d’herbes hautes quelque part dans la région de l’Ogoni, un territoire de 1 000 km2, à une heure de route de Port-Harcourt, la capitale de l’Etat pétrolier de Rivers, dans le sud du Nigeria.

 

Cet ancien pêcheur démarre sa journée lorsque le soleil se couche. Le ciel se voile d’une épaisse fumée toxique à l’approche de son lieu de travail d’où jaillit une puissante flamme insensible à la pluie. Au milieu d’un champ, le petit « pétrolier » a installé l’une de ses raffineries artisanales. A partir de pétrole brut qu’il achète à des pirates et autres bandits spécialisés dans le perçage des pipelines, il produit 30 000 litres d’essence par nuit qu’il écoule dans la région, mais aussi au Bénin et au Cameroun voisins.

 

C’est illégal, extrêmement polluant, et traqué par l’armée nigériane, qui mène des opérations aériennes et navales contre les innombrables « Stanley » de la région. Mais peu lui chaut puisqu’il graisse la patte de soldats positionnés dans les environs. « Avant, j’étais un pêcheur pauvre. Maintenant, j’ai une femme, des enfants scolarisés, une voiture, une soixantaine d’employés et je suis millionnaire [en naira, la monnaie nigériane], s’amuse-t-il. Je sais que je pollue une terre déjà tuée par les groupes pétroliers. On peut m’accuser de tuer un mort. »

 

« Tout est toxique »

 

L’Etat fédéral tire 90 % de ses revenus à l’exportation du pétrole concentré sur ce territoire deltaïque presque aussi grand que la Belgique. Si le Nigeria est devenu en 2014 la première puissance économique d’Afrique avant de céder sa place à l’Afrique du Sud deux ans plus tard, c’est en grande partie grâce à cet or noir qui a irrigué les caisses de l’Etat depuis sa découverte en 1956 dans la région. Mais le delta du Niger n’en a pas profité. Le dédale de rivières, de criques et de bras de mer bordés de mangroves et de forêts est traversé par près de 3 000 km de pipelines corrodés ou siphonnés par des bandits qui diffusent ce venin dans la nature. Cette région d’agriculteurs et de pêcheurs est devenue l’une des plus polluées de la planète.

 

Sur la petite île de Nwemu, on peut imaginer à quoi aurait ressemblé aujourd’hui la vie de Stanley s’il n’avait opté pour l’économie parallèle. Même les palmiers semblent tristes sur ce morceau de terre toxique. Les oiseaux ne chantent plus et les poissons se meurent dans les eaux saumâtres tapies de nappes de pétrole. Une grande partie de la mangrove, la plus vaste d’Afrique, est ici recouverte d’un vernis noir. « La nature a arrêté de vivre et on doit pêcher loin », résume Peter Gbobarra en rangeant ses filets. Comme lui, une trentaine de pêcheurs ont échoué sur ce bout de terre il y a cinq ans, après avoir été expulsés du Cameroun voisin où ils profitaient illégalement d’une mer riche en poissons. « L’eau de pluie qu’on boit, ce qu’on respire, ce qu’on pêche, ce qu’on cultive, tout est toxique », désespèrent ces miséreux qui sortent de l’eau, le corps et les vêtements souillés de pétrole.

 

A en croire le gouvernement fédéral, la région a connu plus de 7 000 fuites de pétrole entre 1970 et 2000. Des millions de mètres cubes de déchets toxiques ont été déversés, auxquels s’ajoute la pollution de l’air par le torchage de gaz. L’eau de certains puits est contaminée par de très hauts niveaux de benzène, une partie des terres est ravagée et la nappe phréatique contient parfois d’épaisses strates de pétrole raffiné, selon une étude scientifique publiée en 2011 par le Programme des Nations unies pour l’environnement.

 

Depuis des décennies, des mouvements de contestation se font et se défont contre les pétroliers et l’Etat complice. Ces dernières années, certains se sont tournés vers la justice en Europe pour arracher des dédommagements. Les âmes damnées de l’île de Nwemu n’ont pas pu bénéficier des compensations versées en 2015 par le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell au village de Bodo, sur l’autre rive de ce bras du fleuve Niger.

 

En 2008 et 2009, deux marées noires avaient aggravé le désastre écologique. Un vieil oléoduc mal entretenu par la multinationale Shell, principal producteur de pétrole au Nigeria (entre 132 000 et 141 000 barils par jour), fuit alors pendant trois mois. Plus de 4 000 barils se répandent dans la région, selon le géant pétrolier, qui pointe la responsabilité des saboteurs de pipeline. Plus de 100 000, selon des observateurs indépendants.

 

lemonde.fr/afrique/article/2017/07/24/le-delta-du-niger-ravage-par-le-venin-du-petrole_5164110_3212.html?h=1

 

(suite )

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25 juillet 2017 2 25 /07 /juillet /2017 01:06
Lu pour vous : Le delta du Niger ravagé par le venin du pétrole
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Lu pour vous : Le delta du Niger ravagé par le venin du pétrole

 

 

(fin)

 

Argent dilapidé

 

A deux heures de pirogue de Port-Harcourt, les pêcheurs et les agriculteurs désespérés de Bodo, gros village de près de 80 000 habitants, se sont organisés avec l’aide d’ONG et d’un cabinet d’avocats britannique pour porter leur tragédie devant une cour de Londres qui leur a donné raison. Shell leur a versé 55 millions de pounds (61,4 millions d’euros) en 2015. L’une des plus grandes déceptions pour les activistes de l’Ogoni. A Bodo, la moitié de la population se débrouille toujours avec moins d’un dollar par jour même si 15 600 habitants disposent d’un compte bancaire, certes vide, et d’une carte de retrait. Ces « privilégiés » ont perçu une compensation de 600 000 nairas (près de 1 800 euros) de la part de Shell. Avec cet argent, beaucoup ont démarré la construction de maisons en brique qui ont bouleversé le paysage.

 

C’est le cas de Dornu Poronea. Avec cinq membres de sa famille, également dédommagés, cette jeune femme de 20 ans a entrepris la construction d’une villa en brique jalousée par ses voisins des cahutes de tôles et de bois. Mais le rêve a tourné court. « On n’a plus d’argent pour finir les travaux et toujours pas d’emploi ni de poissons dans nos rivières. Et les champs ne produisent rien. En fait, c’est comme avant », soupire la malheureuse.

 

Quid des près de 22 millions d’euros versés aux autorités traditionnelles pour des projets d’intérêt général et pour le nettoyage des criques ? « C’est rien du tout, une goutte d’eau comparée aux milliards de dollars qu’ils nous ont pris. Il nous faut plus », s’emporte Chief St Emma Pii, membre du conseil des chefs de Bodo. Sans doute, mais nul ne sait où est passé ce pactole qui fait fantasmer un village toujours privé d’eau, d’électricité, d’asphalte et d’un véritable centre de soins capable de traiter les nombreuses malformations de nouveau-nés, les problèmes respiratoires et autres symptômes que la population impute à la pollution. « A Bodo, on meurt à la maison car il n’y a pas de médicaments », se lamente le notable.

 

L’argent des compensations a été dilapidé. Au lieu d’apaiser et redonner de l’espoir, il a ravivé des tensions. L’autorité du jeune roi de Bodo n’impressionne plus les jeunes voyous qui font la loi, mais elle suffit pour être l’interlocuteur de Shell et ainsi bénéficier de villas, de voitures et d’argent.

 

Un accès pour lequel certaines communautés se sont déchirées lors de guerres meurtrières passées sous silence. Comme à Rumuekpe, à une soixantaine de kilomètres au nord de Port-Harcourt. Ce village d’agriculteurs, comme d’autres adossés à l’autoroute East-West Road, s’est ainsi transformé en un champ de bataille au mitan des années 2000. Deux factions rivales se sont affrontées à l’arme lourde pour le contrôle de l’association des jeunes qui assure la possibilité de monnayer ses services auprès de Shell et arracher quelques emplois.

 

« On a commencé avec des pierres, puis des couteaux, puis ça s’est terminé avec des kalachnikovs. Tout le monde était impliqué, même les femmes »se souvient Ayela, qui a combattu durant quatre années d’un conflit de village dont on devine l’intensité à la vue des maisons éventrées et des façades en ruine criblées de balles. Aujourd’hui, les ennemis cohabitent mais la méfiance règne. A Rumuekpe, on redoute désormais les sournois empoisonnements. Le géant pétrolier abhorré mais courtisé continue son activité sur les cendres encore chaudes d’une guerre fratricide pendant que les villages s’autodétruisent.

 

Paix éphémère

 

Cela n’empêche, la jurisprudence Bodo reste considérée comme une première victoire pour les victimes africaines de crimes environnementaux. Ce qui fait rêver d’autres communautés de la région qui réclament aujourd’hui des millions ou des milliards de compensations devant des tribunaux de Londres ou de La Haye.

 

« Il y a une autre pollution dans les villages : l’argent déversé par les hommes politiques et les pétroliers pour gangrener et corrompre les structures traditionnelles à tous les niveaux, constate l’activiste environnemental Celestine AkpoBari. Les sociétés sont complètement déstructurées. » Lui, a consacré sa vie à la lutte pacifique qu’avait théorisée et mise en œuvre l’écrivain Ken Saro-Wiwa, devenu chantre de la cause Ogoni.

 

Avec son Mouvement pour la survie du peuple Ogoni (Mosop), ce héros africain de l’écologie a su attirer l’attention des ONG occidentales, mobiliser la foule contre Shell, qui a fini par suspendre son activité dans l’Ogoni en 1993. Deux ans plus tard, Ken Saro-Wiwa était emprisonné, jugé et exécuté par pendaison par le régime militaire de Sani Abacha (à la tête du pays de 1993 à 1998), resté sourd à la demande de libération formulée par Nelson Mandela.

 

Huit autres militants ont subi le même sort que Ken Saro-Wiwa. Leurs corps ont été jetés dans une fosse commune. Parmi eux, il y avait Barinem Kiobel, un haut fonctionnaire qui ne supportait plus les traitements réservés par l’armée au peuple Ogoni. Sa veuve, Esther, a entamé une longue lutte judiciaire de près de deux décennies, avec le soutien d’ONG occidentales. Fin juin, Shell s’est retrouvé à nouveau sur la sellette, aux Pays-Bas, accusé de complicité dans l’arrestation, la détention et l’exécution des « neuf Ogoni ». « Shell a encouragé l’Etat à stopper Ken Saro-Wiwa et le Mosop, sachant qu’ils seraient, de ce fait, très probablement victimes de violations des droits humains »assure Audrey Gaughran d’Amnesty International, qui base ses accusations notamment sur des documents internes.

 

Le Mosop poursuit vaille que vaille la lutte, mais certains de ses membres se sont rapprochés des compagnies pétrolières, et son influence s’est considérablement réduite. En plus de batailler contre leurs deux ennemis traditionnels que sont l’Etat fédéral et les multinationales pétrolières, les mouvements contestataires de l’Ogoni doivent désormais combattre sur un autre front. Il s’agit des populations qu’ils défendent mais qui ne les respectent plus.

 

« Quand je condamne les raffineries illégales qui sont aujourd’hui les principaux responsables de la pollution, je ne suis pas bien reçu dans les villages et je suis menacé par les jeunes qui ont pris le pouvoir, raconte l’actuel président du Mosop, Legborsi Saro Pyagbara. Que ce soit en polluant avec des raffineries ou en prenant les armes pour ensuite négocier des millions de dollars avec le gouvernement, la défense de l’environnement est un prétexte pour s’enrichir. »

 

Ces dix dernières années, ces activistes non violents ont cédé la place à une constellation de groupes lourdement armés. Equipés de bateaux rapides, ils ont multiplié les attaques contre les tankers et les géants pétroliers qui ont investi dans l’exploitation offshore. Entre lutte pour une meilleure répartition de la manne pétrolière, criminalité organisée, revendications écologiques et motivations politiques, ces « militants », comme on les appelle, ont fait montre de leur capacité à terroriser les géants pétroliers et à faire perdre des dizaines de milliards de dollars à l’Etat central nigérian.

 

Après avoir tenté d’écraser par la force certains groupes comme les Vengeurs du delta du Niger, apparus en 2016, l’administration du président Muhammadu Buhari s’est résignée à négocier. Malgré la récession économique, le Nigeria a annoncé début mai le triplement du budget consacré au programme d’amnistie des « militants » mis en place en 2009 et accepté par le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND), le principal groupe armé d’alors. « Une fois encore, l’Etat en est réduit à acheter une nouvelle paix éphémère, constate Jedrzej George Frynas, professeur à l’Université du Middlesex à Londres et auteur de plusieurs études sur le delta du Niger. C’est un cercle vicieux : si le gouvernement ne paie pas, la production pétrolière est grevée. S’il paie, il renforce celui qui lui nuira demain. »

 

A chaque amnistie, les flamboyants chefs de ces groupes récoltent des millions de dollars par le biais de la corruption ou par l’obtention de contrats de sécurité des installations pétrolières qu’ils sabotaient. L’un d’entre eux a même acquis six bateaux de guerre d’occasion auprès du gouvernement norvégien pour lutter contre la piraterie qui l’a rendu riche. Les milliers de petits soldats, eux, se contentent de quelques centaines de dollars par mois.

 

« Discours de haine »

 

« Cette amnistie, c’est 4-1-9 [escroquerie nigériane sur Internet], la dernière arnaque de ce gouvernement corrompu prêt à tout pour que le pétrole se remette à couler », fulmine Alhaji Mujahid Dokubo-Asari, « militant » charismatique resté influent dans la région. A 53 ans, cet ancien seigneur de guerre au physique gargantuesque vit aujourd’hui entre le Bénin, où il a créé une école privée – une manière de blanchir son argent sale –, et Port-Harcourt où il reçoit, vêtu comme un roi traditionnel, dans une villa bourgeoise mais sans meubles.

 

Des jeunes hagards protègent ce leader ijaw (ethnie majoritaire dans la région) converti à l’islam dans sa jeunesse « pour des raisons mystiques et politiques car Allah aide ceux qui combattent l’injustice ». Ce qui surprend dans ce Sud chrétien où les discours haineux contre les musulmans du Nord n’étonnent personne. Dans les années 1990, Alhaji Mujahid Dokubo-Asari se rendait régulièrement en Libye, proche de son « regretté frère » Mouammar Kadhafi, qui l’a soutenu financièrement. Puis, il a créé son groupe armé en 1998 : la Force des volontaires du peuple du delta du Niger, qui compte plusieurs milliers d’hommes. Ce qui lui a valu de séjourner en prison.

 

« L’avenir passe plus que jamais par l’indépendance du delta du Niger, c’est la seule option », assure Dokubo-Asari, proche des leaders du MEND, avec qui il a combattu dans les criques, kidnappé, volé du pétrole et acquis une petite fortune. Ce discours fait écho au mouvement indépendantiste du Biafra, plus à l’est, qui prend de l’ampleur sous le leadership du populaire Nnamdi Kanu qui, à peine sorti de prison, a fait fi de son interdiction de s’exprimer publiquement pour réclamer, mi-juin, la tenue d’un référendum sur l’autonomie du Biafra. En l’absence du président Muhammadu Buhari, qui suit un traitement médical à Londres depuis début mai, le chef d’Etat par intérim, Yemi Osinbajo, s’échine à contrer ce qu’il a qualifié de « discours de haine et de division » et à contenir ces aspirations sécessionnistes.

 

« Alors que le président par intérim, Yemi Osinbajo, avait prononcé en 2016 des mots très durs à l’encontre des militants du delta qui vandalisent les infrastructures pétrolières, il a réussi depuis le début de l’année, après de multiples séjours dans la région, à nouer un dialogue avec les leaders traditionnels et les principaux militants, constate Benjamin Augé, chercheur à l’Institut français des relations internationales (IFRI). Ses efforts ont permis de faire considérablement décroître les destructions d’oléoducs. »

 

Parallèlement à ces mouvements politico-ethniques biafrais, le Nigeria doit faire face à cette menace sécuritaire dans les criques du delta du Niger. Les deux sont étroitement liés et certains acteurs cherchent à s’unir autour de cet idéal sécessionniste. « Je suis biafrais et pas nigérian. Que Buhari et son gouvernement nous laissent quitter leur farce pour qu’on crée notre Etat avec notre pétrole. C’est dans leur intérêt », estime Dokubo-Asari, désormais soupçonné de vouloir se réarmer. « Les armes ne sont pas un problème. On a juste mis la guerre sur pause mais on est prêt à la relancer à tout moment pour dégager ce gouvernement dirigé par un voyou musulman comme moi mais que Dieu punit en le rendant malade, dit celui qui reste néanmoins un fidèle de l’ancien président Goodluck Jonathan (2010-2015), un ijaw comme lui. Là où il y a du pétrole au Nigeria, il y a de la souffrance. Nos jeunes sont condamnés à souffrir ou à polluer encore plus en raffinant le pétrole. Ça doit cesser. »

 

Ultimatum

 

Pour empêcher que les prophéties belliqueuses de M. Dokubo-Asari et de ses amis se réalisent, le gouvernement nigérian explore des solutions complémentaires. En plus de l’amnistie à court terme, des promesses d’emploi et de formation des jeunes, le chef d’Etat a lancé en juin le plus vaste programme de dépollution jamais mis en œuvre au monde. Il s’agit de mettre en œuvre les recommandations des Nations unies exprimées en 2011.

 

« Une mise à jour des évaluations des dégâts est prévue car ces six dernières années, il y a encore eu d’importantes fuites de pétrole. Ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement essaye de dépolluer la zone. Mais cette fois, tout a été fait et tout est prêt pour que ce programme démarre, explique Amina Mohammed, l’ancienne ministre de l’environnement devenue en janvier vice-secrétaire générale de l’ONU. C’est un projet à long terme, complexe et qui ne pourra pas faire de miracle. De par le changement climatique et l’ampleur de la pollution, le rétablissement de l’écosystème est incertain et l’érosion des côtes reste une menace préoccupante qu’il va falloir gérer. »

 

Un milliard de dollars (852 millions d’euros) a été versé par les groupes pétroliers pour les cinq premières années d’un nettoyage qui devrait durer trois décennies. Le Nigeria étant un des pays les plus corrompus, des structures de gouvernance ont été mises en place ces derniers mois pour assurer une gestion efficace et transparente de ce fonds. « Cela a pris du temps mais nous avons tenu à poser des bases solides et saines pour mener à bien ce projet sur le long termeassure Marvin Dekil, scientifique originaire de l’Ogoni récemment nommé coordinateur du programme. On démarre dans un contexte marqué par une multitude de conflits locaux, mais ce programme devrait améliorer la situation. »

 

Les activistes environnementaux ont envie d’y croire. Les populations attendent les centaines d’emplois promis aux jeunes, impatientes de retrouver leurs terres et leurs rivières d’autrefois. Plus sceptiques, Stanley le « pétrolier » et ses collègues veulent voir ce qu’on leur proposera. Des groupes armés ont lancé un ultimatum au gouvernement pour que le grand nettoyage se concrétise. Les indépendantistes, eux, se renforcent. Malgré tout, le dernier espoir du delta du Niger pourrait reposer sur cette dépollution ambitieuse et hasardée, sur un pari risqué de ressusciter la nature morte d’une région sacrifiée pour des pétrodollars.

 

lemonde.fr/afrique/article/2017/07/24/le-delta-du-niger-ravage-par-le-venin-du-petrole_5164110_3212.html?h=1 

 

(suite et fin de l'article)

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24 juillet 2017 1 24 /07 /juillet /2017 23:35
SOLDAT MAROCAIN TUÉ EN CENTRAFRIQUE: PARIS CONDAMNE L'ATTAQUE

 

 

 

 

Par Le360 (avec MAP) le 24/07/2017 à 13h54

 

La France a condamné l’attaque perpétrée dimanche à Bangassou en Centrafrique contre un convoi de Casques bleus, qui a causé la mort d’un soldat marocain et fait trois blessés, soulignant que les responsables de cette attaque devront être traduits devant la justice.

"Nous présentons nos condoléances à la famille de la victime et aux autorités marocaines", a indiqué le Quai d'Orsay dans une déclaration rendue publique lundi 24 juillet par sa porte-parole Agnès Romatet-Espagne, affirmant que la France soutient le Maroc, durement touché, dans son engagement au sein des opérations de maintien de la paix.

 

"Cette attaque rappelle la nécessité de progresser rapidement dans la mise en œuvre effective du désarmement des groupes armés", a insisté la même source, faisant savoir que la France réitère son plein soutien à l’action menée par la MINUSCA et ses contingents pour la stabilisation de la RCA et la protection des populations civiles.

 

"La France soutient les efforts des autorités centrafricaines, de l’Union africaine et des pays et organisations régionales dans le cadre de la feuille de route conjointe pour la paix et la réconciliation en RCA, adoptée le 17 juillet à Libreville", a ajouté le Quai d'Orsay.

 

Un militaire du contingent des Forces armées royales de la Mission multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA), a été mortellement blessé lors d'un échange de tir avec un groupe armé anti-Balaka ayant attaqué une patrouille du contingent des FAR de retour d’une mission d’escorte à Bangassou le 23 juillet 2017.

 

Trois autres militaires de ladite patrouille ont été également blessés dans cette attaque.

 

L’attaque a eu lieu alors que les Casques bleus du contingent des Forces armées royales escortaient des camions-citernes qui se ravitaillaient en eau dans le fleuve pour les besoins humanitaires de la ville.

 

Par Le360 (avec MAP)

 

 

La France condamne l’attaque perpétrée le 23 juillet à Bangassou contre un convoi de casques bleus, qui a causé la mort d’un soldat marocain et fait trois blessés.

 

Les responsables de cette attaque devront être traduits devant la justice.

 

Nous présentons nos condoléances à la famille de la victime et aux autorités marocaines.

 

La France réitère son plein soutien à l’action menée par la MINUSCA et ses contingents pour la stabilisation de la RCA et la protection des populations civiles. Nous soutenons le Maroc, durement touché, dans son engagement au sein des opérations de maintien de la paix.

 

Cette attaque rappelle la nécessité de progresser rapidement dans la mise en œuvre effective du désarmement des groupes armés. La France soutient les efforts des autorités centrafricaines, de l’Union africaine et des pays et organisations régionales dans le cadre de la feuille de route conjointe pour la paix et la réconciliation en RCA, adoptée le 17 juillet à Libreville.

 

La France condamne l’attaque perpétrée le 23 juillet à Bangassou contre un convoi de casques bleus, qui a causé la mort d’un soldat marocain et fait trois blessés.

 

Les responsables de cette attaque devront être traduits devant la justice.

 

Nous présentons nos condoléances à la famille de la victime et aux autorités marocaines.

 

La France réitère son plein soutien à l’action menée par la MINUSCA et ses contingents pour la stabilisation de la RCA et la protection des populations civiles. Nous soutenons le Maroc, durement touché, dans son engagement au sein des opérations de maintien de la paix.

 

Cette attaque rappelle la nécessité de progresser rapidement dans la mise en œuvre effective du désarmement des groupes armés. La France soutient les efforts des autorités centrafricaines, de l’Union africaine et des pays et organisations régionales dans le cadre de la feuille de route conjointe pour la paix et la réconciliation en RCA, adoptée le 17 juillet à Libreville.

 

http://www.diplomatie.gouv.fr/…/republique-centrafricaine-a…

 

 

 

 

Centrafrique: un Casque bleu marocain tué dimanche à Bangassou (ONU)

 

 

AFP / 24 juillet 2017 02h21 - Un Casque bleu marocain a été tué dimanche en Centrafrique à Bangassou (sud-est) et trois autres ont été blessés, a annoncé la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), qui accuse des miliciens anti-Balaka majoritairement chrétiens.



"Un convoi militaire de la Minusca a été la cible d'une embuscade tendue par des anti-Balaka dimanche après-midi à Bangassou", indique la force onusienne dans un communiqué.



Six Casques bleus avaient déjà été tués en mai à Bangassou et sa région (470 km à vol d'oiseau de Bangui, sur la frontière avec la République démocratique du Congo).



"L'attaque a eu lieu alors que les Casques bleus du contingent marocain escortaient les camions-citernes qui se ravitaillaient en eau dans le fleuve pour les besoins humanitaires de la ville", précise la Minusca, qui condamne l'attaque et présente "ses condoléances à la famille, au peuple et au gouvernement du royaume du Maroc".



Bangassou vit au rythme de nouvelles violences depuis quelques jours. Plus tôt dimanche, la Minusca avait condamné "l’attaque par des éléments anti-Balaka contre le site de la cathédrale où résident actuellement de nombreuses personnes déplacées. Deux enfants ont été grièvement touchés".



"Vendredi, une patrouille de Casques bleus s'est fait tirer dessus. Les Casques bleus ont riposté, avec un mort (parmi les assaillants)", avait déclaré samedi à l'AFP le porte-parole de la Minusca, visant encore des anti-Balaka.

 

- Six Casques bleus tués en mai -



"Une femme musulmane a été enlevée vendredi par de présumés anti-Balaka. En réponse, six chrétiens ont été détenus par des musulmans", avait ajouté le porte-parole, Hervé Verhoosel.



Des négociations avec des intermédiaires ont permis samedi la libération des personnes séquestrées de part et d'autre.



"La cathédrale a également subi des vols et d’importantes déprédations. Des personnels d’une organisation caritative et certains de leurs proches ainsi que des personnes déplacées ont été séquestrés. Des maisons ont été incendiées dans le quartier environnant", avait déclaré dans un communiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU.



En mai, cinq Casques bleus - quatre Cambodgiens, un Marocain - avaient été tués dans l'attaque de leur convoi à 20 km de Bangassou, déjà attribuée par la Minusca à des éléments anti-Balaka. 



Quelques jours plus tard, un autre Casque bleu marocain avait été tué dans l'attaque du quartier musulman de la ville, qui avait fait au moins 26 morts d'après la Minusca. La Croix-rouge centrafricaine avait avancé le chiffre de 115 morts.



Les événements de Bangassou avaient fait craindre le retour des massacres de masse en Centrafrique, pays qui a basculé dans le chaos en 2013 après le renversement du président François Bozizé par les rebelles Séléka majoritairement musulmans, entraînant la contre-offensive de groupes anti-Balaka majoritairement chrétiens.



L'opération militaire française Sangaris (décembre 2013-octobre 2016) et l'intervention des Nations unies ont permis la fin des massacres de masse, l'élection du président Faustin-Archange Touadéra et un retour au calme à Bangui. Dans l'intérieur du pays, des groupes armés se battent toujours pour le contrôle des ressources (or, diamant, bétail...).

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24 juillet 2017 1 24 /07 /juillet /2017 22:42
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH

 

 

 

Centrafrique : Le tribunal de grande instance doté par l’Union Européenne

 

 

PAR JUDICAEL YONGO LE 24 JUILLET 2017

 

 

BANGUI, 24 Juillet 2017(RJDH)—Un nouveau bâtiment et des kits ont été remis par l’Union Européenne à la justice pour l’amélioration de son travail et son meilleur accès. Don remis au gouvernement ce 22 juillet 2017 au tribunal de grande instance à Bangui.

 

Le coût global de financement du bâtiment et des équipements est de 2 milliards de CFCA et intervient alors que le Tribunal de Grande Instance doit céder une partie de ses infrastructures à la Cour Pénale Spéciale.

 

Si les autorités en charges de la justice se réjouissent du don, c’est aussi l’occasion pour le ministre de rappeler à l’ordre. « Puisse que le peuple centrafricain a soif de la justice, j’attire l’attention des magistrats, avocats, non seulement sur le don mais également en ce qui concerne la lenteur dans les procédures judiciaires et les renvois des dossiers au greffe de la Cour. Aujourd’hui, le peuple centrafricain doit revenir sur un sentiment de satisfaction», a lancé le Ministre des gardes de sceaux Flavien Mbata.

 

Le constat du RJDH révèle que l’appui de l’Union Européenne s’inscrit dans le cadre du projet de Réhabilitation des Secteurs de la Justice et de la Police (RESEJEP). Le département de la justice a désormais quatre nouveaux bâtiments  dont deux du tribunal de grande instance et deux pour la chancellerie. Six (6) véhicules et 10 motos tout terrain constituent le lot ainsi que des matériels bureautiques en faveur de la chancellerie.

 

Jean-Pierre Reymondet-Commoy, Ambassadeur de l’Union Européenne en Centrafrique, a souligné que beaucoup reste à faire malgré des réformes engagées dans le secteur de la justice, « beaucoup a été fait pendant les années récentes, pour réhabiliter les secteurs de la justice et de la police,  en particulier sur Bangui. Mais d’importants  défis restent à relever notamment  pour ramener à l’intérieur du pays l’exercice de la justice, tant attendu par la population, et pour y déployer les Forces de Sécurité Intérieure, conditions indispensables au retour de  l’autorité de l’Etat et de l’Etat de droit », a-t-il insisté.

 

L’Union Européenne a fait don de ce joyau au moment où plusieurs services spécialisés de la justice tant pour la Cour Pénale Spéciale que pour le tribunal de grande instance sont en chantier et pourront finir d’ici la fin de l’année.

 

 

 

Centrafrique : L’ancienne Présidente de la Transition à la tête de la mission d’observation électorale de l’UA au Sénégal

 

 

PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 24 JUILLET 2017

 

 

BANGUI, 24 juillet 2017 (RJDH)—L’ancienne Présidente de la Transition en Centrafrique, Catherine Samba-Panza est désignée chef de la délégation des observateurs de l’Union Africaine pour les législatives sénégalaises. L’information a été confirmée au RJDH par plusieurs sources proches de la représentation de l’Union Africaine en RCA.

 

Catherine Samba-Panza a, selon nos sources, pris l’avion ce matin, « l’ancienne présidente est désignée effectivement pour aider l’Union Africaine à observer les élections législatives au Sénégal. Je pense qu’elle a quitté Bangui ce jour », confie une source proche de la représentation de l’Union Africaine à Bangui.

 

L’ancienne Cheffe de l’Etat de Transition a confirmé au RJDH le week-end dernier sa désignation comme chef de la délégation de l’observation de l’Union Africaine pour le suivi des élections au Sénégal. Catherine Samba-Panza y est attendue avec plusieurs observateurs de diverses nationalités, au courant de la semaine. Il s’agit, selon des sources diplomatiques, d’une grande responsabilité, « les enjeux des législatives au Sénégal sont énormes pour le continent. C’est pour cela que l’ancienne présidente a été choisie pour tout ce qu’elle est et ce qu’elle a fait en matière d’élections », explique une source bien informée.

 

Les enjeux de ces législatives sont importants. D’un côté, le pouvoir du président Macky Sall tente de renouveler la majorité présidentielle avec de nouveaux candidats, mettant à l’écart plusieurs députés actuels de la majorité. De l’autre, l’opposition bien que très divisée, tente de se baser sur les mécontents de la majorité pour rafler la majorité à l’Assemblée Nationale, ce qui pourrait être un coup dur pour le pouvoir actuel au Sénégal.

 

La campagne électorale en vue des législatives sénégalaises lancée mi-juillet prendra fin le vendredi prochain. Les élections se tiendront le 30 juillet prochain. Pour la première fois de son histoire, le Sénégal va connaitre un nombre très élevé de candidats pour les 165 sièges à pourvoir à l’Assemblée Nationale. Au moins quarante tête de liste ont été dévoilée dont celle dirigée par l’ancien président Abdoulaye Wade qui pilote la coalition portée par son parti le PDS.

 

L’observation des législatives sénégalaises est la deuxième mission du genre dirigée par l’ancienne Président Catherine Samba-Panza depuis qu’elle a quitté la présidence en mars 2016. C’est en Côte d’Ivoire en décembre 2016 qu’elle a conduit la première mission d’observation électorale au nom de l’Union Africaine.

 

Catherine Samba-Panza pourrait encore, selon nos informations diriger le mois prochain, une équipe d’observateurs des élections en Sierra Leone pour le compte de la fondation CAIR. Depuis son départ de la présidence en mars 2016, l’ancienne Présidente de la Transition en RCA est très active au niveau international. Elle a été nommée lors du 29ème sommet de l’Union Africaine, membre du comité des sages de l’Union Africaine. Ce comité fait office d’organe de conseil auprès de la commission.

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23 juillet 2017 7 23 /07 /juillet /2017 22:35

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

 

 

 

Un casque bleu de la MINUSCA tué dimanche lors d’une attaque des anti-Balaka à Bangassou

 

 

Bangui, 23 juillet 2017 – Un convoi militaire de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a été la cible d’une embuscade tendue par des anti-Balakas, dimanche après-midi à Bangassou, dans la préfecture du Mbomou (sud-est de la République centrafricaine). Un soldat de la paix de la MINUSCA y a perdu la vie et trois autres ont été blessés.

 

L’attaque a eu lieu alors que les casques bleus du contingent marocain escortaient des camions citernes qui se ravitaillaient en eau dans le fleuve pour les besoins humanitaires de la ville.  

 

La MINUSCA condamne cette nouvelle attaque des anti-Balakas contre les soldats de la paix et rappelle que «porter atteinte à la vie d’un soldat de la paix peut être considéré comme un crime de guerre et passible de poursuites judiciaires ». La Mission tient à souligner que cette nouvelle agression ne restera pas impunie et ne saurait altérer sa détermination et son ferme engagement à œuvrer pour le retour d’une paix et d’une stabilité durables en RCA.

 

La MINUSCA présente ses sincères condoléances à la famille, au peuple et au gouvernement du Royaume du Maroc ainsi qu’un prompt rétablissement aux soldats blessés.

 

 

 

 

United Nations Multidimensional Integrated Stabilization Mission in the Central African Republic

 

 

Vladimir Monteiro

 

 

Spokesperson/Porte-parole

 

MINUSCA - Avenue Barthélemy Boganda BP 3338 Bangui, Central African Republic

Cellphone: + 236 75980772 / 72259932 Extension : (173) 5545/5506 | E-mail:monteiro6@un.org

Un casque bleu de la MINUSCA tué dimanche lors d’une attaque des anti-Balaka à Bangassou
Un casque bleu de la MINUSCA tué dimanche lors d’une attaque des anti-Balaka à Bangassou
Un casque bleu de la MINUSCA tué dimanche lors d’une attaque des anti-Balaka à Bangassou
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23 juillet 2017 7 23 /07 /juillet /2017 22:29
Lu pour vous : Sida : «La science a avancé plus vite que la société»

 

 

 Sida : «La science a avancé plus vite que la société»

 

INTERVIEW

 

http://www.liberation.fr  Par Eric Favereau Libération — 23 juillet 2017 à 20:16

 

 

Jean-François Delfraissy copréside la conférence mondiale sur la maladie, qui se tient à Paris jusqu’à mercredi. Même si la recherche a fait des progrès considérables, il interpelle sur le rejet social dont sont victimes les malades du VIH et la possible apparition de virus résistants.

 

La Conférence mondiale sur le sida (IAS 2017), qui a ouvert ses portes dimanche à Paris, est un événement majeur qui a lieu tous les deux ans. Plus de 6 000 médecins et chercheurs s’y retrouvent pour faire le point sur les avancées de la recherche. Jean-François Delfraissy, son coprésident et ancien directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida, a vécu depuis 1981 tous les moments de cette épidémie, qui a fait plus de 35 millions de morts dans le monde. Ce congrès intervient à un moment particulier, où l’engagement international devient plus incertain.

 

Trente-cinq ans de sida et toujours pas de guérison ni de vaccin, même si l’infection par le VIH est devenue une maladie chronique… Qu’est-ce qui bloque à votre avis ?

 

D’abord, reconnaissons qu’il y a eu des progrès spectaculaires en matière de traitements comme en matière de prévention. Mais je dirais que l’on a fait plus de progrès dans le domaine scientifique que dans le domaine social.

 

C’est-à-dire ?

 

Le sida reste une maladie politique, nous souffrons fortement encore d’un déficit de progrès sociaux. L’exclusion et la stigmatisation à l’égard des malades restent très présentes. Si l’on compare avec le cancer, où il y a eu de grandes avancées dans l’acceptation de la maladie, ce n’est pas le cas pour le sida. Là se situe un des blocages les plus importants. Selon les derniers chiffres de l’Onusida, plus de 1,8 million de personnes se contaminent encore annuellement, et près de 45 % des séropositifs ne savent pas leur statut. Nous sommes donc obligés de nous dire que ce n’est pas fini. Je ne fais pas partie des gens qui affirment que la fin du sida est possible, là, très rapidement. Ce n’est pas le cas. Et partir avec un slogan sur la fin du sida me paraît prématuré, voire délétère.

 

Mais aujourd’hui, les patients traités vont bien, ils ne sont plus contaminants…

 

Oui, mais peut-on s’en contenter ? Ou bien va-t-on aller vers la guérison et l’éradication de cette épidémie ? Le constat est là : nous ne disposons pas, comme pour l’hépatite C, de traitements qui guérissent totalement le patient. Nous avons certes fait des progrès magnifiques, mais les médicaments que nous avons ne sont pas les bons. Il faut trouver d’autres modèles. Toutes les nouvelles stratégies qui visent aujourd’hui à stimuler le système immunitaire sont importantes. On peut et on commence à travailler avec des médicaments contre le cancer qui ont cette fonction. C’est un axe majeur. Et il y a d’autres pistes.

 

Lesquelles ?

 

Lors de ce congrès vont être abordés les nouveaux traitements, ceux qui ont de longues durées d’action. Va-t-on continuer à prendre un comprimé par jour, ou bien passer à une injection que l’on se fait une fois par mois, voire à un patch que l’on a sur le bras et qui agit pendant des semaines ? On a aujourd’hui le concept, cela marche. Est-ce que ces traitements de longue durée s’adressent uniquement aux patients séropositifs ou bien aussi à la prévention ? Car on a vu avec la Prep (1) qu’un traitement préventif peut empêcher une personne de se contaminer. Et là, on peut avoir des médicaments qui protégeraient pendant un mois de l’infection. Cela change beaucoup de choses. Nous sommes dans des schémas de prévention révolutionnaires. Et cela pointe le fait que la frontière entre traitement et prévention devient floue, incertaine…

 

Et le vaccin, vous faites une croix dessus ?

 

Sûrement pas. Il y a toujours beaucoup de recherche, mais on ne trouve pas. C’est difficile, parce que ce virus joue avec notre système immunitaire, parce qu’il provoque peu d’anticorps neutralisants. Pour autant, on avance, on commence à mieux comprendre ce qu’il faut arriver à réaliser. Mais le constat est là : on n’a pas aujourd’hui de vaccin protecteur. C’est vital. Pour toutes les épidémies - sauf celle de la syphilis -, les maladies infectieuses n’ont pu être contrôlées sans un vaccin. On en a besoin, on ne s’en sortira pas sans. Mais il faut reconnaître que l’on est aujourd’hui dans un moment difficile. Les firmes privées se sont désinvesties, il ne reste que les laboratoires publics qui y travaillent.

 

Sur le front de la solidarité internationale, restez-vous optimiste ?

 

Cela bouge. Aujourd’hui, les pays les plus touchés prennent une part importante dans la réponse et, depuis quelques années, nous avons assisté à un transfert vers les pays touchés. De fait, le modèle d’hier a changé : près de 50 % des ressources dépensées pour lutter contre le sida viennent des pays eux-mêmes, et donc l’effort international n’est plus que de 50 % si l’on peut dire.

 

Cet effort international reste néanmoins important…

 

Mais il est fragile, et surtout il est décidé au plus haut niveau, pas au niveau sociétal. En France, l’effort est venu directement des présidents de la République, que ce soit Chirac, Sarkozy ou Hollande, avec un fort investissement de leur part. Mais voilà, au niveau de la société, il n’y a pas eu de construction d’un consensus social. Or, quand il n’y a pas cet engagement sociétal, les financements peuvent être plus incertains. Les gens demandent : pourquoi met-on de l’argent là, et pas ailleurs ? Pourquoi toujours sur le sida ? Ce n’est vraiment pas le moment de baisser la garde, car on a tous les moyens pour faire diminuer la courbe de façon significative.

 

Que voulez-vous dire ?

 

Le modèle de financement international doit changer. Hier, il y avait des Etats qui avaient besoin d’aide, et en face le Fonds mondial qui agissait comme une banque. Il recevait les contributions des Etats du Nord puis les distribuait. Ce fut un bon modèle, novateur et très efficace. Mais nous ne pouvons pas continuer à demander toujours plus aux pays du Nord. Il faut trouver des financements différents, innovants. En France, on a su le faire avec la taxe sur les billets d’avion, puis avec la taxe sur les transactions financières. Il faut décloisonner, on ne pourra plus rester que sur le sida, la tuberculose ou le paludisme. Il faut ouvrir vers une stratégie globale.

 

Vous coprésidez aujourd’hui ce congrès. Vous avez eu un rôle essentiel pendant trente ans sur le sida. Qu’est-ce qui vous aura le plus marqué ?

 

Comment oublier le début ? Nous avons été confrontés à quelque chose d’imprévu, d’inouï : notre impuissance médicale complète, avec l’arrivée à l’hôpital de patients inhabituels, l’arrivée des homos, des toxicos. Les structures hospitalières étaient dépassées, elles n’étaient pas prêtes pour les accueillir. Entre notre impuissance médicale et cette nouvelle population, nous avons vécu un choc extrêmement violent. En 1984, j’ai vu ma carrière basculer. Cela a été un point essentiel, et cela m’accompagne toujours : les malades debout, les malades citoyens. Ils en savaient plus que nous, médecins. Et pour nous, il a fallu comprendre, adopter un regard différent, ce n’était pas notre maladie, mais la leur.

 

Puis il y a eu l’arrivée des traitements…

 

Oui, en 1995, juste avant le congrès de Vancouver. Cette arrivée fut incroyable, un choc énorme. La donne changeait physiquement devant nous. Des malades qui allaient mourir, en quelques mois, revivaient. C’était saisissant. Enfin, le troisième choc, avec la question de l’accès aux soins des pays du Sud. En 2004 encore, la communauté médicale était partagée, entre prévention et traitement. Ce fut une bataille difficile et longue.

 

Et aujourd’hui, avez-vous des inquiétudes ?

 

L’apparition de résistance aux traitements antiviraux dans les pays du Sud m’inquiète. C’est un vieux thème, un peu récurrent dans l’histoire du sida et des maladies infectieuses. Au début, je n’y étais pas sensible. Mais dans un certain nombre de pays d’Afrique, il y a des ruptures de distribution de médicaments. Des patients prennent donc des traitements en discontinu. Cela n’est pas sans risque, cela peut entraîner l’apparition de virus résistants. J’étais serein il y a quelques années, mais là, nous devons nous interroger sur ces virus mutants et leur transmission, en particulier en Afrique subsaharienne.

Et puis mon autre inquiétude est de voir que la science a avancé plus vite que l’acceptabilité sociétale de la maladie. Pourquoi est-ce toujours aussi dur d’être séropositif, au point qu’on le cache, à ses amis, à sa famille, à ses collègues de bureau ? C’est un échec et c’est un obstacle au dépistage, au traitement. Cela ajoute un phénomène d’exclusion. Il faut trouver de nouvelles réponses.

 

Attendez-vous beaucoup de ce congrès ?

 

Il a lieu à Paris. Paris va être la capitale du sida. En France, nous sommes à un moment particulier, avec une nouvelle équipe au pouvoir, une nouvelle génération aussi dans les hôpitaux et des associations de malades toujours essentielles. Il faut encourager la visibilité de notre pays, d’autant que les Etats-Unis sont dans une position délicate avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. La France peut prendre le leadership et changer la donne. Car, je le redis, ce n’est pas fini. Ce n’est pas le congrès de la fin du sida, mais peut-être du commencement de la fin.

 

(1) La prophylaxie pré-exposition est une nouvelle stratégie de prévention du VIH. Il s’agit de proposer à une personne - non contaminée mais qui prend des risques lors de rapports sexuels - un médicament contre le virus, ce qui la protège à plus de 90 %.

 

Eric Favereau

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23 juillet 2017 7 23 /07 /juillet /2017 20:31
La MINUSCA dénonce les violences survenues à Bangassou

 

 

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

 

La MINUSCA dénonce les violences survenues à Bangassou

 

 

Bangui, 23 juillet 2017 – La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) met en garde les responsables des violences qui ont éclaté vendredi à Bangassou (préfecture de Mbomou, sud de la Centrafrique). La Mission travaille étroitement avec les autorités judiciaires centrafricaines afin que les auteurs de ces crimes soient arrêtés et traduits en justice.

 

La MINUSCA condamne l’attaque par des éléments anti-Balaka contre le site de la cathédrale où résident actuellement de nombreuses personnes déplacées. Deux enfants ont été grièvement touchés et sont en train d'être soignés par la MINUSCA.

 

La MINUSCA se félicite des efforts de médiation menés par le président du Comité de médiation ayant contribué à la libération des personnes qui avaient été prises en otage par les deux belligérants. La MINUSCA déplore que cette nouvelle série d'attaques contre les populations déplacées survienne au lendemain de médiation louable  pour ramener le calme dans Bangassou.

 

La MINUSCA appelle toutes les parties concernées à privilégier le dialogue et à éviter tout acte susceptible d'exacerber la violence armée. À cet égard, la MINUSCA condamne sans réserve la destruction des biens et des locaux de l'évêché perpétrée par des éléments radicaux parmi les personnes déplacées. Des dispositions sont prises pour arrêter les auteurs de ces destructions, dont les actes mettent en danger la vie des milliers personnes déplacées se trouvant sur le site.  

 

La Mission dénonce également le harcèlement et les attaques répétées contre ses casques bleus, qui n'épargnent aucun effort pour restaurer la sécurité à Bangassou et assurer la protection des personnes déplacées. La MINUSCA s'insurge contre les menaces de nouvelles attaques proférées par les anti-Balaka qui ont entrainé une suspension temporaire des activités de certains acteurs humanitaires.

 

La MINUSCA appelle toutes les personnes de bonne volonté à s'engager résolument aux efforts de paix qu'elle entreprend avec le Gouvernement et toutes les parties prenantes, afin de mettre fin aux violences intercommunautaires sur fond confessionnel qui ont actuellement lieu à Bangassou et dans d'autres localités du Mbomou et du Haut Mbomou. La MINUSCA souligne que le rejet et/ou l’exclusion de toute partie de la population centrafricaine, sur une base religieuse ou etnhique, est contraire à la Constitution de la République centrafricaine et représente une violation grave du droit international. 

 

La MINUSCA réaffirme la détermination des casques bleus à continuer à protéger en toute impartialité les populations civiles, quelle que soit leur identité, les personnels humanitaires et des Nations Unies. Elle agira par conséquent avec fermeté contre toute violence les ciblant. La Mission appelle les belligérants à la raison, à l’arrêt de toute incitation à la violence et à mettre fin immédiatement aux violences intercommunautaires.

 

 

 

United Nations Multidimensional Integrated Stabilization Mission in the Central African Republic

 

Vladimir Monteiro

 

Spokesperson/Porte-parole

 

MINUSCA - Avenue Barthélemy Boganda BP 3338 Bangui, Central African Republic

Cellphone: + 236 75980772 / 72259932 Extension : (173) 5545/5506 | E-mail:monteiro6@un.org

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23 juillet 2017 7 23 /07 /juillet /2017 18:24
Lu pour vous : Centrafrique, la Cour Pénale Spéciale va dans le mur !!!

 

 

 

 

http://mondafrique.com  Par Aza Boukhris  23 juillet 2017

 

Par une loi du 3 juin 2015, votée par le Conseil National de la Transition, faisant office d'organe législatif, et promulguée par Catherine Samba-Panza, la Cour Pénale Spéciale à été instituée pour enquêter, instruire et juger les crimes contre les droits humains commis entre 2003 et 2015.

 

Cette juridiction centrafricaine est une forme de déconcentration de la Cour Pénale Internationale qui reste compétente pour les cas les plus importants relatifs aux crimes contre l’humanité et les crimes de guerre.

 

Plus de deux années sont déjà écoulées, sans qu’aucune procédure n’ait été commencée. Le budget des premiers quatorze mois, soit près de 8 millions de us dollars, sera épuisé lorsque la CPS entamera ses premiers travaux, sans cesse remis à plus tard, désormais prévus pour octobre 2017.

 

Il manquera toujours deux sous pour faire un franc à ce « machin » onusien créé par des bureaucrates onusiens et des spécialistes de la Common law, ignorant tout de la situation centrafricaine et faisant fi de la disparition de la justice dans ce pays, depuis de nombreuses années.

 

Quelques questions sans réponses restent posées:

 

1- Comment concilier le processus Démilitarisation-Démobilisation-Réintégration -Rapatriement (DDRR) avec les futures audiences de la Cour Pénale Spéciale ? Amnistie réparatrice ou condamnation pénale ?

 

2- Pourquoi a-t-on mis plus de 30 mois pour entrevoir un début de fonctionnement de la CPS alors que les massacres de civils s’intensifient ? Les nominations de juges nationaux et internationaux et du Procureur spécial sont-elles si difficiles ? Cette invraisemblable lenteur est-elle annonciatrice d’une structure judiciaire essentiellement budgétivore et peu active destinée surtout à calmer la société civile et les bisounours ?

 

3- Emanation de la Cour Pénale Internationale, la CPS va-t-elle réunir tous ses défauts, bien décrits par un ancien magistrat français, jadis membre de la CPI : personnel hétéroclite aux formations et expériences peu compatibles, conflit entre les droits applicables, prééminence de la Common law des anglo-saxons sur le droit continental d’inspiration napoléonienne, construction plutôt jurisprudentielle avec contribution des témoignages plus ou moins vérifiables. La justice transitionnelle, qui a fait ses preuves au Rwanda, est-elle possible lorsque les victimes dont aussi parfois des criminels et quand il y a pas deux parties en conflit, bien identifiées ?

 

4- Dans un pays où l’Etat a disparu dans 80 % du territoire, soumis aux hors la loi, comment les enquêteurs de la CPS vont-ils pouvoir faire leur travail en toute sécurité ? Les chefs de guerre incriminés vont-ils se comporter en justiciables respectueux du droit et d’une instance judiciaire hybride ? Les éventuels témoins seront-ils protégés ou laissés sans protection devant des criminels multi récidivistes ? En l’absence de centres pénitentiaires, dignes de ce nom,  où seront incarcérés les mis en accusation ? Quelles seront les réparations données aux victimes ?

 

5- La nomination par le président Touadera, du magistrat militaire de RDC, Toussaint Muntazini-Mukimapa, n’était pas surprenante. Ce colonel de RDC était le point focal de la CPI en RDC et interlocuteur privilégié des ONG droithommistes anglo-saxonnes, promouvant la Common law et la justice transitionnelle. Le président centrafricain ne pouvait pas faire autrement car le challenger du magistrat congolais, le Sénégalais Mbacke Fall, procureur général des Chambres africaines extraordinaires, qui s’était illustré dans le procès Hissen Habré, ne pouvait vaincre cette coalition en faveur du Congolais. La CPS sera-t-elle une CPI tropicalisée ? Il aura fallu treize ans pour juger, en première instance,  Jean-Pierre Bemba. Faudra-t il attendre des décennies pour les jugements des crimes commis entre 2003 et 2015 ?

 

6- Compétente pour les crimes commis jusqu’en 2015, quid des milliers de crimes commis après 2015 ?

 

Avec les coupes budgétaires annoncées par les Etats-Unis d’Amérique et la priorité donnée à l’assistance humanitaire, les coûts de fonctionnement de la CPS sont loin d’être assurés pour l’avenir. Les fortes déclarations du Procureur Muntazini-Mukimapa, drapé dans sa toge à plusieurs milliers d’euros,  devront rapidement être concrétisées par l’ouverture effective des travaux de la Cour Pénale Spéciale.

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