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5 septembre 2022 1 05 /09 /septembre /2022 22:56
Grand concert panafricain pour la limitation de mandats le 17 septembre

 

Lu pour vous

 

Grand concert panafricain pour la limitation de mandats le 17 septembre: Des artistes togolais attendus à Dakar

 

https://icilome.com/  By Godfrey AKPA September 5, 2022

 

Onze artistes panafricains dont quatre Togolais se retrouvent autour d’un concept panafricanisme avec des sociétés civiles africaines à Radisson Blu de Dakar au Sénégal le 17 septembre prochain pour un grand concert.

Un grand rendez-vous pour lutter contre le non respect de la constitution, démocratie et l’alternance en Afrique. Le syndrome du 3 mandat prend de l’ampleur en Afrique. La limitation des mandats en Afrique est devenue un combat pour certains artistes panafricains Sont donc attendus pour ce grand concert.

Melway de la Côte d’Ivoire, Don Stash du Togo, Amen Jah Cissé du Togo, Momo kankua du Togo, Elom20ce du Togo, Papy Kerro de la RDC, Didier Awadi du Sénégal, Lyne des mots de la Côte d’Ivoire, Léman du Bénin, NANDA du Gabon et Mourrath de Boboslam du Niger.

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Centrafrique-Presse.com
5 septembre 2022 1 05 /09 /septembre /2022 22:47
Des présidents africains dénoncent l’absence de dirigeants occidentaux à un sommet sur le climat

 

Les Africains fustigent l’absence des pays riches au sommet de Rotterdam sur l’adaptation au changement climatique

https://www.lemonde.fr/ Par Laurence Caramel

A deux mois de la COP27 à Charm el-Cheikh, les dirigeants du continent souhaitaient profiter de ce rendez-vous pour mobiliser l’attention internationale. 

Déçus et amers. L’un après l’autre, le dirigeant sénégalais Macky Sall, au nom de l’Union africaine (UA) dont il assure la présidence tournante, celui du Ghana, Nana Akufo-Addo, celui de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, la présidente de l’Ethiopie, Sahle-Work Zewde, et Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’UA, ont déploré l’absence des chefs d’Etat des pays industrialisés au sommet consacré à l’adaptation de l’Afrique au changement climatique, lundi 5 septembre à Rotterdam.

« Nous avons fait l’effort de quitter l’Afrique pour venir à Rotterdam et ils sont absents de cette salle alors qu’il était certainement plus facile pour eux de se déplacer, a fustigé le président sénégalais. Ils sont les principaux pollueurs et doivent financer l’adaptation » des pays qui ne sont pas responsables du dérèglement climatique.

A deux mois de la conférence des Nations unies sur le climat (COP27) de Charm el-Cheikh, en Egypte, les dirigeants africains souhaitaient profiter de ce rendez-vous organisé par le Centre mondial pour l’adaptation (GCA) pour mobiliser l’attention internationale sur l’une des priorités du continent alors que la pandémie de Covid-19 et le choc inflationniste lié à la crise ukrainienne amenuisent ses capacités financières.

Trente-trois Etats africains sur 54 font partie des pays les moins avancés. « Nos pays sont d’ores et déjà contraints de consacrer entre 2 % et 5 % de leur PIB pour faire face à un problème qu’ils n’ont pas créé. Ils reçoivent une part insignifiante de financements internationaux. C’est une des plus choquantes injustices à l’égard du continent », a critiqué Moussa Faki Mahamat.

« Les Africains ne sont pas en train de mendier »

Environ 50 milliards de dollars par an sont nécessaires pour mettre en œuvre les politiques d’adaptation élaborées par les gouvernements africains d’ici à 2030. Seule une partie peut être assurée sur des ressources intérieures. Le Rwanda a par exemple déjà averti qu’il n’était pas en mesure de couvrir plus de 40 % de ses besoins, le Ghana un tiers et le Kenya à peine plus de 10 %.

En 2019 et en 2020, les pays industrialisés ont contribué à hauteur de 11 milliards de dollars, selon les données publiées par le GCA : 97 % provenaient de financements publics et en particulier de banques multilatérales de développement, et plus de la moitié de ces financements étaient des prêts contribuant à alourdir l’endettement des pays.

La Banque africaine de développement (BAD) et le GCA ont lancé en 2021 un Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique, dont l’objectif est de réunir 25 milliards de dollars d’ici à 2025 pour soutenir par exemple des initiatives d’adaptation dans le domaine agricole ou construire des infrastructures capables de résister aux chocs climatiques. « Les Africains ne sont pas en train de mendier ni d’attendre. Ils mettent de l’argent sur la table », a souligné le président de la BAD, Akinwumi Adesina, en rappelant les pays industrialisés à leur devoir de solidarité.

Ce programme est composé de deux volets : un fonds d’amorçage de 250 millions de dollars qui doit permettre d’évaluer la faisabilité des projets, et, dans un second temps, un plan de financement. La BAD espère lever cette somme lors de la COP27. La France, qui était représentée à Rotterdam par sa secrétaire d’Etat chargée du développement, Chrysoula Zacharopoulou, a annoncé qu’elle verserait 10 millions d’euros pour soutenir des projets liés à la Grande Muraille verte et à l’initiative FARM (Food and Agriculture Resilience Mission), portée par Emmanuel Macron et Macky Sall.

Laurence Caramel

 

Des présidents africains dénoncent l’absence de dirigeants occidentaux à un sommet sur le climat

https://information.tv5monde.com/ 05 SEP 2022 Mise à jour 05.09.2022 à 17:37 par  TV5MONDE avec AFP

Le président de l’Union africaine et d’autres dirigeants du continent sont aux Pays-Bas. Le 5 septembre, ils assistent à un sommet sur l’adaptation de l’Afrique au changement climatique à Rotterdam. À deux mois de la COP27 en Égypte, aucun dirigeant occidental n’a fait le déplacement, dénoncent les chefs d’État africains. 

Plusieurs dirigeants africains ont dénoncé l'absence de chefs d'Etats industrialisés à un sommet à Rotterdam aux Pays-Bas. Organisé en soutien de l'adaptation de l'Afrique au changement climatique, les dirigeants du continent plaident notamment pour obtenir plus de fonds à deux mois de la COP27 en Égypte.

"Je ne peux manquer de noter avec amertume l'absence des dirigeants du monde industrialisé", a lancé Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine et président du Sénégal, lors de l'ouverture du sommet. "Puisque ce sont les principaux pollueurs de cette planète, ce sont eux qui doivent financer l'adaptation", a poursuivi le dirigeant sénégalais. Ses propos ont été repris par plusieurs de ses homologues africains.

Puisque ce sont les principaux pollueurs de cette planète, ce sont eux qui doivent financer l'adaptation. Macky Sall, président du Sénégal et de l'Union africaine

"Le continent africain est celui qui a le moins d'impact sur le changement climatique”

Le sommet de lundi à Rotterdam réunissait notamment l'Union africaine, le Fonds monétaire international et le Centre mondial sur l'Adaptation en soutien de l'adaptation de l'Afrique au changement climatique. L'Afrique émet moins de 4% des émissions mondiales de CO2. Mais le continent paye le plus lourd tribut au réchauffement climatique.

"Je voudrais également déplorer l'absence des leaders des nations industrialisés ainsi que des représentants du secteur privé, qui sont, comme on le sait, les plus gros pollueurs", a déclaré Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo (RDC). "Le continent africain est celui qui a le moins d'impact sur le changement climatique, mais paradoxalement, subit la majorité des conséquences de ces fléaux", a affirmé le dirigeant congolais.

Il est temps d'investir pour l'adaptation en Afrique.


Ban Ki-moon, ancien secrétaire général de l'ONU

L’ONU rappelle le “devoir moral” d’aider l’Afrique

Plusieurs dirigeants africains ont récemment souligné l'échec de la communauté internationale à remplir les objectifs de la COP21 à Paris en 2015. C’est-à-dire contenir, d'ici à 2100, le réchauffement climatique bien en dessous des 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux de l'ère pré-industrielle, idéalement le limiter à 1,5 degrés. Mais selon l'Organisation météorologique mondiale, le réchauffement pourrait atteindre de 2,5 à 3 degrés.

"Ce n'est pas seulement le sort de l'Afrique qui est en jeu mais aussi le sort de l'humanité et l'avenir de la planète", a rappelé Macky Sall. "Nous avons un devoir moral" d'aider l'Afrique à faire face au changement climatique, a déclaré l'ancien secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. "Il est temps d'investir pour l'adaptation en Afrique", a-t-il ajouté.

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5 septembre 2022 1 05 /09 /septembre /2022 22:44
Des manifestations du parti Les Transformateurs violemment réprimées à N’Djaména
Des manifestations du parti Les Transformateurs violemment réprimées à N’Djaména

 

Lu pour vous

 

Tchad : Déby met fin à l’encerclement du “frère” d’Ousmane Sonko

https://sanslimitesn.com/

La junte militaire au Tchad a levé dimanche le siège d’un parti de l’opposition qui boycotte un dialogue de réconciliation nationale et a annoncé la remise en liberté de dizaines de ses militants arrêtés depuis quatre jours. Ousmane Sonko s’était ému hier de la situation de son “frère” Succès Masra président du parti tchadien « Les Transformateurs » et membre de l’Inter-Africaine Progressiste qu’ils avaient lancée ensemble à Niamey en 2019.

Le siège du parti Les Transformateurs de Succès Masra, à N’Djamena était encerclé par la police et l’armée depuis jeudi et au moins 84 de ses jeunes militants selon la police –279 selon le mouvement– avaient été arrêtés depuis quatre jours pour « manifestation interdite et trouble à l’ordre public ».

Hier dans un long post sur Facebook, repris par Seneweb, Ousmane Sonko s’était indigné de cette situation vécue par celui qu’il appelle son “frère” : “Depuis trois jours, Succès Masra subit un blocus de l’armée, retranché dans son siège avec une cinquantaine de militants. On leur refuse tout contact avec l’extérieur, y compris avec des médecins, avocats ou journalistes, de même que toute possibilité de recevoir de la nourriture ou des médicaments. En sus, plus de 250 militants ont été arrêtés, des dizaines de blessés par balles réelles. Cette situation est la conséquence d’une panique de la junte militaire installée par la France sous le silence complice de l’Union africaine”.  Le candidat à la prochaine présidentielle de 2024 appelait également Mahamat Déby, chef d’État du Tchad, à  “cesser les exactions, libérer les détenus politiques et lever le blocus contre Succès et ses camarades”.

Le leader de PASTEF peut s’estimer satisfait. « Toutes les personnes arrêtées ont été libérées ce soir (dimanche) et regagneront leur domicile demain matin pour des raisons de sécurité et le siège du domicile de Succès Masra (le président des Transformateurs, NDLR) a été levé », a annoncé à l’AFP par téléphone le ministre de la Sécurité publique, Idriss Dokoni Adiker, tard dans la soirée.

La levée du siège et le retour promis lundi matin des militants arrêtés ont été confirmés par Masra Ndolombaye, vice-président des Transformateurs, parti membre d’une coalition regroupant la majorité des mouvements de l’opposition et des organisations de la société civile.

Cette coalition, Wakit Tamma, est opposée aux militaires au pouvoir et boycotte le Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) lancé il y a deux semaines par le chef de la junte, le général Mahamat Idriss Déby Itno, autoproclamé président.

 

 

Tchad: Sonko apporte son soutien à Succès Masra et alerte l’opinion International

SANSLIMITESN

Ce samedi 3 septembre, j’ai échangé longuement avec mon frère Succès MASRA, président du parti tchadien « Les Transformateurs » et membre de l’Inter-Africaine Progressiste que nous avions lancée ensemble à Niamey en 2019.

Depuis trois jours, Succès Masra subit un blocus de l’armée, retranché dans son siège avec une cinquantaine de militants.

On leur refuse tout contact avec l’extérieur, y compris avec des médecins, avocats ou journalistes, de même que toute possibilité de recevoir de la nourriture ou des médicaments. En sus, plus de 250 militants ont été arrêtés, des dizaines de blessés par balles réelles.

Cette situation est la conséquence d’une panique de la junte militaire installée par la France sous le silence complice de l’Union africaine.

Mahamat Idriss Déby, le président « héritier » du Tchad passe ainsi à la méthode forte après le refus opposé par Succès Masra de renoncer à l’organisation de son troisième méga meeting qui devait réunir des dizaines de milliers de personnes, comme les précédents.

Il passe ainsi à la méthode si chère aux autocrates africains, afin de punir Succès d’avoir décliné le deal proposé consistant à en faire son premier ministre.

Mais Déby est surtout irrité de voir que le « Dialogue du peuple », initié par Succès Masra est plus populaire que son dialogue national snobé par la majorité du peuple.

Il est notable que ces exactions interviennent à peine quelques jours après le séjour de Macky Sall à N’Djamena, séjour pendant lequel le ci-devant président en exercice de l’Union africaine n’a pas osé réitérer publiquement la position de l’Union contre une candidature du président « héritier » Mahamat Idriss Déby. Et pour cause !

Quoi qu’il en soit, nous appelons le régime de Mahamat Idriss Déby à :

cesser les exactions, libérer les détenus politiques et lever le blocus contre Succès et ses camarades;

refuser de sombrer dans ces pratiques d’un autre âge qu’essaie péniblement de perpétuer un syndicat de chefs d’état obsolètes et dépassés par le sursaut d’une nouvelle génération décomplexée et assoiffée de liberté et de souveraineté.

Monsieur le Président Déby, votre très grande jeunesse est votre atout, sortez par la grande porte et marquez le Tchad et l’Afrique en posant des actes grands et salvateurs pour votre peuple.

Ousmane Sonko

 

Des manifestations du parti Les Transformateurs violemment réprimées à N’Djaména

https://chretiens.info/ 4 SEPTEMBRE 2022DR YAMINGUÉ BÉTINBAYE Journal Chrétien

Du 1er au 3 septembre 2022, plusieurs tentatives de regroupements des militants et sympathisants du parti Les Transformateurs ont été violemment dispersées par les forces de sécurité à N’Djaména.

Des scènes de violences, parfois insoutenables, sont observées dans les quartiers de la commune du 7ème arrondissement de N’Djaména. Le secteur de la capitale tchadienne où se trouve le siège du parti Les Transformateurs, l’un des grands absents au dialogue national. Dans le même temps, une commission ad hoc mise en place par le présidium du dialogue national inclusif et souverain (DNIS) et le « groupe des religieux et des ainés » sont en négociations avec les acteurs mécontents et absents du dialogue national en vue d’une plus large participation aux assises qui se tiennent depuis le 20 août.

Selon les sources, 84 à 500 personnes sont arrêtées par les forces de sécurité au bout de 3 jours. Plusieurs résidents des habitations situées aux alentours du siège des Transformateurs se sont plaints des effets dévastateurs du gaz lacrymogène tiré par les forces de sécurité pour disperser les manifestants. En particulier sur des nourrissons, des femmes enceintes et personnes âgées. Les journalistes n’ont pas été épargnés. Le journaliste et animateur Ali Haroun de la radio vision FM a été arrêté, tandis que la journaliste Aristide Djimaldé de Alwihda Info a été violemment tabassée.

Un meeting du parti Les Transformateurs était prévu dans l’après-midi du 3 septembre au siège du balcon et dénommé le « dialogue du peuple ». A partir du 1er septembre, quelques militants du parti seraient en train de mobiliser leurs bases pour la circonstance lorsqu’ils sont appréhendés par les forces de sécurité. Selon le Directeur général de la Police nationale, Moussa Haroun Tirgo, il s’agit d’« un groupe de 84 individus se réclamant du parti Les Transformateurs, interpellés pour manifestation non autorisée et troubles à l’ordre public ». Cet effectif a augmenté les 2 jours suivants.

Dans la matinée du 3 septembre, le président du parti Les Transformateurs, Succès Masra a dénoncé la violence et la brutalité des forces de sécurité et il a informé que le siège de son parti est « encerclé depuis 3 heures du matin ». Il a aussi signifié qu’une proposition leur a été faite « d’annuler le dialogue du peuple de ce 3 septembre 2022 contre la libération de 164 militants et mobilisateurs arbitrairement arrêtés ». Une proposition rejetée par son parti. Le nombre de personnes est révisé à 162 par Succès Masra dans la soirée du 3 septembre sur une chaine française.

Plusieurs voix se sont élevées pour soutenir Les Transformateurs. Dans un communiqué du 2 septembre, les « Signataires de la Déclaration du 19 mai », dont le Collectif Wakit Tama, le GRA-Appel du 1er juin et la Plateforme de la diaspora tchadienne, ont noté « avec stupeur et effroi la répression qui s’abat depuis le 1er septembre 2022 contre les Transformateurs, avec l’arrestation arbitraire de 91 de ses militants et l’encerclement de son siège ». Ils ont dénoncé « avec force cette atteinte grave à la démocratie par le CMT [le Conseil militaire de transition], qui démontre sa mauvaise foi et sa mauvaise volonté d’aller vers un dialogue sincère ».

A la même date du 2 septembre, de son côté, le FACT a condamné « avec la dernière énergie ces arrestations arbitraires des militants des Transformateurs et exige la libération de toutes les personnes entravées de liberté ». Des arrestations, qui selon le FACT, surviennent « au moment où les négociations se poursuivent sous la houlette des ainés et des religieux d’une part et du comité ad hoc d’autre part ».

L’ex chef rebelle devenu un des leaders de l’opposition politique, Yaya Dillo Djerou qui a voulu rendre visite au président des Transformateurs s’est vu refusé l’accès au siège du parti par les forces de sécurité. « Nous avons constaté que les forces de l’ordre ont élu carrément domicile avec des bâches déjà installées aux alentours du siège du parti Les Transformateurs » a-t-il affirmé. « L’accès nous été refusé sous prétexte que l’ordre vient d’en-haut » a informé Yaya Dillo.

Dans un entretien à la télévision nationale au soir du 3 septembre, le Ministre de la Sécurité Publique, Idriss Dokony Adiker, a soutenu pour sa part que « le gouvernement est animé d’une bonne volonté. La preuve : parmi ceux qui ont manifesté hier, nous avons libéré déjà toutes les femmes ». Il a également affirmé que son « rôle c’est d’assurer la sécurité (…) de Masra, des autres citoyens et tous ceux qui vont vers Masra pour faire ce meeting ».

Yamingué Bétinbaye
Docteur en géographie

 

Au Tchad, l’agenda du dialogue national est examiné dans un contexte tendu

https://chretiens.info/ 4 SEPTEMBRE 2022  DR YAMINGUÉ BÉTINBAYE

Les travaux du dialogue national, qui ont été suspendus pendant 3 jours pour négocier avec les mécontents et les absents, ont repris le 3 septembre 2022 à N’Djaména. Ils sont ensuite suspendus à nouveau jusqu’au 5 septembre.

Les trois jours dédiés à la main tendue par le présidium du dialogue national aux mécontents et aux absents afin de les ramener à la table des discussions n’aura finalement pas été particulièrement fructueuse. La commission ad hoc mise en place par le présidium a travaillé en ordre dispersé. En effet, le « groupe des religieux et des ainés » dont les membres forment le gros de la commission ad hoc, a préféré « poursuivre la médiation de façon neutre et indépendante ».

Toujours est-il que les 3 jours n’ont pas servi à amener dans la salle du dialogue les grands absents du processus à savoir le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), le Conseil de Commandement pour le Salut de la République (CCMSR) ou encore le Parti Les Transformateurs. Une partie du Collectif Wakit Tama a, néanmoins accepté de participer au dialogue. De même, certains acteurs qui ont menacé de claquer la porte des discussions se sont ravisés. C’est le cas par exemple de 5 ordres professionnels.

A la reprise des travaux du dialogue national inclusif et souverain (DNIS) le 3 septembre, le présidium à soumis l’agenda des travaux à l’appréciation des participants. Ceux-ci sont ensuite invités à s’inscrire dans les 5 commissions thématiques chargées d’échanger sur les axes de discussions retenus.

La programmation séquencée de l’Agenda du DNIS soumise aux participants est déclinée en en 15 étapes et couvre 6 axes principaux de discussions. Selon le présidium, « l’agenda du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS) doit être centré sur les sujets essentiels permettant de jeter les bases d’une société paisible, unie autour des valeurs partagées pour le bien vivre ensemble concourant à une gestion apaisée de la période de transition, en vue du retour à l’ordre Constitutionnel ».

Le premier axe de discussion suggéré porte sur les jalons à poser pour le bien vivre ensemble, notamment les problématiques ayant trait à « la paix, à la cohésion sociale et à la réconciliation nationale ». Le deuxième axe concerne les « questions sociétales » majeures dont la résolution contribuerait à raffermir davantage la paix et la cohésion sociale. Le troisième axe concerne « les droits et les libertés fondamentales » à raffermir davantage.

Sur l’agenda proposé, le quatrième axe concerne « les politiques publiques sectorielles en lien avec les droits fondamentaux » à garantir aux citoyens. Le cinquième axe concerne la refondation de l’Etat à travers une nouvelle architecture institutionnelle. Il s’agit principalement de « la forme de l’Etat, de la Constitution, des réformes institutionnelles et du processus électoral ». Le sixième axe porte sur les mesures de « gestion de la transition post-DNIS et du calendrier du retour à l’ordre constitutionnel ».

Les 5 premiers axes seront examinés par les commissions thématiques, tandis que le 6ème axe sera discuté par une commission ad hoc. 5 points sont identifiés et seront discutés à propos de la gestion de la transition post-DNIS et du calendrier du retour à l’ordre constitutionnel. Il s’agit de la charte et organe de la transition, la durée et le calendrier de la transition, l’inéligibilité ou l’éligibilité des autorités de la transition post-DNIS, l’accord de DOHA et les mécanismes de suivi de la mise en œuvre des recommandations et résolutions du DNIS.

Yamingué Bétinbaye


Docteur en géographie

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5 septembre 2022 1 05 /09 /septembre /2022 22:41
Guinée : il y a un an, Alpha Condé était renversé

 

Lu pour vous

 

dw.com

Depuis un an, de nombreuses décisions de la junte militaire ont contribué à alimenter un climat de tension au sein de la classe politique et de la société civile.

C’est le matin du 05 septembre 2021 que l’ancien président Alpha Condé a été renversé par le Comité national pour le rassemblement et le développement avec à sa tête le colonel Mamady Doumbouya.  Sur les antennes des médias de services publics, voici  la toute première déclaration du chef de la junte.  

En Guinée, les raisons de la démission de Mohamed Beavogui

 "Peuple souverain de Guinée, nous avons décidé à partir de cet instant de dissoudre la constitution. Nous allons écrire une constitution ensemble. La personnalisation de la vie politique est terminée. Nous n’allons plus confier la politique à un homme mais au peuple de Guinée" , avait déclaré en substance Mamady Doumbouya.

Concertation nationale

Juste après ce putsch, la junte avait engagé une concertation nationale entre toutes les entités du pays. Mais ce rapprochement entre une partie de la classe politique et les militaires n’aura été que de courte durée et aujourd’hui, le pouvoir de transition est à couteaux tirés avec certains acteurs politiques et une partie de la société civile.

 C’est le cas de l’Union des forces démocratiques (UFDG) dirigée par Cellou Dalein Diallo. Cette formation politique qualifie la gestion du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD)  de catastrophique. 

L’inaction face aux violences des manifestations en Guinée

 Selon Joachim Baba Milimono,  le responsable de communication du parti, "le  colonel Mamady Doumbouya avait promis dans son discours de prise de pouvoir que nul ne mourra désormais en raison de son opinion. Hélas, combien de personnes sont détenues aujourd’hui en prison à cause de son opinion. Combien de leaders politiques se trouvent aujourd’hui en exil en raison de leur opposition à la manière dont le CNRD est en train de conduire la transition ? "

Dissolution et calendrier électoral non consensuel

Le FNDC, le Front national pour la défense de la Constitution, a été dissous et les manifestations interdites sur toute l'étendue du territoire national.  Mais selon certains observateurs, la junte peut également se targuer d’avoir réalisé certains progrès, notamment l’achèvement de certaines infrastructures routières. 

Peu importe, pour Aboubacar Doura Koita, acteur de la société civile et président de la jeunesse Cédéao, le bilan d’un an du CNRD est mitigé. 

"Je pense que de façon globale il faut dire clairement que le bilan est très mitigé.  Il y a un certain nombre d’éléments qu’il va falloir relever. Il y a des points qui sont positifs, il y a aussi des points négatifs. Ces points négatifs il va falloir les corriger pour nous permettre d’avoir une transition à la hauteur de nos attentes", explique-ti-l.

Au mois de mai dernier le chef de la junte avait proposé une durée de la transition de 39 mois qui a été réduite à 36 mois. Le calendrier a toutefois été rejeté par la classe politique et même la  Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). L’organisation sous-régionale a dépêché l’ancien président béninois comme médiateur dans la crise guinéenne.Thomas Boni Yayi vient d’achever sa deuxième mission au cours de laquelle il a rencontré tous les acteurs sociaux politiques. La Cédéao attend désormais son rapport. 

 

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5 septembre 2022 1 05 /09 /septembre /2022 22:39
Un an après le putsch de Doumbouya, où va la Guinée ?

 

 

Publié le 05.09.2022 à 14h18 par APA

Un an après le renversement d’Alpha Condé par le colonel Mamadi Doumbouya, la transition est sujette à plusieurs interrogations.Le 5 septembre 2021, quelques heures ont suffi au colonel Mamadi Doumbouya et à ses hommes surarmés du Groupement des forces spéciales d’arriver au palais Sékhoutouréya, à Kaloum, quartier d’affaires de la capitale de la République de Guinée. Les quelques fidèles d’Alpha Condé qui tentaient de résister ont été vite neutralisés par l’unité d’élite la plus équipée de l’armée guinéenne.

La vidéo fait rapidement le tour du monde, Alpha Condé en chemise déboutonnée, immobilisé dans un canapé, est entouré par des éléments de la Force spéciale. Affalé sur un fauteuil, l’ex-chef de l’Etat apparaît abattu malgré le semblant de déférence que ses tombeurs lui témoignaient. 

Le président Condé arrêté est conduit dans les rues de Conakry, sous les acclamations de la foule. Ce troisième putsch de l’histoire politique de la Guinée post-indépendance était presque prévisible car perpétré après un troisième mandat contesté de Condé.

Chef d’orchestre de ce coup d’Etat, le Colonel Mamadi Doumbouya s’adresse à ses compatriotes et au reste du monde. Entouré de quelques-uns de ses hommes, l’ancien légionnaire français se justifie : « La situation socio-politique et économique du pays, le dysfonctionnement des institutions républicaines, l’instrumentalisation de la justice, le piétinement des droits des citoyens, l’irrespect des principes démocratiques, la politisation à outrance de l’administration publique, la gabegie financière, la pauvreté et la corruption endémique ont amené l’armée républicaine de Guinée, à travers le Comité national de rassemblement et du développement (CNRD) à prendre ses responsabilités vis-à-vis du peuple souverain de Guinée et dans sa totalité ».

Mamadi Doumbouya, le nouvel homme fort, annonce une série de mesures fortes. Toutes les institutions sont dissoutes. Le 26 septembre, la charte de transition est adoptée. Elle met le CNRD dirigé par le Colonel Mamadi Doumbouya au centre de la gestion du pays. Le 1er octobre, l’ancien patron des forces spéciales prête serment et réitère ses engagements pour une Guinée débarrassée des maux qui plombent son développement socio-économique et son rayonnement démocratique. Un an après, où va la Guinée ?

Opération mains-propres

Coordinateur de l’Alliance citoyenne pour la transition, Dr Aliou Barry vote pour « la séparation du volet moralisation de la publique, lutte contre la corruption, refondation de l’Etat et l’amélioration de la Justice avec le côté politique ». « Sur le plan socio-économique, on note une avancée significative depuis l’avènement du CNRD », salue Dr Barry, attribuant également une bonne note à la junte sur « la lutte contre la corruption ». « En Guinée, on a toujours parlé de la lutte contre la corruption. En tant qu’expert, j’ai eu à réaliser en 2003 la première enquête nationale sur la corruption et la gouvernance en Guinée. Mais ce n’est que maintenant qu’il y a des actions concrètes en matière de lutte contre la corruption et la moralisation de la vie publique », indique-t-il.  

En décembre 2021, la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) est créée pour traquer les délinquants financiers du régime de Condé. Dans son collimateur, plusieurs dignitaires de l’ancien régime. Les premières arrestations interviennent en avril 2022. Le dernier premier ministre d’Alpha Condé, Ibrahima Kassory Fofana et le ministre de la Défense Mohamed Diané dont les services ont essayé de tuer « médiatiquement » dans l’œuf le coup d’Etat du 5 septembre, sont écroués pour détournement supposé de plusieurs milliards de francs guinéens.

Malgré quelques critiques sur les méthodes de cette cour spéciale, ses résultats seraient visibles, selon Dr Aliou Barry. « Le CNRD arrive à récupérer de l’argent détourné. Et c’est de l’argent frais », se félicite-t-il. Faisant le bilan de cette opération mains-propres, le ministre de la Justice, Charles Wright soutient dans une interview avec la Télévision nationale que 35 milliards de francs guinéens (4 millions de dollars) de caution à la banque centrale ont été recouvrés. Cette volonté de moraliser la vie publique est manifeste. Mais le coordinateur de l’ACT se pose des questions sur la durabilité des actions posées dans ce domaine par les militaires. Qui semblent résolument déterminés à « renégocier » des contrats avec certaines sociétés minières.

Le secteur minier guinéen repose sur une concentration des ressources minérales, reconnue comme l’une des plus importantes du monde et est essentiellement constituée de bauxite dont les estimations des réserves s’élèvent à plus de 40 milliards de tonnes, de minerais de fer (plus de 20 milliards de tonnes), d’or et de diamant, suivant un exposé du site invest.gov.gn consulté par Apa. La même source attribue aux mines une participation de 12 à 15% au Produit Intérieur brut (PIB) de Guinée estimé à 15,68 milliards de dollars en 2020.

Dans leur volonté de remettre l’Etat au cœur de l’exploitation de ces richesses naturelles, les nouvelles autorités n’hésitent pas à taper du poing sur la table. Le ministre des Mines a récemment ordonné l’arrêt des activités du projet Simandou après avoir constaté que Winning Consortium Simandou (WCS) et Riop Tinto, les deux partenaires de l’Etat dans ce méga projet minier de 15 milliards de dollars se sont montrés peu enclins à respecter les termes du contrat signé en mars entre les trois parties et allouant à l’Etat 15% des parts.

Violations des droits de l’homme

Cependant, Doumbouya prônait une Guinée pour tous, montre rapidement ses limites sur la question des droits de l’homme. « La situation actuelle des droits de l’Homme dans les dernières années du régime d’Alpha Condé était déplorable. Elle l’est tout autant aujourd’hui », se désole Fabien Offner, chercheur à Amnesty International et spécialiste de la Guinée. « Pourquoi ? Parce qu’on observe les mêmes dérives et les mêmes violations des droits humains, notamment la violation du droit de rassemblement pacifique, puisqu’il faut rappeler que le pouvoir actuel a interdit les manifestations pendant toute la durée de la transition », fait remarquer Offner. 

Pourtant, à son arrivée au pouvoir, le colonel Mamadi Doumbouya a libéré les détenus politiques, dont des membres du Front national de défense de la Constitution (FNDC) qui se sont opposés à la troisième candidature d’Alpha Condé.

Face à la contestation de la rue qui s’intensifie, le colonel au pouvoir, tolère de moins en moins la critique. Il envoie ces mêmes leaders du FNDC dont le coordinateur Omar Sylla dit Foniké Minguè en prison. Le colonel Doumbouya ne s’en limite par-là, par arrêté gouvernemental, il dissout le FNDC qualifié de « mouvement insurrectionnel » par le régime militaire. 

Des accusations rejetées par ce collectif regroupant des organisations de la société civile et des partis politiques qui presse la junte à définir les contours d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Le sujet qui fâche ?

Alors qu’il avait promis de ne pas s’éterniser au pouvoir, le colonel Mamadi Doumbouya ne semble plus pressé d’organiser des élections. Après son installation, le bourreau de Condé a fixé la durée de la transition à 39 mois. Finalement, le Conseil national de la transition (CNT) l’a ramené à 36 mois. Mais l’absence d’agenda clair de la part des militaires pour un retour constitutionnel rapide, installe le malaise entre le régime militaire et les différents acteurs politiques.

Le dialogue est rompu avec les partis politiques les plus représentatifs. Le fondateur du Think Tank « Wathi » voit un « risque de confiscation du pouvoir par les militaires pour une longue durée ». Pour éviter un tel cas de figure, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) met la pression sur Mamadi Doumbouya.

La Cedeao, impuissante ?

Lors de sa session ordinaire du 3 juillet, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’institution sous-régionale a jugé inacceptables les 36 mois annoncés par les autorités de la transition. Par la même occasion, l’ancien président du Bénin, Thomas Boni Yayi a été désigné médiateur de la Cedeao en Guinée. Sa mission est de « travailler avec les autorités guinéennes en vue de parvenir à un calendrier de transition acceptable pour la Cedeao au plus tard le 1er août 2022 ». « Passé ce délai, des sanctions économiques et financières ainsi que des sanctions ciblées contre des individus ou des groupes entreront immédiatement en vigueur », avaient même menacé les dirigeants ouest-africains. 

Plus d’un mois après, la Cedeao temporise. L’organisation régionale semble privilégier la voie de la médiation et a dépêché Boni Yayi au charbon. « La Guinée est un pays un peu à part au sein de la CEDEAO et surtout parmi les pays francophones. La Guinée a sa propre monnaie. Elle n’est pas membre de la zone franc de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) », explique Gilles Yabi. « D’une certaine manière, il est plus compliqué de sanctionner la Guinée pour avoir un impact très fort sur son économie et sur les ressources de l’État dans la mesure où elle peut toujours prélever directement des ressources auprès du secteur minier », ajoute-t-il. Son ouverture sur l’Océan atlantique est également un atout fort, ajoute le chercheur.

Même s’il pointe du doigt le « péché » de la Cedeao d’avoir laissé Alpha Condé d’aller vers un troisième mandat, Dr Aliou Barry est moins optimiste quant aux conséquences qui découleraient de sanctions économiques contre la Guinée. Il reste convaincu qu’elles seraient insupportables pour la population. « Le financement extérieur occupe une part importante dans le budget de la Guinée. Et tout le monde sait que les coups d’Etat ferment systématiquement ce robinet. Si en plus de cela, on doit ajouter une faible mobilisation de recettes intérieures et des sanctions de la CEDEAO, ce serait préjudiciable pour la population », redoute Dr Barry, qui assure que des acteurs de la société civile sont en train de travailler d’arrache-pied pour éviter à leur pays un tel sort.

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5 septembre 2022 1 05 /09 /septembre /2022 22:37
Guinée : où en est-on un an après le coup d’État ?

 

Lu pour vous

 

https://information.tv5monde.com/ 05 SEP 2022 Mise à jour 05.09.2022 à 18:58 par Margot Hutton

 

Points de vue. Le 5 septembre 2021, Alpha Condé, alors président de la Guinée est arrêté par des militaires putschistes qui s’emparent du pouvoir. Un an plus tard, dans quelle situation se trouve le pays ? Les autorités au pouvoir, avec à leur tête le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, travaillent pour le remettre sur les rails, mais la durée de la transition peut semer le doute.

« Nous avons décidé après avoir pris le président, qui est actuellement avec nous, de dissoudre la Constitution ». Le 5 septembre 2021, le lieutenant-colonel du Groupement des Forces spéciales guinéennes Mamady Doumbouya prononçait cette phrase, dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux. Depuis l’indépendance du pays, c’est la troisième fois que l’armée prend le pouvoir (ce fut le cas en 1984, en 2008 puis en 2021). Désormais, le colonel Doumbouya, devenu président, doit s’occuper de la transition du pays. 

Lors de sa prise de pouvoir, il avait appelé « à l’unité afin de répondre aux aspirations légitimes du peuple de Guinée. » Un an après le coup d’État, a-t-il répondu à ces attentes ? Pour Ibrahim Sorel Keïta, président de la commission des Affaires étrangères du Conseil national de la transition (CNT, créé par décret présidentiel en janvier 2022 et composé de 81 membres), « il y a une dynamique de la transition qui est incontestable. » De son côté, Mariam Tendou Kamara, fondatrice et directrice de l’agence de relations publiques BAANTOU, est plus mitigée. « Ça a bien démarré avec la mise en place des organes de la transition, mais aujourd’hui on se retrouve avec des rapports de force. » 

Une question de timing

Comment Ibrahim Sorel Keïta justifie l’adhésion de la population à ce coup d’État et à cette transition ? « Ce processus est intervenu à un moment où tout était bloqué », explique-t-il. « On était dans une véritable dictature et tout était centralisé au niveau de la présidence », poursuit-il. Selon lui, l’accueil positif de la période de transition par la population guinéenne est liée à la période difficile qui l’a précédée. « La société civile sait qu’on revient de loin et qu’il y a des sacrifices à faire », analyse-t-il. Il reconnaît toutefois que « l’enthousiasme du début n’est plus le même ». Cependant, « c’est certes un pouvoir militaire mais en réalité, ceux qui sont aux affaires sont des civils. » Il estime que ce facteur permet au pouvoir de conserver l’adhésion de la population. 

Mariam Tendou reconnaît qu’il y « a eu des efforts » de réalisation de la part du Conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD, qui réunit la junte militaire à la tête du pays). Autrement dit : ils font évoluer la Guinée. Cependant, elle constate que « l’absence d’acteurs politiques et sociaux qui étaient très impliqués avant la prise de pouvoir du CNRD crée des discordes. » D’après elle, le dialogue n’est pas assez complet et certaines voix ne sont pas entendues, voire même conviées autour de la table. Par ailleurs, « il y a aussi des points de revendication de la société civile par rapport au chronogramme et donc à la durée de la transition », explique-t-elle.  En effet, le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) tente de manifester son mécontentement face à la gestion de la transition qu'il juge autoritaire. Cependant, ses manifestations sont systématiquement interdites et ses leaders sont emprisonnés. 

Le calendrier de transition toujours flou 

Au mois d’avril, le colonel Mamady Doumbouya annonçait un calendrier de transition de 39 mois. La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) conteste cette durée et plaide pour des échéances plus courtes. Le CNT a été mandaté pour travailler sur la durée de cette transition et propose désormais un calendrier de 36 mois. Celui-ci doit être validé. Le président de la commission des Affaires étrangères du CNT Ibrahim Sorel Keïta estime cette durée est justifiée par le « chronogramme d’activités indispensables au retour à un bon ordre constitutionnel. » Parmi elles, le recensement de la population, qui permet « de faire un fichier électoral incontestable. » Le CNT a estimé la durée de ce recensement à 18 mois. « Et le reste, c’est pour faire des choses essentielles : rédiger la nouvelle Constitution, faire le référendum pour la nouvelle Constitution, rédiger les lois organiques, organiser les élections… » « Ce qui compte, ce n’est pas seulement la durée, c’est ce qu’on fait dans ce laps de temps », résume-t-il. 

En revanche, « encore une fois, le point le plus important, c’est l’absence de dialogue positif inclusif pour que tous les acteurs soient d’accord sur ce contenu et sur la durée » note la directrice de BAANTOU Mariam Tendou Kamara. Selon elle, les autorités de transition ne débattent pas assez des modalités de cette transition. « Ce rapport de force peut parfois être mal ressenti par certaines personnalités politiques qui s’estiment incontournables dans le dialogue comme une dérive autoritaire. » 

Le CNRD va-t-il s’éterniser au pouvoir ?

Ibrahim Sorel Keïta considère que « si on veut que des élections se déroulent dans de bonnes conditions, sans contestations, il faut que les conditions d’organisation de l’élection soient incontestables. » Et pour lui, pour que les conditions de l’élection soient incontestables, il faut que le chronogramme de la transition soit respecté. Par ailleurs, il se dit confiant « quant à l’engagement qu’ils ont pris de ne pas s’éterniser au pouvoir. »  Aussi, les autorités de transition se sont engagées à ne pas se présenter lors des élections qui auront lieu afin de rendre le pouvoir au peuple. « Au CNT, nous ne permettrons pas à cette junte de trahir son serment », affirme-t-il. 

« Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas de raison de ne pas leur donner une chance », analyse Mariam Tendou Kamara. Elle reconnaît aussi que « le CNRD suit une feuille de route qui est quand même assez transparente. » Mais en même temps, « une partie de la population, surtout jeune, revendique le droit de connaître la durée de la transition. » Selon la directrice de BAANTOU, cette contestation peut s’expliquer par le fait que « les populations guinéennes ne veulent pas revivre les mêmes scènes qu’ils ont vécu dans l’ancien régime, c’est à dire des manifestations, des blocages du fonctionnement de la vie publique, des grèves, etc. » 

Quelles sont les chances de réussite de cette transition ? 

Malgré tous ces facteurs, les autorités sauront-elles faire en sorte que cette transition se passe le mieux possible ? Ibrahim Sorel Keïta estime que « ce n’est pas la durée de la transition qui intéresse les gens, c’est de manger à leur faim, de se faire soigner, d’amener leurs enfants à l’école. » Mais en même temps, il reconnaît qu’ils « ont aussi besoin d’un retour à un ordre constitutionnel normal. » D’après lui, « ils veulent avoir des gouvernants honnêtes et qui s’intéressent aux aspirations du peuple. » Par ailleurs, il considère que la prise de pouvoir du CNRD se distingue des précédentes ingérences militaires dans la politique guinéenne par des positions affichées clairement dès le début. « Elle arrive au pouvoir et pose des actes très clairs, comme la mise en place de la CRIEF. » La cour de répression des infractions économiques et financières a pour but de lutter contre la corruption, qui s’est aggravée avant le coup d’État et « qui a entraîné le pays dans cette situation difficile qu’elle connaît. » 

La plus grande crainte de Mariam Tandou Kamara, c’est le doute. « Il ne faudrait pas que le doute ni les suspicions ne s'installent au sein de la population et de la classe politique », explique-t-elle. « Nous revoyons des signes des rapports de forces qui ont existé par le passé avec des rapports de force militaire, il faudrait éviter d’en arriver là », constate la directrice de BAANTOU. Cependant, elle reste optimiste et espère « que les signes d’un retour au dialogue sont là. » « Je pense que la grande revendication qui vient de la société civile, c’est qu’il y ait des mesures qui puissent permettre de veiller à ce qu’il n’y ait pas de dépassement et que les engagements soient respectés. »

Enfin, Ibrahim Sorel Keïta et Mariam Tandou Kamara ont les mêmes espoirs quant à la forme que prendra la fin de la transition. « Je rêve qu’elle ressemble à quelque chose de simple », imagine le président de la commission Affaires étrangères du CNT. Pour lui, ça se traduit par des élections « qui se passent de manière pacifique et inclusive ». La directrice de BAANTOU espère voir « des élections transparentes, libres et crédibles. » « Le but de cette transition, c’est qu’on en arrive à un point où il n’y a plus de discorde », conclut-elle.

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3 septembre 2022 6 03 /09 /septembre /2022 22:44
La Centrafrique en quête de 24 milliards de francs CFA pour boucler son budget

 

 

https://www.rfi.fr/ Publié le : 02/09/2022 - 23:21

La Centrafrique a voté jeudi le projet de loi de finances rectificatif, par 127 voix pour, et trois contre. Le vote de ce budget intervient dans un contexte d'austérité budgétaire pour le pays. Le ministre des Finances Hervé Ndoba n'hésite pas à le dire : il lui faut trouver 24 milliards de francs CFA pour le boucler.

Avec une baisse de ses ressources de 14%, la Centrafrique doit faire des économies et trouver des fonds. Objet d'échanges parfois « houleux » dans l'hémicycle, précise une publication de l'Assemblée nationale.

Les dépenses primaires non prioritaires vont être compressées de près de moitié, a annoncé le ministre des Finances. Et depuis plusieurs semaines, les autorités ont lancé différentes initiatives pour améliorer la mobilisation des recettes domestiques : manuel de rapprochement bancaire pour éviter l'évaporation des recettes douanières et fiscales, mission d'évaluation du dispositif de lutte contre le blanchiment d'argent, chasse à la fraude dans les administrations...

« Nous savons que nous avons une marge importante de ce point de vue-là », a précisé le ministre des Finances Hervé Ndoba. Mi-juillet, le FMI estimait « les résultats obtenus dans le cadre du programme de référence »  « globalement satisfaisants ».

En plus de la hausse des prix liée à la conjoncture internationale, la Centrafrique souffre de la réduction drastique de ses appuis budgétaires. Près de 30% en moins sur les projections du dernier exercice budgétaire, selon le grand argentier. Les partenaires internationaux ont suspendu une part importante de leurs aides, de peur qu'elles servent à financer les paramilitaires russes.

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3 septembre 2022 6 03 /09 /septembre /2022 22:19
Alpha Condé se confesse : « les erreurs que j’ai commises »
Alpha Condé se confesse : « les erreurs que j’ai commises »

 

Lu pour vous

 

https://afriqueconfidentielle.com/ 1 septembre 2022

Un an après sa chute, le 5 septembre 2021, l’ancien président guinéen Alpha Condé a brisé le silence. Le patriarche s’est confessé et reconnait avoir commis trois erreurs fatales qui ont conduit à sa déchéance. 

Réélu en octobre 2020 pour un troisième mandat très contesté, Alpha Condé croyait certainement avoir réussi son coup de force sans encombre. L’ex homme fort de Conakry avait alors pris des mesures radicales comme couper le contact avec certaines personnes qui avaient directement accès à lui. Pour ce faire, il avait changé ses numéros de téléphones portables, se privant, du coup, de précieuses sources d’information qui, l’auraient averti de ce qui se préparait contre lui, admet Alpha Condé, dans une confession faite à Jeune Afrique.

Pourtant, rapporte la même source, le chef d’antenne de la DGSE à l’ambassade de France à Conakry lui avait pourtant conseillé de rapatrier à la Présidence les services de la Direction générale du renseignement intérieur et de la placer sous son autorité directe. Condé lui avait opposé un niet catégorique. Il regrette amèrement de ne pas l’avoir écouté.

La plus grande erreur de Condé est sans doute sa trop grosse confiance à l’armée. En effet, après avoir réussi une réforme au forceps des services de sécurité, engagée depuis 2011, l’ex chef de l’Etat croyait alors tenir une armée républicaine épurée de « ses démons putschistes ». Il aimait d’ailleurs à répéter qu’il n’y aura plus jamais de coup d’État en Guinée. Il ne voyait pas venir le coup de force du 05 septembre dernier.

Condé n’a pas nommé Doumbouya !

Alpha Condé a confié à Jeune Afrique que ce n’est pas lui qui a nommé Mamady Doumbouya à la tête des fameuses Forces spéciales qui ont mené le coup d’Etat qui l’a renversé. Pourtant, l’actuel chef de la junte militaire, actuellement au pouvoir en Guinée, a soutenu avoir été reçu deux fois par le président déchu.

« Le CV de Doumbouya ne m’a jamais été soumis ; si j’avais su que c’était un ancien légionnaire français, je ne l’aurais jamais choisi », aurait confié Condé récemment à un visiteur, cité par JA.

La nomination du lieutenant-colonel Mamady Doumbouya à la tête des forces spéciales serait plutôt venue d’un groupe de pression composé de l’ancien Premier ministre Kassory Fofana, du ministre de la Défense d’alors, Mohamed Diané, de son Conseiller spécial Tibou Kamara et du général Namory Traoré.

Le même groupe qui avait été à l’origine de l’utilisation des Forces spéciales en 2019 pour réprimer la mutinerie de Kindia et le soulèvement de Ratoma, selon le magazine panafricain.

Alpha Condé est depuis plusieurs mois en Turquie, officiellement pour des soins médicaux, alors que la Guinée vit toujours sous le feu de la violence et de la contestation. Les acteurs politiques et la société civile s’opposent au nouveau gouvernement militaire qu’ils accusent d’autoritarisme et de manœuvrer pour rester le plus longtemps possible au pouvoir. 

En fin juillet et mi-août, des manifestations contre la junte militaire ont fait au moins 7 morts à Conakry.

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3 septembre 2022 6 03 /09 /septembre /2022 22:18
Le Gabon montre la voie à la semaine africaine du climat

 

Lu pour vous

 

dw.com

Avec une couverture forestière de 88% de son territoire, le Gabon qui abrite la semaine africaine du climat, souhaite alerter sur la déforestation et le changement climatique.

Le Gabon abrite la Semaine africaine du climat du 29 août au 2 septembre 2022. Cette conférence qui se déroule à Libreville est une étape clé sur la voie de la COP27 prévue au mois de novembre en Egypte.

Réunissant tout le continent, les politiques, les experts et la société civile vont discuter des menaces liées au changement climatique, en prélude à la COP27 en novembre prochain en Egypte. C'est aussi l'occasion de rappeler que l'Afrique n'est pas responsable du réchauffement climatique.

Responsabilité historique

"Ce n'est pas nous le problème. Le problème, ce sont les pays du G20. Le problème, ce sont les pays développés qui ont rempli l'atmosphère avec du CO2. Quelque chose qui met en risque aujourd’hui le développement de l'Afrique et même la vie de nos sœurs et de nos frères dans certains pays", a expliqué Lee White, ministre gabonais des Eaux et des Forêts. 

Si les thématiques abordées et les différents scénarios envisagés pour les prochaines décennies présentent des opportunités, des milliers d’Africains parlent d’injustice vis-à-vis du continent en matière de climat et de politique énergétique. 

"Nous voulons apporter des solutions pour l'Afrique par l'Afrique. L’Afrique aujourd'hui est le continent le plus vulnérable et le continent le moins responsable des changements climatiques. Cependant, lors des négociations, on observe qu'il y a comme une volonté de mettre l'Afrique au second rang des négociations. Nos priorités ne sont pas prises en compte, notamment celles en matière d'adaptation, en matière de résilience", a déploré Tanguy Gahouma-Bekale, le secrétaire permanent du Conseil national climat gabonais.

La transition énergétique

La Semaine africaine du climat est une plateforme de collaboration pour explorer la résilience face aux risques climatiques, la transition vers une économie à faibles émissions et les partenariats pour résoudre les défis urgents.

Pour Marc Ona, le secrétaire exécutif de Brainforest, Prix Goldman 2009, les Africains entrent dans la transition énergétique en ordre dispersé. Le continent ne se donne pas selon lui les moyens de ses ambitions. 

"Malheureusement, le fait de tendre la main, le fait de toujours quémander des ressources financières et venir à bout des problèmes que nous rencontrons dans notre continent fait de l'Afrique une victime expiatoire. Comme je l'ai dit", a regretté Marc Ona.

La Semaine africaine du climat est une plateforme de collaboration pour explorer la résilience face aux risques climatiques, la transition vers une économie à faibles émissions et les partenariats pour résoudre les défis urgents.

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3 septembre 2022 6 03 /09 /septembre /2022 22:16
France : "La diplomatie n’a jamais été autant en danger"
France : "La diplomatie n’a jamais été autant en danger"

 

Lu pour vous

 

https://information.tv5monde.com/ 03 SEP 2022 Mise à jour 03.09.2022 à 13:35 par  Salim Sijelmassi

Ce mercredi 31 août, des diplomates ont annoncé la création d’une association française des diplomates de métier. Comment comprendre ce rassemblement inédit des acteurs du Quai d’Orsay, d’ordinaire si discrets ? Quels sont les objectifs de cette association ? Éléments de réponse avec son président Benjamin Weisz. 

TV5MONDE : Qu’est-ce que "l’association française des diplomates de métier" ? 

Benjamin Weisz, président de l'association des diplomates de métier : 

"L’association française des diplomates de métier" est une association née le 31 août dernier. Cette association vise à faire connaitre et à faire comprendre le métier de diplomate. Récemment, nous avons réalisé que la méconnaissance du métier de diplomate peut amener à des décisions qui ne sont peut-être pas les meilleures. 
 

Cette association vise à défendre l’idée qu’être diplomate c’est une vocation. Benjamin Weisz, président de l'association des diplomates de métier

Cette association vise donc à défendre l’idée qu’être diplomate c’est une vocation, c’est un métier, c’est quelque chose qui se construit sur la base d’une expertise. Pour ces raisons, naturellement l’association se veut en protestation contre la réforme de la haute fonction publique qui supprime le métier de diplomate. 
 

Qu'est-ce que la réforme de la haute fonction publique ? 

Cette réforme, voulue par Emmanuel Macron, crée un nouveau corps d'administrateurs de l'État et
détache les hauts fonctionnaires d'une administration spécifique pour les inviter à en changer régulièrement tout au long de leur carrière.

Pour les diplomates français, cela se traduit par une fusion puis "mise en extinction" progressive d'ici à 2023 des deux corps historiques de la diplomatie française, ministres plénipotentiaires (ambassadeurs) et conseillers des affaires étrangères. Nombre de ces diplomates dénoncent une réforme qui acte "la fin de  la diplomatie professionnelle" française. 

 Le 2 juin 2022, six syndicats et un collectif de 500 jeunes diplomates ont ainsi lancés un mouvement de grève, événement extrêmement rare au Quai d'Orsay. Plus symptomatique encore, des dizaines de diplomates de haut rang ont soutenu ce mouvement sur Twitter sous le hashtag #diplo2metier. 

 À lire : France : les discrets diplomates français laissent éclater leur "malaise"

L’opposition à la réforme de la Haute fonction publique n’est évidemment pas notre seul sujet. Notre objectif est également de mieux faire comprendre le métier de diplomate. Il s'agit de présenter ce métier aux Français, aux responsables politiques aux journalistes, aux milieux associatifs, aux milieux académiques, à tous ceux que la diplomatie intéresse.

TV5MONDE : Qui compose cette association ?

 Cette association rassemblera tous les acteurs du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de la base de la pyramide jusqu’au sommet. Benjamin Weisz, président de l'association des diplomates de métier

Cette association a vocation à rassembler des diplomates de tous les niveaux et de tous les statuts. Elle rassemblera donc tous les acteurs du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, de la base de la pyramide jusqu’au sommet. 

L’ensemble de la chaîne hiérarchique doit y être présente et c’est important. Nous avons notamment une vice-présidente de catégorie C, c’est-à-dire issue du corps de la base de la pyramide.

Il est important de rappeler que le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères n'est pas composé que de cadres, ce sont aussi toutes les fonctions et notamment les fonctions supports, les fonctions consulaires. Il n’y aurait pas de diplomatie française sans tous ces gens qui font vivre la diplomatie française.

Il existe également un "statut associé" pour les conjoints d’agents, Benjamin Weisz, président de l'association des diplomates de métier

S’agissant des statuts, et je voudrais insister là-dessus, l’association est inclusive. Elle comprend des personnes travaillant pour la diplomatie française sans être membre du ministère. Il peut s’agir de contractuels, de CDD, de CDI… Il existe également un "statut associé" pour les conjoints d’agents parce que ces conjoints font vivre la diplomatie. 

TV5MONDE : Le président de la République a eu des mots durs hier à l’occasion de la conférence des Ambassadeurs. Il a demandé aux diplomates de "s’approprier" la réforme de la haute fonction publique avant d’ajouter : "défendre un métier n'a jamais signifié défendre un corps". Comment comprenez-vous cette déclaration ?

À lire : Conférence des Ambassadeurs : Emmanuel Macron expose ses stratégies diplomatiques

Ce que la réforme de la haute fonction publique met en danger, ce n’est pas juste un corps, c’est un métier. Quiconque a regardé dans le détail la manière dont cette réforme va fonctionner comprendra que le résultat se sera une diplomatie exercée par des "intermittents". Des gens exerceront le métier de diplomate pendant quelques années et partiront. 

La réforme de la haute fonction publique attaque la colonne vertébrale de la diplomatie, c’est-à-dire le cœur des gens dont c’est le métier. Benjamin Weisz, président de l'association des diplomates de métier

Être diplomate c’est une vocation, il faut des années pour apprendre son métier. Lorsque vous allez voir votre dermatologue vous vous attendez à ce qu’il ait des années d’expérience en dermatologie. Si votre dermatologue est dermatologue depuis un an, qu’il était cardiologue par le passé et dans un an devient psychiatre, vous allez vous inquiéter. 

Nous ne sommes pas fermés vis-à-vis de l’extérieur. Lorsque l’on travaille en ambassade on travaille avec des acteurs du ministère de l’Économie, du ministère des Armées, des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, de l’Agriculture… C’est formidable, ça marche très bien et c’est la richesse de notre travail. Mais la réforme de la haute fonction publique attaque la colonne vertébrale c’est-à-dire le cœur des gens dont c’est le métier. 

Nous ne défendons pas un pré carré, nous défendons un service public qui est celui de la diplomatie et que nous devons aux générations futures. Benjamin Weisz, président de l'association des diplomates de métier

Aussi, nous ne défendons pas un pré carré, nous défendons un service public qui est celui de la diplomatie et que nous devons aux générations futures. Le danger de cette réforme c’est qu’elle met en danger l’avenir de la diplomatie. Les conséquences seront très longues à voir, mais à terme c’est la politique étrangère de nos enfants que nous sommes en train de mettre en danger.

TV5MONDE : Quels peuvent être les moyens mises en œuvre par l’association pour s’opposer à la réforme de la haute fonction publique ? 

Nous allons faire porter la parole des diplomates de métier auprès de toutes les personnes qui s’intéressent à la diplomatie. Nous allons expliquer ce qu’est l’association et ce qu’est notre métier. 

Nous allons expliquer pourquoi la diplomatie a besoin de gens dont c'est le métier. Benjamin Weisz, président de l'association des diplomates de métier

Nous allons expliquer pourquoi la diplomatie a besoin de des gens dont c’est le métier. Nous allons expliquer pourquoi dans nos ministères il doit y avoir à la fois des spécialistes venant de l’extérieur, mais surtout des diplomates professionnels. 

Nous allons démontrer ce point par A plus B auprès de toutes les personnes qui s’intéressent au sujet. Et en matérialisant cette réalité, sans doute trop abstraite pour beaucoup de gens, nous arriverons à une conclusion collective qui s’impose d’elle-même "il faut absolument préserver une diplomatie de métier".

 S’agissant des actions, nous cherchons déjà à rassembler tous les diplomates dans l’association. Benjamin Weisz, président de l'association des diplomates de métier

TV5MONDE : Après les grèves de juin dernier, de nouvelles actions de ce type peuvent-elles survenir ? 

Il est un peu tôt pour le dire. L’association a quelques heures seulement. S’agissant des actions, nous cherchons déjà à rassembler tous les diplomates. Il y a déjà un enthousiasme immense pour l’association. 

Nous avons noté l’annonce du président de la République actant la création de nouveaux États généraux. Nous attendons un calendrier car pour l’instant les dates ne sont pas précisées. [NDLR, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna doit lancer prochainement des États généraux de la diplomatie dans le but d'"enrichir" la réforme]. 

La diplomatie n’a jamais été autant en danger. Benjamin Weisz, président de l'association des diplomates de métier

Nous attendons les échéances de ces États généraux avec un état d’esprit constructif mais exigent et vigilant. Exigent et vigilant parce que la diplomatie n’a jamais été autant en danger.

Nous allons engager ce dialogue puis nous en tirerons les conclusions. Évidemment si les résultats ne sont pas au rendez-vous, tous les modes d’actions sont possibles, y compris celui de la grève, mais nous ne sommes pas encore là. 

Les professionnelles de la diplomatie ne découvrent pas complétement l'agilité. Benjamin Weisz, président de l'association des diplomates de métier

TV5MONDE : Le président a également demandé à la diplomatie française d'être"plus agile, plus experte, plus forte" notamment sur "les réseaux sociaux, les techniques et l'épidémiologie". Quelle est votre stratégie pour répondre à ces demandes présidentielles ?

En tant que diplomate, je suis soucieux, et je pense que mes collègues le sont aussi, de toujours réformer notre ministère. Le monde avance vite et il faut bien sûr que la diplomatie suive cette avancée. Évidemment il faut être agile dans notre monde et on est toujours prêt à discuter de la meilleure manière d’être plus agile. Nous diplomates, nous servons la parole présidentielle et si c’est une instruction du président nous allons bien sûr la mettre en œuvre.

Simplement, je constate que les professionnels de la diplomatie circulent d’un bout du monde à l’autre tous les trois ou quatre ans. Ces professionnels échangent avec des autorités de pays étrangers qui sont parfois un peu difficiles à aborder. Ils doivent déjà lutter contre des fausses rumeurs sur les réseaux sociaux. À priori donc, les professionnelles de la diplomatie ne découvrent pas complètement l’agilité.

Je ne dis pas que tout est parfait, le président nous a demandé de travailler sur ce sujet nous allons évidemment le faire, mais simplement je ne suis pas sûr que le Quai d’Orsay soit l’administration la moins agile en France. 

Salim Sijelmassi

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