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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 23:28
RCA : Bocaranga a été pillée par les rebelles, selon les habitants

 

 

 

APA-Bangui (Centrafrique) 10/10/17 - Les habitants de Bocaranga, ville au nord-ouest de Centrafrique d’où les casques bleus ont chassé ce week-end les rebelles de 3 R (Retour, Réclamation, Réconciliation), ont témoigné ce lundi sur les médias à Bangui, que leur localité a été mise à sac et qu’il est difficile d’y trouver de la nourriture.

 

Les habitants qui étaient réfugiés auprès de la base de la MINUSCA durant l’opération de nettoyage, ont été désagréablement surpris de constater à leur retour que la plupart de leurs biens avaient été volés ou incendiés par les rebelles.

 

Toutefois, les casques bleus sont parvenus à récupérer certains biens avant de les remettre aux autorités locales qui les tiennent à la disposition de leurs propriétaires.

 

Les rebelles de 3 R avaient occupé une semaine durant la ville de Bocaranga, y faisant, outre les pillages, beaucoup de morts parmi les civils. Après plusieurs sommations, la MINUSCA a été obligée de les chasser par la force, durant les journées de samedi et dimanche.

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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 23:43

 

 

 

Par Achille Mbembe  LE MONDE Le 09.10.2017 à 18h09 • Mis à jour le 09.10.2017 à 18h10

 

Achille Mbembe fait la radiographie d’un régime parmi les plus délétères du continent, alors que s’esquisse une possible dislocation du pays avec la sécession anglophone.


Au Cameroun, pour qui veut les égrener, les symptômes de la décadence sautent aux yeux et ne cessent de s’accumuler. Arrivé au pouvoir de manière inattendue en 1982 après la démission d’Ahmadou Ahidjo, premier chef d’Etat camerounais, Paul Biya ne fit guère longtemps illusion.

 

Brutalement ramené à la réalité en 1984 au lendemain d’une tentative sanglante de coup d’Etat qui coûta la vie à des centaines de mutins originaires pour la plupart du nord du pays, il rangea très vite au placard les velléités de réforme dont il s’était fait, un temps, le porte-parole. Puis, s’appuyant en partie sur les dispositifs et techniques de répression hérités de son prédécesseur, il entreprit de mettre en place l’un des systèmes de gouvernement parmi les plus opaques, les plus centralisés et les plus prosaïques de l’Afrique postcoloniale.

 

« Paul Biya entreprit de mettre en place l’un des systèmes de gouvernement parmi les plus opaques de l’Afrique postcoloniale »

 

A la place d’un Etat de droit, il privilégia un mode de gouvernement personnel dont on constate, trente-cinq ans plus tard, l’étendue des dégâts, alors même que s’esquisse la possibilité d’une dislocation pure et simple du pays.

 

Pendant longtemps, le drame se joua à huis clos. Tel n’est plus le cas, même s’il faudra sans doute un peu plus que le soulèvement des régions anglophones pour signer une fois pour toutes la fin d’un régime désormais noyé dans ses propres contradictions et acculé à l’impasse.

 

Gouvernement par l’abandon et l’inertie

 

Mais la crise s’internationalisant et la pression interne et externe s’accentuant sans cesse, ce qui pendant longtemps fut prestement mis sous le boisseau est désormais étalé sur la place publique.

 

Presque chaque semaine sont mises en circulation des centaines d’images de citoyens camerounais des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest brutalisés ou tués par les forces de l’ordre dans des conditions atroces. Une colère jusque-là amorphe est, petit à petit, prise en charge par toutes sortes d’acteurs désormais décidés à la politiser.

 

Comment en est-on arrivé là ? Et, surtout, comment en sortir ?

 

Est-il vrai que le principal architecte de ce retentissant échec est M. Paul Biya lui-même ? Et si tel était effectivement le cas, la sortie de la crise n’impliquerait-elle pas, ipso facto, le départ de celui que la rue nomme le « grand absent » ? Telles sont les questions que posent désormais, à haute voix, bon nombre de Camerounais.

 

Encore faut-il aller au-delà de l’individu et prendre l’exacte mesure du système qu’il a mis en place, et qui risque fort de lui survivre.

 

Car, pour juguler la contestation et consolider son emprise sur ce pays menacé constamment par le risque de paupérisation et de déclassement des classes moyennes, par la fragmentation tribale et le poids des structures patriarcales et gérontocratiques, il n’eut pas seulement recours à la coercition. Il inventa une méthode inédite de gestion des affaires de l’Etat qui combinait le gouvernement par l’abandon et l’inertie, l’indifférence et l’immobilisme, la négligence et la brutalité, et l’administration sélective de la justice et des pénalités.

 

« Il inventa une méthode inédite de gestion des affaires de l’Etat qui combinait le gouvernement par l’abandon et l’inertie, l’indifférence et l’immobilisme, la négligence et la brutalité »

 

Pour son fonctionnement quotidien et sa reproduction sur le long terme, un tel mode de domination requérait, entre autres, la miniaturisation et la systématisation de formes à la fois verticales et horizontales de la prédation.

 

Par le haut, de nombreux hauts fonctionnaires et directeurs ou membres des conseils d’administration des sociétés parapubliques puisent directement dans le Trésor public. Par le bas, mal rémunérées, bureaucratie et soldatesque vivent sur l’habitant.

 

Les niches de corruption prolifèrent et les activités illégales sont omniprésentes dans toutes les filières bureaucratiques et secteurs économiques.

 

En réalité, tout est prétexte à détournements et surévaluations, qu’il s’agisse de la gestion des projets, des activités de passation et d’exécution des marchés publics, des indemnisations de tout genre ou des transactions au titre de la vie quotidienne.

 

Les crédits alloués aux ministères, délégués aux régions ou transférés aux collectivités territoriales ne sont guère épargnés. En trente-cinq ans de règne, le nombre de marchés passés de gré à gré et celui des chantiers abandonnés se compte par centaines de milliers. En 2011, un document de la Commission nationale anti-corruption estimait qu’entre 1998 et 2004, au moins 2,8 milliards d’euros de recettes publiques avaient été détournés. (A suivre...)

Lu pour vous : « Au Cameroun, le crépuscule d’une dictature à huis clos » par Achille Mbembe
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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 23:34

 

 

POINT DE VUE

 

L’impossible révolte par les urnes

 

La démocratisation du droit de ponctionner est telle que la corruption sévit à tous les niveaux de la société. Une partie du tissu social et culturel s’articulant non pas autour d’institutions impersonnelles, mais de rapports sociaux privatisés, marchandage et micro-arnaque sont devenus la norme. La corruption est devenue un véritable système de redistribution sociale en même temps que le facteur structurant des inégalités entre régions et tribus.

L’instrumentalisation des institutions étatiques et de toute parcelle de pouvoir et d’autorité a des fins personnelles, familiales et tribales étant devenue la règle, la lutte politique est réduite à une lutte pour l’accès aux gisements de corruption. Les rapports de faveur priment sur la loi. Tout, systématiquement, peut être vendu ou acheté. D’où l’étiolement de toute notion de service public.

 

« La démocratisation du droit de ponctionner est telle que la corruption sévit à tous les niveaux de la société. Les rapports de faveur priment sur la loi. »

 

Vexé ou lésé, l’on ne peut que rarement faire appel à la loi. L’Etat de droit n’étant qu’une fiction aux fins de propagande externe, seule compte la volonté du prince, qui fait force de loi, et celle des puissants dont les citoyens ne sont que des créatures.

On mesure aujourd’hui à quel point ce régime de ponction généralisée et d’abandon a fini par faire de l’Etat une menace contre laquelle individus et communautés locales cherchent à se protéger, faute de pouvoir à leur tour l’utiliser comme un moyen de survie, d’ascension sociale ou d’enrichissement. Intégrés au fonctionnement quotidien de la société et des institutions, la corruption et les instincts tribaux empêchent toute auto-organisation populaire durable et annulent toute possibilité d’une révolte par les urnes.

 

M. Paul Biya n’est pas seul responsable de la situation dans laquelle se trouve le pays.

 

A coups de nominations et de prébendes, il a, au cours des trente-cinq dernières années, engrangé le soutien d’une protobourgeoisie essentiellement parasitaire, faite d’éléments issus de la bureaucratie, de l’armée, des sociétés parapubliques, des élites politiques traditionnelles, de multiples réseaux parallèles souvent occultes et de quelques « princes de l’Eglise ».

 

Grâce au travail de sape de ces réseaux prédateurs, l’on a aujourd’hui affaire à une société épuisée, dont les ressorts rationnels ont été cassés, tandis que la propension aux croyances magiques et à la pratique de l’occultisme a été décuplée. Une grande partie de l’énergie sociale est investie par les églises charismatiques, les cultes à mystère et les pratiques d’éblouissement, lorsqu’elle n’est pas dépensée dans d’interminables veillées de prière, la chasse aux démons et les innombrables procès en sorcellerie.

 

Le mythe de la « colonisation heureuse »

 

Fondé sur une conception mythologique des bienfaits supposés de la colonisation britannique, le nationalisme anglophone, fait de repli et essentiellement victimaire, n’est qu’une traduction parmi d’autres de cette lassitude.

Il ne repose pas seulement sur l’idée d’un peuple et d’une société anglophones qui se distingueraient des francophones du seul fait d’avoir été dominé par un maître différent de tous les autres. Il s’agirait également d’un peuple dont la principale caractéristique serait d’avoir été dupe, trompé et manipulé.

 

Dans un geste paradoxal de rétrocélébration de l’asservissement, les tenants de la sécession entretiennent le mythe d’une « colonisation heureuse » avec laquelle il s’agirait de renouer en rompant unilatéralement avec leurs congénères.

Ils veulent faire croire que moins d’une quarantaine d’années de fréquentation indirecte auraient fait de nos compatriotes d’outre-Moungo un peuple ayant plus d’affinités avec les sujets de Sa Majesté la reine d’Angleterre qu’avec leurs voisins historiques : les Bamiléké, les Bamoum et Tikar de l’Ouest et du Nord-Ouest, ou les ensembles côtiers du Sud (Bakweri, Bakossi, Douala, Batanga).

 

« Dans un geste paradoxal de rétrocélébration de l’asservissement, les tenants de la sécession entretiennent le mythe d’une “colonisation heureuse” avec laquelle il s’agirait de renouer »

 

L’Histoire d’avant la colonisation n’existerait pas, celle au cours de laquelle l’ensemble de la région était structurée par une chaîne de sociétés relativement distinctes, mais communiquant entre elles par le biais du commerce, des échanges religieux et linguistiques, voire des liens de parenté. Seule l’histoire coloniale britannique conférerait une identité. Ce qui suppose, pour les besoins de la cause, de mettre convenablement sous le boisseau l’épisode allemand qui dura plus de trente ans (1884-1918).

 

La faiblesse intellectuelle du mouvement sécessionniste nonobstant, il existe, pour des raisons d’ordre historique et juridique, une singularité de la question anglophone. La reconnaître est un préalable à toute résolution du conflit. La colonisation a en effet laissé en héritage deux modèles de gouvernement. D’un côté, le modèle commandiste français et, de l’autre, le modèle coopératif anglo-saxon, dont l’indirect rule – loi – était la formule typique.

 

La francophonisation de l’Etat, des institutions et de la culture politique sur le modèle du commandisme est bel et bien l’une des raisons qui ont conduit à l’impasse actuelle.


Comment expliquer, en effet, l’absence relative des anglophones aux postes-clés du gouvernement et leur faible représentativité dans les grandes instances du pouvoir depuis la réunification ? Que dire de la politique forcenée d’assimilation qui a abouti à la quasi-abolition de leurs systèmes juridiques et d’éducation et à la minoration de la langue anglaise dans la gestion quotidienne de l’Etat et de ses symboles ? Et, puisqu’on y est, quels bénéfices concrets les anglophones ont-ils tiré de l’exploitation du pétrole dont les principaux gisements se trouvent sur leur partie du territoire ?

 

« Défrancophoniser »

 

Pour le moment, le pays est au bord de la rupture. Dans l’Extrême-Nord, la guerre d’usure menée par Boko Haram contre les populations civiles et les troupes régulières continue de prélever son lourd tribut en vies humaines tout en saignant le Trésor public.

Le long de la frontière centrafricaine se greffe progressivement un vaste corridor sillonné par des milices. Ponctions et trafics de toutes sortes – y compris l’or et le diamant – alimentent un marché de la violence d’assise désormais régionale.

 

Pour le reste, l’accoutumance progressive à des épisodes sanglants – qu’il s’agisse des fréquents attentats contre les civils au Nord, ou des tueries à répétition dans le cadre de la militarisation de la zone anglophone – est fort avancée.

La possibilité d’une révolte par les urnes étant presque nulle, l’hypothèse d’une lutte armée fait de plus en plus l’objet de débat au sein de groupuscules radicaux, de plus en plus nombreux notamment au sein de la diaspora anglophone.

Pour sortir de la logique de l’engrenage, il faut entreprendre, sciemment, de « défrancophoniser » l’Etat, c’est-à-dire d’en achever la décolonisation.

 

« La possibilité d’une révolte par les urnes étant presque nulle, l’hypothèse d’une lutte armée fait de plus en plus l’objet de débat au sein de groupuscules radicaux »

 

La dissidence anglophone a choisi de formuler ses revendications historiques en des termes identitaires plutôt que dans des termes relativement plus universels qui auraient permis de revisiter la question nationale dans la perspective d’un véritable Etat panafricain, démocratique et multiculturel.

En formulant ses revendications en termes identitaires – et à l’intérieur d’un paradigme purement colonial –, elle n’a pas su s’attirer la sympathie des citoyens africains qui ne se reconnaissent ni dans la britannité, ni dans la francité.

Le véritable problème national camerounais est celui de la décolonisation de l’Etat, de sa transformation en Etat de droit et de sa radicale démocratisation. Le Cameroun n’a besoin ni d’un Etat francophone, ni d’un Etat anglophone, mais d’un Etat panafricain décolonisé, multiculturel, multilingue, et démocratique.


http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/10/09/au-cameroun-le-crepuscule-d-une-dictature-a-huis-clos_5198501_3212.html#KGR6HYA6v4w8wGjH.99

 

« Au Cameroun, le crépuscule d’une dictature à huis clos » par Achille Mbembe (suite et fin)
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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 22:42
Centrafrique : le gouvernement recrute de nouveaux policiers et gendarmes

 

 

 

09/10/17 (Xinhua ) Une liste de 500 jeunes policiers et gendarmes, 250 pour chaque institution, vient d'être rendue publique par le ministère centrafricain de l'Intérieur, de la Sécurité publique et de l'Administration du territoire.

 

Selon Sosthène Dengbè, le directeur de cabinet dudit ministère, les nouveaux recrus, dont 23% sont de sexe féminin, ont subi avec succès les épreuves écrites ainsi que les examens médicaux. 184 autres sont sur une liste d'attente.

 

Dans le cadre du processus du recrutement de jeunes policiers et gendarmes, 13.000 dossiers provenant des candidats de tout le pays ont été enregistrés. Les dossiers ont été triés sur la base de deux principes qui sont : l'intégrité et la représentativité.

 

L'intégrité, caractérisée par la suppression des frais d'inscription, veut donner les mêmes chances de réussite à tous les candidats en tenant compte de l'âge, des diplômes et de la nationalité. La correction des copies d'examen, par des enseignants du ministère centrafricain de l'Education nationale, entre dans cette droite ligne.

 

La représentativité, quant à elle, relève de ce que les nouveaux policiers et gendarmes proviennent de toutes les contrées du pays. Seuls les candidats de deux préfectures, le Mbomou (sud-est) et la Haute Kotto (centre-est), n'ont pas pu composer, pour des contraintes sécuritaires.

 

Ces candidats seront formés, d'abord au centre de formation militaire Leclerc dans la ville centrafricaine de Bouar (ouest) pour une durée de six semaines, puis dans les deux centres de formation, l'une pour la police et l'autre pour la gendarmerie à Bangui. La durée totale de la formation est de sept mois et demi.

 

Dans le cadre de ce programme, le gouvernement centrafricain a bénéficié, depuis décembre dernier, de l'appui de la MINUSCA et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

 

Il est prévu, conformément à la Réforme du secteur de la sécurité (RSS), des départs à la retraite de policiers et de gendarmes, sachant bien qu'il y a de cela plusieurs années, les effectifs n'ont jamais été renouvelés. D'ailleurs il y a de cela trois mois, 253 policiers ont été admis à la retraite.

 

Aussi, lors d'un contrôle commandité par l'Inspection générale des finances (IGF) de la République Centrafricaine, 532 militaires et gendarmes ont été identifiés comme étant irréguliers, à la suite d'un contrôle physique.

 

Avec la crise que la Centrafrique a connue, la communauté internationale a imposé un embargo sur les armes. Ce qui ne peut pas permettre à l'armée d'être déployée sur le terrain, dans le cadre de son mandat. Seules les forces de sécurité intérieure, policiers et gendarmes, sont depuis tolérées et sont déployés, si nécessaire, aux côtés des forces de la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique).

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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 22:35
RCA : l'Etat réorganise l’exportation du diamant

 

 

 

 

APA-Bangui (Centrafrique) 09/10/17- Le bureau d’évaluation et de contrôle de diamants et or (BECDOR), organisme chargé de l’exportation des minéraux en Centrafrique, vient de mettre en place une nouvelle mercuriale (liste des prix) de ces ressources minérales afin de permettre à l’Etat d’avoir des ressources financières importantes pour faire face à ses obligations.

 

Cette mercuriale a été mise en place grâce à l’USAID, une organisation américaine de développement qui a réuni ce samedi à Bangui, les experts et autres intervenants du secteur minier en RCA.

 

Pays riche en ressources minérales mais qui exploite son diamant et son or de manière artisanale, la RCA manque d’une structure étatique capable de veiller sur la bonne marche des activités commerciales relatives à ces minéraux.

 

La mercuriale qui servait de taxation de ces ressources minérales a été déclarée dépassée par les experts à cause de l’augmentation du prix du diamant et or sur le marché mondial.

 

Ainsi les taxes à l’exportation pratiquée par l’Etat ne reflètent pas les réalités du prix du diamant ou or en hausse. Cette situation constituait un manque à gagner pour l’Etat.

 

Conséquence de cette situation, la fraude bat son plein dans le secteur minier puisque le prix pratiqué sur les ressources minérales empruntant la voie normale ne répond pas à la réalité dans le monde et les producteurs véreux se multiplient.

 

La mise en place d’une nouvelle mercuriale contribue à la réorganisation du secteur minier en vue d’attirer plus d’investisseurs et d’éviter les exportations frauduleuses.

 

En effet avec le conflit que le pays traverse le processus de Kimberley a interdit à la RCA d’exporter les pierres précieuses de sa partie septentrionale. Seules celles des régions occidentales sont autorisées à la vente.

 

Ces mesures du processus de Kimberley se justifient par le fait que les diamants de l’est de la RCA, sous contrôle des mouvements armés, sont soupçonnés d’alimenter la guerre en RCA. En d’autres termes des diamants de sang.

 

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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 22:26
Lu pour vous : Centrafrique : sur la route avec les miliciens
Lu pour vous : Centrafrique : sur la route avec les miliciens

 

 

 

REPORTAGE

 

Centrafrique : sur la route avec les miliciens

 

Par Célian Macé, Libération envoyé spécial en Centrafrique. Photos Alexis Huguet (Hans Lucas) — 9 octobre 2017 à 20:36

 

Dans un pays morcelé depuis 2013, l’UPC, groupe armé issu de l’éclatement de la Séléka, inspire la terreur. De Bambari à Alindao, traversée en 4×4 jusqu’à la ville refuge de leur chef Ali Darassa. Une journée de voyage ponctuée par les villages brûlés.

 

«J’espère que vous aimez la viande.» Hassan Bouba est prêt à partir pour Alindao, le fief de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), un puissant groupe armé installé dans le Sud-Est de la Centrafrique. Ce matin-là, le jeune coordinateur politique du mouvement reçoit dans sa maison de Bambari, à 375 kilomètres de la capitale, derrière la mosquée. Des adolescents mutiques ont installé des chaises dans la courette et ont servi le thé. L’orage qui vient promet d’apporter un peu de fraîcheur pour le voyage.

 

L’UPC est un résidu de la Séléka, la coalition de groupes armés à dominante musulmane qui renversa le président Bozizé en 2013 avant d’être chassée du pouvoir un an plus tard. Bien qu’évincés de Bangui, les ex-Séléka, désormais divisés en plusieurs mouvements rivaux, contrôlent toujours 80 % du territoire centrafricain. La veille du départ, Hassan Bouba était dans la capitale pour discuter avec les autorités des conditions du programme de «DDR» (désarmement, démobilisation, réintégration). Mais il n’est pas question de désarmer l’UPC en ce moment. Dans la région d’Alindao, l’organisation est engagée dans une guerre sans merci contre les anti-balaka, miliciens locaux, surtout chrétiens et animistes, qui ont juré la perte des anciens Séléka. Hassan Bouba, qui est revenu de la capitale dans un hélicoptère de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), le sait pertinemment, malgré son discours convenu sur la «réconciliation».

 

KM 1 : bergers et 4 × 4

 

120 kilomètres séparent Bambari, l’une des seules villes du pays déclarée «sans groupes armés», désormais sous contrôle des Casques bleus, et Alindao, le repaire du leader de l’UPC, Ali Darassa, l’un des hommes les plus craints et les plus haïs de Centrafrique. Ici, on ne parle pas de routes, mais d’«axes». Le territoire, plus vaste que la France, compte moins de 300 kilomètres de «goudron». L’axe Bambari-Alindao, ou RN2, l’un des plus importants du pays puisqu’il le traverse d’est en ouest, reliant Bangui à la frontière sud-soudanaise, n’a jamais connu d’asphalte. Il a la largeur d’un chemin forestier et est si peu fréquenté qu’il est possible de relier les deux villes sans croiser un seul engin roulant.

 

Au-delà du check-point des Casques bleus gabonais, à la sortie sud de Bambari, l’UPC règne en maître. Moins d’un kilomètre après le barrage onusien, un long combattant au visage fin, en uniforme impeccable, enturbanné, kalachnikov en bandoulière, grimpe à l’arrière du 4 × 4. C’est le garde du corps personnel de Hassan Bouba. Un Peul, comme la grande majorité des combattants de l’UPC et bien entendu comme leur leader, Ali Darassa. Ce peuple d’éleveurs, souvent nomades, sillonne le pays au gré des cycles de transhumance. Sur la route, des bergers reviennent du marché au bétail, un arc à la main. Quelques femmes peules, des perles dans les cheveux, une calebasse de lait sur la tête, font du troc dans les villages. Ici, l’Etat centrafricain est un lointain souvenir.

 

A Digui (point kilométrique 42), les hommes de l’UPC tiennent les barrières d’entrée et de sortie de la ville. Une dizaine de guerriers de l’organisation sont là pour recevoir Hassan Bouba. Tous portent le treillis. Ils font le salut militaire en claquant la main à la hanche. Le plus jeune flotte dans sa casquette kaki, il prépare un siège en bois afin que le conseiller politique se repose un instant à l’ombre, en silence. L’UPC a la réputation d’être le groupe armé le mieux organisé et le plus hiérarchisé du pays. Hassan Bouba affirme qu’il dispose de 2 000 «soldats», un chiffre vraisemblablement surévalué, notamment après les affrontements très meurtriers qui ont opposé l’UPC à ses anciens alliés de la Séléka, l’an dernier. Depuis, le mouvement est clairement affaibli. Il a perdu des hommes après avoir été chassé des mines d’or et des axes sur lesquels il taxait les passages. Reste l’activité historique de «protection» des troupeaux, qui rapporte 20 000 francs CFA (30 euros) par tête de bétail, selon Hassan Bouba. Après la prière, le déjeuner est servi à Bokolobo (point kilométrique 57), à mi-chemin d’Alindao.

 

Km 100 : mares de boue

 

Sous un colatier, quelques officiers de l’UPC mastiquent des dés de bœuf tendres. Le chef donne le signal du départ. Plusieurs combattants, cette fois, sont montés à l’arrière du pick-up. La progression est de plus en plus chaotique. La pluie a creusé des ornières géantes qui manquent de faire valser le 4 × 4. Personne ne se souvient plus quand la route a été «refaite» pour la dernière fois. Peut-être sous Kolingba (1981-1993), croit se rappeler un policier qui est monté à bord. Il avoue sans complexe collaborer avec l’UPC. Comment faire autrement ? Il n’est pas armé, sa famille est au village, il n’a pas été payé depuis cinq ans. S’il voyageait à Bangui pour récupérer sa solde (en Centrafrique, les fonctionnaires doivent se rendre à la capitale pour toucher leur salaire), il serait «jeté en prison» car il a «rejoint la rébellion».

 

Un plat de tripes attend les voyageurs de l’UPC au poste suivant. Une petite dizaine de combattants sont venus présenter leurs respects à Hassan Bouba. Au sol, trois fusils artisanaux, des gris-gris, des bracelets de biceps. Des trophées pris à l’ennemi le matin même. «Nous avons trouvé les anti-balaka qui se rassemblaient à 35 kilomètres, dans la brousse. Nous en avons tué sept», rapporte un soldat, plus âgé que la moyenne. Les corps ? «On ne les enterre pas, on prévient les gens du village.» Un «infirmier» prépare une seringue et casse une ampoule pour injecter un «remontant» au rebelle. «Il est épuisé après toute cette marche», justifie-t-il.

 

Il est 17 h 30, la nuit commence à tomber. Hassan Bouba présente des signes de nervosité. Les anti-balaka, chasseurs redoutés, excellent dans la préparation d’embuscades, explique un combattant. Au bord de la piste, la végétation est dense et il est aisé de s’y cacher ou de disparaître en quelques secondes dans la nature. Au loin, une moto s’arrête sur le bas-côté : la jeune fille assise à l’arrière descend précipitamment et commence à s’enfoncer dans la forêt. Une demi-seconde suffit pour distinguer son regard affolé. Une fois le pick-up passé, elle remonte en selle. L’UPC «utilise le viol comme arme de guerre», affirme l’ONG Human Rights Watch qui a publié la semaine dernière un rapport sur les violences sexuelles des groupes armés en Centrafrique. Les chefs ont toujours nié, malgré des témoignages de victimes accablants.

 

L’arrivée au point kilométrique 100 a lieu dans la pénombre. Plus que 20 kilomètres avant Alindao. Les plus dangereux pour les hommes d’Ali Darassa, qui redoutent une attaque anti-balaka aux abords de leur place forte. Le leader de l’UPC a envoyé son escorte personnelle récupérer son conseiller. En attendant l’arrivée des renforts, les guerriers sont allongés sur des nattes et découpent avec leurs poignards de larges portions de bœuf braisé. Les kalachnikovs sont éclairées par la lumière blanche des téléphones portables. De loin, les cigarettes incandescentes ressemblent à des lucioles.

 

Soudain, le véhicule attendu surgit dans un rugissement de moteur, une grappe de combattants en descend. A l’arrière, 16 rebelles de l’UPC sont massés autour de la mitrailleuse 12.7 mm. Au total, 22 passagers reprennent la route pour Alindao. La forêt est désormais plus dense, les mares de boue peuvent faire plus d’un mètre de profondeur, et les crevasses envoient valdinguer le pick-up contre les rebords de la piste. Comment aucun combattant n’est éjecté du 4 × 4 est un mystère. A plusieurs reprises, le puissant Land Cruiser de l’UPC s’embourbe ou bascule, il faut alors sortir Hassan Bouba et les passagers de la cabine par la fenêtre. A chaque obstacle, les hommes en treillis s’acharnent à faire repartir le véhicule le plus vite possible. Même pour les combattants aguerris de l’UPC, rester coincé dans la jungle en pleine zone ennemie est une perspective peu engageante.

 

Km 120 : poulet grillé

 

Un Casque bleu mauritanien aux traits creusés apparaît brusquement dans la lumière des phares. Il appartient à un détachement chargé d’escorter un convoi de ravitaillement de la Minusca. Leurs camions sont immobilisés dans la boue, les militaires de l’ONU vont devoir dormir sur place. Ils sont parfois eux-mêmes attaqués, car accusés de «parti pris», ou simplement visés par des pillards. Doubler les poids lourds et les blindés des Nations unies demande de se frayer une voie au milieu des arbres pour contourner la colonne.

 

La route s’améliore sur les ultimes kilomètres, le pick-up file à toute allure sur la piste, faisant sauter les hommes assis sur le toit. Sur les côtés, la lune éclaire des villages détruits. Les charpentes des maisons sont systématiquement parties en fumée, les murs rouges en brique de terre séchée souvent démolis. Ni hommes ni bêtes ne sont restés. Dans ce secteur, la plupart des localités sont des villages chrétiens qui ont été dévastés en représailles à des attaques anti-balaka. Il y a trois semaines, ces groupes dits «d’autodéfense» ont ainsi entrepris de filtrer les passages sur cette route et ont «découpé» un berger peul, sa femme, et le conducteur de leur moto, raconte-t-on en ville, photos à l’appui. D’autres victimes auraient été jetées dans les puits. Qui s’est chargé de la vengeance généralisée ? La population musulmane d’Alindao, comme le prétend l’UPC, ou bien les hommes d’Ali Darassa ? Le cycle de violences, qui a débuté en mai, est alimenté par les rumeurs de part et d’autre, les informations n’étant presque jamais vérifiées de source indépendante et le réseau téléphonique coupé depuis plusieurs mois dans toute la région.

 

Il est 21 h 30 quand le pick-up franchit la barrière d’Alindao. Il aura fallu deux heures et demi pour parcourir les 20 derniers kilomètres. Des cris de joie éclatent à l’arrière. La ville elle-même est en partie abandonnée, beaucoup d’habitants des quartiers chrétiens ayant cherché refuge dans l’enceinte de l’église. Depuis son installation à Alindao, l’UPC a assassiné, pillé, violé et torturé pour asseoir sa domination, selon les organisations de défense des droits de l’homme. Comme dans toutes les bourgades de Centrafrique, il n’y a pas - ou plus - d’électricité. Le quartier général de l’UPC, en lisière d’Alindao, est surveillé par des sentinelles à peine visibles. Des mortiers sont disposés dans la cour. Le véhicule freine un grand coup. Il est trop tard pour déranger le grand chef mais on sert aux arrivants un grand bol de poulet grillé. Hassan Bouba, effondré de fatigue, ironise dans un bâillement : «Merci d’avoir choisi Ali Darassa Airlines.» 

 

Célian Macé envoyé spécial en Centrafrique. Photos Alexis Huguet (Hans Lucas)

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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 22:05
Nouvelles nationales sur RJDH
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Centrafrique : Quatre groupes armés signent un accord de cessation d’hostilité à Ippy au centre du pays

 

PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 9 OCTOBRE 2017

 

BANGUI, 09 octobre 2017 (RJDH)— Un accord de cessation d’hostilités est signé ce matin à Ippy,  entre quatre groupes armés opérant dans la région. Il s’agit d’une initiative entreprise par Abdoulaye Hissene, cadre du FPRC dont la présence est signalée dans la localité depuis plus d’une semaine.

 

Cet accord a été signé, selon nos sources par des représentants du FPRC aile Abdoulaye Hissene, du MPC de Alkhatime, de l’UPC de Ali Daras et du RDR, la nouvelle branche des Antibalaka créée dans la Ouaka.

 

Le porte-parole du RDR Christ Junior Kenguemba contacté par le RJDH parle d’un accord consensuel dont l’objectif est de mettre fin aux violences que connait la région depuis des mois, « tous les groupes armés signataires ont donné leur parole pour qu’à partir de cet accord, aucun différend ne soit résolu par les armes afin de permettre aux populations civiles de reprendre la vie normale », explique-t-il.

 

L’accord signé prévoit aussi le démantèlement des barrières érigées par les groupes armés, « dans le document, nous avons aussi décidé que toutes les barrières soient levées dans un bref délai pour montrer notre bonne volonté à faire la paix », confie le porte-parole du RDR joint depuis Ippy.

 

La signature de cet accord a été confirmée par plusieurs sources indépendantes contactées dans la ville de Ippy où plusieurs groupes armés se voient en chien de faïence. Toutes les sources contactées, se disent réservées par rapport à la sincérité de ces groupes armés, « comment croire à ces groupes armés lorsque nous savons qu’ils ne respectent jamais leur engagement ? Nous savons qu’ils ont signé un accord mais attendons de voir », explique sous l’anonymat, un notable.

 

La signature de cet accord dit de cessation d’hostilités entre les groupes armés, intervient huit jours après l’arrivée de Abdoulaye Hissene dans la ville de Ippy. Le chef de cette tendance du FPRC, dès son arrivée, a initié des rencontres intergroupes armés pendant lesquels les questions du retour des peulhs et des déplacés ont  été discutées.

 

Cet accord ne semble pas déjà faire unanimité au sein de certains groupes signataires. Des leaders du MPC contactés depuis Kaga Bandoro affirment ignorer cet accord tandis que l’aile FPRC dirigée par Azore et opposée Abdoulaye Hissene, rejette les conclusions qui selon elle, n’engagent que ceux qui les ont signées.

 

 

Centrafrique : Un plan quinquennal chiffré à 38 milliards pour le relèvement de l’élevage

 

PAR RJDH LE 9 OCTOBRE 2017

 

BANGUI, 09 octobre 2017(RJDH)— Le gouvernement centrafricain a validé sa feuille de route en matière de l’élevage ce 9 octobre à Bangui. La feuille de route prévoit les mécanismes de lever de fond pour le financement de la filière élevage. Une action portée par le gouvernement et soutenue par la FAO.

 

C’est un plan quinquennal qui comprend quatre axes inclus dans le plan de relèvement soutenu par le gouvernement lors de la table ronde de Bruxelles en novembre dernier. Il s’agit du relèvement du secteur industriel, la formation, la production et la santé animale. Objectif fixé, redynamiser le secteur élevage et booster l’économie. Le coût global de ce plan quinquennal est de 38 milliards de Fcfa.

 

Selon Youssoufa Yérima Mandjo, ce plan validé est stratégique pour le développement et la réconciliation « le relèvement du secteur institutionnel, la formation des jeunes, la production, la santé animale nous permettront de remettre en place les voies et moyens pour que l’élevage puisse se relancer dans le pays. Que les éleveurs reviennent, que notre élevage se réinstalle comme par le passé afin que nous acteurs de l’élevage puissions participer au processus socio-économique du pays» a-t-il projeté.

 

La première étape étant finie, le gouvernement doit encore convaincre la communauté financière internationale à s’adhérer à ce plan quinquennal pour son financement.

 

Le plan quinquennal du secteur élevage est validé dans un contexte où la croissance du pays se stabilise à 4% et des efforts encouragés par le FMI.

 

 

 

Centrafrique : Le gouvernement amorce le redéploiement de l’Autorité de l’Etat post-élection

 

PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 9 OCTOBRE 2017

 

BANGUI, 9 octobre 2017 (RJDH)–A la tribune du conseil des Droits de l’Homme, le président Faustin Archange Touadéra a exprimé la détermination de son gouvernement à ramener l’Etat un peu partout sur le territoire pour rassurer les populations, explique-t-il. Plusieurs nominations ont déjà été faites et le processus de redéploiement ne saurait tarder.

 

Le redéploiement de l’Etat est l’une des priorités que le chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra avait identifiée lorsqu’il prenait les commandes de l’appareil étatique. Dans son discours d’investiture le 30 mars 2016, le nouveau président de la République avait promis tout mettre en œuvre pour rapprocher l’Etat des citoyens.

 

Les préfets et les sous-préfets censés représenter à haut niveau l’autorité de l’Etat dans les provinces, viennent d’être nommés par décrets présidentiels. En effet, Faustin Archange Touadéra a procédé à la nomination des 16 préfets pour les 16 préfectures du pays.

 

Par décret n°17.328, le président de la République a procédé à la nomination des 71 sous-préfets et des deux responsables des postes de contrôles administratifs que compte la République Centrafricaine.

 

Une remise à niveau

 

Les préfets et les sous-préfets nouvellement nommés sont soumis à une formation de remise à niveau, selon le département de l’administration du territoire, « nous avons souhaité réunir les personnalités nommées aux postes de préfets et de sous-préfets pour leur donner des éléments d’approche sur la gestion des préfectures et des sous-préfectures. L’objectif est de les mettre sur le même point d’égalité avant qu’elles ne puissent entrer en fonction. Nous avons parlé de la gouvernance, de la gestion des collectivités et des relations avec les autres services de l’Etat »,explique le Directeur Général des collectivités au ministère de l’administration du territoire, Justin Bandio.

 

Pour le moment, il est difficile de connaitre la date du début de redéploiement des nouvelles autorités nommées par le chef de l’Etat. Ces préfets et sous-préfets sont les premiers nommés après le processus électoral qui s’est soldé par le retour à l’ordre constitutionnel de la République Centrafricaine. Les défis qui attendent ces nouvelles autorités dans les provinces sont énormes étant donné que plus de la moitié du pays est encore contrôlée par des groupes armés qui, malgré leur participation au processus DDRR, continuent d’alimenter les violences qui occasionnent de nombreux déplacements. Aussi, ces préfets et sous-préfets, pour l’essentiel, atterriront dans des localités où les fondamentaux du fonctionnement des services de l’Etat, sont détruits. Le Directeur Général des collectivités territoriales évoque des cas de zones où les bâtiments administratifs sont hors d’usage et les archives détruites. Dans ces conditions, le redéploiement de l’Autorité de l’Etat reste un défi majeur pour le pouvoir de Bangui qui fait de cela, à juste titre d’ailleurs, son cheval de bataille.

 

 Incertitude sur le déploiement rapide

 

Selon des sources dignes de foi, l’Etat manque des moyens nécessaires pour procéder au redéploiement rapide des sous-préfets nommés. « Il y a un problème de moyens pour déployer tout le monde dans un bref délai mais nous sommes en discussion avec les partenaires pour que tout le monde puisse rejoindre son poste », explique le Directeur Général de la décentralisation.

 

Le gouvernement centrafricain compte sur la Minusca et le PNUD pour que les nouvelles autorités puissent être déployées. « Nous devons faire toute l’opération avec nos partenaires qui souhaitent que les sous-préfets puissent être sur le terrain afin de rassurer les uns et les autres », confie la même source. La Minusca s’est dite prête à accompagner le processus de redéploiement des autorités afin de permettre le rapprochement de l’Etat auprès des administrés. Mais ce redéploiement de l’Autorité de l’Etat ne peut se limiter aux sous-préfets et préfets. Il faut bien que les forces publiques suivent afin de permettre à ces autorités de travailler convenablement. Il est vrai que ces derniers mois, le gouvernement a redéployé quelques gendarmes et policiers dans l’arrière-pays mais ces derniers restent limités tant en nombre qu’en moyen d’opération ce qui pose un réel problème d’efficacité de l’autorité de l’Etat qui est en train d’être redéployée.

 

 

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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 21:59
Lu pour vous : Le maintien de la paix, version ONU : radiographie d’une impuissance
Lu pour vous : Le maintien de la paix, version ONU : radiographie d’une impuissance

 

 

 

 

http://theconversation.com  October 9, 2017 9.19pm

 

En matière de maintien de la paix, les Nations unies sont maintenant au pied du mur. Lors de la réunion de l’Assemblée générale de l'ONU en septembre, l’administration américaine – son principal bailleur de fonds – a annoncé la réduction de sa contribution de 1,3 milliard et a défini une nouvelle politique par la voix du vice-président Mike Pence :

« En bref, quand une mission sera couronnée de succès, nous y mettrons un terme. Si elle n’atteint pas les objectifs fixés, nous la remanierons. Et si une opération se solde par des échecs répétés, nous y mettrons un terme  ».

 

Avec un budget de 7,8 milliards et 15 missions qui semblent sans fin, l’ONU est mise en demeure de réduire le nombre de Casques bleus qui émargent à son budget, quelque 95 000 aujourd’hui.

 

Évidemment, vue d’Afrique, cette nouvelle approche peut sembler dangereuse et même contre-productive au moment où tous les signes précurseurs d’un nouveau conflit sont réunis en République démocratique du Congo (RDC) – le président Joseph Kabila espère rester au pouvoir en repoussant les élections d'une année à l'autre, ce qui conduit à la remobilisation des groupes armés la ville d'Uvira –, où la Centrafrique se désagrège lentement mais sûrement et où les accords de paix pour régler les conflits malien et sud-soudanais ne sont toujours pas appliqués deux ans après leur signature.

 

Mais ce paradoxe n’est qu’apparent. En effet, dans les couloirs des Nations unies à New York, dans les chancelleries occidentales et sur le terrain en Afrique, personne ne croit que les Casques bleus vont empêcher un nouvel embrasement de la RDC, désarmer les groupes armés en Centrafrique et imposer l’application des accords de paix au Mali et au Sud-Soudan. La raison en est simple : depuis plus de dix ans, les Nations unies sont à la résolution des conflits ce que l’homéopathie est au cancer.

 

De la résolution de conflit à la stabilisation-enlisement

 

Plus la machine onusienne de maintien de la paix se professionnalise avec un département dédié (le Département des opérations de maintien de la paix, DOMP, dirigé depuis 20 ans par un représentant français), plus les missions s’enlisent et perdent leur sens. En Afrique, les derniers succès du maintien de la paix remontent au début du siècle : Sierra Leone, Liberia, Burundi. De ce fait, les cadres du DOMP ont intériorisé l’idée que les missions de maintien de la paix ne sont plus déployées pour résoudre les conflits mais pour les « stabiliser ». Définie dans les couloirs du Conseil de sécurité par la protection des civils et le rétablissement de l’autorité de l’État, cette soi-disant stabilisation est, en réalité, synonyme d’enlisement sur le terrain.

 

Érigée en priorité numéro un des missions de maintien de la paix après Srebrenica (en 1995) et le génocide rwandais (1994), la protection des civils reste un objectif illusoire – faute d’être partagé par les pays fournisseurs de Casques bleus. En 2014, le responsable de la Monusco en RDC a dû s’excuser publiquement de la passivité des Casques bleus lors du massacre de Mutarule. Au Sud-Soudan, un rapport d'enquête de l'ONU sur les violences de juillet 2016 à Juba a mis en évidence le refus des Casques bleus de répondre aux appels à l’aide. En Centrafrique, au moins une enquête interne est en cours sur le comportement des Casques bleus lors d’un massacre récent.

 

Malgré l’ampleur des violences contre les populations réfugiées à proximité ou dans les bases de l’ONU au Sud-Soudan, les 15 membres du Conseil de sécurité ne sont pas parvenus à un consensus lors du vote de la résolution créant une force de protection en 2016. Alors que la protection des civils est vue comme une politique humaniste par une partie des membres du Conseil de sécurité, elle est perçue comme une dangereuse lubie antigouvernementale par l’autre partie (en particulier, la Russie et la Chine).

 

Rétablir un État… qui n’existe pas

 

La seconde priorité des missions « de stabilisation » – trois missions de maintien de la paix sont officiellement nommées ainsi en Afrique : Mali, Centrafrique et RDC – est le rétablissement de l’autorité de l’État. Cette formule à la résonance prétorienne veut simplement dire que les territoires du pays concerné doivent être administrés par les représentants de l’État et non par des groupes armés.

 

Outre le fait qu’elle entretienne la confusion pratique entre État et gouvernement, cette formule escamote quelques réalités politico-historiques : le gouvernement central a-t-il jamais dirigé ces territoires ? En a-t-il seulement les moyens ? Est-il accepté par les populations ? Sinon, pourquoi ?

 

Les missions de stabilisation sont mandatées par le Conseil de sécurité pour rétablir une autorité de l’État dans des régions (l’Est congolais, le nord du Mali et de la Centrafrique) où cette absence d’autorité est le résultat d’une longue absence de légitimité. Des élections financées et organisées à la va-vite par la communauté internationale sont censées combler, en quelques semaines, ce déficit historique. Les problèmes existentiels de ces pays qui durent depuis l’indépendance sont poliment ignorés dans l’enceinte onusienne, où le principe cardinal est la souveraineté des États, quel que soit leur degré d’existence réelle.

 

Des missions par qui le scandale arrive

 

En s’enlisant, les missions font plus partie du problème que de la solution. Leur gouvernance se révèle problématique. D’une part, elles deviennent des machines à scandales et perdent leur crédibilité. En zone de guerre, le temps contribue à l’enracinement des mauvaises habitudes et à la consolidation des intérêts, y compris de ceux des Casques bleus. À New York, les missions de maintien de la paix sont celles par qui le scandale arrive : information biaisée et dissimulée sur les crimes au Darfour (Minuad), refus de protéger les civils au Sud-Soudan (Minuss) et trafics et abus sexuels en Centrafrique et au Congo (Monusco et Minusca).

 

Une rapide recherche sur Internet montre que les missions de maintien de la paix défraient plus la chronique pour leurs abus sexuels que pour avoir rétabli la paix. À ce titre, la Monusco détient le record : sur un total de 2 000 accusations d’abus sexuels portées contre les Casques depuis 12 ans, 700 proviennent du Congo. Loin d’être inconnus des populations et du gouvernement, les dérapages des Casques bleus contribuent à leur discrédit local et offrent un intéressant levier de chantage. Comme le DOMP est la machine à scandales de l’ONU, on se demande pourquoi la diplomatie française y tient tant.

 

D’autre part, malgré les promesses qu’elles claironnent, les missions finissent par ne plus être un acteur de changement mais de conservation. Depuis 1999, les Nations unies ont dépensé 15 milliards de dollars dans une mission de maintien de la paix en RDC sans parvenir à neutraliser les groupes armés et à démocratiser le régime. Leur leadership penche presque toujours du côté du pouvoir en place et leur neutralité est vite compromise par de petits arrangements.

 

Au Mali, en RDC et en Centrafrique, les missions ont pour mandat d’appuyer les efforts de gouvernements dont elles taisent la corruption pour conserver leur bienveillance et éviter que ces gouvernements déclarent persona non grata le personnel de l’ONU. Ces missions fournissent à ces gouvernements une protection et une légitimité de façade dont ils usent et abusent contre leur population. En RDC, par exemple, la Monusco a fourni un soutien logistique et militaire à une armée qui s’illustre par ses violations des droits de l'homme. À la fin du mois de septembre, elle a une fois de plus servi d'auxiliaire de l'armée congolaise contre les miliciens maï-maï à Uvira.

 

Incapables de régler les conflits, les missions de maintien de la paix se contentent dorénavant de les accompagner dans la durée. Les membres du Conseil de sécurité n’ont ni le courage de voter le désengagement (à cause d’un précédent tragique : le génocide rwandais) ni le courage de leur accorder les moyens nécessaires et définir une vraie stratégie de résolution de conflit. Ce qu’on appelle pompeusement une « solution politique ». Pour éviter de faire des arbitrages difficiles, ils optent pour un consensus négatif (le ni… ni…) autour d’une « politique de paix » qu’ils savent pertinemment inefficace pour au moins trois raisons.

 

Le triple secret de l’inefficacité des missions de maintien de la paix

 

1. L’impuissance militaire

 

Les missions de maintien de la paix n’ont pas de force militaire. Les 95 000 Casques bleus ont toutes les apparences d’une armée (uniformes, armes, véhicules et hélicoptères de combat et maintenant des drones de surveillance), mais ils ne sont pas une armée. Il n’y a pas une chaîne de commandement mais au moins deux (le Force Commander de la mission et la capitale du pays contributeur de troupes), et surtout combattre (ou prendre le risque de combattre) est parfois totalement exclu de la mission.

Dans le cadre des négociations discrètes entre l’ONU et les pays contributeurs de troupes, certains d’entre eux négocient âprement le périmètre de leur mission et en excluent parfois l’usage de la force prévu pourtant par le chapitre VII de la charte des Nations unies. Le retrait des Casques bleus japonais de la Minuss et le scandale politique interne qui a suivi correspondaient à ce type de restrictions d’emploi négociées secrètement.

 

Cette différence entre l’apparence et la réalité des Casques bleus est au cœur de l'incompréhension (et du ressentiment) entre l’ONU et les populations qui ne comprennent pas pourquoi des milliers d’hommes en uniformes déployés avec des moyens de combat ne combattent pas. Cette différence entre l’endroit et l’envers des Casques bleus relativise l’argument selon lequel le principal problème du maintien de la paix serait quantitatif, à savoir le manque de troupes. À quoi servirait-il d’augmenter troupes, matériel et budget si un accord secret interdit de s’en servir ?

 

2. L’absence de stratégie

 

Dans de nombreux cas, les missions de maintien de la paix n’ont tout simplement pas de stratégie de résolution du conflit. Elles jouent un rôle de substitut aux pressions politiques que les grands acteurs internationaux ne veulent pas faire sur leurs « pays-clients » et à l’absence de stratégie de résolution de conflit.

 

Le meilleur indice de cette absence est le mandat des missions. Tel que défini par le Conseil de sécurité, ce mandat n’est qu’un copié-collé de mandats précédents dans d’autres pays. Les mandats de la Minusca, la Monusco et la Minusma sont à 80 % les mêmes : programme de désarmement, démobilisation et réinsertion pour les groupes armés, réforme du secteur de la sécurité, justice transitionnelle, promotion des droits de l’homme, etc. Peu importe que les conflits, les acteurs et les pays soient différents, l’ONU promeut toujours le même modèle de paix (peace template), du Mali à la RDC.

 

Les mandats des missions ne contiennent pas une stratégie de résolution de conflit mais une liste standardisée de mesures qui ont déjà échoué ailleurs. Paradoxalement, les missions de maintien de la paix sont toujours en quête de leur théorie du changement. Cela est dû à deux facteurs : les intérêts bien compris de certains pays du Conseil de sécurité – en tant que fidèle allié du Maroc, la France a joué son rôle au Conseil de sécurité pour rendre la Minurso (créée en 1991 et censée régler le problème du Sahara occidental) complètement ineffective – et l’absence d’imagination de la bureaucratie onusienne. Comme nous le confiait un de ses employés, « à l’ONU, on travaille beaucoup mais on ne fait pas grand-chose. »

 

3. Une doctrine périmée

 

Plusieurs pays (et non des moindres comme la Chine et la Russie) s’opposent à l’adaptation indispensable de la doctrine du maintien de la paix aux nouveaux conflits.

Formalisée en 2008 avec le rapport Capstone, cette doctrine n’est plus en phase avec les conflits actuels. Les conflits du XXIe siècle ne sont plus le résultat de rivalité d’États dotés d’armées conventionnelles mais de menace terroriste (Mali, Somalie) ou de prédation conflictogène historique (RDC, Centrafrique). Dans ces contextes, tous les accords de paix sont signés de mauvaise foi et personne ne respecte le droit de la guerre.

 

Contrairement à une certaine interprétation, dans ces conflits du XXIe siècle la solution n’est pas « d’imposer la paix » mais de créer les conditions de sa négociation et de son respect. En Centrafrique, au Mali et au Sud-Soudan, il faut inverser le rapport de force sur le terrain et sanctionner ceux qui violent les accords de paix. Mais à l’ONU, il n’y a pas de consensus sur cette évolution vers la mal-nommée « imposition de la paix » qui mettrait en adéquation la doctrine et la réalité du terrain.

 

Faute d’un consensus entre les membres du Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes, depuis plusieurs années les nombreuses recommandations des nombreux rapports sur la réforme du maintien de la paix restent obstinément lettre morte. Sur le terrain, ce refus de l’imposition de la paix se traduit par le fait que, face aux violations des accords de paix et aux exactions contre les civils, la Minusca (en Centrafrique) en est réduite à avertir les groupes armés que leurs « actes constituent de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme, qui pourraient constituer des crimes de guerre dont elles assumeront toutes les responsabilités pénales devant les juridictions nationales et internationales compétentes ».

 

Après les États-Unis, à qui le tour ?

 

Après la dernière Assemblée générale de l’ONU, tout indique que le consensus négatif – ni désengagement ni volontarisme politique – qui rend inefficaces les missions de maintien de la paix va durer. En Afrique, les missions de maintien de la paix vont continuer à faire un médiocre travail de gardiennage d’États qui n’existent plus ou existent à peine à force d’être systématiquement pillés depuis l’indépendance par une coalition d’élite locale et de profiteurs étrangers.

 

Confrontée à cette impasse, l’administration américaine en a tiré la conséquence qui s’imposait : se désengager financièrement. Elle risque de ne pas être la seule à choisir cette voie.

 

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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 21:56
Lu pour vous : Issad Rebrab : un « projet fou » pour développer l’Afrique

 

 

 

https://observalgerie.com  Par Jugurta Nam  9 octobre 2017 à 15:17

 

L’homme d’affaires Issad Rebrab, PDG du groupe agro-alimentaire Cevital et première fortune d’Algérie est revenu dans un long entretien accordé à la chaîne française BFMTV pour parler de son parcours, ainsi que de son projet de chemin de fer transafricain, qualifié de « projet fou » pour le développement du continent. 

 

Lors de son entretien, Issad Rebrab est notamment revenu sur l’attentat terroriste qui avait visé son complexe métallurgique en 1995 et l’avait obligé à partir pour la France avec sa famille « 14 bombes ont été posées au niveau du complexe sidérurgique et on a été obligés de fermer trois de nos principales activités, ce qui a éliminé 90% de nos actifs » a-t-il expliqué. Arrivé en France « sans argent, avec seulement de quoi vivre », Issad Rebrab ne tarde pas à se relancer en investissant dans un nouveau projet. « En 1995, un des anciens clients de mon cabinet d’expert-comptable m’a présenté un de nos compatriotes qui avait une petite charcuterie halal. Il voulait savoir si j’étais intéressé pour entrer dans son entreprise à hauteur de 30%. J’ai dit ‘écoutez, ça m’intéresse mais je n’ai pas d’argent sauf si je dois vous payer à crédit, je vous paierai en Algérie’ » a-t-il relaté. À son retour en Algérie, l’homme d’affaires fonde le groupe Cevital en 1998, qui ne tardera pas à devenir le premier groupe privé dans le pays. « Avec Cevital, nous avions l’intention de produire tous les produits de première nécessité: sucre, huile, margarine, lait, farines, semoules (…) Nous avons ainsi créé une première raffinerie de sucre, puis une deuxième, jusqu’à faire passer l’Algérie de pays importateur à exportateur de sucres. Aujourd’hui, nous avons la plus grande raffinerie de sucre au monde avec plus de 2,7 millions de tonnes produites par an » a-t-il dit.

 

Un « projet fou » pour le développement en Afrique : 

 

Aujourd’hui, Issad Rebrab a le projet de réaliser un chemin de fer reliant tout le continent africain. Projet titanesque, mais dont la réussite ne laisse planer aucun doute pour l’homme d’affaires, qui ne ménage d’ailleurs aucun effort pour défendre son idée. « On ne peut pas développer aujourd’hui l’Afrique sans investissements massifs dans l’éducation, sans l’électrification, sans investissements dans des infrastructures ferroviaires, routières et portuaires » explique Rebrab, qui illustre son idée en ajoutant  que « d’un port algérien jusqu’à la Centrafrique, si vous devez envoyer une marchandise par bateau, vous mettrez deux mois et demi. Par contre, une ligne de chemin de fer qui partirait d’un port algérien vers la Centrafrique par le Tchad, c’est 48 heures ».

 

Issad Rebrab compte également convaincre les investisseurs européens de participer à la réalisation de ce projet titanesque, dont le coût est estimé à plusieurs milliards d’Euros, pour cela, il met en avant l’argument de la lutte contre l’immigration clandestine. « L’Europe a besoin de grands projets et l’Afrique a besoin de développement. Nous avons un destin commun. On doit travailler ensemble dans l’intérêt de tout le monde » estime le PDG de Cevital, « Vous savez que d’ici 2030, il y aura 450 millions de nouvelles naissances en Afrique. Si on n’essaie pas d’investir dans des infrastructures pour le développement de l’Afrique, les gens vont venir, et ce sera extrêmement difficile de les arrêter. Il est impératif aujourd’hui que les gouvernements des deux continents travaillent ensemble pour un plan Marshall comme l’a proposé Madame Merkel. Il faut que la France aussi joue son rôle » dit-il encore. « Imaginez-vous si nous créons une classe moyenne de 500 millions d’habitants en Afrique, ce sera une pérennité pour les marchés européens, et une source de stabilité pour les pays des deux continents » argumente également le milliardaire.

 

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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 21:52
Lu pour vous : Une ethnographie de la sorcellerie
Lu pour vous : Une ethnographie de la sorcellerie

 

 

 

 

https://lejournal.cnrs.fr  09.10.2017, par Jean-Yves Katelan

 

 

Dans certains pays d’Afrique centrale, des accusations de sorcellerie peuvent conduire à des violences graves sur les habitants. Mais qu’entend-on par « sorcellerie » ?

 

L’anthropologue Andrea Ceriana Mayneri nous entraîne dans un imaginaire sorcellaire qui renvoie à des réalités sociales, religieuses et politiques complexes.

 

De nombreuses nouvelles d’accusations en sorcellerie nous parviennent d’Afrique équatoriale  : persécutions d’albinos en Tanzanie, personnes enlevées, brûlées ou enterrées vivantes au Centrafrique. Des rapports récents de la Minusca comme celui de 2015(link is external) et des actions sur le terrain en septembre(link is external)(link is external)semblent décrire une situation préoccupante.

 

Peut-on parler d’une recrudescence des exactions liées à la sorcellerie ces dernières années ?

 


Andrea Ceriana Mayneri1 :  Sur la base des données à notre disposition, il est très difficile de confirmer cette théorie de la « recrudescence  ». Certains documents d’archives coloniales laissent même penser qu’il s’agit de phénomènes changeants mais d’intensité constante. Ce qui progresse est sans doute l’engouement récent des organismes internationaux et humanitaires pour la question des violences sorcellaires.
 

 

De quoi parle-t-on exactement, quand il est question de sorcellerie ?

 


A. C. M.  : Il est difficile aujourd’hui d’appliquer une définition unique à ce mot, car l’idée même de sorcellerie change d’une société à une autre et dans le temps. Pour nous Européens, elle renvoie nécessairement  à des superstitions, ou à un problème d'ordre théologico-religieux et à la chasse aux sorcières. En Afrique, les faits de sorcellerie préexistaient à la colonisation, mais cela ne pouvait être de la « sorcellerie », car le mot n’est pas neutre. Dans la vision missionnaire, c’est tout à la fois un abaissement ou une dépravation des mœurs et un pacte avec le diable, le monde des ténèbres, le mal absolu.

 

L’objectif de l’administration coloniale était de se prémunir contre les visions subversives qui auraient pu se développer à partir de la figure du « sorcier indigène  » – c’est le terme qu’on trouve dans les documents de l’administration coloniale, au tournant du XXe siècle. Mais le sorcier, pour l’administration, c’est essentiellement l’anti-sorcier  : le « ganga,  » le witch doctor, comme l’appellent les Anglais. Ici, le malentendu est formidable. L’administration coloniale s’attaquait au ganga, sans prendre en considération ce fonds de croyances qui attribue à quelqu’un un pouvoir maléfique. Grâce aussi à des anthropologues comme l’Anglais Evans-Pritchard2 – figure tutélaire des études sur la sorcellerie –, l’administration britannique s’est rendu compte qu’il était dangereux pour elle de continuer à persécuter les witch doctors car elle s’attaquait aux figures que les populations percevaient comme leur principale défense contre les vrais sorciers. Nous, nous expliquons une angine par un virus, alors que si l’on adhère à la logique sorcellaire, on cherche aussi à savoir : « pourquoi moi, et pas toi ? » C’est une vraie théorie sociale, qui n’a rien à voir avec la religion. Elle est liée au pouvoir. Un pouvoir dont les populations locales ont l’impression d’avoir été « dépossédées  ». C’est un discours fort qui a pu basculer dans un autre discours de revendications, antimusulman, contre l’étranger, le voisin tchadien…


 
Donc les faits et accusations de sorcellerie, que l’on voit aujourd’hui dans des pays comme le Centrafrique, sont pour vous des symptômes de sociétés


A. C. M.  : il faut voir cela comme un mécanisme d’explication des événements, et du malheur en particulier.

 

Nous, nous expliquons une angine par un virus, alors que si l’on adhère à la logique sorcellaire, on cherche aussi à savoir: «pourquoi moi, et pas toi?»

 

Une accusation en sorcellerie n’est pas portée au hasard. Nous, nous expliquons une angine par un virus, alors que si l’on adhère à la logique sorcellaire, on cherche aussi à savoir : « pourquoi moi, et pas toi ? » Quand un malheur survient – la perte d’un travail, d’un enfant, ou une maladie – la cause est souvent identifiée dans l’activité néfaste d’un proche. Et cette accusation est toujours précédée de soupçons, dans un cercle restreint, la famille, le quartier, le village. Cela peut être un enfant, une femme, une personne âgée ; souvent, quelqu’un en position de faiblesse dans la communauté familiale. Et on l’accuse.

 

Au Centrafrique, en langue sango, on ne dit pas « c’est une sorcière  » mais « elle a le likundu  » ou, dans les populations banda, « elle a l’õndro  ». Voilà les mots que les Occidentaux ont choisi de traduire par « sorcellerie  », mais le mot « kundu  » par exemple, désigne le ventre.


 
Le ventre ? Quel rapport a-t-il avec la sorcellerie ?


A. C. M.  : La théorie très répandue dans toute l’Afrique centrale, c’est qu’on reconnaît un « sorcier » à une substance qui réside dans son ventre, une sorte de poche abdominale. Dans certaines communautés, cette poche est décrite comme un petit animal, qui vivrait caché dans le ventre du sorcier. D’où une pratique fort répandue, interdite par les autorités coloniales, qui ressurgit aujourd’hui (par exemple à Bangui)  : l’autopsie. Une autopsie pratiquée sur des personnes tuées en tant que sorciers. Et parfois, malheureusement, sur des personnes qui ne sont pas mortes… On leur ouvre le ventre à la recherche de cette poche abdominale, de cette substance ou de cet animal. Le Centrafrique ne fait pas partie de ces lieux, nombreux dans le monde, où l’albinos est identifié immédiatement comme un sorcier. Il faut se rendre compte qu’on est ici dans ce que Patrice Yengo3 nomme des « communautés humaines en souffrance  ». L’incertitude sur son propre destin et celui de ses enfants est constante. Face à ce gaspillage de vies humaines, la recherche des causes du malheur devient une priorité  : « D’où vient ce malheur qui nous frappe quotidiennement ? » Dans ce contexte d’extrême violence, le sorcier est une des figures les plus craintes, les plus haïes. Comme le voleur ou le violeur. C’est le mal incarné. Et il est puni en tant que tel.

 

Comment se déroule ce processus, du soupçon à l’accusation puis au châtiment ?

 


A. C. M.  : Quand le soupçon se fait très fort, il y a plusieurs possibilités. Après le décès d’un enfant par exemple, la famille peut aller explicitement accuser cette personne. Très souvent, on passe alors à l’acte. Si le soupçon s’est répandu dans tout le quartier, le quartier tout entier peut se lever et il peut y avoir un passage collectif à l’acte. Et il y a des techniques très précises. On ne tue pas de manière quelconque. Il y a la lapidation, et puis la technique terrible du feu  : on bloque la personne dans un pneu et on l’enflamme. Certaines manières de tuer, comme le pneu, sont très utilisées contre les opposants politiques aussi. Il s’agit d’un mouvement collectif et la manière de tuer doit être spectaculaire, pour annihiler non seulement le corps de la personne, mais le pouvoir qu’elle abrite. À ce moment-là, il se peut que la police intervienne, mais c’est très compliqué.


 
Deuxième dynamique possible, on va vers un ganga, ce fameux devin guérisseur dont nous avons déjà parlé. Il est toujours un fin connaisseur des dynamiques familiales et de quartier ; et le ganga dit « oui, c’est en effet ta sœur, ton frère, ton voisin…  » Souvent, il cautionne le soupçon.


 La vraie difficulté ressentie par la magistrature et la police judiciaire est de ne pas disposer d’instruments capables de les aider dans leurs poursuites en sorcellerie.

 

La troisième possibilité (et toutes peuvent se croiser) est de choisir d’aller dans une église de la mouvance néopentecôtiste ou dans un groupe de prière local. On fait la queue. Quand c’est son tour, on s’entretient avec le pasteur. Le plus souvent, dans le cas de l’église pentecôtiste, il se fait appeler « prophète  » ou « prophète pasteur  », en expliquant que sa foi découle d’une vision ou d’une expérience exceptionnelle.

On exprime ses soupçons et le pasteur prophète donne son diagnostic. Dans l’explication proposée par ces églises, à l’idée que l’origine du mal réside chez un autre, on tend à substituer celle qu’on est soi-même ou sa famille à l’origine de son malheur. On doit d’abord se délivrer de son passé, de son péché. Le pasteur évoque les démons qui habitent le corps pour les faire remonter à la surface et sortir. Tremblements, hurlements, frénésie corporelle, cela peut ressembler à certaines séances des téléprédicateurs américains. La dernière possibilité est que le sorcier soit jugé et emprisonné, puni par l’État lui-même.

 

Comment les tribunaux interviennent-ils dans des procès de sorcellerie ?


A. C. M.  : La plupart des codes pénaux des anciennes colonies françaises en Afrique conservent un article spécifique qui définit et sanctionne la sorcellerie, en punissant d’emprisonnement et d’amendes toute personne ayant participé à l’achat ou à la vente de restes humains, d’ossements, ou qui se serait rendue coupable d’actes de charlatanisme ou de sorcellerie. On dit – et sans doute ce n’est pas loin de la vérité – que la plupart des procès instruits au Centrafrique sont des procès pour sorcellerie. L’accusé se voit alors condamner à une peine d’emprisonnement. Mais la vraie difficulté ressentie par la magistrature et la police judiciaire est de ne pas disposer d’instruments capables de les aider dans leurs poursuites en sorcellerie. Du coup, pendant le procès, le magistrat fait appel au ganga, dont l’expertise est admise au tribunal. C’est lui qui va trancher sur la culpabilité ou l’innocence de l’accusé.
 

Quand on est accusé de sorcellerie, a-t-on une chance de s’en sortir ? Ou vaut-il mieux, comme le préconisait Lévi-Strauss, plaider coupable ?

 


A. C. M.  : Comme le sorcier est considéré comme foncièrement menteur, nier ne sert à rien. Face à l’accusation du groupe, une stratégie efficace est souvent d’avouer, car ce « pouvoir  » n’est pas immédiatement bon ou mauvais  : il dépend des intentions de son détenteur. Avouer, c’est reconnaître qu’on dispose de ce pouvoir, mais laisser entendre qu’on peut désormais l’utiliser pour réparer le mal occasionné, guérir par exemple la personne qu’on nous accuse d’avoir « ensorcelée  ». Souvent, au Centrafrique, on amène le sorcier ou la sorcière au chevet de la personne malade pour la guérir.


 
Comment s’informe-t-on, en tant que chercheur, sur ces pratiques ?

 


A. C. M.  : Avant, je travaillais dans l’intérieur du pays. Des zones qu’on peut avoir du mal à rejoindre désormais à cause des combats. Mais quand on est là, il suffit de faire son travail d’ethnologue  : écouter ce que les gens racontent, observer leur vie quotidienne, leurs expériences, leurs préoccupations… Suivre éventuellement les indications qui nous sont données pour se rapprocher d’autorités religieuses, administratives ou judiciaires – tribunaux, églises, postes de police, préfectures… Rien n’est vraiment caché. ♦


 

Notes
 

1.Anthropologue, chercheur à l’Imaf, Institut des mondes africains (CNRS/IRD/EHESS/EPHE/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Aix-Marseille Université). Homme de terrain, Andrea Ceriana Mayneri a concentré ses recherches ethnographiques sur l’explication des violences ordinaires au Centrafrique et au Tchad, notamment celles liées à la sorcellerie.

 

2.Edward Evan Evans-Pritchard, Witchcraft, Oracles and Magic among the Azande, 1937.

 

3.Patrice Yengo, Les Mutations sorcières dans le bassin du Congo, 2016.

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