Centrafrique : La Guinée équatoriale confirme l’identité des assaillants tchadiens dans le putsch manqué
PAR VIANNEY INGASSO LE 8 JANVIER 2018
BANGUI, 08 janvier 2018 (RJDH)— Mahamat Kodo Bani du Tchad, un ancien cadre de la Séléka, coalition qui a renversé le régime de François Bozizé en mars 2013 est cité dans le putsch manqué en Guinée Equatoriale. Information relayée après que le Tchad ait nié l‘implication de son pays dans la déstabilisation d’un Etat de la sous-région.
Décrit comme un personnage embarrassant, Mahamat Kodo Bani est un mercenaire connu pour avoir vendu ses services à beaucoup de groupes armés écumant le Darfour au Soudan, au Tchad et la Centrafrique.
De sources concordantes, ce dernier fiché comme membre de la garde présidentielle du président Idriss Deby Itno, ce qui a été démenti par le ministre des Affaires étrangères tchadiennes sur les ondes de la RFI la semaine dernière.
En 2008, Mahamat Kodo Bani rejoint la rébellion au Darfour et combat dans le rang de l’UFCD, l’Union des forces pour le changement et la démocratie, une force dissidente contre le régime du président Tchadien Idris Déby Itno. Il rejoint la nébuleuse Séléka, rébellion en Centrafrique depuis 2013 au sein de laquelle il a commis des crimes graves et est pointé du doigt par de nombreuses organisations des droits de l’homme. Mais avec la chute de Djotodia, ce dernier s’est éclipsé et a refait parler de lui lors de putsch manqué en Guinée Équatoriale en fin d’année 2017.
Des centrafricains sont-ils aussi impliqués dans ce coup d’Etat manqué ? Les autorités camerounaises ont affirmé avoir arrêté des Centrafricains, Camerounais et Équato-guinéens parmi ces mercenaires. Si le chef de la diplomatie tchadienne Mahamat Zene Cherif a botté en touche l’implication réelle des tchadiens dans ce coup manqué, « si ceux que l’on appelle aujourd’hui des Tchadiens, puisqu’on dit que la plupart sont des tchadiens, il reste à savoir si réellement ils sont des tchadiens ou s’ils sont des ressortissants d’un pays détenteur de pièces d’identité tchadienne » avait-t-il rétorqué.
Des mercenaires centrafricains ? Voilà toute la question qu’on devrait se poser. Les hommes arrêtés sont recrutés par Mahamat Kodo Bani, le cerveau présumé de cette affaire et un ancien cadre de la Séléka. Ces personnes sont identifiées comme des ex-Séléka ; ses hommes de main.
Les gouvernements des pays auxquels leurs ressortissants ont été pointés du doigt dans cette vaste affaire de coup d’état manqué ont tous réagi et ont dépêché leur membre de gouvernement pour tirer cette affaire au clair, du côté centrafricain aucune réaction officielle n’est jusque-là enregistré et le ministre des Affaires n’est joignable.
Au plus fort de la crise, plusieurs personnes ont évoqué l’embrasement de la sous-région si rien n’est fait. Aujourd’hui, la Guinée équatoriale fait la triste expérience dans un contexte de montée du terrorisme en Afrique de l’Ouest.
Centrafrique : La cour criminelle amorce ses premières audiences
PAR JUDICAEL YONGO LE 8 JANVIER 2018
BANGUI, 08 Janvier 2018(RJDH)—Les premières audiences de la session criminelle de l’année ont eu lieu ce matin à Bangui. L’examen du dossier du redoutable chef rebelle Andjilo a été reporté au 11 janvier prochain.
Deux dossiers parmi lesquels celui du redoutable chef Anti-Balaka Andjilo, étaient prévus. Mais les avocats de ce dernier ont réussi à renvoyer l’examen du dossier, « il est accusé de six chefs d’accusations et dans ces conditions, il est normal pour la défense d’avoir tous les dossiers. Le parquet général a fait rétention des pièces du dossier simplement dans le but d’entrer en voie de condamnation de notre client commun » a expliqué Me Jean Paul Madoukou, un des avocats du prévenu.
La cour a jugé mieux de renvoyer au 11 janvier prochain l’audience du chef Anti-Balaka Andjilo poursuivi pour assassinat, association des malfaiteurs, détention illégale d’armes et minutions de guerre, vols aggravés, séquestration et recel de vol.
Rodrigue Ngaïbona Alias « Andjilo », redouté cruel aux premières heures des affrontements entre Anti-Balaka et Séléka en décembre 2013, a été arrêté par des forces de la Minusca le 17 janvier 2015 à Bouca dans l’Ouham au nord du pays, où il avait installé sa base. Ce dernier est cité dans plusieurs rapports des organisations de défense de droit de l’homme qui l’accusent d’avoir attaqué et tué plusieurs sujets musulmans. Son procès avait été renvoyé lors de la session criminelle de 2017.
En dehors de Andjilo, d’autres chefs rebelles vont comparaître lors de cette session criminelle. Selon les informations RJDH, les dossiers de Abdoulaye Hissene et Edouard Ngaissona, respectivement chef Séléka et coordonnateur politique des Anti-Balaka sont aussi enrôlés pour cette session.
Centrafrique : le procès d'un ex-chef d'une bande armée repoussé au 11 janvier
French.china.org.cn | Mis à jour le 09-01-2018
Le procès d'un ex-chef d'une bande armée, Rodrigue Ngaïbona, a été reporté au 11 janvier, à la demande de ses avocats, a appris Xinhua lundi auprès d'Alfred-Rock Ngoumbré, président de la Cour de cassation et président de la session criminelle de 2018.
Les avocats, Jean-Paul Modokou et Didier Gonenzapa, ont déploré l'absence de pièces versées au dossier d'accusation en leur possession.
Vu l'importance de charges qui pèsent sur l'accusé alias "général Andjilo", la cour a jugé nécessaire de décaler son procès à la première séance.
Il est reproché à M. Ngaïbona six chefs d'accusation qui sont : assassinats, associations de malfaiteurs, vols à mains armées, recels de vols, détentions d'armes et munitions de guerre alors que l'accusé n'est pas militaire, et séquestrations.
Il a même été accusé d'être parmi ceux qui s'étaient attaqués à un contingent pakistanais de la mission onusienne en Centrafrique MINUSCA en octobre 2014, tuant un d'entre eux et blessant plusieurs autres.
Agé de 25 ans au moment de son arrestation, M. Ngaïbona était presque sur tous les théâtres des opérations, entre Bangui et presque toutes les localités du nord-ouest du pays, notamment Bouca, Batangafo et Bossangoa.
Il avait été arrêté à Bouca par une section des forces camerounaises de la MINUSCA le 18 janvier 2015, avec un important butin financier lié à ses actes de braquage. F
Source: Agence de presse Xinhua
NDLR : Ce n'est un secret pour personne que la responsabilité des autorités tchadiennes est difficilement niable dans plusieurs projets ou tentatives de déstabilisation des pays voisins d'où leur embarras actuel dans le dossier équato-guinéen qui ne manquera sans doute pas d'empoisonner durablement les relations entre ces deux pays de la CEMAC. Il n'y a pas longtemps, un rapport du groupes d'experts des Nations Unies a fait état d'armes de guerre achetées à Tel Aviv pour l'usage exclusif de la garde présidentielle du Tchad mais hélas retrouvées dans un véhicule calciné des ex Seleka à Boguila !