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19 janvier 2023 4 19 /01 /janvier /2023 21:54
Qu'est-ce que l’Organisation africaine de la russophonie

 

Qu'est-ce que l’Organisation africaine de la russophonie, lancée par le Camerounais Émile Parfait Simb?

https://www.rfi.fr/ Publié le  16/01/2023 - 23:57

Selon son site internet, Russophononie Afrique, cette association veut « regrouper les russophones et les amis de la langue russe en Afrique ». Son promoteur : Émile Parfait Simb, l'homme d'affaires camerounais controversé et poursuivi pour escroquerie sur trois continents.

Alors que la Russie vise le possible établissement du groupe Wagner au Burkina Faso et que Saint-Pétersbourg accueillera fin juillet le deuxième sommet Russie-Afrique, un nouvel instrument de coopération vient de faire son apparition sur la place publique. Son nom : l'Organisation africaine de la russophonie.

La création de cette association en août dernier était passée inaperçue, jusqu'à la mise en scène de la signature d'un partenariat, fin décembre, avec l'université russe de l'Amitié des peuples, plus connue sous son ancien nom d'université Patrice Lumumba, à Moscou. Il promet notamment des bourses, des voyages d'étude, ainsi que l'ouverture d'un centre d’enseignement à distance et d’une faculté préparatoire numérique au Cameroun.

Le site internet Russophonie Afrique est soigneusement illustré, mais la plupart des sections demeurent vides, cinq mois après sa mise en ligne. Si l'adresse du serveur n'est plus accessible, elle renvoyait d'abord vers la Russie, selon le journal Jeune Afrique. L'adresse postale et le numéro de téléphone sont, en revanche, centrafricains.

Son promoteur, Émile Parfait Simb, circule entre Bangui et Moscou grâce au passeport diplomatique délivré par les autorités centrafricaines en accompagnement de son titre de conseiller du président de l'Assemblée nationale, Simplice Mathieu Sarandji. Lors de son dernier passage en Russie, il y a ajouté celui de représentant pour l'Afrique centrale des Brics qui ont promis d'ouvrir un bureau en Centrafrique.

Émile Parfait Simb a trouvé refuge à Bangui en mai dernier pour échapper à la justice camerounaise. Celle-ci souhaitait en savoir davantage sur l'effondrement de ses produits financiers qui a coûté cher à ses clients. Des centaines d'entre eux le poursuivent pour escroquerie au Cameroun, mais aussi au Canada, aux États-Unis et en France.

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19 janvier 2023 4 19 /01 /janvier /2023 21:52
Cameroun : une Task force pour contrôler la production diamantifère 

 

Lu pour vous

 

https://ecomatin.net/  18 janvier 2023

Cette nouvelle mesure s’inscrit dans les différents chantiers du Secrétariat permanent du processus de Kimberley (Snppk) pour la mise en œuvre de ses activités régaliennes de  gouvernance du secteur minier.

L’univers minier s’enrichit d’un nouveau fer de lance. En effet, le Secrétariat permanent du processus de Kimberley (Snppk), garant de la traçabilité des diamants bruts, de l’or et des autres substances minérales précieuses et semi-précieuses,  a mis en place une task force pour lutter contre les trafics illicites et la contrebande des produits diamantifères. Objectif, « mettre un maillage serré sur le terrain pour éviter la disparité et la disposition de nos ressources. Jusqu’aujourd’hui, nous produisons mais nous ne parvenons pas à capter tous les volumes des substances produites dans les circuits formels », a fait savoir Daniel Mackaire Eloung Nna, secrétaire national permanent du Snppk. En plus de cela, la mise en œuvre de cette task force permettra également d’augmenter les recettes de l’Etat et de faire contribuer davantage la mine solide dans le Produit intérieur brut (PIB).

Lire aussi : Selon l’ITIE, le Cameroun a exporté 870 carats de diamants bruts en 2020

Ce dispositif vient à point nommé, quand on sait que pour l’année 2019, le pays a enregistré une production de diamant d’un peu plus de 1 595 carats de diamant tracés, mais qu’une partie de celle-ci a terminé sa course dans les circuits informels. Ce qui a conduit à ce que de façon officielle, l’on a exporté 654 carats pour un peu plus de 45 millions de FCFA. Une performance supérieure à celle de 2020 qui a connu une hausse de 216,55 carats (33,11%). Selon le rapport 2020 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), le pays a exporté cette année 870,55 carats de diamants, correspondant en valeur  la somme de soit une hausse de 51,51 millions de FCFA.

Pratiques frauduleuses

Même si le Cameroun abrite un important potentiel en la matière, disposant notamment d’un potentiel important de diamants alluviaux sur la ligne transfrontalière Batouri, Yaoundé, Ebolowa ; un potentiel diamantifère alluvionnaire entre 3 et 5 millions de carats, les pratiques frauduleuses enregistrées dans ce secteur représentent tout de même un danger pour son développement. Pour y remédier le Snppk injecte 1,16 milliard de Fcfa pour contrer ces pratiques. De manière concrète, les actions partent d’une part de la mise en œuvre d’une véritable industrie dans l’optique de capter plus de dividendes et de moderniser le secteur minier. D’autre part, avec ces fonds il est prévu la poursuite de l’encadrement, du développement et du suivi  des activités d’exploitation  et de commercialisation du diamant brut et de l’or. Et pour ce faire, un dossier relatif aux modalités de suivi et de traçabilité  des 75% de la production d’or détenue par les sociétés engagées dans l’exploitation artisanale semi-mécanisée a vu le jour. Sur cette base, l’évolution du diamant tracé s’établit à 2341,16 carats en 2022 contre 2667,83 carats en 2021, selon le Snppk. Qu’à cela ne tienne, l’organisme fait savoir que l’évolution du diamant certifié s’articule autour de 421,76 carats en 2022 contre 251 carats en 2021. Pour l’année 2019.

Pour rappel, le processus de Kimberley est un mécanisme international permettant de tracer les diamants commercialisés dans le monde, afin d’éviter que ces pierres précieuses servent à financer des guerres dans divers foyers de tension sur la planète. Il a été initié par l’ONU en Janvier 2003. Depuis, lors 76 pays, soit 99,8 % de la production mondiale de diamants bruts, y participent. Il a alors pour but l’amélioration du suivi de la traçabilité des diamants bruts des mines au SNP/PK, la création d’un commerce de diamants plus transparent et mieux cerné, l’augmentation des revenus de l’Etat et l’attraction des devises.

 

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19 janvier 2023 4 19 /01 /janvier /2023 21:50
L’ONU appelle à punir l’industrie pétrolière pour avoir caché ce qu’elle savait sur le climat

 

 

Par L'Obs avec AFP Publié le 18 janvier 2023 à 14h27

Dès les années 1980, le géant pétrolier ExxonMobil disposait de prédictions sur le réchauffement climatique d’une justesse remarquable, qui se sont révélées être précisément ce qui s’est produit plusieurs décennies plus tard.

Un « grand mensonge » : le secrétaire général de l’ONU a appelé ce mercredi 18 janvier à poursuivre les majors pétrolières pour avoir caché pendant des années les informations dont elles disposaient sur le réchauffement climatique.

« Certains géants pétroliers ont colporté le grand mensonge » sur le réchauffement climatique, a dénoncé à Davos le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, quelques jours après la publication d’une étude sur ce que savait la major américaine  ExxonMobil de ce risque il y a quarante ans.

Il y a 50 ans, ce que Total savait de l’impact de ses activités sur le réchauffement climatique

« Certains producteurs d’énergies fossiles étaient parfaitement conscients dans les années 1970 que leur produit phare allait faire brûler la planète. Mais comme l’industrie du tabac, ils ont fait peu de cas de leur propre science. Certains géants pétroliers ont colporté le grand mensonge », a affirmé le dirigeant présent au Forum de Davos.

Dès les années 1980, le géant pétrolier ExxonMobil disposait de prédictions sur le réchauffement climatique d’une justesse remarquable, réalisées par ses propres scientifiques, et qui se sont révélées être précisément ce qui s’est produit plusieurs décennies plus tard, a confirmé une étude dans la prestigieuse revue « Science ». Or l’entreprise a pendant des années publiquement jeté le doute sur l’état des connaissances scientifiques en la matière, a également souligné cette publication.

Double discours

Selon Antonio Guterres« les responsables doivent être poursuivis » comme les cigaretiers l’ont été. Une référence aux 246 milliards de dollars que les géants du tabac aux Etats-Unis avaient accepté de payer en 1998 à 46 Etats sur une période de vingt-cinq ans, afin de couvrir les coûts engagés pour soigner d’anciens fumeurs.

Depuis plusieurs années déjà, ExxonMobil est accusé d’avoir tenu un double discours sur le changement climatique provoqué par les immenses quantités de gaz à effet de serre rejetées par l’humanité dans l’atmosphère, notamment via la combustion de charbon ou de pétrole pour produire de l’énergie.

En 1980, on parlait déjà de la tragédie à venir du réchauffement climatique

Après la publication dans la revue « Science », un porte-parole de la compagnie a déclaré à l’AFP que « cette question a fait plusieurs fois surface ces dernières années », ajoutant qu’« à chaque fois, notre réponse est la même : ceux qui évoquent ce que Exxon savait ont faux dans leurs conclusions ».

La question de l’impact de l’industrie pétrolière sur la planète se fait d’autant plus pressante aujourd’hui que « chaque semaine amène son lot d’histoires horrifiantes », s’est inquiété le secrétaire général de l’ONU, qui parle de « flirt avec le désastre climatique ». Jeudi dernier, l’Organisation météorologique mondiale a confirmé que les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées.

« Cette folie relève de la science-fiction »

« Il faut que le pétrole reste en terre », a exhorté de son côté la militante équatorienne d’Amazonie de 20 ans, Helena Gualinga, dans un entretien à l’AFP en marge de la réunion du Forum économique mondial. Elle est, avec Greta Thunberg et d’autres jeunes militants, l’un des nouveaux visages de la mobilisation contre le changement climatique.

Mais ce n’est pas la direction que prend l’industrie pétrolière, se désole Antonio Guterres : « aujourd’hui, les producteurs de combustibles fossiles et ceux qui les soutiennent continuent de se battre pour accroître la production, tout en sachant pertinemment que leur modèle économique est incompatible avec la survie de l’humanité »« Cette folie relève de la science-fiction », a-t-il martelé.

« Qui aurait pu prédire la crise climatique ? » Eh bien, beaucoup de gens, monsieur le président…

Plus largement, le secrétaire général de l’ONU a fustigé les engagements climatiques « douteux » ou « obscurs » de nombreuses entreprises sur un objectif de zéro émission de carbone : cela « induit en erreur les consommateurs, les investisseurs et les régulateurs avec de faux récits », et ouvre la porte au « greenwashing ».

« Nos engagements climatiques nécessitent l’engagement complet du secteur privé », a-t-il insisté, estimant que « la bataille pour tenir l’objectif de 1,5 degré [de réchauffement climatique] sera gagnée ou perdue au cours de cette décennie ».

 

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19 janvier 2023 4 19 /01 /janvier /2023 21:49
La junte malienne reçoit de nouveaux avions et hélicoptères de guerre russes

 

 

LaPresse.ca Publié à 10h06 AGENCE FRANCE-PRESSE

(Bamako) La junte malienne a réceptionné jeudi une nouvelle livraison de plusieurs avions et hélicoptères de guerre livrés par la Russie, son nouveau grand allié militaire et politique, a constaté un correspondant de l’AFP.

Le correspondant de l’AFP a dénombré au sol et dans les airs dix appareils, huit avions et deux hélicoptères, lors de cette cérémonie à laquelle ont pris part l’ambassadeur russe Igor Gromyko et le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta.

La livraison se composait de Soukhoï Su-25, avion d’attaque au sol et de soutien rapproché de conception soviétique, et d’Albatros L-39, appareil de conception tchèque initialement destiné à l’entraînement, mais souvent employé comme avion d’attaque, a indiqué l’armée malienne.

Il y avait aussi des Mi-8, hélicoptère polyvalent également de conception soviétique servant au transport de troupes et de matériel et pouvant être armé pour appuyer les soldats au sol.

Les officiels maliens n’ont pas précisé eux-mêmes combien d’appareils étaient réceptionnés.

C’est la dernière livraison du genre rendue publique par les autorités. De semblables avaient eu lieu en mars et août 2022. Les autorités disent acheter les appareils, mais n’ont jamais fourni plus de précisions, sur les montants par exemple.

Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation djihadiste et à une grave crise non seulement sécuritaire, mais aussi politique et humanitaire. Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont poussé à la rupture de l’alliance militaire avec la France et ses partenaires en 2022, et se sont tournés vers la Russie.

De multiples sources rapportent que la junte a commencé à faire venir dès fin 2021 le groupe paramilitaire russe Wagner, aux agissements décriés dans différents pays. La junte dément et invoque un partenariat de longue date ravivé avec la Russie et son armée.

La junte revendique d’avoir repris l’initiative contre les djihadistes. Des experts contestent ses proclamations militaires.

Le chef d’état-major de l’armée de l’air, le général de division Alou Boi Diarra, a parlé de « montée en puissance » au cours de cette cérémonie de livraison de matériel russe qui est « presque devenue une routine ».

Les forces maliennes « ont connu, lors des deux dernières années, une dynamique de renforcement, de modernisation et d’équipement sans précédent », a-t-il dit.

Les appareils livrés ont pour vocation d’appuyer les troupes au sol, là où se livre le combat contre les djihadistes, a-t-il dit.

Ils permettront à l’armée d’étendre son rayon d’action et de frapper rapidement des ennemis pratiquant surtout l’attaque-surprise et le repli avant toute riposte, a dit l’armée.

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19 janvier 2023 4 19 /01 /janvier /2023 00:10
Centrafrique : situation catastrophique à l’école Ouakara de Kaga Bandoro

 

 

https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 18 janvier 2023 16:35

L'école Ouakara située à 4 km du centre-ville de Kaga-Bandoro sur l'axe Botto, peine à fournir de meilleures conditions d'études aux élèves. En cause, le manque de tables-blancs et d’enseignants qualifiés.

Durement affectée par la crise sécuritaire (préfecture de la Nana Grébizi), la ville de Kaga Bandoro et ses infrastructures ont été, durant des années, réduites à néant. Parmi les infrastructures les plus touchées, il y a les bâtiments scolaires, dont la plupart sont tombés en ruine.

La parfaite illustration est l’école Ouakara, située à environ 4 Km de Bandoro centre. Cet établissement public du fondamental 1 dispose d’un seul bâtiment de trois (3) salles de classe. Seulement, le bâtiment n’a plus de toiture et toutes les salles sont dépourvues de tables-bancs.

Dans une salle visitée par Radio Ndeke Luka, l’effectif des élèves est pléthorique. Certains apprenants sont assis à même le sol, d’autres, sur des morceaux de briques pour suivre les cours.

Besoin de tables-bancs et bureaux

"La situation est catastrophique. J’ai dans ma classe, 206 élèves. Ils sont assis à même le sol. Nous avons besoin de tables-bancs. Même les enseignants aussi n’ont pas de bureaux", déplore Alice Yakété, une enseignante de l’école Ouakara.

- Lire aussi : Centrafrique : 62 ans après l’indépendance, l’Éducation a du plomb dans l’aile

En plus d’un effectif pléthorique, le manque de toiture oblige les enseignants à libérer plus tôt que prévu les élèves.

Unicef appelée à l’aide

"Nous enseignons jusqu’aux environs de 10 heures. S’il fait chaud, nous sommes obligés de libérer les élèves. Je lance un appel à notre partenaire, l’Unicef, pour nous venir en aide. L’école compte 403 élèves, mais manque de tout" plaide Sadrack Bamingara, directeur de l’école Ouakara.

En attendant une réhabilitation digne de ce nom, les responsables du ministère de l’Education, présents dans la région, font savoir que des plaidoyers ont été menés auprès de certains partenaires et qu’une solution d’urgence est en vue.   

Toitures en bâche

"Nous avons pris langue avec les partenaires à savoir l’Unicef et la PAD qui ont bien voulu nous accorder leur appui en nous fournissant des bâches. Donc, dans les jours qui viennent, nous allons les mettre sur les toitures en attendant que la mission de réhabilitation annoncée par le département, puisse venir nous soutenir pour que nous puissions mettre les enfants dans les conditions d’apprentissage", rassure Nicolas Mbayéro, chef secteur scolaire de Kaga-Bandoro.

Après plusieurs années d’inactivité à cause de l’insécurité, l’école Ouakara, qui avait été vandalisée, tente de renaître de ses cendres. Cependant, il reste beaucoup à faire pour parfaire les conditions d’études.

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18 janvier 2023 3 18 /01 /janvier /2023 23:50
Audiences du Président TOUADERA
Audiences du Président TOUADERA
Audiences du Président TOUADERA

 

Le Président de la République, Son Excellence Professeur Faustin Archange Touadéra, a reçu en audience samedi 14 janvier 2023, au Palais de la Renaissance, la délégation des Evêques de Centrafrique, conduite par le Président de la Conférence Episcopale des Evêques de Centrafrique, l’Évêque de Bossangoa, Monseigneur Nestor-Désiré Nongo AZIAGBIA, après leur assemblée plénière.

Le Président de la CECA, Monseigneur Nestor-Désiré Nongo AZIAGBIA, a d’emblée fait savoir que les évêques de Centrafrique ont présenté au Chef de l’Etat, leur vœux pour la nouvelle année tout en lui délivrant la primeur de leur message.

Ils ont saisi l’occasion pour présenter au Président de la République, les préoccupations des hommes et des femmes qui vivent dans leurs diocèses respectives.

Le Président de la CECA, Monseigneur Nestor-Désiré Nongo AZIAGBIA, a également présenté au Président Touadera, une cartographie des neuf diocèses de Centrafrique. Les préoccupations de la population tournent autour du développement, notamment les questions liées aux routes, à l’éducation, à la santé à la pénurie des carburants ainsi que l’augmentation des prix à la pompe.

Aussi, il a noté que le peuple centrafricain à l’intérieur du pays déplore l’obtention de carte d’identité, qui est centralisé à Bangui, et les modalités de délivrance de cette carte d’identité ne sont pas commodes.

Par-ailleurs, il a fait que le Président de la République a été à leur écoute. Mais, le Président leur a rassuré que le contexte géopolitique actuel, les difficultés économiques font partie des difficultés que rencontre l’Etat centrafricain. Ensemble avec les différentes couches sociales, qu’ils vont surmonter ces difficultés.

 

LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE A REÇU EN AUDIENCE LE NOUVEAU REPRÉSENTANT DE LA CEEAC EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Le Président de la République, Son Excellence Pr Faustin Archange TOUADERA a reçu en audience en fin d’après-midi du mardi 17 janvier 2023, l'Ambassadeur François MOUELY KOUMBA Représentant, Chef du Bureau de Liaison de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) en République Centrafricaine.

Nommé nouvellement à la tête de cette noble institution sous régionale, l’Ambassadeur François MOUELY KOUMBA est venu d’abord présenter ses civilités au Président TOUADERA et réaffirmer à ce dernier, sa disponibilité à faire le relais entre la République Centrafricaine et la présidence d3 la CEEAC.

Ensuite, l’occasion était donnée au Président Faustin Archange TOUADERA et Monsieur François MOUELY KOUMBA de faire le tour d’horizon sur l’actualité socio -politique de la sous région.

Enfin, la question de la mise en œuvre de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA), notamment son volet DDRR et la feuille de route de Luanda étaient également abordés durant ces échanges entre le Président Faustin Archange TOUADERA et son hôte de marque.

Audiences du Président TOUADERA
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18 janvier 2023 3 18 /01 /janvier /2023 23:13
Invité Afrique : François Hollande sur RFI fRANCE 24

 

François Hollande: «En Afrique, les néo-coloniaux, ce sont les hommes de Wagner»

https://www.rfi.fr/ Publié le : 18/01/2023 - 15:09

Dix ans après le lancement de Serval au Mali, l’ancien président de la République française (2012-2017) affirme, dans une interview à RFI et France 24, que cette opération militaire française – sous le nom de Serval, puis de Barkhane – n’a pas été un échec.

« À l’époque, la France est intervenue à la demande des Maliens et par devoir de solidarité. Récemment, j’ai vu avec peine la détérioration de ce lien d’amitié entre le Mali et la France. Cela s’est dégradé, car les jihadistes ont continué de frapper et que les Maliens se sont dit : Cela ne finira jamais, malgré les interventions étrangères. » À la question de savoir si le groupe paramilitaire russe Wagner peut réussir là où les Français ont été à la peine, il répond : « Y a-t-il moins d’attentats et moins d’actions jihadistes depuis que les Français sont partis ? Non, c’est pire. Le jihadisme frappe même désormais au sud du Mali. Or Wagner, c’est un groupe privé qui vit des prédations qu’il opère. Les néo-coloniaux, ce sont les hommes de Wagner. »

Près de deux ans après la mort du président tchadien Idriss Déby sur un champ de bataille, François Hollande estime que « l’arrivée au pouvoir de son fils, Mahamat Déby, n’a pas été un véritable coup d’État, mais une succession militaire ». Cependant, l’ancien président français rappelle que le fils du défunt ne devait pas être candidat à la future présidentielle et qu’aujourd’hui, « il y a reniement des engagements qui avaient été pris ». Trois mois après les manifestations du 20 octobre à Ndjamena et au sud du Tchad, François Hollande « condamne la répression extrêmement sévère [le bilan des affrontements varie de 50 à 150 morts, selon les sources, NDLR] et la mise en prison des opposants. » L’ancien président français ajoute : « Certes, la France a une base au Tchad et ce pays reste dans la coopération contre les jihadistes, mais ce n’est pas une raison pour que nous soyons tolérants à l’égard des mises en cause des droits humains et des libertés. »


RFI / France 24 : Il y a dix ans exactement, François Hollande, vous avez pris la décision d’engager la France militairement au Mali pour repousser les groupes jihadistes. Il y a quelques mois, les soldats français se sont retirés à la demande des autorités de Bamako, et dans un Mali où les jihadistes ont gagné du terrain. Vous dites souvent que vous ne regrettez pas votre décision de janvier 2013. Mais franchement, dix ans après, est-ce qu’il ne faut pas reconnaître que cela a été un échec ?

François Hollande : Non. D’abord, la décision que j’ai prise au nom de la France en janvier 2013, je ne l’ai pas prise parce que la France avait quelque intérêt au Mali. Je l’ai prise parce qu’il y avait une demande du président par intérim du Mali à l’époque [Dioncounda Traoré] et de la totalité des chefs d’État africains qui nous demandaient, nous imploraient même d’agir pour contenir, repousser une offensive jihadiste qui allait sans doute jusqu’à Bamako. Ensuite, si la France – et j’étais encore président à cette époque – est restée au Mali, c’est à la demande toujours des autorités [maliennes, NDLR] et aussi de l’ensemble de la communauté internationale. Je rappelle qu’il y avait également l’ONU qui avait décidé d’être présente par une mission de maintien de la paix au Mali. Si nous avons voulu lutter contre le jihadisme, ce n’est pas simplement parce qu’il nous menaçait nous-mêmes, c’est parce qu’il frappait des populations civiles maliennes, puis on le sait maintenant, au-delà du Mali, au Sahel, au Burkina, au Niger et ailleurs. Et donc, c’était un devoir pour nous, un devoir de solidarité.

Oui, mais les jihadistes ont gagné du terrain…

Alors, ensuite, dès que nous sommes sortis, je n’étais plus président à ce moment-là. Dès qu’il y a eu retrait des forces françaises et d’autres contingents, les jihadistes en ont forcément profité pour agir. Nous leur avons fait subir des pertes très importantes, y compris au niveau de leur direction. Mais dès lors qu’il y a eu le retrait des forces françaises, les jihadistes qui avaient gardé des positions les ont encore élargies et se sont déployés sur d’autres terrains. C’est la raison pour laquelle la France ne peut être présente que si on lui demande de l’être. Et ça a toujours été ma conception et il n’y a aucune atteinte à la souveraineté d’un pays dès lors que ce pays fait appel à la France. Je rappelle aussi ce que j’ai dit lorsque je suis allé à Bamako, lorsque Tombouctou avait été libéré et que le Nord-Mali pouvait retrouver une forme, toute relative d’ailleurs, de tranquillité. J’ai dit que c’était un devoir de solidarité parce que je n’oubliais pas ce que les Africains avaient fait pendant les deux conflits mondiaux pour venir en soutien à la France. Un film récent rappelle cette mobilisation [Tirailleurs, de Mathieu Vadepied]. Donc, c’était aussi pour acquitter notre dette à l’égard du Mali, comme à l’égard des pays africains, que les forces françaises sont venues au Mali.

Et s’il y a eu des pertes, bien sûr qu’il y a eu aussi des populations qui ont continué à être martyrisées, mais il y a eu aussi des pertes françaises. Il y a eu 59 soldats qui ont sacrifié leur vie parce que j’ai décidé d’intervenir au Mali. Et bien, ces soldats-là ne sont pas morts pour rien. Ils sont morts parce qu’ils étaient en mission pour lutter contre des groupes qui oppressaient la population. Et ils ne sont pas venus pour chercher quelque intérêt économique, pour des intérêts miniers, pour faire une prédation sur les ressources du Mali ou du Burkina Faso ou du Niger. Il n’y a rien eu en échange, pas d’avantages commerciaux, de demandes de concessions pour telle ou telle infrastructure. Rien. C’était sans contreparties, parce qu’il n’y avait pas besoin de contreparties, parce que nous étions unis, solidaires et amis.

Dans votre livre de mémoires paru en 2018, Les leçons du pouvoir, vous dites : « l’état-major militaire m'avertit qu’une colonne jihadiste peut atteindre la capitale Bamako d’ici trois ou quatre jours, peut-être moins ». Mais certains estiment qu’il n’y avait pas ce genre de menace, que vous l’avez exagérée pour « vendre » l’opération Serval à l’opinion publique. Une question simple : est-ce que vous aviez des preuves irréfutables, par le renseignement humain ou technique, qu’en effet, les jihadistes allaient fondre sur Bamako ?

Oui. Nous avions des éléments d’information…

Clairs ?

Précis, de regroupements de véhicules qui étaient conduits par des jihadistes et qui se mettaient en mouvement et qui étaient en route sur Bamako. Peut-être se seraient-ils arrêtés en chemin, nous n’en savons absolument rien. Mais ils allaient vers Bamako. Ce n’est pas simplement la France au regard de ses propres informations qui le disait. Je me souviens encore, puisque vous faites évocation de la mémoire, du président par intérim du Mali [Dioncounda Traoré] qui, au téléphone,  me disait : « Venez, parce que demain ou après-demain, il sera trop tard ». J’avais le coup de téléphone du président de l’UA [Thomas Boni Yayi, Bénin] qui me disait : « Attention, nous avons nous aussi toutes les informations selon lesquelles les jihadistes se sont équipés », avec des véhicules qui souvent avaient été d’ailleurs pris sur le conflit tchadien et surtout le conflit libyen précédemment. Donc, [on me dit] qu'ils viennent et qu’ils ont du matériel pour contrôler une ville. Plus tard, je me suis posé cette question : est-ce que c’était possible pour quelques centaines de jihadistes de contrôler une ville comme Bamako ? Et quand j’ai eu à faire face aussi à ce qui se passait en Irak, quand j’ai vu que Mossoul était tombé avec la pression finalement de quelques dizaines, centaines, milliers peut-être de jihadistes, face à une armée organisée comme l'était à ce moment-là l’armée soi-disant irakienne, je me suis dit que oui, c’était possible que ces jihadistes aillent non seulement jusqu’à Bamako, mais contrôlent la capitale du Mali. Pour combien de temps, nous n’en savons rien, mais ils l’auraient sans doute voulu et fait. Voilà pourquoi je n’ai rien exagéré et que c’est plutôt les Maliens eux-mêmes qui, par leurs autorités à ce moment-là, m’ont demandé de le faire parce qu’ils étaient sous la menace.

Juste après la reconquête du Nord par Serval, vous vous rendez début février 2013 à Tombouctou, puis à Bamako et vous déclarez, cette citation est restée célèbre : « Je viens sans doute de vivre le jour le plus important de ma vie politique ». Est-ce que vous ne vous êtes pas laissé griser par la victoire militaire ? Et est-ce que, dix ans plus tard, vu la situation du Mali et du Sahel plus généralement, est-ce que vous ne regrettez pas d’avoir prononcé ces mots ?

Non, parce que je les ai éprouvés ces mots, pas parce que nous avions remporté une victoire militaire, mais parce que la population était là : des femmes se couvraient du drapeau français, des foules considérables à Tombouctou et à Bamako nous demandaient tout simplement de rester, et  nous disaient leur gratitude. Ces images-là, je les ai encore à l’esprit. Donc, il y avait de cette reconnaissance de ce que faisait la France. Ensuite, j’ai vu avec peine, c’est vrai, la détérioration de ce lien, de ce lien pourtant fondé sur l’amitié, la reconnaissance des populations qui sont présentes au Mali, mais aussi en France. Beaucoup de Maliens sont dans notre économie, sur notre territoire et vivent pacifiquement leur vie ici. J’ai cette peine, cette tristesse de voir que ça s’est dégradé. Pourquoi ça s’est dégradé ? Sans doute parce que, justement, comme il a été dit, le jihadisme a continué de frapper et que les Maliens se disent : on n’en finira donc jamais. Et que malgré l’intervention de la France ou de la mission des Nations unies, des forces africaines qui soutiennent, il y a encore des exactions, il y a encore des souffrances et des actes barbares. Sans doute aussi parce qu’une opération militaire qui dure dix ans donne l’impression…

Que c’est trop…

Qu’à un moment, nous cherchons autre chose que d’aider, qu’il y a une forme d’occupation du territoire, ce que nous avons toujours refusé. Et puis, il y a eu la propagande, une propagande qui s’est installée sur les réseaux sociaux et qui laissait penser que la France venait dominer un pays, chercher à l’humilier, à le contrôler, ce qui n’était pas du tout le cas. Et regardez l’influence qu’a le groupe Wagner sur les réseaux alimentés par les Russes qui arrivent à convaincre une partie de la population que, finalement, ils les protégeraient mieux que nous. Je pense que les néo-coloniaux, ce sont eux.

►À écouter aussi : Lignes de Défense - Un an de Wagner au Mali

Justement, les militaires français sont donc partis du Mali et les Russes sont arrivés. Est-ce que les Russes pourraient réussir là où les Français ont échoué sur le terrain militaire ou est-ce que, au contraire, votre crainte d’il y a dix ans, à savoir que les jihadistes prennent Bamako, est à nouveau d’actualité ?

D’abord, nous, quand nous sommes venus, nous sommes venus avec notre propre drapeau, à l’appel des  autorités du Mali, avec le soutien de tous les pays de la région, et avec aussi la légitimité que nous donnaient les Nations unies, même la légalité que nous donnaient les Nations unies. Aujourd’hui, ce n’est pas un pays qui vient. La Russie ne déclare pas qu’elle est présente par ses propres armées, par ses propres troupes. C’est un groupe privé dont on sait le lien avec le Kremlin. C’est un groupe privé qui vit de l’argent qu’il reçoit ou des prédations qu’il opère sur un territoire. C’est un groupe privé qui ne répond devant aucune instance internationale. C’est un groupe privé dont on ne sait pas comment il est alimenté et qui sont exactement les soldats qui le composent, souvent des repris de justice qui sont là pour des intérêts qui ressemblent à ce qu’on appelait autrefois le mercenariat.

Oui, mais s’ils réussissent ?

Après l’autre question, c’est celle que vous posez : réussissent-ils ? Y a-t-il moins d’attentats, moins de passion, moins d’action des groupes jihadistes ? La réponse est connue : non. C’est pire, c’est pire parce que le jihadisme progresse, il progresse et il frappe des populations civiles avec des massacres qui ont été relevés par un certain nombre d’observateurs. Et il frappe également au sud du Mali, là où il n’avait jusque-là pas sa place. Sans parler de ce qui se passe au centre du Mali, où là il y a des combats qui se renouvellent et qui frappent, comme je le disais souvent, la population civile avec des affrontements ethniques qui ont été réveillés. Donc, voilà pourquoi je pense que ce groupe, non seulement n’a aucune légalité dans son action, n’a aucun intérêt général à être là, sauf des intérêts très particuliers, et n’est pas efficace pour lutter contre le terrorisme. Maintenant, je respecte la souveraineté des pays. Je l’ai dit, la France n’est venue que parce qu’elle a été sollicitée. Elle est partie parce qu’elle n’était plus souhaitée. Si les Maliens veulent avoir des relations avec un groupe privé, ça les regarde, avec un État autre que la France, ça les regarde. Mais, à ce moment-là, ils auront à en répondre le moment venu.

Autre opération en Afrique que vous avez lancée, l’opération Sangaris en Centrafrique en décembre 2013. Trois ans plus tard, la France retire ses troupes contre la volonté du président Faustin Archange Touadéra qui était sous la menace de groupes rebelles. Du coup, il fait appel aux Russes de Wagner. Une question très simple : est-ce que vous avez été totalement surpris ? Est-ce que vous n’étiez pas préparé à ce que les Russes s’installent à Bangui ? 

Alors là, c’est le reproche exactement inverse qu’on nous dit : Mais pourquoi vous n’êtes pas restés plus longtemps ? Précisément, parce qu'étant engagés au Mali, parce qu'étant prêts à intervenir dans une zone plus large au Sahel, parce que nous avions aussi nos engagements au Moyen-Orient, même si ce ne sont pas les mêmes troupes qui effectuent ces opérations, il y avait presque une limite physique. Je ne parle pas d’une limite politique. Nous avions donc souhaité que ce soit une mission de la paix de l’ONU, la Minusca, qui puisse prendre le relais et appuyer le président élu de Centrafrique pour assurer la réconciliation et la stabilité du pays. Là aussi, il y a eu appel à d’autres…

Vous ne l’avez pas vu venir, c’était ça ma question ?

Nous l’avons sans doute vu venir sans comprendre que c’était en réalité, là aussi, plus qu’un soutien militaire, mais une prédation sur les ressources du pays. On voit bien les mines de diamants qui intéressent un certain nombre de groupes privés. Et là aussi, il y a des flux qui s’opèrent. Maintenant, là aussi, c’est la décision des autorités de la Centrafrique. C’est à elles de savoir ce qu’elles veulent comme destin et donc, je trouve que c’est assez regrettable qu’un groupe comme Wagner se soit installé comme ça. Est-ce que c’est la présence de la France qui l’en aurait dissuadé ? Je n’en suis pas sûr.

Et puis, le Tchad. Après la mort au combat d’Idriss Déby il y a presque deux ans [avril 2021], Emmanuel Macron est allé à Ndjamena pour soutenir la transition dirigée par le fils du défunt, Mahamat Idriss Déby. Mais 18 mois plus tard, des manifestations contre sa volonté de se maintenir au pouvoir ont été réprimées dans le sang. Il y a eu au moins 50 morts le 20 octobre. La France n’a réagi que du bout des lèvres. Or Paris a condamné fermement les putschs qui ont eu lieu au Mali, au Burkina, en Guinée-Conakry. Est-ce qu’il n’y a pas trop de mansuétude de la part de la France à l’égard du régime tchadien ?

Là aussi, comme président de la République, j’ai été conduit à avoir avec le président [Idriss] Déby une relation forte puisque le président Déby avait été tout à fait présent, actif, au moment où justement il fallait chasser les jihadistes du Nord-Mali. Je sais ce que l’on doit là aussi au Tchad et au sacrifice de ses soldats. Ensuite, le Tchad a toujours accepté de participer à nos opérations internationales. Je me rappelle même ce qu’on avait fait contre un groupe terroriste qui sévissait sur le lac Tchad et qui sévit encore, hélas [Boko Haram]. Ensuite, lorsqu’il y a eu la mort du président Déby, je n’étais plus à ce moment-là en responsabilité, ce n’est pas un véritable coup d’État qui s’est produit. C’était disons une succession militaire, avec l’idée que cette transition ne durerait qu’un temps et que le fils du président Déby ne serait pas candidat à sa propre succession. Et aujourd’hui, c’est tout l’inverse qui se produit, c’est-à-dire non seulement il y a eu un reniement par rapport aux engagements qui avaient été pris, mais il y a eu des répressions extrêmement sévères et des opposants qui sont prisonniers. Moi, j’ai la même attitude : chaque fois qu’il y a un coup d’État, chaque fois qu’il y a des mises en cause des libertés, des opposants qui sont en prison, je condamne ces décisions.

Et vous pensez que votre successeur Emmanuel Macron n’a pas été assez ferme, c’est ça ?

Je pense qu’il est conscient que nous avons une base au Tchad, que le Tchad reste dans cette coopération contre le jihadisme, mais ce n’est pas une raison, je l’affirme ici, pour que nous soyons tolérants à l’égard des mises en cause très graves des libertés et des droits humains des opposants à ce régime.

 

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18 janvier 2023 3 18 /01 /janvier /2023 22:34
 Les nouvelles activités commerciales du groupe Wagner en Afrique

 

Guerre en Ukraine: les nouvelles activités commerciales du groupe Wagner en Afrique

 

https://www.lesoir.be/  Publié le 17/01/2023 à 13:15

Le groupe privé Wagner est connu pour ses activités de mine au Mali, en République Centrafricaine et au Cameroun. Depuis l’invasion de l’Ukraine, la société de Evguenï Prigojine diversifie ses commerces en Afrique, jusqu’à être comparée à une multinationale.

Le groupe Wagner, société privée russe, diversifie ses affaires économiques en Afrique. La société s’implante de plus en plus dans ce continent, les activités commerciales devenant plus nombreuses que les activités militaires. C’est ce qu’avance notre confrère de Jeune Afrique, Mathieu Olivier, qui a sorti un article publié le 12 janvier 2023.

La firme connue pour ses interventions militaires pendant la guerre en Ukraine, mais également en Afrique, tend à se transformer aussi en entrepreneur financier au Mali, en République Centrafricaine et au Cameroun. Nous vous l’expliquions dans notre enquête du 2/12/2022 sur les activités gemmologues de l’entreprise privée russe, Diamville.

 À lire aussi Le groupe Wagner fait main basse sur le secteur du diamant en Centrafrique

Le journaliste de Jeune Afrique précise, dans le journal Afrique sur TV5 Monde, qu’il y a un accord secret entre la République Centrafricain (RCA) et les Russes pour l’exploitation de la mine d’or de Ndassima, estimé à deux milliards et demi par AXMIN (la firme qui détenait les droits d’exploitation avant Wagner).

L’enquête démontre qu’en plus de cette activité, l’entreprise, qu’il qualifie de multinationale, se diversifie dans le bois précieux avec la fabrique «Bois rouges », dans la production de bière et de whisky, dans la torréfaction du café et bientôt dans le sucre.

La firme russe bénéficie également d’une exemption de taxes secrète en accord avec la RCA, notamment pour les droits de douane en direction du Cameroun, afin d’y acheminer les productions en Russie.

Implantation au Cameroun

On y apprend également que la société International Global Logistics, localisée à Douala (Cameroun), appartient au richissime homme d’affaires Evguenï Prigojine (Wagner). Plaque tournante pour le commerce en Afrique, le port de Douala est une cible importante pour le groupe privé, qui compte bientôt y implanter une fabrique de torréfaction du café.

Le journaliste constate une transformation de leurs activités en Afrique, plus commerciales que militaires, mais il souligne que ce changement est peut-être lié à l’actualité. Wagner a besoin de militaires en Ukraine et peut-être d’accroître leurs revenus dans cette guerre qu’elle mène.

 

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18 janvier 2023 3 18 /01 /janvier /2023 22:12
RCA : LE NOMBRE DE PERSONNES AYANT BESOIN D’AIDE HUMANITAIRE NE CESSE D’AUGMENTER

 

EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, LE NOMBRE DE PERSONNES AYANT BESOIN D’AIDE HUMANITAIRE NE CESSE D’AUGMENTER ET ATTEINDRA 3,4 MILLIONS DE PERSONNES EN 2023, SOIT PLUS DE LA MOITIÉ DE LA POPULATION DU PAYS.

janvier 2023

L’inflation, les violences exercées par les forces et groupes armés, les épidémies et le manque d’infrastructures et de services de base contribuent à aggraver les conditions de vie des populations. Pendant quatre ans, Action contre la Faim a mis en œuvre « Confluences », un projet de développement s’appuyant sur des organisations et des initiatives locales pour améliorer la sécurité nutritionnelle et alimentaire de nombreuses familles.

FORMER LES FEMMES AU MARAÎCHAGE DANS L’OUHAM

Bossangoa est le chef-lieu de la préfecture de l’Ouham. Dans cette région du nord-ouest du pays, près de quatre personnes sur dix n’ont pas accès à l’eau potable en quantité suffisante. En 2021, c’est là où il y a eu le plus grand nombre d’épisodes de diarrhée aiguë chez les enfants de moins de 5 ans. Cette situation entraîne des taux de malnutrition aiguë sévère au-delà des seuils d’urgence.

Cette zone est très fertile et propice à l’agriculture, mais depuis 2003, la ville et sa périphérie ont connu des épisodes de violences et de déplacement de population répétés. « Bossangoa, avant, c’était le grenier de la RCA, mais avec les crises à répétition, ça a régressé. Les gens ont fui dans la brousse, ils ont tout perdu. Les gens veulent retrouver leur ancienne vie désormais. On a des producteurs [et] des femmes qui ont la volonté, mais à qui il manque les moyens nécessaires pour avancer », note Paulin Giraud, responsable du volet sécurité alimentaire sous le projet Confluences.

Pour aider les agriculteurs et les agricultrices, Action contre la Faim soutient le centre local de formation agricole et rurale – le CFAR – qui les forme à l’agroécologie et au maraîchage. Nos équipes ont équipé le centre d’outils agricoles et de semences, mis en place des champs d’expérimentation, et assuré la formation technique de conseillers de proximité qui désormais forment à leur tour des paysans. Juvénal est le directeur de ce centre qui existe depuis les années 80. « Le centre a été saccagé suite aux crises qu’a connues notre pays. De 2002 à 2020, ce centre était inactif parce qu’il avait été saccagé, et nous avons relancé officiellement les activités du centre à partir de 2020 grâce à l’appui de certains partenaires. »

Un accent tout particulier est mis sur la formation des femmes, qui sont également accompagnées par nos équipes pour apprendre de nouvelles façons de transformer et valoriser leurs légumes, et la gestion de leurs bénéfices. Certaines se sont organisées en associations villageoises d’épargne et de crédit, ce qui leur permet d’épargner des sommes plus importantes que si elles étaient toutes seules, et d’investir ainsi dans des activités ou des projets.

Beaucoup se sont retrouvées veuves suite aux violences dans la région et sont désormais les seules à pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles : « Ce sont les femmes qui multiplient les ventes de beignets, la restauration ambulante, les ventes de cacahuètes… Ce sont les femmes qui maîtrisent tout ce qui est ‘activités génératrices de revenus’. Donc le mieux, c’est de les accompagner, et comme ça, ça peut aussi nourrir les familles. », conclut Paulin Giraud.

SOUTENIR LA FILIÈRE APICOLE DANS L’OUHAM

Philippe Modompte était¹ le secrétaire général de CAPICO, la Coopérative des Apiculteurs de l’Ouham, et il n’en démord ait jamais, pour lui le meilleur miel de Centrafrique se trouvait à Bossangoa : « Oui, le miel est meilleur à Bossangoa qu’ailleurs, parce que nous avons beaucoup de plantes mellifères et savoureuses qui donnent du nectar de qualité, et il y a beaucoup d’arbres fruitiers – les orangers, les papayers, les pamplemoussiers, les bananiers – qui donnent des fleurs et des fleurs sauvages qui sont indispensables aux abeilles. »

Action contre la Faim a équipé et formé cette coopérative à des techniques apicoles plus efficaces et respectueuses des abeilles que celles utilisées jusqu’alors, qui leur permettent aujourd’hui de produire et d’écouler d’importantes quantités de miel jusqu’à Bangui.

Au total, via notre soutien aux apiculteurs et aux apprenties maraîchères, 93 femmes, 43 jeunes de 24 à 34 ans et 9 hommes ont été formés, 25 microprojets individuels ont été mis en œuvre après ces formations, et 40 associations villageoises d’épargne et de crédit se sont développées.

FORMER LES MÉDECINS ET LES INFIRMIERS À UNE MEILLEURE PRISE EN CHARGE DE LA MALNUTRITION DANS TOUT LE PAYS

Enfin, le projet Confluences a permis de former les professeurs de l’université de médecine et des écoles d’infirmiers à une meilleure prise en charge de la malnutrition aiguë sévère chez les enfants de 0 à 5 ans, pour que ceux-ci reçoivent le meilleur traitement possible au Complexe Pédiatrique de Bangui et partout ailleurs dans le pays.

Un des conséquences de la malnutrition peut être le retard de croissance et de développement moteur ou psychomoteur. Le projet Confluences a permis de compléter le traitement médical par une prise en charge psychologique et psychomotrice des enfants, pour que ceux qui souffrent de retards de développement soient réalimentés, soignés, mais aussi cajolés et stimulés intellectuellement et physiquement tout au long de leur hospitalisation. Ainsi, nos équipes ne se contentent pas de traiter médicalement les enfants. Elles réfèrent aussi ceux qui en besoin au CRHAM, le Centre de Rééducation pour Handicapés Moteurs de Bangui.

Marlyse est la mère d’Emmanuel. Son mari est décédé quand elle était enceinte. Peu après la naissance d’Emmanuel, elle s’est aperçue que son fils montrait des signes de paludisme et n’arrivait pas à marcher. Elle s’est alors rendue dans différents hôpitaux qui l’ont orientée vers Action contre la Faim. Emmanuel a été pris en charge au Complexe Pédiatrique de Bangui par nos équipes qui l’ont ensuite référé au CRHAM. « Les traitements ici ont beaucoup amélioré sa santé. Maintenant, il s’efforce de tenir debout et de marcher. Tout mon souhait, c’est qu’Action contre la Faim continue de me soutenir jusqu’à ce que, avec l’aide de Dieu, mon enfant marche. »

Nous couvrons le paiement des séances de rééducation des enfants référés et les frais de transport de leurs accompagnants, comme Marlyse. Nos équipes suivent les progrès des enfants en assistant à certaines de leurs séances, ce qui permet à la fois au personnel du CRHAM de bénéficier de l’expertise du personnel d’Action contre la Faim en santé mentale, pratiques de soins et nutrition, mais également au personnel d’Action contre la Faim de développer ses connaissances en termes de psycho-stimulation.

FAIRE UN DON

La 1ère phase du projet Confluences a été financée par l’Agence Française de Développement. Elle prévoyait une assistance tangible aux populations dans les domaines de la nutrition, la santé, l’eau, la sécurité alimentaire, etc. ainsi que des campagnes de plaidoyer et de communication, afin que les gouvernements prennent mieux en compte la lutte contre la faim dans l’élaboration et le financement de leurs politiques publiques. A ce titre, Action contre la Faim et tous ses partenaires de mise en œuvre ont formé des alliances pour témoigner et faire des propositions concrètes dans les forums nationaux et internationaux. Le projet concernait cinq pays d’Afrique francophone : le Tchad, le Burkina Faso, le Cameroun, la République Centrafricaine et Madagascar.

¹Toutes nos pensées vont à la famille et aux amis de Philippe, qui est décédé en décembre 2022.

ACTION CONTRE LA FAIM

 

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18 janvier 2023 3 18 /01 /janvier /2023 17:18
Toussaint Muntazini : « s’ils prolongent le mandat de la CPS, c’est qu’il y a une plus-value attendue »

Lu pour vous

 

Centrafrique: Toussaint Muntazini « s’ils prolongent le mandat de la CPS, c’est qu’il y a une plus-value attendue »

https://lrc-info.fr/ 16/01/2023 LRC  FRANCK PETIT, ENVOYÉ SPÉCIAL À BANGUI JUSTICEINFO.NET

Le mandat de la Cour pénale spéciale (CPS) a été renouvelé pour cinq ans, le 28 décembre, par l’Assemblée nationale de Centrafrique. Après une arrivée très médiatisée le 25 mai 2017 à l’aéroport de Bangui, son procureur le Congolais Toussaint Muntazini s’est fait de plus en plus discret. Jusqu’à devenir presque invisible. Dans cet entretien exclusif, il dresse un bilan de ce tribunal marqué par les retards et les maigres résultats.

Avec un seul procès depuis sa création en 2015 avec le soutien de l’Onu, la Cour pénale spéciale (CPS) de Centrafrique est passée sous les radars de la justice internationale. Pourtant, le gouvernement centrafricain vient de décider de prolonger son mandat pour cinq ans, et la CPS a annoncé depuis juillet une série de nouvelles arrestations, après celles effectuées en 2020. Qu’y a-t-il de vraiment nouveau ?

TOUSSAINT MUNTAZINI : La nouveauté, c’est le nombre. Il y a un nombre beaucoup plus élevé d’interpellations. Ce que je peux vous dire, c’est que pour l’instant, nous comptons quatorze dossiers en instruction. Et que certains d’entre eux ont donné lieu à des interpellations. Une vingtaine de mandats d’arrêt ont été émis, cinq sont déjà exécutés, certains ne le sont pas encore. On est en train d’attendre l’opportunité pour les exécuter.

Il y a un an, l’affaire de l’arrestation d’Hassan Bouba a marqué les esprits. Cet ancien rebelle devenu ministre, bien que poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité par la CPS, avait été libéré avec le soutien manifeste de la présidence de la République et, dit-on, de ses « alliés » russes. Qu’est-ce qui a changé depuis ?

C’est un incident qui, à mon avis, appartient au passé. On a eu à déplorer cette histoire de Bouba mais on a engagé un dialogue responsable avec les autorités. L’instruction de ce dossier continue et, le moment venu, les juges aviseront de la meilleure décision à prendre.

Quelle est la raison de ce qui est apparu comme une « libération » illégale ?

Il n’y a que ceux qui ont procédé à cette libération qui peuvent l’expliquer. A notre niveau, nous avons considéré que c’était une entrave à l’action de la justice. Le monsieur avait été arrêté et déposé à la prison du Camp de Roux. Le jour où on devait le sortir pour qu’il puisse être entendu en présence de son avocat, il y a eu un incident qui a fait que nos agents n’ont pas pu accéder à la prison et, entre temps, le monsieur a été évacué [NDLR : Hassan Bouba est toujours aujourd’hui ministre de l’Élevage et de la santé animale]. C’est un incident malheureux mais qui, à mon avis, appartient au passé, puisque nous avons résolument tourné la page.

Avez-vous reçu des garanties, des promesses des autorités ?

Oui. Toutes les autorités que nous avons rencontrées nous ont dit qu’elles appuyaient l’action de la Cour, qu’elles ne sont pas là pour entraver son action, mais que peut-être il fallait organiser une meilleure communication entre la Cour et elles chaque fois qu’il y a des opérations sensibles à mener.

Donc que c’était dû à un manque de coordination ?

C’est une perception. C’est une perception qui est celle des autorités qui auraient souhaité peut-être mieux se coordonner, pour qu’elles ne soient pas surprises.

Cela veut-il dire qu’une limite a été fixée sur le niveau de responsabilité de ceux que la CPS peut arrêter ?

Formellement, on ne nous a pas notifié qu’il y a des limites. Et donc, dans la mesure où les personnes que nous entendons poursuivre ont commis des crimes qui relèvent de la compétence de la Cour selon la loi et que ces crimes-là sont conformes à notre stratégie de poursuite et d’enquête, nous allons continuer à faire notre travail. Évidemment, il y a peut-être un besoin d’une meilleure communication et on verra dans quelle mesure, chaque fois qu’il y a des opérations qui peuvent prêter à difficulté, comment mieux l’organiser.

Le premier mandat de la CPS s’achève officiellement le 22 octobre 2023. Sa prolongation paraît assurée [l’entretien a eu lieu deux semaines avant la prolongation de ce mandat pour cinq ans]. Quelles sont les perspectives de voir d’autres procès ?

Tout dépendra des juges d’instruction mais il y a des dossiers qui sont assez avancés. Nous avons trois cabinets d’instruction, si chaque cabinet pouvait activer les choses pour sortir deux dossiers au courant de l’année 2023, on pourrait facilement avoir six procès. Il y a des facteurs qui font que les choses sont parfois retardées, contre la volonté des magistrats.

Six procès donc, dans les deux années à venir ?

C’est fort possible par rapport au nombre de dossiers à l’instruction.

Les enquêtes et, en partie, les arrestations reposent sur la vingtaine de policiers et de gendarmes centrafricains de l’Unité spéciale de la police judiciaire (USPJ) de la CPS. Sont-ils en capacité de rassembler les preuves et d’amener les suspects dans tous ces dossiers ?

Oui, je le crois. Il y a eu une amélioration qualitative et quantitative du travail de l’USPJ. L’USPJ est encadrée par deux conseillers [internationaux] aux enquêtes et elle est appuyée également par des UNPOL [la police des Nations unies]. Elle est constituée de quatre équipes d’enquêteurs. C’est un travail de qualité que l’USPJ est en train de rendre même si on peut déplorer la charge de travail qui lui incombe, car ils sont utilisés aussi bien au niveau des enquêtes préliminaires qu’au niveau des instructions en cours.

Au parquet, nous avons trois enquêtes préliminaires pour le moment. Il y a aussi douze dossiers « sous analyse » : avant d’ouvrir une enquête, nous analysons si elle est effectivement faisable, s’il y a suffisamment d’éléments, si les témoins, les éléments de preuves sont disponibles et si les conditions de sécurité sont réunies. Il faut tenir compte du fait que nous avons six mois pour boucler une enquête. Il ne s’agit pas d’en ouvrir une dont on n’est pas sûr de l’aboutissement dans les six mois, sinon cela serait du temps perdu.

Un magistrat de la CPS nous a confié que deux commissions rogatoires transmises en octobre 2021 à la Cour pénale internationale (CPI) sont restées sans réponse depuis, et déplore la quasi absence de collaboration de la CPI. Le procureur de la CPI vient pourtant d’indiquer son intention de « consolider la coopération avec la CPS ». Qu’en attendez-vous ?

Nous avions déjà signé un mémorandum d’entente avec la CPI. Le problème, c’est que lorsque l’on fait des demandes de coopération, la CPI doit parfois se référer à ses sources, et donc cela prend un peu de temps. La nouvelle équipe dirigeante de la CPI, à travers le procureur, a effectivement manifesté l’intention de mieux coopérer. Nous espérons que les retards que l’on a eu à déplorer dans le passé pourront être résolus avec la nouvelle politique.

L’argument de la CPI serait que vous ne protégez pas bien les témoins…

Bon, peut-être que notre unité de protection des témoins n’a pas autant de moyens que celle de la CPI, mais nous avons cette préoccupation de protéger les témoins, nous avons des mesures de délocalisation, de protection physique, une psychologue qui prend en charge les victimes vulnérables. Et depuis que nous avons commencé, nous n’avons jamais eu à déplorer un incident quelconque par rapport à un témoin protégé.

La CPS détient 18 personnes, dont 3 condamnés, mais le quartier spécial prévu de longue date à la prison de Ngaragba n’est toujours pas construit. Quelle en est la raison ?

Je ne saurais pas le dire. Des annonces ont été faites mais je crois que c’est une question de disponibilisation des fonds.

Les détenus de la CPS restent donc avec les autres détenus, au camp de Roux ?

Oui.

Cela pose-t-il des problèmes ?

Oui, bien sûr. Parce qu’ il y a des standards que l’on voudrait respecter et qui ne sont pas respectés pour le moment, en ce qui concerne les droits des personnes en détention. Par exemple la promiscuité, l’alimentation, les conditions sanitaires.

Quelles sont les défis de la CPS en 2023 ?

Les défis ne changent pas tellement. En termes de sécurité, le pays est toujours en guerre. En termes de logistique, nous dépendons essentiellement de la Minusca [Mission des Nations unies en Centrafrique] pour les enquêtes dans l’arrière-pays. Aujourd’hui, si par exemple on veut mener une enquête en province il faut s’adresser à la Minusca, établir un plan de vol et s’aligner sur ce plan de vol. Or, nous avons des limites de durée des enquêtes. Cela peut nous poser quelques problèmes. Et puis évidemment, il y a les moyens financiers de la Cour.

Par rapport à votre arrivée en 2017, qu’est-ce qui a changé ?

Des choses ont quand même évolué. Maintenant nous pouvons nous appuyer sur les FSI [Forces de sécurité intérieures centrafricaines], ce qui n’était pas le cas il y a quelque temps. Ils sont mieux formés, mieux équipés et il y a une plus grande collaboration de la part des autorités militaires et policières.

Est-ce dû à l’arrivée des Russes ?

Non, je ne pense pas. Les forces de sécurité intérieure ont été prises en charge par l’EUTM [Mission de formation de l’Union européenne, depuis 2016]. C’est la suite. Nous fonctionnons avec les autorités centrafricaines, nous ne traitons pas avec les « alliés ». L’exécution sur le terrain, c’est toujours avec les forces centrafricaines.

Selon vous, à quoi sert la CPS en Centrafrique ?

Je crois que, dès le départ, le gouvernement avait indiqué sa volonté de lutter contre l’impunité et donc, si aujourd’hui il a pris la décision de renouveler le mandat de la CPS [le projet de loi de renouvellement du mandat a été adopté avant cet entretien, en conseil des ministres, le 23 novembre] c’est qu’il est toujours sur cette ligne de lutte contre l’impunité et de construire un État démocratique où une paix durable puisse régner grâce à la justice.

Vous pensez que le gouvernement est vraiment sur cette ligne, en général ?

Je n’ai pas à faire de procès d’intention. Dès l’instant où la Cour a été créée, c’était l’idée de départ. C’est Mme Samba Panza [présidente de Centrafrique entre 2014 et 2016] qui a signé le texte de loi portant création de la Cour, et c’est l’actuel président qui l’a mise en œuvre. Donc il y a eu une continuité de la volonté de l’État centrafricain de soutenir le fonctionnement de la CPS. Je pense qu’ils n’étaient pas obligés d’adopter le projet de loi, au niveau du conseil des ministres. S’ils l’ont fait, c’est qu’il y a une plus-value qu’ils attendent de la Cour.

A votre arrivée en Centrafrique en 2017, vous aviez néanmoins espéré que les choses avancent plus vite. Comment expliquez-vous que cela ne s’est pas déroulé ainsi ?

Effectivement, j’étais de ceux qui pensaient que les choses pouvaient aller très rapidement. Mais la difficulté est venue de la nature même de la Cour. C’est une Cour qui est hybride, la composition du personnel ne dépend pas nécessairement de la Cour elle-même. Les procédures de recrutement [des Nations unies, qui appuient la CPS] sont lourdes, coûteuses, lentes, et elle a eu beaucoup de mal à démarrer. Il y a ce problème de recrutement qui a beaucoup traîné. Et puis la mise à disposition des bâtiments. Vous vous rappelez la première fois quand on s’est rencontré, c’était dans un appartement qui servait de bureau ; après, on est allés au commissariat central et, finalement, on est venus ici [dans les locaux de la Cour, inaugurés en novembre 2020]. Tout ceci nous a pris à peu près deux ans. Cela a eu un impact. Mais je pense que l’essentiel est fait. Si le deuxième mandat de la Cour est acquis, les choses pourront aller beaucoup plus rapidement.

Finalement, la difficulté n’a pas tant été le contexte centrafricain que le modèle de la Cour ?

Le contexte a eu son impact aussi : je parlais de conditions sécuritaires qui ne sont pas toujours réalisées là où l’on veut organiser les enquêtes. Mais je pense que la nature même de la Cour a eu un impact sérieux sur son développement. Cela aurait été une cour nationale, je crois que le premier jour où l’on nommait les magistrats, les choses commençaient. Ici, il faut attendre que les partenaires, les États contributeurs puissent agir et cela prend beaucoup de temps. Mais le fait qu’elle existe, qu’elle fonctionne et qu’elle puisse donner espoir aux victimes centrafricaines, c’est son meilleur résultat. Je pense que la CPS a toute sa place.

Comptez-vous rester au poste de procureur ?

Nous attendons d’arriver vers la fin de mon mandat. En principe, c’est vers le mois de mars/avril que devrait se décider le renouvellement. A ce moment-là, on avisera.

La question est-elle vraiment sur la table ?

Oui, bien sûr. Parce que j’ai fait [plus de] cinq ans ici. Je pense qu’il est temps que je me mette à réfléchir sur ce qui va se passer.

Cela signifierait que vous resteriez jusqu’à la fin du premier mandat de la CPS, et que quelqu’un vous remplacerait pour le deuxième mandat ?

Je n’ai pas encore pris de décision. Je vais jusqu’à la fin de mon mandat, qui court jusqu’à la fin du premier mandat de la CPS, et à la fin je vais aviser.

 

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