Par Sylvestre Sokambi le 30 mars 2018
BANGUI, 30 mars 2018 (RJDH)—Le président centrafricain Faustin Archange Touadera a écarté toute option de guerre dans ses stratégies. Il l’a une fois de plus répété ce jour lors de la cérémonie organisée en l’honneur de sa deuxième année au pouvoir.
«Je refuse de faire la guerre », c’est la phrase vedette de la journée en République Centrafricaine. Faustin Archange Touadera l’a martelée plus de dix fois devant la centaine d’invités au Palais de la Renaissance.
Il s’agit d’une réponse aux principaux opposants qui appellent, depuis quelques mois, le Chef de l’Etat à négocier avec les rebelles qui sont favorables à la paix et de combattre ceux qui tuent et pillent. Anicet Georges Dologuelé, chef de file de l’opposition, Ferdinand Nguendet, Crépin Mboli-Goumba ont ici eu la réponse de Faustin Archange Touadera qui écarte l’option de guerre, «je refuse de faire la guerre (…) je ne veux pas faire la guerre » a clamé le Président de la République qui penche pour des négociations, «mon option est claire, dialoguer avec ceux de nos frères qui ont pris les armes. Je veux les convaincre à abandonner les armes et je crois être sur la bonne voie», a affirmé Faustin Archange Touadera, répondant aux deux journalistes choisis par la présidence pour lui poser des questions.
Comment justifier alors l’opérationnalisation des Forces Armées Centrafricaines (FACA) du moment où le chef de l’Etat refuse de faire la guerre dans un pays où les groupes armés ne parlent et ne comprennent que le langage des canons? Faustin Archange Touadera répond et considère que les FACA ne sont pas formées pour la guerre, «nos FACA ont été formées mais, les éléments opérationnels ne sont là que pour protéger la population », annonce le président.
Déception même dans le camp présidentiel. Plusieurs alliés du Président de la République ont confié au RJDH leur déception par rapport à cette vision, «cette position est insoutenable. Elle est dangereuse et met le pays en danger. Face aux forces du mal, il faut proposer le langage qu’elles comprennent », confie sous l’anonymat, un candidat malheureux à la présidence et allié de Touadera.
Un député de la majorité présidentielle parle d’une position décevante, «le président déçoit en disant cela. Quand les forces rebelles ne sauront pas qu’il y a une force en face, elle continueront à frapper et à tout tenter », laisse savoir cet élu de la nation.
L’opposition de Touadera à la guerre et son attachement aux négociations datent de son arrivée au pouvoir. Seulement, les rebelles qu’il reçoit fréquemment ne semblent pas comprendre le signal qu’il leur envoie depuis le 30 mars 2016./
Centrafrique : Le président Touadera reconnait la fragilité sécuritaire du pays
Par Sylvestre Sokambi le 30 mars 2018
BANGUI, 30 mars 2018 (RJDH)—Le président Faustin Archange Touadera a reconnu, ce jour l’instabilité de son pays. Il l’a fait savoir lors de la conférence de presse encadrée qu’il a animée au Palais de la Renaissance à l’occasion de la deuxième année de son pouvoir.
Une conférence de presse encadrée, c’est ce que Faustin Archange Touadera a choisi pour sa deuxième année de pouvoir. A l’occasion, le chef de l’Etat pour une des rares fois, a reconnu la fragilité sécuritaire du pays qu’il dirige depuis le 30 Mars 2016, «je suis conscient que le pays fait face à un sérieux problème sécuritaire. Il y a l’instabilité et la question de sécurité, c’est le nœud de notre problème aujourd’hui », reconnait le président de la République.
Faustin Archange Touadera évite cependant d’aller dans les détails et estime que son gouvernement fait déjà des efforts pour régler cette situation. Le président a fait allusion au DDRR qui, selon lui, va permettre le désarmement des groupes armés, condition sine qua non du retour de la paix.
Le chef de l’Etat retrouve ici la position de certains de ces opposants qui ont considéré qu’il n’a pas amélioré la situation sécuritaire en deux ans, « le costume est plus grand que Touadera qui a échoué sur le plan sécuritaire parce que les gens continuent de mourir quotidiennement. La situation s’est davantage dégradée de telle sorte que l’espoir s’amenuise », a fait savoir Ferdinand Nguendet, opposant et chef du parti Rassemblement pour la République.
Le président de PATRIE, un autre parti de l’opposition, note que le bilan de Touadera sur le plan sécuritaire est deux fois plus alarmant que celui du régime Séléka, « jamais les Centrafricains n’ont été aussi massacrés sur la terre de leurs ancêtres, puisque le triste record des morts que détenait le régime Séléka a été multiplié par deux sous le régime issu des urnes du président Touadera », a publié Crépin Mboli Goumba sur sa page Facebook.
La sécurité a été le premier pilier du programme politique que Faustin Archange Touadera a proposé aux Centrafricains. Lors de son investiture le 30 mars 2016, il a encore posé la question comme la priorité des priorités. Deux années après son entrée en fonction, 80% du territoire est contrôlé par les groupes armés contre 50%, il y a 24 mois.