Centrafrique: un camp de casques bleus de l’ONU attaqué à Bangui
Par RFI Publié le 09-04-2018 Modifié le 09-04-2018 à 14:52
Un camp de base de la Minusca a été attaqué dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 avril à Bangui. Pas de bilan pour le moment, mais une tension supplémentaire dans une ville qui a déjà connu des violences dans la journée de dimanche.
La situation a été très confuse dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 avril. Vers 23h15 (heure locale), des rafales de tirs se sont fait entendre depuis tout Bangui. Très vite, les rumeurs ont couru, de nombreux habitants et internautes affirmant qu’une tentative de coup d’Etat était en cours ce lundi 9 avril à la résidence de Faustin Archange Touadéra. En fait, il n’en était rien : c’est le camp de base des casques bleus égyptiens et jordaniens qui était attaqué, à quelques centaines de mètres de la résidence du chef de l’Etat.
Le camp Fidel a été attaqué par deux côtés. Du côté de l'hôtel Ledger, quatre assaillants ont été vus. Ils étaient selon nos informations en motocyclette. L’attaque a duré au moins 30 minutes. La riposte des militaires égyptiens a disons été fournie, à la hauteur de la peur que cette attaque a suscitée. Les tirs ont produit des échos sur toute la zone. C'est ce que confirme le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro : « Il y a eu un écho qui a amplifié les tirs de nos hommes, mais à aucun moment, la résidence du président de la République n’a été visée parce que c’est impossible ».
Qui sont les assaillants ? C'est la question. De très bonne source, ce sont des ex-Seleka. Et cette action aurait bel et bien été menée en représailles de l'opération Sukula, « Neutraliser » en sango, lancée par la Minusca au PK5 tôt ce dimanche. Elle visait à déloger les groupes d’autodéfense du quartier du PK5, le poumon économique de la ville. Lors de cette opération, trois personnes ont été tuées et plus d’une cinquantaine blessées, dont une dizaine de casques bleus. Le PK 5, c'est de là qu'était partie la rébellion Seleka d'Abdoulaye Hissein. Aujourd'hui, les ex-Seleka sont plutôt des bandits que des hommes dévoués au politique.
Vladimir Monteiro est catégorique : le PK 5 va être nettoyé, l'opération de la Minusca va se poursuivre. « Ce qui sûr c’est que l’opération au K5 a été lancée et va se poursuivre. L’objectif, c’est de neutraliser les gangs. Vous avez ces groupes qui se définissent comme des groupes d’autodéfense, mais pour nous, ce ne sont pas des groupes d’autodéfense, ce sont des criminels, des gens qui vivent de racket, qui rackettent les commerçants, les populations locales et les conducteurs de moto ».
Côté pouvoir centrafricain, c'est le Premier ministre qui doit monter au créneau et faire une déclaration.
RCA: les ex-Sekela derrière l’attaque d'un camp de la Minusca?
Par RFI Publié le 09-04-2018 Modifié le 09-04-2018 à 20:01
En République centrafricaine (RCA), après l'attaque du camp Fidel de la Minusca à Bangui, où stationnent des casques bleus égyptiens et jordaniens, le Premier ministre Simplice Sarandji s'est exprimé, sans pour autant apporter plus de précisions sur l'identité des assaillants. Il s'agirait d'ex-Seleka selon des sources jointes par RFI.
La déclaration de Simplice Sarandji, dimanche en fin d'après-midi, était très attendue, après un très long tête-à-tête avec Faustin Archange Touadéra, mais elle n'a duré que 3 minutes pour dire que l'identité des assaillants n'est pas connue. Le chef du gouvernement centrafricain a également appelé les habitants de la capitale à dénoncer toutes personnes suspectes. « Faites-nous confiance », a-t-il conclu. D'aucuns ont jugé cette prise de parole un peu courte et guère rassurante.
L’attaque a eu lieu dans la nuit de dimanche 8 avril, à 23h, heure locale. On ignore pour l'instant le nombre réel des assaillants, mais on parle de quatre assaillants « vus ». Précisons qu’il faisait nuit et que l’éclairage était défaillant. Ils auraient mené ce raid en représailles de l'opération de la Minusca, dimanche matin, au PK 5 de Bangui. Une opération de nettoyage des groupes dits d'auto-défense.
Le camp Fidel de la Minusca se trouve non loin de la résidence du président et cette proximité explique les rumeurs d'une attaque contre Faustin Archange Touadéra lui-même.
Enfin, ce raid d'ex-Seleka, selon les sources contactées par RFI, intervient juste avant l'arrivée d'une mission conjointe ONU-Union africaine qui débute mercredi 11 avril et s'achève vendredi. Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l'ONU atterrit à Bangui ce mardi.
L'opération Sukula – « neutraliser » en français – de la Minusca au PK 5 doit se poursuivre, afin de « neutraliser de soi-disant groupes d'auto-défense qui ne sont en fait que des criminels », affirme-t-on à la Minusca.
Centrafrique: l’ONU visée dimanche soir dans le centre de Bangui
9 avril 2018
Une attaque a visé la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) dans la nuit de dimanche à lundi dans le centre de Bangui, a affirmé lundi un porte-parole de l’ONU en soulignant que les institutions centrafricaines n’avaient pas été visées.
« Il y a eu une attaque d’une demi-heure environ qui visait la Minusca exclusivement. Nous sommes en train de voir qui était derrière cette attaque. Nous avons riposté et envoyé des renforts. Ce n’était pas une attaque contre une institution centrafricaine », a déclaré à l’AFP lundi Vladimir Monteiro, porte-parole de la mission.
Dimanche entre 23H00 et 23H40 (22H00 à 22H40 GMT), des tirs ont été entendus dans le quartier de la résidence présidentielle, qui abrite un camp de la Minusca, dans le centre de la capitale.
Des hommes armés sont « arrivés au niveau de la radio Ndeke Luka, à côté de la route qui mène à la résidence du président » Faustin-Archange Touadéra, avait indiqué dimanche soir à l’AFP une source sécuritaire de haut rang.
Le centre-ville de Bangui n’avait jamais été visé par une attaque de groupe armé depuis l’élection de Touadéra à la tête de la Centrafrique, en 2016.
« Les assaillants sont venus en moto et avec un faux véhicule de l’ONU », a affirmé à l’AFP un habitant du quartier, tandis que selon un autre: « Il y a eu des échanges de tirs entre les Casques bleus égyptiens et les assaillants ».
Ces derniers n’étaient pas identifiés lundi et l’attaque n’a pas été revendiquée. Aucun bilan n’a été communiqué.
Cette attaque est survenue alors qu’une opération conjointe de la Minusca et des forces centrafricaines visait dimanche le quartier du PK5 à Bangui pour y démanteler des bases de groupes armés.
Au moins deux personnes ont été tuées et 56 autres blessées dont des Casques bleus lors de cette qui devait se poursuivre plusieurs jours.
La Minusca a arrêté dimanche plusieurs personnes appartenant aux groupes armés de « Force » ou du feu chef armé « 50/50 » et a saisi de la drogue ou des munitions après la prise de contrôle des bases de ces groupes, selon un porte-parole de la Minusca Hervé Verhoosel.
Cette opération intervient après un regain de violences depuis plusieurs mois dans le PK5, le quartier musulman et poumon économique de la capitale centrafricaine.
Centrafrique : la Minusca déloge un groupe armé non loin de la résidence présidentielle
09-04-2018 12:45
Des affrontements entre les deux parties ont eu lieu dans la nuit du 8 au 9 avril à Bangui, la capitale, alors qu’une opération conjointe des Casques bleus et des forces centrafricaines s’apprêtait à démanteler des groupes armés du quartier PK5, a-t-on appris de source sécuritaire.
D’après la source, des tirs nourris ont éclaté alors qu’« un groupuscule armé était arrivé au niveau de la radio "Ndeke Luka", à côté de la route qui mène à la résidence du président ». « Le groupe a été repoussé par les Casques bleus égyptiens », a indiqué la Minusca, ajoutant qu’au moins deux personnes ont été tuées et cinquante-six autres blessées dont des Casques bleus. Et plusieurs personnes appartenant aux groupes armés du « général Force » ou du feu chef armé « 50/50 » ont été arrêtées. La force onusienne a saisi de la drogue et des minutions après la prise de contrôle des bases de ces groupes, selon le porte-parole de la Minusca, Hervé Verhoosel.
Les affrontements entre la mission onusienne et le groupe armé interviennent après un regain de violences depuis plusieurs mois dans le PK5, alors que la ville était relativement épargnée par les violences des groupes armés opérant dans le pays. Pourtant, il y a une semaine, une patrouille de Casques bleus a été prise pour cible par un groupe armé dans ce même quartier, essuyant des coups de feu.
Fin mars, la mission de l’ONU avait menacé de démanteler toutes les bases des groupes armés du PK5, le quartier musulman et poumon économique de Bangui, si ces derniers ne déposaient pas les armes. L’intervention des Casques bleus avait été sollicitée à la mi-février par l’association des commerçants du PK5, accusant les groupes armés de violences et d’exactions envers eux et la population.
Le PK5 a souvent été au cœur des tensions à Bangui pendant que la dernière population musulmane de la ville y vit retranchée. Or, les musulmans centrafricains sont souvent associés à la rébellion de la Séléka qui a renversé le président François Bozizé, en 2013, et plongé le pays dans la violence. L’ex-rébellion a été expulsée de la capitale centrafricaine en 2014 par une intervention militaire internationale.
Nestor N'Gampoula