Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sommaire

  • : centrafrique-presse
  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
  • Contact

Recherche

Liens

11 avril 2018 3 11 /04 /avril /2018 15:49
Le regain de violences à Bangui fait au moins 18 morts, dont un casque bleu

 

 

 

Le Monde.fr avec AFP Le 11.04.2018 à 10h47 • Mis à jour le 11.04.2018 à 12h02

 

La mission de l’ONU et les forces centrafricaines tentent de démanteler des milices au PK5, quartier majoritairement musulman de la capitale.

 

Des violences ont fait au moins 18 morts, mardi 10 avril, à Bangui, qui connaît depuis dimanche un fort regain de violences. Un casque bleu a notamment été tué et huit autres blessés dans l’après-midi au PK5, quartier majoritairement musulman de la capitale, où soldats de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) et centrafricains tentent de démanteler des milices d’« autodéfense » autoproclamées.

 

Au moins 46 personnes ont été blessées ce même jour, dont 44 ont été prises en charge par Médecins sans frontières (MSF), a indiqué l’ONG à l’AFP, et deux à l’hôpital pédiatrique de Bangui, selon le personnel hospitalier.

 

Mercredi 11 avril au matin, un cortège d’habitants du quartier du PK5 est venu déposer devant le quartier général de la Minusca les corps de 17 personnes tuées selon eux mardi dans des violences. « Hier, ils ont tué beaucoup de gens. Voilà les morts qu’on a amenés ici », a expliqué un homme à l’AFP, à côté des corps drapés de blanc posés devant la porte close. Quelques véhicules blindés de l’ONU étaient placés aux abords du camp de la Minusca, qui a été totalement bouclé mercredi matin.

 

Démanteler les groupes armés

 

Ces derniers mois, le PK5, où vit la majorité des musulmans de la capitale, était un foyer de tensions. La population commerçante du quartier avait arrêté début 2018 de payer les milices pour protester contre leurs violences, qui se sont poursuivies.

 

Dimanche, l’ONU et les forces de sécurité centrafricaines ont lancé une opération militaire dans le PK5 pour démanteler ces groupes armés. Plusieurs membres de ces derniers ont été arrêtés au premier jour de cette action, pendant lequel deux personnes sont mortes et près de soixante ont été blessées.

 

Dans la nuit de dimanche à lundi, une base de la Minusca située dans le centre-ville de Bangui, à proximité de la résidence du président Faustin-Archange Touadéra, a été attaquée par des hommes armés.

 

Mardi, une fusillade a éclaté en milieu d’après-midi à la limite entre le quartier du PK5 et le 3e arrondissement, selon des sources concordantes. « Une patrouille de casques bleus rwandais appuyée par les forces de sécurité intérieure [FSI] centrafricaines et les forces armées centrafricaines [FACA] s’est fait tirer dessus et a poursuivi les assaillants jusqu’au PK5 », a déclaré à l’AFP une source sécuritaire. C’est la première fois qu’un casque bleu est tué dans la capitale depuis l’arrivée au pouvoir du président Touadéra, en 2016.

 

Dans l’après-midi, l’ambassade de France a demandé sur les réseaux sociaux d’« éviter les abords du KM5 [“Kilomètre 5”, correspondant au quartier de Bangui appelé PK5] et de l’aéroport » ainsi que d’« observer la plus grande prudence ».

 

 « Des civils sont morts », a affirmé à l’Agence France-Presse un habitant du PK5, joint par téléphone, sans qu’il soit possible de vérifier l’information. « Beaucoup de personnes se sont réfugiées au niveau de la mosquée centrale du [quartier]. »

 

Les échanges de tirs ont cessé vers 19 heures (heure locale), a constaté l’AFP. Les rues de la capitale étaient vides mardi soir, et la plupart des commerces fermés.

 

Visite conjointe

 

Des casques bleus et des membres des forces de sécurité centrafricaines ont également été déployés mardi autour de la prison de Ngaragba, dans le sud de Bangui, a constaté l’AFP. Des coups de feu ont été entendus au sein de la prison, selon des témoignages. Des rumeurs faisaient état mardi d’une tentative d’évasion, sans qu’il soit possible de confirmer l’information.

 

Ces violences interviennent alors que le chef du département des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, et le commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), Smaïl Chergui, sont arrivés à Bangui mardi. Cette visite conjointe est « une continuation de ce que font les Nations unies et l’UA aux côtés de ce pays », a indiqué M. Chergui à l’aéroport.

 

Dans le cadre de la feuille de route pour la paix en Centrafrique promue par l’organisation panafricaine, un panel de facilitateurs a rencontré ces dernières semaines la quinzaine de groupes armés qui combattent en province pour le contrôle des ressources et afin de gagner de l’influence.

 

Depuis dimanche, plusieurs groupes armés issus de l’ex-coalition musulmane de la Séléka, qui avait pris Bangui par la force en 2013, ont réagi à l’opération militaire menée au PK5. « Cette situation risque de compromettre le processus de paix » de l’UA, a déclaré dans un communiqué l’un d’eux, le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC).

 

Outre celle de l’Union africaine, plusieurs médiations ont tenté par le passé de ramener la paix en Centrafrique, pays de 4,5 millions d’habitants rongé par un conflit meurtrier depuis 2013.

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
11 avril 2018 3 11 /04 /avril /2018 15:25

 

 

Communiqué conjoint de l’Union Africaine et des Nations Unies 
sur le processus de paix et la situation à Bangui

 

11 avril 2018

 

Nous, représentants l’Union Africaine et les Nations Unies, avons décidé d’entreprendre une visite conjointe en République centrafricaine, pour exprimer notre solidarité et notre plein soutien au peuple centrafricain et au processus de paix en République centrafricaine. C’est aussi un message d’unité totale et de détermination commune de l’Union Africaine et des Nations Unies.

 

Nous nous réjouissons à cet égard que notre visite coïncide avec la tenue de la première réunion à Bangui, du Groupe international de soutien à la RCA depuis le retour à l’ordre constitutionnel. Lors de notre séjour, nous aurons l’occasion de nous entretenir avec les autorités centrafricaines et avons d’ailleurs échangé avec le Président Touadéra.

 

Etant arrivés hier, nous sommes également préoccupés par les tensions persistantes dans le quartier du kilomètre 5 de Bangui. Les opérations conduites par le Gouvernement et la MINUSCA le 8 avril visaient assurément à arrêter les éléments criminels qui mettent en péril la vie de citoyens paisibles, dans un quartier qui est le poumon économique de Bangui.

 

Dans ces moments difficiles, nous tenons avant tout à exprimer nos sincères condoléances aux familles des victimes et déplorons les nombreux blessés à qui nous souhaitons un prompt rétablissement.

 

Nous tenons surtout à souligner que cette opération de maintien de l’ordre et de restauration de l’autorité de l’Etat a pour but unique de protéger la population qui nous le demande, contre les éléments criminels qui l’oppriment. Nous tenons à préciser que pour protéger toutes les populations, comme partout ailleurs dans le pays, nous sommes déterminés à agir. 

 

Nous déplorons et condamnons fermement les tentatives d’instrumentalisation de cette opération ainsi que les attaques perpétrées contre les soldats de la paix dont une vingtaine a été blessée et l’un d’eux a succombé à ses blessures.

 

Nous tenons à rappeler que toute attaque contre les soldats de la paix constitue un crime de guerre. Leurs auteurs et ceux qui les soutiennent auront certainement à répondre de leurs forfaits devant la justice.

 

Nous tenons aussi à exprimer qu’une offre de règlement pacifique avait été préalablement faite aux groupes visés et que ceux-ci l’ont refusée.

 

Enfin, nous tenons à souligner qu’en étroite coordination avec le Gouvernement centrafricain, nous sommes prêts à utiliser tous les moyens dont dispose la communauté internationale pour créer les conditions pour la restauration de la paix en RCA. Par tous les moyens, nous entendons d’abord le dialogue et si nécessaire la force.

 

Notre présence conjointe ici, en collaboration avec le Gouvernement centrafricain, vise à réaffirmer notre engagement sans ambiguïté pour l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en RCA, qui comme l’a souligné le Conseil de Sécurité, représente la seule issue pour une sortie de crise.

 

Aux populations de Bangui, nous lançons un appel au calme. Nous leur demandons aussi de ne pas être victimes de rumeurs et de manipulations. Vos autorités sont à pied d’œuvre en collaboration avec la MINUSCA pour restaurer l’ordre public et assurer la protection de toutes les populations civiles sans distinction.

 

 

 

Signé,

 

M. Smaïl Chergui

Commissaire Paix et Sécurité de l’Union Africaine

 

M. Jean-Pierre Lacroix

Secrétaire-Général adjoint des Nations Unies

 

 

United Nations Multidimensional Integrated Stabilization Mission in the Central African Republic

 

Vladimir Monteiro

 

Spokesperson/Porte-parole

 

MINUSCA - Avenue Barthélemy Boganda BP 3338 Bangui, Central African Republic

Cellphone: + 236 75980772 - 72259932 | Extension : (173) 5545/5506 | Tetra : 10874

E-mail: monteiro6@un.org | Skype : Vladimir.Monteiro4 | Twitter : @MonteVlad

https:// minusca.unmissions.org

 

COMMUNIQUE CONJOINT ONU - UA
COMMUNIQUE CONJOINT ONU - UA
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
11 avril 2018 3 11 /04 /avril /2018 00:52
Centrafrique: un Casque bleu tué et 8 autres blessés à Bangui

 

 

Centrafrique: un Casque bleu tué et 8 autres blessés à Bangui

 

Bangui AFP / 10 avril 2018 21h35 - Un Casque bleu a été tué et huit autres blessés dans des affrontements avec des milices auto-proclamées d'"auto-défense" à Bangui, pour la première fois depuis 2016, a indiqué une source sécuritaire à l'AFP.

Au moins 46 personnes ont été blessés dans ces affrontements entre une patrouille composée de Casques bleus et de soldats centrafricains, et des milices auto-proclamées d'"auto-défense" dans le quartier PK5 de la capitale.

44 ont été pris en charge par l'ONG Médecins sans frontières (MSF), selon l'ONG à l'AFP, et 2 à l'hôpital pédiatrique de Bangui, selon du personnel hospitalier.

Ce regain de violences dans la capitale centrafricaine est inédit depuis l'élection de Touadéra à la tête de la Centrafrique, en 2016.

Depuis plusieurs mois, le quartier PK5 de Bangui, où vivent retranchées les dernières populations musulmanes de Centrafrique, est théâtre de violences.

La population commerçante du quartier avait arrêté début 2017 de payer les milices armées auto-proclamés d'"auto-défense", déclenchant une flambée de violences.

Dimanche, l'ONU et les forces de sécurité centrafricaines ont lancé une opération militaire pour démanteler ces groupes armés.

Deux personnes sont mortes et près de soixante blessées le premier jour de cette opération dans le PK5, tandis que plusieurs membres de ces groupes armés ont été arrêtés.

Dans la nuit de dimanche à lundi, une base de la Minusca en centre-ville de la capitale centrafricaine située à proximité de la résidence du président Faustin-Archange Touadéra a été visée par une attaque d'hommes armés. 

C'était la première fois que le centre-ville de Bangui était visé depuis l'élection de Touadéra. L'identité des assaillants n'était pas connue mardi.

Mardi, une fusillade a éclaté en milieu d'après-midi à la frontière entre le quartier du PK5 et le 3e arrondissement de la capitale, selon des sources concordantes.

"Une patrouille de Casques bleus rwandais appuyée par les forces de sécurité intérieure (FSI) centrafricaine et les forces armées centrafricaines (FACA) s'est faite tirer dessus et a poursuivi les assaillants jusqu'au quartier du PK5", a déclaré à l'AFP une source sécuritaire.

"Nos éléments sont aux côtés des Forces de sécurité intérieure depuis cet après midi vers le PK5", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la mission onusienne, Vladimir Monteiro.

"Des civils sont morts", a affirmé un habitant du quartier à l'AFP, joint par téléphone, sans qu'il soit possible de vérifier l'information de source indépendante.

"Beaucoup de personnes se sont réfugiées au niveau de la mosquée centrale du PK5", a continué cet habitant.

Les échanges de tirs ont cessé vers 19H00 (18H00 GMT), a constaté l'AFP.

Des Casques bleus et des forces de sécurité centrafricaines ont également été déployées mardi autour de la prison de Ngaragba, dans le sud de Bangui, selon l'AFP.

Des coups de feu ont été entendus au sein de la prison, selon des témoignages à l'AFP. Des rumeurs faisaient état mardi d'une tentative d'évasion, sans qu'il soit possible de confirmer l'information.

Les musulmans centrafricains sont souvent associés à la rébellion de la Séléka qui a renversé le président François Bozizé en 2013 et plongé le pays dans la violence.

L'ex-rébellion a été expulsée de Bangui en 2014 par une intervention militaire internationale.


(©)

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
11 avril 2018 3 11 /04 /avril /2018 00:43

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

 

 

LA MINUSCA CONDAMNE LES DERNIERES ATTAQUES CONTRE LES CASQUES BLEUS A BANGUI

 

 

Bangui, le 10 avril 2018 – Suite à l’opération du 8 avril 2018, menée conjointement avec les Forces de sécurité intérieures et les Forces armées centrafricaines (FACA) au KM5, à Bangui, la MINUSCA poursuit ses efforts dans ce quartier afin d’éviter une escalade de la violence dans les arrondissements avoisinants.

 

Dans ce contexte tendu, la Force de la MINUSCA a, quatre heures durant, dû repousser des éléments lourdement armés des groupes criminels qui ont délibérément ouvert le feu sur les forces internationales, qui ont riposté. Neuf casques bleus membres du contingent rwandais ont été blessés, dont l’un a succombé à ses blessures. Un autre casque bleu se trouve dans un état critique.

 

La MINUSCA condamne fermement ces nouvelles attaques contre les forces de maintien de la paix stationnées en République centrafricaine. La Mission rappelle que toute attaque contre des casques bleus peut constituer un crime de guerre et que leurs auteurs devront en répondre devant les juridictions pertinentes.

 

La MINUSCA demande une cessation immédiate des tensions au KM5 qui ont déjà occasionné de nombreuses pertes en vies humaines et plusieurs blessés. Elle reste disposée à appuyer tous les efforts visant une résolution pacifique de ces tensions.

 

La MINUSCA réitère son engagement à soutenir le Gouvernement de la République centrafricaine à protéger les populations civiles, sans aucune distinction, et à restaurer la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire national. La Mission appelle toute la population au calme et tient a renouveler son soutien au Gouvernement de la République centrafricaine dans ses efforts pour le rétablissement de l’ordre public et la lutte contre l’impunité. 

 

United Nations Multidimensional Integrated Stabilization Mission in the Central African Republic

 

Vladimir Monteiro

 

Spokesperson/Porte-parole

MINUSCA - Avenue Barthélemy Boganda BP 3338 Bangui, Central African Republic

Cellphone: + 236 75980772 - 72259932 | Extension : (173) 5545/5506 | Tetra : 10874

E-mail: monteiro6@un.org | Skype : Vladimir.Monteiro4 | Twitter : @MonteVlad

https:// minusca.unmissions.org

 

 

 

Un Casque bleu tué et plusieurs autres blessés à Bangui en Centrafrique

 

   22:25 10.04.2018 (mis à jour 23:08 10.04.2018)

 

En République centrafricaine, un Casque bleu a trouvé la mort et huit autres ont été blessés dans une attaque survenue mardi à Bangui, a-t-on appris d'une source sécuritaire.

 

Un Casque bleu a été tué et huit autres blessés dans des affrontements entre des soldats de la mission de l'Onu en Centrafrique, la Minusca, et des milices auto-proclamés d'«auto-défense» à Bangui mardi après-midi, a indiqué une source sécuritaire à l'AFP.

 

 

Au moins 46 civils ont été blessés durant ces échanges de tirs dans le quartier PK5 de la capitale, dont 44 ont été pris en charge par l'ONG Médecins sans frontières (MSF), selon l'ONG à l'AFP, et deux par l'hôpital pédiatrique de Bangui, selon du personnel hospitalier.

 

La Centrafrique est en proie depuis 2013 à des violences intercommunautaires, après le renversement de l'ex-Président François Bozizé par les milices de la Seleka prétendant défendre la minorité musulmane, ce qui avait entraîné une contre-offensive des milices anti-Balaka.

 

Les groupes armés se battent aujourd'hui essentiellement pour le contrôle des ressources naturelles.

 

LA MINUSCA CONDAMNE LES DERNIERES ATTAQUES CONTRE LES CASQUES BLEUS A BANGUI
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
11 avril 2018 3 11 /04 /avril /2018 00:11
Uramin : l’ex-directeur des mines d’Areva mis en examen pour « corruption »

 

 

 

Par AFP

 

L'ancien directeur des mines d'Areva a été mis en examen à Paris pour "corruption" dans l'enquête sur le rachat désastreux pour le spécialiste du nucléaire de la compagnie minière canadienne Uramin en 2007, selon des sources proches du dossier.

 

Sébastien de Montessus a été mis en examen le 29 mars pour « corruption d’agent public étranger », « corruption privée » et « abus de confiance », des faits qu’il conteste.

 

Areva, devenu Orano, avait déboursé 1,8 milliard d’euros pour acquérir le Canadien Uramin. Mais l’exploitation des trois gisements de la société en Namibie, Afrique du Sud et Centrafrique s’était révélée beaucoup plus difficile que prévu. L’opération s’était transformée en gouffre financier et avait contraint Areva, fin 2011, à provisionner 1,5 milliard d’euros.

 

Soupçons d’escroquerie et de corruption

 

L’affaire est au cœur de deux informations judiciaires. Un volet comptable, dans lequel l’ex-patronne emblématique d’Areva, Anne Lauvergeon (2001-2011), a été mise en examen ainsi que deux ex-responsables, soupçonnés d’avoir présenté des comptes inexacts pour masquer l’effondrement de la valeur d’Uramin.

 

L’autre enquête, dans laquelle Mme Lauvergeon, surnommée « Atomic Anne », est témoin assistée, porte sur des soupçons d’escroquerie et de corruption lors de l’acquisition de la compagnie minière.

 

C’est dans ce volet que Sébastien de Montessus vient d’être mis en examen.

 

« Les juges s’interrogent notamment sur plusieurs opérations cherchant à savoir si elles auraient pu dissimuler d’éventuels détournements de fonds », a indiqué une des sources proches du dossier.

 

Notamment deux contrats dans lesquels Areva a déboursé au total près de 6,9 millions de dollars en 2009 et 2010 en faveur du groupe minier namibien United Africa Group (UAG).

 

Luxueux yacht

 

Les magistrats s’interrogent également sur des versements mensuels de 10 000 dollars en 2008 et 2009 au ministre namibien du Commerce et de l’Industrie de l’époque, l’actuel président Hage Geingob.

 

Sébastien de Montessus est aussi suspecté d’avoir joué les intermédiaires dans la vente d’un luxueux yacht, le Cape Arrow, pour laquelle il aurait perçu 750.000 euros.

 

Dans ce volet, Olivier Fric, mari d’Anne Lauvergeon, est mis en examen pour délit d’initiés, soupçonné d’avoir spéculé sur le titre Uramin lors de son rachat en profitant d’informations privilégiées. Ses liens avec un financier belge Daniel Wouters sont également au cœur des investigations.

 

Ce dernier, recruté en 2006 par Areva comme responsable du développement et des acquisitions de sa division mines, a joué un rôle clé dans le rachat d’Uramin. Placé en garde à vue cette semaine, il devrait être convoqué prochainement par les juges d’instruction, selon une des sources.

 

 

La mise en examen surprise qui relance l'affaire Areva

 

leJDD  Pascal Ceaux

 

Sébastien de Montessus, l’ancien directeur des activités minières qui avait mis en cause l’ex-présidente Anne Lauvergeon, est à son tour suspecté dans l'affaire Areva.

 

C'est l'éternelle histoire de l'arroseur arrosé – ou plutôt de l'accusateur accusé. Sébastien de Montessus, PDG de la société minière Endeavour, a été mis en examen le 29 mars pour "corruption d'agent public étranger", "abus de confiance" et "corruption privée". Ancien haut dirigeant d'Areva, il a joué un rôle déterminant dans l'éclatement du scandale Uramin, du nom d'une société canadienne rachetée en 2007 par le groupe français dans des circonstances controversées. Ses accusations avaient notamment provoqué la mise en cause d'Anne Lauvergon, l'ex-patronne d'Areva. C'est désormais son tour d'être visé par la justice.

"Il n'y a pas d'éléments matériels contre lui, seulement des rapprochements entre différentes données de l'enquête, c'est une affaire d'interprétation", estime son avocat, Me Patrick Maisonneuve. Le juge Renaud Van Ruymbeke, chargé de l'instruction, lui reproche d'avoir versé pendant vingt mois, entre avril 2008 et décembre 2009, des mensualités de 10.000 dollars au ministre du Commerce et de l'Industrie namibien, en échange de l'octroi d'un statut fiscal privilégié pour une filiale locale d'Areva dont il assurait la direction. Le soupçon est d'autant plus délicat que le ministre en question, Hage Geingob, a été élu en 2015 chef de l'Etat.

Enquête sur le rachat d'Uramin

 

Sébastien de Montessus est également poursuivi pour "abus de confiance" : il aurait détourné à son propre avantage d'une filiale d'Areva 6.850.000 dollars en août 2009 et janvier 2010. Enfin, un troisième chef de mise en examen a été décidé contre lui pour "corruption privée" : il aurait accepté des rétrocommissions d'un partenaire d'une filiale d'Areva, dont 750.000 euros destinés au versement d'un acompte sur l'achat d'un voilier de luxe. "Nous contestons tout, réplique Me Maisonneuve, il n'existe aucune preuve de corruption dans le dossier." L'avocat estime que l'exemple de Hage Geingob est édifiant. "Mon client n'a jamais été au courant de ce versement de 10.000 dollars par mois, dit-il. Et la contrepartie avancée n'est pas vraisemblable. Le ministre était chargé du commerce et de l'industrie, et en aucun cas des finances. Comment aurait-il pu accorder lui-même un statut fiscal privilégié à une filiale d'Areva?"

Entreprenant et flamboyant, issu d'une vieille famille de la noblesse française, Sébastien de Montessus occupait la fonction de directeur des activités minières du groupe Areva quand, en février 2011, il recrute un détective suisse, avec l'aval de cadres dirigeants, pour enquêter sur le rachat d'Uramin pour 2 milliards d'euros et le rôle qu'aurait pu y jouer le mari d'Anne Lauvergeon, Olivier Fric. L'affaire s'est révélée très mauvaise : une partie des gisements situés en Centrafrique et en Namibie est considérée comme vide, l'autre comme inexploitable. Les projets d'extraction sont, dans les deux cas, interrompus, et les mines fermées.

Affrontement avec Anne Lauvergeon

 

Dans les coulisses d'Areva, l'affrontement fait rage. Anne Lauvergeon n'est pas n'importe qui. Ex-conseillère du président Mitterrand, elle s'est affirmée en dirigeante d'une grande entreprise dans un secteur stratégique, où son engagement et son autorité lui ont valu le surnom d'"Atomic Anne". Son nom circule parmi les possibles ministres d'un gouvernement de gauche en cas de victoire à l'élection présidentielle de 2012. Mais le beau scénario va être bouleversé. L'enquête suisse est achevée. Baptisé "Pomerol 4", un rapport de 15 pages dévoile une série d'appels téléphoniques d'Olivier Fric, qui laisse présumer l'existence de comptes illégaux en Suisse du mari d'"Atomic Anne". Le document arrive anonymement dans la boîte aux lettres d'Anne Lauvergeon. Elle dépose alors plainte à Paris contre la société d'investigation suisse et contre Sébastien de Montessus. Elle soupçonne ce dernier, jusqu'alors réputé proche d'elle, de fomenter son éviction.

En mars 2012, il démissionne d'Areva et prend la tête d'une ancienne filiale, La Mancha. Six ans après, il est à son tour sous le feu de la justice. Ironie du sort, c'est l'examen de son rôle à la tête des activités minières du groupe qui lui vaut ses récentes mésaventures. Deux informations judiciaires contre X ouvertes en mai 2015 sont toujours en cours. L'une concerne les conditions et les circonstances de l'achat d'Uramin, l'autre la "diffusion de fausses informations aux marchés, présentation de comptes inexacts, abus de pouvoir, faux et usage de faux".

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
11 avril 2018 3 11 /04 /avril /2018 00:04

 

 


Chers compatriotes, 


Depuis quelques instants, des messages en provenance de certains milieux font état de ce que les militaires des Forces Armées Centrafricaines seraient en train d’attaquer la population du KM5.


Le ministère de la Défense Nationale et de la Reconstruction de l’Armée vient ici démentir carrément cette information et préciser que le rôle des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) n’est pas de nuire à la quiétude de la population.


Cette information dénuée de tout fondement, est de nature à jeter du discrédit sur les forces de défense et de sécurité en général, et les Forces Armées Centrafricaines en particulier, dont la mission est de protéger la population.


Le ministère de la Défense Nationale et de la reconstruction de l’armée invite toute la population de Bangui à garder son calme et à ne pas céder à toutes manifestations ou manipulations.


Fait à Bangui le 10 Avril 2018,

 

Le porte-parole du Ministère de la défense nationale et de la reconstruction de l’armée

 

Colonel Justin NDAGBIA

COMMUNIQUE DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE NATIONALE ET DE LA RECONSTRUCTION DE L’ARMÉE
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
10 avril 2018 2 10 /04 /avril /2018 23:30
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH

 

 

Centrafrique La tension encore vive au km5 et ses environs

 

PAR JEAN FERNAND KOENA LE 10 AVRIL 2018

 

BANGUI, le 10 Avril 2018(RJDH)—Le calme relatif observé ce matin au km5 s’est très vite transformé en un affrontement armé. Certaines sources parlent de la poursuite des opérations conjointes Minusca-Faca contre les positions des chefs autodéfense du km5.

 

La situation au km5 est encore confuse et donc difficile en ce moment de parler de cette opération en cour dans le 3e arrondissement où les forces conjointes tentent de reprendre la main après l’échec essuyé le dimanche dernier face aux chefs autodéfenses qui tentent ce matin de lever des barrières érigées sur les artères.

 

Cette opération a un impact immédiat sur les quartiers périphéries du km5, où les habitants essuient des attaques des groupes armés. Le bilan des combats en cour n’est pas disponible. Entre temps, on signale d’ores et déjà des représailles dans les quartiers proches du km5 faisant des morts et plusieurs blessés.

 

Ces affrontements sont beaucoup plus intenses vers le quartier Gbaya Dombia frontalier aux quartiers Boeing et Cattin où des cas de balles perdues sont enregistrés. De source hospitalière, la croix rouge est mobilisée avec les moyens limités pour apporter secours aux personnes vulnérables.

 

La police et la gendarmerie se sont intervenues pour mettre la zone sous-contrôle. Des sources proches des groupes autodéfenses parlent de la mise en déroute des rwandais. Informations encore non vérifiée par des sources indépendantes.

 

Dès le lancement de l’assaut, le porte-parole de la Minusca, Vladimir Montéiro, joint par le RJDH a parlé d’une présence pour protéger la population et a promis revenir vers le RJDH pour faire le point sur l’évolution de la situation des opérations militaires sur le terrain.

 

La Minusca en se retirant du km5 le dimanche dernier a promis poursuivre les opérations jusqu’à ce que les bases respectives des leaders d’autodéfense soient mises hors d’état de nuire.

 

Ces violences interviennent quelques heures après l’arrivée à Bangui du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, et le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union Africaine, l’Ambassadeur Smail Chergui, dans le cadre d’une visite conjointe en Centrafrique.

 

 

Centrafrique : Le ministre Jean Serge Bokassa se met à l’écart des activités gouvernementales

 

PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 10 AVRIL 2018

 

BANGUI, 10 avril 2018 (RJDH) —Le ministre de l’administration du territoire, Jean Serges Bokassa s’est mis à l’écart de toute activité gouvernementale a-t-on appris de sources bien introduites.

 

Absences répétées du ministre Jean Serge Bokassa au bureau, au conseil de cabinet, aux cérémonies officielles et aux conseils des ministres, c’est ce que révèle une enquête du RJDH.  Dans les couloirs du ministère de l’administration du territoire, plusieurs cadres affirment n’avoir pas vu le ministre depuis plusieurs semaines, « il ne s’est pas présenté au bureau depuis quelques semaines », a confié sous l’anonymat, un cadre de ce département.

 

Jean Serge Bokassa, selon plusieurs ministres interrogés par le RJDH, n’a pas pris part à plusieurs réunions de cabinet sans que son absence ne soit justifiée, « il est rare ces derniers temps mais aucune information est partagée à ce sujet », explique un membre du gouvernement.

 

L’absence du ministre de l’administration du territoire est enregistrée à la commémoration du 59ème anniversaire de la mort du père fondateur de la RCA. Il a été absent à la cérémonie de dépôt de gerbes au rond-point Boganda, cérémonie pendant laquelle le chef de l’Etat a inauguré le monument réhabilité. Le même jour à Bobangui où était tout le gouvernement, Jean Serge Bokassa était encore absent.

 

Le 30 mars 2018, date anniversaire de l’investiture du chef de l’Etat, le ministre de l’administration du territoire n’était ni au palais ou étaient réunis tous les barons du régime ni au stade pendant le matche dont le coup d’envoi a été donné par Faustin Archange Touaédéra.  Le 31 mars, il était toujours absent A Bérengo à la cérémonie de remise officielle des soldats centrafricains entraînés au maniement des armes russes. Le RJDH  a tenté en vain d’entrer en contact avec le ministre accusé de s’être mis à l’écart des activités du gouvernement.

 

La tension entre Jean Serge Bokassa et le gouvernement a commencé depuis septembre lorsqu’en faveur d’un remaniement, le portefeuille de la sécurité lui a été retiré. Un mois durant, le ministre était resté à la maison. La situation a été décomptée après un tête à tête avec le chef de l’Etat. L’occupation de la résidence impériale de Bérengo par les instructeurs russes sur ordre de la présidence serait à l’origine de ce second froid qui pourrait déboucher, de sources autorisées, sur sa révocation du gouvernement  ce qui signerait le divorce entre Touadera et Bokassa./

 

Sylvestre Sokambi et Jean Fernand Koena  

 

 

Centrafrique : Détonations d’armes à la Maison d’arrêt centrale de Ngaragba à Bangui

 

PAR JEAN FERNAND KOENA LE 10 AVRIL 2018

 

BANGUI, le 10 Avril 2018(RJDH)—Des tirs ont retenti à la Maison d’arrêt centrale de Ngaragba au début d’après-midi à Bangui. Une situation qui a jeté la panique parmi la population environnante de la maison carcérale ce 10 avril.

 

Ces détonations d’armes interviennent dans un contexte de mutinerie des prisonniers qui protestaient contre la restriction et le soupçon des gardes pénitentiaires ayant soupçonné l’utilisation des téléphones portables dans les cellules de prison.

 

Le Procureur de la République, Laurent Lengandet, joint par le RJDH parle d’une situation sous contrôle. «Oui, je puis vous confirmer qu’il y a des tirs d’armes automatiques à la Maison d’arrêt de Ngaragba et c’est juste des tirs sporadiques des gardes pénitentiaires qui voulaient dissuader les détenus qui veulent protester contre l’utilisation des téléphones dans les cellules. Mais à l’heure actuelle, le calme est revenu et la situation est sous contrôle» a-t-il indiqué.

 

Cette mutinerie intervient après une autre pour exiger du gouvernement le droit à la nourriture. Depuis la dernière évasion en masse en 2015, le gouvernement a renforcé la sécurité à la Maison d’Arrêt de Ngaragba désormais gardée par les éléments des FACA, d’un côté et de l’autre par  les agents de services pénitenciers y compris les contingents égyptiens de la Minusca.

 

Des sources autorisées parlent des mesures préventives au moment où le km5 et les quartiers périphériques sont sous tension.

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
9 avril 2018 1 09 /04 /avril /2018 22:07
Lu pour vous : Afrique : des Constitutions encore trop «gauloises»
Lu pour vous : Afrique : des Constitutions encore trop «gauloises»
Lu pour vous : Afrique : des Constitutions encore trop «gauloises»

 

 

TRIBUNE

 

 

http://www.liberation.fr  Par Thomas Dietrich , écrivain — 9 avril 2018 à 17:06 (mis à jour à 18:48)

 

Les textes fondateurs des Républiques africaines francophones ont été très inspirés par celui de la Ve République. Souvent, les dictateurs en place ont fait sauter la limitation de leur mandat. Sans qu’aucun dirigeant français ne s’en insurge.

 

Sur le continent africain, la révision constitutionnelle est une épidémie qui se transmet de palais présidentiel en palais présidentiel. L’un après l’autre, une minorité non négligeable de dirigeants cèdent aux sirènes de l’autocratie. Car la principale raison de la modification de la Loi fondamentale de leur pays est de pouvoir s’installer de manière durable au pouvoir (2033 pour Idriss Déby au Tchad et 2034 pour Pierre Nkurunziza au Burundi), en faisant sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats présidentiels.

 

Sauf que leur putsch institutionnel se heurte bien souvent à la résistance de populations excédées face à ce refus de l’alternance démocratique. Cette actualité est un bon prétexte pour s’intéresser à ces textes qui focalisent toutes les attentions.

 

Le constat est sans appel : la quasi-totalité des Constitutions d’Afrique francophone ressemblent comme deux gouttes d’eau à la Constitution française de 1958. Ainsi, des pans entiers du texte élaboré sous l’autorité de Michel Debré ont traversé la Méditerranée. Par exemple, l’article 53 de la Constitution hexagonale, relative aux traités internationaux, devient mot pour mot l’article 115 de la Constitution du Mali de 1992, les articles 137 et 138 de la Constitution du Togo de 1992, l’article 219 de la Constitution du Tchad de 1996. De plus, l’architecture du régime semi-présidentiel français est systématiquement copiée, avec les mêmes institutions.

 

Bien sûr, l’emprise aussi bien politique qu’intellectuelle qu’exerce encore la France sur ses anciennes colonies peut justifier ce mimétisme regrettable. Dans les années 60, ce furent d’ailleurs de jeunes auditeurs du Conseil d’Etat hexagonal qui se virent confier la rédaction des Lois fondamentales de ces pays tout juste affranchis du joug de la métropole ; et ils ne se firent pas prier pour façonner un droit on ne peut plus «gaulois».

 

Les pères des indépendances, les premiers présidents, applaudirent des deux mains. Il faut dire que la plupart d’entre eux avaient siégé au Palais-Bourbon sous la IVe République, et étaient encore imprégnés des réflexes institutionnels de l’ancien colonisateur. Même après le discours de La Baule de Mitterrand, en 1990, les nouvelles Constitutions, qui devaient sanctuariser le processus de démocratisation alors à l’œuvre en Afrique francophone, entretinrent une étroite filiation avec le texte fondateur de 1958.

 

Seule différence notoire, qui s’est accentuée au fil du temps : la nature du régime. Les vocations de Caligula de certains dirigeants africains les ont amenés à modifier la Constitution pour renforcer les prérogatives dévolues au président. En abrogeant la limitation des mandats (ou en adoptant après plusieurs décennies de règne une limitation non rétroactive), ils ont affiché leur intention de passer leur vieillesse sous les ors du pouvoir, avant de le céder à leur descendance. Là encore, à plusieurs reprises, des constitutionnalistes français ont agi en coulisses.

 

En 2005, Faure Gnassingbé succède à son père, Gnassingbé Eyadéma, ex-tortionnaire de la Coloniale en Algérie et président du Togo depuis 1967. Pour qu’il puisse prendre les rênes du pays en attendant l’organisation d’élections truquées, les militaires togolais font appel à Charles Debbasch, professeur de droit à l’université d’Aix-Marseille, pour orchestrer «un tripatouill age constitutionnel».

 

Dans une interview accordée en juin 2017, le président tchadien Déby assure avoir voulu céder sa place en 2006, mais selon ses dires, «la France serait intervenue pour changer la Constitution» en retirant la limitation des mandats. Contraint et forcé, Déby serait donc resté au pouvoir. Derrière le caractère sans doute outrancier de l’accusation, n’en demeure pas moins l’hypothèse d’une collusion entre l’Elysée et les potentats locaux pour modifier les Lois fondamentales à des fins non démocratiques. En 2015, le Congolais Denis Sassou-Nguesso a pu promulguer sa nouvelle Constitution à la suite d’un référendum des plus controversés, sans que François Hollande ne s’insurge. Emmanuel Macron, lui, reste muet sur les manipulations du même type en cours au Togo et au Tchad.

 

L’Afrique avait déjà été en avance sur l’Occident lorsqu’en 1222, l’Empereur du Mali, Soundiata Keïta, proclama la charte du Manden, une des premières déclarations des Droits de l’homme connues, bien avant 1789. Les textes constitutionnels d’aujourd’hui ne doivent plus être ce bout de papier déchiré à l’envi pour satisfaire la soif de pouvoir de quelques-uns. Les Lois fondamentales d’Afrique francophone doivent devenir le socle permettant à l’Etat-nation d’achever sa formation, en garantissant l’alternance démocratique.

 

Elles doivent, de plus, abandonner cette gémellité avec le modèle français pour s’adapter aux réalités locales. Les Sénats pourraient devenir le lieu de représentation des différentes composantes traditionnelles de la société, celles-là mêmes que les Constitutions d’inspiration coloniale ont ignorées. Pourraient notamment y siéger les chefs coutumiers et les autorités religieuses, qui jouent bien plus qu’un rôle spirituel, comme c’est le cas en république démocratique du Congo.

 

Quoi qu’il en soit, l’ensemble des institutions doivent être pensées en termes de légitimité et non d’opportunité pour un dirigeant d’y nommer ou d’y faire élire ses proches. Il est aussi nécessaire que l’indépendance des conseils ou cours constitutionnels soit garantie par un nouveau mode de désignation de ses membres, afin d’éviter que ne se reproduisent des scénarios à la gabonaise, où la présidente de la Cour constitutionnelle de la République du Gabon, et belle-mère de l’actuel chef d’Etat, Marie-Madeleine Mborantsuo, avait validé l’élection très décriée de son beau-fils en 2016.

 

En somme, l’accession pleine et entière des pays d’Afrique francophone à la souveraineté ne se fera pas uniquement en sortant du franc CFA ou en mettant fin à la Françafrique, mais aussi en adoptant des Constitutions qui aient leur propre identité. Une identité résolument africaine.

Auteur de : «Là où la terre est rouge» et «les Enfants de Toumaï» (Albin Michel).

 

Thomas Dietrich écrivain

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
9 avril 2018 1 09 /04 /avril /2018 21:29

 

 

Lundi 09 Avril 2018 – L’un des français soupçonné d’être impliqué dans la tentative de coup d’Etat contre le Président Teodoro Obiang Nguema en fin d’ année a dénoncé des accusations « diffamatoires » à son encontre , avons-nous appris .



Cité par la justice de Guinée équatoriale comme un des acteurs du « coup d’Etat » manqué de décembre, un français du nom de Stéphane Ravion a dénoncé par la voix de son avocat des accusations aussi absurdes que diffamatoires.


 

« Stéphane Ravion n'a jamais participé, ni de près ni de loin, à une quelconque action ou tentative d'action de déstabilisation de la Guinée équatoriale et, à l'exception de Monsieur Alain Juillet - qui a également démenti formellement ces mêmes accusations - ne connaît aucun des prétendus protagonistes cités dans cette affaire", indiqué un communiqué de son avocat Eric Deprez.



Mi- Mars, Malabo avait déjà cité le français Dominique Calace de Ferluc - ingénieur du son à la retraite -, Mahamat Kodo Bani, un ancien membre de la garde présidentielle tchadienne et un Centrafricain, comme les exécutants de la tentative de "coup d'Etat".



L’ambassadeur Equato guinéen a fait savoir que ces personnes avaient été "aperçus ( en Centrafrique".



D’après l’avocat du français , M. Ravion "n'a jamais mis les pieds en République centrafricaine".

Pour Malabo, le coup d’ Etat contre le président Obiang lors des festivités de fin d’années aurait été savamment préparé sur le territoire français

 


31 mercenaires tchadiens et centrafricains avaient été interpellés dans la région du sud du Cameroun avec un important arsenal le 27 Décembre .

Guinée-Equatoriale: Un français nie son implication dans cette affaire de Tentative de putsch contre Obiang.
Guinée-Equatoriale: Un français nie son implication dans cette affaire de Tentative de putsch contre Obiang.
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
9 avril 2018 1 09 /04 /avril /2018 21:11
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH

 

 

Centrafrique : Des établissements scolaires fermés dans la capitale suite aux violences de la veille

 

PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 9 AVRIL 2018

 

BANGUI, 09 avril 2018 (RJDH)—Plusieurs établissements sont restés fermés ce matin à cause des tirs entendus cette nuit. Les élèves ont été libérés par mesure de précaution.

 

Une école sur trois a pu ouvrir ses portes ce matin à Bangui. La quasi-totalité des établissements situés dans le 3ème arrondissement et ceux de ses environs ont libéré les élèves pour leur sécurité.

 

Un dirigeant de «La Renaissance», établissement d’enseignement proche du km5 parle de mesure de sécurité, «nous avons décidé de libérer les enfants pour prévenir toute éventualité car non seulement nous sommes proches du km5, mais aussi cette nuit les tirs ont été entendus un peu partout et on ne sait pas encore de quoi il s’agit», explique cette source qui a préféré garder l’anonymat.

 

Saint Charles, une école privée catholique située dans le 2ème arrondissement a aussi fermé ses portes, «nous avons été libérés par la direction qui a évoqué des questions de sécurité. On nous a demandé de rentrer directement chez nous parce que la situation est volatile», explique Sonia, une élève en 2nde au sein de cet établissement.

 

La peur dans les rues de Bangui

 

Même si ce n’est pas explicitement dit, c’est la peur qui a motivé la fermeture, ce matin, de plusieurs établissements de la capitale. Cette peur a gagné les rues de la capitale où circulent des soupçons d’une attaque la nuit dernière contre la résidence du président, dans le 4ème arrondissement.

 

Plusieurs Centrafricains rencontrés dans les rues de Bangui craignent que la capitale ne reprenne avec les vieux démons de 2013 et 2014, «quand j’entends des coups de feu, les évènements malheureux de 2013 et de 2014 me reviennent à l’esprit. Aujourd’hui, je crains que nous ne retombions dans ces travers», explique Rodrigue, fonctionnaire de l’Etat, rencontré au centre-ville en train de regagner son domicile.

 

Francette, commerçante au centre-ville a décidé de rentrer chez elle car, pour elle, tout peut basculer, «souvent tout commence de cette manière avant de gagner toute la ville. J’ai décidé de rentrer à la maison pour ne pas être surprise», confie cette dernière.

 

La peur qui impacte depuis ce matin les activités à Bangui est partie de l’opération de désarmement menée dimanche dernier au km5. Elle a été renforcée par les coups de feu qui ont été entendus une bonne partie de la nuit.

 

 

Centrafrique : Manifestation hostile de la population du 3e arrondissement devant le siège de la Minusca

 

PAR JEAN FERNAND KOENA LE 9 AVRIL 2018

 

BANGUI, le 9 Avril 2018(RJDH)—Plusieurs habitants du 3e Arrondissement ont pris d’assaut le siège de la Minusca ce matin à Bangui scandant des slogans hostiles à l’endroit de celle-ci.

 

Ce sont des jeunes et des femmes voire des enfants qui ont marché du km5 jusqu’au siège de la Minusca à la demande du comité de prévention de la crise du 3e arrondissement. Selon ce comité, cette marche vise à exiger du gouvernement et de la Minusca le dialogue en lieu et place des armes. Cette réaction fait suite à l’opération des forces conjointes visant à  prendre possession des bases des chefs des groupes autodéfense du 3e arrondissement de Bangui.

 

Un habitant du km5 présent à cette marche déplore l’action de la Minusca au km5 dans un contexte sensible «la situation est sensible au km5 ; ce n’est pas le moment de larguer les bombes sur le Km5 alors que tous les quartiers ont des armes. Nous sommes d’accord pour le désarmement et le dialogue, mais non au bombardement du km5; même Hiroshima, n’a pas vécu ce que nous avons vu hier ; les communautés ne peuvent pas s’approvisionner, les enfants ne vont pas à l’école. Nous sommes venus dire à la Minusca que nous avons besoin de macaroni et non des bombes » a-t-il dit.

 

Cette réaction intervient au moment où Bangui retient encore son souffle à la suite des tirs d’armes entendus dans la capitale après l’opération manquée des forces conjointes contre les éléments d’autodéfense dans le 3e Arrondissement ayant occasionné des pertes en vies humaines et faisant plusieurs blessés./

 

 

Centrafrique : La Justice Transitionnelle un repère pour la lutte contre l’impunité

 

 

PAR AUGUSTE BATI-KALAMET LE 9 AVRIL 2018

 

BANGUI, 09 Avril 2018 (RJDH) – Le Groupe de Travail de la Société Civile présente les quatre piliers de la justice transitionnelle à la communauté du 4ème  arrondissement, ce lundi 9 avril.

 

Cette campagne de sensibilisation dont l’objectif est d‘impliquer les autorités locales, les jeunes, les leaders religieux dans le processus de la restauration de la stabilité et de la paix en Centrafrique, intervient dans un contexte où des groupes armés font leur loi tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays.

 

Fernande Martissi, Conseillère du comité local pour la paix du 4ème Arrondissement, a relevé que « la justice Transitionnelle regroupe quatre piliers dont, la vérité, la justice, la réparation et la réconciliation. Les victimes ont droit à la réparation après qu’une justice équitable soit rendue », avant d’ajouter que «ce mécanisme doit servir de canal à la justice pour lutter contre l’impunité», a-t-elle suggéré.

 

François-Xavier Yombandjé, président du Groupe de Travail de la Société Civile, souligne que ce mécanisme est méconnu du public, «raison pour laquelle il est primordial de sensibiliser la communauté en partant des leaders religieux, les enseignants, les autorités locales, les jeunes sur le concept justice transitionnelle. Il est important que les Centrafricains se parlent, se justifient les uns des autres.», explique-t-il.

 

Cette série de sensibilisations sur la Justice Transitionnelle est prévue se tenir du 09 au 16 avril, dans les huit arrondissements de la ville de Bangui. Cette sensibilisation est organisée par le Groupe de Travail de Société Civile en collaboration avec la Division des Droits de l’Homme de la Minusca.

 

 

Centrafrique : MSF suspend une partie de ses activités à Bria suite à un braquage

 

PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 9 AVRIL 2018

 

BANGUI, 9 avril 2018 (RJDH)—L’ONG Médecins Sans Frontière a suspendu une partie de ses activités de prise en charge médicale dans la ville de Bria. Cette organisation suspend ses activités pour une durée indéterminée.

 

Dans la nuit du 6 au 7 avril 2018, des hommes armés ont forcé l’entrée de la base des MSF de Bria, menacé des membres de l’équipe présente sur place et volé des biens essentiels au déploiement de l’aide médicale. C’est suite à ce braquage que cette organisation médicale a suspendu ses activités dans un contexte où Bria reste une zone où l’urgence médicale persiste.

 

Selon un communiqué de MSF, une partie de son équipe a été évacuée et les activités sont réduites. C’est ainsi que les consultations externes à l’hôpital, sur le site de PK3 ou au quartier Bornou, seront suspendues à compter du lundi 09 avril 2018 et pour une durée indéterminée. «Seules les urgences vitales continueront à être prises en charge au niveau de l’hôpital et du PK3 », précise MSF.

 

Jean-Pierre Kaposo, responsable du projet MSF regrette ne pas pouvoir assurer la continuité des soins de qualité qu’elle a l’habitude de dispenser. « Il est essentiel pour que tout le monde réalise que si la sécurité des équipes médicales n’est pas garantie, c’est la santé de toute la population qui est en danger », a-t-il souligné.

 

MSF offre des soins médicaux à la population de Bria depuis Août 2013. Cette suspension intervient après celle de Bangassou en novembre 2017.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com