Centrafrique Une quinzaine de morts déposés devant le siège de la Minusca à Bangui
PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 11 AVRIL 2018
BANGUI, 11 avril 2018 (RJDH)—Un groupe de manifestants a déposé ce matin une quinzaine de morts devant le siège de la Minusca. Il s’agirait des victimes des combats d’hier soir au km5.
Ce sont 17 corps qui ont été déposés devant le siège de la mission onusienne. Un des manifestants interrogés par le RJDH, parle de civils tués par les casques bleus, « ces personnes ont été tuées hier soir par la Minusca, c’est pourquoi on est venu leur remettre les corps, à eux de voir », explique cette source.
Difficile d’avoir une idée précise sur l’identité des victimes. Mais, de sources concordantes, elles ont été tuées lors des combats qui ont opposé les casques bleus aux groupes d’autodéfense du km5. Du coté des groupes armés de ce secteur, on parle des civils, « ce sont tous des civils qui fuyaient pour rejoindre les sites de déplacés que la Minusca a tués », confie un proche de Force que nous avons pu joindre.
Officiellement, la Minusca n’a pas encore réagi sur cette manifestation. Mais certaines sources au sein de la mission tablent sur des négociations avec les leaders du km5 pour que les corps soient inhumés dans la dignité. Le 3ème arrondissement et ses environs ont été hier soir le théâtre de violents combats qui ont contraint plusieurs personnes à trouver refuge à la mosquée centrale.
Centrafrique : La Minusca demande une cessation immédiate des hostilités au KM5
Par rjdh - 11/04/2018
Les combats ont éclaté mardi à la mi-journée suite à l’opération de traque des groupes armés dans le secteur du Km5 à Bangui.
Plusieurs pertes en vies humaines ont été enregistrées dont un casque bleu de la Minusca.
Suite à l’opération du 8 avril 2018, menée de concert avec les Forces de sécurité intérieures et les Forces Armées Centrafricaines (FACA) au KM5, à Bangui, la Minusca poursuit ses efforts dans ce quartier afin d’éviter une escalade de la violence dans les arrondissements périphériques.
Selon le communiqué de presse de la mission onusienne en Centrafrique, dans ce contexte de tension, la Force de la MINUSCA a dû, quatre heures durant, «repousser des éléments lourdement armés des groupes criminels qui ont délibérément ouvert le feu sur les forces internationales, qui ont automatiquement riposté. Neuf casques bleus membres du contingent rwandais ont été blessés dont l’un a succombé à ses blessures. Un autre casque bleu se trouve dans un état critique ».
La Minusca, qui condamne cette attaque demande «une cessation immédiate des tensions au KM5 qui ont déjà occasionné de nombreuses pertes en vies humaines et plusieurs blessés. Elle reste disposée à appuyer tous les efforts visant une résolution pacifique de ces tensions et réitère son engagement à soutenir le gouvernement à protéger les populations civiles, sans aucune distinction, et à restaurer la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire national».
Ces violences interviennent quelques heures après l’arrivée à Bangui du Secrétaire général adjoint aux opérations du maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, et le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union Africaine, l’Ambassadeur Smail Chergui, dans le cadre d’une visite conjointe en Centrafrique.
Centrafrique : L’ambassade de France dénonce un tract montrant le soutien de la France aux groupes armés du KM5
PAR RJDH LE 11 AVRIL 2018
BANGUI, 11 avril 2018 (RJDH)— Un tract est distribué dans les zones du 3e arrondissement et ailleurs par les éléments du groupe armé, partisan du leader appelé «Force», mettant à nu le soutien de la France à leurs actions. Ce que l’Ambassade de France réfute.
Depuis plusieurs années, le drapeau français flotte dans les principales bases des groupes d’autodéfense du Km5. Il n’en demeure pas moins, selon les informations, qu’un tract est en circulation indiquant que « Force », chef d’autodéfense du Km5 est soutenu par la France, afin de saper les efforts consentis par le gouvernement centrafricain qui a mis à contribution la Russie dans la formation des Forces Armées Centrafricaines (FACA).
L’ambassade de France n’a pas tardé à rejeter l’implication de la France dans le soutien des chefs d’autodéfense du Km5. «L’Ambassade de France à Bangui apprend avec consternation la distribution par le dénommé « Force », d’un tract dans lequel celui se prévaut du soutien de la France». L’Ambassade de France dément formellement tout soutien à l’auteur de ce tract irresponsable et, plus largement, aux groupes armés qui entravent le retour à l’ordre public et entretiennent les violences contre les populations civiles» a scandé Louis Berthelot, Conseiller politique et de presse à l’Ambassade de France auprès de la République Centrafricaine.
La France a aussi condamné les violences de ces derniers jours. «L’Ambassade de France condamne les violences qui ont eu lieu lors de ces derniers jours, présente ses condoléances aux victimes et réitère son plein soutien à la Minusca et à toutes les forces gouvernementales engagées pour le retour de la paix et de la sécurité en Centrafrique.»
Cette position intervient au moment où le silence ces derniers jours de l’Ambassade de la France laisse courir beaucoup de rumeurs suite à la présence d’instructeurs russes en Centrafrique aux côtés des FACA et le possible rappel de l’Ambassadeur de France et de deux autres diplomates par le Quai d’Orsay.
Centrafrique : Un calme précaire observé au km5 suite au combat d’hier
PAR NINA VERDIANE NIABODE LE 11 AVRIL 2018
BANGUI, 11 Avril 2018 (RJDH)… suite aux violents combats ayant opposé les groupes d’autodéfense et les forces conjointes appuyées par les russes, un calme précaire règne dans cette partie de Bangui et certains habitants ne cachent pas leur psychose.
Des détonations d’armes entendus hier au km5 et dans les quartiers périphériques ont cessé à la tombée de la nuit. C’est ce qu’a rapporté un habitant du Km5 joint très tôt ce matin par le RJDH. Cependant, plusieurs habitants sont restés terrés chez eux à la maison. La vie tourne au ralenti et les activités quotidiennes restent paralysées.
«La nuit a été calme jusqu’à ce matin, après les tirs nourris d’armes qui se sont fait entendre dans la localité. Les activités quotidiennes sont encore paralysées après une tentative de reprise et la population civile de la localité vit dans la psychose tandis que celle des quartiers avoisinants ont abandonné leurs maisons fuyant les atrocités et les représailles pour se réfugier à la Mosquée Centrale de Bangui» a-t-il indiqué.
La circulation reste bloquée par les barricades des éléments d’autodéfense empêchant ainsi l’accès du quartier aux forces conjointes. Plusieurs organisations de la localité se sont mobilisées pour chercher une solution pacifique à la crise.
Au moment où nous mettons sous presse cette information, le quartier PK5 reste quadrillé par les éléments FACA et les forces internationales.
Centrafrique : Plusieurs vols à l’intérieur du pays annulés pour raison de sécurité
PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 11 AVRIL 2018
BANGUI, 11 avril 2018 (RJDH)—Plusieurs vols prévus à destination de certaines villes de l’arrière-pays, n’ont pas pu avoir lieu ce matin à l’aéroport Bangui-Mpoko. Des raisons sécuritaires ont été évoquées pour justifier cette situation.
Les vols annulés concernent les destinations des villes de Bria dans la Basse Kotto, Birao dans la Vakaga et Ndélé dans le Bamingui Bangoran. Les passagers avaient fini les formalités lorsqu’ils ont été informés de l’annulation de leurs vols, «nous attendions l’embarquement lorsqu’on nous a appris qu’il nous était impossible de voyager à cause de l’insécurité dans nos villes de destination», explique un passager en instance de voyage.
La sécurité est la principale raison avancée pour annuler les vols à destination de ces trois villes de l’arrière-pays. Selon les informations du RJDH, il y a eu une certaine agitation dans ces villes, «nous avons été informés de certains troubles ou de soupçons de troubles dans ces localités. Par mesure de sécurité, la hiérarchie a souhaité que ces vols soient reportés tandis que ceux des autres localités sont tenus », explique une source proche de UNHAS.
Les informations du RJDH révèlent qu’à Bria, les éléments du FPRC ont érigé des barrières sur le pont Gbadou, non loin de l’hôpital universitaire de la ville, ce qui pourrait créer une tension. Dans les deux autres villes, une certaine agitation des hommes armés est signalée mais aussi des manifestations de soutien aux groupes armés du KM5 à Bambari et Batangafo.