Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sommaire

  • : centrafrique-presse
  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
  • Contact

Recherche

Liens

29 avril 2018 7 29 /04 /avril /2018 00:34
Centrafrique : la réponse humanitaire reçoit 11 millions de dollars du fonds humanitaire

 

 

 

French.china.org.cn | Mis à jour le 28-04-2018

 

La coordinatrice humanitaire pour la République centrafricaine (RCA), Najat Rochdi, a alloué 11 millions de dollars du Fonds humanitaire (FH-RCA) à des projets destinés à répondre aux besoins urgents identifiés dans le cadre du Plan de réponse humanitaire 2018 (PRH), a appris Xinhua vendredi d'une agence onusienne.

 

D'après un communiqué de presse du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) de ce vendredi, cette allocation permettra également de combler une partie du déficit de financement observé au cours du premier trimestre de l'année.

 

La situation humanitaire en RCA continue de se détériorer en raison des attaques menées par des groupes armés qui se traduisent par des déplacements massifs de population. Cette situation est aggravée par l'extrême pauvreté, le manque de services sociaux de base et les conflits successifs qui perturbent les initiatives de relèvement rapide. Dans ce contexte, les besoins humanitaires augmentent alors que les financements ont considérablement diminué.

 

Selon le communiqué, l'allocation du Fonds humanitaire vise à répondre aux besoins urgents et critiques des personnes touchées par les crises et aux urgences subites ainsi qu'à apporter des solutions durables pour le retour des personnes déplacées.

 

Les projets retenus seront mis en œuvre principalement par le biais d'une approche multisectorielle, garantissant une assistance complète aux bénéficiaires. Les programmes de transferts monétaires (cash programming) seront encouragés à travers des activités telles que l'assistance en espèces ou en bons et via des programmes "argent contre travail", conformément aux recommandations du Sommet humanitaire mondial de 2016 visant à accroître l'efficacité de l'aide humanitaire.

 

Selon les chiffres officiels, au cours du premier trimestre 2018, le nombre de personnes déplacées internes n'a cessé d'augmenter et a atteint 680.962 personnes au 31 mars 2018. Le nombre de réfugiés a, quant à lui, atteint 568.572 personnes. Ainsi, Un Centrafricain sur quatre est soit déplacé interne soit réfugié dans un pays voisin. 2,5 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population centrafricaine, ont besoin d'une aide humanitaire.

 

Janvier dernier, le gouvernement centrafricain et l'équipe des humanitaires présents dans le pays avaient estimé qu'il était nécessaire de mobiliser environ 515 millions de dollars pour faire face aux besoins humanitaire dans le pays, un montant qui n'a été financé qu'à hauteur de 8% à ce jour.

 

Source: Agence de presse Xinhua

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
28 avril 2018 6 28 /04 /avril /2018 14:19
Lu pour vous ; Les Russes vont-ils prendre le contrôle de la Centrafrique?
Lu pour vous ; Les Russes vont-ils prendre le contrôle de la Centrafrique?

 

 

 

 LE SOIR 26/04/2018 À 09:25  COLETTE BRAECKMAN

 

 

Centrafrique : Entre Casques bleus rwandais et conseillers russes, les cartes changent de mains dans ce pays qui fut longtemps un pré carré français.

 

C’est avec des accents dramatiques que le président de la République centrafricaine, s’exprimant devant l’Assemblée générale de l’ONU, a réclamé  une implication plus grande de la communauté internationale. Faustin-Archange Touadéra souhaite un renforcement des effectifs de la Minusca  qui compte actuellement 12.000 hommes et même un changement du mandat de la force onusienne, afin de passer du maintien de la paix à son imposition.  Plusieurs raisons expliquent l’inquiétude exprimée par le chef de l’Etat, un civil élu démocratiquement en 2016, et tout d’abord le fait que la capitale, Bangui, est à nouveau menacée  d’une attaque par des chefs de guerre appartenant à la rébellion musulmane. Celle-ci avait pris le pouvoir en 2013 avant d’être chassée  par l’opération française Sangaris. Après le départ des Français, jugé prématuré, la Minusca a pris  le relais mais l’autorité de l’Etat peine à se rétablir et  plusieurs groupes armés ont continué à s’affronter, avec comme enjeu véritable les  ressources naturelles du pays, l’or, le diamant, l’uranium, le pétrole….

 

La tension est montée après les affrontements meurtriers qui ont eu lieu le 10 avril dans le quartier musulman de Bangui, dit P5, où une patrouille de Casques bleus rwandais, accompagnée de militaires centrafricains, a tenté de neutraliser des chefs de gangs locaux. Au cours de cette intervention plusieurs Casques bleus ont été tués (un selon des sources officielles, cinq selon  d’autres  informations) et 27 personnes ont été abattues, des civils mais peut-être aussi des miliciens. L’ONU a ouvert une enquête sur cette éventuelle bavure qui a radicalisé d’autres chefs de guerre musulmans.

 

Un autre sujet échauffe les esprits et suscite de nombreuses spéculations : un contingent de militaires russes, appartenant à des forces spéciales,  les Spetsnaz, arrivé à Bangui avec pour mission officielle de former les militaires centrafricains à l’usage de matériel militaire fourni par la Russie (lance-roquettes, mitrailleuses, fusils automatiques et pistolets) Cette livraison, dont la première tranche a eu lieu de 26 janvier dernier, avait obtenu l’assentiment du Conseil de Sécurité, afin d’équiper  les premiers bataillons des Forces armées centrafricaines (FACA). Ces militaires formés par une mission européenne EUTEM demeuraient frappés par l’embargo sur les armes et obligés de s’entraîner avec des bouts de bois !

 

L’arrivée des Russes – une centaine au départ, plus d’un millier à l’heure actuelle-a changé la donne : non contents de s’installer dans l’ancien palais de la famille Bokassa à Berengo,  ils sont devenus très visibles dans la capitale, qu’il s’agisse des ministères ou de la résidence personnelle du président Touadéra. Alors que la sécurité rapprochée du président était jusqu’à présent assurée par des Casques bleus rwandais, qui avaient aussi occupé la rive du fleuve Oubangui qui forme la frontière avec la RDC, les « conseillers » russes ont pris leur place et désormais, ce sont ces experts-là qui contrôleraient les systèmes de communication de la Centrafrique. Au grand dam des Rwandais qui, à Bangui, surveillaient aussi les réfugiés hutus arrivés en Centrafrique depuis 1994.  Au grand dam aussi des Français, qui craignent d’être évincés de leur ancienne colonie qui fut longtemps un bastion militaire aux portes du Niger et de ses gisements d’uranium…

 

COLETTE BRAECKMAN

 

 

Faustin-Archange Touadera : le pari d’un mathématicien

 

C’est à la surprise générale que Faustin-Archange Touadéra, titulaire de deux doctorats en mathématiques, fut  élu à la présidence de la République centrafricaine en 2016.  Né à Bangui en 1957 dans un milieu populaire, il avait été durant cinq ans le Premier Ministre de François Bozize. Lorsque s’acheva le mandat de la présidente Catherine Samba Panza,  qui dirigea une transition de deux ans, cet universitaire l’emporta au deuxième tour des élections avec 62,7% des voix contre son rival Anicet-Georges Dologuele

 

Sa popularité est peut-être due au fait que ce fils d’une famille de 10 enfants, originaire de Bangui, n’a rien d’un chef de guerre : toute sa carrière s’est déroulée dans les enceintes académiques.  A l’Université de Bangui, il fut  d’abord assistant de mathématiques puis  vice-doyen de la faculté des sciences avant de devenir vice chancelier puis recteur de 2005 à 2008.  En 2014, alors que les combats faisaient rage dans la capitale, il dut  se réfugier durant six mois sur une base militaire de l’Onu avant d’être évacué vers la France avec sa famille. Ce scientifique  tente aujourd’hui de reconstruire un pays dévasté par la guerre civile et les affrontements interconfessionnels.

 

A ses détracteurs qui assurent que son autorité ne s’étend guère plus loin que la capitale et que dans l’intérieur du pays, les groupes armés continuent à faire la loi,  Touadéra rétorque que peu à peu l’Etat se reconstruit et que les forces armées centrafricaines, dont deux bataillons sont déjà formés, seront bientôt prêtes à relayer les forces étrangères et à épauler la mission onusienne.  Pragmatique mais dépourvu de moyens, Touadera n’a pas hésité à accepter l’offre d’assistance de la Russie qui lui a proposé de doter d’armes neuves ses forces armées et de lui envoyer des instructeurs issus des Forces spéciales, qui se font de plus en plus visibles à Bangui…

 

Colette Braeckman

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
27 avril 2018 5 27 /04 /avril /2018 17:21
Communiqué de presse conjoint

 

 

 

 

La communauté humanitaire poursuit son engagement auprès des plus vulnérables en RCA

 

Bangui, le 27 avril 2018 – La situation humanitaire en République centrafricaine (RCA) au cours du premier trimestre de l’année 2018 reste extrêmement préoccupante. Des foyers de tension ont surgi dans des régions qui étaient jusqu’à présent stables comme à Paoua. Dans d’autres régions, la violence, l’instabilité et des besoins humanitaires sévères persistent. Les exemples de Bangassou, Ippy, Alindao, Bria et Kaga Bandoro en attestent.

 

Malgré ce contexte difficile où l’accès à l’ensemble des populations vulnérables demeure un défi majeur, les travailleurs humanitaires sont actifs dans toutes les zones accessibles et étendent leurs activités afin de fournir une assistance humanitaire multiforme aux populations affectées. « La réponse humanitaire est et continuera à être apportée conformément aux principes humanitaires d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance qui guident son action » ont rappelé Joseph Inganji, Chef du Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA) et Baptiste Hanquart, coordinateur du Comité de Coordination des ONG internationales en RCA.

 

Joseph Inganji et Baptiste Hanquart ont également réaffirmé l’engagement de la communauté humanitaire à appuyer la stratégie du Gouvernement centrafricain pour le retour durable des personnes déplacées dans le respect des principes relatifs aux personnes déplacées et la Convention de Kampala sur les déplacés, les retournés et les rapatriés.

 

Note aux rédacteurs

 

La communauté humanitaire remercie les donateurs pour leurs contributions au Plan de réponse humanitaire. Elle les appelle toutefois à des efforts supplémentaires afin de leur permettre de répondre aux besoins critiques de 1,9 million de Centrafricains. A la fin du premier trimestre 2018, le Plan de réponse humanitaire 2018, de 515,6 millions de dollars, n’était financé qu’à hauteur de 8%.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
27 avril 2018 5 27 /04 /avril /2018 17:16
Lu pour vous : Afrique, amis, affaires : révélations sur le système Bolloré
Lu pour vous : Afrique, amis, affaires : révélations sur le système Bolloré

 

 

 

LE MONDE | 27.04.2018 à 12h17 • Mis à jour le 27.04.2018 à 16h54 | Par Simon Piel et Joan Tilouine

 

« Le Monde » dévoile comment le milliardaire, mis en examen mercredi, a obtenu, grâce aux présidents togolais et guinéen et à des collaborateurs de son groupe, la gestion de deux terminaux à conteneurs.


 

« Si le groupe Bolloré se développe en Afrique, c’est parce qu’il prend des risques. » Le milliardaire breton aime à magnifier son audace entrepreneuriale sur le continent où son groupe a enregistré 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2017. Dans les rues d’Abidjan, de Conakry, de Lomé ou d’autres villes où son groupe gère en tout dix-huit terminaux à conteneurs, il incarne pourtant, pour la jeunesse populaire comme pour la nouvelle élite, une « Françafrique » désuète et anachronique. Vincent Bolloré n’en a cure et confiait volontiers au Monde que les méthodes de son groupe relèvent plus du « commando que de l’armée régulière ».

Le capitaine d’industrie, ami personnel de Nicolas Sarkozy et de chefs d’Etat africains, a peut-être pris trop de « risques ». Mardi 24 avril, il s’est rendu à la convocation de la police judiciaire qui l’a placé en garde à vue ainsi que deux autres cadres du groupe et un homme d’affaires.

Deux jours et une nuit plus tard, Vincent Bolloré a été mis en examen, mercredi, pour « corruption d’agents publics étrangers », « complicité d’abus de confiance, de faux et d’usage de faux ». Une déflagration pour celui qui n’a de cesse de poursuivre les journalistes qui enquêtent d’un peu trop près sur l’activité de son groupe au sud du Sahara. La justice française s’intéresse aux conditions d’obtention de deux terminaux à conteneurs du groupe Bolloré au Togo et en Guinée où il a pu prospérer ces dernières décennies.

Dans ces deux pays, Vincent Bolloré entretient des relations de proximité voire d’amitié avec les chefs d’Etat qu’il tutoie. Au point de se retrouver aujourd’hui accusé de les avoir aidés à prendre le pouvoir, en mettant à disposition le savoir-faire de ses stratèges en matière de politique africaine et de campagne présidentielle. Car au sein de son groupe se côtoient de vieux acteurs des intrigues franco-africaines et des communicants peu scrupuleux liés à des hommes d’affaires proches des présidences. Ils ont été mobilisés pour mener à bien des opérations politico-commerciales risquées que les enquêteurs s’attachent aujourd’hui à comprendre.

 

Dans la plus pure tradition françafricaine

 

Les documents saisis par la police courant 2016, lors d’une perquisition au siège du groupe à Puteaux (Hauts-de-Seine) dont Le Monde a pris connaissance, dessinent les grandes lignes d’un système reposant, dans la plus pure tradition françafricaine, sur un cocktail corruptif de conseil politique, d’intérêts économiques, de prévarication, de diplomatie parallèle et de petits services entre amis. Les nombreux mails et agendas saisis montrent que l’état-major du groupe, dont Vincent Bolloré lui-même, était informé en temps réel des principales actions menées par ses collaborateurs pour soutenir les présidents togolais et guinéen.

Dans un rapport de synthèse daté du 25 avril, les policiers écrivent ainsi : « L’exploitation des scellés constitués lors des perquisitions du 8 avril 2016 mettait au jour de nombreux indices qui, de par leur nature et leur chronologie, caractérisaient les contreparties obtenues par le groupe Bolloré contre le financement des campagnes de Faure Gnassingbé et Alpha Condé. » Une interprétation démentie avec force par l’intéressé au cours de sa garde à vue.

Aujourd’hui, Lomé, la capitale togolaise, est quadrillée par les forces de sécurité. Des manifestations ont été violemment réprimées par le régime de plus en plus contesté de Faure Gnassingbé, fils et successeur de Gnassingbé Eyadema, dictateur brutal et ami de la France, qui a dirigé le Togo d’une main de fer pendant trente-huit ans. Dans le port de Lomé, le groupe Bolloré, présent depuis 2001, opère aussi le terminal à conteneurs. Et ce, depuis 2009, l’année précédant la réélection du président Faure Gnassingbé qui a bénéficié des conseils d’un certain Jean-Philippe Dorent, le directeur du pôle international d’Euro RSCG, filiale du groupe Havas – contrôlé par Bolloré.

 

« Electron libre ingérable »

 

Sur instruction personnelle du patron breton, M. Dorent, communicant coutumier des dictateurs d’Afrique francophone, se rend plusieurs fois à Lomé. Il a servi Gnassingbé père dans le passé avant de mener des missions de communication pour le fils. Au bord des eaux grises de l’océan Atlantique, cet ancien militant syndical, figure de l’ombre de la MNEF – tendance affairiste portée par Olivier Spithakis passé par la prison pour notamment « détournements de fonds publics » – peut compter sur l’aide de Charles Kokouvi Gafan, alors directeur pays adjoint du groupe.

M. Dorent, présenté comme un « électron libre ingérable » par des cadres du groupe qui s’en sont désolidarisés, avait cette fois des missions bien précises. Avant de s’envoler pour le Togo, il a en effet enchaîné, fin 2009, des réunions avec Vincent Bolloré en personne, et le vice-président d’Havas, Stéphane Fouks. Il y est alors question de « point Togo », d’« étude quali », de « décollage Ajaccio… Gaffan… Président Togo » selon les agendas de M. Bolloré et de M. Fouks, ce dernier prenant soin de n’écrire que les initiales des participants.

Le travail pour redorer l’image du président, élu en 2005 dans des conditions « épouvantables » comme il l’a dit lui-même, est considérable. Il s’agit d’organiser un scrutin acceptable pour la communauté internationale qu’il remportera face à une opposition divisée et réprimée qui fulmine contre l’association du président-dictateur et du capitaine d’industrie breton.

Dans un courrier du 22 février 2010, saisi par les enquêteurs au siège du groupe à Puteaux, Jean-Philippe Dorent écrit au communicant Jacques Séguéla et joint une mouture du communiqué officiel du ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, qu’il aurait lui-même rédigé. Ce que l’ancien ministre dément assurant par ailleurs ne pas connaître M. Dorent. Le communicant de Bolloré se prend à jouer à la plume de la diplomatie française et soumet des éléments de langage, « se félicitant du débat démocratique, appelant les responsables politiques à rejeter toute violence ».

 

« Sous-facturation de prestations »

 

Les services de son agence de communication s’élèvent à près de 800 000 euros. Mais ils sont revus à la baisse, et même divisés par deux. Etrangement, seuls 100 000 euros sont finalement facturés, non pas à un parti politique, mais à la république du Togo. Cette somme sera finalement réglée par un sulfureux homme d’affaires proche du chef de l’Etat. Or les dépenses engagées par Euro RSCG dans cette campagne dépassent largement ce montant, comme le relèvent les enquêteurs intrigués par cette « sous-facturation de prestations résultant d’instructions données par Vincent Bolloré et Gilles Alix ».

Gilles Alix, le directeur général du groupe, qui a également été placé en garde à vue et mis en examen, ordonne de facturer avec un libellé « sobre » les 300 000 euros restant à l’une de ses filiales, SDV Afrique (devenue Bolloré Africa Logistics), qui ne s’occupe pourtant pas du tout de communication. Le groupe Bolloré absorbe ainsi l’essentiel des dépenses des prestations fournies au président togolais. Généreusement et en toute discrétion.

Le président sortant remporte l’élection avec 60,92 % des voix, en mars 2010. Cinq mois plus tard, Vincent Bolloré fait savoir, dans une lettre adressée le 10 août à Faure Gnassingbé, qu’il entend bien « jouer un rôle moteur sur le port de Lomé ». Un avenant au contrat de concession portuaire a été signé le 24 mai 2010, portant entre autres sur la construction d’un troisième quai par le groupe Bolloré dont la filiale bénéficie étonnamment d’avantages fiscaux considérables. Mission accomplie pour M. Dorent qui n’en reste pas là.

En cette année 2010, il doit aussi s’occuper d’un autre client qui brigue la magistrature suprême, à plus de 2 500 km de là, à Conakry, la capitale de la Guinée. Ce pays d’Afrique de l’Ouest n’a presque connu que des dictatures et deux coups d’Etat depuis son indépendance. Pour la première fois de son histoire, il va connaître une élection démocratique. Le « professeur » Alpha Condé est en lice, de retour d’un long exil parisien au cours duquel il s’est lié d’amitié avec des personnalités de tous bords telles que Vincent Bolloré et Bernard Kouchner avec qui il était au lycée.

Comme au Togo pour Faure Gnassingbé, Vincent Bolloré a chargé M. Dorent d’aider leur « ami » Alpha Condé à remporter cette élection. « Il est exagéré de dire qu’on a fait la campagne. En tant que consultant, j’ai fait du conseil, ce qui est mon métier », se défendait il y a plusieurs mois M. Dorent. Là encore, les services qui s’élèvent à un montant de 100 000 euros ont été facturés à la même filiale du groupe Bolloré, SDV Afrique.

 

« Amicale pression »

 

Comme pour renforcer l’offre de marketing politique, consolider la relation et flatter l’ego de M. Condé, Vincent Bolloré a sollicité un ami de son oncle, biographe officiel de la famille, le journaliste Jean Bothorel, à qui il a commandé une hagiographie sous la forme d’entretiens. C’était « une bonne idée pour le groupe de mieux faire connaître l’Afrique et le possible “Mandela”de demain à nos clients », selon les mots de Bolloré aux policiers. Il en ressort un livre, Un Africain engagé. Ce que je veux pour la Guinée, édité à 10 000 exemplaires par Jean Picollec Editeur pour un montant de 70 000 euros. Là encore, c’est le groupe qui prend en charge la facture adressée en mai 2010 à Euro RSCG. En décembre 2010, Alpha Condé est élu.

Et le soutien du groupe se poursuit. En février 2011, M. Dorent écrit à Stéphane Fouks afin que Vincent Bolloré intervienne auprès du directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, au sujet de la Guinée. « C’est une demande par courrier d’Alpha Condé à DSK en tant que président du FMI concernant une dette ou autre chose, une relation entre la Guinée et le FMI », expliquera plus tard aux enquêteurs M. Dorent sans que l’on sache la suite qui y a été donnée.

Un mois plus tard, les employés de Getma, une filiale du défunt groupe français de logistique portuaire, Necotrans, sont dégagés manu militari du port de Conakry où le terminal à conteneurs est octroyé à Bolloré, sur décret présidentiel du 8 mars 2011. L’entreprise évincée proteste publiquement. Dans un mélange des genres décidément surprenant, c’est alors Euro RSCG qui rédige pour le compte des autorités portuaires de Guinée le communiqué en réponse aux attaques de Necotrans. L’aboutissement de longues tractations discrètes.

Deux ans plus tôt, le patron breton avait dépêché sur place, l’ancien ministre, Michel Roussin, ex-proche de Jacques Chirac condamné en 2007 à quatre ans de prison dans l’affaire des marchés publics d’Ile-de-France, alors vice-président du groupe. Cet habitué des palais présidentiels africains s’était démené pour obtenir la privatisation du port. N’hésitant pas à exercer sur le premier ministre guinéen, Lansana Kouyaté, qu’il connaît depuis quinze ans, « une amicale pression », comme il l’écrit dans une note du 14 février 2008 adressée à son patron.

« Bolloré remplissait toutes les conditions d’appels d’offres. C’est un ami, je privilégie les amis. Et alors ?, rétorquait le président guinéen lors d’un entretien accordé au Monde au printemps 2016. Le groupe Bolloré travaille et développe le port de Conakry. Et puis écrivez ce que vous voulez, je n’en ai rien à faire. »

 

Intouchable

 

Les fondations du système Bolloré dans ces deux pays d’Afrique de l’Ouest sont enfin posées. Il faut toutefois encore consolider les relations, sophistiquer la composition de ces intérêts bien compris. L’une des techniques consiste en de simples recrutements stratégiques. Au sein du groupe Bolloré se trouvent par exemple un ancien magistrat français comme Michel Dobkine, l’ancien directeur de cabinet de Rachida Dati ; Ange Mancini, un ancien coordonnateur national du renseignement auprès de Nicolas Sarkozy à l’Elysée et jusqu’au début du quinquennat Hollande ; Michel Roussin donc, qui a quitté en novembre 2016 le groupe où il faisait fonction de conseiller de Vincent Bolloré, et un mystérieux Patrick Bolouvi intégré en novembre 2010, sept mois après la réélection de Faure Gnassingbé, puis nommé en juillet 2011 à la tête de Havas Media Togo.

Ce cadre inconnu intrigue et agace en interne, selon plusieurs correspondances saisies par les enquêteurs, car il ne fait pas grand-chose, « refuse d’aller à la mine », ne répond ni aux courriels ni aux appels. Entre son salaire (5 200 euros par mois), sa voiture, son loyer, ses déplacements, M. Bolouvi coûte 8 500 euros par mois. Il est le « directeur-pays le plus cher dans un petit marché » et il n’a apporté aucun client à Havas Media Togo dont les pertes préoccupent les responsables du groupe. Ce qu’ils ignorent, c’est que M. Bolouvi est le demi-frère du président togolais et que c’est Vincent Bolloré lui-même qui a donné l’impulsion pour son embauche. Intouchable donc. C’est Gilles Alix qui a fixé son salaire. Son poste a tout l’air d’un emploi fictif, mais l’investissement est utile pour renforcer les liens entre le groupe et la présidence.

La Guinée n’est pas en reste. La gestion du terminal à conteneurs ne suffit pas à Vincent Bolloré. Il a perdu en France un allié bienveillant, le président Nicolas Sarkozy, battu à l’élection présidentielle de 2012. La présidence guinéenne lui a adressé une lettre officielle de remerciements – une lettre protocolaire, mais par l’intermédiaire du milliardaire breton, ce qui l’est moins. En réalité, Alpha Condé, membre de l’Internationale socialiste, se réjouit de l’élection de François Hollande. « Depuis que Sarkozy est parti, je dors bien, voire même très bien, mon médecin peut le confirmer », déclare-t-il au lendemain de l’élection. Si Alpha Condé échange chaque jour ou presque des SMS avec son homologue français, Vincent Bolloré peut compter sur son ami breton dévoué et fasciné, Bernard Poignant, devenu proche conseiller de François Hollande. Le réseau s’adapte et peut à nouveau opérer sous la présidence Hollande.

 

Ministre récalcitrant

 

A Conakry, « Bollo », comme l’appellent ses proches, charmant et impitoyable, veut désormais la gestion déléguée du port. Il s’en ouvre à Alpha Condé qui multiplie les visites à Paris et reçoit les émissaires du Breton à l’hôtel Raphaël. Le directeur général du groupe, Gilles Alix, se rend le 8 mai 2014 à Conakry où il s’entretient avec le chef d’Etat lors d’une réunion informelle. Dans une note transmise le lendemain à Vincent Bolloré par courriel, il indique qu’Alpha Condé aurait déclaré en faire son affaire. Le directeur général s’inquiète d’un ministre récalcitrant mais se veut rassurant lorsqu’il informe de la volonté du président Condé d’octroyer au groupe Bolloré « la délégation du port à guichet unique ».

M. Alix rapporte les reproches d’Alpha Condé qui estime que le groupe privilégie les investissements dans d’autres pays que le sien. Vincent Bolloré fait rédiger, dans la foulée, une lettre à l’attention du président guinéen pour clarifier les objectifs du groupe dans le pays.

 

En cette année 2015, les deux présidents amis de Bolloré préparent leur réélection. Si l’opposition est maîtrisée par les services du régime Gnassingbé au Togo, elle se montre plus virulente et structurée en Guinée. A Conakry, le magnat breton offre, par le biais de Vivendi (le groupe de médias dont il a pris le contrôle en 2013 et qui a acquis Havas en mai 2017) un concert géant « contre Ebola » et pour Alpha Condé. C’est le numéro deux de Vivendi qui supervise la soirée. Le président-candidat en fera un moment fort de sa campagne, en montant sur scène pour s’adresser à la jeunesse, comme l’ont filmé les journalistes de « Complément d’enquête ».

« Mille excuses pour vous avoir irrité »

A Lomé, Faure Gnassingbé mobilise les moyens d’Etat pour assurer son maintien au pouvoir et garantir sa « brillante réélection », selon les mots de félicitation adressés par Vincent Bolloré. En retour, dans une lettre datée du 1er juillet 2015, Faure Gnassingbé remercie son « cher ami », « pour toutes les actions que [le groupe Bolloré] mène au service [du Togo] ».

 

L’idylle entre le magnat breton et ces deux chefs d’Etat peut se poursuivre. En amitié, il y a parfois des sensibilités à gérer. Réélu en octobre 2015 pour un second et dernier mandat, Alpha Condé ne cache pas sa colère lorsqu’il découvre que Bolloré a cédé 24,5 % des parts du terminal à conteneurs de Conakry à la société APM Terminals, filiale du géant danois de la logistique portuaire, Maersk. Gilles Alix panique. « Il était furieux de découvrir cette opération… Je pense qu’il va essayer de vous appeler », écrit le directeur du groupe à Vincent Bolloré par SMS le 24 novembre 2015. « Mille excuses pour vous avoir irrité », écrit-il le même jour à Alpha Condé.

 

La colère du président est retombée lors de son investiture à laquelle assiste Ange Mancini, l’ancien grand flic devenu conseiller de Vincent Bolloré. Qui informe dans une note son patron de la satisfaction du chef d’Etat quant aux investissements dans le pays. Et précise que le président attend beaucoup de « Canal Olympia », la grande salle de cinéma promise par Bolloré. Elle sera inaugurée en grande pompe deux ans plus tard.

 

 « Bollo » se dit aujourd’hui sur le départ, décidé à se retirer du groupe familial qu’il compte céder à ses enfants. Il a fixé la fin de son mandat à 2022. Mais il n’avait pas prévu le calendrier judiciaire. Pour la première fois, Vincent Bolloré n’est plus tout à fait maître de son agenda.


 

http://www.lemonde.fr/international/article/2018/04/27/revelations-sur-le-systeme-bollore-en-afrique_5291522_3210.html#Z5fhzdOBIUAVyFJi.99

 

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
27 avril 2018 5 27 /04 /avril /2018 16:58
Le Président Faustin Archange Touadera fait Dr honoris causa par l'Ecole de Commerce de Lyon
Le Président Faustin Archange Touadera fait Dr honoris causa par l'Ecole de Commerce de Lyon
Le Président Faustin Archange Touadera fait Dr honoris causa par l'Ecole de Commerce de Lyon
Le Président Faustin Archange Touadera fait Dr honoris causa par l'Ecole de Commerce de Lyon

 

 

L'Ecole de Commerce de Lyon en France, a décerné au Président Faustin Archange Touadera le grade de docteur Honoris Causa.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
27 avril 2018 5 27 /04 /avril /2018 16:48
BRÈVE VISITE DE TRAVAIL DU PRÉSIDENT TOUADERA A BRUXELLES EN BELGIQUE
BRÈVE VISITE DE TRAVAIL DU PRÉSIDENT TOUADERA A BRUXELLES EN BELGIQUE
BRÈVE VISITE DE TRAVAIL DU PRÉSIDENT TOUADERA A BRUXELLES EN BELGIQUE
BRÈVE VISITE DE TRAVAIL DU PRÉSIDENT TOUADERA A BRUXELLES EN BELGIQUE
BRÈVE VISITE DE TRAVAIL DU PRÉSIDENT TOUADERA A BRUXELLES EN BELGIQUE
BRÈVE VISITE DE TRAVAIL DU PRÉSIDENT TOUADERA A BRUXELLES EN BELGIQUE
BRÈVE VISITE DE TRAVAIL DU PRÉSIDENT TOUADERA A BRUXELLES EN BELGIQUE

 

 

BRÈVE VISITE DE TRAVAIL DU PRÉSIDENT TOUADERA A BRUXELLES EN BELGIQUE
 

Le Président de la République Son Excellence Professeur Faustin Archange TOUADERA est arrivé hier à Bruxelles après une visite de travail à New York aux États Unis.


Le Chef de l'Etat centrafricain a effectué une Réunion de travail avec le Premier ministre Belge Charles Michel en début d'après-midi avant de mettre un cap à la Commission de l'Union Européenne.

Au siège de l'Union Européenne, le Président Touadera a rencontré M. Cristos STYLIANIDIS, Commissaire européen à l'Action humanitaire et à la Réaction aux crises et une délégation conduite par Mme Samuela ISOPI, ambassadrice et Représentante de l'UE en RCA.


Enfin le numéro un centrafricain a accordé deux audiences à deux délégations des diplomates européens: la première était conduite par l'ambassadeur Jean Christophe BELLIARD, Secrétaire général adjoint pour l'Action extérieure et la seconde par M. Stephane MANSERVISI, Directeur général de DEVCO (Coopération au développement ) à la Commission de l'UE.


Les questions du retour de la paix en Centrafrique, du redéploiement et de l'équipement des Forces Armées Centrafricaines; les questions du développement et de la protection des humanitaires étaient au centre de cette brève visite de travail.

 

 

Source : Palais Renaissance

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
27 avril 2018 5 27 /04 /avril /2018 16:07
Lu pour vous : Le président de la Centrafrique: «Les Russes ne sont pas venus clandestinement»

 

 

   

http://plus.lesoir.be   26/04/2018 À 18:20  par COLETTE BRAECKMAN

 

Faustin-Archange Touadéra, le chef de l’Etat centrafricain, était de passage à Bruxelles, jeudi, après avoir lancé un cri d’alarme sur la situation régionale devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Il revient longuement sur la présence de militaires russes dans son pays. Faustin-Archange Touadera tente de rassurer les partenaires de la Centrafrique : « les instructeurs russes ne sont pas venus clandestinement »

 

Elu démocratiquement après une crise extrêmement grave, vous avez du vous atteler à la reconstruction et la pacification du pays. A ce stade, quel est votre bilan ?

 

Infrastructures détruites, conflits entre communautés qui dégénéraient en conflits professionnels, grave insécurité créée par quatorze groupes armés écumant les ressources du pays… Nous avons du faire face à de nombreux problèmes simultanés…Dans un premier temps, il fallait de toute urgence rassurer la population, reconstruire les écoles et les hôpitaux, fournir de l’eau potable. Et aussi mettre en place une armée professionnelle, républicaine, apolitique, au service de l’ensemble de la population. Il nous fallait aussi entamer la réconciliation nationale et retirer les armes des mains des groupes armés. 

 

Durant deux ans, il y a eu de réelles avancées, nous avons mis en œuvre un plan de relèvement et de consolidation de la  paix. En 2016 déjà j’étais venu à Bruxelles pour  demander l’aide de nos partenaires de l’Union européenne et de la Banque mondiale et même si les processus de décaissement sont encore trop lents, nous avons été soutenus…

 

Mais il est vrai que les groupes armés sont toujours là, et dans ce contexte, j’ai entamé avec eux un processus de dialogue pour les convaincre de déposer les armes. Nous avons aussi un processus en cours avec l’Union africaine, la paix se construit progressivement, elle ne se fera pas du jour au lendemain… Mais il y a encore des groupes qui prennent la population en otages, rançonnent les commerçants, imposent des taxes de gardiennage. C’est pour cela que, voici deux semaines, la MINUSCA (Mission des Nations unies pour la Centrafrique) s’était donné pour tâche de désarmer les miliciens dans le quartier PK5 à Bangui. Cependant, l’opération n’a pas réussi à mettre la main sur les responsables de ce groupe de bandits. Vous savez, ces gens fonctionnent comme la mafia : pratiquant la manipulation, ils ont  dénoncé le massacre de civils et des jeunes du quartier ont été poussés en avant afin qu’ils attaquent le contingent rwandais…. Cette opération de police n’avait cependant rien de confessionnel ou politique.

 

Etes-vous satisfait du travail  de la MINUSCA ?

 

Aujourd’hui, la seule force qui assure la protection de la population c’est la Minusca, qui a pris le relais de la force française Sangaris partie en octobre 2016. Beaucoup de troupes ont quitté le pays :  à l’est il y avait une force américaine qui traquait la LRA (Lords Resistance army, mouvement rebelle ougandais) aux côtés de  l’armée ougandaise, mais la mission est terminée.  Au sein même de la Minusca, il y a eu des départs forcés : le contingent de la RDC, au centre du pays, a du être rappelé de même que des soldats envoyés par le Congo Brazzaville. Ces retraits ont affaibli les capacités de la Minusca et créé un appel d’air, notamment à l’Est : des groupes armés  sont revenus dans des zones riches en or, en diamant, sur des axes de transhumance ils volent du bétail ou imposent des taxes.  Malgré nos offres de dialogue, certains de ces groupes armés ne sont pas intéressés par la paix, car ils veulent continuer à alimenter les circuits mafieux, à s’enrichir…Il faut donc couper leurs sources de ravitaillement…Je peux vous assurer que beaucoup de ces ex combattants sont fatigués,  prêts à rendre les armes…

 

Pourraient ils bénéficier de l’amnistie ?

 

Cela n’est pas le vœu de la population centrafricaine.

 Elle veut la réparation, et l’a exprimé lors du forum organisé à Bangui où il y a eu consultation à la base. La population ne veut pas que l’on passe l’éponge, elle veut que la justice s’exerce pour éviter ces crises à répétition, y compris la justice transitionnelle, qui prévoit la réconciliation au niveau des communautés…

 

Quelle est la genèse de l’arrivée des Russes à Bangui, qui a défrayé la chronique ?

 

C’est très simple : nous sommes en train de construire une nouvelle armée, professionnelle, républicaine, apolitique, capable d’assurer la sécurité et bénéficiant de la confiance de la population. Via le programme Eutem, l’Union européenne nous a aidés à former deux bataillons, soit deux fois 650 hommes plus un troisième bataillon encore en formation. Mais ces soldats, leur formation terminée, avaient besoin d’armes, d’équipements. Nous nous sommes adressés aux pays amis et la Fédération de Russie a accepté de nous livrer des armes gratuitement. Cela n’a pas été fait clandestinement : le Conseil de Sécurité s’est réuni pour l’occasion et  a levé partiellement l’embargo sur les armes qui frappait notre pays et cela afin que nos bataillons formés par la mission européenne puissent être équipés. Les traités de l’Union européenne ne permettent pas ce type d’assistance,  même si des Etats membres peuvent nous aider à titre bilatéral. Toujours est-il qu’à Bangui, tous nos partenaires  ont été informés de cette assistance proposée par la Fédération de Russie, et que celle-ci a été approuvée par le Comité des sanctions de l’ ONU et par le Conseil de Sécurité.

 

Avec des armes sont venus des instructeurs…

 

Avec pour mission d’enseigner le maniement des armes que nous avions reçues, sont venus 175 instructeurs, ils forment nos militaires. Dans notre situation, nous ne pouvons pas refuser qu’on nous apporte un tel soutien puisque nos bataillons, soit 1300 hommes  sont déjà formés et attendent leur équipement…D’autres partenaires comme le Rwanda, la Guinée équatoriale  ont aussi formé certains de nos militaires, mais c’est la mission européenne Eutem qui a la responsabilité de superviser et d’unifier ces forces avant que nos hommes soient déployés sur le terrain…Nous ne fermons pas la porte : en plus des armes, nous avons besoin de la logistique et nous espérons que d’autres pays amis veuillent bien nous accompagner. Dans la situation actuelle, nous demandons l’appui de tout le monde. Les Etats Unis vont aussi nous appuyer sur le plan logistique en nous fournissant des véhicules, la Belgique aussi nous a fait un don…

 

 Quelle est la réaction de la France face à ces aides qui viennent de plusieurs côtés ?

 

Nous avons de très bonnes relations avec la France. La France nous appuie dans beaucoup de domaines, dont le rétablissement de l’autorité de l’Etat. Grâce au président Macron nous avons pu lancer un programme de formation de 200 agents chargés de l’administration territoriale qui seront déployés dans les préfectures à l’intérieur du pays ; la France  nous aide aussi à former le bataillon « amphibie » qui contrôlera nos fleuves et nos rivières. C’est l’intervention française Sangaris, décidée par  le président Hollande,  qui a stoppé les violences.

 

Dans le contexte actuel, n’avez-vous pas de crainte pour votre sécurité personnelle ?

 

Nous sommes en train de reconstruire la sécurité pour tous les Centrafricains, y compris le président de la République…. La protection  des institutions et celle des citoyens incombe en ce moment à la Minusca, une partie du contingent rwandais assure ma sécurité, mais la police et l’armée que nous sommes en train de rebâtir devront prendre  le relais.  Le pays est vaste et,  compte tenu des différents départs, nous avons demandé aux Nations unies d’augmenter la capacité de la Minusca qui compte aujourd’hui 12.000 hommes…

 

En plus de sa  situation stratégique, les ressources naturelles de la Centrafrique ne sont-elles pas en train de replacer votre pays au centre de la carte de l’Afrique ?

 

Effectivement nous avons  470 « indices miniers »non  exploités, de l’or et du diamant extraits de manière artisanale, ce qui fournit très peu de ressources tandis que  la partie est du pays est toujours sous embargo, ce qui favorise les pratiques illégales…Auprès de nos partenaires européens je vais aussi insister sur le fait que la stabilité de toute la sous-région dépend du rétablissement de la paix en Centrafrique…

 

Propos recueillis par Colette Braeckman

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
27 avril 2018 5 27 /04 /avril /2018 15:49

 

 

AVIS

 

 

Le Président du Comité d’organisation invite les ressortissants des Huit (8) communes de la Sous-préfecture de Paoua (Ban, Bah-Bessar, Bimbi, Malé, Mia-Péndé, Môm, Nana-Barya et Paoua-centre) résidant à Bangui, à venir nombreux prendre part à l’Assemblée générale constitutive de l’ASSOCIATION DES VICTIMES DE VIOLENCES ARMEES de ladite sous-préfecture qui se tiendra le Samedi 28 Avril 2018 à partir de 9 H 00 dans la salle de réunion de M. BOBEGOTO Eloi à Galabadja 4 à Bangui.

 

Le présent AVIS tient lieu d’invitation individuelle.

 

 

 

Le Président du Comité d’organisation

 

 

 

Christophe NDOUBA

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
26 avril 2018 4 26 /04 /avril /2018 21:59
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH

 

 

Centrafrique : Désarmement volontaire des groupes armés à Bria et Bangassou

 

PAR VICTOIRE GUIAKOUE LE 26 AVRIL 2018

 

BANGUI, 26 avril 2018 (RJDH)—Les activités de réduction des violences communautaires se poursuivent dans les villes de province du pays. Bria et Bangassou ont accueilli cette activité.

 

Les violences se poursuivent encore dans plusieurs villes alors que les acteurs s’impliquent pour la réduction de celles-ci. La restitution volontaire des armes dans les villes de Bria et Bangassou intervient dans un contexte de montée de tension dans certaines villes du pays.

 

Le porte-parole de la Minusca Vladimir Monteiro a lors de la conférence hebdomadaire de la mission onusienne fait le bilan des armes récupérées volontairement « A Bria, 691 armes dont 27 fonctionnelles, 4 non fonctionnelles et 660 armes de fabrication locale ainsi que neuf grenades et 22 roquettes ont été collectées dans le cadre du projet de réduction de la violence communautaire. Au total, 855 bénéficiaires dont 338 femmes sont enregistrés dans le projet », a-t-il énuméré

 

A Bangassou, poursuit-t-il, « le nombre de bénéficiaires du projet est de 938 tandis que plus de 900 armes ont déjà été collectées ».

 

Sur le plan des droits de l’homme, le porte-parole a indiqué que 54 incidents d’abus et de violations ayant affecté au moins 78 victimes, ont été enregistrés par la Mission dans tout le pays, entre le 18 et le 24 avril 2018.

 

Ces restitutions volontaires sont encouragées à Bangassou par la population qui l’inscrit dans le bloc des résultats des négociations menées par le Cardinal Dieudonné Nzapalainga et l’Imam Omar Kobine Layama qui ont effectué il y’a deux semaines une mission dans la localité.

 

 

Centrafrique : Le budget de réalisation d’un champ solaire près de Bangui bouclé avec la Banque Mondiale

 

PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 25 AVRIL 2018

 

BANGUI, 25 avril 2018 (RJDH)– Le ministre des Finances et du Budget et son collègue de l’Economie, du Plan et de la Coopération en séjour à Washington ont bouclé du 20 au 22 avril 2018 avec la Banque Mondiale le budget de la réalisation d’un champ solaire proche de Bangui, suite à une négociation.

 

La Centrafrique fait face à un problème cruel de source d’énergie, ce qui a conduit les autorités du pays à envisager l’option du développement de l’énergie solaire pour pallier la carence en électricité que l’Energie Centrafricaine (ENERCA) fait montre depuis quelques années. C’est dans contexte qu’en mai 2017, le Président Faustin Archange Touadera avait obtenu l’accord de la Banque Mondiale pour un financement d’un montant initial de 45 millions de dollars US pour la construction de ce champ solaire.

 

Pour atteindre une capacité de 40 mégawatts, la Banque mondiale a accordé un don de 20 millions de dollars US supplémentaires soit, 65 millions de dollars US disponibles. La première phase du projet pour une capacité de 25 mégawatts sur les 40 MW prévus sera lancée courant mai 2018. «La construction de cette centrale solaire photovoltaïque va contribuer à stimuler la croissance économique », a annoncé le ministère des finances.

 

Aujourd’hui, la fourniture en électricité est inférieure à la demande. C’est ainsi que l’ENERCA a instauré un programme de délestage de 8 heures de temps par jour à Bangui tandis que dans les villes de ville de provinces, les centrales thermiques sont purement en arrêt.

 

Dans le programme d’investissement 2016-2030 de l’ENERCA, en plus de la création du parc solaire pour l’alimentation en électricité dans la ville de Bangui, il est aussi prévu des parcs solaires dans chaque chef-lieu des préfectures.

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
26 avril 2018 4 26 /04 /avril /2018 21:56
Lu pour vous : Comment expliquer le regain d’activité de la LRA en Centrafrique?

 

 

 

http://les-yeux-du-monde.fr  26/04/2017  Clement LOBEZ

 

Le 4 avril 2018, une opération conjointe menée par des Casques bleus et les Forces armées centrafricaines (FACA) a permis de libérer une quinzaine de civils qui avaient été kidnappés par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) dans l’extrême sud-est de la République centrafricaine (RCA). Pourtant, en mars 2017, le chef de l’US Africom[1], Thomas Waldhauser, annonçait que le groupe armé avait été « réduit à l’insignifiance »[2] après avoir été traqué sans relâche pendant six années. Profitant de l’apparition d’un « vide sécuritaire » dans l’est de la RCA depuis fin avril 2017, la LRA multiplie aujourd’hui les raids et les kidnappings à l’encontre des populations civiles. 

 

La LRA : un groupe rebelle ougandais censé être « réduit à l’insignifiance »

 

La Lord’s Resistance Army est un groupe rebelle acholi (région du nord de l’Ouganda) qui s’est formé entre 1986 et 1988, et dont le but était de renverser le président ougandais Museveni. Originellement, le mouvement souhaitait mettre en place un régime en Ouganda dont le système juridique reposait sur les Dix commandements de la Bible. Son actuel chef, Joseph Kony, aussi surnommé « le Messie sanglant », déclare recevoir ses ordres directement de Dieu et est considéré comme un prophète par ses hommes.

 

Après avoir été chassée du nord de l’Ouganda en mars 2009, la LRA s’est réfugiée dans une vaste « zone grise » englobant le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), l’ouest du Soudan du Sud ains et craint pour son extrême cruauté, le groupe armé a continué de terroriser les populations civiles. Usant des techniques de guérilla, elle se livre régulièrement à des raids sanglants, des amputations ou encore des agressions sexuelles dans l’est de la RCA. Par ailleurs, la LRA a pratiqué extensivement le kidnapping d’enfants, considéré par J. Kony comme « le prélèvement de sa dîme ». Ces derniers sont amenés à devenir de futurs combattants du groupe après un processus d’endoctrinement ou de simples esclaves sexuels, plus particulièrement pour les jeunes filles. En 2013, un rapport des Nations unies indiquait que le groupe était responsable de la mort de 100 000 personnes, de l’enlèvement de plus de 60 000 enfants et du déplacement de 2,5 millions de personnes depuis 1987.

 

Néanmoins, à partir de 2011, le groupe d’origine ougandaise s’affaiblit fortement. Tout d’abord, suite à la mobilisation d’une multitude d’ONG pour dénoncer les atrocités commises par la LRA , Barack Obama prend la décision d’envoyer 100 soldats des forces spéciales américaines dans l’est de la RCA. Ces derniers ont pour mission d’appuyer les forces armées régionales, par le partage de renseignement et des conseils, et de capturer J. Kony, recherché par la Cour pénale internationale. En outre, en septembre 2012, l’apparition d’une Force régionale d’intervention de l’Union africaine (FRI-UA), composée quasi exclusivement d’ougandais dans les faits, a amoindri très sérieusement la capacité d’action du groupe armé. En quelques années, selon plusieurs responsables de l’Africom, les effectifs de la LRA auraient chuté de plus d’un millier d’hommes à quelques centaines de combattants désorganisés.

 

Exploitation de la soudaine apparition d’un « vide sécuritaire »

 

Or, depuis le printemps 2017, la LRA semble renaître de ses cendres. Ce regain d’activité s’expliquerait principalement par le désengagement des différentes forces militaires qui traquaient le groupe. Leur retrait s’est effectué à contre-courant de la volonté des populations locales et a soudainement créé un « vide sécuritaire »[3] dans une vaste région qui échappe à tout contrôle étatique.

 

Tout d’abord, fin avril 2017, les forces spéciales américaines ont quitté l’est de la RCA, sans avoir arrêté Joseph Kony. Donald Trump, considérant que la milice ougandaise « n’avait jamais attaqué directement les intérêts des USA », que le groupe était quasiment anéanti et que les coûts de la traque étaient trop élevés, a mis fin à l’opération lancée par son prédécesseur. Dès le mois suivant, l’Ouganda a retiré ses 2500 soldats déployés dans la FRI-UA. Par conséquent, malgré un renouvellement du mandat de cette Task Force jusqu’en mai 2018, celle-ci manque de fonds et ne dispose que de quelques soldats mal équipés. Enfin, le manque de collaboration entre les États régionaux a facilité la survie des derniers combattants de la LRA. Par exemple, malgré son appartenance à la FRI-UA, la RDC a toujours refusé de laisser les forces armées de cette dernière traverser librement sa frontière en cas de poursuite des rebelles ougandais.

 

Regain d’activité et sérieuse menace pour les civils en RCA

 

Selon le chef du bureau de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation de la Centrafrique (MINUSCA) à Obo, Laurent Wastelain, les effectifs de la LRA s’élèveraient actuellement à 200 hommes divisés en trois factions distinctes, dont l’une d’entre elle serait dissidente[4]. Les combattants du groupe restent difficilement traçables puisqu’ils se déplacent à pied à travers les frontières, connaissent parfaitement le terrain et sont peu dépendants des appareils technologiques modernes. Les escouades, quasi-systématiquement en mouvement, sont équipées de fusils d’assauts, de panneaux solaires portables et de rares téléphones. Les revenus des combattants proviennent de l’extraction minière (or et diamant), d’opérations de razzia dans des villages, de la pratique du braconnage dans les parcs nationaux de la Garamba (RDC) et de Zemongo (RCA), voire du trafic d’esclaves. Plusieurs témoins ont également indiqué que des soldats de la milice ougandaise monnayaient leurs services auprès d’éleveurs nomades pour escorter des troupeaux entre le Soudan et la RCA.

 

Si le groupe est aujourd’hui divisé en interne et que son idéologie a disparu, ses combattants sont fortement actifs dans le sud-est de la RCA. En effet, ce pays est traversé par une grave crise politique depuis 2013 et 80% de son territoire est contrôlé par des groupes armés. Les rebelles ougandais remontent plusieurs couloirs depuis les régions congolaises du Bas et du Haut-Uélé, et restent « une vraie menace pour les civils »[5]. Privilégiant les enlèvements aux attaques meurtrières, la LRA est principalement présente dans les provinces de Mbomou et du Haut-Mbomou (sud-est du pays). Cependant, malgré des affrontements avec d’autres groupes armés appartenant majoritairement à l’ex-Séléka en 2017, elle semble de plus en plus active dans la province de la Haute-Kotto (est du pays). Selon le site LRA Crisis Tracker, 17 attaques et 65 enlèvements de civils ont été attribués à des factions de la LRA depuis le début de l’année en RCA. Il est néanmoins nécessaire de prendre du recul sur ces données puisque plusieurs milices armées proliférant dans la région camoufleraient leurs exactions en se faisant passer pour des membres du groupe ougandais.

 

En somme, les États concernés par les exactions de la LRA sont actuellement fortement déstabilisés par des crises politiques et semblent incapables de répondre par eux-mêmes à la menace que représente ce groupe criminel transfrontalier. Par ailleurs, les opérations de maintien de la paix des Nations unies(MONUSCO en RDC et MINUSCA) manquent cruellement d’effectifs et de moyens pour protéger l’ensemble des populations civiles. Ainsi, sans l’application d’une stratégie politico-militaire durable reposant sur une réelle implication – et collaboration – de l’ensemble des États régionaux, il sera impossible de « définitivement mettre fin aux activités de la LRA »[6]. Enfin, il est également indispensable que des bailleurs internationaux apportent un soutien financier à la FRI-UA. Cette dernière pourra ainsi accroitre ses effectifs militaires, mener des campagnes incitant les combattants de la LRA à la défection et initier des programmes de réintégration qui s’avèreront utiles afin d’affaiblir un des plus anciens et sanguinaires groupes d’Afrique centrale.

 

 

[1]  Le commandement des Etats-Unis pour l’Afrique.

[2] « Department of Defense Press Briefing on U.S. Africa Command by General Thomas D. Waldhauser, commander, U.S. Africa Command », US Department of Defence, 24 mars 2017.

[3] Charlotte Cosset, « RCA: le retrait des forces ougandaises d’Obo va laisser un vide sécuritaire », RFI, 24 mai 2017.

[4] « Centrafrique: même décimée, la LRA de Kony continue d’inquiéter », Slate Afrique, 7 mars 2018.

[5] Rapport du Secrétaire général des Nations unies sur la République centrafricaine, février 2018.

[6] Termes employés par le chef du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique, Abou Moussa, lors de l’inauguration de la FRI-UA en septembre 2012.

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com