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4 mai 2018 5 04 /05 /mai /2018 13:56
Lu pour vous : Poutine s’installe en Centrafrique

 

 

 

https://mondafrique.com  Par Nicolas Beau 4 mai 2018

 

Après avoir obtenu une autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU de faire une exception à l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine, la Russie s’est engouffrée dans cette brèche inespérée.

 

Les quelques instructeurs russes pour le maniement des armes, prévus par l’autorisation du Conseil de sécurité de l’Onu, ont été vite rejoints par des dizaines d’experts militaires, d’hommes d’affaires, de mercenaires et de membres des forces spéciales. L’accord que le président centrafricain Faustin Archange Touadera a signé à Sotchi, le 9 octobre 2017, hors des procédures habituelles et resté confidentiel, avec le ministre russe Sergueï Lavroff, doit probablement ne pas concerner uniquement la livraison d’armes. Le ministre d’État et directeur de cabinet, Firmin Ngrebada et le conseiller spécial Fidèle Gouandjika sont les promoteurs de cet accord qui fait suite au rapprochement de Bangui avec Khartoum, principal allié de la Russie dans la région. Cet accord avec la Russie montre à quel point le président Touadera dirige le pays en s’appuyant uniquement sur quelques fidèles, pour la plupart de son ethnie et dont la réputation de prédation n’est plus à faire.

 

Le deal centrafricano-russe

 

Le président Touadera a déclaré que « les Russes ne sont pas venus clandestinement ». Si cela est effectivement vrai pour les instructeurs, cela l’est moins pour les autres citoyens et sociétés russes, venus dans une certaine clandestinité. L’ONU et les occidentaux semblent s’y accommoder.

 

Devant l »immensité de la tâche, la Minusca, avec ses 12 000 Casques bleus, peinent à mener des opérations robustes pour réduire les rébellions et protéger les populations réduites quasiment en otages.9 La France essaie de mettre de l’ordre dans son ambassade déboussolée et enverra bientôt un quatrième ambassadeur depuis septembre 2012, début de la crise. Pendant ce temps-là, la Russie peut compter sur son ambassadeur Sergueï Lobanov, en poste depuis le 11 juin 2011. L’ambassadeur russe est devenu un familier de la présidence d’autant que la Russie a placé un conseiller sécurité près du chef de l’État centrafricain, tandis que des forces spéciales russes assurent désormais sa protection rapprochée.

 

La Russie négocie pour le gouvernement centrafricain

 

Plusieurs sources à Bangui évoquent la présence de militaires russes dans des localités occupées par les ex-Seleka. Dernier exemple : un avion Cessna russe, avec quatre militaires russes, a fait l’objet de nombreuses supputations car il venait de Ndélé, où se trouve Nourredine Adam, leader de l’ex Séleka, pour atterrir à Kaga-Bandoro, nouveau centre de la rébellion, dirigé par Abdoulaye Hisséne, criminel et néanmoins ancien ministre, sous sanction internationale. Les rencontres de Cotonou entre émissaires russes et Michel Djotodia, russophone et ancien chef de l’État qui avait renversé le tandem Bozize-Touadera, sont désormais bien connues. Les experts russes présents au Soudan et notamment au Darfour, ne sont pas dépaysés dans le nord-est du pays qui y est identique. Évidemment, il n’est pas sûr que ces négociations soient compatibles avec la Feuille de route de l’Union africaine, soutenue par l’ONU et la France.

 

Une base militaire russe à Berengo ?

 

Comme tout est à vendre et à acheter en Centrafrique, l’ancien domaine impérial de Jean-Bedel Bokassa de Berengo est sûrement une belle affaire. Évidemment les représentants locaux de la famille de Bokassa, notamment Jean-Serge Bokassa, se sont opposés à l’affectation d’un camp d’entraînement russe dans ces lieux mémoriaux, jadis Cour impériale que connaissait bien Valery Giscard d’Estaing. Cette quasi expropriation a été l’élément déclencheur de la rupture de Jean-Serge Bokassa avec Touadera et de sa démission du gouvernement, actée ensuite par le Président.

 

Le domaine impérial de Berengo est désormais une enclave russe, hors de tout contrôle extérieur. Il va de soi que Berengo n’a pas été choisi par hasard par les Russes. Ce domaine d’une dizaine d’hectares, situé à 70 km de Bangui, peut être agrandi sans contraintes. Il est surtout jouxté par une ancienne piste d’atterrissage, construite du temps de l’Empereur Bokassa. Cette piste de 2200 mètres sur 35 mètres peut facilement être modernisée et allongée. Des plans sont d’ailleurs dans les cartons depuis de nombreuses années, lorsque Berengo était dans le projet d’un nouvel aéroport international. Un aéroport militaire russe éviterait l’aéroport de Bangui Mpoko, contrôlé par les Français. Les Antonovs pourraient ainsi atterrir à tout moment sans contrôle et des « grandes oreilles » y être installées en toute discrétion. A Bangui, on signale également des intérêts russes envers l’ancienne grande base française du Camp Leclerc à Bouar. Quelques militaires étrangers y auraient été récemment aperçus. La presse banguissoise évoque plutôt des militaires français nostalgiques ou soupçonneux.

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Une base russe en Centrafrique serait beaucoup plus stratégique, au coeur de l’Afrique centrale, qu’une base russe au Soudan, comme cela avait été un moment envisagé par le Kremlin et souhaité récemment encore par Omar el-Bechir. Il va de soi qu’une telle base russe en Centrafrique serait une nouveauté qui ne devrait pas laisser indifférent les Etats-Unis d’Amérique. Ce coup de maître de Poutine marquerait le grand retour de la Russie dans une Afrique centrale qui est de plus en plus fragilisée et prête à de profonds bouleversements.

 

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4 mai 2018 5 04 /05 /mai /2018 13:47
Les opérations extérieures de la France: Sangaris, ni brève ni jolie (Opinion)

 

 

 

http://www.trt.net.tr  03.05.2018 ~ 04.05.2018

 

En près de 55 ans, les OPEX de la France s'élèvent à plus de 130 campagnes dont la quasi-totalité en Afrique.

 

Avec la fin des conflits de décolonisation en Afrique et dès l'aube des années 1960, la France a prévu des opérations extérieures -communément appelées OPEX- qui s'appuient sur un double principe : défendre l'Hexagone, ses ressortissants et ses intérêts d'un côté, répondre aux accords de défense conclus avec des pays (gouvernements serait plus juste) amis. 



Ce serait une Lapalissade de préciser qu'en politique et en relations internationales, le grand stimulant et l'objectif final des interventions sous mandat national, demeurent invariablement l'intérêt. Personne ne s'en cache, même si par "décence", on ne le met pas de l'avant, lui préférant les prétextes et les subterfuges souvent justifiables de défense de la démocratie, des droits de l'Homme...bref ; de valeurs universelles. Ce qui n'est pas (toujours) le cas des opérations mandatées par l'ONU. 



En près de 55 ans, les OPEX de la France s'élèvent à plus de 130 campagnes dont la quasi-totalité en Afrique. 


Rarement dans le cadre d'une décision onusienne, de l'OTAN ou de l'Union européenne, elles varient de nature, de puissance et d'objectifs, qu'ils soient déclarés ou occultes.

 
Du Tchad, premier théâtre d'une intense OPEX (Limousin 1969 - 1971), au Mali, de la Mauritanie au Rwanda, de la République démocratique du Congo à la Libye, elles se sont accrues à partir du milieu des années 1990 pour atteindre leur apogée avec l'avènement du troisième millénaire qui a coïncidé avec l'élaboration d'un nouveau concept anticipatif ("Défense en avant") qui consiste à préparer à l'avance des contingents et une force de feu capables d'être engagés sinon immédiatement, du moins le plus vite possible, dans les zones à investir. 


L'opération Sangaris en République Centrafricaine (5 décembre 2013 - 31 octobre 2016), l'une des plus controversées, en fait partie. 


-Convoitises 

Sans être le plus riche des pays africains, la Centrafrique en est l'un des plus nantis, notamment en ressources minières très variées qui, de surcroît, ne sont pas toutes exploitées, ce qui lui laisse des réserves fort appréciables pour l'avenir. 

De l'or en abondance, du diamant d'une qualité rare et prisée (parmi les quatre meilleures au monde), de l'uranium, du pétrole, du cuivre... Mais également un potentiel forestier et agricole (logiquement) largement suffisant pour mettre à l'abri de la faim et de la pauvreté les quelques 5 millions d'habitants (statistiques estimatives de 2017) qu'elle compte. 


Ses richesses et ses immenses possibilités en ont fait l'objet de toutes les convoitises de pays limitrophes ainsi que d'autres plus lointains (la France surtout) qui se les disputaient par ethnies et responsables locaux interposés. 


Les conflits internes qui tournent fréquemment en affrontements, notamment entre Selekas, et anti- Balakas (à majorité chrétienne), les massacres perpétrés par ces derniers contre plusieurs centaines de civils musulmans, les incessants déplacements de populations qui s'ensuivent, la déliquescence multidimensionnelle de l'Etat et multitude d'autres facteurs ont rendu la Centrafrique vulnérable et incapable d'instaurer la paix, la stabilité et la protection de son territoire, sans une aide militaire étrangère, d'où les différentes décisions de l'ONU d'y envoyer des Casques Bleus. 

Menacé par la rébellion des Selekas menés par Michel Djotodia, c'est dans ces conditions, somme toute récurrentes, que le président François Bozizé lançait, fin décembre 2012, un appel à l'aide à François Hollande et à Barack Obama. 


Ce dernier, loin d'être va-t-en en guerre, fera la sourde oreille, imité par le premier, trop occupé par les derniers préparatifs à l'OPEX Serval contre les groupes terroristes armés au nord du Mali.

 
En plus, Hollande sous-estimait l'ampleur de l'armement des Selekas et croyait peut être encore aux négociations de paix menées sous l'égide de la Communauté économique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) auxquelles il poussait Bozizé jusqu'au 31 décembre. 


Vite, les accords de cessez-le-feu de Libreville (11 janvier 2013) s'avéreront fragiles et éphémères; Bozizé est chassé du pouvoir et du pays le 24 mars 2013. Djotodia devient président de la Centrafrique. Paris, la tête tournée vers le Mali où Serval battait son plein, n'apprécie pas mais ronge son frein.

 
-Témoignages accablants 


Le nouveau président et le tout récent Conseil national de la transition, tentent vainement d'enrayer la violence, les tueries et les tueries en représailles que se livrent régulièrement Selekas -ex-rebelles- et anti-Balakas, comités d'auto-défense aux pratiques de milices, et dont la majorité des victimes sont des civils musulmans. 

Les déplacements se multiplient dans les provinces et même à Bangui, la capitale, où le chaos s'installe. 


Avec l'accord de l'ONU et l'aval de l'Afrique, la France déclenche le 5 décembre Sangaris, une OPEX qu'elle voulait politiquement "jolie" et de courte durée, exactement à l'image du Cymothoe Sangaris, le beau papillon africain auquel on a emprunté le nom. 


François Hollande annonçait une mission de six mois maximum. Elle en durera six fois plus, soit presque trois ans, coûtera 500 millions d'Euros, laissera des zones d'ombre et entachera l'honneur de l'armée française, sans apporter la paix et la stabilité pour lesquelles elle s'est engagée. 


Sangaris qui consistait, entre autres objectifs, à désarmer les groupes armés, a été marquée dès les premières semaines par un "favoritisme" étonnant et révoltant puisque d'un côté, on affichait du zèle et de l'autre un relâchement des plus douteux. 

Sur le terrain, cela s'est traduit par la montée en puissance et en exactions des anti-Balakas qui ont gardé leurs armes assez longtemps pour lyncher, piller et déplacer par dizaines de milliers la population musulmane. 


L'exemple de Bangui où cette dernière ne comptait plus que 9000 habitants alors qu'elle était estimée à 145.000 (chiffres onusiens), est plus qu'édifiant. Il faut dire que les anti-Balakas se sont vu pousser des ailes avec la démission à laquelle la CEEAC -menée par N'Djamena et poussée par Paris qui ne s'en cachait pas- a contraint Djotodia, un mois et cinq jours après le déclenchement de l'OPEX. 


Pour ne citer que Laurent Fabius, ministre français des A.E à l'époque, il déclarait le 4 décembre devant la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée que "le président de la RCA et son Premier ministre n'avaient aucune légitimité et ne pouvaient se présenter à de futures élections...". A se demander si l'éviction de Djotodia n'était pas l'objectif primordial de Sangaris. 


Début février, face à l'énormité des atrocités commises contre les musulmans et ne pouvant nier l'évidence, le Général Francisco Soriano, commandant-en-chef de l'opération, dénonçait lui-même et publiquement "des assassins, des pillards, des ennemis de la paix qui stigmatisent les populations...qu'il faut chasser en tant que des bandits hors-la-loi"


Belles paroles qui, à l'évidence, ne trouvaient pas toujours écho sur le terrain. Sinon comment expliquer la passivité manifestée, un mois plus tard, par un contingent français stationné près de Djomo, alors qu'on s'apprêtait, dix kilomètres plus loin, à assassiner une centaine de villageois musulmans désarmés ? A ce propos précisément, le directeur de la section Urgences de l'ONG Human rights watch, Peter Bouckaert, témoigne indigné : "nous les avons informés (les soldats) que des dizaines d'anti-Balakas armés avaient tué l'Imam du village et qu'ils encerclaient les habitations où se sont barricadées environ cent personnes. Ils nous ont répondu que leur mission n'était pas de s'interposer" (!?). 


Cela se passerait de tout commentaire, mais il s'agissait de soldats et de non-assistance à personnes en danger...de mort. Pas reluisant pour une armée qui, de surcroît, s'est trouvée éclaboussée par de nombreuses affaires de présomption de viols sur des mineurs qu'elle avait contradictoirement pour mission de protéger. 

Pas vraiment brillante cette OPEX, ni jolie comme l'est le papillon africain Cymothoe Sangaris. 

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4 mai 2018 5 04 /05 /mai /2018 13:45

 

 

 

https://teles-relay.com  by TELES RELAY 3 mai 2018

 

Les autorités camerounaises ont affirmé, jeudi, qu’avec la mise sur pied de la Société nationale du transport d’électricité (SONTREL), le Cameroun se positionne de plus en plus comme le potentiel fournisseur de l’électricité en direction des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et du Nigeria.

 

 

Au regard des infrastructures existantes et de l’entrée en fonction des barrages hydroélectriques de Memv’ele et Mekin (Sud), Lom Pangar (Est) et Warack (Adamaoua) et les autres, le Cameroun qui dispose actuellement d’une capacité installée de 1200 Mégawatts (MW) pourrait enregistrer près de 700 MW supplémentaires d’ici à l’année prochaine.

 

Un « excédent » pour approvisionner la Centrafrique, le Congo, le Tchad et le Nigeria qui en ont besoin.

 

C’est donc à cette lourde mission que la SONATREL qui a voté un budget de 109 milliards de francs CFA pour exercice en cours, va s’atteler à remplir dès courant mai 2018, au moment où 230 agents de la société Energy of Cameroon (ENEO) chargée de la production de l’électricité et à qui incombe encore le transport, ont été transférés à la SONATREL.

 

A cause de la vétusté des infrastructures et de leur insuffisance, près de 40 % de l’électricité produite se perd dans le transport, renseigne-t-on à ENEO.

 

Des manquements que la SONATREL qui dispose d’un plan d’investissement de 900 milliards de francs CFA devrait palier alors que le Cameroun projette de produire à l’horizon 2025, plus de 3 000 MW d’électricité.

Le Cameroun pourrait bientôt approvisionner la Centrafrique, le Congo, le Tchad, le Nigeria en électricité
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4 mai 2018 5 04 /05 /mai /2018 13:41
Tension à Bangui à l’occasion d’une journée « ville morte »

 

 

4 mai 2018 AFP

 

La tension était vive vendredi à l’occasion d’une journée « ville morte » décrétée par la société civile à Bangui, où la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) a été prise à partie, a-t-on appris auprès de cette force onusienne.

 

Plusieurs barricades ont été érigées à divers endroits de la capitale centrafricaine, dont le quartier musulman du PK5 isolé du reste de la ville, a constaté un journaliste de l’AFP.

 

Des habitants en colère ont également bloqué des véhicules de la Minusca, l’un d’eux ayant été caillassé près du rond-point de l’ONU, détaille un rapport interne de la force de maintien de la paix de l’ONU.

 

Ce rapport note « une attitude hostile » à l’égard des soldats de la Minusca.

 

Face à la crainte de subir la vindicte populaire, au moins 12 personnes blessées en début de semaine au PK5 ont refusé de sortir du centre de soin de la Croix rouge centrafricaine situé dans ce quartier.

 

Cette tension survient après des violences qui ont fait 24 morts et plus de 170 blessés mardi et ont fait ressurgir le spectre d’affrontements inter-religieux.

 

L’élément déclencheur de ces violences a été l’interpellation par des forces de défense et de sécurité centrafricaines de « Moussa Empereur », un élément d’une milice du PK5.

 

Une église a dans la foulée été attaquée par des hommes armés venus du quartier musulman, causant la mort de plusieurs civils et d’un prêtre, l’abbé Albert Tougoumalé-Baba.

 

Une enquête a été ouverte et une cellule d’investigation mise en place par la justice centrafricaine sur ces événements.

 

Selon la Minusca, l’attaque de l’église était une « réaction à l’interpellation » de « Moussa Empereur », mais selon le gouvernement, elle était « une action planifiée » depuis plusieurs jours.

 

Selon plusieurs témoignages recueillis par l’AFP, les miliciens du PK5 n’auraient pas ciblé l’église en tant que telle, mais des forces de l’ordre qui s’étaient réfugiées à l’intérieur.

 

Planifiée ou non, l’attaque de l’église a déclenché une vague de colère à Bangui, et a fait resurgir le spectre des violences confessionnelles dans le pays, rappelant les années 2013-2014.

 

Des tensions inter-religieuses avaient éclaté après la descente sur Bangui de la rébellion de la Séléka, prétendant défendre les musulmans, entraînant la réaction de milices « antibalakas », souvent chrétiennes et animistes, contre ces hommes venus du Nord considérés comme des envahisseurs.

 

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4 mai 2018 5 04 /05 /mai /2018 13:33

 

 

 

  03 mai 2018 à 17h29  Par Pacôme Pabandji

 

Livraison d’armes aux forces armées, protection rapprochée du président… Moscou gagne du terrain à Bangui, au grand dam des diplomates occidentaux. Et dans la capitale centrafricaine, un homme est perçu comme la cheville ouvrière de ce rapprochement : Firmin Ngrebada, directeur de cabinet du président Faustin Archange Touadéra.

 

Dans les couloirs des ministères, on le surnomme « Foccart ». Firmin Ngrebada, né en 1968, a beau assurer à ses interlocuteurs que le rapprochement de Faustin Archange Touadéra avec les Russes, dont la présence se fait chaque jour un peu plus visible à Bangui, doit essentiellement à « l’efficacité diplomatique du président », il y a joué un rôle central. Des premiers contacts avec le ministère russe des Affaires étrangères à la signature de l’accord militaire entre les deux pays, Firmin Ngrebada, ministre d’État et directeur de cabinet, a participé à tous les échanges.

 

Discret, mais central

 

La rencontre entre les deux hommes remonte à l’époque où Touadéra était Premier ministre de François Bozizé, entre 2008 et 2013. Parti en exil après la prise de Bangui par la Séléka, en mars 2013, Firmin Ngrebada revient en 2014, pour devenir le directeur de cabinet de Ferdinand Nguendet, alors président du Conseil national de transition. Il renouera très vite avec Touadéra, avant de monter son équipe de campagne pour l’élection présidentielle.

 

Homme discret, membre du cercle très fermé qui s’est constitué autour de Touadéra, il a aussi coordonné tous les rendez-vous du président centrafricain dans le dossier de la livraison de l’armement russe, en janvier dernier. « D’ailleurs, il était seul avec le président quand ils sont allés rencontrer Sergueï Lavrov [le ministre russe des Affaires étrangères, en octobre 2017, à Sotchi] pour conclure le dossier », précise à Jeune Afrique une source diplomatique.

 

Une proximité avec Moscou qui étonne, dans les ambassades occidentales. « Il n’a jamais été proche de la Russie et n’y a jamais fait des études », constate ainsi un autre diplomate occidental, interrogé par JA, qui s’avoue « particulièrement surpris de voir qu’il [Ngrebaba] a réussi à développer des contacts dans ce dossier ».

 

Firmin Ngrebada, lui, insiste pourtant sur la « modestie » de sa participation. À Jeune Afrique, ce très proche du président centrafricain vante plutôt « les mérites du président Touadera, qui tient à restaurer la sécurité sur le territoire ».

 

Autre proche de Touadéra, qu’il a soutenu lors de la dernière campagne présidentielle, Pascal Bida Koyagbélé, par ailleurs président de l’Association des paysans centrafricains (APC), fait écho à cette thèse. « Le président Touadéra gère personnellement ce dossier et Firmin Ngrebada joue son rôle de directeur de cabinet du président en prenant les rendez-vous », assure cet homme qui entretient, lui aussi, des relations d’affaires avec les Russes à Bangui.

 

Firmin Ngrebada assure que l’élément déclencheur de ce rapprochement entre Bangui et Moscou serait venu… de Paris. « C’est le président français qui nous a envoyés vers la Russie », lâche-t-il.

 

La rencontre Touadéra-Macron

 

Pour preuve, il rapporte une rencontre entre Emmanuel Macron et Faustin Archange Touadéra, le 25 septembre 2017, à Paris. Le président centrafricain est alors de passage en France après avoir pris part à l’Assemblée générale de l’ONU, à New York.

 

Au cours de cette rencontre, « le président Macron l’a assuré de la volonté de la France de livrer des armes à la Centrafrique », affirme Firmin Ngrebada. Mais le président français lui aurait alors expliqué que « la Russie s’y est opposée parce que les armes avaient été saisies au large de la Somalie et ne pouvait donc plus être livrées à un autre État ».

 

D’autant que la Centrafrique est soumise à un embargo de l’ONU sur les armes depuis le début de la crise. Conclusion du directeur de cabinet de Touadéra : « Le président Macron nous a renvoyés vers la Russie ».

 

Si une source diplomatique française confirme la rencontre à Jeune Afrique, son interprétation est sensiblement différente. « Si Macron a envoyé Touadéra vers la Russie, c’est parce que Moscou a bloqué la livraison des armes devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Macron a voulu que Touadéra tente de convaincre les Russes pour qu’ils donnent leur accord pour la livraison. Malheureusement, ces derniers en ont profité pour proposer leurs propres armes et obtenir, en plus, un accord de coopération », détaille notre source.

 

En mars 2016, la marine française avait en effet saisi une importante quantité d’armes au large de la Somalie. Ce serait ces armes qui ont été proposées par la France à la Centrafrique. La Russie s’y serait alors opposée, arguant de l’embargo de l’ONU pesant sur le commerce d’armes avec la Somalie, en vigueur depuis 1992. Si cet embargo a été assoupli en 2013 – pour permettre au gouvernement somalien d’équiper son embryon d’armée nationale -, toutes les armes saisies dans ce pays n’en doivent pas moins être détruites.

 

Accord militaire et livraisons d’armes russes

 

Ce serait donc après cette rencontre, en septembre 2017, que Firmin Ngrebada a pris contact avec les autorités russes. Et qu’il a décroché un rendez-vous entre Touadéra et Lavrov à Sotchi, un mois plus tard. « J’y suis allé avec le président Touadéra. Et le ministre Lavrov nous a proposé gracieusement des armes », raconte l’intéressé.

 

Une fois l’accord obtenu, le processus s’est accéléré. Et trois mois plus tard, fin janvier 2018, après avoir obtenu une dérogation du Conseil de sécurité de l’ONU, la première livraison d’armes russes a été réceptionnée à Bangui. Au total, les stocks d’armes légères (pistolets, fusils d’assaut, de précision et mitrailleuses, mais également lance-roquettes RPG et armes anti-aériennes) doivent permettre d’équiper 1 300 hommes.

 

Firmin Ngrebada ne mesure pas les conséquences de son geste

 

« En mars 2017, lorsque le président Touadéra a prêté serment, nous nous sommes rendu compte que l’ensemble du territoire n’était pas pacifié, alors qu’il n’existait même pas d’armée. Nous avons fait de cela l’une de nos priorités », insiste Firmin Ngrebada pour justifier la nécessité de trouver un moyen – aussi rapide que possible – d’obtenir la levée de l’embargo de l’ONU sur les armes destinées aux FACA, les Forces armées centrafricaines.

 


Sauf  qu’« en amenant Touadéra aux Russes, Firmin Ngrebada ne mesure pas les conséquences de cette relation », s’inquiète une source diplomatique. Un rapprochement qui intervient alors que, dans le même temps, l’ex-Séléka a, elle aussi, été approchée par les Russes – par l’intermédiaire de Michel Djotodia.

 

« Le contact avec l’ex-Seleka ne m’inquiète pas jusqu’à manifestation de preuve contraire », assume Firmin Ngrebada, qui « ne doute pas de la sincérité de [s]es amis ». Se voulant rassurant, il évoque des relations qui « ne datent pas d’aujourd’hui » et rappelle que « dans les années 1970, sous Bokassa, la Russie soutenait l’armée centrafricaine ». Et Ngrebada, qui parle d’un « accord à durée indéterminée » entre Moscou et Bangui, d’assurer qu’« en relançant ces relations, on ne remet pas en cause celles que nous avons avec nos partenaires traditionnels ».

 

Lu pour vous : Centrafrique : qui est Firmin Ngrebada, l’homme du rapprochement Moscou-Bangui ?
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Centrafrique-Presse.com
4 mai 2018 5 04 /05 /mai /2018 13:31
Centrafrique : près d'un million de personnes bénéficiaires du Fonds humanitaire en 2017
Centrafrique : près d'un million de personnes bénéficiaires du Fonds humanitaire en 2017

 

 

 

French.china.org.cn | Mis à jour le 04-05-2018

 

Les projets financés par le Fonds humanitaire pour la République centrafricaine (FH-RCA) en 2017 ont permis d'apporter une assistance humanitaire multiforme à 990.858 personnes, selon un rapport publié ce jeudi.

 

D'après une note d'information du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) ce jeudi, grâce aux contributions des donateurs, le FH-RCA a été en mesure d'allouer 22,1 millions de dollars américains, représentant 11,5% des financements reçus à travers le Plan de réponse humanitaire (PRH) 2017, à la mise en oeuvre de 63 projets de réponse d'urgence.

 

Aussi a ajouté la note d'information, "l'année 2017 a été marquée par une forte augmentation des besoins humanitaires suite à la recrudescence de la violence et la multiplication des foyers de tension".

 

L'insécurité croissante a accentué la vulnérabilité des communautés déjà touchées par la crise humanitaire en cours, forçant des milliers de personnes à quitter leur foyer et à chercher une protection. Le nombre des déplacés internes est passé de 400.000 à 688.700 entre janvier et décembre 2017.

 

La dégradation continue de la situation a aggravé le déficit de financement déjà important de la réponse humanitaire. Avec la nécessaire révision du PRH en juillet 2017, le montant requis était en effet passé de 256,3 à 497,3 millions de dollars américains.

 

Environ 67% des ressources du FH-RCA ont été allouées au travers de deux allocations standards en réponse aux besoins humanitaires priorisés par le PRH 2017 tandis que 33% des fonds ont été déboursés sous les allocations de réserve afin de répondre aux besoins les plus urgents et critiques résultant des crises soudaines. F

 

Source: Agence de presse Xinhua

 

 

L'ONU condamne les violences meurtrières en République centrafricaine

 

French.xinhuanet.com   2018-05-04 01:07:46

 

NEW YORK (Nations unies), 3 mai (Xinhua) -- Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a condamné les dernières violences qui ont fait au moins 22 morts et plus de 100 blessés en République centrafricaine (RCA), a rapporté jeudi un porte-parole de l'ONU, Farhan Haq.

 

Les violences ont éclaté mardi à Bangui, capitale de RCA. Deux membres de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA) ont été blessés.

 

Le secrétaire général de l'ONU a appelé au calme et invité les autorités à enquêter sur ces attaques pour amener promptement les responsables à répondre devant la justice. Il a également souligné sa préoccupation persistante à l'égard de la rhétorique "enflammée" qui semble régner dans ce pays, rappelant que rien ne justifie l'incitation à la violence et les discours de haine, selon M. Haq.

 

Le secrétaire général de l'ONU a réaffirmé son soutien au pays africain et le rôle de la MINUSCA de protéger les civils et stabiliser le pays, appelant tous les acteurs concernés à cesser les violences et à travailler ensemble pour ramener la paix et la stabilité dans le pays.

 

Le président centrafricain a décrété mercredi trois jours de deuil national de jeudi à samedi, suite aux dernières violences meurtrières à Bangui.

 

Suite à une opération de recherche lancée mardi par les forces de l'ordre centrafricaines contre un chef rebelle en la Paroisse Notre Dame de Fatima, non loin du quartier musulman PK5, foyer des groupes armés, des affrontements intercommunautaires ont été provoqués le même jour.

 

 

Note d’information

 

Près d’un million de personnes ont bénéficié d’une assistance en 2017 grâce au financement du Fonds humanitaire pour la République centrafricaine

 

Bangui, le 3 mai 2018 – En 2017, les projets financés par le Fonds Humanitaire pour la république centrafricaine (FH RCA) ont permis d’apporter une assistance humanitaire multiforme à 990 858 personnes indique le rapport annuel 2017 du Fonds humanitaire pour la République centrafricaine lancé aujourd’hui, le 3 mai 2018.

 

Grâce aux contributions des donateurs, le FH RCA a été en mesure d’allouer 22,1 millions de dollars – représentant 11,5% des financements reçus à travers le Plan de Réponse Humanitaire 2017 – à la mise en œuvre de 63 projets de réponse d’urgence. L’année 2017 a été marquée par une forte augmentation des besoins humanitaires suite à la recrudescence de la violence et la multiplication des foyers de tension. Certaines zones autrefois relativement stables ont basculé dans la violence et d'autres qui avaient tendance à revenir au calme sont retombées dans l'instabilité. L’insécurité croissante a accentué la vulnérabilité des communautés déjà touchées par la crise humanitaire en cours, forçant des milliers de personnes à quitter leur foyer et à chercher une protection. Le nombre des déplacés internes est passé de 400 000 à 688 700 entre janvier et décembre 2017. La dégradation continue de la situation a aggravé le déficit de financement déjà important de la réponse humanitaire. Avec la nécessaire révision du Plan de Réponse Humanitaire (PRH) en juillet 2017, le montant requis était en effet passé de 256,3 à 497,3 millions de dollars.

 

Environ 67% des ressources du FH RCA ont été allouées au travers de deux allocations standards en réponse aux besoins humanitaires priorisés par le PRH 2017 tandis que 33% des fonds ont été déboursés sous les allocations de réserve afin de répondre aux besoins les plus urgents et critiques résultant des crises soudaines. La réponse a été possible grâce à l’appui de 31 organisations humanitaires, partenaires du FH RCA, dont 6 ONG nationales, 21 ONG internationales et 6 agences des Nations Unies. En termes de priorité géographique, la réponse s’est focalisée sur les populations les plus vulnérables et a été répartie sur les préfectures de la Ouaka (21%), Bangui (14%), Ouham Pende (13%), la Haute-Kotto (8%), la Basse-Kotto (8%), l’Ouham (7%), le Mbomou (6%), le Haut-Mbomou (5%), et les autres préfectures (18%).

 

A titre d’exemple, grâce à un financement du FH RCA, l’ONG Danish Refugee Council (DRC) a pris en charge 1 350 déplacés et retournés dans la ville de Bocaranga dans le cadre d’un projet de sécurité alimentaire. Les bénéficiaires ont été formées aux techniques maraîchères et ont reçu des kits agricoles composés d’outils et de semences. Cet appui a transformé la vie de certains bénéficiaires qui désormais subviennent seuls à leurs besoins grâce à la relance de la production maraichère.

 

De même, grâce à un financement du Fonds humanitaire, l’ONG Cordaid a été en mesure d’appuyer la reconstruction d’habitations dans le village de Yadé à 30 kilomètres de Bocaranga. Il s’agit d’un village qui avait été entièrement incendié en mars 2017. Cet appui a permis le retour de 600 habitants parmi les 700 habitants que comptait le village avant le sinistre. Les bénéficiaires ont pu reconstruire eux-mêmes leurs habitations à travers un programme de travail contre argent (‘cash for work’).

 

En 2017, le Royaume-Uni a été le plus important donateur du Fonds humanitaire avec une contribution annuelle de 7,1 millions de dollars. Il a été suivi par l’Allemagne (5,8 millions), l’Irlande (3,6 millions), les Pays-Bas (2,9 millions), la Suède (2,9 millions) la Belgique (1,8 million), la Suisse (1,6 million de dollars), le Canada (400 000 dollars) et Luxembourg (300 000 dollars).

 

Vous trouverez-ci-joint le Rapport annuel ainsi qu’un article relatif aux activités du Fonds humanitaire pour la RCA.

 

Ms. Yaye Nabo SENE

Head, Public Information |United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA)

Central African Republic (CAR)

Email: seney@un.org | Mob: +236 70087565 | Skype: yayenabosene

car.humanitarianresponse.info | unocha.org/car | humanitarian.id | reliefweb.int

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4 mai 2018 5 04 /05 /mai /2018 13:27
Lu pour vous : Centrafrique : Plaidoyer pour un retour à la paix

 

 

http://www.lesafriques.com  03-05-2018

 

Trois jours de deuil national en mémoire des personnes tuées lors des affrontements du mardi 1er mai 2018 à Bangui, victimes de l’intolérance des extrémistes pro-chrétiens et pro-musulmans.

 

En décidant d’instituer trois jours de deuil national pour cette énième tuerie collective, les autorités centrafricaines savent que sauf miracle, la spirale de violence est loin de s’achever. Toutefois, il est important de souligner avec force, que la Centrafrique ne fait pas face à une guerre de religions. Certes, des esprits malins flirtent autour des considérations religieuses pour enrôler des esprits faibles et naïfs, et partant, créer et entretenir la suspicion au sein des communautés religieuses qui ont toujours cohabités ensemble, aussi bien sous la période coloniale, que plus d’un demi-siècle après l’indépendance. Le drame malheureusement, c’est que pendant qu’on clame sur l’unité et sur la cohabitation pacifique inter communautaires, des morts continuent de s’enregistrer au quotidien, des millions de vies détruites, tandis que des centaines des milliers de personnes ont pris le chemin de l’exil ou de migrations internes forcées, pour échapper à cette barbarie qui commence déjà à trop durer face à l’impuissance de la communauté internationale. 

 

Message de compassion du président Touadéra

 

Depuis la survenance de ce drame mardi, les condamnations et les appels au calme se sont multiplié avant que jeudi, le président de la République Faustin Archange Touadéra ne se rende à l'archevêché pour exprimer au nom du pays tout entier, la compassion et les condoléances à l'Eglise et aux proches des victimes. Car, rassemblés en la cathédrale Notre Dame de Fatima de Bangui pour une messe en l’honneur de saint Joseph, père des artisans, ce 1er mai où se célèbre la Fête internationale du Travail, les fidèles ont été attaqués en pleine célébration eucharistique par des gens sans foi ni loi, qui ont tué une vingtaine de personnes dont un prêtre, et fait une centaine de blessés. 



On comprend pourquoi au sortir de cette rencontre avec l’archevêque de Bangui, le cardinal Dieudonné Nzapalainga, le président Touadéra s’est adressé à ses compatriotes. « Ne tombez pas dans le piège du conflit confessionnel », a déclaré en substance le chef de l’Etat qui a qualifié l'attaque contre l'église de Fatima comme étant un acte terroriste. « Je suis venu ici pour traduire mes condoléances à toute l’Eglise, à toutes les familles qui ont été victimes de cet acte de terrorisme, mais en même temps attirer l’attention de mes compatriotes, des Centrafricains pour ne pas tomber dans l’amalgame chrétiens contre musulmans. Je le répète, ce ne sont pas tous les musulmans qui approuvent cela. Et il ne faut pas dans les actes de pillages des édifices religieux. Non. Nous allons traquer les commanditaires, les auteurs de cela. Et ils répondront tôt ou tard devant la justice de nos pays. Et vous verrez la vérité, car derrière tout cela, il y a des manipulations. » 

 

Le Cardinal et l’Imam, main dans la main

 

Le Cardinal Dieudonné Nzapalaïnga, archevêque métropolitain de Bangui, et l’Imam Kobine Layama, président de la Communauté islamique centrafricaine (CICA) ont qualifié, d'acte « barbare » l’attaque contre l’église. En tout état de cause, « les derniers événements dramatiques nous rappellent que la violence n'apporte pas la solution. C’est pourquoi, je lance un appel au gouvernement et à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) pour que la lumière soit faite et que justice soit rendue à la population centrafricaine », a déclaré le prélat. Lui qui croit savoir que « dans des moments les plus difficiles surgissent des héros et je ne doute pas que des héros existent en République centrafricaine pour se lever comme un seul homme pour dire non à la violence, non à la barbarie, non à la destruction de soi-même ». De son côté, l’Imam Kobine Layama, a transmis un message clair et précis : « je ne comprends pas que quelqu'un puisse aller tirer sur des fidèles qui adorent le Seigneur que le musulman adore », a-t-il indiqué. Ces autorités religieuses ont appelé les Centrafricains à ne pas céder à la tentation de représailles aveugles qui ne pourra que replonger le pays dans la crise. 


Réagissant à cet acte barbare, Amnesty International a clairement demandé aux autorités centrafricaines et à l'ONU « d’envoyer un message clair et immédiat à tous les groupes armés et à leurs alliés qu'aucune attaque contre des civils ne sera tolérée et que toutes les personnes soupçonnées d'avoir commis des crimes de guerre et d'autres violations graves des droits de l'homme seront traduites en justice »

Cela fait déjà cinq ans que la République centrafricaine vit le martyre des bandes armées, qui, au nom de la religion, multiplient des atrocités et des tueries collectives à travers le pays, généralement face à une population qui ne demande qu’à vivre en paix et à vaquer normalement à ses occupations. A y regarder de près, peut-on de manière sérieuse dire que les milices de la coalition Seleka, proche de la religion musulmane et des bandes armées pro-chrétiennes des Anti Balaka agissent vraiment au nom de leur chapelle religieuse respective? Assurément pas. Et pour cause, la crise sociopolitique que connaît la Centrafrique ne saurait être attribuée une guerre inter religieuse. 


LES AFRIQUES

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4 mai 2018 5 04 /05 /mai /2018 13:23
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH
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Centrafrique : Le Parquet général crée une cellule d’enquête sur l’affaire «attaque de l’église de Fatima»

 

PAR JUDICAEL YONGO LE 3 MAI 2018

 

BANGUI, le 04 Mai 2018(RJDH) —Une cellule d’enquête a été créé par le Parquet général de Bangui sur l’attaque à la grenade de la Paroisse Notre Dame de Fatima dans le 3ème Arrondissement de Bangui. L’annonce en  a été faite ce jeudi 3 mai 2018 dans une déclaration du Procureur général près la Cour d’Appel de Bangui Éric Didier Tambo après l’attaque de Fatima.

 

La mise en place de la cellule d’enquête sur les événements de Fatima vient en réponse à la demande des autorités religieuses, et plusieurs organisations de la société civile centrafricaine qui réclament du gouvernement et de la Minusca la justice. Cette cellule selon le Procureur général près la Cour d’Appel de Bangui, Éric Didier Tambo sera placée sous l’autorité du Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme et la supervision du parquet.

 

« Vu l’urgence, sous l’autorité du Ministre de la Justice et de la supervision du Procureur général, une cellule d’investigation et judicaire est mise en place à la Section d’Investigations et de Recherche (SRI) aux fins de faire la lumière sur les actes de terrorisme perpétrés par les ennemis de la paix le 1er mai 2018 à la paroisse de Fatima» a déclaré Éric Didier Tambo.

 

Le parquet général de Bangui sollicite la collaboration des notables du Km5 afin d’aboutir aux résultats de cette mission, «le parquet demande à tous les chefs de quartiers, aux notables du Km5 dans le 3ème arrondissement de Bangui ainsi qu’à toutes les personnes de bonne foi désirant garder l’anonymat, ayant des informations sur les présumés criminels de venir au parquet général, au parquet de la République et à la SRI témoigner et dénoncer ces faits» lance-t-il.

 

Au lendemain de l’attaque de l’Eglise de Fatima par des groupes armés du Km5 dans le 3ème arrondissement de Bangui, plusieurs voix se sont levées pour réclamer du gouvernement et de la Minusca la justice.

 

 

Centrafrique : Une équipe d’ex Séléka réussit à contourner la barrière de Ndometé pour se retrouver à 10 km de Dékoa

 

PAR SYLVESTRE SOKAMBI LE 4 MAI 2018

 

BANGUI, 04 mai 2018 (RJDH)—Une équipe de combattants ex-Séléka a réussi à contourner la barrière de Ndomété tenue par la Minusca. Ces combattants sont signalés depuis ce matin à l’entrée de la ville de Dékoa.

 

Ces combattants sont, selon nos informations à bord de quatre véhicules militaires. C’est d’après nos sources, par brousse qu’ils sont passés, « ces ex-Séléka sont bel et bien à l’entrée de Dékoa au village Gou mais ils sont passés par la brousse. Les informations en notre possession indiquent qu’ils ont créé un chemin avant la barrière de Ndomété jusqu’à l’entrée de Dékoa », explique le sous-préfet de Dékoa joint par le RJDH.

 

Même si Vladimir Montéiro, porte-parole de la Minusca  refuse de confirmer cette information, de sources bien introduites ont fait savoir que ces combattants ex-Séléka sont bloqués par des casques bleus burundais, « ils avaient l’intention de traverser la ville pour Sibut mais heureusement, les casques bleus sont intervenus pour les bloqués. Il semble qu’ils sont repartis avec l’intention de contourner la ville », confie un notable.

 

Plusieurs convois des casques bleus sont partis cette nuit de Sibut pour Dékoa, selon des sources contactée dans la ville de Sibut. Le mode de contournement de barrière rappelle la méthode des rébellions de Bozizé en 2003 et de Djotodia en 2013. ces deux mouvements avaient l’habitude de passer par la brousse pour contourner les bases des forces nationales ou internationales.

 

 

Centrafrique : Ville morte décrétée par la société civile suite à l’attaque de Fatima, diversement observée à Bangui

 

PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 4 MAI 2018

 

BANGUI, 4 mai 2018 (RJDH)—Les activités sont paralysées dans la capitale centrafricaine suite à l’appel de la société civile d’observer une journée ville morte en réaction aux tueries dans l’église Catholique de Fatima. Ce mot d’ordre est diversement observé.

 

La situation a évolué contrairement à celle de ce matin où les barricades étaient visibles dans plusieurs avenues de la capitale. Les barricades ont été levées par les forces de l’ordre permettant ainsi la circulation de certains véhicules particulier, des taxis et bus.

 

Sur l’avenue David Dacko et Barthélémy Boganda, seules les motos et les ambulances peuvent circuler mais sous les menaces comme le véhicule du RJDH qui n’a pas manqué des menaces même des forces de l’ordre.

 

Au Centre-ville, quelques boutiques ont ouvert leurs portes et des commerçants communément appelés des « chercher à manger » sont à leur poste. Les taxis et bus sur l’avenue de l’indépendance circulent mais cette circulation est timide jusqu’au rond-point du 4e arrondissement où elle devient un peu plus dense. Les stations-services sont toutes opérationnelles dans le 4e arrondissement et au rond-point des Martyrs.

 

Cependant les établissements scolaires sont restés fermés ainsi que l’administration. Les élèves de la classe de Terminal composent le Baccalauréat blanc au lycée Barthélémy Boganda, de même qu’au lycée Gobongo. Au km5, les activités vont bon train sauf  à l’entrée de Fatima et du pont Jackson où il y a eu des barricades et des tirs .

 

La situation est beaucoup plus paralysée dans les quartiers sud notamment dans les 2e et 6e arrondissements où l’attaque a eu lieu. Difficile de circuler même à moto.

 

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4 mai 2018 5 04 /05 /mai /2018 13:21
Cardinal Nzapalainga : « Il ne faut pas qu’on soit esclave de la haine et de la vengeance »

 

 

 

https://africa.la-croix.com  3 mai 2018 

 

En Centrafrique, au lendemain de la tuerie à l’église Notre-Dame de Fatima de Bangui et du lynchage de deux musulmans, le président Faustin-Archange Touadéra et l’archevêque de Bangui, le cardinal Dieudonné Nzapalainga, ont appelé à la paix.

 

Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra et l’archevêque de Bangui, le cardinal Dieudonné Nzapalainga, ont condamné, mercredi 2 mai, les violences à caractère religieux qui ont endeuillé le pays, le 1er mai, et appelé à la paix.

 

« La priorité, c’est de lancer un appel fort au calme », a estimé le cardinal Nzapalainga, 24 heures après la tuerie à l’église Notre-Dame de Fatima.

 

Dans cette paroisse de Bangui située au quartier PK 15 majoritairement musulman, 16 chrétiens, dont un prêtre, ont été tués par une milice armée lors d’une messe, le 1er mai. En représailles, de nombreux manifestants ont tué deux musulmans et incendié une mosquée faisant craindre des affrontements entre musulmans et chrétiens.

 

« Il ne faut pas qu’on soit esclave de la haine et de la vengeance, a insisté le cardinal Nzapalainga. Mais en même temps, justice doit être faite et des enquêtes menées pour situer les responsabilités ».

 

Instrumentalisation de la religion

 

De son côté, le président centrafricain a dénoncé l’instrumentalisation de la religion. Selon lui, certains groupes armés tentent de provoquer des affrontements religieux pour nourrir leur ambition politique et organiser le pillage du pays. « Ce conflit n’est pas confessionnel », a estimé Faustin-Archange Touadéra.

 

Depuis la chute de l’ancien président François Bozizé en 2013, de nombreux groupes armés sont apparus en Centrafrique. L’ancien président avait été chassé par un coup d’État fomenté par une coalition de groupes armés à majorité musulmane venue du nord du pays et de mercenaires venus du Tchad et du Soudan. Cette coalition appelée Séléka s’est repliée dans les régions du nord mais aussi dans le quartier PK5 de Bangui à la suite de l’intervention militaire française en décembre 2013.

 

En jeu, le contrôle de gisements de diamants, or et uranium

 

En réaction aux attaques de la Séléka, des milices d’autodéfenses « anti-balaka », composées d’animistes et de chrétiens, se sont formées. Ces milices s’en sont prises aux musulmans, donnant au conflit une tournure religieuse.

 

Attaqués par les milices « antibalaka », les musulmans du PK5 ont financé des groupes d’« autodéfense » pour protéger le quartier. Ces groupes ont progressivement laissé place à d’autres bandes mafieuses auxquelles les commerçants versent une « taxe ».

 

D’après plusieurs observateurs, les groupes armés s’affrontent aujourd’hui surtout pour le contrôle des gisements de diamants, or et uranium.

 

Lucie Sarr

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3 mai 2018 4 03 /05 /mai /2018 00:09

 

 

     

    Il est devenu extrêmement difficile d’écrire sur la RCA ces derniers temps, tant l’actualité y est volatile, précipitée voire franchement anachronique . La RCA a perdu sa boussole . Aucun cap n’est clairement indiqué si bien que tout y paraît brouillon, confus, inquiétant et dangereux . Reviens Boganda, les Centrafricains sont devenus fous !

 

  I . Panen et circenses ( du pain et des jeux de cirque )

 

   J’en étais encore à me demander ce que le Président élu Touadéra et son gouvernement fêtaient en grande pompe au stade avec T shirts et casquettes assortis deux ans après l’élection présidentielle quand le Premier ministre était apparu à la télévision pour …dire quoi en fait ? Deux jours après la base sélékiste du KM5, dans une vaste opération de manipulation et de guerre d’image a bloqué la circulation sur l’avenue la plus fréquentée de Bangui pour déposer des corps devant le « bunker » de la Minusca . Un état de droit qui entend se faire respecter aurait interdit cette manifestation d’autant plus que rien, mais absolument rien, ne prouve que ces corps appartiennent à leurs coreligionnaires d’une part et d’autre part l’assaut de la Minusca et des FACA est le prototype de ce qu’il ne faut jamais faire . Il était largement annoncé en avance avec tambours et trompètes par le fameux Balla Keita . Ce général ferait mieux de réviser ses leçons de l’école de guerre qui conseillent de s’appuyer sur un service de renseignement efficace avant toute intervention . Balla Keita a-t-il seulement fait l’école de guerre ?Peut-être a-t-il fait cela exprès pour ridiculiser tout le monde ? Mon général, vous avez assez montré vos limites en RCA : partez pour sauver l’honneur de vos hommes après cet  échec cuisant, indigne et surtout mal conduite . Faites valoir vos droits à la retraite !

 

    Quant au gouvernement, qu’il continue à amuser la galerie en offrant par démagogie du pain et des jeux de cirque . Remplir un stade de vingt mille places n’est pas une preuve de popularité . Pendant les agapes, les ennemis de la nation centrafricaine qui savent exactement pourquoi ils sont là s’adonnent à leur travail de sape des institutions nationales .

 

  II . Reviens Boganda, les Centrafricains sont devenus fous

 

    Boganda doit se retourner plusieurs fois dans sa tombe en voyant le « machin » de toit censé le protéger, inauguré par les plus hautes autorités avec tapis rouge ! De la démagogie en barres dans ce pays de paradoxes . De qui émane la demande ? ou plus exactement qui a soufflé cette idée saugrenue de gadget au Président ? J’ai envie de dire qu’il manque le chapeau et la cape !

 

   Mais soyons sérieux ! Des générations de Centrafricains ont grandi avec la statue en granit de notre grand homme sans rien demander à personne . Pourquoi cette envie subite de protéger Boganda alors que les priorités nationales centrafricaines sont ailleurs ? A quoi cela rime-t-il ?   

 

   Le Président Barthélémy Boganda a légué au peuple centrafricain un testament politique qu’il a superbement résumé en cinq verbes : nourrir, loger, vêtir, soigner et instruire le peuple  . N’importe quel gouvernement, n’importe quel parti politique, n’importe quel Centrafricain qui se saisit de ces verbes-programmes pour les faire vivre aura largement honoré Boganda . Point n’est besoin de l’encombrer d’une toiture qu’il n’a pas sollicitée . Une école, un petit poste de santé de quartier, une bibliothèque et une maison de culture répondraient davantage aux vœux du « père fondateur ». Une amorce de paix ? 

 

   Au fait combien ont coûté les cérémonies du « deuxième anniversaire » et cette toiture ? Comment garder encore un peu de crédibilité face à nos partenaires quand nous dilapidons ainsi le peu que nous avons en caisse ? 

 

   La priorité numéro un de la RCA a pour nom la SECURITE sur toute l’étendue du territoire nationale, gage de paix, de reprise économique …et du vivre ensemble . Tout le reste est dérisoire .

 

   La France qui s’englue dans son ambiguïté en RCA en distribuant des drapeaux aux rebelles  en sortira à son détriment .

 

   Alors que nous envoyons cet article pour publication, les dernières nouvelles en provenance de Bangui sont alarmantes : environ seize personnes assassinées dans l’église de Fatima (dont l’abbé Albert Tougoumalé) et quatre vingt seize blessées .

      

                                          Le 2 mai 2018

 

                                          David KOULAYOM-MASSEYO .

 

   

REVIENS B. BOGANDA, LES CENTRAFRICAINS SONT DEVENUS FOUS ! par David Koulayom Masseyo
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