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7 mai 2018 1 07 /05 /mai /2018 22:41
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH

 

 

Centrafrique : Deux partis politiques du pays appellent le gouvernement au dialogue sur la crise

 

PAR JEAN FERNAND KOENA LE 7 MAI 2018

 

BANGUI, le 7 Mai 2018(RJDH)—Suite aux attaques contre la paroisse Notre Dame de Fatima et son rebondissement et le regain de violence à l’intérieur du pays, deux formations politiques du pays engagent le gouvernement à dialoguer. Propos exprimés dans le communiqué de presse respectif du RDC et de l’URD.

 

L’appel au dialogue des partis politiques s’inscrit dans un contexte où la sécurité a atteint un pic comme en 2014, marquant l’histoire sombre de ce pays. L’appel au dialogue est lancé alors que le panel des experts de l’Union Africaine compile les revendications des groupes armés en vue d’un dialogue avec le gouvernement.

 

La monté en puissance de la violence à Bangui et à l’intérieur du pays continue de faire réagir la classe politique. Le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) a condamné ces violences et invite le gouvernement à un dialogue franc avec les groupes armés et leurs auteurs intellectuels. Le porte-parole du RDC joint au téléphone sur cette question se montre solidaire de la démarche des élus appelant à la démission du premier ministre Mathieu Simplice Sarandji. « Nous ne pouvons pas nous dissocier des questions portées par les élus de la population. Il ne s’agit pas d’un individu mais de question qui relève de l’intérêt supérieur de la nation. Donc si les députés demandent la démission du premier ministre nous ne pouvons pas nous en mettre en retrait » a indiqué Pascal Koyamené porte-parole du RDC.

 

Patrick Thierry  Akoloza, président du parti de l’Union pour la Renaissance Démocratique (URD) a quant à lui appeler à un véritable union sacrée autour des institutions et à la main tendue du régime de Bangui. « La sécurité aujourd’hui ne peut qu’être l’apanage du gouvernement seul. Nous avons observé un temps de répit depuis l’avènement du président Touadera. Mais nous pensons que le gouvernement doit tendre la main et mettre du contenu dans la philosophie de l’union sacrée » a-t-il dit.

 

La pression politique monte de plus en plus après les violences armées à Bangui et à l’intérieur du pays au point que certains élus de la majorité comme de l’opposition exigent de Touadera la démission de son premier ministre Mathieu Simplice Sarandji.

 

 

Centrafrique : La Croix Rouge Centrafricaine appelle à l’ouverture du couloir humanitaire dans le 3e arrondissement de Bangui

 

PAR JUDICAEL YONGO LE 7 MAI 2018

 

BANGUI, le 07 mai 2018(RJDH) —-La Croix Rouge Centrafricaine(CRCA) appelle à l’ouverture du couloir humanitaire dans le 3ème arrondissement de Bangui. Appel lancé ce lundi 7 mai 2018 par le Pasteur Antoine Mbao-Bogo président de la CRCA suite aux violences perpétrées dans cette partie de la capitale.

 

Les violences perpétrées par des groupes armés dans le 3ème arrondissement de Bangui ont eu des répercussions sur l’assistance humanitaire dans cette partie de la capitale. Plusieurs humanitaires dont la Croix Rouge Centrafricaine sont bloquées dans leurs activités d’assistance aux personnes vulnérables. Le Président de la CRCA, Pasteur Antoine Mbao-Bogo déplore le non-respect des principes humanitaires en cette période.

 

« La Croix Rouge est à la disposition de toutes les personnes. Et je demande à tous ceux qui sont dans les combats de respecter le passage du personnel de la Croix Rouge et de ne pas faire la violence sur les acteurs humanitaires qui ne sont là que pour alléger la souffrance de ceux qui sont blessés » a-t-il lancé.

 

Le blocus du couloir humanitaire a contraint à la délocalisation de certains services administratifs de la CRCA. Ces services seront repris selon le Pasteur lorsque la situation sécuritaire va s’améliorer, « vous savez, la Croix Rouge est impartiale et neutre. Son siège est installé au Km5 dans le 3ème arrondissement de Bangui. Il nous est difficile de faire fonctionner le personnel administratif, c’est ainsi que nous avons délocalisé momentanément les services administratifs mais les services de santé continuent de fonctionner au niveau du siège pour des soins médicaux », a précisé Pasteur Antoine Mbao-Bogo.

 

L’appel du président de la CRCA intervient dans un contexte où les violences se poursuivent dans le 3e arrondissement après l’attaque le 1 er mai de la Paroisse Notre d’Ame de Fatima.

 

 

Centrafrique: 2 morts et 10 blessés dans des échanges de tirs dimanche

 

Au moins deux personnes ont été tuées et dix blessées dans des échanges de tirs dimanche à Bangui dans le quartier musulman du PK5 et d'autres situés à proximité, a appris lundi l'AFP de source hospitalière.

 

Plusieurs maisons d'habitation ont également été incendiées au PK5 et dans les quartiers proches de Yakité, Castors et Sara, que de nombreux habitants ont préféré fuir.

 

Des tirs nourris à l'arme automatique, d'origine encore inconnue, ont été échangés pendant plusieurs heures dimanche soir, selon les habitants de ces quartiers. Le calme était revenu lundi, selon des journalistes de l'AFP.

 

La veille, des tirs avaient déjà été entendus, opposant les forces de sécurité centrafricaines à des hommes armés venus du PK5 dans le quartier proche des Castors.

 

En dépit de cette tension, environ 3.000 personnes ont assisté lundi dans le centre de Bangui aux obsèques des victimes tuées mardi dans l'attaque d'une église de la capitale, l'église de Fatima, parmi lesquelles un prêtre, l'abbé Albert Tougoumalé-Baba.

 

Le président Faustin-Archange Touadéra et son Premier ministre Simplice Sarandji, ont assisté à la cérémonie. 

 

La tension est vive à Bangui depuis la journée de mardi marquée par des violences qui ont fait 24 morts et plus de 170 blessés.

 

L'élément déclencheur de ces violences avait été l'interpellation par des forces de sécurité centrafricaines de "Moussa Empereur", un élément d'une milice du PK5.

L'église de Fatima avait dans la foulée été attaquée par des hommes armés venus du quartier musulman, causant la mort de plusieurs civils et de l'l'abbé Albert Tougoumalé-Baba.

 

L'attaque de cette église a déclenché une vague de colère à Bangui, et fait resurgir le spectre des violences communautaires à grande échelle dans le pays, rappelant les années 2013-2014.

 

Des violences avaient éclaté après la descente sur Bangui de la rébellion de la Séléka, composée en majorité de musulmans, qui avait renversé le président François Bozizé.

 

Des milices "antibalakas", essentiellement chrétiennes et animistes, s'étaient ensuite constituées pour combattre la Séléka qui menait une politique de terreur dans la capitale centrafricaine.

Une intervention internationale, onusienne et française (Sangaris) dans Bangui et en province avait ensuite considérablement réduit le niveau des violences. Lesquelles ont peu à peu repris depuis le départ des soldats français, en octobre 2016.

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7 mai 2018 1 07 /05 /mai /2018 22:37
Lu pour vous : Centrafrique : Michel Djotodia à Kinshasa

 

 

 

07 mai 2018 à 17h01  Par Jeune Afrique

 

L'ancien président centrafricain a rencontré des autorités congolaises, mais aussi des représentants de la CPI.

 

Après Malabo, Michel Djotodia est allé à Kinshasa du 28 avril au 5 mai, où il s’est entretenu avec les autorités politiques et sécuritaires. Un véhicule de la présidence a été mis à sa disposition.

 

L’ex-président centrafricain, logé à l’hôtel Pullman, en a profité pour rencontrer des représentants de la Cour pénale internationale. Il souhaite que les sanctions américaines, qui le visent depuis mai 2014, soient bientôt levées.

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7 mai 2018 1 07 /05 /mai /2018 22:08

 

 

 

Ac 14, 19-28 ; Ps 144 ; Jn 14, 27-31a

 

Chers frères et sœurs,

L’Archidiocèse de Bangui est en deuil. Il pleure ses enfants. Nos larmes n’arrêtent pas de couler depuis que nous avons appris l’acte terroriste, barbare, commis à la paroisse Notre Dame de Fatima, lors de la grande célébration eucharistique du 1er mai dernier. Un sentiment de tristesse, de colère, de désolation habite notre cœur et nous a plongés dans une dure épreuve. Que faire ?

Après des moments de prières et de réflexions, nous avons la certitude que le Seigneur n’abandonne jamais ceux qui croient en Lui. Dans les moments de grande tribulation, Il vient à leur secours pour les délivrer, les consoler, panser leurs blessures et essuyer leurs larmes. C’est pourquoi, nous avons fait le choix de garder les mêmes textes liturgiques lus à Fatima. Ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur qui nous parle ; car Lui seul est notre Refuge, notre Bouclier, notre Salut.

Chers frères et sœurs,

Paul dans la première lecture, a subi l’agression des Juifs venant d’Antioche de Pisidie. Ils l’ont lapidé et trainé hors de la ville, pensant qu’il était mort. Leur plan était de mettre fin à l’annonce de la Bonne Nouvelle dans cette ville. Pour cela, il fallait tuer Paul. Mais ils ont échoué. Le texte en effet, déclare : « Le lendemain, avec Barnabé, Paul partit pour Derbé. Ils annoncèrent la Bonne Nouvelle…et firent bon nombre de disciples » (Ac. 14 20-21). Ils sont même repartis à Antioche de Pisidie, d’où sont venus les Juifs qui ont lapidé Paul. Là, ils exhortaient les fidèles à persévérer dans la foi. Ce texte est une véritable prophétie.

L’abbé TUNGUMALE-BABA a été agressé, tué. Son corps a été trainé dans la ville de Bangui. Ses agresseurs ont pensé avoir vaincu, gagné la bataille. NON. Ils ne pourront jamais éliminer l’Eglise catholique. Ils ne pourront jamais mettre fin, à l’annonce de la Bonne Nouvelle à Fatima. Paul après son agression disait : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu ». (Ac. 14, 22). Oui, au nom de notre foi, l’abbé TUNGUMALE-BABA et les autres fidèles qui ont trouvé la mort à Fatima, ont vécu leurs épreuves et sont dans le royaume de Dieu.

Chers frères et sœurs

Dans l’évangile proclamé, Jésus disait à ses disciples : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé » (Jn 14, 27). Voilà une autre phrase prophétique qui cadre avec la situation que nous vivons. Tous nous sommes bouleversés. Tous nous sommes effrayés. Notre vivre ensemble, notre cohésion sociale, notre unité nationale vient d’être bafouée et remise en question par les ennemis de la paix. L’heure est grave, car la crise est profonde et multidimensionnelle avec des en dessous profitables à ceux qui tirent la ficelle dans l’ombre et qui n’ont aucune considération pour l’homme. Les ennemis de la paix ont leur plan ; c’est pourquoi, nous devons être vigilants afin de ne céder à aucune manipulation. Nous devons prendre de l’envol et jouer notre rôle de sentinelle, de guetteurs, de ceux qui voient loin et agissent prudemment et vertueusement.

Le discours du Pape François, à la FATEB, lors de sa visite à Bangui peut nous aider à comprendre notre crise. Le Pape affirme que la violence est une action du diable ; les personnes tombent sous le pouvoir du Mal : « Toutes nos communautés souffrent indistinctement de l’injustice et de la haine aveugle que le démon déchaîne » disait le Saint Père. Par conséquent, nous sommes engagés dans un combat spirituel, chers fidèles de l’archidiocèse de Bangui.

Le diable se déchaîne contre nous, parce que nous sommes la capitale spirituelle du monde ; la Première Porte Sainte du jubilé de la miséricorde ; la terre bénie de Dieu. Nous allons le combattre et le vaincre avec les armes de la foi. Pour cela, faisons nôtre les recommandations de saint Paul, dans sa lettre aux Ephésiens : « …armez-vous de force dans le Seigneur, de sa force toute puissante.

Revêtez l’armure de Dieu pour être en état de tenir face aux manœuvres du diable. Ce n’est pas à l’homme que nous sommes affrontés, mais aux Autorités, aux Pouvoirs, aux Dominations de ce monde de ténèbres, aux esprits du mal qui sont dans les cieux. Saisissez donc l’armure de Dieu, afin qu’au jour mauvais, vous puissiez résister et demeurer debout, ayant tout mis en œuvre.

Debout donc ! A la taille, la vérité pour ceinturon, avec la justice pour cuirasse et, comme chaussures aux pieds, l’élan pour annoncer l’Evangile de la paix. Prenez surtout le bouclier de la foi, il vous permettra d’éteindre tous les projectiles enflammés du Malin. Recevez enfin le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu » (Eph 6, 10-17). Les anges célestes combattent à nos côtés, Saint Michel Archange assure notre défense. La Vierge Marie Notre Dame de l’Oubangui nous couvre sous son manteau.

A ceux qui nous gouvernent, nous exprimons notre reconnaissance pour les efforts déployés dans la formation de nos militaires. Par ailleurs, nous vous lançons cet appel : Prenez de manière résolue et déterminée votre responsabilité. Le peuple souffre et demande protection. Demain risquerait d’être tard. L’ennemi en face n’a pitié de personne. Il est prêt à frapper à chaque occasion. Le retard pris pour intervenir a laissé le champ libre à l’ennemi. Nous comptons nos morts et nos blessés.

Je vous invite à revoir votre système de défense et votre stratégie pour une action coordonnée et efficace de nos forces de défense nationale. A la communauté internationale et en particulier à la MINUSCA, nous vous remercions pour votre présence au chevet de la nation centrafricaine et l’appui au processus de la paix en cour. Cependant, nous attirons votre attention sur la lenteur dans les interventions et le manque du professionnalisme de certains contingents.

Nous savons que vous avez les moyens efficaces de communication. Quand vous entendez notre SOS, de grâce, venez vite nous protéger et nous sauver. Et nous sommes convaincus que Dieu vous donnera la force de mieux faire. Nous vous réitérons le désir de la population de voir une bonne coordination entre la MINUSCA et les forces de défense nationale.

Prenez votre responsabilité, au nom de Dieu.

Chers frères et sœurs,

Certes nous avons perdu des membres chers de notre famille. Mais nous gardons les témoignages vivants de leur passage parmi nous. Nous pensons à ABDOU Désiré (de Fatima), INONGO Christelle (de Padoue), AMKÉ-KPADÉMONA Viviane (de Saint Sauveur), MBALET Simon Pierre (de Saint Sauveur), TITTÉ Brigitte Viviane (de Saint Paul), NGAKOLA Olivier (de la Police Centrafricaine). Nous avons voulu ces funérailles communes, car ils ont perdu la vie, à cause de leur foi. Ils seront tous enterrés au cimetière des prêtres, à Saint Paul. Un mausolée en leur mémoire sera construit.

Mon fils BABA, tu vas nous manquer. Je garde le souvenir d’un pasteur infatigable qui aimait son ministère. Un prêtre humble. Pas une seule fois, je t’ai vu en colère. Tu acceptais volontiers les plaisanteries, les moqueries de tes confrères. Ton amour pour le Sango nous passionnait. Tu étais un prêtre courageux. Tu aimais l’Eucharistie et tu la célébrais chaque jour. En charge de commission diocésaine Justice et Paix, tu as œuvré pour le dialogue interreligieux et pour la paix. Tu as fait le choix d’habiter dans une maison très proche de ta paroisse même si cette maison est proche du Km5. Oui fils, tu as vécu ce que tu prêchais.

Le Seigneur t’a fait grâce. Tu as trouvé la mort pendant la célébration de l’Eucharistie que tu aimais. L’évangile proclamé ce jour parlait de la paix pour laquelle tu as œuvré. Fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maitre. N’oublie pas ta famille. Ta maman ici présente qui a demandé à te voir avant l’inhumation. N’oublie pas l’archidiocèse de Bangui. N’oublie pas tous ceux que tu as connus et que tu aimais.

Deux jours avant ta mort, à une place mortuaire, dans l’homélie que tu prononçais, tu disais de ne pas avoir peur de la mort. Mais de la considérer comme une amie ; car elle nous permet de voir Dieu. Tu parlais de ta propre mort. Vierge Marie, Mère des prêtres ; Mère des douleurs et compassion, Viens à la rencontre de tes enfants et conduis les dans la gloire de ton Fils Jésus.

Amen !

 

Dieudonné Card. NZAPALAINGA

 

Archevêque Métropolitain de Bangui

HOMELIE MESSE DES OBSEQUES DE L’ABBE TUNGUMALE-BABA ALBERT ET LES AUTRES VICTIMES DE FATIMA
HOMELIE MESSE DES OBSEQUES DE L’ABBE TUNGUMALE-BABA ALBERT ET LES AUTRES VICTIMES DE FATIMA
HOMELIE MESSE DES OBSEQUES DE L’ABBE TUNGUMALE-BABA ALBERT ET LES AUTRES VICTIMES DE FATIMA
HOMELIE MESSE DES OBSEQUES DE L’ABBE TUNGUMALE-BABA ALBERT ET LES AUTRES VICTIMES DE FATIMA
HOMELIE MESSE DES OBSEQUES DE L’ABBE TUNGUMALE-BABA ALBERT ET LES AUTRES VICTIMES DE FATIMA
HOMELIE MESSE DES OBSEQUES DE L’ABBE TUNGUMALE-BABA ALBERT ET LES AUTRES VICTIMES DE FATIMA
HOMELIE MESSE DES OBSEQUES DE L’ABBE TUNGUMALE-BABA ALBERT ET LES AUTRES VICTIMES DE FATIMA
HOMELIE MESSE DES OBSEQUES DE L’ABBE TUNGUMALE-BABA ALBERT ET LES AUTRES VICTIMES DE FATIMA
HOMELIE MESSE DES OBSEQUES DE L’ABBE TUNGUMALE-BABA ALBERT ET LES AUTRES VICTIMES DE FATIMA
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7 mai 2018 1 07 /05 /mai /2018 21:45
Lu pour vous : Centrafrique : « Ne vous vengez pas »

 

 

 

https://fr.aleteia.org  Sylvain Dorient | 07 mai 2018

 

 

Au moins deux personnes ont été tuées et dix autres blessées dimanche dans des échanges de tirs à Bangui dans le quartier musulman du PK5. Quelques jours auparavant, le cardinal centrafricain Dieudonné Nzapalainga avait appelé les chrétiens de son pays à ne pas se venger des attentats perpétrés contre eux.

 

Le 1er mai, une attaque menée contre l’église Notre-Dame-de-Fatima, à Bangui a été suivie de représailles. Le prêtre, qui officiait à l’occasion de la Saint Joseph devant une foule de 1500 personnes, a été tué par cinq assaillants. Ils avaient tiré au fusil d’assaut et lancé deux grenades. Les participants à la messe, en colère, ont porté son corps jusqu’à la résidence du président Faustin-Archange Touadera, brûlant au passage une mosquée. Au soir de cette journée, on dénombrait 24 morts et plus de 170 blessés. Un autre prêtre catholique a été tué dans la semaine qui a suivi. De nouveau, dimanche 6 mai, des échanges de coups de feu ont été entendus, et des militants musulmans ont tenté de détruire une église catholique et une église protestante en représailles à la destruction de leur mosquée.

 

Les milices contrôlent la majorité du pays

 

La République centrafricaine a connu de nombreux épisodes de violences entre groupes armés, qui ont atteint un point culminant en 2013 et 2014 lors de la Bataille de Bangui. Au cours de cette bataille, l’église Notre-Dame-de-Fatima avait déjà été attaqué, et son prêtre tué. 

 

Quand on lui demande pourquoi le Centrafrique ne parvient pas à sortir de la pauvreté et de la guerre, Mgr Dieudonné Nzapalainga, 51 ans, premier cardinal du Centrafrique et président de la Conférence des évêques du Centrafrique se veut direct. La responsabilité de cette situation repose principalement sur les « groupes armés » qui prétendent protéger la population : Les Selaka, anti-balaka… Une quinzaine en tout. Ils contrôlent les trois quarts du pays où ils « se comportent comme des prédateurs », dénonce le cardinal. Ils se livrent aux exactions, aux massacres, et au racket, qui est un fléau quotidien. « Qu’avons-nous fait de notre pays ? », se lamente-t-il. « Depuis des dizaines d’années, ce ne sont que mutineries, coups d’états, rebellions ».

 

« C’est un temps pour les vrais héros »

 

Personnage connu et apprécié pour son travail de réconciliation des communautés, Mgr Dieudonné Nzapalainga en appelle aux forces de l’ONU pour faire la lumière sur l’attaque du 1er mai. Il soupçonne en effet que les responsables de l’attaque ne soient pas des extrémistes religieux, mais simplement des membres de groupes armés désireux de maintenir le pays sous tension. Le gouvernement de Centrafrique tente en effet de désarmer les milices qui infestent le pays, et elles pourraient avoir intérêt à susciter des conflits, avant de proposer leur protection.

Pour échapper à ce piège, le cardinal rappelle : « Aucun prêtre, aucun imam, n’a appelé à la violence contre une autre communauté ». Faire de ce conflit une affaire confessionnelle est un piège, le pays n’a pas besoin de défenseurs armés, mais de « vrais héros » : « C’est dans les moments comme ceux-là que de vrais héros se lèvent et proposent une alternative, refusent la violence, choisissent le pardon », conclut le cardinal.

Depuis la place Saint-Pierre, le pape François a appelé dimanche 6 mai à prier pour que les Centrafricains rejettent « la violence et la vengeance » après une semaine de tensions meurtrières. Faisant référence à sa visite en novembre 2015, il ajoutait : « J’invite à prier pour la population de la République centrafricaine, un pays que j’ai eu la joie de visiter et que je porte dans mon cœur ».

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7 mai 2018 1 07 /05 /mai /2018 00:51
Qui est l’Abbé TUNGUMALE-BABA MAKIMOS Albert ?
Qui est l’Abbé TUNGUMALE-BABA MAKIMOS Albert ?
Qui est l’Abbé TUNGUMALE-BABA MAKIMOS Albert ?

 

 

 

Né le 04 avril 1947 à BANGUI, de Pierre OUAZIMA et de Marie ABOUROUNDA, il a reçu le Baptême le 7 février 1959 à Notre Dame de Fatima, par le Père BARBAUD, et la Confirmation le 19 avril 1959 à la Cathédrale de Bangui des mains du Père FERRAILLE.

Apres ses études maternelles et primaires à l’école Saint Jean de GREMBOUTOU et à l’école Saint Charles à Lakouanga de 1953 à 1959 à BANGUI, il fut envoyé au Petit Séminaire Saint Marcel de SIBUT par la Cathédrale Notre Dame de BANGUI, le 15 Septembre 1959, puis transféré à Lakouanga avec la création de la paroisse les Martyrs de l’Uganda, il est devenu et demeure tout premier séminariste de YAPELE depuis la création de la Paroisse Saint François d’Assise.

En 1964, il part au TCHAD poursuivre les études en classe de 2nde et 1ère  de 1964 à 1966  au Séminaire Saint Pierre de Fort-Archambault des pères jésuites.

De 1966 à 1967, il fera la classe de Terminale au Moyen Séminaire de MVOLYE à Yaoundé au CAMEROUN chez les pères spiritains,.

En septembre 1967, le jeune TUNGUMALE-BABA Albert devient un GRAND SEMINARISTE car il est admis pour la Philosophie et la Théologie au  Grand Séminaire d’OTELE au CAMEROUN où il y passera trois ans : de 1967à 1970.

Revenu à Bangui, il a fait son Stage pastoral à YAPELE de 1970 à 1973 : là, il a été Fondateur de la « Jeunesse Paroissiale YAPELE » le 15 novembre 1970, et l’initiateur de la Messe de 8 heures. En plus du stage pastoral, il travaillait :

  • d’abord, comme Stagiaire à l’OCSS, du 15 0ctobre 1970 au 15 aout 1971,
  • puis, à l’ENERCA, du 18 janvier 1972 au 03 octobre 1973, en qualité d’Adjoint-Administratif. Pendant un an et neuf mois, il assumait les fonctions d’Adjoint au Chef de personnel puis de Chef de personnel par intérim avant d’être nommé Chef du Secrétariat particulier de la Direction Générale cumulativement avec le poste de Chef de service de la coordination et de la documentation.

Après trois ans d’expérience dans la vie active, en concomitance avec le stage pastoral, le 15 octobre 1973 ; il part pour l’EUROPE, avec un séjour d’ETUDES UNIVERSITAIRES :

  1. en GRECETHESSALONIQUE) de 1973 à 1979 où Il a obtenu une inscription en qualité d’étudiant étranger à l’Université « Aristote » de Thessalonique en Grèce, précisément à la Faculté des Droits et des Sciences Economiques. Ainsi :
  • en 1974, il a obtenu un Certificat de Langue grecque, de la Faculté des Lettres de l’Université de Thessalonique.
  • Titulaire assermenté du Diplôme en Droit, option Sciences Juridiques, à l’Université « Aristote » de Thessalonique en Grèce, le 8 aout 1979.
  • Il a participé en 1976, 1977, 1978 et 1979 à des Sessions sur le Droit International où il a obtenu quatre (4) Certificats sur : le Droit International Public et Relations Internationales à l’Université « Aristote » de Thessalonique en Grèce,
  • athlète, il a obtenu plusieurs diplômes en athlétisme dont : 7 en 1975 ; 8 en 1976 ; 4 en 1977, 2 en 1978 et 3 en 1979, dans les disciplines de 4.000, 5.000, 8.000 et 10.000 mètres aux jeux universitaires à Thessalonique en Grèce.
  • durant ses études en Thessalonique, il fut Secrétaire Général-Adjoint de l’Association des assistants et conférenciers de l'Institut de Droit International Public et des Relations Internationales de Thessalonique, élu par l’Assemblée générale du 18 septembre 1977.

 

  1. en FRANCESTRASBOURG) de 1980 à 1990 à la Faculté de Théologie Catholique a l’Université de Strasbourg.
  •  Il a obtenu la Licence en Théologie Catholique, le 23 octobre 1980, et la Licence en Droit Canonique, le 20 octobre 1981, à l’Université de Strasbourg en France.
  • Le 21 octobre 1982, il a obtenu la Maitrise en Théologie Catholique, le D.E.A en Théologie Catholique en 1983, la Maitrise en Droit Canonique, le 24 octobre 1984, et le D.E.A en Philosophie en 1986 à l’Université de Strasbourg sur le thème : « Structuration Civile et Ecclésiale du Pouvoir en République Centrafricaine ».
  • Il est titulaire du Diplôme de 5000m masculin, décerné par l’Union Nationale du Sport Scolaire en Alsace (France).

 

  1. en AUSTRALIEMELBOURNE) : de mars à juillet 1990, il a participé à un recyclage d’anglais assorti d’un diplôme en Anglais.
  2. en PAPOUASIE NOUVELLE GUINEE (pays anglophone), il a fait son stage pastoral de 1990 à 1992, et a été Coordonateur de la Jeunesse Catholique du Diocèse de KEREMA, et Membre du Tribunal Ecclésiastique (PAPOUASIE NOUVELLE GUINEE)

 

  1. 1992 – 1993 : Nouveau séjour d’études universitaires en FRANCEParis),

Apres  vingt (20) ans d’absence du pays, passés en EUROPE et en OCEANIE, du 15 Octobre 1973 au 15 Mai 1993, il est revenu en REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE le 15 mai 1993, où :

  • du 3 aout 1993 à novembre 1994 : il a effectué son 2eme stage pastoral au Centre Jean XXIII : où il a été "Aumônier" des Equipes Enseignantes et Conseiller de la JEC de BANGUI ; et Chargé des cours de grec et de droit canonique dans la Formation des Laïcs.
  • 25 Novembre 1994 – 31 juillet 1995 : 3eme stage pastoral à la paroisse de SIBUT et Vacataire au Petit Séminaire Saint Marcel.
  • Aout 1995 :4eme  Stage à la Radio Notre Dame (RND) et à la Cathédrale   il réside.

MINISTERE SACERDOTAL DANS L’ARCHIDIOCESE DE BANGUI

Le 3 novembre 1996, il a été ordonné Diacre en vue du sacerdoce en la paroisse Saint François d’Assise de Yapele par S. Exc. Mgr Joachim NDAYEN.

Ordonné Prêtre, le jeudi 08 mai 1997, en la fête de l’Ascension, des mains de S. E. Mgr Joachim NDAYEN, pour le compte de l’Archidiocèse de Bangui. Sa devise est tirée de Isaïe 6,8 : « ME VOICI, ENVOIE-MOI», ainsi, il a servi l’Eglise comme suit :

Dans les Services :

  • Chancelier de l’Archidiocèse de Bangui, en 2006

 

Dans les Paroisses

Il a été successivement :

  • Curé de Saints Martyrs de l’Uganda, à Lakouanga ;
  • Curé de Saint Michel de Bazanga ;
  • Curé de Saint Antoine de Padoue de Damara et Saint François-Xavier de Bogangolo ;  
  • Vicaire de Saint Benoit de Petevo ;
  • Curé de Saint Joseph Mukassa, à CATTIN
  • et Vicaire de Saint Mathias, au Km5.

 

Dans les Conseils diocésains

  • Membre du Collège des Consulteurs
  • Membre du Conseil Presbytéral

 

Dans les Aumôneries diocésains

  • De la J.E.C,
  • Des Armées
  • Des Prisons

Dans les Commissions diocésaines

  • Responsable diocésain de la commission Justice et Paix

Dans les Fraternités

  • Accompagnateur spirituel de la Fraternités le Bon Larron

Enseignant

  • Formateur au Grand Séminaire Saint Marc de Bangui-Bimbo

En sa 71ème années de vie terrestre, l’abbé TUNGUMALE-BABA MAKIMOS Albert est passé de la mort à la vie éternelle, le 1er mai 2018,  fête de St Joseph, après avoir servi l’Eglise et ses frères durant 21 ans de sacerdoce.

« J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé ma course, j'ai gardé la foi. Dés maintenant m’est réservée la couronne de la justice, qu’en retour me donnera le Seigneur en ce jour-là lui le juste, le Juge… » (2Tm 4,7-8).

Que Dieu le Père miséricordieux accueille dans sa demeure l’âme de son serviteur et inonde notre terre de sa Paix.

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6 mai 2018 7 06 /05 /mai /2018 15:45
Le pape appelle à la paix en Centrafrique

 

 

 

Par  Le Figaro avec AFP Mis à jour le 06/05/2018 à 12:59 

 

Le pape François a appelé à prier pour que les Centrafricains parviennent à rejeter «la violence et la vengeance», après une semaine de tensions meurtrières. «J'invite à prier pour la population de la République centrafricaine, un pays que j'ai eu la joie de visiter (en novembre 2015) et que je porte dans mon coeur», a déclaré le pape lors de la prière hebdomadaire du dimanche midi sur la place Saint Pierre.

 

«De graves violences ont fait de nombreux morts et blessés, parmi lesquels un prêtre», tué dans l'attaque d'une église le 1er mai à Bangui, a rappelé le pontife argentin. François a ensuite prié pour que «tous disent non à la violence et à la vengeance, afin de construire ensemble la paix».

 

Des violences ayant fait 24 morts et plus de 170 blessés le 1er mai et font craindre une résurgence d'affrontements intercommunautaires à grande échelle, à l'image de ceux de 2013-2014. Ces derniers avaient éclaté après la descente sur Bangui de la rébellion de la Séléka, composée de nombreux musulmans, qui avait renversé le président François Bozizé. Des milices «antibalakas», essentiellement chrétiennes et animistes, s'étaient ensuite constituées pour combattre la Séléka qui menait une politique de terreur dans la capitale centrafricaine.

 

 

 Le pape François appelle à des prières pour la Centrafrique

 

Le souverain pontife a lancé un appel dimanche pour aider les Centrafricains à rejeter "la violence et la vengeance", après une semaine de tensions meurtrières. 
  
Le pape François s'exprimait lors de la prière hebdomadaire sur la place Saint Pierre à Rome. 
  
"J'invite à prier pour la population de la République centrafricaine, un pays que j'ai eu la joie de visiter et que je porte dans mon cœur", a-t-il déclaré. 
  
Le pontife argentin a rappelé les graves violences ayant fait de nombreux morts et blessés, dont un prêtre tué dans l'attaque d'une église le 1er mai à Bangui. 
  
Le pape François a prié pour que "tous disent non à la violence et à la vengeance, afin de construire ensemble la paix" dans le pays. 


Le 1er mai dernier des violences ont fait 24 morts et plus de 170 blessés. 
  
Ces violences font craindre une résurgence d'affrontements intercommunautaires dans le pays, à l'image de ceux de 2013-2014.

 

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6 mai 2018 7 06 /05 /mai /2018 15:10
Lu pour vous : Pourquoi Vladimir Poutine avance ses pions en Centrafrique

 

 

 

Par Charles Bouessel et Emre Sari   Publié le 05 mai 2018 à 16h54

 

https://www.nouvelobs.com/monde/20180504.OBS6191/pourquoi-vladimir-poutine-avance-ses-pions-en-centrafrique.html

 

Armes et soldats Russes ont débarqué en masse à Bangui, à la demande du président Touadera. Pourquoi cette présence militaire dans un pays en plein chaos, ancienne terre d’influence de la France? Enquête 

 

 Vendredi 13 avril. De nombreux rebelles et leurs pick-up se rassemblent à Kaga-Bandoro, une ville de Centrafrique (RCA), au nord du pays. Abdoulaye Hissene, un chef du FPRC, un de ces groupes armés qui contrôlent la majorité du pays, déclare vouloir “marcher sur Bangui”. Parmi les raisons invoquées : l’implication militaire croissante de la Russie aux côtés du gouvernement centrafricain. Les rebelles s’inquiètent : le rapport de force pourrait tourner en leur défaveur.

 

Moscou a renforcé le pouvoir central militaire de Centrafrique. En décembre 2017, le Kremlin a obtenu le feu vert de l'ONU pour livrer -gratuitement- un chargement d'armes en RCA, sous embargo. Un Ilyushin IL-76MD de l'armée russe, immatriculé RF78805, a déposé le 26 janvier et début février, en plusieurs voyages, environ 5000 fusils d'assaut, des mitrailleuses, des pistolets et des lances-roquettes. Les Nations-Unies ont aussi permis l'envoi de 175 instructeurs russes, qui ont posé leurs valises à Berengo, l’ancien palais de l’Empereur Bokassa, à 60 kilomètres au sud-ouest de Bangui. Leur mission : former 1300 soldats centrafricains. “Tout se fait dans la transparence”, affirme Firmin Ngrebada, directeur du cabinet du Président centrafricain, Faustin-Archange Touadera.

 

 Le tableau, en vérité, est complexe. Le pays, en crise, a connu une nouvelle flambée de violence en 2017. Un cinquième de la population est déplacée ou réfugiée. Les groupes armés s’affrontent pour capter les ressources (bétail, minerais, etc) tout en combattant les soldats de la Minusca (les forces Onusiennes) très critiquée dans le pays et en sous-effectif. Et la France, occupée au Sahel, ne veut pas entendre parler d'une nouvelle opération Sangaris, qui s’est déroulée en pleine guerre civile, entre 2013 et 2016. Pour le gouvernement Centrafricain, en fâcheuse posture, ce soutien militaire russe tombe à pic. Pour les Russes, il s'inscrit en fait dans une stratégie d'influence profonde. Un conseiller spécial en sécurité, Valery Zakarov, a été nommé à la présidence. Les Russes ont également rencontré des chefs de groupes armés rebelles dans tout le pays. Ils ont intégré la garde présidentielle, officiellement pour l’entraîner. Enfin, des entreprises ont été créées à Bangui, dont les ramifications s'étendent jusqu'à un oligarque de Saint-Pétersbourg.

 

« Aujourd'hui, les Russes veulent étendre leur influence loin de leurs frontières, comme en Iran, en Libye, en Syrie, en Irak, analyse Emmanuel Dupuy, chercheur à l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE). Et plus leur nouvelle zone d’influence semble éloignée de leur intérêt économique direct, plus leur action frappe les esprits. » 

 

Les aventures russes en Centrafrique ont débuté par une négociation dans le cadre du comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Car, depuis le 5 décembre 2013, la RCA est soumise à un embargo total sur les armes ainsi qu’à un régime de sanctions. Initialement, Bangui s'était adressé à Paris pour équiper ses FACA avant que la Russie ne fasse une contre-offre, lors d'une rencontre à Sotchi, le 9 octobre 2017, entre le Président Touadera et Sergueï Lavrov, le Ministre des affaires étrangères russe.

 

Londres, Paris et Washington avaient exigé, et obtenu, des garanties en RCA avant d'accepter la proposition de Moscou à l'ONU. Mais, « il n'y a pas encore eu de réelle inspection », s'inquiète une source diplomatique. Contactée, l'ambassade russe n'était pas disponible.

 

Premier motif d’inquiétude: l’opacité des opérations. Certains observateurs craignent que Moscou ne fasse entrer d'avantage de matériels, militaire ou non, notamment via la piste d’atterrissage, de Berengo, construite par l'Empereur Bokassa et récemment réhabilité par les forces russes. Avec ses 2,2 kilomètres de long, elle a déjà accueilli au moins un IL-76, et ses 40 tonnes de charge utile potentielle. "Cet aéroport est un trou noir d'information", indique une source diplomatique.

 

Autre motif d'inquiétude : l'implication de forces russes dans une opération militaire de terrain. Ce qui serait une violation de l'embargo de l'ONU. Début avril, plusieurs pick-up de la gendarmerie centrafricaine, chargés à l'arrière d'hommes à la peau blanche en tenue militaire et armés de fusils d'assaut, ont été aperçus dans Bangui, pendant une opération conjointe de la Minusca et des FACA, destinée à démanteler les bases des milices du PK5, un quartier de la capitale.

 

Mais qui sont ces hommes ? Font-ils partie des 175 formateurs envoyés par Moscou, ou sont-ils employés par une société de sécurité privé ? Quoi qu'il en soit, une telle société, liée à la Russie, a été créée à Bangui le 7 novembre 2017, sous le nom de Sewa Securité Service. Elle est gérée par un proche de la présidence, et aurait, selon une source diplomatique, «au moins une structure informelle de coordination » avec Lobaye Invest.

 

Lobaye Invest, une autre entreprise, minière, créée le 25 octobre 2017. C'est un certain Evgueny Khodotov, né le 21 mars 1964, qui la dirige. On le retrouve, grâce à sa date d'anniversaire, sous son nom complet, Evgueny Garrievitch Khodotov, sur le site internet d'un groupe de vétérans de forces de sécurité de Saint-Pétersbourg, dont il est membre. Le même homme dirige aussi M-Finance, dont l'activité principale est "l'extraction de pierres précieuses" parmi 64 autres activités déclarées… 

 

Quelle est la vraie nature de cette entreprise ? Kirill Mikhailov, chercheur dans le collectif russe Conflict Intelligence Team, axé sur l'analyse des activités militaires et mercenaires russes à l'étranger, émet une hypothèse : «Le profil de M-Finance rappelle celui d'Evro-Polis, une société créée pour mener des opérations de mercenariat et pétrolières en Syrie, et affiliée à Evgeniy Prigozhin. Cet oligarque proche de Poutine dirige par ailleurs la tristement célèbre «compagnie militaire privée Wagner» et la «fabrique de trolls de Saint-Pétersbourg. M-Finance étant relativement récent, inconnu, et portant un nom très commun, il pourrait s’agir d'une nouvelle entreprise de façade contrôlée par le même Prigozhin, dirigée cette fois vers des opérations en Centrafrique » 

 

Evgeniy Prigozhin, surnommé le « cuisinier de Poutine » à cause de ses activités de restauration pour le Kremlin, a déjà étendu son influence au Soudan frontalier. La BBC y faisait état de la présence de combattants de Wagner. Et selon deux médias russes, Fontanka et Genline, l'oligarque est relié à la société M-Invest, qui a signé avec le gouvernement soudanais un contrat d'extraction d'or.

 

En Centrafrique, les Russes viennent-ils mettre la main sur les ressources minières, comme on peut l’entendre ? Pas vraiment... Certes, des discussions ont eu lieu avec les groupes armés qui contrôlent les zones diamantifère, aurifères, pétrolifères... La société minière Lobaye Invest a affrété un Cessna 182 qui a effectué de nombreux déplacements à l’intérieur du pays pour les rencontrer. (Selon plusieurs sources concordantes des différents aérodromes, l'avion et ses passagers se sont rendus le 10 février à Birao ; le 16 à Alindao pour rencontrer Ali Darass, chef de l'UPC, dans son fief ; le 24 à Bria, ville diamantifère ; le 25 à Kabo, pour voir Al Khatim, chef du MPC; et enfin, très récemment, le 28 avril à Kaga-Bandoro, chez le FPRC. Des Russes ont aussi rencontré Noureddine Adam au Soudan, un autre chef du FPRC, selon une source haut placée de ce groupe qui ajoute : «On refusera l’offre des Russes tant qu'il n'y aura pas de retombées positives pour la région et que ce ne sera pas fait dans la légalité.")

 

Mais Souleymane Daouda, porte-parole de l'UPC, voit plutôt dans ces volontés minières une sorte de cheval de Troie : “Le projet d'exploitation des ressources avec ces groupes ne va jamais aboutir. Les Russes veulent les endormir. Ils peuvent amener du matériel pour les induire en erreur et les neutraliser ». La “protection des sites industriels” figure en effet dans la raison sociale de Sewa sécurité, qui pourrait donc assurer la surveillance des éventuelles exploitations minières de Lobaye et s'immiscer dans les zones contrôlées par ces groupes armés. “Il n'y a aucune convention minière signée avec les russes, seulement des rumeurs”, objecte Firmin Ngrebada, directeur du cabinet du Président Touadera.

 

Objet de tous les fantasmes, le potentiel minier de Centrafrique demeure difficile à estimer. Il ne constitue pas, de toute évidence, le but ultime de la venue des forces russes. Le diamant ? Vers 2007, au pic de son activité diamantifère -exclusivement artisanale et alluvionnaire- le pays exportait moins de 0,5% de la production mondiale. Même si un rapport conjoint du BRGM et de l'USGS de 2010, chiffrait les diamants inexploités à environ 39 000 000 de carats, soit, remarque le document, « près de deux fois plus que le total de la production historique de diamants exportés de la RCA depuis 1931. »

 

L’uranium ? La configuration géologique du gisement, autour de Bakouma, le rend pratiquement impossible à exploiter (voir encadré). Quant aux nombreux indices (petites quantités) de métaux rares, « il faut s'en méfier, rappelle Hervé Théveniaut, directeur géographique au BRGM. La Centrafrique ne dispose pas de cartographie géologique précise. Les dernières études d'ampleur nationale ont eu lieu dans les années 50 et 60.” Les géologues manquaient donc des techniques modernes pour valoriser le sous-sol de la RCA.

 

"En réalité, les Russes se fichent de capter quelques diamants, ou des petits champs pétrolifères, ou de l'uranium… résume Emmanuel Dupuy, chercheur à l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE). Les ressources minières sont un prétexte pour s’implanter.”

 

La Centrafrique pourrait en effet constituer à terme une des vitrines de la réussite de la diplomatie du Kremlin. Pour le Président Touadera, cette aide tombe à pic. "Il a besoin d'un soutien étranger puissant pour reconnaître la légitimité de son action au moment où ses opposants politiques se renforcent, à deux ans et demi de la fin de son mandat, poursuit le chercheur. Car son bilan est faible." Depuis son élection en mars 2016, le Président est critiqué. Il peine à tenir ses promesses de relance de l'économie du pays et de retour à la sécurité. 

 

"La stratégie de Moscou est très opportuniste", analyse Mark Galeotti, chercheur à l'Institut des relations internationales de Prague. «Poutine désire affirmer le rôle de grande puissance de la Russie et, dans sa tête, cela signifie s'impliquer dans des dossiers et des discussions partout dans le monde. Mais la Russie dispose de moyens limités, alors quand ils engagent des ressources, ils attendent une certaine compensation économique”. Les diamants, même s’ils ne constituent pas le but ultime des opérations russes, pourraient couvrir une partie des frais.

 

La présence de la France dans son ex-colonie, de la Chine via des entreprises minières et pétrolière, et des Etats-Unis qui possédaient une base militaire jusqu'en 2017 constituent trois raisons pour les Russes de s'implanter. « La RCA ne revêt pas de valeur stratégique claire pour le Kremlin, ajoute Mark Galeotti. Mais c'est une tactique russe classique: ils « s'injectent » dans des endroits d'intérêt pour d'autres puissances. Puis ils disent: "Maintenant, vous allez devoir traiter avec nous ou nous donner une bonne raison de partir."

 

 

ENCADRE :

 

Que vaut l’uranium de Bakouma ?  

 

Sans cesse évoqué comme une ressource mirobolante, c’est un mirage. Areva a déjà essayé, en vain, d'exploiter ce gisement autour de la ville de Bakouma, dans le sud-est de la RCA, entre 2008 et 2011 à la suite du rachat désastreux d'Uramin. Mission impossible. Le minerai d’uranium, déjà difficile d'accès puisqu'il repose sous des marais, est en effet entouré d’un réseau cristallin, l’apatite, que les techniques minières ne permettent pas de séparer. Mediapart le notait déjà en 2014, en citant un géologue d'Areva et le livre d'un autre géologue du géant nucléaire français, La Mine et les mineurs de l’uranium français. Le chapitre en question se nomme, éloquemment : « Aventure et échec à Bakouma. » Aujourd'hui, le gisement appartient toujours à Areva, mais la Russie a fait connaître son intention de le reprendre, peut-être pour fournir un autre prétexte de s’implanter en RCA

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5 mai 2018 6 05 /05 /mai /2018 23:19
PROGRAMMES DES OBSEQUES DE l'ABBE ALBERT TOUNGOUMALE BABA
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OBSEQUES DE l'ABBE TOUNGOUMALE BABA

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5 mai 2018 6 05 /05 /mai /2018 22:55
Nouvelles nationales sur RJDH
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Centrafrique : Les leaders religieux et la classe politique appellent à l’unité suite au pillage de la mosquée de Ngaragba

 

PAR JEAN FERNAND KOENA LE 5 MAI 2018

 

BANGUI,  5 Mai 2018(RJDH)—Plusieurs voix se sont élevées contre le pillage hier de la mosquée de Ngaragba dans le 7e arrondissement de Bangui. Parmi ces voix, Omar Kobine Layama, Dieudonné Nzapalainga et la classe politique centrafricaine qui appellent à l’unité.

 

Le pillage de cette mosquée par des jeunes incontrôlés du secteur intervient après celle de Lakouanga dans le 2e arrondissement suite au regain de violence déclenché le 1er mai avec l’attaque des groupes armés contre la paroisse Notre Dame de Fatima. Les lieux de culte sont sacrés et les Centrafricains ne doivent pas céder à la manipulation. C’est la substance des messages distillés çà et là.

 

Ces jeunes, selon les informations auraient réagi en représailles suite au décès d’une femme du secteur, blessée lors de l’attaque de Fatima et qui a succombé ce 4 mai.  L’annonce de sa mort serait le déclencheur de cet acte que plusieurs autorités locales du secteur dénoncent.

 

Le président de Comité Islamique de Centrafrique l’Imam Omar Kobine Layama joint par le RJDH a regretté le pillage et appelle les Centrafricains à l’unité. «J’éprouve un regret par rapport aux conséquences de cet acte que ces jeunes ont posé. On ne peut pas faire la guerre contre Dieu ; la mosquée tout comme la chapelle ou les églises appartiennent à Dieu et non à une personne. Le pays est déjà par terre, qu’on ne donne pas raison à ceux qui veulent diviser notre pays, les ennemis de la paix. Que l’on ne leur donne pas des occasions en posant de tels actes. Je lance cet appel pour que l’on ne touche pas à une église ni à une maison de Dieu. Nous appelons à l’unité nationale» a-t-il dit.

 

L’Archevêque de Bangui, le Cardinal Dieudonné Nzapalainga, lors d’une visite après le pillage a condamné l’acte porté contre un lieu de culte «nous avons constaté avec désolation qu’un lieu de culte a été détruit; il s’agit de la mosquée de Ngaragba, symbole de la cohésion sociale, puisque beaucoup de chrétiens et musulmans se sont mis ensemble pour la construire. Je voudrais ici saluer le courage des jeunes qui ont voulu résister mais qui n’ont pas pu contenir la furie de ceux qui ont détruit cette mosquée», a-t-il indiqué.

 

Cette destruction des lieux de culte a eu droit de cité dans le débat politique lors de l’interpellation du premier ministre. André Nalké Dorogo appelle les religieux à rester unis. «Au-delà de la douleur, le groupe parlementaire URCA encourage tous les religieux du pays qu’ils soient prêtres, imams ou pasteurs à demeurer plus que jamais unis et solidaires dans leur rôle d’artisans du vivre ensemble», a-t-il souhaité.

 

Le premier ministre Simplice Mathieu Sarandji a, dans son intervention, critiqué l’idée tendant à faire croire que la crise est confessionnelle. «Il ne faut pas vous tromper de combat ; ce n’est donc pas vrai qu’on vous dise que cette crise est confessionnelle. Ceux qui veulent diviser notre pays utilisent ça comme un moyen pour nous diviser. Il faut être prudent et ne pas céder à cela », a-t-il ajouté.

 

Plusieurs personnalités politiques ont aussi condamné les attaques contre les lieux de culte. Bangui a connu un regain de violence depuis le 1er mai, occasion pour ceux qui arrosent les fleurs de la mort d’attiser un conflit identitaire déjà repoussé par une bonne partie de la population.

 

 

Centrafrique : Les réseaux sociaux inondés d’incitation à la haine et fausses nouvelles

 

PAR FLEURY AGOU LE 5 MAI 2018

 

BANGUI, 5 mai 2018 (RJDH)–Depuis l’attaque de l’église Notre Dame de Fatima qui a fait des morts et les représailles à Bangui, les réseaux sociaux sont devenus un espace d’incitation à la haine. Ces messages postés sont condamnés par les autorités et l’association des blogueurs, malheureusement que le secteur des médias en ligne n’est pas encadré par une loi.

 

Les images, vidéos, discours haineux et les fake news continuent d’empester les réseaux sociaux, surtout Facebook. Des centrafricains trouvent un moyen d’inciter à la vindicte. Certains postent des photos de tuerie pour leur scoop ou font du sensationnel et cela est repris par de grandes chaines internationales qui se reconnaîtront à travers ses lignes.

 

Hier une photo présumée être le corps d’un centrafricain au Sénégal, assassiné en représailles des leurs lynchés mutilés à Bangui a été postée sur Facebook. L’autre fake new est relative à la cérémonie de réconciliation entre Goula et Mbororos à Bria que des personnes rapportent que c’est la descente des Séléka sur Bangui pour créer la peur et intoxiquer. Aussi une rumeur circulant sur Facebook affirme que « deux musulmans ont été tués à l’hôpital de MSF à SICA Saïdou ». Un internaute a appelé à la vengeance après l’attaque de l’église de Fatima.

 

Pareil aussi pour les extrémistes de l’expression qui publient des images et vidéos qui choquent les esprits. Dans la soirée du vendredi, des publications inondaient les réseaux sociaux pour annoncer le pillage du Centre Artisanal ainsi qu’un super marché  au centre-ville. Il ne s’agissait que des fausses alertes.

 

Ces canulars abondent sur les réseaux sociaux et sont amplifiés par des communautés qui les retransmettent en un clic. La technologie est-elle en train de bouleverser notre rapport à la vérité ?

 

Ces agitations extrémistes ont été dénoncées le 04 mai par le Gouvernement. « C’est le moment d’attirer l’attention de tous sur le fait que des personnes mal intentionnées lancent des fausses informations par SMS et sur les réseaux sociaux sans savoir les bonnes informations et dans le but de créer la frayeur », a prévenu le Ministre Kazagui, porte-parole du Gouvernement.

 

Le Haut Conseil de la Communication constate avec regret que les messages incitant à la haine et à la violence se multiplient dangereusement sur les réseaux sociaux. « Ces messages illégaux doivent cesser immédiatement, car ils compromettent les efforts allant dans le sens de la cohésion sociale et de la paix. Le HCC appelle les uns et les autres à la retenue et exhorte toute la population à respecter les lois de la République », a lancé cette institution républicaine.

 

Même son de cloche des blogueurs centrafricains qui dans une déclaration du 03 mai « prient aussi les utilisateurs des réseaux sociaux à la retenue et à s’abstenir de toute publication à caractère haineux ou à la diffusion d’images qui peuvent inciter à la haine ».

 

On  note une volonté du pouvoir et autres institutions à lutter contre ce comportement délictuel, malheureusement qu’aucune loi n’encadre les médias en ligne. Pour l’heure, l’Association des Blogueurs Centrafricains (ABCA) envisage de partir en guerre contre la haine sur les réseaux sociaux.

 

N’est-il pas temps pour les autorités centrafricaines de réguler les médias en ligne ? N’est-il pas temps de rattraper le retard sans porter atteinte à la liberté d’expression ? N’est-il temps de mener un combat collectif contre les rumeurs et discours haineux ?

 

Rappelons que Facebook et Twitter ne suppriment un message qu’après avoir reçu le signalement d’un utilisateur. Que les centrafricains épris de paix signalent les messages haineux. Nous y reviendrons.

 

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5 mai 2018 6 05 /05 /mai /2018 20:49

 

 

Par Dominique Bilde Députée européenne du FN

 

http://www.bvoltaire.fr 

 

L’insuffisance de mise en œuvre de mesures adaptées par la RCA, et le trop plein d’intrusions des intervenants internationaux dans l’ensemble du continent africain, nous amènent à anticiper un risque d’aggravation de la vague d’immigration…

 

Pays de plus de 4,5 millions d’habitants, la Centrafrique (« RCA ») est un pays dont la production de diamants destinés à la haute joaillerie s’établit à environ 500.000 carats bruts par an. Paradoxalement, la RCA reste classée parmi les premiers pays les plus pauvres de la planète. Au surplus, à la suite du renversement en 2013 du président François Bozizé, la RCA a connu un réel bouleversement. La situation très instable s’est aggravée après le départ du président Djotodia, contraint à l’exil en janvier 2014.

 

Ce chambardement politique a conduit les chrétiens à se constituer en milices connues sous le nom d’anti-balaka, afin de prendre leur revanche suite aux sévices des musulmans de la Séléka. Ce climat a tourné à l’affrontement interreligieux dont l’enjeu est clair : les vainqueurs de ces affrontements auront droit au contrôle des ressources naturelles dont regorge la RCA, notamment les diamants.

 

Le pays ne parvient plus à sortir cette spirale de violences, et ce nonobstant la présence de l’armée française dans le cadre de l’Opération Sangaris, qui a pris fin le 31 octobre 2016, ainsi que de la Minusca (mission de l’ONU en Centrafrique). En effet, début avril, les forces de sécurité centrafricaines en accord avec l’ONU, avaient lancé une opération militaire contre les groupes armés du PK5, principal quartier musulman de Bangui, afin de « ramener la paix » dans le quartier.

 

Le président Touadera, en fonction depuis mars 2016, a fait appel à la Russie pour ramener l’ordre dans le pays. Cependant, cela n’a pas empêché l’attaque de l’église de Notre-Dame de Fatima le 1er mai dernier, prise d’assaut par des hommes armés musulmans en plein office religieux, dans laquelle étaient rassemblés des centaines de fidèles catholiques pour une messe en hommage à Saint Joseph, patron des travailleurs. Le bilan est lourd : au moins 16 morts et 99 blessés (selon la Croix-Rouge centrafricaine). Ce climat « électrique » et ce regain de violences font craindre à beaucoup un embrasement comme la ville n’en a pas connu depuis plusieurs années.

 

La situation précaire du pays fait de celui-ci une cible évidente pour les pays étrangers, que l’envie de contrôle attire. Il faudra que les autorités centrafricaines redoublent de vigilance afin de conserver leur autonomie. L’attribution de missions claires aux intervenants internationaux parait dès lors essentielle. À ce titre, il faudra arrêter la rébellion, retrouver l’intégrité territoriale du pays, ainsi que traduire les chefs rebelles devant la Cour pénale spéciale de Bangui et la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. À ce stade, la RCA va-t-elle tirer son épingle du jeu ?

 

L’insuffisance de mise en œuvre de mesures adaptées par la RCA, et le trop plein d’intrusions des intervenants internationaux dans l’ensemble du continent africain, nous amènent à anticiper un risque d’aggravation de la vague d’immigration d’ores et déjà inquiétante en Europe, en offrant une illusion de « sauveur » à ces peuples. Une solution plus rationnelle serait de soutenir ces pays dans le développement de leurs propres richesses, plutôt que de s’immiscer dans leurs affaires internes et de se substituer aux autorités en place, ce qui ne peut qu’encourager l’immigration.

 

L’équilibre proposé par ces intervenants étrangers à la majeure partie des pays africains conduit inévitablement à un déséquilibre profond dont les conséquences se répercutent tant au niveau interne africain, par une perte d’indépendance et d’autonomie, qu’au niveau européen par la hausse de l’arrivée de migrants sur le territoire.

 

Lu pour vous : CRISE EN CENTRAFRIQUE : À LA CONQUÊTE DU DIAMANT AU PRIX D’UNE GUERRE CIVILE ?
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