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12 juin 2018 2 12 /06 /juin /2018 02:10
Lu pour vous dans L'Afrique réelle : Editorial de Bernard Lugan

 

 

Comme  le  disait le très  spirituel Michel  Jobert,  ancien  ministre  des Affaires étrangères  de  Georges Pompidou  :  «  Au rythme  où  vont les  choses,  la  politique  africaine  de la  France  va  bien réduire à Barbès..." 

 

Le  naufrage  français  en  Centrafrique illustre  parfaitement  cette  remarque. Entre  repentance,  spasmes  moraux  et credo  démocratique,  les  cerveaux  à nœuds  du  Quai  d’Orsay  ont  en  effet réussi  le  tour  de  force  d’exclure  la France  de  ce  pays  qui  a  longtemps constitué  une  pièce  essentielle  de  son dispositif  militaire. Fin  observateur,  Vladimir  Poutine  a laissé  les  diplomates  français  aller  au terme  de  leurs  gesticulations  militaro- humanitaires  puis,  quand  ils  se  furent eux-mêmes  enferrés  dans  leurs contradictions,  il  décida  une  intervention  surprise.

 

Et  cette  dernière  changea  la  situation. Non  seulement  en  RCA,  mais  dans toute  la  région,  l’objectif  de  Moscou étant  de  tourner  le  pays  vers  le  nord Soudan  comme  nous  l’expliquons  dans ce  numéro  de  l’Afrique  Réelle. Après  le  Mali  et  la  RCA,  le Cameroun  ?

 

Dans  les  mois  qui  viennent,  le Cameroun  va  à  son  tour  entrer  dans une  période  de  fortes  turbulences.  Le diktat  démocratique  en  sera  la  cause. Comme d’habitude… Quatre  élections  vont  en  effet  s’y  tenir dans  la  seconde  moitié  de  l’année  2018, celles  du  président,  des  sénateurs,  des députés  et  des  maires.  Il  est  donc  à craindre  qu’à  ces  occasions,  les  fractures  de  ce  pays  fragile  réapparaissent au  grand  jour.

 

Si  le  Cameroun  est  un  apparemment pays  stable,  c’est    parce  qu’il  n’a  pas connu  la  valse  électorale  qui  a  emporté la  plupart  des  pays  africains. Sa  chance  est  en  effet  de  n’avoir  eu  que deux  présidents  depuis  l’indépendance,  Ahmadou  Ahidjo,  un  nordiste musulman  d’ethnie  peul  (de  1958  à 1982)  et  Paul  Biya,  un  sudiste  catholique  d’ethnie  beti,  depuis  cette  date. Agé  de  85  ans  cette  année,  le  président Biya  qui  est  donc  au  pouvoir  depuis  36 ans,  va  probablement  briguer  un  nouveau  mandat  en  2018. 

 

En  2011,  il  fut    réélu  pour  7  années  avec  un  score  de  79% des  suffrages  contre  72%  en    2004. La  permanence  au  pouvoir  est  certes un  atout.  Elle  peut  également  se  révéler un  handicap  quand  les  vieux  présidents  n’ont  pas  préparé  leur  relève. C’est  le  cas  au  Cameroun  où  se  pose avec  une  cruelle  intensité  le  problème de  la  fracture  générationnelle  entre  des dirigeants  âgés  et  une  population  majoritairement  composée  de  jeunes  gens.

 

Tout  le  système  politique  camerounais connaît  ce  problème  et  non  pas  le  seul clan  présidentiel  puisque  le  principal leader  de  l’opposition,  John  Fru  Ndi, qui  est  âgé  de  76  ans  fut  par  trois  fois candidat  contre  Paul  Biya. Si  nous  ajoutons  à  cette  donnée  la  situation  qui  prévaut  dans  les  provinces  anglophones  de  l’ouest,  dans  celles  de l’est  limitrophes  de  la  Centrafrique  et dans  le  septentrion  gangréné  par  le wahhabisme  et  menacé  par  Boko Haram,  le  risque  est  donc  de  voir  les prochains  résultats  électoraux  devenir les détonateurs  d’une  crise  aux conséquences  imprévisibles  compte tenu  de  la  situation  géographique  du Cameroun.

 

Bernard  Lugan

 

L'AFRIQUE  RÉELLE  -  N°102  -  JUIN  2018

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12 juin 2018 2 12 /06 /juin /2018 00:55
COMMUNIQUE DE PRESSE MINUSCA

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

 

LA MINUSCA CONDAMNE AVEC FERMETE LES ATTAQUES DANS LA OUAKA CONTRE LES CASQUES BLEUS ET LES FORCES DE DEFENSE

 

 

Bangui, le 11 juin 2018 - La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) condamne fermement les deux attaques perpétrées dimanche contre un convoi des Forces armées centrafricaines (FACA) ainsi que l’une de ses patrouilles, dans la préfecture de la Ouaka (centre de la RCA).

 

Le dimanche 10 juin, un convoi des FACA qui était accompagné par des casques bleus, a essuyé des tirs par des présumés éléments du Mouvement pour l’Unité et la Paix en Centrafrique(UPC). Ce convoi avait quitté Grimari (Ouaka) et se dirigeait vers Bangassou (sud-est).

 

Le dimanche en fin d’après-midi, une patrouille de casques bleus burundais a été attaquée à Bambari par des éléments armés non identifiés, sur l’axe entre l’aérodrome et le centre-ville. Un casque bleu burundais a perdu la vie et un autre a été grièvement blessé.

 

La MINUSCA exprime ses sincères condoléances à la famille du casque bleu et au Gouvernement du Burundi et souhaite un prompt rétablissement aux soldats blessés.

 

La MINUSCA réitère sa vive indignation face à la multiplication des attaques contre ses troupes, qui n’ont d’autres objectifs que d’entraver les efforts du Gouvernement centrafricain et de la MINUSCA en faveur de la restauration progressive de l’autorité de l’Etat dans le pays, indispensables au retour de la paix et de la stabilité.

 

La Mission rappelle que les attaques visant les Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international. La MINUSCA mettra tout en œuvre, en appui aux autorités du pays, en vue de rechercher et traduire les auteurs en justice.

 

_____________________________________________________________________________

Division de Communication Stratégique et d'information publique 

MINUSCA | Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine 

https://minusca.unmissions.org  | @UN_CAR |

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12 juin 2018 2 12 /06 /juin /2018 00:44

 

 

 

French.china.org.cn | Mis à jour le 11-06-2018

 

 

Un convoi transportant des militaires centrafricains, accompagnés d'instructeurs russes, a été attaqué par des éléments rebelles dimanche à Bambari, ville au centre de la Centrafrique, selon sources concordantes.

 

L'attaque a fait trois blessés parmi les membres du convoi, dont un instructeur russe.

 

Les militaires centrafricains et leurs instructeurs russes, qui se déplaçaient de la capitale Bangui vers la ville de Bangassou (sud-est), ont été clairement pris à partie par des éléments de l'Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), très hostiles à ce type de présence.

 

La ministre centrafricaine de la Défense nationale et de la Reconstruction de l'armée, Marie-Noëlle Koyara, a déclaré lundi regretter cet incident et a appelé les groupes armés à respecter leur engagement, celui de l'accord du désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) visant la cessation des hostilités une fois les Forces armées centrafricaines (FACA) redéployées.

 

"Nos militaires ne sont pas allés à Bambari pour se battre mais sont seulement de passage pour Bangassou. Il n'y avait donc pas de raison pour les attaquer", a-t-elle indiqué.

 

Mme Koyara a fait savoir que les militaires qui sont en train d'être déployés viendront en appui aux policiers et gendarmes déjà présents en vue d'assurer la sécurité de la population.

 

Dans la perspective de faire de Bambari une ville pilote sans armes et sans groupes armés, le gouvernement centrafricain et la mission onusienne en Centrafrique (MINUSCA) avaient intimé l'ordre au chef du mouvement rebelle UPC, Ali Darrassa, en février 2017, de quitter la ville.

 

Suite à la formation des militaires centrafricains par la mission européenne de formation des militaires centrafricains (EUTEM/RCA), le gouvernement veut redéployer des militaires dans les villes de Paoua (extrême nord-ouest), Bangassou (sud-est), Bambari (centre) et Ndélé (nord) dans le but de favoriser la restauration de l'autorité de l'Etat. F

 

Source: Agence de presse Xinhua

Centrafrique : un convoi transportant des militaires accompagnés d'instructeurs russes attaqué dans le centre du pays
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11 juin 2018 1 11 /06 /juin /2018 16:19

 

 

Centrafrique : Les FACA et leurs instructeurs russes pris à partie dans un violent combat à Bambari

 

PAR JEAN FERNAND KOENA LE 11 JUIN 2018

 

BAMBARI, 11 Juin 2018 (RJDH) —- Les armes ont repris tôt ce matin à Bambari au centre du pays après les violents combats entre les Faca et leurs instructeurs russes avec les éléments de l’UPC de Ali Daras.

C’est le premier accrochage entre les forces loyalistes déployés dans le sud du pays en passant par le centre. Ce combat est d’une rare intensité a indiqué au RJDH un habitant de Bambari qui a par ailleurs souligné que les FACA se sont repliées stratégiquement à la base de contingent mauritanien de la Minusca dans la localité de Bambari.

Ce combat intervient quelques jours seulement après la frappe du contingent portugais contre les éléments de l’UPC faisant plusieurs morts dans le rang des rebelles.  Selon les informations RJDH, les éléments de l’UPC ont repris le contrôle du commissariat de la police qu’ils ont précédemment délaissé.

Au niveau de l’état-major des armées, aucune réaction pour l’instant mais des sources proches des forces armées disent suivre de près l’évolution de la situation sur le terrain et communiqueront plus tard sur les opérations en cour. L’UPC comme tout comme le FPRC s’est opposée au déploiement des FACA. C’est ce qui explique

C’est la première fois que les FACA s’affrontent avec les éléments de l’UPC depuis leur mis à l’écart par les différentes résolutions de l’ONU. Après plusieurs mois d’inactivité et de formation par l’EUTM, la Russie le combat de Bambari sera un test pour la capacité de nuisance

 

 

Centrafrique : Le Conseil de sanction de l’ONU examine la requête sur l’envoi de matériels militaires à la RCA

 

PAR FLEURY AGOU LE 11 JUIN 2018

 

BANGUI, 11 Juin 2018 (RJDH) —- Les membres du Conseil de sanction de l’ONU sur la République Centrafricaine ont jusqu’au 14 juin pour décider sur la demande de la RCA en dotation de moyens militaires par la Chine.

Sous embargo militaire de l’ONU, la République Centrafricaine ne peut combattre les bandes armées qui écument le pays et commettent des crimes de guerre et crimes contre l’humanité au su et au vu de tout le monde.

Ainsi comme la paix et la sécurité sont l’alpha et l’oméga de tout développement et l’armée est un outil de défense, les autorités centrafricaines, notamment la Ministre de la Défense, Me M.N Koyara ont adressé une demande au Comité de sanction de l’ONU en vue de recevoir un don militaire de la Chine. Cet équipement militaire est « destiné aux Forces armées centrafricaines (FACA) mais également à la police et à la gendarmerie sous forme de don de la Chine », a rapporté nos confrère de RFI.

Cette demande contenue « dans un document de onze pages » est depuis le 5 juin sur la table du comité de sanction. Dans sa requête, la Centrafrique a sollicité de la « Chine à travers la société d’Etat Poly Technologies des armes « létales et non létales » notamment des « véhicules blindés, mitrailleuses anti-aériennes ou encore des roquettes destinés aux Forces spéciales centrafricaines, formées au Rwanda, mais également du matériel de maintien de l’ordre qui doit équiper la police et la gendarmerie », a-t-on appris.

Et d’ici le 14 juin, la RCA aura la réponse à sa requête et « si aucune réponse n’est donnée, la demande aura valeur d’accord ». La Chine espère bénéficier du même traitement accordé à la Russie dans la livraison d’armes à la Centrafrique. Et, il ne faut pas exclure que des armes seront retirées de cette demande comme ce qui a été fait avec la dotation de Moscou.

Le Comité de sanction pourra être le 12 juin 2018 à Bangui et profitera pour s’informer sur  les numéros de série de ces armes qui est  pour le moment non connus. Le nom du transporteur et enfin les numéros de marquage permettant d’assurer le suivi des armes.

De l’intérêt de la communauté internationale de satisfaire la doléance centrafricaine :

Le Comité de sanction de l’ONU avait prorogé jusqu’en janvier 2019 l’embargo sur les armes en Centrafrique. Cette décision n’était pas la bienvenue dans ce pays, car il était considéré pour beaucoup de centrafricains comme une caution aux groupes armés qui se ravitaillent en armes depuis le Soudan et le Tchad et prive le pouvoir de Bangui de ses moyens de protection de la population. Pire, même des Casques Bleus trafiquent des armes et munitions aux groupes armés. C’est le cas du soldat du contingent gabonais appréhendé alors qu’il s’apprêtait à vendre des munitions aux bandits armés du Km5.

Pour l’avis de beaucoup d’observateurs, cet embargo est abusif et contribue aux multiplications des crimes de guerre et crimes contre l’humanité que dénoncent les ONG humanitaire et de défense des Droits de l’Homme. « En Centrafrique, le nombre de personnes déplacées internes a augmenté de plus de 70% en un an. En avril 2018, il était de 669 997. Les civils continuent de payer le prix des violences. Ils ne sont pas une cible ! » a déploré OCHA.

Aussi, les Nations Unies dont les missions sont très critiquées ces derniers mois et les Casques Bleus peinent à restaurer la sécurité en Centrafrique gagneront en crédibilité de répondre favorablement à la demande centrafricaine. Car, « le maintien ou la prorogation de l’embargo ne devrait pas se calculer en terme de formation de militaires, ça devrait se calculer en nombre de personnes qui vont encore mourir. Nous sommes membres des Nations unies, nous ne devons pas être là en train d’être puni. L’embargo aujourd’hui n’est pas considéré comme une sanction des Nations unies mais comme une punition du peuple centrafricain », avait déploré l’ancien ministre de la défense, Joseph Bindoumi, président de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme.

Comment rétablir l’autorité de l’Etat sans une Force de Sécurité et de Défense pourvues de moyens pour répondre à toute éventualité pouvant compromettre la sécurité des civiles ?

La Présidence du Conseil de sécurité pour le mois de juin est assurée par le russe M. Vassily A. Nebenzia dont le pays a posé ses valises au cœur de l’Afrique. La France dont son opération baptisée Sangaris n’a pas atteint les résultats escomptés en Centrafrique devra en toute logique avaliser cette requête. La République Centrafricaine très courtisée par les puissances ne devra pas continuer de souffrir de la guerre géopolitique dont elle est victime.

 

 

Centrafrique : Le problème de carburant refait surface dans la capitale Centrafricaine

 

PAR MARLY PALA LE 11 JUIN 2018

 

BANGUI, le 11 Juin 2018(RJDH)—-Des conducteurs de véhicules et motos ont éprouvé des difficultés ce jour à se procurer du carburant, cette source d’énergie indispensable pour la fluidité de la circulation et aussi pour les unités de production. Ce problème se fait remarquer dans les stations qui disposent encore de ces précieux liquides.

Ce problème intervient après que ces sociétés d’hydrocarbures n’ont pas pu approvisionner leurs stocks depuis vendredi dernier. Mais une solution adéquate est imminente, a confié un employé sous l’anonymat.

On peut observer ces longues queues à certaines stations de Total à Bangui. Certains conducteurs de véhicules de commerce et des particuliers rencontrés ce matin se disent surpris « nous sommes surpris de voir dans presque toutes les stations de la capitale, des véhicules et motos, alignés depuis la station jusqu’aux abords des routes. C’est inhabituel ». Il faut qu’une solution soit vite trouvée ! ont-ils poursuivi.

Malgré le contact établi par le RJDH avec les responsables de la Société Tradex touchée par cette pénurie, ces derniers ne se sont pas prononcés sur les faits.

 

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11 juin 2018 1 11 /06 /juin /2018 15:52
Virus Ebola : la RCA en alerte maximale
Virus Ebola : la RCA en alerte maximale
Virus Ebola : la RCA en alerte maximale

 

 

 

http://www.dw.com  11.06.2018

 

La République centrafricaine est en alerte depuis que la maladie à virus Ebola est découverte début mai en RD Congo avec lequel elle partage plus de 1500 kms de frontière.

 

Même si aucun cas suspect d’Ebola n’est à ce jour révélé en Centrafrique, le pays est tout de même déclaré par l’OMS "pays à risque", tout comme son voisin le Congo-Brazzaville. Ainsi, à Bangui, la menace est prise très au sérieux. Les autorités gouvernementales et la communauté humanitaire sont en état d’alerte, et des équipes sont déployées à la frontière centrafricano-congolaise pour traquer le virus.

 

"C’est notre travail technique au niveau du Gouvernement pour faire une surveillance active pour mettre en place des dispositifs, des mesures pour rechercher activement des cas potentiels de suspects et de faire en sorte que dès l’apparition d’un cas, on puisse le repérer tout de suite, l’isoler afin d’éviter la propagation de la maladie. Et pour que tout cela se fasse, il y’a l’engagement politique, parce que c’est d’abord ça", explique le Dr Pierre Somse, le ministre centrafricain de la Santé. 

 

Au-delà de l’utilisation de désinfectant

 

Il y a aussi la prise de température dans les sites de surveillance. Des professionnels de médias et des artistes ont également été formés pour sensibiliser à la riposte contre cette menace. "Dans le contexte centrafricain, ce qui est très important, ce sont d’abord les mesures d’hygiène. Quand vous touchez des animaux morts, il faut bien se laver les mains, signaler les cas de décès d’animaux, se rendre à l’hôpital et se signaler si c’est vraiment un cas suspect pour l’isolement, et signaler toute personne qui serait en contact avec la personne suspecte et, attention si la personne est décédée. Ça s’est très important même s’il y’a la vaccination", a déclaré pour sa part le Dr Modeste HOZA, Directeur de la Santé communautaire, résume ici l’essentiel du message véhiculé. 

 

Cette maladie très dangereuse est signalée dans la localité de Bikourou, province de l’Équateur qui partage une frontière de 350 kilomètres avec la RCA.  

Le département de la santé recherche pour le moment un montant d’environ 291 millions de francs CFA pour préparer le plan de contingence en matière de la communication et de sensibilisation sur Ebola.

 

 

NDLR : Le DG de l'OMS est attendu à Bangui

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11 juin 2018 1 11 /06 /juin /2018 15:41
Un Casque bleu burundais tué à Bambari en Centrafrique

 

 

 

Un Casque bleu burundais a été tué dimanche soir à Bambari, dans le centre de la Centrafrique, lors d'affrontements entre des hommes armés et des soldats de l'ONU et de l'armée centrafricaine, selon des sources onusiennes concordantes.

 

Le militaire burundais de la Minusca a été tué durant les combats et un soldat des Forces armées centrafricaines (Faca) blessé, a indiqué à l'AFP une source onusienne à Bambari sous couvert d'anonymat.

L'information a été confirmée à l'AFP par une autre source onusienne à Bangui.

Les combats ont pris place entre 17 heures et 20 heures (16 heures et 19 heures GMT) dimanche, selon la source onusienne à Bambari.

Un convoi des Faca, en route vers Bangassou (sud-est) où l'armée centrafricaine va être redéployée selon l'ONU, a été pris dans les combats à Bambari.

Le convoi a été attaqué par des combattants du groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC), selon une source de la gendarmerie de Bambari à l'AFP, qui ajoute que plusieurs membres du groupe ont été tués durant les combats.

Depuis début mai, Bambari a plusieurs fois été théâtre d'affrontements. Mi-mai, l'ONU avait affirmé avoir repris "le contrôle de la ville" après que l'UPC ait attaqué plusieurs institutions - gendarmerie, commissariat, base de la Minusca.

Les locaux de neuf ONG et ceux de la Commission nationale des réfugiés (CNR) ont été pillés en mai dans la ville, selon l'ONU.

Le même mois, neuf personnes y ont perdu la vie dans des violences inter-communautaires, dont un membre local d'une ONG et un infirmier-accoucheur d'une structure sanitaire de la ville.

Bambari, à cheval entre plusieurs zones d’influences de groupes armés, jouissait jusqu'alors d'un calme relatif depuis l'intervention de la Minusca début 2017 pour en déloger l'UPC qui en avait fait sa base.

Depuis, l'ONU avait fait de Bambari la vitrine de son intervention en Centrafrique, arguant que la ville était "sans arme, ni groupe armé".

En Centrafrique, l'Etat ne contrôle qu'une maigre partie du territoire national. Les groupes armés s'affrontent dans les provinces pour le contrôle des ressources, notamment les diamants, l'or et le bétail.

 

 AFP

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11 juin 2018 1 11 /06 /juin /2018 15:25

 

 

 

https://afrique.latribune.fr   Par Ibrahima Bayo Jr.  |  11/06/2018, 14:33

 

La livraison d’armes russes fin 2017 pourrait faire « jurisprudence » alors que la Centrafrique est sous embargo depuis 2013, le Comité des sanctions du Conseil de Sécurité des Nations Unies avait levé partiellement la mesure pour permettre la livraison d’un don d’armes russes à Bangui. C’est sur ce même scénario que la Chine compte pour faire parvenir un don d’armes destinées à équiper l’armée, la police et la gendarmerie au pays de Faustin Archange Touadéra.

 

La réponse est attendue le 14 juin prochain. Saisi d'une lettre du ministère de la Défense au nom de l'Etat centrafricain, le Comité de sanctions des Nations Unies devra dire s'il autorise ou non la livraison par la Chine des mitrailleuses antiaériennes, des roquettes, de matériel de maintien de l'ordre (véhicules antiémeutes, lacrymogènes, uniformes de protection, boucliers, lance-grenades, canon à eau...).

 

Un "cadeau" chinois pour l'élite des FACA, la police et la gendarmerie

 

Pour l'heure, l'arsenal n'a pas encore quitté la Chine en raison d'un embargo onusien. Depuis le 5 décembre 2013, la résolution 2127 interdit toute livraison ou tout financement d'armes à la Centrafrique en provenance de quelque pays que cela puisse être. En février dernier, évoquant une situation sécuritaire instable, le Conseil de sécurité avait décidé de proroger l'embargo jusqu'au 31 janvier 2019 avec une résolution étendue.

Pour autant avec ce « cadeau», la Chine espère pouvoir équiper une partie des unités d'élites des Forces armées centrafricaines (FACA), la police et la gendarmerie afin d'épauler le régime de Faustin Archange Touadéra pour rétablir l'ordre dans ce pays miné par les groupes armés, sur fonds de conflits interreligieux.

La Chine espère bénéficier de la même levée partielle de l'embargo qui a permis à la Russie de faire parvenir à partir de décembre 2017, trois livraisons d'un don d'armement aux bataillons des FACA formés par l'Union européenne (UE). Le don russe, dont la dernière livraison s'est achevée en avril dernier comprenait des fusils d'assaut, des armes de poing ainsi que des lance-grenades RPG.

Dans le cas où le «cadeau de la République populaire de Chine» bénéficie de cette exemption, il n'est pas exclu que la liste des équipements livrables soit raccourcie. Lorsque la liste russe a été présentée, les pays membres du Comité du Conseil de sécurité, France, Etats-Unis et Royaume-Uni en tête, ont enjoint Moscou de retirer les batteries antiaériennes de l'arsenal offert à Bangui.

 

Paris bousculée, Pékin veut la même jurisprudence que la Russie

 

La Russie avait aussi dû donner des garanties de traçabilité des armes pour éviter qu'elles ne soient détournées à d'autres fins. Cette même jurisprudence pourrait s'appliquer aux équipements de fabrication chinoise. Aujourd'hui, les mêmes doutes escortent le don militaire de la Chine à la Centrafrique. A Bangui comme à Pékin, l'on espère décrocher cette exemption ou que le Conseil valide par son silence tacite la livraison des équipements.

A l'analyse, la Centrafrique est devenue un nouveau champ de projection de puissances étrangères. La France y est désormais bousculée dans ce pré-carré par la Russie et la Chine. Moscou a fait débarquer à Bangui ses instructeurs qui vont former les soldats au maniement des armes russes livrées mais aussi d'apprendre la sécurisation de proximité. La Chine, en plus de sa présence économique notamment dans le secteur de l'extraction des mines et hydrocarbures, se déploie désormais dans le secteur militaire, sur les pas de la Russie.

L'axe Russie-Chine pourrait constituer un goulot d'étranglement pour la France dans son ex-colonie mais aussi attiser la convoitise des Etats-Unis. Sur le terrain militaire, que ce soit pour la formation ou l'équipement, la Centrafrique joue la carte de la concurrence entre puissances. Pour son plus grand bénéfice.

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11 juin 2018 1 11 /06 /juin /2018 00:29
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH

 

 

Centrafrique : « la libération de J.B Bemba est une décision politique et non judiciaire » dixit Maître Nicolas Tiangaye

 

PAR JEAN FERNAND KOENA LE 9 JUIN 2018

 

BANGUI, 09 Juin 2018 (RJDH)—Suite au verdict de la chambre d’appel de la Cour Pénale Internationale, la consternation est le sentiment partagé des défenseurs des droits de l’Homme et des victimes. Me Nicolas Tiangaye, activiste engagé à l’époque des faits contre Jean Pierre Bemba s’est dit choqué et avec lui l’opinion nationale. Une indignation exprimée hier au micro du RJDH dans une interview exclusive en réaction à la décision de la Cour qu’il qualifie de politique et non judiciaire.

 

RJDH : Me Nicolas Tiangaye Bonjour !

 

Nicolas Tiangaye : Bonjour

 

RJDH : Vous avez été en première ligne de combat pour la justice afin que Jean Pierre Bemba soit condamné des forfaits commis par ses troupes en RCA. Aujourd’hui la Cour Pénale Internationale (CPI) vient de l’acquitter dans un procès en appel, quelle est votre réaction à chaud ?

 

N.T : Ma réaction à chaud est une déception totale et puis je suis indigné par cette décision, ma conviction profonde est que la justice n’a pas été rendue aux milliers des victimes centrafricaines. Pour moi cette décision n’est pas une décision de justice mais plutôt une décision dictée par des considérations hautement politiques.

 

RJDH : vous voulez dire quoi en parlant de décision dictée par des considérations hautement politiques ?

 

N.T : Je veux dire par là qu’il s’agit de libérer Bemba, de l’acquitter pour qu’il puisse jouer un rôle dans son pays à l’approche des élections présidentielles en République Démocratique du Congo.

 

RJDH : Quelle est aujourd’hui la marge de manœuvre pour les victimes et qu’est-ce que vous comptez aussi faire pour que les gens ne désespèrent pas de la justice en l’occurrence la Cour Pénale Internationale (CPS) pour ne pas citer la Cour Pénale Spéciale (CPI) ?

 

N.T : aujourd’hui, c’est la crédibilité de la Cour Pénale Internationale qui est en jeu avec cette décision politique qui vient d’être rendue personne ne peut faire confiance à la CPI ou à la justice internationale. Maintenant, la question qui va se poser c’est de savoir que faire par rapport aux milliers des victimes centrafricaines ? Les gens ont beaucoup souffert, y a des femmes qui ont eu des enfants non désirés, d’autres qui ont été contaminées, la plupart de ces femmes sont stigmatisées et les enfants issus de ces viols ne sont pas acceptés dans la communauté nationale et donc, il s’agit d’une situation extrêmement grave et à cela s’ajoute des personnes assassinées, massacrées. Tout cela, on se retrouve avec une décision où les droits des victimes sont méconnus et je considère cela comme une injustice importante.

 

RJDH : Maître Nicolas Tiangaye parlant de la réparation, est-ce qu’aujourd’hui les victimes peuvent prétendre à la réparation étant donné que Mr Bemba est acquitté ?

 

N.T : vous savez en matière pénale lorsque vous bénéficiez d’une décision d’acquittement, il va de soi que vous ne pouvez plus être condamné à réparer les préjudices donc cela signifie que les victimes ne peuvent plus exercées de recours civil contre Mr Jean Pierre Bemba et c’est ça qui est inacceptable.

 

RJDH : Maître Nicolas Tiangaye je vous remercie

 

N.T : Merci beaucoup !

 

Propos recueilli par Jean Fernand Koéna

 

 

 

Centrafrique : Mouvement continu de retour des déplacés de Paoua vers leurs villages d’origine

 

PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 9 JUIN 2018

 

BANGUI, 9 Juin 2018 (RJDH)—Les déplacés de la ville de Paoua dans la préfecture de l’Ouham Pendé continuent à retourner dans leurs villages respectifs. Information confirmée ce 9 juin au RJDH par des sources humanitaires.

 

Les communes proches de Paoua ont été les théâtres des violences entre novembre et décembre 2017, faisant fuir plus de 65.000 personnes vers la ville. Après plusieurs actions des humanitaires, des députés de la région et du gouvernement, le premier détachement des Forces Armées Centrafricaines (FACA) a été déployé dans la ville aux côtés des forces onusiennes, afin de sécuriser les communes pour favoriser le retour des déplacés.

 

Six mois après ce déploiement, un retour est observé. Selon les acteurs humanitaires, depuis le début du mois de mai, il est observé un mouvement continu de retour des déplacés de Paoua vers leurs milieux d’origine, sur les axes Nord et Est. « Les autorités locales ont souligné qu’au moins 3.227 ménages soit 16.000 personnes seraient retournées dans 21 villages de la commune de Nana-Barya. Dans la sous-préfecture de Markounda, environ 70% sur plus de 8 000 déplacés seraient aussi retournés dans leurs villages, d’après certains partenaires qui y ont mené des évaluations », a rapporté au RJDH un acteur humanitaire.

 

Les 30 et 31 mai, une organisation humanitaire a procédé à la distribution de 3.100 moustiquaires à 2.149 ménages retournés dans la commune de Nana-Barya. Les acteurs humanitaires œuvrant dans le domaine de la santé envisagent de réorienter certaines de leurs activités de Paoua-Centre vers les axes de retour.

 

Même si le retour des déplacés est observé, la situation d’au moins 50.000 déplacés restant dans la ville ne réjouit pas plus d’un alors que dans beaucoup de ville du centre et du nord, l’accès humanitaire est fortement menacé par des groupes armés.

 

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10 juin 2018 7 10 /06 /juin /2018 23:56
RCA: une livraison d’armes chinoises est en préparation
RCA: une livraison d’armes chinoises est en préparation

 

 

 

Par RFI Publié le 10-06-2018 Modifié le 10-06-2018 à 19:06

 

Levée partielle de l'embargo en vue pour la République centrafricaine. Les membres du comité des sanctions à New York ont une semaine pour examiner la requête concernant l'envoi d'équipement militaire destiné aux Forces armées centrafricaines (FACA) mais également à la police et à la gendarmerie sous forme de don de la Chine.

 

C'est un document de onze pages, signé de la main de Marie-Noëlle Koyara, ministre de la Défense centrafricaine, qui a été reçu par le vice-président du comité des sanctions, le 5 juin.

 

Dans cette demande, une liste d'armes létales et non létales, véhicules blindés, mitrailleuses anti-aériennes ou encore des roquettes destinés aux Forces spéciales centrafricaines, formées au Rwanda, mais également du matériel de maintien de l'ordre qui doit équiper la police et la gendarmerie. Le tout sous forme de dons venant de la République populaire de Chine à travers la société d'Etat Poly Technologies.

 

C'est une bonne nouvelle pour la RCA qui demande, depuis longtemps, une levée de l'embargo sur les armes. Si celui-ci est toujours valable, au moins jusqu'en janvier 2019, les Etats membres du comité des sanctions ont jusqu'au 14 juin pour se prononcer. Si aucune réponse n'est donnée, la demande aura valeur d'accord.

 

Cependant, de source diplomatique, certaines questions se posent. Quid des numéros de série de ces armes, pour le moment non connus, selon ce document ? Quel transporteur effectuera le trajet de Chine jusqu'au port de Douala ? Quels numéros de marquage permettant d'assurer le suivi des armes ?

 

Avec la Chine, la RCA semble avoir trouvé un nouveau partenaire, quelques mois après les premières collaborations avec la Russie. Par ailleurs, cette requête intervient alors que le secrétariat du comité des sanctions est attendu, à Bangui, à partir de mardi.

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10 juin 2018 7 10 /06 /juin /2018 19:48
Après l'acquittement de Jean-Pierre Bemba, les victimes entre colère et résignation
Après l'acquittement de Jean-Pierre Bemba, les victimes entre colère et résignation

 

 

 

Laurie Fachaux avec Anthony Fouchard 10.06.2018 à 07:38

 

L'ancien vice-président congolais risquait une peine de 18 ans de prison. La Cour pénale internationale l'a acquitté en appel des charges de crimes de guerre et crimes contre l'humanité en Centrafrique. Une nouvelle accueillie avec consternation et colère à Bangui.

 

En novembre 2002, les banyamulengue, les miliciens de Jean-Pierre Bemba débarquent dans le quartier du PK12. C'est un carrefour stratégique, à la sortie nord de Bangui. Dans la concession d'Albertine et de sa famille, ils établissent une de leur base militaire. Pendant près de deux ans, les habitants vont être réduit en esclavage.


" Ils sont arrivés pendant que je cuisinais et ils m'ont bloqué dans la cuisine. Ils ont dit : apporte-nous ça et ils ont pris tout notre repas. Après nous sommes devenus leurs employés. Ils se sont installés ici et nous avons passé tous ces moments dans la peur."

 


Dans cette petite cabane au fond de la cour, des dizaines de femmes seront violées, jusqu'au départ des banyamulengue fin 2003. Mais pendant la période d'occupation, ceux qui n'obéissent pas sont tués. Un an après l'arrivée des miliciens, un jour de mars 2003,  un des fils d'Albertine se rebelle. Il est abattu et enterré sur place.


Aujourd'hui, elle n'a plus confiance dans la justice. "Si le procès de Bemba n'aboutit pas, alors qu'elle est le rôle de la CPI ? On nous parle de la cour pénal internationale tous les jours, nous avons déposé des documents, des preuves mais on soutient nos malfaiteurs. La CPI n'a pas de sens"

 

Des Centrafricains par milliers ont été lésés, se voient dénier cette justice. Cela pose un problème de confiance par rapport à la justice internationale

 

15 ans plus tard, Albertine et sa famille habitent toujours dans la même concession où chaque recoin renvoie à d'effroyables souvenirs.


Après Jean-Pierre Bemba et ses miliciens, il y a eu la guerre civile de 2013 ... Dans les deux cas, la justice internationale semble incapable de mettre fin à l'impunité. En Centrafrique, la cour pénale spéciale (CPS) doit théoriquement enquêter sur les crimes et violations des droits humains depuis 2003 commis dans le pays. A l'heure actuelle, les investigations peinent à débuter.

 

 En République Centrafricaine, le porte-parole du gouvernement Ange Maxime Kazagui a vivement réagi  à l'annonce du verdict : "le gouvernement centrafricain et la population centrafricaine sont dans une grande consternation. Nous nous concerterons, nous, la partie centrafricaine, pour voir s'il y a des voies de recours. C'est un très mauvais signal qui a été lancé par la justice internationale. Dans notre pays, nous avons considéré que parmi les voies de retour à une paix durable [...], il y a la justice, les réparations. Des Centrafricains par milliers ont été lésés, se voient dénier cette justice. Cela pose un problème de confiance par rapport à la justice internationale", estime-t-il.


En République Démocratique du Congo, l'acquittement de Jean-Pierre Bemba est perçu d'une manière totalement différente. Au siège du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), les partisans de Bemba ont laissé éclater leur joie. Jean-Baptiste Bomanza notamment qui dénonce un "procès politique dans lequel Bemba a été qualifié de co-auteur. Mais les auteurs eux, ils étaient où ? " s'interroge-t-il.
 

 

Bemba acquitté: quelles sont les options judiciaires qui restent aux victimes?

 

Par RFI Publié le 10-06-2018 Modifié le 10-06-2018 à 07:44

 

La polémique se poursuit autour de l'acquittement de Jean-Pierre Bemba. Du côté de la Centrafrique et des ONG, c'est la consternation après plus de 10 ans de procédure et plus de 5 000 victimes enregistrées. Est-ce la fin de tout espoir de justice pour ces dernières ?

 

Si Jean-Pierre Bemba est aujourd'hui hors de portée pour les faits qui lui étaient reprochés à la CPI, rien n'empêche l'Etat centrafricain de lancer ses propres poursuites contre l'ancien vice-président congolais, mais pour d'autres faits.

 

Pour ces quelques 5 000 victimes enregistrées, le seul espoir est désormais l'ouverture des poursuites contre les autres commanditaires de ces mêmes crimes. Le président Ange-Felix Patassé est décédé, mais lors des enquêtes menées par la Ligue centrafricaine des droits de l'homme et la FIDH, d'autres noms avaient été cités.

 

Parmi lesquels le général Mustapha Musaka, chef des opérations du MLC sur le terrain, qui n'a jamais été inquiété par la CPI. Il est toujours général dans l'armée congolaise. Car il avait accepté de témoigner contre son ancien patron.

 

La Cour pénale spéciale de Bangui

 

En 2004 et 2006, la justice centrafricaine s'était déclaré incapable de juger ces crimes et avait fait appel à la Cour pénale internationale. Mais depuis, il existe à Bangui une cour pénale spéciale dont le mandat couvre en partie les crimes sur lesquels s'était penché la CPI. La CPS peut enquêter sur tous les crimes commis depuis le 1 janvier 2003.

Selon le porte-parole de la CPI, rien n'exclut que la cour puisse transmettre sous certaines conditions, les éléments de son dossier d'instruction. Reste à savoir si les autorités centrafricaines seront prêtes à demander l'extradition et si le gouvernement congolais acceptera de coopérer.

 

Déception des défenseurs des droits de l'homme

 

Mais maître Nicolas Tiangaye, ancien Premier ministre centrafricain, a du mal à croire que la Centrafrique puisse mener une procédure contre les autres responsables de ces crimes. « Si déjà, la CPI n’a pas été en mesure de le faire, ce n’est pas la justice centrafricaine qui pourra le faire. Nous sommes toujours en crise et il est même difficile aujourd’hui d’arrêter ceux qui commettent des crimes en Centrafrique et qui sont sur le territoire centrafricain. Je ne vois pas comment on va faire arrêter des Congolais qui sont sur le territoire congolais pour pouvoir les juger. »

 

Président de la Ligue centrafricaine des droits de l'homme au moment des enquêtes, Nicolas Tiangaye ne cache par ailleurs pas son dépit après l’acquittement de Jean-Pierre Bemba. « La matérialité des faits était établie. C’est évident que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité avaient été commis. Aujourd’hui, on a le sentiment que justice n’a pas été rendue pour ces milliers de personnes. Il y a au moins 5 900 victimes enregistrées. Dix ans de procédure. Et au bout de la chaîne, il n’y a ni responsable, ni coupable. C’est un sentiment de frustration que nous ressentons. »

 

« C’est un coup dur pour les milliers de victimes qui ont participé au procès de Bemba. Et pour la justice internationale en général. C’était le premier cas de la CPI qui mettait l’accent sur l’utilisation du viol comme arme de guerre par exemple. Donc je pense que pour la justice internationale, c’est un coup dur. Il va falloir repenser la stratégie de la CPI et la stratégie de la justice internationale. Un coût énorme et un rendement très maigre. »

 

Jason Stearns

 

10-06-2018 - Par Sonia Rolley

 

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