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  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
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8 juillet 2018 7 08 /07 /juillet /2018 02:53

 

 

Après le lifting de sa plate-forme, le site www.centrafrique-presse.info a dû subir une brève interruption technique pour sa mise en forme d'administration. Il est à nouveau au point et ses fidèles lecteurs peuvent désormais s'y rendre comme d'habitude.

Merci pour la compréhension dont les lecteurs ont fait preuve quant au désagrément que ses ennuis techniques leur ont fait subir.

 

La rédaction de CAP

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8 juillet 2018 7 08 /07 /juillet /2018 02:30

 

 

 

Experte indépendante sur la situation des droits de l’homme en RCA a exhorté la communauté internationale à accroître son aide à ce pays d'Afrique centrale

 

http://pagesafrik.info  Par Alain Bouithy  7 juillet 2018

 

“Malgré des progrès dans le domaine des réformes institutionnelles depuis le début de l’année, la situation sécuritaire et même politique s’est fortement détériorée en Centrafrique, a récemment déclaré Marie-Thérèse Keita Bocoum devant le Conseil des droits de l’homme.

 

Selon cette experte indépendante sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine (RCA), la situation est telle qu’elle affecte gravement les populations dont le sentiment d’insécurité et la perte de confiante dans les acteurs de protection s’accroissent.

 

Marie-Thérèse Keita Bocoum dont la dernière visite à Bangui et Bangassou s’est déroulée du 12 au 22 juin, a aussi déploré “la détérioration de la situation humanitaire, le nombre croissant contre les humanitaires, leurs équipements et les casques bleus”.

 

Dans son exposé, l’experte a exhorté les autorités locales à renforcer leurs “autorités légitimes” et les a invitées à “condamner ces actes odieux”.

 

“L’Etat a fait des efforts pour protéger la population, déployer l’administration et les forces de sécurité nationale dans quelques régions, mais il reste fragilisé par les abus continus des groupes armés méprisant leur engament pour la paix”, a-t-elle affirmé.

 

Devant le Conseil des droits de l’homme, Marie-Thérèse Keita Bocoum n’a pas manqué de condamner également toutes les attaques contre les lieux de culte y compris l’assassinat récent de l’Abbé Firmin Gbagoua par des hommes armés à Bambari.

 

A ce titre, elle a appelé l’Etat centrafricain et la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique) “à protéger efficacement la population et les lieux de culte afin d’éviter une dérive confessionnelle du conflit”.

 

Alain Bouithy

MARIE-THÉRÈSE KEITA BOCOUM: LA SITUATION EN CENTRAFRIQUE S’EST FORTEMENT DÉTÉRIORÉE
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7 juillet 2018 6 07 /07 /juillet /2018 00:13
Le Gabon décide de maintenir ses soldats en Centrafrique

 

 

 

05 juillet 2018

 

Le Gabon a décidé de maintenir ses 444 soldats en Centrafrique où ils participent à la mission de maintien de la paix de l'ONU dans ce pays en conflit depuis cinq ans, indique un communiqué du gouvernement gabonais.

 

"Prenant acte des multiples sollicitations et appels du président (centrafricain) Faustin-Archange Touadéra (...) ainsi que du secrétaire général" de l'ONU, le gouvernement "a marqué son accord pour le maintien des troupes gabonaises au sein de la Minusca", la Mission de l'ONU en Centrafrique, indique ce communiqué publié mercredi soir.

 

Il le fait "au titre de la solidarité africaine et de l'excellence des relations d'amitié et de fraternité avec le peuple centrafricain", ajoute le texte.

 

Le gouvernement précise qu'il "s'engage par ailleurs à participer à la réorganisation de l'armée centrafricaine en matière de formation, en accueillant des officiers de la dite armée dans les écoles militaires gabonaises".

 

En visite à Libreville le 14 juin, le président Touadéra avait demandé à son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba de maintenir ses troupes au sein de la Minusma.

 

"Je suis venu dire à mon frère Ali que nous avons encore besoin de cette force dans notre quête de stabilité", avait alors déclaré M. Touadéra.

 

En mars, à la suite de "problèmes d'équipement et d'abus sexuels", selon un responsable de l'ONU à l'époque, Libreville avait annoncé avoir décidé de retirer ses 444 soldats de la Minusca.

 

Des enquêtes ont été lancées au Gabon et à l'ONU concernant les accusations contre des soldats gabonais d'abus sexuels ou de vente de munitions à une milice armée. Aucune n'a pour l'instant abouti.

 

Présente en Centrafrique depuis 2014, l'ONU peine à trouver des Casques bleus à envoyer dans ce pays en conflit depuis 2013 où les violences restent quasi quotidiennes et où plus d'un quart de la population a dû fuir son domicile.

 

Des contingents népalais et rwandais doivent arriver durant l'été en Centrafrique pour renforcer les 10.000 Casques bleus déjà présents.

 

Avec AFP

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7 juillet 2018 6 07 /07 /juillet /2018 00:10
Centrafrique: le déploiement de l'armée en discussion

 

 

 

https://www.bbc.com  6 juillet 2018

 

Autorités centrafricaines et bailleurs de fonds discutent à Bangui des moyens pour déployer l'armée nationale sur tout le territoire.

C'est la première fois depuis 5 ans qu'une telle réflexion est menée via une table ronde de 48 h.

Son objectif, examiner en profondeur les questions de la restructuration et du déploiement des forces de défense et de sécurité, en vue de restaurer l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire.

Il est aussi question de voir comment permettre à l'Etat de procéder à la mise en œuvre du plan National de Défense et du Plan global de redimensionnement et de redéploiement des policiers et gendarmes.

Toutes les structures de rassemblement, d'entraînement, de formation, de consignation et de casernement sont quasi-inexistantes ou détruites.

 

Et en l'absence d'armée nationale, seules des missions militaires internationales tentent d'assurer la sécurité du pays.

Elles peinent à neutraliser les groupes armés qui sont présents sur 80% du territoire.

L'embargo sur les armes à destination de la RCA reste aussi un frein à l'armement des nouveaux éléments prêts pour le terrain.

Selon les observateurs, les forces nationales centrafricaines ne sont présentes que dans 5 villes du pays.

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6 juillet 2018 5 06 /07 /juillet /2018 23:41
ONU : budget resserré pour les missions de paix

 

 

 

Par  Le Figaro.fr avec AFP  06/07/2018 à 06:32

 

Les quatre missions de Casques bleus les plus importantes de l'ONU "vont devoir se serrer la ceinture un peu plus que les autres", en application du budget opérations de paix 2018-2019 adopté formellement jeudi par l'Assemblée générale des Nations unies, selon des diplomates.

 

Ces quatre missions - Soudan du Sud, République démocratique du Congo, Mali et Centrafrique - sont toutes en Afrique.

 

Un accord de principe avait été trouvé le week-end dernier entre les 193 pays membres pour octroyer pour les douze mois à venir 6,689 milliards de dollars à la quinzaine d'opérations de paix gérées actuellement par l'ONU et mobilisant environ 100.000 militaires au total.

 

L'approbation définitive de ce chiffre, en baisse de 122 millions de dollars par rapport à ce que réclamaient les experts financiers de l'ONU, a été retardée en raison de projets de réforme du secrétaire général Antonio Guterres, notamment dans le domaine du management, inclus dans les négociations budgétaires, selon des diplomates. Le budget précédent, pour la période 2017-2018, avait été de 7,3 milliards de dollars.

 

Parmi les missions actuelles, les plus coûteuses sont la Minus au Soudan du Sud (14.581 hommes, 1,154 milliard), la Monusco en République démocratique du Congo ((17.177 hommes, 1,153 milliard), la Minusma au Mali (13,535 hommes, 1,099 milliard), et la Minusca en Centrafrique (12.718 hommes, 945 millions).

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6 juillet 2018 5 06 /07 /juillet /2018 22:57
Nouvelles nationales sur RJDH
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Centrafrique : 17 dossiers sont enregistrés pour la session criminelle de 2018 dont certains concernent des officiers de la Séléka et Anti-Balaka

 

PAR JUDICAEL YONGO LE 6 JUILLET 2018

 

BANGUI, le 06 Juillet 2018(RJDH) —-La Cour d’Appel de Bangui annonce déjà le rôle de sa session criminelle au titre de l’année de 2018. 17 dossiers sont enregistrés dont certains responsables des mouvements armés dans le pays. C’est ce qu’a déclaré le Procureur général de la Cour d’Appel de Bangui, Éric Didier Tambo, à l’occasion de la rentrée judiciaire 2018-2019.

 

Durant trente jours, la Cour criminelle va statuer sur dix-sept(17) dossiers criminels à partir du 16 juillet prochain et se tiendra jusqu’au 31 aout à Bangui. La première session criminelle de l’année en cours débute le 09 juillet à travers le tirage au sort et sera à l’ordre du jour de l’Assemblée générale de tous les magistrats qui vont débattre du fonctionnement de la justice.

 

«Nous avons des dossiers des crimes graves qui ont été commis par exemple à Bambari où les forces des Nations-Unies ont capturé des présumés criminels issus du FPRC, du MPC, de l’UPC et des Anti-Balaka. Nous avons un dossier d’un certain Selobodo qui a désarmé une mission de la Vice-présidente du Conseil National de la Transition à l’époque. Donc, au total nous avons 17 dossiers enrôlés dans cette session criminelle pour les trente jours »a fait savoir le Procureur général de la Cour d’Appel de Bangui, Éric Didier Tambo.

 

Le Président de la République Faustin Archange Touadera qui a inauguré la rentrée judiciaire 2018-2019 tient à rappeler aux magistrats  de pratiquer une justice équitable «la rentrée judiciaire doit être une journée de réflexion. J’exhorte les juges à rendre une justice équitable », martèle le premier magistrat centrafricain.

 

Une cinquantaine de dossiers ont été enrôlés pour le compte de la session 2017 où plusieurs affaires ont été jugées dont le dossier du ‘général’ Andjilo condamné à perpétuité.

 

 

Centrafrique : L’incompréhension entre la Sucaf et l’administration fiscale entraine la fermeture temporaire de cette dernière

 

PAR JEAN FERNAND KOENA LE 6 JUILLET 2018

 

 

BANGUI, le 6 Juillet 2018(RJDH)—Après une mise en demeure, l’administration fiscale a décidé de la fermeture de la sucrerie centrafricaine (Sucaf) il y a 8 jours. A la base, l’inapplication de l’homologation de 19% comme prévoit la loi des Finances 2018 selon le gouvernement, et l’évacuation du stock de 2017 sur la base de 5% d’homologation en vigueur de 2017 selon la Sucaf.

 

Les responsables de la Sucaf ont dans un point de presse exprimé leur bonne foi à respecter les dispositions de la loi et refusé l’idée de verser dans le faux. Martin Akem, directeur du site de Bangui a précisé que toutes les difficultés résident dans l’incompréhension née de la mise en demeure par l’administration fiscale « dans une réunion on nous a dit de poursuivre sur la lancée de 5% notamment sur le stock de 2017 » a-t-il dit.

 

Avec l’homologation de 5%, le prix du sac de sucre de 50kg est de 34.708Fcfa ; le sac de sucre de 50kg a atteint 39.207Fcfa ; si l’on ajoute l’augmentation de 14% prévue par la loi des finances. A la société Sucaf, c’est l’inquiétude qui gagne le personnel qui voit poindre le chômage si aucun consensus n’est trouvé d’ici là. Mais l’heure n’est plus au désespoir surtout qu’un dialogue est en vue entre le gouvernement, protecteur de l’emploi, et la société Sucaf. En jeu l’avenir de 1300 personnels directement pris en charge par cette société y compris la charge sociale en termes de construction d’écoles, de centres de santé  à Ngakobo.

 

Martin Akem a salué le degré d’engagement du gouvernement et réaffirme par-dessus tout que la Sucaf reste une société citoyenne qui n’a pas la volonté de tricher et croit à la vertu  du dialogue tout en proposant une solution flexible «nous attendons beaucoup de ces discussions et souhaitons proposer au gouvernement, s’il le faut, de maintenir le taux de 19% sur les productions locales et 5% sur les importations en vue de faire l’équilibre » a-t-il déclaré.

 

Les huit jours d’inactivité représentent un manque à gagner pour Sucaf, cela étant estimé à des milliards de francs

 

Notamment 2 milliards de Fcfa versés à l’Etat en termes d’impôts. En attendant l’issue du dialogue, seule la volonté politique pourrait rouvrir la porte de Sucaf surtout après le vote du collectif budgétaire par les élus de la nation.

 

 

Centrafrique : MSF suspend ses activités à Bria suite à un cas de pillage de sa base dans la ville

 

PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 6 JUILLET 2018

 

BANGUI, 6 Juillet 2018 (RJDH)—La base des Médecins Sans Frontières (MSF) de Bria a été, une fois de plus, pillée suite à l’incursion des hommes armés. MSF a suspendu ses activités dans la localité.

 

Des hommes armés sont entrés dans la nuit du 4 au 5 juillet dans la base de MSF à Bria. Après des menaces et agressions de plusieurs membres de l’équipe, les assaillants ont volé plusieurs matériels essentiels au bon fonctionnement des activités médicales dans cette ville qui présente toujours des besoins humanitaires de taille.

 

Ce deuxième incident grave en moins de six mois dont MSF est victime est condamné par cette organisation médicale, «ces attaques répétées contre l’organisation sont inacceptables et nous obligent à suspendre nos activités. Ainsi ciblées, nos équipes ne sont plus  en mesure de fournir les soins essentiels dont la population a besoin », a déploré Jean-Pierre Kaposo, coordonnateur MSF à Bria.

 

Le député de Bria 1, Arsène Kongbo, joint par le RJDH, condamne cette attaque contre cette organisation médicale et bien d’autres structures humanitaires touchées par les braquages ces derniers jours. «Je regrette que cet acte qui a visé MSF en avril dernier, ait été perpétré contre cette organisation alors qu’elle a su faire fonctionner l’hôpital universitaire régional de Bria. Aujourd’hui, j’ai beaucoup de soucis pour ma population », a-t-il regretté.

 

Pour l’honorable député de Bria 1, les acteurs humanitaires ne doivent pas être des cibles dans sa zone qui a besoin de la présence des acteurs humanitaires pour répondre aux besoins humanitaires de la population.

 

Les structures humanitaires continuent de faire les frais des groupes armés dans plusieurs villes du pays alors que la coordonnatrice humanitaire a décrié l’attaque

 

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5 juillet 2018 4 05 /07 /juillet /2018 03:04
NOTE D’INFORMATION MINUSCA

 

 

 

 

LA MINUSCA CONDAMNE L’ASSASSINAT D’UN PRETRE ET MET EN GARDE CONTRE TOUTE TENTATIVE D’INSTRUMENTALISATION DE LA CRISE EN RCA

 

Bangui, 04 juillet 2018 – La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a condamné, avec la plus grande fermeté, l’assassinat du Vicaire général du diocèse de Bambari, Firmin Gbagoua. Au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission mercredi à Bangui, la Porte-parole a.i. de la Mission, Mme Uwolowulakana Ikavi-Gbétanou a déclaré que la MINUSCA s’engage à apporter son appui aux structures nationales compétentes afin que « les criminels soient poursuivis et sévèrement punis pour ce crime lâche et honteux »Au nom de la Mission, la Porte-parole a.i. a également mis en garde contre toutes tentatives de récupération et de manipulation des populations destinées à attiser les tensions religieuses et communautaires en Centrafrique.

 

La même condamnation s’applique, selon Mme Uwolowulakana Ikavi-Gbétanou, à des accusations mensongères de certains médias contre des Casques bleus à qui attribuent des tueries de civils dans les violences en cours dans la Nana-Grebizi où des combattants de la coalition MPC / FPRC s’affrontent avec des anti-Balaka depuis plusieurs jours, occasionnant, entre autres, le déplacement de populations et la destruction de plusieurs habitations qui ont été incendiées.

 

Elle précise, à cet effet, qu’en complément des actions de ripostes des casques bleus, la MINUSCA a dépêché sur les lieux des patrouilles et ainsi que des Missions d'évaluation. Selon elle, la MINUSCA et les autorités locales sont à pied d’œuvre et ont rencontré les groupes armés afin de dissiper les tensions.  « A l’Ouest du pays, la MINUSCA poursuit ses opérations militaires afin de mettre un terme aux exactions du groupe SIRIRI contre les populations civiles dans le Mambéré-Kadéï et la Nana-Mambéré », fait-elle également valoir.

 

En répondant aux questions de la presse sur la persistance des violences dans le pays malgré la présence de la MINUSCA, elle a souligné que la Mission mobilise toutes les capacités mises à sa disposition par le Conseil de sécurité au profit d’actions sécuritaires pour renforcer la restauration de l’autorités de l’Etat et pour protéger des civils. Mais, précise-t-elle, comme l’a récemment souligné le Représentant spécial devant le Conseil de sécurité, les moyens de la Mission sont limités devant des défis de plus en plus grands. Elle s’est par ailleurs félicitée de l’impact positif que représente le déploiement du contingent des FACA sur le processus de paix local, notamment à Bangassou. Même satisfaction relative à l’arrestation puis l’extradition de chef de gang Pino Pino et une trentaine de ses acolytes, fruit d’une excellente collaboration entre les gouvernements de la RD Congo et de la RCA, et des Missions de l’ONU dans les deux pays.

 

Sur le DDR, la Porte-parole a rappelé la poursuite d’activités de sensibilisation des bénéficiaires de projet CVR, notamment Bria et à Paoua, sur la réduction de la violence armée, la promotion de la paix et de la cohésion sociale. Au chapitre des droits de l’Homme, elle a fait savoir que la Mission a surveillé, vérifié et documenté, à travers le pays, 24 incidents d’abus et de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire qui ont affecté au moins 24 victimes. « La Mission a noté une stabilité du nombre des violations/abus et une diminution du nombre des victimes comparativement à la semaine précédente », a-t-elle signalé.

 

De son côté, le Porte-parole de la Force de la MINUSCA, le Major Séraphin Embondza, a fait état d’un retour au calme progressif, en dépit d’actes isolés de banditisme observés. A Bangui, souligne-t-il, la situation est calme, malgré le climat de tension entretenu par les groupes armés à PK5 dans le 3e arrondissement et des actes isolés de banditisme. « Un calme progressif prévaut à l’Ouest, résultat de la pression militaire constante exercée par les Casques bleus sur le groupe Siriri », dit-il. Afin d’assurer la protection des populations, les Casques, en collaboration avec les Forces de défense et de sécurité centrafricaines, ont procédé à un renforcement des mesures de sécurité, en multipliant des patouilles.

 

Le Porte-parole de la Police, le capitaine Franck Gnapié a, pour sa part, déclaré que la Police de la MINUSCA a été fortement sollicitée cette semaine à l’intérieur du pays. « A Bambari le 28 juin, 02 barrages illégaux tenues par des membres d’un groupe armé pour racketter la population ont été démantelés. Les suspects ont pris la fuite. Dans la même ville, une patrouille mixte MINUSCA/FSI a appréhendé, le 01 juillet, 05 individus armés de kalachnikovs qui tentaient de braquer un camion d’une ONG transportant des produits pharmaceutiques, entre autres. Au nom de la police, le capitaine Franck Gnapié a, par ailleurs, souligné que le 28 juin, la police de la MINUSCA a animé une séance de sensibilisation au poste de police avancée de Kokorota de Kaga-Bandoro. Le 01 juillet, informe-t-il, une patrouille de la Police de la MINUSCA a conduit une intervention au quartier Amameu de Bria, pour libérer un homme séquestré par des membres d’un groupe armé qui ont pris la fuite à la vue de la patrouille. Un pistolet de fabrication artisanale a été saisi sur les lieux. Une enquête a été ouverte.

 

 

______________________________________________________________________________

Division de Communication Stratégique et d'information publique 

MINUSCA | Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine 

https://minusca.unmissions.org  | @UN_CAR |

 

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5 juillet 2018 4 05 /07 /juillet /2018 02:55
Nouvelles nationales sur RJDH
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Centrafrique : Touadera appelle à la mobilisation des ressources extérieures pour la restauration de la Défense et de la Sécurité

 

PAR JUDICAEL YONGO LE 4 JUILLET 2018

 

 

BANGUI, le 04 juillet 2018(RJDH) —-Le Président de la République, Faustin Archange Touadera, appelle à la mobilisation des ressources extérieures pour la restauration de la défense et la sécurité dans le pays. Appel lancé 04 juillet à l’ouverture de la table ronde sur la restauration de l’autorité de l’Etat par le déploiement et le redimensionnement des Forces armées et de la sécurité intérieure.

 

Remettre l’autorité de l’Etat en place c’est le pari difficile, mais pas impossible pour l’exécutif en ce moment. Pour cela, il faut les moyens. Le pays étant encore dépendant de l’aide internationale a conduit le président Touadera à faire appel aux pays amis pour des efforts bis et multilatéraux pour réussir ce pari.

 

«Cette table ronde se tient dans un contexte de mobilisation de ressources en dépit d’une conjoncture économique difficile, au-delà de l’urgence, d’où la nécessité de déploiement des FACA et FSI. Pour réussir ce processus indispensable pour le développement de la RCA, nous sollicitons de la part de la communauté internationale, un accompagnement fort en termes d’expertise dans le cadre d’un partenariat équilibré » a lancé le Président centrafricain.

 

Au moment où l’EUTM, la Minusca et d’autres partenaires sont déjà présents au chevet de la RCA, la priorité reste la réorganisation du secteur de défense et de sécurité en passant par la police et la gendarmerie.

 

Figurant dans le Plan National de Relèvement et de la Consolidation de la Paix en Centrafrique(RCPCA), ce plan soumis à l’approbation des partenaires devra se matérialiser dans la loi de programmation militaire.

 

 

Centrafrique : Québec refuse le visa à la délégation parlementaire dans le cadre du sommet de la francophonie

 

PAR JEAN FERNAND KOENA LE 4 JUILLET 2018

 

BANGUI, le 4 Juillet 2018(RJDH)—Plusieurs élus de la nation et cadres de l’Assemblée nationale se sont vu refuser le visa d’entrer au Québec au Canada où devait se tenir le 44e session de l’Assemblée parlementaire de la francophonie du 5 au 10 juillet à Québec au Canada.

 

Ni le président de l’Assemblée nationale Abdou Karim Meckassoua en voyage prolongé à Paris n’a pas pu faire le déplacement du Québec encore moins les députés et membres de la délégation parlementaire. Beaucoup sont des parlementaires qui se livrent à des interprétations et explorent les pistes pour comprendre pourquoi.

 

D’abord la première hypothèse tient selon un député membre de la délégation joint par RJDH du fait que toutes les délégations africaines soutiennent la candidature de la ministre des Affaires étrangères du Rwanda Louise Mushikiwabo à la tête de la francophonie comme l’aurait souhaité Emmanuel Macron.

 

Ensuite, c’est la procédure ici dans le pays d’aucuns estiment qu’il faut passer par le Ministère des Affaires Etrangères pour saisir le Canada par valise diplomatique. Ce qui n’est pas fait. Hors selon les informations toutes les dispositions sont prises à partir du Sénégal et que le protocole de l’ Assemblée nationale qui s’était rendu au Cameroun pour le visa était rentrée qu’avec le visa de deux personnes. C’est insignifiant donc personne ne bouge.

 

Le président de l’Assemblée nationale qui fait face à une pétition allant dans le sens de sa destitution aura fort bien à se poser des questions et y voir les mains des ceux qui veulent lui rendre la monnaie du coup politique qu’il a su jouer avec ses collègues au parlement africain.

 

La diplomatie parlementaire centrafricaine doit cependant faire le dernier réglage et les discussions sont entreprises depuis ce matin pour un probable voyage au moment où les travaux vont se dérouler demain 5 juillet.

 

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3 juillet 2018 2 03 /07 /juillet /2018 23:40
LES ENJEUX DE LA FEUILLE DE ROUTE DE L’UNION AFRICAINE par Pr Richard FILAKOTA
LES ENJEUX DE LA FEUILLE DE ROUTE DE L’UNION AFRICAINE par Pr Richard FILAKOTA

 

 

 

Juil 02, 2018

 


 

Approche méthodologique

 

Dans le cadre de notre communication, nous avons choisi une approche consistant à analyser en amont le contexte dans lequel la République Centrafricaine a été amenée à s’aligner derrière une feuille de route minutieusement élaborée par l’Union Africaine. Cet éclairage contextuel a pour but  de mieux apprécier les enjeux géoéconomique, géopolitique et géostratégique qui constituent la face cachée de cette longue crise centrafricaine. Evidemment, la feuille de route actuelle apparaîtra en filigrane comme un maillon résiduel de tout un processus idéologique, de tout un programme visant à déstructurer un Etat qui, conjoncturellement, se trouve projeté aujourd’hui au centre d’une compétition hégémonique entre plusieurs puissances qui gouvernent le monde, entre plusieurs organisations, aussi bien internationales, régionales que nationales, entre une nébuleuse de groupes armés qui dominent la scène publique au grand dam des pouvoirs publics. En d’autres  termes, la République Centrafricaine est aujourd’hui un des rares pays au monde où on peut tout se permettre allant jusqu’à le déposséder de ses droits régaliens, ensuite pour le livrer à un pillage organisé déjà à l’œuvre et qu’on voudrait simplement pérenniser moyennant des gardes fous.

 

Centrafrique, pays convoité

 

La feuille de route de l’Union Africaine a opté pour une approche, visant à  traiter la crise centrafricaine à partir de ses effets les plus immédiats, les plus visibles, les plus spectaculaires, qu’on peut qualifier de thérapie d’urgence, mais n’a pas osé s’attaquer aux véritables causes du désastre de ce pays. Les mêmes causes produisent les mêmes effets, à savoir que le grand malheur de la République Centrafricaine est d’être un pays convoité : convoité pour ce qu’il est réellement, pour ce qu’il représente en tant qu’espace géostratégique au cœur de l’Afrique Centrale.

 

Bangui aurait pu être la capitale des Etats Unis d’Afrique, comme l’est Bruxelles pour l’Union Européenne, si le rêve de Boganda n’a pas été très tôt avorté. On a préféré à l’époque de la guerre froide réduire cette plateforme stratégique au cœur même de l’Afrique en simples bases militaires destinées à intervenir dans toute l’Afrique Centrale. Ce poste de surveillance stratégique en Afrique a perdu de son intérêt suite à l’effondrement de l’empire soviétique et renvoyé aux oubliettes de l’histoire par les mêmes puissances qui s’en ont servi.

 

Au moment où le vent du multilatéralisme souffle pleinement sur l’Afrique, ce pays est en train de retrouver ses lettres de noblesse  et espère pour pouvoir jouer enfin son vrai rôle stratégique, au grand dam de ceux qui l’ont toujours relégué au second plan. Nous aurions aimé que la feuille de route de l’Union Africaine tienne compte aussi de cette mutation en cours au sein des relations internationales. Nous estimons qu’il est du rôle régalien de l’Union Africaine de rappeler à ceux qui doivent revoir leurs copies pour être en phase avec la situation évolutive des politiques africaines. De l’audace, il en faut pour innover dans ce nouvel environnement sociopolitique, où l’art du copier-coller temps à disparaitre, car le temps change.

 

Le grand malheur de la République Centrafricaine est non seulement d’être convoité pour ce qu’il est existentiellement et essentiellement, mais aussi pour ce qu’il a, pour ce qu’il possède, c’est-à-dire ses richesses naturelles et tout ce qui contribue à faire de ce pays un véritable scandale géologique au cœur même de l’Afrique Centrale.

 

Objets de cette convoitise

 

Les premières richesses de République Centrafricaine découlent d’abord de ses faunes et de ses flores : avec 15 millions de terres arables, on peut faire de ce pays le grenier d’Afrique. La République Centrafricaine est l’un des pays rares disposant d’une superficie importante pour le pâturage estimée aujourd’hui à 16 millions d’hectares, dont seulement 9 millions sont exploités par un cheptel d’environ 4 millions de têtes de bovins. On comprend pourquoi ce pays attire les Peuls Mbororos de tout le continent africain parce qu’il leur offre un pâturage bio de qualité et assez d’espace pour un pastoralisme extensif. La République Centrafricaine a été un pays réputée pour son hospitalité légendaire (accueil des réfugiés tchadiens, soudanais, rwandais) et nombreuses vagues d’immigration par le passé ont été maîtrisées sans que cela ne pose de problèmes. Dans le contexte actuel, la feuille de route de l’Union Africaine doit éviter d’aller vite en besogne, car les faits sociaux sont têtus, au sens où il ne sera pas facile aux victimes de tendre la main à leurs bourreaux.

 

Le plus grand malheur de la République Centrafricaine vient de ses ressources minières, dont la majeure partie est restée encore à l’état brut. Néanmoins la cartographie minière de la Centrafrique qui n’est plus objet de tabou, révèle que ce pays, en Afrique Centrale, est un véritable « scandale géologique » au même titre que le Niger en Afrique de l’Ouest que la RDC dans la CEEAC. Wikileaks du 05 février 2016, à 8 h 30, publie une collection de documents révélant une guerre indigne pesant des milliards de dollars menée par des grandes entreprises (occidentales et chinoises) pour s’emparer des droits d’exploitation minière-uranium et autres-en République centrafricaine. Des reproches ont été faites à des entreprises comme Areva (une entreprise multinationale française spécialisée dans l’énergie nucléaire) qui après exploitation, abandonnent le pays, laissant derrière elles la contamination radioactive sans avoir initié aucun des investissements promis (https://wikileaks.org/car-mining/html/Geologic).

 

A cause de l’abondance de ces minerais, la République Centrafricaine est entrainée malgré elle dans une nouvelle guerre sale pour l’accès (par des puissances occidentales et eurasiennes) à des ressources minières abondantes sur le continent africain. La ville de Bandoro est construite sur un gisement à haute teneur stratégique. Il est donc facile de faire le lien avec l’occupation de la ville par des groupes armés. Leur présence empêche l’Etat et tout autre investisseur de s’aventurer dans les périmètres de cette zone hautement stratégique. Une des propositions à faire à l’Union Africaine concernant le relèvement de ce pays est de réfléchir sérieusement à la démilitarisation de la ville de Bandoro au même titre que celle de Bambari et de soutenir l’Etat centrafricain à mettre en place un plan stratégique pour le développement de cette ville, comme on le fait déjà pour Bambari.

 

De la salle guerre au pillage organisé de ces ressources minières

 

De la convoitise au pillage organisé des ressources minières centrafricaines, il y a un maillon important de la chaîne, à savoir la situation d’instabilité, le chaos en cas de besoin. En effet, nul n’ignore toute déstabilisation d’un pays rendu ingouvernable offre des meilleures conditions pour la spoliation méthodique de ses ressources. Cette rhétorique guerrière a toujours bien fonctionné en Afrique avec la bénédiction de certains complices internes et externes qui n’hésitent pas à recourir à la sous traitance de groupes armés pour atteindre leurs objectifs. Dans la plupart des États dits pauvres, ces ressources politiques et économiques sont généralement aux mains d’un petit groupe bien organisé qui les utilise pour s’enrichir.

 

De la guerre économique à la guerre géopolitique et géostratégique

 

De la guerre géoéconomique entre certaines puissances qui veulent dominer le monde, entre les groupes armés pour le contrôle des territoires et des ressources minières, on débouche sur la guerre géopolitique qui est une guerre de positionnement spatial et d’influence entre les forces en présence en Centrafrique. Le retour de Russie sur la scène internationale à partir des années 2000, non seulement en Afrique, en Asie, mais aussi en Amérique latine n’est pas toujours apprécié par tous. La situation périlleuse de la RCA face à laquelle la Minusca  a montré à plusieurs occasions une certaine limite offre aux Russes une vraie opportunité pour leur retour en Afrique. Avec l’arrivée des Russes, après celle des Chinois, la République Centrafricaine redevient non seulement fréquentable, mais représente désormais une destination non négligeable pour des puissances eurasiennes déterminées à mettre les moyens pour s’affirmer et peser de tout leur poids dans la géopolitique africaine en général, et le cas centrafricain en particulier. Un pays comme le nôtre ne peut que se réjouir de s’être entouré par ces partenaires de taille que toutes les autres puissances fréquentent au vu de tous. La France, la Grande Bretagne et les Etats Unis sont en train d’assister à un tournant géostratégique historique qui va marquer le continent africain pour de nombreuses années à venir, comme c’est déjà le cas au Moyen Orient et au Proche Orient. Il appartient donc à ces puissances de redorer leur blason par une nouvelle approche géostratégique plus bénéfique pour le continent africain que pour la République Centrafricaine.

 

Centrafrique, un pays livré aux pillages

 

La guerre géoéconomique, géopolitique et géostratégique constituent  ces arbres qui cachent la forêt d’un ensemble de scénarii minutieusement élaborés à des fins de domination, d’exploitation et de pillage systématique des ressources naturelles et des patrimoines propres à la République Centrafricaine. Ce pays est livré depuis la période coloniale au bon vouloir des concessionnaires européens qui l’ont dépouillé et exploité à leur guise au point où l’explorateur André Gide s’en est offusqué. La République Centrafricaine est dépouillée de tout  y compris de sa mémoire historique et administrative (opération barracuda, destruction par des groupes armés des pièces d’Etat civil, des bâtiments administratifs). Le pillage des archives administratives, des archives de la défense nationale ouvre la voie à la pratique de la falsification. De la falsification de l’histoire à la falsification des réalités sociales, économiques, culturelles que certains auteurs et reporters prennent plaisir à relayer à travers des documentaires, des reportages, des littératures grises. Ces pratiques constituent le lit de ces constructions imaginaires populaires qui ont fait tant de mal à ce pays et à ces populations. La feuille de route de l’Union Africaine doit se montrer à la hauteur des attentes d’une population qui veut tourner le dos à ce passé fait d’humiliation, de spoliation, d’exploitation.

 

Si l’Union africaine a un rôle à jouer en Centrafrique, auprès des Centrafricains et non auprès des mercenaires, c’est d’aborder la réalité centrafricaine, aussi bien sociologique qu’anthropologique, non pas à partir de l’imaginaire populaire fabriquée de toutes pièces dans le but de phagocyter ce pays, de l’isoler et d’empêcher les investisseurs de s’y intéresser, de le priver de toute possibilité de se prendre en main et de se développer.

 

Dépouillé de des prérogatives militaires (Minusca), de ses prérogatives diplomatiques et représentatives (CEMAC), de ses prérogatives régaliennes, comme on peut le constater à travers la Feuille de route, les Centrafricains sont mêmes victimes de pillages de leurs ossements : Lire le quotidien indépendant Centrafric Matin, n° 2726, du 04 juin 2018, p. 5. In fine, l’image qu’on aime garder de la République Centrafricaine, c’est celui d’un pays pauvre mal gouverné, pauvre certes, sur la base des classements des Nations Unies des pays en fonction de leur prospérité. En réalité, de véritables mécanismes ont été mis en œuvre pour appauvrir les populations de ce pays qui est assis sur un immense trésor.

 

La République Centrafricaine n’est pas pauvre, mais ce sont ses populations qui ont été condamnées à la paupérisation anthropologique pour leur enlever toute possibilité de se révolter. Cette approche va à l’encontre de certaines thèses selon lesquelles la mal gouvernance, aussi bien politique qu’économique serait à l’origine des mécontentements au sein des populations laissées pour compte et a conduit à des conflits, lesquels conflits se sont exacerbés au cours de ces dernières années avec l’apparition et la prolifération des groupes armés. Ce serait vite aller en besogne que d’aborder les conflits centrafricains avec un prisme déformant, avec un arrière fond des idées fabriquées de toutes pièces, reçues et transmises de façon impudique, occultant de manière délibérée la face cachée d’un impérialisme ravageur qui a engendré pour le compte des pays africains des managers programmés pour fluidifier et faciliter la spoliation et la déprédation des pays regorgeant de richesses.

 

Ces mauvais gestionnaires sont les purs produits des systèmes politiques de la belle époque de la Françafrique, que des puissants lobbies ont contribué à fabriquer à travers toute l’Afrique. Mais à qui profite cette mauvaise gouvernance, lorsque l’argent privé aux pauvres sert à renflouer les banques qui sont en Occident, à acheter des châteaux dans la métropole, ainsi que des villas surplombant la côte d’Azur  ? Selon le professeur Mthuli Ncube, économiste en chef et vice-président de la Banque africaine de développement, « La fuite des ressources de l’Afrique au cours des 30 dernières années, presque équivalente au PIB actuel de l’Afrique, bloque l’envol de l’Afrique ».

 

Au demeurant, les Centrafricains refusent qu’on les traite comme « les damnés de la terre » et aimeraient être consultés, associés à une initiative quelconque qui engage leur vie, leur destin, celui des générations à venir. Raison pour laquelle, l’Union Africaine ainsi que les organisations qui entendent travailler dans ce sens ont beaucoup à gagner en crédibilité à sortir de ce schéma infantilisant de collaboration pour explorer des voies plus appropriées pour le bien de tous. Je vous remercie

 

Professeur Richard FILAKOTA Socio-Anthropologue et islamologue

 

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3 juillet 2018 2 03 /07 /juillet /2018 23:36
Lu pour vous : «La puissance électrique du Tchad, c’est celle d’un hypermarché en France»

 

 

INTERVIEW

 

«La puissance électrique du Tchad, c’est celle d’un hypermarché en France»

 

Par Célian Macé, envoyé spécial à N'Djamena — 29 juin 2018 à 18:36

 

Economiste formé en Europe, Succès Masra, 34 ans, revient pour «Libération» sur son mouvement, les Transformateurs, qu’il compte convertir en parti politique. Et dénonce un pouvoir gérontocratique.

 

Il parle très vite et répète sans cesse, comme un mantra, le mot «transformer». Succès Masra est arrivé discrètement à N’Djamena la semaine dernière. Economiste formé en Europe, habile sur les réseaux sociaux, le jeune homme ne partage a priori aucun des codes propres à la classe politique locale, excepté peut-être ce costume sombre à col Mao et à la coupe typique des leaders africains. La diaspora suit son parcours avec intérêt mais au pays, sa venue suscite autant de curiosité que de railleries.

 

Quel déclic a provoqué votre retour ?

 

La promulgation de la IVe République, le 10 avril. Jusqu’au dernier moment, j’avais espéré qu’Idriss Déby amende le texte… Mais il a poussé au bout cette Constitution absurde qui présidentialise encore davantage notre système politique et concentre les pouvoirs entre les mains d’un homme. Ce texte fait passer l’âge requis des candidats à la présidence de la République de 35 à 45 ans. J’ai 34 ans, bientôt 35. Déby a-t-il peur de ma génération ? Mais au Tchad, ma génération, c’est la majorité, elle représente les trois quarts de la population. Elle est exclue du système actuel qui consacre un pouvoir gérontocratique.

 

Quelles seront les priorités des Transformateurs ?

 

Une République du développement intégral, là où la tentation existe, au Tchad, d’établir un régime présidentiel intégral. A travers cette Constitution sur mesure, la minorité dirigeante a oublié l’essentiel. Un seul exemple : l’eau. Ici, dans mon quartier, il n’y a pas d’eau potable de la Société tchadienne des eaux ! Les trois quarts de la ville n’ont pas d’eau potable. Le Tchad a le plus faible taux d’électrification du monde : 3% de la population seulement. La puissance électrique de mon pays, c’est celle d’un hypermarché en France. Comment espérer une industrialisation ou une transformation de notre économie dans ces conditions ?

 

La diaspora vous suit sur les réseaux sociaux, mais au Tchad, on ne vous connaît pas…

 

Nous n’allons pas faire du Usain Bolt, nous démarrons une course de fond. On sera là pour les trente prochaines années si nécessaire. Je n’ai pas honte d’avoir étudié à l’étranger. Nos partenaires doivent comprendre aussi que le meilleur moyen de répondre au populisme anti-occidental, qui risque d’aller croissant, c’est d'apporter des compétences de développement. Nous voulons construire une offre politique nouvelle. Cela passera notamment par le lancement prochain d’une caravane nationale des Transformateurs du Tchad, qui sillonnera tout le pays. Nous sommes aussi en train de finaliser un manifeste de la Transformation, qui définira les piliers de la République transformée.

 

Quels sont-ils ?

 

Un système éducatif transformé, un système de santé repensé, la diversification économique en acte… Des centaines d’experts tchadiens ont rejoint nos groupes Whatsapp et discutent sur ces questions. Nous avons reçu des milliers d'idées. Des médecins planchent sur l’avenir du secteur de la santé. Des économistes travaillent sur le développement du pays. Des architectes ont aussi leur groupe, etc. Chaque groupe doit faire 100 propositions.

 

Ne craignez-vous pas que le pouvoir tchadien vous mette des bâtons dans les roues ?

 

Je ne suis pas naïf, je n’attends pas de la bienveillance partout. Le relèvement de l’âge des présidentiables, qui cela vise-t-il ? Et l’ordonnance sur les partis politiques rédigée à main levée, qui prévoit un délai de six mois pour obtenir l’autorisation de création d’une nouvelle formation, juste avant les législatives ?

 

Allez-vous négocier avec l’opposition en place ?

 

Je parle aux gens qui sont au pouvoir, donc bien sûr, a fortiori, à l’opposition, à la société civile. Mais il ne suffit pas de se définir comme opposant pour en être un. Les pratiques doivent changer, la mauvaise foi, les combines, les arrangements, ont fait trop de tort à notre peuple, qui ne croit plus aux hommes politiques. Nous ne voulons pas incarner cette opposition qui, la journée, parle de «pouvoir illégitime», et, le soir, fricote avec le régime.

 

Idriss Déby a fait du Tchad une puissance militaire courtisée. Que proposez-vous, sur le plan sécuritaire ?

 

Un pays doit avancer sur deux jambes, celle de la sécurité, et celle du développement. Si la première est gonflée, et que la seconde est atrophiée, ça ne marche pas. Cela dit, la jambe de la sécurité doit être robuste. Notre armée peut et doit être portée au maximum de son potentiel. Avec moi, il n’y aura pas de chasse à l’homme, pas de grand ménage, mais un travail, essentiel, de formation de notre armée pour en faire une armée républicaine. Déby n’est pas le seul homme à pouvoir gérer les militaires tchadiens ! Certes, il a su le faire. S’il sort par la grande porte, et qu’il décide d’aller se reposer à Amdjarass [sa ville natale], les Tchadiens lui donneront tous les honneurs nécessaires pour les avoir protégé pendant vingt-huit ans. On ira même le consulter sur les aspects sécuritaires et stratégiques si nécessaire. Mais sur le plan du développement, il a échoué. Il le reconnaît lui-même.

 

Comment réduire cette fracture historique du pays entre le Nord et le Sud ?

 

Cette dichotomie mise en scène par le pouvoir avec le serment confessionnel [au cours duquel, selon la nouvelle Constitution, les ministres doivent prêter serment sur un Coran ou une Bible] est un mal profond pour le pays. La construction de la nation tchadienne est un chantier fondamental. Nous remplacerons le serment confessionnel par un contrat de performance. Parce que les 97% des Tchadiens qui n’ont pas l’électricité, ils se fichent de savoir si celui qui leur fournit le courant est chrétien ou musulman. Il faut déplacer le regard. Arrêtons de nous braquer sur l’ombre de notre passé et regardons l’avenir.

Célian Macé envoyé spécial à N'Djamena

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