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17 juillet 2018 2 17 /07 /juillet /2018 00:29
COMMUNIQUÉ DE PRESSE  EUTM-RCA 2018
COMMUNIQUÉ DE PRESSE  EUTM-RCA 2018

 

 

MISSION D’ENTRAINEMENT DE L’UNION EUROPÉENNE

 

Cellule de communication

 

 

Dans le cadre du programme de qualification de la composante éducation de l’EUTM-RCA au profit des FACA, un stage spécialiste et une formation ont été organisés du 4 au 27 juin 2018. Le premier, stage Officiers des Systèmes d’informations et de Communication de Corps de Troupe (OFFSIC-CT), a été dispensé au profit du personnel spécialiste des transmissions de l’armée centrafricaine.

 

Ces 4 semaines de stage ont permis aux FACA de s’instruire dans le domaine informatique. En effet, ils ont pu étudier et apprendre l’architecture des réseaux, comment sécuriser des systèmes d’informations, ou encore comment lutter contre des attaques virales ou contre des signaux parasites compromettants. Par l’ensemble de ces savoir-faire, les stagiaires ont compris le rôle essentiel d’un OFFSIC au sein du « command and force». Ces 15 stagiaires sont aujourd’hui prêts à rédiger des ordres techniques SIC tant pour des exercices d’entraînement que pour des opérations au profit de leur unité. L’ensemble de ces 15 militaires ont finalisé avec succès le stage.

 

Alors que certains perfectionnaient leurs connaissances informatiques, 11 autres militaires des FACA ont exécuté une formation de secourisme au combat.

 

Ce cours a pour but de former des spécialistes au profit des unités et ainsi augmenter le nombre de formateurs au sein des FACA. Ces derniers sont désormais aptes à pouvoir former d’autres militaires dans ce domaine, savoir-faire indispensable aux Forces armées. L’ensemble des 11 stagiaires a pu acquérir les connaissances sur les principes de stabilisation et d’évacuation précoces recommandées par l’OTAN. Ce cours a particulièrement suscité une forte composante pratique.

 

Une cérémonie de clôture est venue conclure ce matin ces semaines d’apprentissage. Occasion de féliciter l’ensemble des stagiaires pour leur travail accompli et leur investissement permanent. C’est aujourd’hui à leur tour de transmettre les connaissances acquises au profit des autres militaires centrafricains.

 

L’EUTM-RCA continue la poursuite de son objectif, à savoir favoriser la remontée en puissance et l’autonomie des Forces armées centrafricaines pour permettre leur déploiement et donc l’extension de l’autorité de l’État, tout comme l’intégrité du territoire national. En effet, c’est en formant régulièrement les FACA, pour qu’à leur tour elles transmettent les enseignements acquis, que l’objectif sera atteint. Parce que les FACA assurent la présence légitime de l’état de droit et de la paix, elles améliorent les conditions de sécurités et de développement pour tous les citoyens centrafricains.

 

NA BUGBINGO ÔKÔ, I YEKE NGANGOU AKO ^■PLUS FORT ENSEMBLE T ■STRONGER TOGETHER =*=

 

Bangui, 16 juillet 2018.

 

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15 juillet 2018 7 15 /07 /juillet /2018 20:29
Lu pour vous : En Centrafrique, un parfum de guerre froide
Lu pour vous : En Centrafrique, un parfum de guerre froide
Lu pour vous : En Centrafrique, un parfum de guerre froide

 

 

 

https://www.lopinion.fr  Thomas Dietrich  14 juillet 2018 à 06h00

 

« Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes doit être défendu coûte que coûte, et il demeure absolument inimaginable que des pays comme la Centrafrique soient plus longtemps dépossédés de leur souveraineté »

 

La France serait-elle en train de perdre pied en Centrafrique ? Les récents événements le laissent supposer. Depuis l’indépendance accordée en 1960, ce pays enclavé, grand comme l’hexagone, n’a jamais cessé de vivre sous la tutelle de l’ancien colonisateur. On se souvient notamment du couronnement grotesque de l’empereur Bokassa Ier, financé par son « cher cousin » Valéry Giscard d’Estaing, ou encore de l’influence du colonel Mansion, officier supérieur de la DGSE et véritable mentor du président André Kolingba, au pouvoir de 1981 à 1993.

Depuis le déclenchement de la crise en 2012, la France joue toujours un rôle très controversé en République centrafricaine. Brouillé avec l’ancien président François Bozizé en raison de l’hésitation de ce dernier à confier l’exploitation de l’uranium centrafricain à Areva, l’Elysée a donné sa bénédiction à son renversement. Le président tchadien Idriss Deby, allié historique des militaires français, s’est chargé de réunir dans sa capitale N’Djamena une armée prête à fondre sur la République Centrafricaine. Cette horde de mercenaires, recrutée dans le nord de la Centrafrique mais aussi au Tchad et au Soudan, a été baptisée Seleka (« alliance » en sango). Elle a pénétré dans Bangui en mars 2013, après avoir mis en déroute la faible armée centrafricaine et un François Bozizé qui, sur le tard, s’est livré à de coupables exactions. Une fois au pouvoir, la Seleka a ouvert la boîte de Pandore en créant de toutes pièces des rivalités interconfessionnelles, les 85 % de chrétiens et les 15 % de musulmans ayant auparavant vécu en bonne harmonie. En réaction aux crimes d’une Seleka à majorité musulmane, se sont constituées des milices chrétiennes, les anti-Balaka qui, dans un regrettable amalgame, s’en sont pris non seulement aux mercenaires mais aussi aux musulmans qui vivaient à leurs côtés depuis plusieurs générations, dans la paix et la concorde.


Toutefois, avoir une lecture uniquement confessionnelle de la crise centrafricaine serait une grave erreur. Le véritable drame de la Centrafrique réside non seulement dans l’incompétence de ses dirigeants successifs, l’ingérence souvent désastreuse de la France, l’indifférence de la communauté internationale mais aussi et surtout dans l’extraordinaire richesse de son sous-sol. En effet, ce pays regorge de plus de 700 indices miniers (or, coltan, manganèse, pétrole, uranium et bien sûr les fameux diamants, si chers à Bokassa…) qui attirent inévitablement les convoitises. C’est notamment l’une des raisons pour lesquelles la paix n’est toujours pas revenue et que l’opération militaire française Sangaris, initiée par François Hollande en décembre 2013 pour tenter de mettre un terme aux massacres, s’est soldée par un retentissant échec.

 

Viols. Depuis octobre 2016, la France a mis un terme à Sangaris et ne subsiste plus sur place qu’un petit contingent, d’autant plus impuissant que la crédibilité de l’armée française a été sérieusement mise à mal par les accusations de viols sur des enfants centrafricains. La MINUSCA, la mission des Nations Unies en Centrafrique, est certes forte de plus de 12 000 hommes mais ne parvient pas à endiguer le tsunami de violences qui continue à déferler sur ce pays meurtri. Au contraire, les casques bleus sont régulièrement accusés de collusion avec les milices, ex-Seleka ou anti-Balaka, quand ils ne se rendent pas coupables d’abus sexuels et d’exploitation sauvage des richesses du sous-sol.


La petite lumière dans les ténèbres, que fut l’élection (presque) démocratique de Faustin-Archange Touadéra à la tête du pays en 2016, a bien vite été mise sous le boisseau. Cet ancien Premier ministre de Bozizé s’est révélé incapable d’être l’Homme providentiel que tous les Centrafricains attendaient, et aujourd’hui au moins 10 des 16 préfectures du pays se trouvent encore sous la coupe des groupes armés. Les anti-balaka écument le nord-ouest, de Bouar à Bossangoa en passant par Bozoum. A l’est, dans les préfectures du Mbomou et du Haut-Mbomou, les évangélistes extrémistes de la LRA (Armée de résistance du seigneur) sèment la terreur sous la direction d’un Joseph Kony qui demeure toujours insaisissable, en dépit du mandat d’arrêt délivré par la CPI. Au centre, la ville de Bambari, une des plus importantes du pays, demeure sous la coupe d’Ali Darassa, un mercenaire peul d’origine guinéenne qui exploite les nombreuses richesses de la région de la Ouaka, le fer, le cuivre et l’or, quand il n’affronte pas les milices anti-balaka locales. Enfin, au nord et au nord-est, la menace la plus sérieuse pour le pouvoir de Bangui vient sans doute des ex-Seleka, qui se sont réorganisés aux marches de la Centrafrique, du Tchad et du Soudan dans une région gorgée de matières premières (en pétrole notamment, avec le gisement de Boromata). Les ex-Seleka s’appellent désormais FPRC (Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique) et restent dirigés par le tchadien Noureddine Adam, ancien chef militaire de la Seleka, homme lige d’Idriss Deby en Centrafrique, responsable de multiples exactions sur les populations civiles, ce qui lui a valu des sanctions internationales.

 

Le régime de Touadéra a très vite compris que la France n’a ni les moyens ni la volonté de l’aider à rétablir la souveraineté de l’Etat centrafricain sur tout le territoire. Par le truchement de l’opération Barkhane, les faucons de l’hôtel de Brienne concentrent désormais tous leurs efforts sur le Sahel et la lutte contre le terrorisme islamiste, quitte à s’allier avec des présidents autoritaires comme Idriss Deby au Tchad ou Mohamed Ould Abdelaziz en Mauritanie. Voilà pourquoi le pouvoir en place à Bangui s’est mis à la recherche de nouveaux partenaires. En octobre 2017 à Sotchi, une rencontre entre Touadéra et le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a permis l’arrivée des Russes en Centrafrique. Très vite, et malgré l’embargo, des armes ont été livrées pour aider à la restructuration des FACA (Forces armées centrafricaines). Des mercenaires, appartenant à des sociétés militaires privées dont la très célèbre Wagner, ont débarqué à Bangui, sous prétexte de former les soldats centrafricains. Une partie d’entre eux s’est d’ailleurs installée à Bérengo, dans le palais abandonné de Bokassa, ce qui a déclenché les protestations de la famille de l’empereur et poussé au départ du gouvernement de son fils, le Ministre de l’administration du territoire, Serge Bokassa.

 

Le Kremlin dans le jeu. Au début, la France ne s’en était pas offusquée. Emmanuel Macron et son Ministre des affaires étrangères, l’incontournable Jean-Yves Le Drian, n’étaient pas hostiles à l’idée qu’une autre puissance fasse ce que l’armée française n’était plus capable de faire, à savoir remettre un peu d’ordre dans le bourbier centrafricain. Toutefois, il est très vite apparu que les Russes jouaient leur propre partition et étaient bien décidés à mettre en sourdine l’influence tricolore dans l’ancien Oubangui-Chari. Le professeur d’université Touadéra, bonhomme mais aussi falot et influençable, s’est laissé séduire en quelques mois par les envoyés de Moscou. Il s’est notamment séparé des Rwandais qui composaient sa garde présidentielle et confié sa sécurité rapprochée à des mercenaires russes. Il a également embauché comme conseiller à la sécurité Valeri Zakharov, dont l’influence va grandissante et dont on dit qu’aucune décision d’importance n’est prise au Palais de la renaissance (la présidence centrafricaine) sans son aval. Dernièrement, alors que les Français ont voulu livrer à l’armée centrafricaine des armes confisquées à des pirates somaliens au large de la Corne de l’Afrique, la Russie y a opposé un refus catégorique, s’affirmant comme l’unique interlocuteur du pouvoir centrafricain, au détriment de l’ancien colonisateur.

Il faut dire que le jeu en vaut la chandelle. Car les sociétés militaires privées russes sur place, appuyées politiquement par Moscou et financièrement par la Chine, ont clairement des visées prédatrices sur le sous-sol centrafricain. A l’ouest, dans les environs de Berberati, l’exploitation des diamants a déjà commencé. Dans la préfecture de la Lobaye, juste au sud de Bangui, des mafieux originaires de Moscou pillent sans vergogne le bois précieux dont cette région regorge en abondance.

 

Et la Centrafrique n’est pas la seule concernée. C’est un véritable arc d’influence russe qui est en train de se dessiner, du Soudan à l’Angola, de Khartoum à Luanda en passant par Bangui et Kinshasa. Au Soudan, la Russie entretient des accointances avec le président Omar El-Bechir, au pouvoir depuis 1989. Le FSB, les espions russes, fournissent un soutien logistique précieux aux services de renseignement soudanais. Des mercenaires de Wagner sont stationnés à Khartoum, tandis que d’autres patrouillent le long de la frontière disputée avec le Sud-Soudan. Ils offrent un soutien de poids au régime chancelant d’El-Bechir, affaibli par la partition avec le Sud-Soudan en 2011 et par les récentes manifestations contre la vie chère. En Angola, une collaboration économique et même spatiale a été entamée, les russes lançant le premier satellite de télécommunications angolais depuis leur base de Baïkonour. En République démocratique du Congo, ce géant aux pieds d’argile, l’arrivée des hommes de Poutine pourrait sauver la mise au président Joseph Kabila, qui doit normalement quitter le pouvoir à la fin de l’année. En effet, avec l’appui de Moscou, Kabila tente de contrecarrer l’initiative rwando-angolaise, soutenue par la Belgique et du bout des lèvres par la France. Les présidents rwandais Paul Kagamé et angolais Joao Lourenço s’escriment vaille-que-vaille à organiser un dialogue en RDC qui aboutirait au respect de l’accord de la Saint-Sylvestre de 2016 et à l’organisation d’élections générales (sans Kabila). Les Russes font tout pour faire capoter cette initiative et ont récemment conclu avec le président congolais un accord de coopération militaire, qui doit déboucher sur la signature d’autres contrats, notamment dans le domaine minier. Chez les héritiers de l’URSS, l’ingérence politique se double immanquablement d’un affairisme dénué du moindre scrupule.

 

C’est pourquoi il convient de ne pas surestimer l’ambition russe au sud du Sahara. Beaucoup y voient le retour en force d’un certain hubris soviétique, réminiscence du temps où Brejnev soutenait les mouvements de libération en Afrique au nom de la lutte contre le camp de l’Ouest. Il y aurait un plan machiavélique qui permettrait à la Russie de supplanter à moyen terme d’autres puissances et notamment la France. Or l’affairisme aux relents mafieux des investisseurs russes, la présence de mercenaires de sociétés privées plutôt que de troupes régulières, le manque d’intérêt de Poutine pour le continent africain comparé au Moyen-Orient, laisse plutôt penser à un opportunisme mercantile qu’à une tentative de rebâtir un Empire sur la terre rouge d’Afrique. Mais cette intrusion inquiète, en premier lieu à Paris, qui dans les faits voit son pré carré réduit à peau de chagrin en Centrafrique.

 

Come back français. La réaction ne s’est pas fait attendre. En juin dernier, Jean-Yves Le Drian s’est rendu au Congo-Brazzaville et au Tchad rencontrer ses « amis personnels », les autocrates Denis Sassou-Nguesso et Idriss Deby. Le principal sujet de discussion a été la Centrafrique, et cette fameuse menace venue des confins de l’Europe. Il faut dire qu’Idriss Deby a aussi des raisons de s’inquiéter du bouleversement géopolitique engendré par l’arrivée des Russes. Le soutien de Poutine à Omar el-Bechir pourrait-il remettre en cause l’équilibre trouvé avec la signature de l’accord de paix tchado-soudanais de 2010 ? Pendant toute la décennie 2000, le Soudan s’est ingénié à renverser le régime de Deby, soutenant les rébellions tchadiennes les unes après les autres sans qu’aucune d’entre elles ne parviennent à s’emparer de N’Djamena. Le Tchad a fait de même, parrainant notamment le MJE (Mouvement pour la justice et l’égalité) de Khalil Ibrahim, qui a lancé un raid sur Khartoum en 2008.

 

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15 juillet 2018 7 15 /07 /juillet /2018 19:57
RCA: le Panel de l'initiative africaine reçu par l'ex-président Bozizé

 

 

 

Par RFI Publié le 14-07-2018 Modifié le 14-07-2018 à 04:56

 

Une délégation du Panel de l'initiative africaine a fait le voyage à Kampala cette semaine où elle a rencontré l'ancien président centrafricain François Bozizé qui vit en exil en Ouganda. Après avoir fait le tour des groupes armés centrafricains, le Panel poursuit donc ses rencontres en vue du dialogue qui mettra autour d'une même table, les groupes armés, le gouvernement, et la société civile.

 

Après Michel Djotodia à Cotonou le mois dernier, c'est donc au tour de François Bozizé de recevoir les diplomates venus solliciter soutien et appui à l'initiative africaine. Selon Jean Willybiro Sako, conseiller du président Touadéra et membre de la délégation, l'un comme l'autre ont affirmé leur soutien au processus de paix.

 

Selon de bonnes sources, l'un comme l'autre se sont montré surtout intéressés par la question d'un statut des anciens chefs d'Etat et ce qui en découle. Deux anciens présidents dont on ignore toujours s'ils seront invités au dialogue censé accoucher d'un accord politique de sortie de crise. Un dialogue qui par ailleurs se fait attendre. Les discussions préparatoires avec les groupes armés ou le gouvernement sont toujours en cours. Par ailleurs, le panel de facilitation cherche encore à mobiliser des soutiens financiers.

 

A New York ce vendredi, le Conseil de sécurité de l'ONU a souligné « le besoin urgent de nouveaux progrès dans le cadre d'un dialogue ambitieux et inclusif », manière d'exprimer une certaine impatience.

 

Dans la société centrafricaine, et même dans une partie de la classe politique, cette initiative africaine suscite la méfiance, car elle est assimilée à une possible amnistie des chefs de guerre. Dans un communiqué fin juin, les évêques centrafricains avaient exprimé ce rejet : « L'amnistie et l'impunité que certains tentent de nous imposer ne nous apporteront pas la paix. Car elles portent en elles-mêmes les germes d'autres crises. »

 

 

La diplomatie arrivera-t-elle un jour à ramener la paix en Centrafrique?

 

http://abidjantv.net 

 

La diplomatie arrivera-t-elle un jour à ramener la paix en Centrafrique? Depuis le début de la crise en 2012, pas moins de 7 accords de paix ont été signés entre les acteurs en présence, sans qu’aucun ne parvienne à un retour au calme.

Religieuses, internationales ou sous-régionales, ces médiations avaient un même but: inciter la quinzaine de groupes armés, qui combattent pour le contrôle des ressources, à déposer les armes.

Mais, six ans après le début d’un conflit meurtrier qui a déplacé plus d’un quart des 4,5 millions d’habitants, aucune n’a abouti: les combats continuent et l’Etat ne contrôle toujours qu’une maigre partie du territoire.

Jeudi, la Russie, à l’offensive diplomatique à Bangui depuis quelques mois, a bien tenté à son tour d’organiser une rencontre entre les groupes armés et le gouvernement, chez son allié soudanais.

Mais, selon la présidence centrafricaine, elle n’a finalement pas eu lieu car “le chef de l’Etat estime qu’il n’y a pas lieu d’engager d’autres processus tant que celui de l’Union Africaine (UA) est toujours en cours”.

Un projet d’accord avait pourtant été rédigé. Le nouveau conseiller russe à la présidence centrafricaine, Valery Zakharov, devait en être un des signataires.

Cette tentative a “agacé” les autres partenaires de la Centrafrique, selon un observateur à Bangui, une autre médiation étant menée depuis juillet 2017 par un panel de l’UA.

– Efforts réduits “à néant” –

Soutenu par l’ONU et les principaux partenaires de la RCA, celui-ci a rencontré les groupes armés, ainsi que les deux anciens présidents, Michel Djotodia au Bénin et François Bozizé, jeudi en Ouganda.

Mais cette médiation est confrontée à un obstacle majeur: tous les groupes armés ou presque réclament une amnistie totale ou partielle avant de discuter de la fin des hostilités.

Plusieurs chefs de groupes armés sont cités dans des rapports d’enquête de l’ONU, d’autres sont sous la menace d’un mandat d’arrêt et une Cour pénale spéciale (CPS) a été mise en place à Bangui, pour juger les crimes commis depuis 2003.

“Le sentiment répandu parmi les partenaires internationaux que l’initiative de l’UA visait avant tout à accorder l’amnistie aux chefs des groupes armés, a suscité beaucoup de controverses”, s’inquiétait en 2017 le panel d’experts de l’ONU sur la crise centrafricaine.

Présentée au départ par des diplomates comme “la médiation de la dernière chance”, cette feuille de route de l’UA pourrait prendre du plomb dans l’aile avec l’initiative russe.

“Les Russes, en montant une médiation parallèle, réduisent à néant les efforts pour harmoniser les médiations internationales autour de la crise centrafricaine”, estime Thierry Vircoulon, spécialiste de la Centrafrique à l’Institut français des relations internationales (IFRI).

La rencontre avortée de Khartoum “peut créer davantage de division et avoir des conséquences à long terme”, corrobore Nathalia Dukhan, chercheuse à l’ONG Enough Project.

Il y a eu “de nombreuses initiatives (de médiation) pour peu de progrès”, notait encore le panel d’experts de l’ONU pour la Centrafrique dans son rapport bi-annuel en juillet 2017.

– “Processus cumulatifs” –

Dernière en date, avant la feuille de route de l’UA et l’initiative russe de Khartoum, un accord de paix signé en juin 2017 à Rome sous le parrainage de la communauté catholique Sant’Egidio.

A peine 24 heures après la signature, une centaine de personnes étaient tuées à Bria (centre) dans des combats.

Les principaux facteurs de l’échec de chacune de ces médiations résident dans leur incapacité à trancher des questions primordiales telles que les conditions du désarmement des groupes armés, l’amnistie des ex-miliciens et de leurs chefs, et la capacité pour les signataires d’accord de briguer un mandat politique.

Pour l’heure, seules les médiations locales semblent, bon gré mal gré, fonctionner en Centrafrique.

Elles sont notamment menées par les dignitaires religieux, comme à Bangassou (sud-est) où l’Eglise catholique agit en autorité morale aux côtés des Casques bleus de la Minusca (10.000 militaires depuis 2014). Ces mêmes Casques bleus qui négocient ici et là des trêves locales et ponctuelles.

En 2017 dans une note, l’IFRI appelait à ce que les médiations soient des “processus cumulatifs”, estimant qu'”aucune médiation particulière ne va mettre fin au conflit et rétablir la paix”.

Pour un diplomate en poste à Bangui, la raison des échecs des médiations est plus simple: “Certains veulent que le chaos continue pour asseoir leur prédation (…), plus ça dure, mieux c’est!”

 

slateafrique.com

 

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15 juillet 2018 7 15 /07 /juillet /2018 19:37
Lu pour vous : Ali Bongo à Vladimir Poutine : l’Afrique a besoin de la Russie

 

 

 

https://lanouvelletribune.info  Sam Boton 15 juillet 2018

 

En visite en Russie, le président Ali Bongo a été reçu par Vladimir Poutine. A cette occasion, le président gabonais a lancé un appel à la Russie pour qu'elle soutienne l'Afrique, non seulement dans la lutte contre le terrorisme, mais aussi en terme d'opportunités.

 

Le président gabonais Ali Bongo a été reçu par son homologue russe, le président Vladimir Poutine. Ali Bongo a naturellement discuté sécurité, surtout concernant la Centrafrique, pays de la sous-région en proie à des violences depuis plusieurs années. Pour rappel, la Russie a décidé de donner un coup de main aux centrafricains, une décision qui n’avait pas plu aux français. Mais qu’importe, le président Bongo souhaite que la Russie s’investisse encore plus.

 

«L’Afrique a besoin de vous. Votre pays est vaste, il dispose d’énormes possibilités et est capable de faire beaucoup de bien pour le continent (…) Je crois que ce serait merveilleux si nous conjuguions nos efforts pour que la paix se rétablisse dans ce pays (ndlr: en Centrafrique) » a affirmé Ali Bongo.

 

Le président russe a salué selon la presse l’intensification, ces dernières années des échanges entre la Russie et le Gabon. L’Afrique n’est pas, pour le moment, un terrain d’échanges économiques importants pour la Russie, contrairement à certains pays asiatiques comme la Chine. Toutefois plusieurs acteurs militent pour le rapprochement entre la Russie et l’Afrique.

 

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15 juillet 2018 7 15 /07 /juillet /2018 03:09
Mission en Ouganda du Panel de l'Initiative Africaine : Communiqué de presse
Mission en Ouganda du Panel de l'Initiative Africaine : Communiqué de presse
Mission en Ouganda du Panel de l'Initiative Africaine : Communiqué de presse

 

 

INITIATIVE AFRICAINE POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION EN RCA

 

COMMUNIQUE DE PRESSE SUR LA MISSION DU PANEL DE FACILITATION EN OUGANDA

 

Bangui, 13 juillet 2018 : Le Représentant spécial du Président de la Commission de l’Union africaine (UA), Chef de la Mission de l’UA pour la Centrafrique et l’Afrique Centrale (MISAC), Président du Panel de Facilitation de la mise en œuvre de la Feuille de route de l’Initiative Africaine pour la paix et la réconciliation en République Centrafricaine (RCA), l’Ambassadeur Bédializoun Moussa NEBIE, a conduit une délégation du Panel en Ouganda du 09 au 12 juillet 2018. Il s’agissait d’une mission d’information des plus hautes autorités de l’Ouganda.

 

La délégation était composée du Ministre Conseiller à la Présidence, Coordonnateur du DDR-RSS-RN, Point focal du Gouvernement centrafricain et Vice-Président du Panel, le Ministre Jean Wilybiro SAKO, du Représentant du Secrétaire Général de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale en RCA, Président du Comité Technique et Chef du Secrétariat de l’Initiative Africaine, l’Ambassadeur Adolphe NAHAYO, et du Responsable de la Communication stratégique du Panel, de l’Information publique de l’Initiative Africaine et de la MISAC, M. Francis CHE.

 

Au cours de sa mission, la délégation a été honorée d’être reçue le 11 juillet 2018 par Son Excellence Monsieur le Président de la République de l’Ouganda, Yoweri MUSEVENI, audience qui s’est déroulée dans sa résidence de Kisozi, située à 170km de Kampala. Les échanges ont porté sur l’état de mise en œuvre de la Feuille de route de l’Initiative Africaine, notamment les différentes rencontres du Panel avec les anciens Présidents de la RCA.

 

Le Président Y. MUSEVENI a loué les efforts du Panel et apporté ses encouragements et son soutien à l’Initiative Africaine. Il a insisté sur la nécessité pour les africains de trouver des solutions africaines aux problèmes africains. Il a appelé les centrafricains et les centrafricaines à faire taire les armes et à privilégier la voie du dialogue inter centrafricain pour retrouver une paix durable, condition sine qua none pour le vivre ensemble et le développement socio-économique. Le Président du Panel s’est félicité de cette audience et a remercié fraternellement le Président Y. MUSEVENI.

 

Les échanges qui ont duré près d’une heure se sont déroulés dans un climat cordial et convivial. A la suite de cette audience, la délégation du Panel s’est entretenue à Kampala le 11 juillet 2018 avec l’ancien Président de la RCA, M. François BOZIZE YANGOUVONDA. Il était accompagné pour cette rencontre du Secrétaire Général du Parti Kwa Na Kwa (dont il est le Président Fondateur et Président d’Honneur), le Député Bertin BEA ainsi que du Coordonnateur, M. Jean Eudes TEYA. Les échanges fraternels et très constructifs se sont déroulés dans un climat empreint de convivialité. Il s’agissait pour le Panel à l’occasion de cet échange interactif, de (i) remettre à M. BOZIZE le Message écrit du Président de la Commission de l’UA à lui adressé, de (ii) présenter l’Initiative Africaine qui se veut être un devoir de fraternité et de solidarité de l’Afrique aux frères et sœurs centrafricains pour une sortie de crise par voie pacifique et (iii) solliciter son adhésion à l’Initiative Africaine qui bénéficie aujourd’hui du plein soutien de toute la communauté internationale.

 

L’Ambassadeur M. NEBIE, a informé M. BOZIZE du chronogramme d’activités du Panel en vue de la convocation du dialogue pour bientôt conformément à la Feuille de route de l’Initiative Africaine, notamment des ateliers de préparation au dialogue des groupes armés en RCA (en partenariat avec le Centre pour Dialogue Humanitaire) en cours ainsi que du renforcement des capacités (par les partenaires de ACCORD) des membres de la délégation du Gouvernement (récemment nommés par SE le Président TOUADERA) qui devra participer au dialogue. L’ancien Président F. BOZIZE a salué cette démarche panafricaine du Panel et a dit adhérer sans réserve à la Feuille de route de l’Initiative Africaine.

 

Il a également dit qu’il ne ménagera aucun effort dans la recherche des voies et moyens visant à la stabilisation de la situation dans son pays et fait part de sa disponibilité totale. Il s’est engagé à œuvrer dans le cadre de la Feuille de route de l’Initiative Africaine sous conduite de l’UA, au retour à la paix, à la réconciliation et à la concorde nationales ainsi qu’à la cohésion sociale en RCA. L’ancien Président François BOZIZE a exprimé ses attentes à la délégation du Panel et accusé réception par écrit du Message du Président de la Commission de l’UA, M. Moussa Faki MAHAMAT. Il a remercié l’UA pour la conduite de cette Facilitation dont le seul but est la paix des cœurs et des esprits en RCA. Fin

 

Pour plus d’infos sur les activités du Panel de Facilitation et sur l’Initiative Africaine en RCA : M. Francis CHE, misacbangui@gmail.com Tel & WhatsApp : +236 7201 3523 Suivez les activités du Panel sur Twitter: https://mobile.twitter.com/AmbNebie

Mission en Ouganda du Panel de l'Initiative Africaine : Communiqué de presse
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15 juillet 2018 7 15 /07 /juillet /2018 02:39
Centrafrique : les médiations se succèdent, les combats continuent
Centrafrique : les médiations se succèdent, les combats continuent

 

 

En Centrafrique, échec des médiations à répétition

 

Mise à jour 14.07.2018 à 09:00

 

La diplomatie arrivera-t-elle un jour à ramener la paix en Centrafrique? Depuis le début de la crise en 2012, pas moins de 7 accords de paix ont été signés entre les acteurs en présence, sans qu'aucun ne parvienne à un retour au calme.

Religieuses, internationales ou sous-régionales, ces médiations avaient un même but: inciter la quinzaine de groupes armés, qui combattent pour le contrôle des ressources, à déposer les armes.

Mais, six ans après le début d'un conflit meurtrier qui a déplacé plus d'un quart des 4,5 millions d'habitants, aucune n'a abouti: les combats continuent et l'Etat ne contrôle toujours qu'une maigre partie du territoire.

Jeudi, la Russie, à l'offensive diplomatique à Bangui depuis quelques mois, a bien tenté à son tour d'organiser une rencontre entre les groupes armés et le gouvernement, chez son allié soudanais.

Mais, selon la présidence centrafricaine, elle n'a finalement pas eu lieu car "le chef de l'Etat estime qu'il n'y a pas lieu d'engager d'autres processus tant que celui de l'Union Africaine (UA) est toujours en cours".

Un projet d'accord avait pourtant été rédigé. Le nouveau conseiller russe à la présidence centrafricaine, Valery Zakharov, devait en être un des signataires.

Cette tentative a "agacé" les autres partenaires de la Centrafrique, selon un observateur à Bangui, une autre médiation étant menée depuis juillet 2017 par un panel de l'UA.

 

- Efforts réduits "à néant" -

 

Soutenu par l'ONU et les principaux partenaires de la RCA, celui-ci a rencontré les groupes armés, ainsi que les deux anciens présidents, Michel Djotodia au Bénin et François Bozizé, jeudi en Ouganda.

Mais cette médiation est confrontée à un obstacle majeur: tous les groupes armés ou presque réclament une amnistie totale ou partielle avant de discuter de la fin des hostilités.

Plusieurs chefs de groupes armés sont cités dans des rapports d'enquête de l'ONU, d'autres sont sous la menace d'un mandat d'arrêt et une Cour pénale spéciale (CPS) a été mise en place à Bangui, pour juger les crimes commis depuis 2003.

"Le sentiment répandu parmi les partenaires internationaux que l'intiative de l'UA visait avant tout à accorder l'amnistie aux chefs des groupes armés, a suscité beaucoup de controverses", s'inquiétait en 2017 le panel d'experts de l'ONU sur la crise centrafricaine.

Présentée au départ par des diplomates comme "la médiation de la dernière chance", cette feuille de route de l'UA pourrait prendre du plomb dans l'aile avec l'initiative russe.

"Les Russes, en montant une médiation parallèle, réduisent à néant les efforts pour harmoniser les médiations internationales autour de la crise centrafricaine", estime Thierry Vircoulon, spécialiste de la Centrafrique à l'Institut français des relations internationales (IFRI).

La rencontre avortée de Khartoum "peut créer davantage de division et avoir des conséquences à long terme", corrobore Nathalia Dukhan, chercheuse à l'ONG Enough Project.

Il y a eu "de nombreuses initiatives (de médiation) pour peu de progrès", notait encore le panel d'experts de l'ONU pour la Centrafrique dans son rapport bi-annuel en juillet 2017.

 

- "Processus cumulatifs" -

 

Dernière en date, avant la feuille de route de l'UA et l'initiative russe de Khartoum, un accord de paix signé en juin 2017 à Rome sous le parrainage de la communauté catholique Sant'Egidio.

A peine 24 heures après la signature, une centaine de personnes étaient tuées à Bria (centre) dans des combats.

Les principaux facteurs de l'échec de chacune de ces médiations résident dans leur incapacité à trancher des questions primordiales telles que les conditions du désarmement des groupes armés, l'amnistie des ex-miliciens et de leurs chefs, et la capacité pour les signataires d'accord de briguer un mandat politique.

Pour l'heure, seules les médiations locales semblent, bon gré mal gré, fonctionner en Centrafrique.

Elles sont notamment menées par les dignitaires religieux, comme à Bangassou (sud-est) où l'Eglise catholique agit en autorité morale aux côtés des Casques bleus de la Minusca (10.000 militaires depuis 2014). Ces mêmes Casques bleus qui négocient ici et là des trêves locales et ponctuelles.

En 2017 dans une note, l'IFRI appelait à ce que les médiations soient des "processus cumulatifs", estimant qu'"aucune médiation particulière ne va mettre fin au conflit et rétablir la paix".

Pour un diplomate en poste à Bangui, la raison des échecs des médiations est plus simple: "Certains veulent que le chaos continue pour asseoir leur prédation (...), plus ça dure, mieux c'est!"

 

Par Charles BOUSSEL avec Amaury HAUCHARD à Libreville

 

© 2018 AFP

 

 

Centrafrique : les médiations se succèdent, les combats continuent

 

http://adiac-congo.com  Samedi 14 Juillet 2018 - 13:45

 

Six ans après le début d’un conflit meurtrier, l’Etat ne contrôle toujours qu’une partie du territoire national malgré des efforts consentis sur le plan diplomatique pour tenter de ramener la paix dans le pays.

 

A ce jour, pas moins de sept accords de paix ont été signés entre les acteurs en présence, depuis le début de la crise en 2012, sans qu’aucun ne parvienne à un retour au calme. Toutes les médiations menées, qu’elles soient religieuses, internationales ou sous-régionales, ont eu un même but : inciter la quinzaine de groupes armés qui combattent pour le contrôle des ressources à déposer les armes.

 

La dernière médiation en date est celle que la Russie, qui est à l’offensive diplomatique à Bangui, a tentée à son tour, le 12 juillet, d’organiser au Soudan, notamment entre les groupes armés et le gouvernement. Une rencontre qui, selon la présidence centrafricaine, n’a finalement pas eu lieu car « le chef de l’Etat estime qu’il n’y a pas lieu d’engager d’autres processus tant que celui de l’Union africaine (UA) est toujours en cours ».Pourtant, un projet d’accord avait été rédigé et le nouveau conseiller russe à la présidence centrafricaine, Valery Zakharov, devait en être un des signataires.

 

La tentative de médiation russe intervenait alors que le panel de l’organisation panafricaine, soutenu par les Nations unies et les principaux partenaires de la Centrafrique, rencontrait les groupes armés ainsi que les ex-présidents François Bozizé et Michel Djotodia, respectivement en exil en Ouganda et au Bénin. Malgré cette volonté affichée, la médiation de l’UA est confrontée à un obstacle majeur: tous les groupes armés ou presque réclament une amnistie totale ou partielle avant de discuter de la fin des hostilités.

 

D’après un observateur à Bangui, la médiation russe a « agacé » les autres partenaires de la Centrafrique, en l’occurrence celle menée depuis juillet 2017 par un panel de l’UA. « Les Russes, en montant une médiation parallèle, réduisent à néant les efforts pour harmoniser les médiations internationales autour de la crise centrafricaine », a estimé de son côté Thierry Vircoulon, spécialiste de la Centrafrique à l’Institut français des relations internationales. Des craintes sont exprimées sur le fait que la feuille de route de l’organisation continentale, présentée au départ par les diplomates comme « la médiation de la dernière chance », puisse prendre du plomb dans l’aile avec l’initiative russe.

 

Les principaux facteurs de l’échec de chacune des médiations déjà enclenchées, dont celle de la communauté catholique Sant’Egidio, avec l’accord signé en juin 2017 à Rome (Italie), résident dans plusieurs propositions. Il s’agit, entre autres, de l’incapacité de ces médiations à trancher des questions primordiales telles que les conditions du désarmement des groupes armés, l’amnistie des ex-miliciens et de leurs chefs ainsi que la capacité pour les signataires d’accord de briguer un mandat politique. C’est ce qui explique, pour l’heure, que seules les médiations locales semblent, bon gré mal gré, fonctionner en Centrafrique.

 

Les groupes armés toujours actifs dans le pays

 

La Russie, qui vient de tenter une médiation entre pouvoir et groupes armés, joue un rôle majeur en Centrafrique, facilité par sa présence au Soudan voisin. En effet, Moscou forme des militaires centrafricains depuis plusieurs mois. Les autorités russes ont, par ailleurs, depuis début 2018, déployé des formateurs militaires à Bangui, livré des armes à l’armée nationale et assurent la sécurité du président Faustin-Archange Touadéra.

 

Malgré tout cela, les combats se poursuivent dans certaines régions et à Bangui, conduisant le Conseil de sécurité des Nations unies à lancer, le 13 juillet, un nouvel appel à l’arrêt de la violence en Centrafrique. Il a affirmé sa « profonde préoccupation » face aux activités persistantes de groupes armés.

 

Dans un communiqué, le deuxième en moins de trois mois, la plus haute instance de l’ONU a dénoncé les attaques contre les civils, les Casques bleus et les travailleurs humanitaires qui se traduisent par « un nombre inacceptable de morts, de blessés et de personnes déplacées ». Elle a exhorté « tous les groupes armés, à Bangui et dans le reste du pays, à cesser toute forme de violence, toute déstabilisation et restriction aux libertés de mouvements, à déposer leurs armes et à s’engager immédiatement et sans conditions en faveur du processus de paix ».

 

Le Conseil de sécurité a aussi menacé de prendre des sanctions individuelles contre les contrevenants à ce processus et réaffirme son soutien à l’actuel président tout en réclamant aux autorités, à l’UA et aux Etats de la région d’en faire davantage pour la réconciliation nationale.

 

Nestor N'Gampoula

 

 

Centrafrique : la médiation russe essuie un premier échec

 

 Par La Tribune Afrique  |  14/07/2018, 12:56

 

La médiation tentée par Moscou entre le pouvoir et les groupes armés en République centrafricaine ne semble pas connaitre des succès pour le moment. D’après une source gouvernementale citée par la presse locale, qui veut donner du temps à l’Union africaine, la rencontre prévue ce jeudi 12 juillet entre les parties n’a pas pu avoir lieu.

 

Pour une médiation entre le gouvernement centrafricain et les groupes de milices armées en conflit en République centrafricaine, la Russie devra encore attendre un peu.  La première tentative de médiation prévue pour ce 12 juillet dans la capitale soudanaise, Khartoum, n'a pas pu tenir. Selon Albert Yaloké-Mokpème, porte-parole de la présidence centrafricaine, qui a démenti une présence officielle des autorités centrafricaines au Soudan, « le chef de l'Etat estime qu'il n'y a pas lieu d'engager d'autres processus tant que celui de l'Union africaine est toujours en cours ». L'allusion faite par le responsable à la médiation de l'Union africaine (UA) peut être comprise. L'organisation panafricaine a entamé depuis juillet 2017, des pourparlers entre les protagonistes. D'ailleurs, cette initiative de la Russie a eu lieu alors que le groupe de médiation de l'UA a rencontré ce même jeudi, et ce pour la première fois, l'ex-président centrafricain François Bozizé, en territoire ougandais.

 

La rencontre organisée par la Russie n'avait d'ailleurs aucune chance de se tenir, au regard des annonces faites il y a quelques jours par des parties prenantes au conflit. D'après une source citée par la presse locale, deux groupes armés issus de l'ex-Seleka (coalition à dominante musulmane qui avait attaqué et pris Bangui en 2013), notamment, le Mouvement patriotique pour la Centrafrique et l'Union pour la paix en Centrafrique, avaient exprimé leurs désaccords et indiqué qu'ils ne seront pas de cette négociation « parallèle » initiée par la Russie à Khartoum. La source précise que ces groupes auraient subi « des pressions de la France et du Tchad ».

 

Engager des discussions sur réformes des forces armées centrafricaines

 

Pour certains acteurs engagés dans les différends à Bangui, l'initiative aurait pu être une bonne opportunité. C'est le cas du groupe armé Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique. Dans un communiqué le 8 juillet dernier, ce groupe semblait donner son quitus à l'initiative, annonçant que la rencontre de Khartoum devrait permettre d'engager « des discussions préliminaires sur la réforme des forces armées centrafricaines ».

Moscou maîtrise effectivement les questions militaires en République centrafricaine. L'Etat russe joue un rôle majeur dans le pays. Il est en charge de la formation des militaires centrafricains depuis plusieurs mois. Depuis le début de l'année 2018, il a livré des armes à l'armée nationale centrafricaine et assure la sécurité du président Faustin-Archange Touadéra.

 

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15 juillet 2018 7 15 /07 /juillet /2018 02:37
Centrafrique : le président annonce l'apurement des arriérés de ses prédécesseurs

 

 

French.china.org.cn le 15-07-2018

 

Le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a annoncé l'apurement des arriérés de salaires accumulés durant la période de ses prédécesseurs, en commençant par ceux de l'année 2003, a appris Xinhua samedi d'une source proche de la présidence.

 

A l'ouverture vendredi des travaux d'une mini-revue se rapportant aux projets financés en République centrafricaine (RCA) par la Banque mondiale, M. Touadéra a indiqué qu les arriérés devront faire l'objet d'un traitement spécifique suivant un mécanisme à mettre en place par le ministère des Finances et du Budget, et a fixé les échéances du paiement effectif de ces arriérés entre août et décembre prochain.

 

En dépit d'un contexte économique et social extrêmement difficile, il a malgré tout instruit le gouvernement pour qu'il poursuive les négociations avec les partenaires techniques et financiers de la RCA, pour que les autres arriérés de salaire soient épongés.

 

Aussi, pour alléger la souffrance de certains administrés, M. Touadéra a donné l'ordre au ministre des Finances et du Budget pour qu'il accélère les modalités de mise en œuvre technique de la loi portant sur la mensualisation du paiement des pensions.

 

Parlant de la loi des Finances et du Budget, M. Touadéra a projeté à l'avenir un budget programme au lieu d'un budget moyen, comme auparavant. Pour cela, il a insisté sur la poursuite des réformes financières et budgétaire dans le but d'améliorer la mobilisation des recettes domestiques, conformément aux directives de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC). F

 

Source: Agence de presse Xinhua

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15 juillet 2018 7 15 /07 /juillet /2018 02:12
Centrafrique : un nouveau groupe armé sévit dans l'ouest
Centrafrique : un nouveau groupe armé sévit dans l'ouest

 

 

 

Le Siriri, qui sévit depuis septembre 2017 dans l’Ouest centrafricain est constitué en majorité d‘éleveurs peuls qui prétendent lutter contre les vols de bétail, très fréquents dans cette région de transhumance que l‘État centrafricain à du mal à contrôler, tout comme beaucoup d’autres du pays, sous la coupe d’une quinzaine de groupes armés.

Le Siriri est dirigé par un certain Ardo Abba et dont les effectifs ne dépasseraient pas la centaine d’hommes, a menacé la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la Centrafrique (Minusca) de représailles si elle continuait ses opérations dans la région.

“La route n’est pas sûre”, lâche un soldat tanzanien de l’ONU, les mains crispées sur sa kalachnikov, le regard glissant sur un mur végétal que seuls quelques minces rayons de soleil parviennent à percer.


Cramponnés à leur pick-up qui patine dans une boue rougeâtre, les Casques bleus tanzaniens scrutent l‘épaisse jungle de la Mambéré-Kadéï de cette partie du pays.

 

“Si tu viens demander la paix, tu ne viens pas avec des armes !”, s’exclame Michel, un responsable de la mairie d’Amada-Gaza, localité de la région, en référence au Siriri qui signifie “la paix”, en sango, principal dialecte centrafricain.

Le 31 décembre, Michel a cru voir sa dernière heure arriver lorsque le groupe a attaqué son village : “Ils sont venus à moto, ils étaient une vingtaine, voulaient s’installer dans le village, mais on a refusé. Alors ils ont commencé à faire leur pillage”. Bilan, deux morts et 25 boutiques pillées.

“Ils m’ont fouetté ici”, poursuit Michel, en désignant sa nuque. L’un des membres du groupe “a sorti le fusil pour me tuer, mais leur chef a dit non. C’est (à ce moment) là que je me suis sauvé”, se souvient-il.

 

Rançonnés, plusieurs villages sont sous la menace

 

Les exactions de ce type se sont multipliées depuis le début de l’année au fur et à mesure que le groupe gagnait en puissance et en équipement.

“Ils ont des tenues neuves, des armes neuves, des rangers neufs, certains ont même des gilets pare-balles”, affirme un ancien chef d’une milice antibalaka de la zone, reconnaissant que ni lui, ni les autres groupes d’autodéfense autoproclamés ne peuvent faire le poids face à un tel ennemi.

“Chaque mois, ils rançonnent les villages. 1,5 million de francs CFA (2.283 euros) pour un grand village, 500.000 (761 euros) pour un petit. Les éleveurs doivent leur payer au moins un bœuf par semaine, en échange de leur protection”, ajoute-t-il.

Ceux qui refusent risquent de tout perdre. Mamadou Moktar, éleveur peul d’Amada-Gaza, peut en témoigner. Le groupe, censé protéger les éleveurs, lui a volé 40 bœufs, soit plus de huit millions de FCFA (plus de 12.000 euros).

En réaction à ces attaques, la Minusca a entamé depuis le 12 avril des actions militaires, tuant des dizaines de combattants du Siriri. Ce jour-là, le groupe qui avait érigé un barrage, a ouvert le feu sur une patrouille de l’ONU qui a répliqué.

Quatre rebelles, dont le chef des opérations militaires, Mahamat Djibrila, sont morts. “Djibrila croyant dur comme fer à ses grigris a chargé le blindé de l’ONU“ et a été abattu, raconte une source sécuritaire.

 

Divisions au sein du groupe

 

Affaibli, le Siriri est allé chercher des renforts plus au nord, au sein de deux autres groupes armés, le FDPC(Front démocratique du peuple centrafricain) d’Abdoulaye Miskine et les 3R (retour, réclamation, réconciliation), de Sidiki.

Ces renforts semblent avoir leur propre agenda. Ils occupent le village de Nofou, fief d’origine du Siriri dont les premiers combattants se sont, eux, relocalisés dans le village de Dilapoko.

“Il y a maintenant des divisions entre ceux qui acceptent de négocier et ceux qui refusent”, explique une source sécuritaire.

L’arrivée de ces renforts coïncide avec l’augmentation des exactions contre la population et des attaques contre l’ONU. Début juin, le Siriri a tué un Casque bleu et en a blessé sept autres dans une embuscade qui a coûté la vie à seize rebelles.

Le groupe, qui veut venger la mort de son chef des opérations, entend aussi lutter contre l’installation d’avant-postes dans sa zone d’action où les Casques bleus tanzaniens en ont déjà construit quatre et s’apprêtent à en installer un cinquième.

Des actions utiles, mais insuffisantes, prévient une source militaire : “Tant que la frontière avec le Cameroun (proche) ne sera pas contrôlée, ils auront toujours des sanctuaires où se cacher”.

 

 

Centrafrique : naissance d’un nouveau groupe armé

 

  Florian Guénet 14 juillet 2018

 

En Centrafrique, le Siriri, un nouveau groupe armé a fait son apparition, à l'ouest du pays. Face aux actions de ces rebelles, les forces armées de l'ONU ont décidé d'agir afin de garantir paix et sécurité à la population.

 

En Centrafrique, les membres de la Minusca, la Mission des Nations unies pour la stabilisation du pays sont perplexes. En effet, un nouveau groupe armé a fait son apparition et empêche le bon déroulement des opérations menées par les casques bleus. Dans les faits, ce groupe armé n’est composé que d’une petite centaine de personnes, principalement des éleveurs peuls souhaitant lutter contre le vol de bétail. Très bien organisés et surtout disposant de matériel développé, ces hommes font des ravages dans la région ouest du pays. Entre pillages, vols et exactions, les membres du Siriri ne laissent rien au hasard. D’ailleurs, ceux-ci n’hésitent pas à s’imposer, détruisant et brûlant des villages entiers ou faisant vivre un véritable enfer à ceux qui ne leur obéissent pas.

 

Selon Michel, un fermier témoin des atrocités perpétrées par les membres du Siriri, ceux-ci rançonnant également les villages afin de s’assurer une rentrée d’argent. Les plus grands villages du coin doivent alors verser 1,5 million de francs CFA alors que les petits villages eux, doivent s’acquitter de 500,000 FCFA. Les éleveurs sont également visés par ces rapts puisque, afin de bénéficier de la « protection » du Siriri, ceux-ci doivent leur donner un bovin par semaine.

 

Les forces de l’ONU, obligées de réagir

 

Une situation qui inquiète fortement les autorités. Ainsi, afin d’endiguer le développement du groupe, la Minusca a décidé de réagir, entamant dès le 12 avril, plusieurs actions et opérations militaires. Ce même jour, quatre combattants, dont le chef rebelle Mahamat Djibrila, sont décédés après que des coups de feu aient été échangés entre eux et la patrouille onusienne. Depuis, des affrontements ont régulièrement lieu entre les partis, affaiblissant le Siriri qui a dû se résoudre à aller chercher du soutien auprès d’autres groupes armés situés un peu plus au nord, dont le FDPCP (Front démocratique du peuple centrafricain) dirigé par Abdoulaye Miskine, ainsi qu’auprès des 3R (Retour, réclamation, réconciliation), dirigés eux, par Sidiki.

 

Des actions qui ne trouveront une véritable valeur, qu’au moment où la frontière avec le Cameroun sera enfin contrôlée. En effet, les rebelles profitent du laxisme des autorités afin de se replier, de se cacher et de s’organiser bien mieux que la fois d’avant.

 

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14 juillet 2018 6 14 /07 /juillet /2018 02:22
Centrafrique: tentative de médiation organisée par la Russie
Centrafrique: tentative de médiation organisée par la Russie
Centrafrique: tentative de médiation organisée par la Russie

 

 

 

13 juillet 2018  AFP

 

La Russie a tenté d’organiser jeudi une rencontre entre le gouvernement centrafricain et des groupes armés dans la capitale soudanaise Khartoum, a appris l’AFP de sources concordantes. La rencontre, organisée par Moscou en parallèle de la médiation officielle menée par un panel de l’Union africaine (UA) depuis juillet 2017, devait regrouper les principaux groupes armés opérant sur le territoire centrafricain et des représentants du gouvernement.

 

Mais elle n’a finalement pas eu lieu, selon la présidence centrafricaine: « le chef de l’Etat estime qu’il n’y a pas lieu d’engager d’autres processus tant que celui de l’Union Africaine est toujours en cours », a indiqué à l’AFP Albert Yaloké-Mokpème, porte-parole de la présidence, en démentant une présence officielle des autorités à Khartoum.

 

Deux groupes armés issus de l’ex-Seleka (coalition à dominante musulmane, qui avait attaqué et pris Bangui en 2013), le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) et l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), n’y ont pas non plus pris part.

 

Les deux groupes auraient subi « des pressions de la France et du Tchad », selon un observateur de la crise.

 

Cette tentative de médiation russe intervient alors que le panel de l’UA a rencontré jeudi, pour la première fois, l’ex-président François Bozizé en Ouganda.

 

Outre celle de l’UA, plusieurs médiations ont tenté sans succès par le passé de ramener la paix en Centrafrique, pays de 4,5 millions d’habitants rongé par un conflit meurtrier depuis 2013.​

 

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14 juillet 2018 6 14 /07 /juillet /2018 02:09
Centrafrique : à la rencontre des ex-rebelles putschistes

 

 

 

http://www.france24.com  13/07/2018

 

En Centrafrique, pays déchiré par la guerre, les ex-rebelles putschistes rêvent désormais d'indépendance. Les reporters de France 24 James André et Anthony Fouchard sont allés à la rencontre d'un des plus puissants groupes armés du pays, dans la capitale de leur État parallèle.

 

La République centrafricaine n’a quasiment jamais connu la paix. Et jusqu’en 2013, les vicissitudes de cette ex-colonie Française n’ont que rarement attiré l’attention de la communauté internationale. Le 25 mars 2013, les rebelles de la coalition Séléka prennent le pouvoir de manière brutale. C’est déjà le cinquième coup d’État depuis l’indépendance en 1960. Mais cette fois-ci, les dirigeants de tous bords ont instrumentalisé les conflits communautaires et les appartenances religieuses à des fins politiques et le conflit armé dégénère en massacres. La rébellion Séléka, dirigée par Michel Djotodia, est contrainte d’abandonner le pouvoir au bout de neuf mois, incapable de restaurer la sécurité. La France, sous l’égide l’ONU, déploie plus de 2 000 soldats pour ramener la paix et éviter "un génocide".

 

L'État parallèle de Ndélé

 

Depuis leur débâcle, les rebelles sont divisés, morcelés, mais ont conservé leur pouvoir de nuisance, à l’image du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), l’un des groupes les plus puissants. À Ndélé, dans le nord-est du pays, ils ont même érigé en 2015 le drapeau d’une éphémère république : la Logone. Et si les Casques bleus décrochent rapidement ce gênant symbole, c’est peine perdue pour le gouvernement légitime, encore chancelant. Le président Faustin-Archange Touadéra, élu en mars 2016, n’a toujours pas réussi à apaiser un pays dévasté par la guerre civile. Pire, les violences ont même repris à Bangui en avril 2018.

 

De quoi pousser Abdoulaye Hissène, le chef militaire du FPRC, à masser ses troupes aux portes de la capitale. "Vous avez un président qui n'a ni les moyens, ni la bonne politique pour réunir tous les Centrafricains. Tous les jours que le bon Dieu a fait, il y a des morts dans ce pays", dit-il. Mais bien qu'il prétende agir pour défendre "sa communauté", Abdoulaye Hissène ne s’est jamais privé d’instrumentaliser lui aussi, les tensions religieuses à son profit.

 

Partition du pays

Si la perspective d’un nouveau coup d’état semble peu probable, celle d’une partition du pays est sur toutes les lèvres. Sauf sur celles des rebelles. Les têtes pensantes du FPRC préfèrent parler de fédéralisme et d’autonomie. "Nous ne voulons pas de la partition, nous réclamons plus d'autonomie et de reconnaissance pour gérer ce territoire que nous administrons", explique Adoum Djaffar, coordonnateur politique du mouvement, qui n'hésite pas à citer la Convention de Genève, qui "oblige les groupes qui contrôlent une zone à pourvoir au besoin des populations".

 

Les rebelles, qui avancent prudemment leurs pions, ont ainsi laissé revenir sur leur zone un préfet et un sous-préfet. Les enseignants sont toujours payés par Bangui et l’hôpital est administré par un fonctionnaire. Car si les rebelles contrôlent tous les axes, assurent la sécurité et prélèvent même des impôts, ils ne veulent pas donner l’impression de s'être coupés de l'État central, pour qui le Nord n'est pas une priorité.

 

Opération mains propres

 

Le FPRC veut désormais se racheter une image, plus présentable que celle d’une armée de rebelle qui viole, pille et détruit tout sur son passage, comme en 2013. Une médiation est même en cours, sous l’égide de l’Union africaine (UA). Selon plusieurs sources, le gouvernement centrafricain serait prêt à accorder une relative autonomie au FPRC, mais pas sans contrepartie. Car dans le Nord-Est, les rebelles sont littéralement assis sur une mine d’or… et de diamants. Et malgré les sanctions qui interdisent l’exportation de diamants depuis 2013, l’ONU estime qu’au moins 24 millions de dollars issus de ces mines sont venus alimenter les différents groupes armés.

 

De quoi aiguiser l’appétit d’acteurs internationaux. Dans le petit bureau du FPRC, à Ndélé, Abdoulaye Hissène pose les photocopies des passeports des hommes qu’il a interceptés à bord d’un convoi de 18 camions, en mai dernier. Des Russes, des Kirghizes, des Biélorusses, "soi-disant venus proposer leurs services de médiateurs" entre les rebelles et le gouvernement... mais qui ne rechigneraient pas non plus à exploiter un peu les riches sous-sol aux alentours.

 

Invitées par le gouvernement centrafricain pour former l’armée régulière, des sociétés privées russes sont désormais à l’origine d’un véritable conflit géopolitique. Officiellement, la France ne voit aucun problème à cette présence russe en Centrafrique. Mais dans les couloirs des chancelleries, on confirme que le climat est "tendu" et les représentants diplomatiques français ne sont "plus invités à toutes les cérémonies protocolaires" dès lors qu’elles impliquent la Russie.

 

En attendant, Abdoulaye Hissène, lui, fanfaronne, car il sait pertinemment que l’embryon d’armée régulière ne pourra pas venir le déloger. "Mes hommes à moi sont à Bangui, ils n’attendent que le feu vert politique", affirme-t-il. Nouvelle esbroufe ou pas, la menace des armes reste son principal argument de négociation pour accéder à l'autonomie.

 

Par James ANDRE , Anthony FOUCHARD

 

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