Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sommaire

  • : centrafrique-presse
  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
  • Contact

Recherche

Liens

23 janvier 2023 1 23 /01 /janvier /2023 00:00
Barroso, Weah, Krugman… Les largesses de Lucien Ebata

Lu pour vous

 

Affaire Orion Oil

Barroso, Weah, Krugman… Les largesses de Lucien Ebata envers de prestigieuses personnalités

https://www.liberation.fr/ par Ismaël Halissat et Jérôme Lefilliâtre publié 22 janv. 2023 à 19h52

L’homme d’affaires canado-congolais Lucien Ebata ne mégotait sur les dépenses lorsqu’il s’agissait de soigner ses relations politiques ou diplomatiques avec des personnalités telles que George Weah, José Manuel Barroso ou le juge belge Moerman. Des prodigalités qui servaient parfois l’image de Denis Sassou-Nguesso.

Mis en examen depuis 2021 par la justice française, qui le soupçonne d’être avec sa société pétrolière Orion Oil l’un des principaux véhicules de détournement de fonds publics du Congo-Brazzaville, Lucien Ebata est un homme d’affaires aux relations diplomatiques haut placées, notamment grâce à son statut de conseiller spécial du président Denis Sassou-Nguesso. Les investigations, menées par les douaniers du Service d’enquêtes judiciaires des finances et que Libération a pu consulter, révèlent les très généreuses «libéralités» – selon le propre terme d’Ebata face aux enquêteurs – en faveur de personnalités internationales, parmi lesquelles le président du Liberia George Weah, les anciens dirigeants européens José Manuel Barroso et Mario Monti et un des plus hauts magistrats belges. Sollicité par Libération, Lucien Ebata n’a pas souhaité faire de commentaire. Il «réserve ses réponses à l’autorité judiciaire», précise son avocat, Me Antoine Vey.

Avec George Weah, le goût partagé des palaces

«Chère C., peux-tu stp rentrer cette réservation du 10 au 15 novembre ? Il s’agit d’une réservation pour le président de la République du Liberia. Président George Weah qui sera accompagné de la première dame.» Le courriel, daté du 26 octobre 2019, est adressé par un directeur de clientèle du Peninsula, un hôtel de luxe à Paris, à ses équipes. La réservation en question n’est pas anodine : pour le séjour de la délégation officielle, huit chambres Deluxe à 920 euros la nuit ont été commandées, ainsi que la plus prestigieuse, la Suite Peninsula, qui comprend un triple salon, un piano à queue et une cheminée, pour le couple présidentiel. Le tarif est à l’avenant : 8 000 euros la nuit… Soit un coût total, pour ce séjour très haut de gamme, de 79 200 euros.

Comme l’indique le directeur de clientèle dans le même message, le paiement n’a pas été assuré par l’Etat du Liberia ou par son dirigeant, l’ancien Ballon d’or George Weah, mais par un bienfaiteur tiers : «Chère N., peux-tu stp faire parvenir le RIB de l’Hôtel […] à monsieur Ebata qui prendra en charge le séjour ?» Le patron d’Orion, grand habitué du Peninsula, s’acquittera quelques jours plus tard de la facture, atteignant un total de 83 176 euros avec les frais supplémentaires. Il le fera par le biais de deux dépôts en espèces – comme à son habitude – de 50 000 euros et de 35 000 euros.

Pourquoi avoir procédé à ce paiement ? Et à quel titre : négociant d’or noir ou conseiller du président Sassou-Nguesso ? Lucien Ebata connaît bien George Weah, à l’investiture duquel il a assisté en 2018, selon Jeune Afrique. Les deux hommes pourraient avoir des intérêts communs dans le pétrole, dont le pays dirigé par l’ancien attaquant du Paris-Saint-Germain veut relancer l’exploration. Entre le 10 et 15 novembre 2019, George Weah n’était pas à Paris pour des motifs privés, mais pour assister au Forum de la Paix, la conférence diplomatique lancée par Emmanuel Macron. Pourquoi n’avoir pas payé lui-même ce séjour ? Contactée, la présidence du Liberia n’a pas répondu.

Barroso, Krugman, Monti et Sarkozy au Forum Forbes Afrique, un outil d’influence au service d’Ebata et du Congo

«La révolution numérique : accélérateur de la croissance africaine.» Pour sa troisième édition, organisée le 21 juillet 2015 à Brazzaville, la capitale de la République du Congo, le «Forum économique Forbes Afrique» a choisi un thème on ne peut plus conventionnel, typique de ces événements où des personnalités se succèdent à la tribune pour livrer leur vision du monde. Aux manettes en coulisses, l’agence française Havas, dont le vice-président, Stéphane Foukss’occupe de la communication personnelle de Lucien Ebatadétenteur pour l’Afrique francophone de la licence du magazine américain Forbes. Pour le patron d’Orion Oil, ce forum est le moyen de conforter sa stature d’acteur économique de premier plan, tout en œuvrant à la bonne image du régime de Denis Sassou-Nguesso. Cette année-là, l’enjeu est d’autant plus important : le président du Congo vient d’annoncer un projet de réforme constitutionnelle – soumis à référendum trois mois plus tard – devant lui permettre de rester au pouvoir. Le Forum Forbes Afrique offre l’occasion de présenter une vitrine de respectabilité internationale alors que la population risque de se révolter contre son inamovible dirigeant.

Pour complaire à Sassou-Nguesso, Lucien Ebata décide d’employer les grands moyens. D’après des ordres de virement retrouvés par les enquêteurs, le multimillionnaire du pétrole dépense des sommes importantes pour faire venir des personnalités prestigieuses : 300 000 dollars pour Shimon Pérès, l’ex-président d’Israël et Prix Nobel de la paix ; 141 000 dollars pour le président sortant de la Commission européenne José Manuel Barroso ; 130 000 euros pour Mario Monti, président du Conseil italien entre 2011 et 2013 ; et 214 000 dollars pour l’Américain Paul Krugman, Prix Nobel d’économie en 2008. Des paiements effectués par Orion, la société pétrolière d’Ebata, habituée à prendre à ses frais des dépenses n’ayant rien à voir avec son activité première.

Contactées par Libé, les personnalités payées pour intervenir à Brazzaville en 2015 (ou leur entourage dans le cas de Shimon Peres, décédé en 2016) n’ont pas répondu, à l’exception de l’éditorialiste star du New York Times «Le tarif de la prestation était de 200 000 dollars», confirme Paul Krugman. Le solde de 14 000 dollars – par rapport au virement d’Ebata – aurait été touché par la société Leigh Bureau, qui gère en Europe la mise en relation de Krugman avec les organisateurs d’événements internationaux.

Ce n’était pas la première fois que Lucien Ebata réunissait un parterre scintillant pour son Forum. En juillet 2014, l’invité vedette n’était autre que Nicolas Sarkozy, dont la conférence avait été rémunérée à hauteur de 100 000 euros selon l’Express. L’ancien président de la République avait disserté devant plusieurs chefs d’Etat africains, dont Sassou-Nguesso. Un an plus tôt, c’était Jean-François Copé, alors patron de l’UMP (ancêtre des Républicains), qui s’était rendu au Congo, pour 30 000 euros d’après le JDD. «Le fait de rémunérer les intervenants à des conférences internationales est une pratique courante, qui n’est pas constitutive d’une infraction», réagit Me Antoine Vey, l’avocat d’Ebata.

Le juge belge Jean-Paul Moerman, un «frère» à Bruxelles

«— Mes hommages votre honneur.

— Lucien, très heureux de t’entendre. Comment vas-tu ?»

Au téléphone ce 3 décembre 2016, Lucien Ebata et son interlocuteur rivalisent de politesses, selon une conversation interceptée par les enquêteurs. L’homme avec qui le Canado-Congolais s’entretient n’est pas n’importe qui : il s’agit du magistrat belge Jean-Paul Moerman, titulaire depuis 2001 de l’un des douze sièges de la Cour constitutionnelle de son pays, l’équivalent du Conseil constitutionnel en France (il a quitté son poste en 2022). «J’avais des petits projets dont j’aurais voulu t’entretenir pour te tenir au courant et avoir ton avis, poursuit Moerman lors de cette discussion. […] J’ai reçu l’appui du gouvernement belge. […] C’est pour une institution, c’est pour la place de commissaire. […] C’est la quatrième fonction du Conseil de l’Europe.» Le poste que convoite ce personnage, qui a été cité en Belgique dans une affaire d’influence (finalement classée sans suite) avec l’Azerbaïdjan, est celui de Commissaire aux droits de l’homme au Conseil de l’Europe. Son rôle : promouvoir le respect des droits humains chez les 46 membres de cette organisation transnationale.

Pourquoi informer Ebata ? Il semble espérer son soutien en coulisses, par solidarité entre francs-maçons – ce que l’on comprend à la suite d’une conversation où l’on se donne du «très fraternellement» «Je commence à voir tous nos amis, tu comprends ce que je veux dire», dit Moerman«Vous pouvez compter sur notre appui si jamais nous pouvions être utiles, répond EbataEt je sais que ça prend beaucoup […] de lobbying.» Dans le fil de la conversation, il est aussi question d’un «très vénérable grand maître» dont l’identité ne fait pas de doute, même si son nom n’est pas prononcé : Denis Sassou-Nguesso, également franc-maçon.

Moerman n’obtiendra finalement pas le poste. Mais cette discussion témoigne de sa proximité avec Ebata. Des éléments du dossier judiciaire documentent plusieurs versements du Congolais au juge belge, en espèces, pour un total de 50 000 dollars et 60 000 euros, en septembre et octobre 2014 et en juin 2015. Des dépenses le concernant, effectuées à Kinshasa (la capitale de la République démocratique du Congo voisine) ces mêmes années (réparation d’un véhicule Mercedes ML, carburant, achat de billets d’avion et de vêtements), apparaissent aussi dans des tableaux de comptabilité saisis chez le bras droit d’Ebata. Interrogé en décembre 2021 par une juge d’instruction française sur ces versements à Moerman et d’autres, l’homme d’affaires a répondu : «Je serais étonné que ces dépenses aient eu lieu en France, je ne crois pas.» Contacté, Jean-Paul Moerman n’a pas souhaité s’exprimer.

Jean-Philippe Dorent, un cadre d’Havas très liquide

«Allô Boss !» Ce 26 novembre 2016 à 20h01, Ted T., directeur financier d’Orion Oil, reçoit un coup de fil de son patron, Lucien Ebata, selon une interception judiciaire. L’homme d’affaires canado-congolais a une commande urgente à passer «Tu peux m’apporter cinq K à me remettre discrètement ? Il faut que j’en donne à un homme qui est avec moi.» Par «cinq K», il faut comprendre 5 000, en euros ou en dollars – la conversation ne le précise pas.

«L’homme» évoqué par Ebata, et avec qui il se trouve au même moment en rendez-vous à Paris, est Jean-Philippe Dorent. Responsable du pôle international à Havas Worldwide, très bien introduit sur le continent africain auprès de chefs d’Etat, il est l’un des principaux cadres de l’entreprise de communication dirigée par Stéphane Fouks. Le versement est recoupé par les tableaux de comptabilité saisis, déjà cités.

Entre Ebata et Dorent, il existe une vraie relation de travail, comme en témoigne un SMS du 30 novembre 2016 envoyé par le second : «Cher monsieur. Il semble que le FMI est en train de faire marche arrière sur son projet de programme régional Cemac [Communauté économique et financière d’Afrique centrale, ndlr]. Donc restera l’acceptation ou non de programmes nationaux. Je vous tiendrai au courant. […] Cordialement.»

Mais d’après les douanes judiciaires, cette relation comporte une part d’ombre, qui passerait aussi par des versements en cash hors de tout cadre professionnel. Le total des versements pour Jean-Philippe Dorent retrouvés dans la comptabilité occulte d’Orion Oil représente 40 000 euros ou dollars, en plusieurs versements. Dans un appel du 26 novembre 2016, Lucien Ebata s’amuse d’ailleurs auprès d’une amie de la «pression» qu’exerce le cadre d’Havas sur lui : «Il ne m’appartient pas de le prendre en charge», soupire l’homme d’affaires.

«Je démens formellement toute remise d’argent liquide à mon égard par Monsieur Lucien Ebata», déclare Jean-Philippe Dorent, interrogé par Libé. Ce communicant, proche de Vincent Bolloré, le milliardaire qui contrôle Havas, est défavorablement connu des services judiciaires en France. Il avait été mis en examen (une décision qu’il conteste aujourd’hui) en 2018 dans une affaire de corruption liée à des prestations exercées pour le président du Togo, Faure Gnassingbé, et l’ancien de Guinée, Alpha Condé. Une affaire dans laquelle Vincent Bolloré avait d’abord plaidé coupable en 2021, avant de retourner devant la justice pour essayer de faire annuler le dossier.

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
22 janvier 2023 7 22 /01 /janvier /2023 23:35
Corruption : l’Angola a recouvré 5 autres milliards USD d’actifs détournés
Corruption : l’Angola a recouvré 5 autres milliards USD d’actifs détournés
Corruption : l’Angola a recouvré 5 autres milliards USD d’actifs détournés

 

Lu pour vous

 

(Agence Ecofin) - 21 janvier 2023 10:22 Les actifs ont été récupérés suite à des jugements définitifs prononcés par des tribunaux dans des affaires de corruption impliquant des membres de la famille de l’ex-président José Eduardo Dos Santos, des responsables gouvernementaux et des ex-dirigeants de sociétés d’État.

L'Angola a recouvré pour plus de 5 milliards USD d’actifs constitués de biens publics détournés dans des faits de corruption et disséminés dans plusieurs pays. Ceci après un précédent recouvrement de plus de 11 milliards USD volés dans les coffres de l'État annoncé en février 2022 par le gouvernement. Ces encaissements font suite à des jugements définitifs prononcés par la justice, a rapporté l’agence de presse portugaise Lusa, citant la directrice du Service national de recouvrement des avoirs (SENRA), Eduarda Rodrigues.

Le pays d'Afrique australe riche en ressources naturelles, mais dont près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, attend encore des décisions judiciaires pour récupérer 21 milliards USD d’actifs détournés et disséminés en Angola et à l’étranger, poursuit la même source.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, le président João Lourenço a lancé une campagne de lutte contre la corruption pour récupérer des biens mal acquis sous la longue présidence (1979-2017) de son prédécesseur, José Eduardo Dos Santos. Dans ce cadre, les autorités ont lancé 715 poursuites pénales pour corruption, fraude, détournement de fonds et autres délits financiers.

Décédé en juillet 2022 à l'âge de 79 ans, José Eduardo dos Santos est accusé d'avoir largement détourné les ressources nationales en faveur de sa famille et de ses proches. Son fils, José Filomeno dos Santos, a été condamné en 2020 à cinq ans de prison pour avoir détourné jusqu’à 1,5 milliard USD alors qu’il était à la tête du Fonds souverain angolais.

Fin décembre 2022, la Cour suprême angolaise a ordonné la saisie « préventive » d’actifs détenus par Isabel dos Santos, la fille aînée de l’ancien président visée par une vaste enquête pour corruption et détournements de fonds publics.

Selon les calculs du Service national de recouvrement des avoirs, des membres de la famille Dos Santos, d’anciens responsables gouvernementaux et des ex-dirigeants de sociétés d’État ont transféré illicitement quelque 150 milliards USD à l'étranger entre 2001 et 2017.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
22 janvier 2023 7 22 /01 /janvier /2023 23:32
Cameroun: Le Canada annonce un accord pour une résolution pacifique de la crise anglophone

 

Lu pour vous

 

Cameroun : le Canada annonce un accord pour une résolution pacifique de la crise anglophone

(Agence Ecofin) 22 janvier 2023 05:46 - Yaoundé et plusieurs mouvements indépendantistes (l’Ambazonia Governing Council, l’Ambazonia Defence Force, l’African People’s Liberation Movement, le Southern Cameroons Defence Force, l’Interim Government et l’Ambazonia Coalition Team) sont d’accord pour « entamer un processus en vue de parvenir à une résolution globale, pacifique et politique du conflit », a annoncé, le 20 janvier, la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly (photo).

De cette déclaration, il ressort qu’Ottawa parle en qualité de « facilitateur dans le processus » censé mettre un terme à la crise séparatiste qui secoue les régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest depuis 2016.  

« Les parties ont également convenu de former des comités techniques pour commencer à travailler sur des mesures de confiance », ajoute Mélanie Joly. « L’accord visant à amorcer un processus formel constitue un premier pas essentiel vers la paix et vers un avenir plus sûr, plus inclusif et plus prospère pour les civils touchés par le conflit », se félicite la ministre canadienne. Le Canada, qui partage la même spécificité que le Cameroun avec une double culture anglophone et francophone, se réjouit aussi que les parties se soient engagées dans un véritable dialogue. 

Évolution dans la position de Yaoundé

Yaoundé n’a pas encore réagi à cette annonce qui peut être considérée comme une évolution dans sa position. Depuis le déclenchement de la crise, le gouvernement a en effet toujours affirmé que la forme actuelle de l’État n’était pas négociable. Partie des mouvements d’humeurs des avocats et des enseignants, qui revendiquaient notamment la prise en compte des spécificités anglophones dans le système judiciaire et éducatif, la crise s’est muée en un conflit autonomiste. Une partie des ressortissants du Nord-Ouest et Sud-Ouest revendiquant le retour en un État fédéral, comme ce fut le cas entre 1961 et 1972, et une autre, armée, pas moins que l’indépendance de ces deux régions en vue de former la « République d’Ambazonie ». 

Si Yaoundé a souvent reconnu que la solution à la crise anglophone est politique, les autorités disent avoir déjà réglé la question à travers le Grand dialogue national, organisé en 2019. Ce grand raout a abouti à la création d’un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest dans la cadre du processus de décentralisation de l’État unitaire. Pour les officiels Camerounais, les revendications avaient dès lors été satisfaites au-delà du raisonnable.

Pourquoi maintenant ?

D’où les interrogations sur les motivations de Yaoundé à accepter une nouvelle médiation, après l’échec de la tentative suisse en 2021. D’autant que le gouvernement a aujourd’hui davantage la main sur la situation.

En effet, sur le terrain, la situation militaire est largement à l’avantage des forces de défense et de sécurité. Dans ces régions, les villes sont sous le contrôle de l’armée régulière et les milices séparatistes ont été considérablement affaiblies par les multiples campagnes militaires. Sur le plan international, la pression des partenaires sur le gouvernement est en baisse. Certains pays, à l’instar des États-Unis, ont même décidé d’arrêter certains séparatistes de la diaspora pour leurs implications dans les exactions commises sur le terrain. Exactions qui du reste ont découragé certains soutiens de la cause indépendantiste.

En tout état de cause, l’agenda politique pourrait expliquer les dispositions de Yaoundé à s’asseoir à la même table que les séparatistes qu’il a longtemps refusé de considérer comme des interlocuteurs. Une élection présidentielle est en effet prévue dans deux ans. Celle-ci, de l’avis de nombreux analystes, est cruciale en ce qu’elle pourrait aboutir sur un changement à la tête de l’État, le président Paul Biya étant aujourd’hui âgé de 90 ans. Une pacification du pays devrait permettre de négocier ce tournant majeur avec plus de sérénité.

Divergences entre séparatistes

Mais la paix est loin d’être acquise au regard des réactions des leaders séparatistes les plus influents. Sur Twitter, Ayaba Cho, chef de l’Ambazonia Governing Council, et commandant de l’Ambazonia Defence Force, accuse d’ores et déjà le Canada de ne pas faire preuve de bonne foi. « Nous appelons le gouvernement du Canada à agir avec intégrité en publiant une déclaration qui reflète l’esprit et le contenu de ce sur quoi nous avons travaillé, négocié et convenu dans l’engagement et le mandat signés pour un cadre de négociation global dans la Déclaration de Toronto ». 

Avant cela, celui qui est l’une des bêtes noires de Yaoundé a demandé que cette déclaration soit retirée.

Quant à Mark Bareta, autre influent activiste séparatiste, il dit saluer ce processus. L’homme révèle tout d’abord que tous les groupes appelés à la table des négociations n’ont pas encore donné leur accord définitif et que tous ne parlent pas encore de la même voix. 

Pour l’heure, aucun agenda n’a encore été communiqué.

Ludovic Amara (pour SBBC)

Follow @agenceecofin

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
22 janvier 2023 7 22 /01 /janvier /2023 23:24
"Un nombre croissant d’États africains refusent de se limiter à un tête-à-tête avec leurs alliés traditionnels"
"Un nombre croissant d’États africains refusent de se limiter à un tête-à-tête avec leurs alliés traditionnels"

 

Lu pour vous

 

TF Sabre : Le Burkina Faso aurait donné un mois aux forces spéciales françaises pour quitter Ouagadougou

https://www.opex360.com/ PAR LAURENT LAGNEAU · 22 JANVIER 2023

Au Mali, un coup d’État mené en deux temps, une campagne anti-française encouragée, voire inspirée par la Russie et le déploiement du groupe paramilitaire russe Wagner dans le pays ont dégradé les relations entre Bamako et Paris, ce qui s’est soldé par le retrait de la force Barkhane, achevé en août dernier. Or, ce même scénario est en train de se jouer au Burkina Faso, également aux prises avec des organisations jihadistes.

S’il s’était fait surprendre par le putsch mené par le colonel Assimi Goïta au Mali, le renseignement français avait cependant anticipé celui mené en janvier 2022 par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. « On sentait la tension monter », avait en effet confié Florence Parly, lors d’une audition au Sénat, en février dernier. Et la Russie n’y était sans doute pas étrangère… Ainsi, après le renversement du président Marc-Roch Kaboré ne manqua pas d’être salué par… Evguéni Prigojine, le fondateur du groupe Wagner.

Pour autant, et même si un sentiment anti-français fut encouragé au sein de la population burkinabè, comme en témoignèrent les manifestations organisées lors du passage d’un convoi de Barkhane en novembre 2021, le lieutenant-colonel Damiba ne remit pas ouvertement en cause la présence du détachement des forces spéciales françaises [Task Force « Sabre »] à Ouagadougou. Au contraire : s’il était question pour le Burkina Faso de « diversifier » ses partenariats militaires, il avait assuré qu’il entendait « maintenir la relation partenariale de combat » avec Paris.

Seulement, en octobre, le lieutenant-colonel Damiba fut à son tour renversé par le capitaine Ibrahim Traoré, à la faveur d’un nouveau coup d’État. « Nous avons décidé de prendre nos responsabilités, animés d’un seul idéal, la restauration de la sécurité et de l’intégrité de notre territoire. […] Notre idéal commun de départ a été trahi par notre leader en qui nous avions placé toute notre confiance. Loin de libérer les territoires occupés, les zones jadis paisibles sont passées sous contrôle terroriste », fit alors valoir un putschiste.

Depuis, les relations avec Paris se sont dégradées… alors que le nouveau pouvoir semble de plus en plus tenté par un rapprochement avec Moscou. Début janvier, celui-ci a demandé le départ de l’ambassadeur de France, Luc Hallade, en poste à Ouagadougou depuis 2019, pour des propos jugés « offensants » au sujet de la situation sécuritaire au « Pays des hommes intègres ». En outre, l’attaque d’emprises diplomatiques françaises, quelques semaines plus tôt, avait déjà jeté un froid…

Qui plus est, à en croire le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, le groupe Wagner aurait déjà pris ses marques au Burkina Faso.

« Aujourd’hui, des mercenaires russes sont à notre frontière nord. Le Burkina Faso a conclu un arrangement pour employer des forces de Wagner et faire comme le Mali » et, en contrepartie, « je crois qu’une mine leur a été allouée dans le sud du Burkina. […] Avoir ces hommes qui opèrent à notre frontière nord est particulièrement préoccupant pour nous, au Ghana », avait-il effet affirmé, le 14 décembre, lors d’une rencontre avec Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Quoi qu’il en soit, les forces spéciales françaises ne devraient pas rester au Burkina Faso… Déjà, en novembre, et dans le cadre de la révision de la posture militaire française en Afrique, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, n’avait pas écarté cette éventualité, lors d’un entretien accordé au Journal du Dimanche.

« Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence, y compris les forces spéciales », avait-il dit, en soulignant que le détachement Sabre avait eu « un rôle-clé ces dernières années dans la lutte contre le terrorisme au Sahel ».

Et le ministre d’ajouter : « Nous travaillons à une organisation du format de nos bases militaires existantes. Elles devront garder certaines capacités, pour protéger nos ressortissants, par exemple, mais aussi se tourner davantage vers la formation des armées locales » car « il n’est plus question de lutter contre le terrorisme à la place de nos partenaires, mais de le faire avec eux, à leurs côtés. »

Si le retrait du détachement Sabre est « dans les tuyaux », il pourrait se concrétiser plus tôt que prévu. En effet, selon l’Agence d’information burkinabè [AIB], Ouagadoudou exigerait le départ des commandos français d’ici un mois.

« Cette dénonciation faite le 18 janvier 2023, donne selon les termes de l’accord du 17 décembre 2018, un mois aux Forces armées françaises pour quitter le territoire burkinabè », explique l’AIB, dont les informations reposent sur une « source proche du gouvernement ». Et celle-ci de préciser : « Ce n’est pas la rupture des relations avec la France. La notification concerne uniquement les accords de coopération militaire ».

Cette « dénonciation » des accords de coopération militaire avec la France aurait donc été adressée quelques heures après que le capitaine Ibrahim Traoré a affirmé, devant des étudiants que le « combat pour la souveraineté » était « engagé » et que les « relations avec certains États » allaient être revues.

Mais elle survient surtout après une rencontre entre l’ambassadeur de Russie au Burkina, Alexeï Saltykov, et le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tembela [qui s’était par ailleurs rendu à Moscou en décembre, ndlr]. Or, a affirmé ce dernier, « la Russie est un choix de raison » et « partenariat doit se renforcer ».

Reste à voir la forme que prendra ce « partenariat ». Le groupe Wagner, déjà occupé au Mali et, surtout, en Ukraine, va-t-il se déployer en force au Burkina? Ou est-ce que sa classification parmi les « organisations criminelles » par les États-Unis fera réfléchir Ouagadougou à deux fois avant de solliciter ses  « services »?

 

 

Burkina Faso : "Un nombre croissant d’États africains refusent de se limiter à un tête-à-tête avec leurs alliés traditionnels"

https://information.tv5monde.com/ Mise à jour 22.01.2023 à 21:28 par Alicia Mihami

Selon l'agence d'information du Burkina (AIB), les troupes françaises sont invitées à quitter le pays dans un délai d'un mois. Ni Paris ni Ouagadougou n'ont confirmé cette annonce, mais pour Niagalé Bagayoko, politologue, un retrait de la France s'inscrirait dans une volonté globale des pays d'Afrique de l'Ouest d'élargir leurs partenariats - et de tisser des alliances hors du bloc occidental.  

TV5MONDE : Une demande de retrait des troupes françaises au Burkina Faso serait-elle surprenante, ou le torchon brûle-t-il depuis longtemps entre Paris et Ouagadougou ? 

Niagalé Bagayoko, politologue et présidente de l'African Security Sector Network (ASSN) : Il y a un certain temps que les relations diplomatiques se sont dégradées entre la France et le Burkina Faso. Il est important de rappeler que le Burkina Faso est un État qui a toujours observé une certaine distance vis-à-vis de ses partenaires extérieurs. C'est en partie l’héritage de la tradition sankariste, qui affirmait une très forte souveraineté et une grande distance vis-à-vis des partenaires extérieurs.

Il y a eu une proximité plus importante à l'époque de Blaise Compaoré, mais il faut se souvenir que même le président Roch Marc Christian Kaboré n’a jamais accepté de déploiement des forces françaises sur son sol. ll ne s’est résolu à accepter le soutien aérien de la France dans le cadre de l’opération Barkhane que très tardivement, seulement quelques semaines avant son renversement lors du coup d’état de janvier 2022.

Même avant le coup d’État du 30 septembre 2022, (...) la relation  entre la France et le Burkina Faso n’était pas la plus apaisée possible

Niagalé Bagayoko, présidente de l'African Security Sector Network

Des forces françaises de l’opération Sabre ont été stationnées sur le territoire, mais cet accord avait été passé du temps de Blaise Compaoré. Par ailleurs, il était considéré que le lieutenant-colonel Damiba avait accepté d’entretenir des relations de plus grande proximité avec la France.

Mais dès cet été, il y avait eu des protestations extrêmement vives au Burkina Faso contre les propos tenus par l’ambassadeur français Luc Hallade, qui avait qualifié de "guerre civile" la situation au Burkina Faso devant le Sénat français. On voit bien que même avant le coup d’État du 30 septembre 2022, où les choses se sont accélérées, la relation  entre la France et le Burkina Faso n’était pas la plus apaisée possible.

(Re)voir : Burkina Faso : manifestation contre la présence française

Le Mali d'Assimi Goita pourrait-il jouer un rôle dans la potentielle décision du Burkina Faso de demander le retrait des troupes françaises de son territoire ?  

Je ne pense pas qu'il y ait de lien direct ou de concertations entre les autorités des deux pays. Ce qui est certain, c’est que la popularité suscitée dans les opinions publiques par la posture d’intransigeance adoptée par les autorités militaires maliennes vis-à-vis de la France a fait des émules.

Lors du coup d’État du 30 septembre 2022, il y eu un moment où on ne savait pas qui ​des partisans du lieutenant-colonel Damiba ou de ceux d'Ibrahim Traoré allaient se retrouver à la tête de l’État. À ce moment-là, il y a eu une stratégie de la part de Traoré, qui a consisté à faire courir le bruit que Paul-Henri Damiba était soutenu par la France. Il a incité des manifestants à se rendre dans des sites qui appartiennent à la France, qu’il s’agisse de l’ambassade, de l’Institut français ou du camp militaire de Kamboinsin, où se trouvent les troupes de la force Sabre.

L’argument selon lequel la France pourrait être derrière certains acteurs était un véritable repoussoir pour les populations

Niagalé Bagayoko, présidente de l'African Security Sector Network

(Re)voir : Ibrahim Traoré à Bamako : les "échanges fructueux" du chef de la junte burkinabé avec son homologue malien

On a très bien vu, dès ce moment-là, que l’argument selon lequel la France pourrait être derrière certains acteurs était un véritable repoussoir pour les populations et constituait un moyen de mettre l’opinion publique de son côté. Il y a une position très hostile à la France, qui a été développée par les autorités maliennes et qui apparaît comme un élément stratégique de nature à asseoir l’autorité de dirigeants nouvellement arrivés au pouvoir dans la région. 

L'influence de la Russie pourrait-elle être alors à l'origine d'une demande de retrait des troupes françaises du Burkina Faso ?

 C’est assez difficile à évaluer. Il y a très clairement des mouvements panafricanistes au sein de la société civile et des mouvements protestataires, que l’on voit dans la rue ou sur les réseaux sociaux qui se réclament de leur proximité avec la Russie. De manière concomitante avec le coup d'État qui s’est produit le 30 septembre 2022, il y avait eu des manifestations de la société civile qui étaient proches des mouvements pro-russes, notamment à Bobo Dioulasso, donc c’est un élément à prendre en considération.

Un nombre croissant d’État africains refusent de se limiter à un tête-à-tête avec leurs alliés traditionnels

Niagalé Bagayoko, présidente de l'African Security Sector Network

Il est évident que la Russie cherche à étendre son influence en Afrique de l’Ouest et au Sahel, mais de là à considérer qu’elle manipule les autorités du Burkina Faso : c’est excessif. Mais la Russie apparaît comme un allié très probable à l’avenir. Pour moi, on est dans une phase où un nombre croissant d’État africains refusent de se limiter à un tête-à-tête avec leurs alliés traditionnels, à commencer par la France et donc élargissent leurs partenariats, notamment vers des pays qui n’appartiennent pas au bloc occidental.

(Re)lire : vidéos anti-françaises en Afrique : "Wagner est dans une approche prosélyte"

On le voit bien entendu avec le Mali mais aussi de manière beaucoup plus intéressante à mon avis avec le Niger, qui est extrêmement proche de la France militairement. Une partie des effectifs de l’ex-opération Barkhane sont actuellement re-déployés vers le territoire nigérien en très grand nombre, on parle d'environ 1 500 hommes. Mais par ailleurs, les autorités nigériennes signifient de manière extrêmement claire que la Russie est l’un de leurs principaux partenaires en matière d’équipement de l’armée, tout comme la Turquie qui leur fournit des drones. C’est un mouvement que l’on voit dans de nombreux pays en réalité, cet élargissement des partenariats. Cela démontre que chaque État étranger au continent va devoir se positionner par rapport à une offre de coopération beaucoup plus large qu’elle ne l’a été jusqu’ici. 

 

 

 

Le Burkina Faso demande le départ des troupes françaises d’ici un mois

Par L'Obs avec AFP Publié le 22 janvier 2023 à 08h51

Le pays envisage de « renforcer son partenariat » avec Moscou, avait annoncé le Premier ministre burkinabè après une entrevue avec l’ambassadeur de Russie la semaine dernière.

Le Burkina Faso a demandé cette semaine le départ des troupes françaises de son sol dans un délai d’un mois, dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays depuis plusieurs mois et alors que Moscou tente d’avancer ses pions.

« Le gouvernement burkinabè a dénoncé mercredi dernier l’accord qui régit depuis 2018 la présence des forces armées françaises sur son territoire », a indiqué l’Agence d’information burkinabè (AIB) samedi 21 janvier.

« La mauvaise image de l’armée française au Sahel favorise le recrutement des djihadistes »

« Cette dénonciation faite le 18 janvier 2023 donne selon les termes de l’accord du 17 décembre 2018 un mois aux Forces armées françaises pour quitter le territoire burkinabé », poursuit l’agence nationale.

Plusieurs manifestations contre la présence militaire française

Selon une source proche du gouvernement, les autorités ont demandé « le départ des soldats français dans un bref délai »« Ce n’est pas la rupture des relations avec la France. La notification concerne uniquement les accords de coopération militaire », a-t-elle précisé.

Mardi, le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir dans un putsch fin septembre, le deuxième en huit mois, avait affirmé devant des étudiants que le « combat pour la souveraineté » était « engagé »« Dans les heures à venir vous verrez un certain nombre d’informations tendant à revoir nos relations avec certains Etats », avait-il prévenu.

Le Bénin en butte à la menace djihadiste rampante

D’après des sources proches du dossier consultées par l’AFP, l’option privilégiée par la France serait de redéployer ces forces spéciales dans le sud du Niger voisin, où sont déjà déployés près de 2 000 militaires français.

La France, ex-puissance coloniale, est contestée au Burkina Faso depuis plusieurs mois. Plusieurs manifestations ont récemment eu lieu à Ouagadougou pour exiger le retrait de la France de ce pays sahélien, qui héberge un contingent de près de 400 forces spéciales françaises.

« La Russie, choix de raison »

La semaine dernière, Paris avait dépêché la secrétaire d’Etat Chrysoula Zacharopoulou pour y rencontrer le président de transition. « La France n’impose rien, elle est disponible pour inventer un avenir ensemble », a-t-elle martelé, assurant ne vouloir « influencer aucun choix, ni aucune décision, personne ne peut dicter ses choix au Burkina ».

Les autorités du Burkina ont récemment manifesté leur volonté de diversifier leurs partenariats notamment en matière de lutte contre le jihadisme qui mine ce pays depuis 2015. Le capitaine Ibrahim Traoré s’est donné pour objectif « la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes ».

L’armée française paie le prix de son impuissance à stopper les violences djihadistes au Sahel

Jeudi, le Burkina Faso a été endeuillé par une série d’attaques dans plusieurs régions du nord et du nord-ouest du pays faisant une trentaine de morts, dont une quinzaine de Volontaires de la défense de la patrie (VDP), des supplétifs de l’armée.

Parmi les nouveaux partenaires envisagés par Ouagadougou, la question d’un éventuel rapprochement avec la Russie est régulièrement évoquée. « La Russie est un choix de raison dans cette dynamique », et « nous pensons que notre partenariat doit se renforcer », a souligné la semaine dernière le Premier ministre burkinabè Apollinaire Kyélem de Tembela, à l’issue d’une entrevue avec l’ambassadeur de Russie Alexey Saltykov. Début décembre, il avait fait une visite discrète à Moscou.

L’été dernier, la junte au pouvoir au Mali voisin avait intimé aux forces françaises de quitter le pays après neuf ans de présence. De multiples sources rapportent que la junte malienne a commencé à faire venir dès fin 2021 le groupe paramilitaire russe Wagner, dont les agissements sont décriés dans différents pays, ce que la junte dément.

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
22 janvier 2023 7 22 /01 /janvier /2023 23:17
Cameroun : un journaliste enlevé après avoir révélé des scandales financiers

 

Cameroun: mort d’un journaliste dans des circonstances troubles


Par AFP Publié  22 Janvier 2023 à 20h16

Un journaliste porté disparu dans des circonstances floues depuis plusieurs jours au Cameroun a été retrouvé mort dimanche, ont annoncé son média et une source policière, l’opposition et des organisations de défense de la presse dénonçant un « assassinat ».

Martinez Zogo, 51 ans, était le directeur général de la radio privée Amplitude FM, basée à Yaoundé, et l’animateur vedette d’une émission quotidienne, « Embouteillage », diffusée du lundi au vendredi et très écoutée dans la capitale camerounaise.

A l’antenne, il abordait régulièrement des affaires de corruption, n’hésitant pas à mettre en cause nommément des personnalités importantes.

Il avait disparu mardi dans des circonstances troubles.

Son corps a été découvert tôt dimanche matin à 15 kilomètres au nord de Yaoundé, a affirmé Charly Tchouemou, rédacteur en chef de la radio Amplitude FM. Ce dernier a assuré avoir reconnu sa dépouille, ajoutant que son corps était nu et entré en état de décomposition. Le décès a été confirmé par une source policière sous couvert de l’anonymat. Sollicitées, les autorités et la famille n’avaient pas donné suite dans l’immédiat.

« Assassinat odieux »

Le Syndicat national des journalistes du Cameroun a dit dans un communiqué sa « consternation », dénonçant un «assassinat odieux» et appelant les travailleurs des médias à se vêtir de noir le 25 janvier pour marquer leur deuil.

L’International Press Institute, organisation de défense de la liberté de la presse basée à Vienne, a exhorté les autorités camerounaises à «enquêter rapidement sur le meurtre horrible du journaliste Martinez Zogo et de veiller à ce que les coupables soient traduits en justice».

 

L’opposition politique s’est également indignée, à l’image du député de l’opposition du Social Democratic Front (SDF), Jean-Michel Nintcheu, qui a dénoncé dans un communiqué un «crime» qui «ne saurait rester impuni».

Sa disparition avait été confirmée par le gouvernement dans un communiqué samedi, et une enquête avait été ouverte quatre jours plus tôt pour faire la lumière sur les circonstances de sa disparition, avait appris l’AFP de source policière sous couvert de l’anonymat.

L’ONG Reporters sans frontières (RSF) affirmait vendredi que M. Zogo avait été «enlevé» le 17 janvier aux alentours de 20h devant un commissariat de la périphérie de Yaoundé. Il a bien été vu pour la dernière fois devant un poste de gendarmerie, avait confirmé la source policière précitée, qui précisait ne «pas disposer d’indices pour affirmer qu’il s’agit d’un enlèvement». 

Son corps été acheminé dans la matinée à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé, selon M. Tchouemou. Une foule importante y était réunie ainsi que de nombreux éléments des forces de l’ordre. Une autopsie devait être réalisée sur place, a indiqué une membre de la famille de la victime.

Sous couvert d’anonymat, elle précisait ne pas avoir pu reconnaître personnellement la M. Zogo.

« A qui le tour ? »

«Il y a de nombreuses zones d’ombres concernant les circonstances de son enlèvement brutal. Les autorités doivent lancer une enquête rigoureuse, approfondie et indépendante pour établir toute la chaîne de responsabilité et les circonstances qui ont conduit à ce triste événement», a déclaré Sadibou Marong, responsable du bureau Afrique subsaharienne pour RSF.

Dimanche, plusieurs chaînes de télévision camerounaises avaient dédié leurs programmes à cet événement. Interrogée sur la chaîne Info TV, la célèbre romancière Calixthe Beyala s’est notamment dite «abattue, attristée. Je savais qu’il était mort dès qu’on a annoncé qu’il était enlevé. On peut se poser la question : à qui le tour ? Chacun de nous peut se retrouver dans cette situation pour quelque chose qu’il aurait peut-être dit».

 

 

Cameroun : un journaliste enlevé après avoir révélé des scandales financiers

SUD OUEST

Le journaliste radio Martinez Zogo a disparu depuis plusieurs jours. L’opposition et l’ONG Reporters sans Frontières dénoncent un enlèvement de celui qui révélait les scandales financiers de son pays

Le journaliste camerounais Martinez Zogo, qui dénonçait les scandales financiers de son pays a disparu. « Le public a été informé de la disparition depuis quelques jours, de Monsieur Zogo Martinez, chef de chaîne de la radio urbaine dénommée Amplitude FM », précise René Emmanuel Sadi, porte-parole du gouvernement, sur Twitter. Une enquête a été ouverte mardi, mais les recherches demeurent « infructueuses », a déclaré une source policière.

Le journaliste radio Martinez Zogo a disparu depuis plusieurs jours. L’opposition et l’ONG Reporters sans Frontières dénoncent un enlèvement de celui qui révélait les scandales financiers de son paysLe journaliste camerounais Martinez Zogo, qui dénonçait les scandales financiers de son pays a disparu. « Le public a été informé de la disparition depuis quelques jours, de Monsieur Zogo Martinez, chef de chaîne de la radio urbaine dénommée Amplitude FM », précise René Emmanuel Sadi, porte-parole du gouvernement, sur Twitter. Une enquête a été ouverte mardi, mais les recherches demeurent « infructueuses », a déclaré une source policière.

La nouvelle de la disparition du journaliste est abondamment commentée sur les réseaux sociaux, plusieurs voix s’élevant pour demander des comptes sur ses circonstances.

Dans un communiqué vendredi, l’ONG Reporters sans frontières a « condamné l’enlèvement brutal d’un journaliste », exhortant les autorités à « tout mettre en œuvre pour retrouver Martinez Zogo et amener les responsables devant la justice ». Selon RSF, « aux alentours de 20 heures le 17 janvier, des gendarmes de Nkol-Nkondi, en périphérie de Yaoundé, entendent un bruit fort provenant de l’entrée de leur poste. Ils y découvrent la voiture de Martinez Zogo amochée, le conducteur avait visiblement tenté d’enfoncer le portail ».

Tous les quatre jours, un journaliste se fait tuer dans le monde selon l’Unesco

Selon l’organisation de l’ONU, les trois pays les plus sanglants pour la profession sont le Mexique, Haïti et l’Ukraine. Dans ces pays-là : « il n’existe aucun lieu sûr pour les journalistes » affirme l’Unesco

Il abordait « des affaires de détournement de fonds »

« Les gendarmes constatent qu’un véhicule noir s’éloigne. Ils comprendront, un peu tard, qu’il s’agissait d’un enlèvement », poursuit RSF. « La dernière fois qu’on l’a vu c’était devant le poste de gendarmerie, mais nous ne disposons pas encore d’indices pour affirmer qu’il s’agit d’un enlèvement », a précisé la source policière.

Martinez Zogo abordait encore récemment à l’antenne « des affaires de détournements de fonds supposés », pointe RSF. « Il disparaît au moment où son émission se focalise sur des scandales financiers en citant des noms et des montants, en accusant certaines personnes haut placées d’avoir volé l’argent de l’État camerounais. C’est inquiétant de le voir disparaître dans ce contexte », a déclaré la militante d’opposition et présidente du Cameroon People’s Party (CPP), Kah Walla.

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 17:38
De la Centrafrique à l’Ukraine, Anton Elizarov, bras armé de Wagner et d’Evgueni Prigojine

Lu pour vous

 

https://www.jeuneafrique.com/ 17 janvier 2023 à 16:56 Par Mathieu Olivier

Le groupe Wagner a dévoilé, dans une vidéo diffusée le 14 janvier, le nom du commandant menant l’attaque sanglante sur la ville de Soledar, en Ukraine. Il s’agit d’Anton Elizarov, dont le visage est bien connu en Centrafrique, notamment parmi les groupes armés. Révélations.

C’est jusqu’ici l’épisode le plus sanglant de la guerre en Ukraine : les combats autour de la ville de Soledar se poursuivent, faisant d’innombrables victimes dans les rangs de l’armée ukrainienne et dans ceux des mercenaires russes de Wagner, qui mènent la plupart des assauts. À la tête des troupes d’Evgueni Prigojine, lui-même très présent à proximité du front, un certain Anton Olegovich Elizarov, dont l’identité a été dévoilée dans une vidéo postée par Wagner et repérée par le projet Dossier Center.

De la Syrie à la Libye

Cet ancien des forces spéciales russes, né en 1981 dans la région de Rostov, a notamment été formé au sein de la base des renseignements militaires (GRU) de Molkino, dans la région de Krasnodar. Un site qui jouxte un autre terrain d’entraînement, utilisé dès 2016 par le groupe Wagner. Cette proximité géographique a-t-elle favorisé l’enrôlement d’Anton Elizarov dans les rangs des mercenaires russes ?

Il aurait en tout cas rejoint Wagner au cours de l’année 2016, où le matricule M-0136 lui a été attribué. Il combat ensuite en Syrie, où il aurait été blessé au cours de l’année 2017. Mais c’est au cœur d’un autre terrain d’opération de Wagner, en Centrafrique, que l’ancien des forces spéciales semble avoir le plus marqué les mémoires, en particulier au cours de l’année 2018.

Négociations avec les groupes armés

Officiellement instructeur à Bangui, « Lotus », de son nom de guerre, fait partie en 2018 des individus chargés d’entrer en contact avec les groupes armés centrafricains. Au nom du gouvernement de Faustin-Archange Touadéra, Wagner cherche en effet à pousser les principaux rebelles à signer des accords de paix, en échange d’un partage des ressources – surtout minières – dans certaines régions.

Selon nos sources, Anton Elizarov a été particulièrement actif auprès de Noureddine Adam, leader du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), avec qui il s’entretenait aussi régulièrement que discrètement. Le Russe échangeait également avec Amadou Bi Aliou, cadre de l’Unité pour la paix en Centrafrique et prédécesseur d’Hassan Bouba au ministère de l’Élevage, et avec des représentants du groupe rebelle 3R de Sidiki Abass.

Il était à ce titre l’un des bras droits de Valery Zakharov puis de Vitali Perfilev, chefs de Wagner à Bangui, et a collaboré avec Dmitri Sytyi. Il aurait ensuite quitté la Centrafrique pour prendre du galon au sein de Wagner, dont il commandera un commando d’assaut en Libye, en 2021. Anton Elizarov est aujourd’hui l’une des figures montantes de la galaxie Prigojine.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 12:08
Violences du 20-Octobre au Tchad : 3 mois après

 

Violences du 20-Octobre au Tchad: 3 mois après, pouvoir et opposition se renvoient la responsabilité

https://www.rfi.fr/ Publié le 20/01/2023 - 01:45

Il y a trois mois, le 20 octobre, une manifestation de l’opposition, interdite par les autorités, était violemment réprimée. Le soir même, le pouvoir de transition autorités annonçaient un bilan de « 50 morts et près de 300 blessés ». Le principal opposant Succès Masra, qui est en exil depuis, évoquait un bilan beaucoup plus important : près de 200 morts. Depuis, alors que différentes commissions d’enquête, internationale et locale, sont en cours, le pouvoir et l’opposition se renvoient la responsabilité des évènements.

Au soir du 20 octobre, Saleh Kebzabo évoquait : « la soif de pouvoir de Succès Masra », origine selon le Premier ministre de cette tentative d’insurrection populaire armée ». Parti depuis en exil, Succès Masra estime que les autorités de transition ne sont plus légitimes. « Ils ont perdu leur âme en massacrant massivement les gens. Il y a que les Nations unies qui en dernier ressort peut s'impliquer pour un accord post-crise, qui permette de revenir sur les engagements que la junte n'a pas respectés. » 

Ministre de la Réconciliation, Abderaman Koulamallah considère au contraire que l’État n’a rien à cacher et que les autorités n’ont aucune responsabilité dans les violences du 20 octobre. « Je n'ai pas à commenter les élucubrations de quelqu'un qui n'a absolument rien à dire sur ces événements qui restent des événements douloureux. Mais dont la responsabilité du gouvernement n'est absolument pas engagée. »

La commission d'enquête mise en cause  

En novembre dernier, les autorités ont accepté la mise en place d’une commission d’enquête internationale. Commission chapeautée par la Commission économique des États d’Afrique centrale et le pouvoir de transition. Pour le ministre de la Réconciliation, cette commission qui poursuit ses travaux est une bonne initiative. « Cette commission a fait du bon travail, elle a reçu tout le monde. Nous attendons impatiemment ses conclusions et nous sommes absolument sereins de la suite de ces conclusions. »

Nombre de diplomates en poste à Ndjamena s’interrogent sur la volonté de cette commission d’aboutir. Dès novembre, Succès Masra, le président du parti des Transformateurs qui avait appelé à manifester malgré l’interdiction, a demandé à l’avocat français Maître Vincent Brengarth de faire un signalement au niveau de la CPI.  

« Pour des faits susceptibles de revêtir la qualification de crime contre l'humanité. À partir du moment où nous atteignons cette intensité de preuves, on ne voit véritablement pas les raisons pour lesquelles la Cour internationale pourrait refuser de diligenter une enquête au regard de la gravité des faits. »

La Commission d’enquête internationale n’a donné aucune date pour présenter son bilan. La CPI n’a pas encore répondu aux avocats de Succès Masra. Critique avec les autorités comme avec l’opposition, Mahamat Nour Ibedou, président de la commission des droits de l’homme, estime que les deux parties ont leur part de responsabilité. « Nous ne travaillons que sur ce que nous avons réussi à confirmer, parce que le gouvernement a tendance à minimiser, et de l'autre côté, on a tendance à maximiser, vous savez. »

La commission de droits de l’homme annonce d’ailleurs la publication d’un rapport sur les évènements du 20 octobre d'ici à 15 jours. 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 12:06
La Guinée Equatoriale et la Centrafrique s'accordent à lutter contre la pénurie d'hydrocarbures

 

Lu pour vous

 

https://www.aa.com.tr/ - Des majorations de 50% à 80% ont été opérées depuis le 3 janvier en Centrafrique. Ekip   |19.01.2023

Yaoundé / Peter Kum

La Guinée Equatoriale et la République Centrafricaine vont œuvrer ensemble à lutter contre la pénurie des produits pétroliers en Centrafrique.

Un mémorandum d’accord matérialisant ce projet a été paraphé à l’occasion d’une audience accordée mercredi 18 janvier, par le président centrafricain Touadera à une délégation de la Compagnie nationale de service Pétrolier équato-guinéen en visite de travail en République Centrafricaine, a annoncé, jeudi, la présidence centrafricaine, La Renaissance.

Selon La Renaissance, c’est « face à la pénurie du carburant qui secoue de nombreux pays dont la République Centrafricaine », que « la Guinée Équatoriale entend desservir le marché de l’hydro- carbure Centrafricain à travers la signature de ce protocole d’accord pétrolier ».

Les quantités n'ont pas été communiquées.

En début de cette année, les Centrafricains ont constaté une hausse importante du prix des carburants après des mois de pénurie. Cette hausse du prix a été opérée par le biais d'un décret du gouvernement en date du 3 janvier annonçant des majorations des prix de 50 à près de 80% selon les produits.

Le président Touadera a rappelé dans son discours du 31 décembre que c’est « depuis le mois de juillet, que la RCA, à l’instar des autres pays du monde, connaît une pénurie de carburant, due à la crise en Ukraine ».

Selon le président centrafricain, « la guerre en Ukraine a provoqué le bouleversement de l’ordre mondial, la chute des économies fragiles comme la Centrafricaine, la flambée des prix des produits de première nécessité, l’inflation, la pénurie des carburants, l’insécurité alimentaire ».

Dans son discours de fin d’année, le président de la Centrafrique, Faustin-Archange Touadera, a reconnu une « situation catastrophique », « pas soutenable » et une « réflexion à mener ».

Les recettes de la fiscalité pétrolière ayant fondu dans l'année, de 1,8 milliard à 80 millions de francs CFA par mois, selon lui.

En recevant les vœux des membres du Corps diplomatique le 7 janvier, le président Touadera les a félicité pour « l’attention particulière, souvent empreinte de sympathie » qu’ils accordent aux actions des autorités centrafricaines « en faveur du retour de la paix, de la sécurité et du relèvement socio-économique » de la Centrafrique.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 12:03
Le monopole de la bière en Afrique,  MOCAF intoxique ses propres consommateurs ?

Lu pour vous

 

Le monopole de la bière en Afrique : MOCAF intoxique ses propres consommateurs ?

 https://togomedia24.com/ Par Rédaction TM24  19 janvier 2023

Quand certains tuent par les armes, d’autres, en revanche, choisissent l’intoxication comme solution la plus simple pour exterminer une population entière. C’est la méthode peu conventionnelle qu’aurait choisie le MOCAF, contre laquelle le peuple se révolte. À l’approche des fêtes, MOCAF produit, comme d’habitude, des produits de faible qualité pour le peuple de la République centrafricaine.

La brasserie MOCAF, l’une des filiales du géant français Castel, basée en Centrafrique et fournissant des boissons à la population de la République centrafricaine, tourmente la population depuis des années. D’abord, en soutenant des groupes rebelles, notamment des mercenaires étrangers, pour mieux protéger ses affaires, mais aussi en continuant à intoxiquer les gens avec des boissons de mauvaise qualité.

Aujourd’hui, la population centrafricaine se plaindrait de la mauvaise qualité des boissons produites par MOCAF. Beaucoup affirment avoir été victimes de cette pratique peu scrupuleuse, qui aurait eu des conséquences sur la santé des civils. Pour les consommateurs, cette brasserie aurait provoqué certaines maladies comme le cancer, la fièvre et les ulcères d’estomac.

Lors des célébrations du nouvel An 2023, plusieurs compatriotes de différents quartiers de la capitale se sont rendus dans différents bars pour s’amuser entre amis, mais auraient fini par être intoxiqués par les boissons de la brasserie MOCAF et certains auraient même perdu la vie.

Melvin NZOGALO, qui a vécu au quartier Combattant, plus précisément derrière l’école Combattant, est décédé le 01 janvier 2023, après avoir bu de la bière fabriquée par MOCAF le 31 décembre de l’année dernière dans un bar dancing de ladite zone.

Le jeune homme était en bonne santé et ne présentait aucun symptôme de maladie jusqu’à ce qu’il se rende au bar pour s’amuser. Lorsque Melvin est arrivé au bar dancing, il a commandé deux bières (MOCAF). Il a commencé à boire sa première bouteille de bière et après quelques minutes, Melvin s’est senti mal et a eu de violents maux d’estomac. Cependant, Melvin NZOGALO a continué à boire la bière et après un certain temps, lorsqu’il est devenu trop malade, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus le supporter et tombe par terre. Le lendemain, le matin du 1er janvier 2023, Melvin NZOGALO est décédé.

Il convient de mentionner que dans d’autres districts de la capitale de la République centrafricaine, on peut voir les mêmes histoires tragiques. Les autorités doivent prendre leurs responsabilités pour mettre fin à cet empoisonnement du peuple centrafricain.

 

Par Amadou Yossi

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
19 janvier 2023 4 19 /01 /janvier /2023 21:59
Centrafrique : Entre Touadéra et Bozizé, un dernier round avant un nouvel exil
Centrafrique : Entre Touadéra et Bozizé, un dernier round avant un nouvel exil

 

Lu pour vous

 

https://www.jeuneafrique.com/ 16 janvier 2023 à 11:19 Par Mathieu Olivier

Entre Touadéra et Bozizé, un dernier round avant un nouvel exil ?

L’ancien président centrafricain François Bozizé va-t-il devoir quitter N’Djamena ? Faustin-Archange Touadéra semble en tout cas décidé à l’éloigner définitivement de son pays, et même de la région.

LE MATCH – En ce 14 décembre 2022, à Washington, la Maison-Blanche a revêtu ses habits de fête. Dans l’East Room, un sapin de près de quatre mètres de haut, tout enguirlandé, illumine les lieux, signe de l’approche des célébrations de Noël. La grande salle de réception est bondée. Il est un peu plus de 19h, et le président américain, Joe Biden, s’apprête à prendre la parole. Il la cédera ensuite au Sénégalais Macky Sall, puis offrira un dîner de gala à ses homologues africains venus prendre part au sommet États-Unis-Afrique. Champagne, chandelles… L’ambiance est détendue.

L’encombrant Monsieur Bozizé

Le long de l’une des tables de réception, deux hommes sont assis côte à côte. Le militaire de carrière tchadien Mahamat Idriss Déby Itno et l’ancien professeur de mathématiques centrafricain Faustin-Archange Touadéra n’ont que peu en commun. Mais les deux chefs d’État n’en ont pas moins, depuis plusieurs mois, un même sujet de préoccupation : le sort de François Bozizé. L’ancien président de la Centrafrique vit en effet toujours à N’Djamena, d’où l’actuel détenteur du pouvoir à Bangui l’accuse de vouloir le renverser.

À Washington, Touadéra a donc pris le dossier en main. Lors d’un échange informel avec son pair tchadien, il a réaffirmé son souhait de voir son prédécesseur (et opposant) quitter le Tchad et les environs de la Centrafrique afin de limiter sa capacité de nuisance. Mahamat Idriss Déby Itno, qui cherche à soigner ses relations avec son voisin du Sud, l’a aussitôt rassuré : il est sur la même longueur d’onde. Pour le fils de feu Idriss Déby Itno, François Bozizé est devenu un fardeau, dont il espère se débarrasser dans les plus brefs délais.

Depuis quand « Boz » est-il devenu si encombrant ? Après avoir échoué à se présenter à la présidentielle de décembre 2020, l’ancien chef de l’État a rejoint la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), un mouvement armé dont il a ensuite pris la tête en devenant son coordinateur. Réfugié dans le maquis, il a revêtu une nouvelle fois les habits de rebelle avant de rentrer quelque peu dans le rang en acceptant de partir en exil à N’Djamena, sous surveillance tchadienne et dans la perspective d’une médiation de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).

François Bozizé est toutefois resté en contact avec les principaux leaders de la CPC, dont Noureddine Adam et Ali Darassa. Persuadées que l’ex-président, renversé en mars 2013, se livre à un double-jeu, les autorités centrafricaines l’ont alors accusé d’entretenir des troupes à la frontière entre le Tchad et la Centrafrique, en particulier grâce à ses fils, Jean-Francis et Kévin. Puis, le 28 novembre 2022, une base de l’armée centrafricaine et de ses supplétifs russes du groupe Wagner a été attaquée à Bossangoa. Un tournant.

Le tournant de Bossangoa

Que s’est-il réellement passé à Bossangoa ? Selon le rapport d’enquête établi à la fin de décembre par le ministère centrafricain de l’Intérieur, un petit avion a largué une bombe artisanale sur ce camp, sans faire de victimes. D’après les données recueillies par l’Agence pour la sécurité et la navigation aérienne en Afrique, cet appareil, venant du sud du territoire tchadien, a fait une boucle autour de Bossangoa avant de repartir vers le Tchad. L’identité des commanditaires fait, elle, l’objet de spéculations.

Les autorités centrafricaines soupçonnent Jean-Francis et Kévin Bozizé d’être impliqués. Elles sont, selon nos informations, en possession de conversations téléphoniques, dont il ressort que ce dernier aurait reçu des financements importants, serait présent « à la frontière » et insisterait pour que des attaques aient lieu sur le sol centrafricain. Bangui s’intéresse également aux déplacements de Jean-Francis et de son frère dans la sous-région, et notamment au Congo-Brazzaville, où ils auraient pu entrer en contact avec des émissaires de la CPC.

João Lourenço en arbitre

François Bozizé est-il aussi derrière l’attaque de Bossangoa ? Si le rapport d’enquête ne permet pas de l’affirmer, Touadéra semble en tout cas bien décidé à utiliser l’événement pour faire basculer le sort de son prédécesseur et l’éloigner de la région. Selon nos sources, le président centrafricain compte aborder une nouvelle fois le sujet avec Mahamat Idriss Déby Itno lors d’une rencontre qui pourrait avoir lieu à la fin de janvier, à Bangui.

João Lourenço, très impliqué dans le règlement de la crise en Centrafrique, pourrait participer à ce mini-sommet, que prépare Sylvie Baïpo-Temon, la ministre centrafricaine des Affaires étrangères. Ces deux dernières années, le président angolais avait plusieurs fois évoqué la possibilité de se rendre sur place, mais, préférant se concentrer sur sa campagne électorale (il a été réélu en août 2022), il avait différé sa visite. Des discussions sont en cours entre la partie centrafricaine et Téte António, le ministre angolais des Relations extérieures.

Le sort de François Bozizé sera-t-il scellé à Bangui à la fin de janvier ?

L’éventualité d’un exil au Gabon ou au Bénin a été évoquée, ces derniers mois, par Mahamat Idriss Déby Itno avec les chefs d’État concernés. Pour le moment sans effet. L’Angola a également été sollicité, João Lourenço ayant promis qu’il donnerait une réponse sitôt après sa réélection. L‘Angolais s’annonce donc comme potentiel arbitre dans cette fin de match qui oppose encore Faustin-Archange Touadéra à son prédécesseur

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com