05/11/2018 | 18:02
* Parly flétrit les "puissances opportunistes"
* Le Drian avait lui évoqué les "ambitions voilées"
* Parly appelle à soutenir l'Union africaine en RCA
PARIS, 5 novembre (Reuters) - La ministre française des Armées a exhorté lundi les autorités russes à jouer le jeu du multilatéralisme en Centrafrique, soulignant que toute "manipulation intéressée" serait "inepte" et "indigne" face aux efforts de paix déployés dans le pays.
Florence Parly a ouvert à Dakar le 5e Forum sur la paix et la sécurité en Afrique en insistant sur la nécessaire alliance de la sécurité et du développement "pour créer les conditions d'une paix durable" sur le continent.
La ministre a souhaité que la réforme des opérations de maintien de paix de l'Onu, serpent de mer pour l'organisation, donne "un nouvel élan au multilatéralisme dans le traitement des crises africaines".
"Seul un multilatéralisme fort permet une réponse efficace et durable aux crises", a-t-elle souligné, évoquant notamment la situation en RCA où l'Union africaine s'efforce depuis juillet 2017 de parvenir à un règlement de paix entre gouvernement et groupes armés.
Sa médiation, critiquée pour sa lenteur, se heurte à l'activisme diplomatique et sécuritaire de la Russie, qui a supervisé en août dernier avec le Soudan la signature d'une "déclaration d'entente" à Khartoum.
"Les enjeux sont trop importants, nous ne pouvons pas nous permettre de faire cavalier seul", a mis en garde Florence Parly.
"Je pense notamment à la mobilisation de l’Union africaine en République Centrafricaine. Respectons-la, appuyons-la. Les violences intercommunautaires régulières nous rappellent que les équilibres restent fragiles", a-t-elle poursuivi.
Avant d'ajouter, à l'adresse implicite du Kremlin : "Toute manipulation intéressée de puissances opportunistes serait inepte, indigne. Apportons notre plein soutien à l’Union africaine pour préserver toutes les chances d’un règlement rapide et pacifique de la crise."
AIDE FINANCIÈRE ET ARMES
La ministre française ne ménage pas ses critiques contre la Russie, qu'elle a déjà accusée de déstabilisation en République centrafricaine. La stratégie d'influence de Moscou en Afrique le dispute à son intérêt pour les ressources minières (or, uranium, diamants) de ce pays parmi les plus pauvres du monde.
La Russie a obtenu en décembre 2017 le feu vert du Conseil de sécurité de l'Onu pour acheminer des armes en Centrafrique, ex-puissance coloniale française en proie à des violences intercommunautaires depuis le renversement en 2013 du président François Bozizé par les milices musulmanes de la Séléka.
La présence russe se fait de plus en plus marquée, autant auprès des forces armées centrafricaines que de la garde rapprochée du président Faustin-Archange Touadéra.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a annoncé vendredi dernier à Bangui l'octroi d'une aide de 24 millions d'euros ainsi que la livraison prochaine de 1.400 fusils d'assaut pour les Forces armées centrafricaines.
"Le seul sujet qui doit préoccuper ceux qui veulent s’occuper de Centrafrique, c'est (...) la sécurité de ce pays et son développement, et non pas utiliser potentiellement les difficultés de ce peuple et de ce pays pour s'implanter dans un continent où il y aurait des ambitions voilées", avait-il dit sur France 24.
La France est intervenue en décembre 2013 en Centrafrique, dans le cadre de l'opération "Sangaris" sous mandat de l'Onu, au plus fort de la guerre civile entre combattants de l'ex-Séléka, de confession musulmane, aux miliciens chrétiens anti-balaka. L'opération s'est achevée trois ans plus tard sans que le pays retrouve la paix.
Paris maintient depuis une présence militaire, au sein notamment de la Mission des Nations unies (Minusca) déployée dans le pays depuis 2014.
(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)
Centrafrique: Paris met en garde contre toute «manipulation intéressée»
Par Le Figaro.fr avec AFP Mis à jour le 05/11/2018 à 18:09
La ministre française des Armées Florence Parly a mis en garde aujourd'hui contre toute "manipulation intéressée de puissance opportuniste" en République centrafricaine (RCA), dans une allusion à peine voilée à la Russie. "Les violences intercommunautaires régulières nous rappellent que les équilibres restent fragiles" dans ce pays, a-t-elle déclaré au Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.
Dans ce contexte, "toute manipulation intéressée de puissance opportuniste serait inepte, indigne", a-t-elle ajouté, en référence à l'influence grandissante de la Russie en RCA, sans toutefois la citer nommément. La France critique vivement la tentative russe d'engager des pourparlers de paix entre groupes armés concurrents de ceux de l'Union africaine. "Apportons notre plein soutien à l'Union africaine pour préserver toutes les chances d'un règlement rapide et pacifique de la crise", a insisté Florence Parly.
"Tous les efforts internationaux sont bienvenus pour sécuriser la République centrafricaine mais il faut que cela soit fait dans le respect des résolutions des Nations unies et dans le respect de la médiation de l'Union africaine", a-t-elle ajouté. "Et toutes les autres initiatives qui sont des initiatives opportunistes et souvent intéressées ne me paraissent pas contribuer à résoudre de façon positive la situation sécuritaire dans ce pays", a-t-elle martelé.
La médiation de l'Union africaine (UA), lancée en juillet 2017 et soutenue par l'ONU ainsi que par les principaux partenaires de la Centrafrique, est critiquée par des diplomates et des observateurs pour sa lenteur et son manque d'efficacité. Une médiation parallèle a été initiée par la Russie chez son allié soudanais. Elle a réuni trois milices de l'ex-coalition à majorité musulmane de la Séléka ainsi qu'un groupe armé antibalaka, prétendant défendre les chrétiens, fin août à Khartoum. Depuis le début de l'année, la Russie a envoyé en RCA cinq officiers militaires et 170 instructeurs civils et livré des armes à l'armée nationale après avoir obtenu une exemption à l'embargo de l'ONU.
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian avait déjà lancé un message de fermeté vendredi à Bangui: "Ceux qui ont d'autres pensées (que la sécurité de la RCA, NDLR), ceux qui ont d'autres agendas devront en faire les frais", avait-il lancé. Il a annoncé à cette occasion l'octroi d'une aide de 24 millions d'euros et la livraison d'armes à ce pays, toujours en proie à la violence et à l'instabilité deux ans après la fin de l'opération militaire française Sangaris (2013-2016), destinée à mettre un terme aux affrontements entre groupes armés.
La quasi-totalité du pays vit sous la coupe de groupes armés, dans un pays de 4,5 millions d'habitants classé parmi les plus pauvres au monde mais riche en diamants, or et uranium.
LE DRIAN EN RCA
http://lepays.bf 01 novembre 2018
La France revient-elle pour terminer le ménage ?
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a entamé, hier jeudi 1er novembre 2018, une courte visite à Bangui en Centrafrique. Cette visite sonne comme des retrouvailles. En effet, le ministre Le Drian n’avait pas mis les pieds en Centrafrique depuis le départ de l’opération Sangaris en octobre 2016. A cela, il faut ajouter que le ministre des Affaires étrangères effectue cette visite après l’annulation, à deux reprises, de la venue de Florence Parly, la ministre des Armées. Il est également intéressant de relever que ce voyage intervient alors que la Russie semble mettre un point d’honneur à jouer, depuis plus d’un an, un rôle déterminant en Centrafrique. Ainsi, elle a déjà livré des armes à ce pays après avoir obtenu la levée temporaire de l’embargo. La Russie participe aussi désormais à la formation de l’armée centrafricaine.
La RCA représente pour la France, un double enjeu
De plus, Moscou a réussi le tour de force d’initier à Khartoum, des négociations avec les groupes armés. Autant de victoires, peut-on dire, à l’actif de la diplomatie russe. Et cela n’est pas de nature à plaire à l’ancienne puissance coloniale, la France. Cette « intrusion » de la Russie dans ce pré-carré de l’Hexagone, est d’autant plus inacceptable pour nos « ancêtres les Gaulois » que la RCA représente pour ces derniers, un double enjeu. D’abord, la RCA revêt un véritable enjeu géostratégique. En effet, le positionnement de ce pays au cœur du continent noir, offre des opportunités intéressantes en termes d’installation de bases militaires. Et ce n’est pas le guerrier Vladmir Poutine qui va cracher sur cette aubaine. L’autre enjeu que représente la RCA est lié à l’immensité des richesses de son sous-sol. L’ex-Oubangui Chari est, en effet, gâté par la nature. Et ce serait une perte sèche pour la France, elle qui a toujours eu la haute main sur les richesses de ce pays pendant et après la colonisation, de voir la Russie lui chiper cette manne. Mais si la France est bousculée aujourd’hui en RCA par la Russie, c’est parce que, quelque part, elle a prêté le flanc.
En effet, la France a pris la responsabilité de ne pas reconduire l’opération Sangaris alors que la RCA était loin d’être stabilisée. Depuis donc le départ de cette opération en octobre 2016, la France s’est, peut-on dire, détournée de la RCA. A titre d’illustration, on peut évoquer ceci : le ministre des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, n’a pas daigné visiter le pays depuis deux ans. A cela, il faut ajouter l’annulation, à deux reprises, de la venue de Florence Parly, la ministre des Armées. Cela a créé visiblement une sorte de vide diplomatique. Et comme la nature a horreur du vide, la Russie, en bonne opportuniste, a vite fait de l’occuper. Le voyage donc de Jean Yves Le Drian en RCA et cela après deux ans, peut-il être décrypté comme un retour de la France pour terminer le ménage ? C’est la question que l’on peut se poser.
L’on peut y répondre par l’affirmative au regard des considérations suivantes. Premièrement, au plan moral et même si la France est toujours présente militairement en RCA via la MINUSCA, le retrait de Sangaris de la RCA, peut être perçu par certains Centrafricains comme l’abandon de leur pays par la France. Et ce désengagement militaire de la part de l’ancienne puissance coloniale, pourrait davantage être pointé du doigt du côté de Bangui à un moment où la RCA est en proie à plusieurs périls. Frappée de remords, la France peut donc avoir envie de réparer ce manquement moral d’avoir abandonné un « frère » en pleine tourmente.
Il faut plus que des kalachnikov pour rapprocher les Centrafricains
La deuxième considération est d’ordre géostratégique. Manifestement, la France est dans la logique de séduction de la RCA. Elle l’est d’autant plus qu’elle a beaucoup à perdre en laissant le pays basculer dans le giron russe. Un autre élément qui peut être lié à cette compétition entre la Russie et la France, est la récente destitution du président de l’Assemblée nationale de la Centrafrique. En effet, Karim Meckassoua, puisque c’est de lui qu’il s’agit, voit d’un mauvais œil le rapprochement avec la Russie au détriment de la France. Sur la question, à ce que l’on dit, sa position n’est pas en phase avec celle du président Faustin Archange Touadéra. Et ce dernier, il faut le dire, semble manquer de vision pour la RCA. Comme quoi, il ne suffit pas d’être un mathématicien de haut vol pour revêtir les habits d’un homme d’Etat.
En tout cas, il a beaucoup à apprendre en matière de sciences politiques pour réconcilier la RCA avec elle-même d’abord, avant de la positionner sur le chemin du développement. Et par rapport à ces deux défis, l’on peut bien se demander ce que la Russie peut faire pour l’aider véritablement à les relever. Car, il faut plus que des kalachnikov pour rapprocher les Centrafricains afin qu’ils se mettent ensemble pour construire le pays. Et à cet immense chantier, la RCA ne peut pas s’offrir le luxe de se priver de l’apport de la France. Car, quoi qu’on dise, nos ancêtres les Gaulois, de par les aléas de l’histoire, ont une parfaite connaissance de ce pays. Ce qui est loin d’être le cas de la Russie. Et l’avènement du jeune Emmanuel Macron au pouvoir, est une opportunité pour les deux pays d’envisager leur coopération sous un jour nouveau.
« Le Pays »
La France hausse le ton face aux Russes en Centrafrique
VOA Afrique
La France se montre de plus en plus impatiente devant l'influence grandissante de la Russie en Centrafrique, dénonçant des "initiatives opportunistes" dans ce pays et des "ambitions voilées" sur le continent africain.
"Tous les efforts internationaux sont bienvenus pour sécuriser la République centrafricaine (RCA) mais il faut que cela soit fait (...) dans le respect de la médiation de l'Union africaine", a lancé lundi la ministre française des Armées, Florence Parly, au Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.
"Et toutes les autres initiatives qui sont des initiatives opportunistes et souvent intéressées ne me paraissent pas contribuer à résoudre de façon positive la situation sécuritaire dans ce pays", a-t-elle ajouté, dans une allusion à peine voilée à Moscou. "Toute manipulation intéressée de puissance opportuniste serait inepte, indigne".
La Russie tous azimuts en Centrafrique
La Russie a investi tous azimuts dans cette ancienne colonie française, notamment dans la formation de l'armée et la diplomatie avec les groupes armés.
Depuis le début 2018, elle y a envoyé cinq officiers militaires et 170 instructeurs civils (des mercenaires, selon certains experts) et livré des armes à l'armée nationale après avoir obtenu une exemption à l'embargo de l'ONU.
Symbole de cette présence de plus en plus visible, des Russes assurent désormais la sécurité du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. Parallèlement, une rhétorique antifrançaise s'est emparée des médias locaux.
"Remobiliser autour de l'initiative africaine" de paix en Centrafrique
"La France est toujours là"
Moscou a aussi engagé une médiation entre groupes armés, parallèle sinon concurrente de celle de l'Union africaine, avec une réunion fin août à Khartoum.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, avait déjà lancé un message de fermeté vendredi à Bangui en annonçant une aide de 24 millions d'euros et des livraisons d'armes à la RCA.
"La France a été présente aux moment difficiles (...) Certains de nos soldats ont payé de leur vie cette participation à la défense de l'intégrité centrafricaine et nous sommes toujours là", a-t-il souligné en référence à l'opération Sangaris (2013-2016) destinée à mettre un terme aux affrontements entre groupes armés.
Une pièce de théâtre pour lutter contre l'impunité en Centrafrique
Deux ans après la fin de Sangaris, la quasi-totalité du pays vit toujours sous la coupe de groupes armés, dans un pays de 4,5 millions d'habitants classé parmi les plus pauvres au monde mais riche en diamants, or et uranium.
Depuis l'arrivée des instructeurs russes, plusieurs entreprises gérées par des Russes ont d'ailleurs vu le jour à Bangui, notamment dans la recherche minière.
"Le seul sujet qui doit préoccuper ceux qui veulent s'occuper de Centrafrique, c'est (...) la sécurité de ce pays et son développement, et non pas utiliser potentiellement les difficultés de ce peuple et de ce pays pour s'implanter dans un continent où il y aurait des ambitions voilées", a ajouté le ministre français des Affaires étrangères.
"OPA hostile"
"Ceux qui ont d'autres pensées, ceux qui ont d'autres agendas devront en faire les frais", a-t-il averti.
Après une période d'observation un peu dubitative sur la montée en puissance de la Russie dans ce pays et son possible retour en force sur le continent africain comme au temps de l'URSS, Paris a changé de ton au sortir de l'été.
"Les Français sont passés à une rhétorique plus offensive parce que les Russes vont très vite là-bas", analyse Thierry Vircoulon, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri).
Paris met en garde contre toute "manipulation intéressée" en Centrafrique
Paris a d'abord voulu tourner la page de l'opération Sangaris, qui s'était avérée très lourde pour l'armée française, en passant le relais à la Mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca, 13.000 Casques bleus). Mais les résultats ne sont pas au rendez-vous.
"C'est la contradiction, d'une part on se désengage et de l'autre on n'est pas content quand quelqu'un vient s'engager. Il faut dire qu'avec les Russes, c'est plutôt une +OPA hostile+", relève l'expert de l'Ifri.
"Paris le prend mal. Ce n'est pas qu'il veut continuer à gérer le dossier centrafricain. Il veut que cela soit géré par d'autres (Union européenne, UA, ONU...) dans une sorte de gestion déléguée et les Russes sabotent ce plan", souligne Thierry Vircoulon.
Avec AFP
LA FRANCE VEUT REPRENDRE PIED EN CENTRAFRIQUE
Mise à mal par les initiatives russes de ces derniers mois, la France tente de reprendre le leadership en Centrafrique. La venue à Bangui du ministre français des Affaires étrangères a été marquée par des déclarations qui ne laissent aucun doute quant aux intentions françaises. Des paroles et une politique du chéquier qui doivent peser sur des autorités centrafricaines séduites par une Russie de plus en plus entreprenante.
« J’ai toujours été là pendant les bons et les mauvais moments, tout le monde ne peut pas en dire autant ». C’est par ces mots savamment étudiés que le ministre français des Affaires étrangères a entamé sa visite officielle à Bangui ce samedi 4 novembre. Jean-Yves Le Drian connaît bien la Centrafrique puisqu’en qualité de ministre de la Défense, il a mis au point l’opération Sangaris visant a protéger le pouvoir et les populations des exactions rebelles. L’ex-militaire a troqué son uniforme pour celui de diplomate et a rappelé avec une certaine vigueur que la France était et doit rester le premier soutien du pouvoir central dans le pays.
Malgré l’aide de la France (militaire et financière), la Centrafrique reste dans une situation extrêmement préoccupante. Environ 75 % de son immense territoire est hors de contrôle de l’Etat. Des milliers de réfugiés s’entassent dans des bidonvilles et l’Etat peine à payer ses fonctionnaires. Bref, la situation est calamiteuse, et la Russie s’est engouffrée dans la brèche depuis plusieurs mois. Moscou se montre de plus en plus intéressé par la Centrafrique et a obtenu en décembre 2017 une exemption à l’embargo sur les armes qui pèse sur ce pays meurtri par les guérillas. Des armes russes ont ainsi pu être livrées tandis qu’environ 200 formateurs militaires russes sont sur le terrain. L’exemption touche bientôt à sa fin et la France entend redevenir le seul interlocuteur privilégié du pouvoir.
Pour se faire, Jean-Yves Le Drian a annoncé une aide financière directe de 10 millions d’euros. Une goutte d’eau dans le budget français, mais « cela correspond à deux mois de salaires pour les fonctionnaires centrafricains » pour citer les propos du ministre français. Une manière courtoise, mais plutôt explicite de dire que l’Etat tient grâce à l’aide de la France. 14 autres millions d’euros seront débloqués pour mettre en place des projets utiles au pays comme la construction de ponts rendus nécessaires lors de la saison des pluies.
A cette diplomatie du chèque, Paris n’oublie pas l’aspect militaire qui préoccupe grandement le président centrafricain. 1 400 fusils mitrailleurs seront livrés à Bangui. Préparer la guerre tout en assurant qu’il « n’existe aucune alternative à l’initiative de paix africaine ». Un message porté par le ministre français des Affaires étrangères qui étrille ainsi les efforts russes pour mener un dialogue à Khartoum entre toutes les factions rebelles et le pouvoir central. La France ne veut pas perdre la main et ce voyage est bien le signe que Paris souhaite rester le premier partenaire du pouvoir centrafricain.