Centrafrique : Le transfert de Yekatom Rombhot à la CPI, un satisfecit pour le projet conjoint FIDH-LCDH-OCDH
PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 20 NOVEMBRE 2018
BANGUI, 20 Novembre 2018(RJDH) — Le projet conjoint FIDH, LCDH, OCDH se félicite du transfèrement de l’ancien député de M’baïki 2 et chef d’une milice, ce 17 Novembre à la Cour Pénale Internationale à la Haye, aux Pays-Bas. Pour le projet, c’est un signal fort aux groupes armés à l’approche du dialogue avec le gouvernement. Une déclaration faite ce Samedi 17 Novembre 2018 à Bangui.
La réaction du projet conjoint Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme(LCDH), et l’Observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme(OCDH), intervient quelques heures après le départ du vol affrété par la CPI dans lequel l’ancien député de M’baïki 2, Alfred Yekatom alias Rombhot, a été embarqué pour la Haye.
Pour le Coordonnateur du projet conjoint, Pierre Brunisso, ce transfert est un signal fort aux groupes armés, « nous pensons que le transfèrement d’Alfred Yekatom est un signal fort aux groupes armés qui continuent de sévir dans certaines zones. Donc, nous ne pouvons que nous en féliciter », a-t-il déclaré.
Selon lui, les enquêtes qui ont été menées par le projet conjoint en 2014 ont permis de suspecter l’individu d’avoir commis des meurtres dans le 6ème arrondissement de Bangui, d’avoir procédé au recrutement des enfants soldats, d’avoir mené des cas de séquestrations, de s’être livré à des trafics illicites et à des pillages en bandes organisées
« Les gens doivent comprendre que la lutte contre l’impunité n’est plus un vain mot en Centrafrique. Les auteurs présumés qui pensent qu’aujourd’hui ils ont droit de vie où de mort sur de paisibles citoyens centrafricains, doivent savoir qu’aujourd’hui ils seront traqués jusqu’au dernier recoin de leur retranchement par la justice. C’est aussi un sentiment de soulagement et de satisfaction pour les victimes car c’est ce qu’elles attendent de la part des autorités du pays », a précisé le Secrétaire Général de l’OCDH, Evrard Bondadé.
Alfred Yekatom alias Rombhot a été commandant des Anti-Balaka. Il avait sous son commandement au moins 3.000 hommes armés. Il contrôlait l’axe Bangui-M’baïki à la sortie Sud de la capitale. Rombhot est poursuivi pour les crimes qu’il a commis lui, y compris ceux de ses éléments en sa qualité de supérieur hiérarchique.
Centrafrique : Anicet Georges Dologuelé propose la révision de la feuille de route de l’Union Africaine
PAR VIANNEY INGASSO LE 21 NOVEMBRE 2018
BANGUI, le 20 Novembre 2018 (RJDH)—La révision de la feuille de route de l’Union Africaine pour la paix en Centrafrique pour permettre la participation de tous, c’est ce que demande Anicet Georges Dologuelé qui estime que tous les centrafricains sont concernés par le problème de paix dans ce pays. Position exprimée dans l’émission Actualité et Nous sur RJDH ce mardi 20 novembre 2018.
Pour le leader de l’opposition centrafricaine, Anicet Georges Dologuelé, il n’y a aucune avancée considérable dans les préparatifs du Dialogue initié par l’Union Africaine pour la paix en Centrafrique.
Anicet Georges Dologuelé pense que la question de la paix est une affaire de tous les Centrafricains, « Tous les Centrafricains sont concernés par le problème de paix dans ce pays. », tout en dénonçant le caractère exclusif imposé, selon lui, par le gouvernement Centrafricain pour mettre à l’écart les autres forces vives de la Nation, « Il faut donc qu’on en discute tous, ce n’est pas l’exclusivité de certains. Il n’y a pas des gens à qui Dieu a donné par miracle un don, mais s’ils ont ce don-là, qu’ils fassent en sorte que la paix arrive et rapidement dans le pays. Il y a des problèmes politiques dans un pays et les hommes politiques sont là pour discuter et régler les problèmes politiques dans un pays.» a-t-il précisé.
« Nous avons tous chacun une petite expérience et une petite pierre à apporter » poursuit-il.
Anicet Georges Dologuelé voit en la feuille de route actuelle le blocage pour la participation de la classe politique au dialogue de l’UA pour la paix en Centrafrique, « Mais comme la feuille n’avait pas été conçu comme cela, nous nous sommes mis en retrait pour observer. Si cela avait bien avancé, nous aurions applaudi. 16 mois aujourd’hui, aucune avancée significative n’a été constatée. C’est pourquoi nous réclamons aujourd’hui la révision de la feuille de route, elle a été écrite par des hommes. C’est le gouvernement qui avait exigé pour cela ne soit que entre les groupes armés et le gouvernement, l’Union Africaine a obtempéré mais il ne se passe rien », développe-t-il.
« Il faut que les partis politiques, nous n’avons pas dit d’opposition, mais tous les partis politiques y compris celui qui vient d’être créé et les organisations de la société civile rentrent dans cette feuille de route pour pouvoir donner un autre rythme. On a envie de participer, d’apporter sa pierre parce qu’on a choisi de faire de la politique, c’est pour le bien de la population » a-t-il souhaité.
C’est ce qui justifie la signature du Mémorandum, selon le Président de l’URCA, des partis politiques et organisations de la société civile pour exiger du gouvernement et des partenaires bilatéraux la participation de tous les Centrafricains. « Nous allons adresser notre Mémorandum aux Nations-Unies, à l’Union Européenne, à l’Union Africaine et aux autorités Centrafricaines pour dire, il n’est jamais trop tard pour bien faire » soutient Anicet Georges Dologuelé.
En ce qui concerne l’implication de la Russie dans la résolution de la crise en Centrafrique, il répond «Toutes les contributions sont bonnes pour permettre au pays de sortir de l’ornière et nous devons faire en sorte que chacun ait envie de nous aider plus parce que chaque apport nouveau est important » conclut Anicet Georges Dologuelé.
Depuis que l’annonce du dialogue initié par l’Union Africaine ait été faite, la date et le lieu n’est pas encore connue car tout le monde y voit l’unique issue de sortie de crise en Centrafrique.
Centrafrique : Au moins 300 éléments des FACA formés par les instructeurs russes prêts à être déployer
PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 21 NOVEMBRE 2018
BERENGO, 21 Novembre 2018(RJDH) — Environs 300 éléments des Forces Armées Centrafricaines(FACA) recyclés par les instructeurs Russes ont bouclé leur formation ce mardi 20 Novembre 2018 à Bérengo dans la Lobaye. Une occasion pour le chef de l’Etat Faustin Archange Touadera d’appeler les FACA au respect des règles militaires.
La sortie officielle de près de 300 éléments des FACA formés pendant deux(2) mois par les instructeurs russes à Bérengo intervient au moment où la population centrafricaine surtout celle du centre et de l’est réclament le déploiement des Forces Armées Centrafricaines(FACA) dans ces villes en proie en violence perpétrée par les groupes armés.
Le Colonel Victor Yakoub, chef d’Etat-Major Adjoint revient sur l’effectif des FACA ayant pris part à cette formation qu’il qualifie d’une haute qualité, « cette phase qui s’achève a réuni presque 300 éléments de 1er, 2ème et 3ème bataillon. Nos éléments ont renforcé leurs capacités dans le domaine tactique, de tirs, de conditions physiques, de secourisme au combat, de camouflage, du VIH pour ne citer que ceux-là. La poursuite de cet entrainement permettra le maintien en condition opérationnelle de nos troupes », a souhaité le Chef d’Etat-Major Adjoint Victor Yakoub.
L’appui de la fédération de la Russie à la République Centrafricaine ne se limite pas seulement au niveau des FACA, mais s’étend jusqu’aux Forces de Défense et de Sécurité. « Depuis le début de l’année courante, nos spécialistes ont formé plus de 1600 éléments des FACA à la demande du gouvernement centrafricain. 184 agents de la gendarmerie nationale et 123 policiers formés. Tous ont été dotés par la Russie après la formation. C’est ce qui a permis le début du redéploiement des FACA et FDS à l’intérieur du pays pour protéger la population civile et restaurer l’autorité de l’Etat », a salué l’ambassadeur de la Fédération de la Russie en Centrafrique Victor Tokmakov.
« Le peuple réclame son armée, je suis là aujourd’hui pour encourager ces soldats, malgré les conditions difficiles, ils acceptent de revenir pour apprendre. Je vous appelle au respect des règles militaires afin de protéger toute la population civile, les étrangers qui sont sur le sol centrafricain et les institutions républicaines selon les droits internationaux », a souhaité le chef suprême des armées, Faustin Archange Touadera.
C’est la cinquième sortie des FACA formées par les instructeurs Russes après leur entrainement par l’EUTM. Ces éléments seront bientôt déployés à l’intérieur du pays pour protéger la population civile en proie aux violences.