Centrafrique : Les festivités du 1er décembre divisent l’église catholique et le gouvernement
PAR RJDH LE 26 NOVEMBRE 2018
BANGUI, le 26 Novembre 2018(RJDH)—- Le gouvernement centrafricain et l’église catholique ne sont pas sur une même longueur d’onde par rapport aux festivités du 1er décembre. Alors que l’église appelle les fidèles à transformer ce jour en journée de deuil, les autorités dans un communiqué ont réagi pour demander à la population de commémorer cette journée.
Tout se joue en deux jours. Le samedi 24 novembre après une réunion entre évêques, le cardinal, président de la conférence épiscopale signe un communiqué de presse dans lequel, est rendu public l’appel des évêques relatif à la transformation des festivités du 1er décembre en journée de deuil.
Cet appel bouleverse le gouvernement qui dépêche cinq membres du gouvernement à l’archevêché de Bangui où ils ont rencontré le cardinal. Le prélat malgré les arguments des membres du gouvernement, reste droit dans ses bottes et refuse de revenir sur sa décision. C’est sur cette note que les cinq ministres, déçus quittent la résidence du cardinal.
Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement Ange Maxime Kazagui réunie son équipe et sort dans la foulée un communiqué de presse dans lequel, il prend le contre-pied de la position de l’église catholique. Le communiqué rappelle les trois jours de deuil décrété par l’exécutif, exprime sa solidarité à l’église et aux victimes et reconnait que l’église catholique est une cible des groupes armés. Mais la chute est claire. Les Centrafricains doivent faire bloc et profiter de ces festivités pour dire non à ces tueries. Pour le gouvernement, le 1er décembre est un symbole, pas question de le boycotter.
Les mots et expression utilisés dans les deux documents attestent que le torchon brule entre l’église catholique et le gouvernement. Ceci sera une première depuis le début de la crise centrafricaine. Les prochains jours seront déterminants. Que ce soit l’église catholique ou le gouvernement chacun mettra tout en œuvre pour que son appel soit suivi.
Centrafrique : La Minusca reconnait ses insuffisances et appelle les politiques à s’activer dans le dialogue
PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 26 NOVEMBRE 2018
BANGUI, 26 Novembre 2018(RJDH)—Le Patron de la Minusca Parfait Onanga-Anyanga reconnait les insuffisances de la Mission onusienne en Centrafrique. Il l’a dit 23 lors d’un point de presse qu’il a animé à Bangui. Il a par la même occasion appelé les politiques à s’activer dans le dialogue avec les différentes communautés pour éviter une solution militaire à la résolution de la crise.
La réaction du numéro 1 de la Minusca Parfait Onanga Anyanga fait suite à l’accusation de passivité, portée contre ses troupes basées à Alindao par le premier ministre Simplice Mathieu Sarandji suivie du président de l’assemblée nationale, Moussa Laurent Ngon-Baba et de l’église Catholique.
Pour Parfait Onanga-Anyanga, c’est la faiblesse de l’Etat qui doit être mis en avant au lieu d’évoquer la passivité de troupes onusiennes, « nous vivons un contexte dans lequel l’Etat, dans son incarnation, n’est pas présent sur toute l’étendue du territoire. La Minusca avec ses insuffisances tente de remplacer l’Etat dans ses fonctions régaliennes. Nous sommes en train de faire des pas importants à redonner à l’Etat Centrafricain ses capacités plénières. Malheureusement nous faisons face à des violences, comme celle que nous connaissons. Nous l’avons fait à Paoua, Bangassou et Batangafo et nous continuons de le faire » a rappelé le chef de la Minusca.
La solution à la crise centrafricaine ajoute-t-il, n’est pas militaire, « mais nous le faisons en limite de nos capacités en évitant surtout dans une sorte de militarisme en pensant qu’il y a une crise militaire à la crise centrafricaine », a-t-il précisé.
Le chef de la Minusca a de manière dissimulée, porté du doigt l’absence des politiques à être aussi sur le terrain pour discuter avec les communautés impliquées dans la crise en Centrafrique. « Il nous faut être présent politiquement sur le terrain afin de sensibiliser les différents groupes armés y compris les communautés. D’être en contact permanent avec les communautés pour éviter un sentiment d’abandon. Malheureusement, ce n’est pas assez fait», a fait savoir Parfait Onanga-Anyanga.
Aujourd’hui la Minusca est dans l’œil du cyclone des critiques de la classe politique et société civile centrafricaine depuis qu’elle a montré ses limites dans la protection des civils conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.