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1 décembre 2018 6 01 /12 /décembre /2018 18:07

 

Lu pour vous 

 

Figure morale du pays, l’archevêque de Bangui témoigne de la dérive de la République centrafricaine dont ce 1er décembre marquera la 60ème année de sa proclamation.

 

Propos recueillis par Cyril Bensimon Le Monde - Publié hier à 11h25, mis à jour à 16h55

 

Ce 1er décembre, la République centrafricaine aura 60 ans et rien à célébrer. Le 15 novembre, un massacre de grande ampleur, un de plus, a été commis à Alindao, à 500 km à l’est de la capitale Bangui. Au moins 60 personnes, dont deux prêtres, ont été tuées lors d’un raid commis par l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), l’un des groupes qui constituaient la Séléka, la rébellion à majorité musulmane qui avait pris le pouvoir en mars 2013.

Pour affronter cette alliance disparate de groupes armés, qui s’étaient rendus coupables de graves exactions, se mirent en place des milices anti-balaka, composées pour l’essentiel de villageois autochtones et de militaires. Depuis, la guerre n’a pas cessé, devenant au fil du temps un conflit qui dépasse et de loin les lignes religieuses.

Le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, est l’une des dernières grandes figures morales de ce pays. Il s’est rendu trois jours durant, du 20 au 23 novembre, à Alindao. Il témoigne de la situation sur place et de la dérive de la République centrafricaine.

Qu’avez-vous vu à Alindao ?

Dieudonné Nzapalainga J’ai vu des scènes de désolation. Le site de déplacés a été rayé de la carte, brûlé. C’est un vide total. Les gens sont partis en brousse. Les prêtres sont restés, mais réfugiés chez les casques bleus de la Minusca [Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique]. Ils ont compté 60 morts. Mais en brousse, combien d’autres ont péri ? Le jour où je suis arrivé, nous avons décidé de regagner tous ensemble l’évêché qui est le seul endroit où les prêtres peuvent accueillir les gens qui étaient partis à Ndakoto, un village de seulement quinze maisons, à 7 km de là. Ces villageois n’étaient pas préparés à accueillir 26 000 personnes.

Après une semaine, les gens mourraient de faim. Les enfants souffraient de diarrhées, de vomissements pour la simple raison qu’ils buvaient de l’eau sale. Ces gens ont tout perdu. L’attaque a été rapide, imprévisible. Beaucoup de ceux qui sont morts sont des enfants, des malades ou des personnes âgées. Ceux qui pouvaient fuir ont fui pendant que les assaillants brûlaient et pillaient le camp. Le 23 novembre, le Programme alimentaire mondial est arrivé avec quatre camions. Il fallait voir comment les gens se jetaient sur les vivres. Les premiers jours, j’ai vu des gens gratter le sol pour tenter de récupérer quelques grains de riz.

Que s’est-il réellement passé le 15 novembre ?

Avant le 15 novembre, il y a eu des signes annonciateurs. Quand les déplacés sortaient du site et partaient aux champs, il y avait régulièrement des morts sur le chemin. Il y avait des soupçons que ce sont les Séléka de l’UPC qui tuaient. De l’autre côté, les Séléka disaient : « Ce camp ne doit pas exister. C’est un nid d’anti-balaka. Ils s’y cachent avant de nous attaquer. » Le 14, un compatriote peul du nom d’Amadou, habitant d’Alindao, a été tué. Son corps a été ramené à la mosquée. La tension est montée. Puis le 15, un autre musulman a été tué sur la route de Bambari.

 

Cela a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les Séléka se sont dits alors : « On va en finir avec ce site de déplacés. On ne veut plus voir d’anti-balaka là-bas ». Ils ont incendié, tiré à balles réelles. Ce fut une razzia systématique. Le commandant de zone de l’UPC s’est même emparé du véhicule de l’évêque alors qu’ils se connaissent. Tout s’est fait en plein jour. Les prêtres ont été pillés à trois reprises et, comme ils avaient donné tout leur argent, à 18 heures, ils sont allés se réfugier chez les casques bleus de la Minusca avant qu’une quatrième vague arrive.

 

Qu’ont fait les casques bleus lors de cette attaque ?

Ils n’ont pas tiré un seul coup de feu. Ils sont restés inactifs. Ils l’ont reconnu. Quand je les ai vus, les casques bleus m’ont dit qu’ils n’étaient pas en nombre suffisant pour affronter les gens. Pourtant, sur les trois lieux où ils étaient positionnés, aucun Séléka ne s’est aventuré. Ils les ont regardés faire. Ils n’ont même pas fait un tir de sommation. Mais quand les anti-balaka ont voulu s’infiltrer, envoyer leurs gens pour racketter les personnes sur le bord des routes, ils ont fait des tirs de sommation et le tour du site pour les chasser. J’aurais aimé entendre qu’au moment de l’attaque ils ont fait quelques tirs pour les dissuader. Mais là, en restant sans intervenir alors que des gens tirent au lance-roquettes sur des maisons et des églises, ils ont failli à leur mission de protection.

Comment expliquez-vous la succession de massacres qui frappent la Centrafrique ?

J’ai comme l’impression que la guerre de positionnement a commencé. Dans le cadre du dialogue en cours avec les groupes armés, celui qui aura beaucoup d’hommes et contrôlera le plus d’espace pourra demander des ministères, de l’argent… Alindao est entièrement contrôlé par l’UPC. Cette attaque était préparée, organisée. Je pense que ces actes sont pour eux une manière de se positionner dans le dialogue avec l’Etat, la communauté internationale. C’est aussi un message fort envoyé aux populations de la zone qu’ils contrôlent et avec lesquelles ils s’enrichissent. Après avoir détruit et pillé le camp de déplacés, ils sont allés sur un autre site pour prévenir les gens que, s’ils acceptaient les anti-balaka chez eux, ils seraient eux aussi rayés de la carte. Ce sont clairement des crimes prémédités.

Les autorités font-elles le nécessaire pour ramener la paix ?

J’ai rencontré les autorités et j’ai l’impression qu’elles sont impuissantes. Elles m’ont dit qu’elles ne peuvent pas déployer les FACA [Force armées centrafricaines] dans le pays à cause de l’embargo sur les armes et les munitions qui les empêche de s’équiper. Elles disent aussi qu’elles n’ont pas les véhicules pour déployer les militaires.

En clair, les gens d’Alindao ne sont pas prêts de voir arriver des soldats. Dans cette ville, il n’y a plus d’autorité. Le maire, le sous-préfet, les gendarmes sont tous partis à Bangui. Le seul fonctionnaire encore sur place est le secrétaire de la sous-préfecture. Les gens sont abandonnés à eux-mêmes, sous la domination d’un groupe armé. J’ai dit aux autorités que lorsqu’elles envoient des responsables en province, elles doivent les accompagner, les protéger, mais ce n’est pas le cas et tous reviennent à Bangui. On laisse le terrain aux rebelles qui font donc office d’autorité.

L’une des conditions posées par les chefs de guerre pour rendre les armes est de ne pas devoir répondre de leurs actes devant la justice. Cela vous parait-il acceptable ?

Je ne pense pas que cela soit envisageable après tout ce qui s’est passé dans ce pays. La population demande justice. Il faudrait que les auteurs des crimes arrivent à reconnaître qu’ils ont fait du mal et demandent pardon. Il faudrait un peu d’humilité. On a identifié des gens qui ont commis des violences et il faudrait qu’un jour il y ait des enquêtes. C’est l’impunité qui nous a conduits dans ce cercle vicieux. Après chaque amnistie, on repart à la case départ. Les gens ont compté leurs morts et ne sont plus prêts à laisser parader ceux qui leur ont fait du mal.

A Alindao, j’ai rencontré un instituteur. Il m’a dit : « On a brûlé ma maison. On a tué ma femme. Je n’ai plus qu’une chemise et un pantalon que je lave chaque nuit avant de me coucher sans habits. » Pour ces gens, il faudrait que la loi passe. Nul n’est au-dessus de la loi. Il faut renforcer l’appareil judiciaire et on a vu lors du forum de Bangui [qui avait réuni les acteurs politiques, militaires et de la société civile du 4 au 11 mai 2015] que les différents groupes, sans se concerter, ont demandé à ce qu’il n’y ait pas d’impunité. Il faut entendre cela. Je crois vraiment que la population demande à ce que justice soit rendue pour les victimes.

Vous pensez que le transfert de l’ancien chef anti-balaka, Alfred Yekotom Rombhot, devant la Cour pénale internationale (CPI) pose un précédent ?

En analysant, je me dis que voilà quelqu’un qui était dans un groupe armé puis élu à l’Assemblée. Il a été arrêté en flagrant délit, mais ce sont les autorités qui ont décidé de le confier à la CPI. Je me dis que c’est peut-être aussi un message adressé à la communauté internationale, en particulier à la Minusca, car elle seule est présente là où se trouvent les chefs rebelles comme Ali Darassa ou Nourredine Adam. Cela peut donc être un geste pour interpeller la communauté internationale afin qu’elle fasse un geste qui pourrait apaiser ceux qui ont tout perdu.

Vous avez récemment déclaré que le pays est poussé vers une guerre de religions. Pourquoi ?

Je vais vous donner un exemple. A Alindao, il y avait une communauté musulmane qui existait. Quand il y a eu un déploiement de soldats des FACA pour aller à Bangassou, le chef rebelle Ali Darassa a demandé aux gens d’Alindao de sortir pour protester. L’imam n’a pas voulu l’appuyer en disant qu’il est apolitique. Quelque temps plus tard, il a été destitué et Ali Darassa a mis en place une nouvelle communauté islamique. J’ai voulu la rencontrer lorsque je suis allé à Alindao, mais elle a refusé. Ce sont des gens qui ont fait allégeance à un groupe armé et c’est comme cela que se produit le glissement. L’ancien imam n’a plus d’autorité. Il faut refuser de tomber dans ce piège-là.

Pourquoi les plates-formes religieuses ont-elles dénoncé des interférences étrangères ?

Vous savez que nos frontières sont poreuses et beaucoup des rebelles passent par le Soudan et le Tchad. A Alindao, par exemple, l’évêque nous a dit que dans le dernier groupe d’assaillants, il y avait des gens qui ne parlaient ni le sango [la langue officielle], ni le français. Cela signifie que ce sont des mercenaires qui viennent se servir, récupérer des diamants, de l’or, des bœufs. Tout ce que l’on peut piller. On sait que les Séléka vont recruter dans ces deux pays, car rien ne les en empêche et ce n’est pas la Minusca qui va les combattre. On est devenu le ventre mou de la sous-région et ma crainte est qu’à terme nous devenions sa poubelle. Tous ceux rejetés chez eux vont venir s’abriter chez nous avant de lancer des attaques.

Voilà plus de cinq ans que la Centrafrique connaît la plus grave crise de son histoire. Comment sortir de cette spirale infernale ?

Pour sortir de là, il faudrait que les Centrafricains commencent par s’asseoir pour s’approprier leur pays et se dire les quatre vérités. Même si d’autres tirent des ficelles, c’est d’abord à nous, Centrafricains, de trouver la solution. Celle-ci sera d’abord politique et non militaire. Elle se fera par le dialogue et en acceptant des sacrifices. Car nous avons déjà dialogué, mais il faut par la suite appliquer les décisions qui sont prises.

Je crois également que la communauté internationale doit renforcer les autorités afin de donner une crédibilité à notre Etat. Celui-ci a été touché dans ses fondements. Les gens continuent de parler de lui, mais il n’existe plus, c’est un squelette vivant. Il faut l’habiller, en soutenant par exemple le sous-préfet quand celui-ci est envoyé en zone rebelle. Il faut que la communauté internationale joue franc-jeu et permette aux fonctionnaires d’assumer leur rôle. Nous ne sommes pas dupes des agendas cachés. Avec l’arrivée des Russes, nous voyons bien que notre pays et ses richesses naturelles attirent des convoitises. Mais au moment où l’on parle de guerre géostratégique entre grandes puissances, les pauvres meurent.

Cyril Bensimon

 

Mgr Dieudonné Nzapalainga : « Une guerre de positionnement a commencé en Centrafrique »
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1 décembre 2018 6 01 /12 /décembre /2018 17:48
Communiqué de Presse de clôture de la 3ème Session de l'ACP
Communiqué de Presse de clôture de la 3ème Session de l'ACP
Communiqué de Presse de clôture de la 3ème Session de l'ACP
Communiqué de Presse de clôture de la 3ème Session de l'ACP

 

Académie Centrafricaine de Presse

 

Troisième session – 26-30 Novembre 2018

Une initiative soutenue par Telecel et la Minusca

 

«Pour être lus, les journaux doivent informer et savoir expliquer»

 

L'Académie centrafricaine de presse a achevé vendredi 30 novembre à Bangui sa troisième session lors d’une cérémonie de clôture présidée par Son Eminence le Cardinal Dieudonné Nzapalainga.

 

Cette initiative unique de formation mixte de journalistes professionnels et d'étudiants en communication est soutenue par le groupe Telecel RCA et par la Minusca. Un exemple rare de coopération entre acteurs privés et publics, au service d'une République Centrafricaine réconciliée. Prés de quarante participants ont reçu vendredi leurs diplômes de l’ACP en présence de Laurent Foucher et Malek Atrissi pour Telecel RCA, Vladimir Monteiro pour la Minusca et des honorables députés Martin Ziguélé et Jean Pierre Mara.

 

Comme lors des éditions précédentes, cette session était coordonnée par Prosper Ndouba, directeur des programmes de l'ACP, et Richard Werly, coordinateur éditorial. Ils étaient accompagnés de Sylvie Coma, longtemps collaboratrice de RFI, et de Thomas Renaut, entrepreneur de presse entre la France et l'Afrique. 

 

La clôture de cette session a été consacrée à la présentation du journal-école «Centrafrique Espoir» réalisé par les étudiants du département Information-Communication de l’Université de Bangui. Ce journal de huit pages, réalisé dans les conditions d’un quotidien, a été présenté au Cardinal Nzapalainga qui en a aussitôt tiré une leçon : «Pour être lus, les journaux doivent informer et savoir expliquer» a-t-il déclaré.

 

Le Cardinal a aussi salué la variété des sujets traités et l’approche «de terrain» qui a guidé la rédaction. Cette session 2018 était dédiée aux techniques du reportage, indispensables pour savoir raconter les réalités difficiles vécues par la population centrafricaine.

 

«Un journal est un témoin. Pouvoir témoigner de la douleur et de la diversité des situations, mais aussi de l’économie et de la vitalité de ce pays est essentiel. Il y a des héros en Centrafrique et nous devons les révéler» a poursuivi S.E le Cardinal.

 

«Centrafrique Espoir», journal rédigé et produit par une équipe d’aspirant et de jeunes journalistes, est un vecteur unique et neutre en Centrafrique, où la presse écrite est malheureusement souvent minée par les conflits d’intérêts et les règlements de compte.

 

Une quatrième session de l’Académie Centrafricaine de Presse (ACP) devrait se tenir en juin 2019 à Bangui.

 

Fait à Bangui le 30 novembre 2018

 

 

Contact ACP:

 

Prosper Ndouba : 75677265

Richard Werly:    75400579

 

Contact Minusca : Bureau du Porte-parole

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1 décembre 2018 6 01 /12 /décembre /2018 17:33
Burundi: mandat d'arrêt international contre l'ex-président Buyoya

 

 

Nairobi - AFP / 30 novembre 2018 19h42 Le Burundi a lancé un mandat d'arrêt international contre l'ex-président burundais Pierre Buyoya et 16 anciens hauts responsables pour leur rôle présumé dans l'assassinat en 1993 de Melchior Ndadaye, premier président hutu démocratiquement élu du pays, a annoncé vendredi le procureur général.

"Les éléments de l'enquête déjà disponibles révèlent que les personnes dont les noms suivent pourraient avoir été impliquées dans ce crime, dans sa préparation, pendant son exécution et même après sa commission", a accusé Sylvestre Nyandwi dans une déclaration lue à la presse.

La liste commence par celui de M. Buyoya et comprend 11 hauts gradés des forces de sécurité (armée et gendarmerie) et cinq de ses anciens proches collaborateurs civils, aujourd'hui à la retraite et en exil.

Le procureur général a estimé "qu'il est impérieux qu'ils soient interrogés sur le rôle qu'ils auraient joué" dans ce crime, et demandé que "les pays qui les hébergent puissent les arrêter et les extrader au Burundi afin qu'ils s'expliquent sur les faits qui leur sont reprochés".

Pierre Buyoya est l'actuel représentant de l'Union africaine (UA) au Mali, et l'une des personnalités africaines estimées et écoutées dans les forums internationaux.

Le major Buyoya, un Tutsi, avait été porté au pouvoir par l'armée en 1987. Il avait cédé sa place à Melchior Ndadaye, un Hutu, élu démocratiquement en juillet 1993. Il était ensuite revenu au pouvoir entre 1996 et 2003.

L'émission d'un mandat d'arrêt à son encontre intervient une semaine après l'arrestation à Bujumbura de quatre hauts gradés tutsi de l'armée à la retraite, accusés d'être parmi "les auteurs" de l'assassinat de M. Ndadaye.

Cet assassinat avait été à l'origine d'une guerre civile (93-2006) qui a fait plus de 300.000 morts et opposé l'armée, alors dominée par la minorité tutsi (14% de la population), à des mouvements rebelles hutu (85%).

Une dizaine de soldats dont le plus haut gradé était lieutenant ont été condamnés en 1998, dans un procès considéré comme celui "des exécutants". Aucun des nombreux hauts gradés cités dans cet assassinat n'avait été inquiété.

Depuis, les dirigeants politiques, les membres de l'ancienne armée et des mouvements rebelles avaient bénéficié d'une immunité provisoire alors que l'accord de paix d'Arusha de 2000 avait prévu que tous les crimes commis relèveraient désormais de la Commission vérité et réconciliation (CVR).

Le nom de Pierre Buyoya avait déjà été cité par certains en lien avec cet assassinat, mais sans que l'ombre d'une preuve soit jamais apportée.

Le pays est aujourd'hui dirigé par le parti Cndd-FDD, issu de l'ancienne principale rébellion hutu.

(©)

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30 novembre 2018 5 30 /11 /novembre /2018 16:29
Centrafrique : six éléphants abattus au Parc national de Dzanga Sangha à Bayanga

 

Bangui, Centrafrique 2018-11-29 (ADV) — Au moins six éléphants ont été abattus en moins d’un mois au Parc National de Dzanga Sangha à Bayanga situé à plus de 500 Km de Bangui, a appris ADV des sources locales qui parlent de la résurgence de braconnage dans ce parc.

Le Parc national de Dzanga Sangha regorge d’énormes richesses fauniques dont les éléphants qui se trouvent dans les aires-protégées, alors qu’ils sont menacés d’extermination par des braconniers en quête d’ivoire.

Depuis quelques jours, des braconniers non identifiés ont refait surface au parc de Dzanga-Bai à Bayanga. Ils ont abattu six éléphants dont le dernier cas s’est produit samedi 24 novembre 2018 où deux éléphants ont été tués dans un village proche de Bayanga.

Les responsables de la conservation ouvrent une enquête pour identifier les auteurs et complices de ce crime. Bien qu’il ait la présence des Eco-gardes dans la région, les moyens techniques et le sous-effectif constituent encore un frein à la lutte contre le braconnage.

Les Aires Protégées de Dzanga-Sangha font parties intégrantes du Tri-National de la Sangha, l’un des plus importants sites de conservation transfrontalière du Bassin du Congo. Ce Parc partage ses frontières avec le Cameroun et la République du Congo Brazzaville et constitue pour la RCA une source d’entrée de devise de son économie grâce aux touristes qui visitent ce site malgré la crise.

Créées en 1990, les Aires Protégées de Dzanga Sangha (APDS) ont une superficie de plus de 400 000 ha (4000 km2) et environ 900 Eco gardes en 2015 assurent la protection de ce site. Ces aires sont inscrites depuis juillet 2012 au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

© Bur-csa – N.A / De notre correspondant régional Fridolin Ngoulou – African Daily Voice (ADV) – Retrouvez-nous sur Twitter : @ADVinfo_fr

 

Bangui, Centrafrique2018-11-29 (ADV) — Au moins six éléphants ont été abattus en moins d’un mois au Parc National de Dzanga Sangha à Bayanga situé à plus de 500 Km de Bangui, a appris ADV des sources locales qui parlent de la résurgence de braconnage dans ce parc.

Le Parc national de Dzanga Sangha regorge d’énormes richesses fauniques dont les éléphants qui se trouvent dans les aires-protégées, alors qu’ils sont menacés d’extermination par des braconniers en quête d’ivoire.

Depuis quelques jours, des braconniers non identifiés ont refait surface au parc de Dzanga-Bai à Bayanga. Ils ont abattu six éléphants dont le dernier cas s’est produit samedi 24 novembre 2018 où deux éléphants ont été tués dans un village proche de Bayanga.

Les responsables de la conservation ouvrent une enquête pour identifier les auteurs et complices de ce crime. Bien qu’il ait la présence des Eco-gardes dans la région, les moyens techniques et le sous-effectif constituent encore un frein à la lutte contre le braconnage.

Les Aires Protégées de Dzanga-Sangha font parties intégrantes du Tri-National de la Sangha, l’un des plus importants sites de conservation transfrontalière du Bassin du Congo. Ce Parc partage ses frontières avec le Cameroun et la République du Congo Brazzaville et constitue pour la RCA une source d’entrée de devise de son économie grâce aux touristes qui visitent ce site malgré la crise.

Créées en 1990, les Aires Protégées de Dzanga Sangha (APDS) ont une superficie de plus de 400 000 ha (4000 km2) et environ 900 Eco gardes en 2015 assurent la protection de ce site. Ces aires sont inscrites depuis juillet 2012 au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

© Bur-csa – N.A / De notre correspondant régional Fridolin Ngoulou – African Daily Voice (ADV) – Retrouvez-nous sur Twitter : @ADVinfo_fr

 

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30 novembre 2018 5 30 /11 /novembre /2018 16:23
Centrafrique: 1,5 million d'enfants ont besoin d'aide humanitaire

 

AFP 30/11/2018

 

Deux enfants sur trois en Centrafrique ont besoin d'assistance humanitaire et des milliers d'entre eux sont piégés au sein de groupes armées ou victimes de violences sexuelles, a alerté vendredi le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).

Approximativement 1,5 million d'enfants ont besoin d'une aide humanitaire dans ce pays en proie depuis des années à des combats entre groupes armés, soit 300.000 de plus qu'en 2016, selon l'Unicef. "Cette crise a lieu dans l'un des pays les plus pauvres et les moins avancés du monde, et l'un des plus dangereux pour le personnel humanitaire", a déclaré la représentante de l'Unicef en Centrafrique, Christine Muhigana, dans un communiqué. "La situation des enfants est désespérée", a-t-elle prévenu.

La Centrafrique, pays de 4,5 millions d'habitants est classé parmi les plus pauvres au monde. Elle a basculé dans la violence et le chaos en 2013 après le renversement du président François Bozizé par la rébellion Séléka, majoritairement composée de musulmans du nord du pays.

En réponse, des milices antibalaka (antimachettes), composées de Centrafricains à majorité chrétiens et animistes, avaient mené une contre-offensive.

Aujourd'hui, Bangui vit dans un calme relatif mais la quasi-totalité du territoire reste sous la coupe de groupes armés, qui combattent pour le contrôle des ressources et pour renforcer leur influence locale.

Un enfant sur quatre est soit déplacé, soit réfugié, et en dépit de l'aggravation de la crise, le financement et l'attention de la communauté internationale sont extrêmement faibles, déplore l'Unicef, qui travaille sur place dans des conditions de plus en plus dangereuses.

Le nombre d'attaques contre les travailleurs humanitaires a plus que quadruplé, passant de 67 incidents en 2017 à 294 au cours des seuls huit premiers mois et demi de 2018.

Selon l'ONU, plusieurs régions de Centrafrique, notamment dans l'Est et dans le centre, se trouvent déjà en phase 4, appelée phase d'urgence, sur une échelle de 5, le dernier niveau étant celui de la famine.

 

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30 novembre 2018 5 30 /11 /novembre /2018 16:08

 

Lu pour vous 

 

INTERVIEW

 

«En Centrafrique, la mission de l'ONU est le bouc-émissaire idéal»

 

Par Maria Malagardis, envoyée spéciale Libération  à Bangui (Centrafrique). Photo Michael Zumstein. Vu pour Libération — 30 novembre 2018 à 12:21 (mis à jour à 15:18)

 

Parfait Onanga-Anyanga, le chef de la Minusca, l'opération de maintien de la paix de l'ONU en Centrafrique, a reçu «Libération» à Bangui et répond aux critiques qui visent les Casques bleus sur place.

Les missions de paix des Nations unies en Afrique sont souvent sur la sellette. En république démocratique du Congo (RDC), la publication de documents confidentiels, les «Congo files», révèle comment l’ONU aurait cherché à cacher la vérité sur l’assassinat de deux ses employés dans la région du Kasaï en mars 2017. Dans le pays voisin, la Centrafrique, la Minusca, la mission de paix sur place depuis 2014, fait elle aussi l’objet de véhémentes critiques qui dénoncent la passivité récurrente des casques bleus face à l’augmentation des affrontements meurtriers dans le pays.

Certes, ces accusations sont nettement moins graves que celles qui se font jour en RDC. Mais en Centrafrique, elles placent la Minusca dans une position d’autant plus délicate, qu’au-delà d’une impuissance réelle face à certaines tueries, de nombreuses fake news relayées sur les réseaux sociaux locaux renforcent l’hostilité contre les Casques bleus. Le jour où Libération a rencontré le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies sur place, le Gabonais Parfait Onanga-Anyanga, son bureau publiait un communiqué dénonçant une rumeur de collusion entre la Minusca et la France pour favoriser le chaos dans le pays. En poste depuis 2015, Parfait Onanga-Anyanga revient sur cette inflation de rumeurs explosives et détaille le rôle des Casque bleus dans le pays.

Une nouvelle rumeur sur une collusion entre la Minusca et la France pour favoriser le chaos a obligé la mission de l’ONU à sortir de son silence pour la démentir. Comment expliquer vous cette multiplication de fake news dans ce pays ?

On a un vrai problème, avec une presse locale qui fait parfois preuve d’une inventivité fascinante et dangereuse. Mais désormais, avec les réseaux sociaux, c’est chaque citoyen qui a entre ses mains des outils de désinformation. Il suffit d’appuyer sur un bouton et la rumeur se diffuse de façon exponentielle. Elle s’enracine toujours, devient plus destructive, là où la société est déjà fragmentée comme c’est le cas dans ce pays. Or le vrai défi c’est de savoir si on veut changer la fatalité de l’histoire. Les Centrafricains eux-mêmes font le constat d’un bilan catastrophique : un pays qui a fait faillite depuis soixante ans, où l’Etat ne dispose toujours pas du monopole de la violence légitime, ne peut toujours pas déployer son administration et répondre aux besoins les plus élémentaires de ses populations. Au-delà du défi de la sécurité, on se trouve aussi face à une pauvreté abjecte. L’un des objectifs des Nations unies ici, c’est justement d’accompagner la reconstruction de l’Etat.

Elle semble encore loin d’être accomplie… Et les efforts de la Minusca sont peu visibles.

Ici, nous n’avons pas, comme ce fut le cas dans le passé, au Cambodge ou au Timor oriental, des pouvoirs exécutifs pour remettre le pays sur pied avant de le confier à des autorités légitimes. Dans ce pays, la violence a été telle en 2014, que le Conseil de sécurité a voulu d’abord mettre un couvercle pour arrêter l’hémorragie. Ensuite, nous avons rétabli les autorités à travers notamment des élections crédibles, sans régler, c’est vrai, les questions fondamentales. A savoir la sécurité et les besoins de base. Nous sommes dans une situation où l’ONU reconnaît qu’il y a un Etat souverain, même si c’est une souveraineté affaiblie, confisquée par des seigneurs de guerre qui tiennent les deux tiers du territoire et ont parfois des capacités plus fortes que celles de l’autorité centrale.

Mais cette souveraineté limitée laisse le gouvernement et la Minusca impuissants face aux tueries récurrentes comme à Alindao au sud-est du pays, le 15 novembre… Comment expliquer cet échec ?

Le désastre produit à Alindao, c’est une frustration partagée. A Alindao, ce qui m’horrifie, c’est l’instrumentalisation d’une minorité musulmane qu’on envoie comme une déferlante sur une population déplacée. Tout ça à cause de la mort de trois personnes ? Tout meurtre est condamnable, mais dans ce cas précis on a une réaction disproportionnée avec, au final, une soixantaine de morts, un site incendié, la profanation des lieux de culte et même des corps des victimes décédées. On a atteint les profondeurs d’une horreur qui ne vise pas simplement à se défaire de l’autre mais à le déshumaniser. Au-delà de la violence de l’attaque, le résultat c’est la fracture qui s’installe désormais : comment peut-on rétablir le vivre ensemble, après un tel carnage ?

Ça n’explique pas la passivité des Casques bleus pendant ce drame, qui a choqué beaucoup de Centrafricains.

Mais qu’est-ce qu’on avait à Alindao ? Un poste militaire temporaire, installé près du site de déplacés. Avec 40 Casques bleus pour une ville de 30 000 habitants. C’est de la dissuasion. Mais lorsque toute une communauté instrumentalisée se lance dans la bataille, et bien je suis désolé, mais ces Casques bleus qui ne sont pas des victimes expiatoires, vont se retrouver, par réflexe naturel, contraints de se protéger eux-mêmes. Il ne faut pas oublier que nous travaillons en flux tendus sur un territoire vaste comme la France et la Belgique réunies, sans véritable réseau routier. Une force de 12 000 hommes, ça peut sembler énorme. Ici, ça équivaut à un Casque bleu pour 10 km2, et pour 400 Centrafricains. Rien que la région du sud-est du pays, c’est l’équivalent de la Tunisie, avec seulement 150 hommes. Et c’est bien pour cette raison que le Conseil de sécurité avait accordé en novembre 2017, une augmentation de troupes à hauteur de 900 soldats supplémentaires. Un an plus tard, nous n’avons pas encore la totalité de ces troupes. Nous attendons toujours 350 Népalais. Donc, c’est facile de crier au loup et de faire le constat d’échec de la Minusca. Je ne le discute pas, je dis simplement que la tâche est difficile dans une configuration très compliquée. Personne en revanche, ne nous remercie, ne reconnaît nos succès, à Bangassou, à Bambari, lorsque nous allons sauver des populations. Au fond, nous sommes le bouc émissaire idéal. On est dans une situation impossible et on attend de nous des miracles. Or la réponse n’est pas que militaire ou sécuritaire. Il faut aussi redonner au politique toute sa place. Et là, c’est d’abord la responsabilité du gouvernement. Il faut occuper le terrain, nous savons très bien où sont les zones de tensions. Il faut aussi dire aux Centrafricains : «Arrêtez de vous massacrer, c’est une décision que vous pouvez prendre d’embrasser la paix.»

Les Centrafricains ont-ils les moyens de ce sursaut ?

Souvent, ceux qui s’offusquent de nos limites, ne cherchent pas à porter un message de paix, ce qu’ils veulent c’est la vengeance. Ce qui se passe à Alindao comme dans d’autres localités frappées par les violences, correspond d’abord à des dynamiques locales. Mais lorsque l’autorité centrale ne fait plus peur, lorsque les populations pensent pouvoir se faire justice elles-mêmes et vont comme à Sosso-Nakombo [au sud-ouest du pays, ndlr], début octobre, saccager un centre de gendarmerie pour s’en prendre violemment à trois Chinois, qui seront découpés en petits morceaux, alors là, ça devient totalement ingérable. Il aurait certainement fallu que nous ayons le double de nos capacités actuelles, mais nous faisons avec ce que nous avons. C’est déjà une mission dotée d’un milliard de dollars, ce n’est pas rien ! Moi je ne suis pas là pour dire aux Etats membres, faisons toujours plus. Je dis aux Centrafricains : «Faisons avec l’outil que nous avons.» Le moment venu, nos forces joueront leur rôle pour accompagner une résolution politique de la crise, y compris par la coercition militaire.

Sauf que votre mandat n’a pu être renouvelé ce mois-ci au Conseil de sécurité. Ce mandat en attente de renouvellement n’est-il pas aujourd’hui affaibli ?

Non, il y avait déjà eu un report technique semblable, de trois mois, en 2017. Nous ne sommes pas affaiblis. Ce qui a toujours fait notre succès dans ce pays c’est l’unité des membres du Conseil de sécurité.

Mais est-ce encore le cas, alors que la Russie semble avoir des exigences nouvelles pour affirmer son rôle en Centrafrique ?

Je ne nie pas que les acteurs aient parfois des divergences. A un certain moment, nous avions une proposition de processus de paix proposée par la Russie, qui a pu sembler concurrente à celle mise en place par l’Union africaine. La question a été réglée à New York, le 27 septembre, et désormais tout le monde valide le processus initié par l’Union africaine. Il faut laisser aux Etats membres le temps d’harmoniser leurs points de vue. J’ai bon espoir que ce sera fait avant le 15 décembre, la nouvelle date du renouvellement du mandat. De toute façon, il n’y a pas de place ici pour une compétition entre grands acteurs de la communauté internationale. Aucun Etat ne peut apporter, seul, la réponse aux défis de la Centrafrique, on ne peut que mutualiser les efforts.

 

Maria Malagardis envoyée spéciale à Bangui (Centrafrique). Photo Michael Zumstein. Vu pour Libération

«En Centrafrique, la mission de l'ONU est le bouc-émissaire idéal» Parfait Onanga Anyanga
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29 novembre 2018 4 29 /11 /novembre /2018 16:19
L’Union Européenne signe avec le gouvernement un programme d’appui à la gouvernance et à la RSS

 

Centrafrique : L’Union Européenne signe avec le gouvernement un programme d’appui à la gouvernance et à la RSS

 

PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 28 NOVEMBRE 2018

 

BANGUI, 28 novembre 2018 (RJDH)—L’Union Européenne et le gouvernement Centrafricain ont signé mardi 27 Novembre à Bangui, la Convention de financement relative au Programme d’Appui à la Gouvernance, à la Réforme de la Sécurité et au Redéploiement de l’Autorité.

Ce nouveau programme de coopération entre la Centrafrique et l’Union européenne sera financé à hauteur de 38 millions d’euros soit 24 milliards de FCFA.  Ceci dans le cadre du 11e Fonds Européen de Développement (FED).

La nouvelle convention est paraphée au Palais de la Renaissance par le Directeur Général de la Coopération Internationale et du Développement de la Commission européenne (DEVCO), Stefano Manservisi, et le ministre centrafricain de l’Economie et du Plan Félix Moloua, en présence du chef de l’Etat Faustin Archange Touadera.

Ce programme prend en compte la réhabilitation du secteur de la justice et de la police, la restauration d’un Etat de droit et visera aussi le processus électoral.

Par ce programme l’Union Européenne veut concilier sécurité et développement comme objectif de la paix et de la prospérité.

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29 novembre 2018 4 29 /11 /novembre /2018 14:51
Interview du président TOUADERA : «Il y a de graves violences qui se préparent»

Lu pour vous 

 

INTERVIEW

 

«Il y a de graves violences qui se préparent»

 

Par Maria Malagardis envoyée spéciale  Libération — 27 novembre 2018 à 20:16

 

Le président centrafricain, Faustin-Archange Touadera, appelle la communauté internationale à lever l’embargo sur les armes pour, dit-il, permettre à l’armée de regagner du terrain.

 

Dans le pays encore traumatisé par les affrontements intercommunautaires de 2013-2014, les cris d’alarme se multiplient en cette fin d’année pour dénoncer le retour de la violence dans plusieurs régions. Actes de vengeance téléguidés par des seigneurs de guerre qui règnent sur de vastes territoires, affrontements entre groupes rivaux : ce sont souvent des incidents sporadiques liés à des enjeux très locaux, qui n’en sont pas moins meurtriers. Et soulignent l’impuissance de la communauté internationale comme du gouvernement à reprendre le contrôle du pays. La solution est-elle de lever l’embargo sur les armes imposé au plus fort de la crise de 2014 ? C’est ce que semble penser le président Faustin-Archange Touadera, qui a reçu Libération à Bangui.

Quelle est la situation en Centrafrique aujourd’hui ?

La priorité, c’est toujours la sécurité et la paix. Avec l’aide de certains de nos partenaires étrangers, nous avons lancé la reconstruction de l’armée, qui s’était complètement effondrée en 2014, lors de la dernière crise. Nous sommes également en train de mettre en place un programme de DDR (désarmement, démobilisation, réintégration) pour les groupes armés, qui devrait être opérationnel au début de l’année prochaine. Nous avons enfin soutenu l’initiative de l’Union africaine pour le dialogue avec les 14 groupes armés qui ont signé l’accord de mai 2015. Mais comme on a pu le voir à Alindao, certains groupes armés continuent d’alimenter la terreur.

 

Les dernières tueries à Batangafo fin octobre et à Alindao mi-novembre ne montrent-elles pas justement les limites du processus de paix en cours ?

Certains seigneurs de guerre ont en effet visiblement plus intérêt à continuer à piller le pays plutôt que d’aller au dialogue. Il y a eu Batangafo et Alindao, et actuellement des groupes armés se préparent à attaquer la ville de Bambari. Le gouvernement avait décidé d’y organiser cette année les journées mondiales de l’alimentation. Elles n’ont pas pu avoir lieu pour l’instant à cause de ces menaces. Il y a de graves violences qui se préparent. Et tout le monde le voit sans rien faire…

Les députés ont exigé, vendredi, une levée totale de l’embargo. Vous associez-vous à cette demande ?

Mais je l’ai toujours demandé ! L’embargo a été imposé en 2014 à un moment où le pays était dans une situation difficile. Aujourd’hui, les institutions sont en place, nous sommes en train de reconstruire l’armée. La mission de l’Union européenne a déjà formé trois bataillons. Il y a dix jours, la cinquième promotion de 400 hommes formés avec l’aide de la Russie s’est également achevée. Mais nous n’avons toujours pas d’armes pour ces hommes.

Votre collaboration avec la Russie, qui a obtenu une levée partielle de l’embargo il y a un an, suscite également beaucoup d’interrogations…

C’est simplement un soutien pour nous aider. Les Russes nous ont proposé un don de 5 000 armes individuelles. Ce don a ensuite été morcelé par le Conseil de sécurité en trois livraisons. Tous les Etats membres avaient approuvé la première livraison de 1 000 armes. Ce n’est pas suffisant. Pourquoi la deuxième livraison a-t-elle été bloquée ?

Dans leur lettre ouverte au Conseil de sécurité, les députés sous-entendent que certains Etats membres sont à l’origine de ces blocages. Qui sont ces pays ?

Je ne vais pas donner de noms. Moi j’ai écrit à tous les présidents des Etats-membres du Conseil de sécurité. Pour leur demander ce qui se passe. C’est comme s’il y avait une volonté de nous maintenir dans la violence. J’ai personnellement le sentiment qu’on veut déstabiliser ce pays.

 

Maria Malagardis

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29 novembre 2018 4 29 /11 /novembre /2018 12:13
L'UE octroie près de 25 milliards de F Cfa à la RCA
L'UE octroie près de 25 milliards de F Cfa à la RCA

 

https://www.radiondekeluka.org  mercredi 28 novembre 2018 14:35

 

L'Union Européenne vient de financer la République Centrafricaine à hauteur de plus de 24 milliards 900 millions de francs Cfa dans le cadre du 11èmeFonds Européen de Développement (FED).

Le protocole a été signé mardi 27 novembre à Bangui entre le Directeur général de la Coopération internationale et du développement de la commission européenne, Stephano Manservisi, en mission en RCA, et le ministre de l’Économie et du Plan, Félix Moloua. La cérémonie s'est déroulée au Palais de la Renaissance en présence du Président, Faustin Archange Touadéra et de nombreux membres du Gouvernement.

Les deux parties ont passé en revue les activités de coopération entre l'Union Européenne et la RCA. "Il y a eu pendant longtemps et encore maintenant l'humanitaire pour permettre aux personnes qui sont en difficulté quotidienne de pouvoir avoir accès à un minimum que ce soit en nourriture ou pour se protéger", a expliqué Stephano Manservisi.

"Il y a un volet humanitaire qui est important, progressivement absorbé dans un volet développement qui s'articule autour de secteurs structurant comme l'appui à l'agropastoralisme, la santé et les services de base, l'appui à la capacité de l'Etat d'être un Etat reconnu par tous les citoyens de toute religion et de toute composante ethnique" en faveur de la RCA, a-t-il indiqué.

Depuis la conférence de Bruxelles de 2016, l'Union Européenne a déjà "mobilisé 487 millions d'euros", a fait savoir Stéphano Manservisi.

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29 novembre 2018 4 29 /11 /novembre /2018 11:28
DECLARATION DU MLPC RELATIVE AUX FESTIVITES DU 1er DECEMBRE

 

Bureau Politique

Présidence

N°______MLPC/BP/P/018

 

DECLARATION

relative aux festivités du 1er décembre 2018

 

 

Dans quelques jours, la République centrafricaine notre cher pays va célébrer le soixantième anniversaire de la proclamation de la République.

 

Cet événement qui aurait dû se dérouler dans la joie partagée entre tous les fils et filles de la République Centrafricaine a été précédé malheureusement cette année par de douloureux et regrettables actes de violence armée qui ont ôté la vie à de nombreux compatriotes, blessé plusieurs autres et détruit leurs rares biens dans plusieurs régions de notre pays.

 

C’est dans ce contexte trouble caractérisé par une psychose sécuritaire que la Journée mondiale de l’alimentation 2018, prévue pour être célébrée à Bambari le 15 octobre dernier a été reportée en toute responsabilité par le gouvernement à deux reprises.

 

Ces dramatiques situations qui affectent les villes de notre pays les unes après les autres ces derniers temps, et dont les graves tueries de Batangafo et d’Alindao constituent les points culminants, n’ont pas laissé indifférent le Président de la République, Chef de l’Etat. C’est le sens du décret qu’il a pris pour l’observation de trois jours de deuil et la mise en berne des drapeaux.

 

La Constitution centrafricaine consacre la protection et le bien-être des centrafricains sur toute l'étendue du territoire. C'est pourquoi aujourd’hui plus que jamais, l’urgente question de la sécurisation de notre territoire, celle de la protection de ses populations et du redéploiement de l’administration auprès d’elles se placent au-dessus de toute autre considération.

 

Le Bureau Politique du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) réaffirme le soutien du Parti au Président de la République et son appartenance à la majorité présidentielle. Cependant, le Bureau Politique du MLPC demeure sensible au deuil qui a massivement frappé nos compatriotes, nos parents, nos militants et sympathisants. Tenant compte de la volonté de la majorité des militants du MLPC à saisir l'occasion du 1er décembre pour exprimer leur solidarité avec nos compatriotes éprouvés, le Bureau Politique a décidé de l'abstention du MLPC aux festivités du 1er  décembre 2018.

 

Par conséquent, le Bureau Politique du MLPC demande à ses militants - tous issus de la République aujourd'hui meurtrie - de consacrer cette journée au recueillement en mémoire des victimes et en signe de solidarité ainsi que de compassion avec leurs familles auxquelles nous adressons toutes nos sincères et respectueuses condoléances.

 

Par ailleurs, le Bureau Politique du MLPC lance un appel pressant au Gouvernement et à la MINUSCA pour tout mettre en œuvre et créer les conditions d’une protection efficace de la population civile notamment par le redéploiement rapide des FACA, le retrait et le remplacement des contingents inopérants de la MINUSCA par d’autres aux capacités proactives et de riposte appropriée conformément au chapitre VII du mandat du Conseil de sécurité en vertu duquel ils interviennent en République centrafricaine.

                                             Bangui, le 29 novembre 2018

  Pour le Bureau Politique

 

 

 

        Martin ZIGUELE

              Président

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