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19 décembre 2018 3 19 /12 /décembre /2018 15:57
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH

 

Centrafrique : Un élément auto-défense du Km5 condamné aux travaux forcés à perpétuité par la Cour

 

PAR AUGUSTE BATI-KALAMET LE 19 DÉCEMBRE 2018

 

BANGUI, 19 Décembre 2018(RJDH) —Un des chefs d’autodéfense du Km5 dans le 3ème arrondissement de Bangui Youssouf Mahamat Ousmane, allias You est condamné à des peines des travaux forcés à perpétuité. La décision est rendue ce lundi 17 décembre, par le président de Cour criminelle de Bangui.

Le chef d’autodéfense Youssouf Mahamat Ousmane est condamné pour coups et blessures ayant entrainé la mort d’un jeune homme de 16 ans au quartier Plateau, commune de Bimbo 2. L’acte a eu lieu le 12 novembre 2017, alors que la victime, élève en classe de seconde se rendait au carrefour de Koudoukou dans le 3ème arrondissement de Bangui pour ses courses.

Ces faits selon le ministère public dans son réquisitoire méritent une peine des travaux forcés à perpétuité, « Youssouf Mahamat Ousmane, est le chef des malfrats. Il a tué un enfant qui a succombé de ses blessures après s’être poignardé. Il doit être puni selon l’article 53, 54 58 du code pénal centrafricain », a requis Eric Didier Tambo, du parquet général.

La Cour dans sa décision, a suivi la ligne du ministère public, et a déclaré coupable Youssouf aux travaux à perpétuité, « Youssouf Mahamat Ousmane est déclaré coupable pour association des malfaiteurs, auteur des coups et blessures occasionnant la mort. La Cour le condamne à des peines de travaux forcés à perpétuité. Les frais des dossiers sont à la charge du condamné », ainsi prononcée la Cour.

Le condamné Youssouf Mahamat Ousmane selon la Cour, est l’auteur d’assassinat d’un jeune élevé âgé de 16 ans et a grièvement blessé Gervais Agou conducteur du taxi moto. Il a été arrêté le 12 décembre 2017 pour les faits qui lui sont reprochés.

 

 

Centrafrique : Ngaissona serait présenté ce mercredi devant un juge français en France

 

PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 19 DÉCEMBRE 2018

 

BANGUI, 19 Décembre 2018(RJDH)—L’ex coordonnateur des Anti-Balaka Patrice Édouard Ngaissona, arrêté à Paris le 12 décembre 2018, serait présenté devant un juge français ce mercredi 19 décembre à Saint-Ouen-sur-Seine, a appris le RJDH des sources proches du dossier.

La Cour Pénale internationale avait publié un communiqué de presse le 12 décembre, annonçant l’arrestation de Ngaissona à Paris, suite à un mandat d’arrêt émis par la chambre préliminaire II le 7 décembre de la même année. Depuis cette arrestation, ce dernier n’est pas encore transféré à la Haye.

Selon des informations RJDH, Ngaissona serait encore en détention en France et sera présenté devant un juge, « C’est ce que nous ne comprenons pas. Il est arrêté suite à un mandat d’arrêt de la CPI mais sera d’abord présenté mercredi à 13 heure devant une juridiction française », a commenté une source proche du dossier.

La CPI est-elle vraiment responsable de l’arrestation de Ngaissona ou la France ? Voilà une question qui reste sans réponse. Depuis l’arrestation de Ngaissona, les organisations des droits de l’homme, la société civile et les mouvements proches des Anti-Balaka ne cessent de dénoncer une justice à double vitesse, un complot tendant à pousser à la révolte. Mais aucune déclaration officielle des autorités Centrafricaines n’est enregistrée depuis son arrestation et ce qui pousse plus d’un à croire que les autorités Centrafricaines n’ont pas été associées à cette procédure.

Certaines indiscrétions lâchent que Ngaissona risque une libération pour rejoindre Bangui dès la fin de la semaine.

 

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19 décembre 2018 3 19 /12 /décembre /2018 14:14
Guinée équatoriale: une société camerounaise autorisée à vendre du pétrole

 

 

Malabo (Guinée équatoriale) - AFP / 18 décembre 2018 14h22 L'entreprise pétrolière camerounaise Tradex a été autorisée lundi à distribuer des produits pétroliers en Guinée équatoriale, pays d'Afrique centrale où le Français Total possède le quasi-monopole dans ce domaine, a appris l'AFP mardi de sources officielles.

Le ministre équato-guinéen du Pétrole, Gabriel Mbaga Obiang Lima, a donné au camerounais Tradex "l'autorisation de construire des stations service et de commercialiser des produits pétroliers en Guinée équatoriale", ont indiqué mardi les médias gouvernementaux.

La Guinée équatoriale compte désormais trois entreprises chargées de la distribution et de la vente des produits pétroliers: Tradex, le français Total - présent depuis 1984 - et la compagnie nationale GEpetrol, créée en 2002.

GEpetrol ne possède pas de raffinerie et ses stations sont souvent à court de carburant.

Obiang Lima, fils du président, Teodoro Obiang Nguema, a salué l'arrivée de Tradex, qui apportera de la "concurrence" dans la commercialisation des produits pétroliers dans le pays.

Le directeur du groupe Tradex, Perrial Nyodog, a par ailleurs indiqué que 400 emplois seront créés au profit des Equato-guinéens, rapporte le site officiel du gouvernement.

Implantée en Guinée équatoriale depuis novembre 2015 grâce à un contrat signé avec la société Luba Oil Terminal Equatorial Guinea (LOTEG), Tradex est une filiale de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) du Cameroun. 

Pays d'Afrique centrale d'un peu plus d'un million d'habitants, la Guinée équatoriale est devenue productrice de pétrole il y a un peu plus de 20 ans et a rejoint l'OPEP en 2017.

Les hydrocarbures représentent 99% des exportations du pays, qui continue de pâtir de la baisse mondiale des cours du baril en 2014.

Entre 2016 et 2017, le Produit intérieur brut (PIB) de Malabo s'est contracté avec des "perspectives défavorables pour 2018, mais ce choc devrait se stabiliser à partir de 2019", selon la Banque africaine de développement (BAD).


TOTAL

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19 décembre 2018 3 19 /12 /décembre /2018 13:28

Lu pour vous 

 

https://fr.sputniknews.com  17:55 18.12.2018

 

La présence de militaires russes sur le sol centrafricain et les livraisons d’armes sont de nouveau dans le viseur des médias français. Dans un article paru au début du mois, Le Monde analyse comment Moscou a «mis le pied dans la porte». Dans une interview à Sputnik, un africaniste donne son analyse des enjeux russes et français dans la région.

 

En dépit du fait que le Président de la Centrafrique Faustin-Archange Touadéra a «confirmé d'une manière officielle l'engagement et les responsabilités des conseillers militaires» russes présents dans le pays, les médias français semblent avoir leur propre vision des processus en cours dans la région.

 

Ainsi, Le Monde a récemment publié un article intitulé «La Centrafrique, un pion sur l'échiquier russe» où est examinée l'«intention» de Moscou de «s'emparer» de la Centrafrique et où sont évoquées les livraisons d'armes et la présence de formateurs russes. En outre, le Monde soulève la question de la participation supposée de l'homme d'affaires russe Evgueni Prigojine à la réunion des chefs des principaux groupes armés qui s'est tenue à Khartoum en août dernier. L'africaniste, directeur de recherche à l'Institut de l'histoire universelle de l'Académie des sciences de Russie, Nikolaï Scherbakov, a expliqué à Sputnik d'où pourrait provenir cet intérêt médiatique.

 

«Récemment, le Président de la Centrafrique et certains personnes qui s'y trouvent, y compris des Européens, ont confirmé d'une manière officielle l'engagement et les responsabilités de nos conseillers militaires [russes, ndlr], qui s'y trouvaient officiellement» et cette réalité

 

«L'attention [des médias français, ndlr] n'est pas donc liée au fait que la Russie y est présente […] mais au fait que la République centrafricaine, habituée à collaborer avec la France, a procédé à un changement d'orientation», a expliqué Nikolaï Scherbakov.

Toujours selon lui, la France, en sa qualité d'ancienne puissance coloniale, «voudrait qu'on la considère […] comme un frère aîné qui aide à contrôler, qui oriente, etc.».

 

Dans ce contexte, toujours d'après l'expert, les «Français ne voudraient pas que quelqu'un d'autre affiche des ambitions concernant les territoires traditionnels qu'ils ont tellement longtemps administrés».

«Et même s'ils ne les administrent plus, ils continuent en tout cas de collaborer avec eux à leur avantage, ils ne le font pas par pure charité», a conclu l'expert.

 

Selon les informations fournies par le ministère russe des Affaires étrangères, actuellement 175 formateurs russes, 170 civils et 5 militaires, dont l'Onu a autorisé le déploiement, se trouvent en République centrafricaine. La Russie a livré à ce pays des armes après avoir obtenu l'autorisation du Conseil de sécurité de l'Onu, France comprise, en 2017.

Pourquoi la présence militaire de la Russie en Centrafrique dérange-t-elle la France?
Pourquoi la présence militaire de la Russie en Centrafrique dérange-t-elle la France?
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19 décembre 2018 3 19 /12 /décembre /2018 13:26
Selon Moscou, l’Occident entraverait la stabilisation en Centrafrique

Lu pour vous 

 

https://fr.sputniknews.com  12:56 18.12.2018

 

L’Occident entraverait la reconstitution de l’armée centrafricaine et la restauration du contrôle du gouvernement légal sur son territoire, selon un diplomate russe. Dans un entretien à Sputnik, cette source proche du dossier commente le blocage par le Conseil de sécurité de l’Onu de l’envoi en Centrafrique du deuxième lot d’armes russes.

 

Les pays occidentaux, membres du comité des sanctions du Conseil de sécurité de l'Onu, bloqueraient l'envoi en Centrafrique d'un deuxième lot d'armes russes et entraveraient ainsi le rétablissement de structures de pouvoir républicaines efficaces, ainsi que le rétablissement du contrôle du gouvernement légal sur le pays, a déclaré Andreï Kemarski, directeur du département Afrique du ministère russe des Affaires étrangères, dans une interview à Sputnik.

 

Selon M. Kemarski, l'évolution de la situation concernant l'envoi du deuxième lot d'armes russes en Centrafrique est représentative.

 

«Il semble y avoir un consensus sur la nécessité de renforcer le secteur de la sécurité nationale, toutes les réponses aux questions posées ont été données. Mais maintenant on nous dit qu'en Centrafrique les conditions appropriées ne sont pas réunies pour ce stockage», a déclaré Andreï Kemarski.

 

Cependant, selon lui, «la livraison de 1.400 fusils d'assaut par la partie française, ne provenant pas de leurs bases, mais confisqués dans des circonstances vagues chez des contrebandiers, a soudainement permis de découvrir des entrepôts».

 

Le diplomate russe a déclaré que «de ce fait, guidés par leurs propres intérêts et leurs pensées égoïstes, les pays occidentaux entravent le rétablissement des unités gouvernementales combattantes en Centrafrique, ainsi que la restauration de l'autorité du gouvernement légal dans tout le pays».

 

Il a également estimé que les pays occidentaux, dont la France, seraient «jaloux» du rôle croissant joué par la Russie dans la résolution de la crise en Centrafrique. Selon lui, la France, en tant qu'ancienne puissance coloniale, «historiquement présente en Centrafrique, n'a pas réussi à améliorer la situation».

 

«C'est précisément avec l'adjonction de la Russie, présente en République centrafricaine depuis environ un an seulement, que des progrès positifs ont été enregistrés dans le processus de renforcement des forces armées et dans les efforts politiques. Le rôle de la Fédération de Russie devient dominant. Cette "jalousie" de la part de pays, qui avaient traditionnellement une influence en Centrafrique et qu'ils considéraient comme leur pré carré, est alarmante», a déclaré M.Kemarski.

 

En décembre 2017, la Russie a obtenu l'autorisation de l'ONU d'envoyer des armes en Centrafrique, dont 1.700 AK47, ainsi que des instructeurs pour la formation des forces armées centrafricaines. La Russie a également lancé un processus de paix, parallèle à celui de l'Union africaine. À cet effet, elle a convié l'été dernier à Khartoum au Soudan, gouvernement et groupes armés centrafricains à la table des négociations.

 

Depuis 2013, la Centrafrique vit sous la coupe de groupes armés et de milices qui commettent violences et exactions.

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19 décembre 2018 3 19 /12 /décembre /2018 13:21
La Centrafrique, un pion sur l’échiquier russe
La Centrafrique, un pion sur l’échiquier russe

Lu pour vous

 

ENQUÊTE

 

https://www.lemonde.fr Par Christophe Châtelot, Isabelle Mandraud et Marie Bourreau (New York (Nations unies), correspondante)

 

Publié le 07 décembre 2018 à 12h10 - Mis à jour le 16 décembre 2018 à 06h38

 

Depuis le désengagement militaire de la France, occupée au Sahel par l’opération « Barkhane », des instructeurs russes ont débarqué en Centrafrique où ils multiplient des relations commerciales avec des seigneurs de guerre et polluent le processus de paix amorcé par l’ONU.

 

Le coup est venu de Moscou. Paris, accaparé par des dossiers internationaux plus brûlants, ne l’a pas vu venir. Que pèse, en effet, la République centrafricaine (RCA) sur l’échiquier géopolitique d’un monde en mutation, déchiré par des guerres menées sur des champs de bataille économiques autant que militaires ? Sur le continent noir en pleine explosion démographique, la RCA (moins de 5 millions d’habitants) fait figure de poids plume. C’est un nain économique exsangue qui ne parvient pas à faire rimer ses richesses (minérales) potentielles avec autre chose que des promesses non tenues. La Russie s’est engouffrée dans la faille. Brusquement et bruyamment ont ainsi débarqué au début de l’année, à Bangui, des militaires, des sociétés de sécurité, des investisseurs, des diplomates russes… Un concentré de la méthode – brouillonne et sans moyens comparables à la force de frappe chinoise – utilisée à l’échelle de l’Afrique par Moscou, qui ambitionne de réinvestir un continent qu’elle a délaissé depuis l’effondrement de l’Union soviétique.

L’ancienne colonie française a généré depuis son indépendance en 1960 un nombre étourdissant de conflits internes et meurtriers. La RCA est une centrifugeuse d’insécurités sur un territoire qui échappe à 80 % au contrôle des autorités centrales et qui subit la loi d’une multitude de groupes armés. Les générations de militaires français qui s’y sont succédé l’ont ainsi affublé d’un surnom édifiant : « le pot de pus ».

Après y avoir fait et défait les présidences, chassé le gros gibier et empoché, au temps du président Giscard d’Estaing, quelques poignées de diamants ; après y avoir mené sept interventions militaires depuis l’indépendance, la France s’est éclipsée sur la pointe des pieds en 2016 pour regarder plus au nord, vers le Sahel balayé par le vent mauvais des insurrections djihadistes.

Mais voilà, sur l’échiquier mondial, toutes les pièces ont leur importance, sinon la même valeur. Exemple : début novembre, à l’occasion de la visite du ministre comorien des affaires étrangères, Souef Mohamed El-Amine, son homologue russe, Sergueï Lavrov, accusait la France de « détenir Mayotte de façon illégitime » au détriment des Comores. En remerciement, les Comores ont renoncé à reconnaître l’indépendance de l’ancienne province serbe du Kosovo que Paris avait soutenue.

 

Une brèche ouverte à l’ONU

 

Pour Moscou, la Centrafrique est un pion dont il peut s’emparer au milieu du continent, et à bon marché qui plus est, pour progresser sur la voie encore incertaine de sa « nouvelle politique africaine ». La Russie a d’abord avancé à terrain découvert dans une brèche ouverte en décembre 2017, à New York. Le Conseil de sécurité des Nations unies, France comprise, accordait alors à Moscou un droit d’exemption à l’embargo sur la livraison d’armes auquel la Centrafrique est soumise depuis 2013 – au plus fort des violences fratricides entre milices anti-balaka et Séléka. L’ONU répondait alors favorablement à une demande maintes fois formulée par Bangui et Paris, dans l’espoir de reconstruire les Forces armées centrafricaines (FACA) déchiquetées par des années de guerres civiles.

La requête était légitime. Surtout après l’élection du nouveau président Faustin-Archange Touadéra, début 2016, à l’issue d’un scrutin à peu près acceptable au regard des critères locaux dans ce pays, qui connut tant de coups d’Etat. Comment, en effet, rétablir la sécurité sur un territoire grand comme la France, sans armée ni force de police ? Tout est à reconstruire : les casernes, l’équipement, la formation… et la confiance vis-à-vis d’une population qui, à raison, assimile ses militaires à une soldatesque portée sur les putschs, les pillages, massacres, viols de civils et autres atrocités, plutôt qu’à une force de protection.

Peu avant la fin de son mandat présidentiel, François Hollande avait assuré son homologue centrafricain de son soutien à l’ONU pour une levée dérogatoire de l’embargo. Paris avait d’ailleurs proposé ses Famas à la RCA. Trop chers. La France avait alors imaginé céder un lot de kalachnikovs saisi dans le golfe d’Aden. Mais les Russes, en août 2016, bloquent la proposition devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

 

Livraisons d’armes et formateurs russes

 

Les vannes onusiennes ont fini par s’ouvrir. Entre le 26 janvier et le 7 février 2018, des avions Iliouchine de l’armée russe effectuent neuf livraisons sur l’aéroport international M’Poko de Bangui. Au total : 1 500 kalachnikovs (sur un total autorisé par l’ONU de 5 300 fusils d’assaut), des mitrailleuses, des pistolets, des lance-roquettes et des caisses de munitions. Parallèlement, l’ONU autorisait le déploiement, pour un an, de 175 formateurs russes – 170 civils et 5 militaires – afin d’entraîner 1 300 hommes des FACA au maniement de ces armes. Quatre-vingt-dix autres doivent encore arriver.

Cette formation militaire est censée compléter celle, plus structurante, assurée par la Mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM) auprès de 3 000 soldats et officiers centrafricains depuis septembre 2016. « On ne voyait pas l’arrivée des Russes d’un mauvais œil, confie une source française. On se disait qu’on ne pouvait pas s’occuper de tout. » « A un moment, cela a arrangé tout le monde, ajoute un diplomate rencontré au siège des Nations unies à New York. Personne n’avait les moyens de restaurer le calme. Même le Conseil de sécurité – qui avait pourtant voté l’envoi de 900 casques bleus supplémentaires – peinait à trouver ces hommes et à les déployer. »

Depuis le retrait de l’opération française « Sangaris » (2013-2016), la France a déserté le champ de l’intervention militaire directe au profit d’actions de coopération multilatérales axées sur le développement. C’était une question de cohérence du discours, dès lors que Paris estimait avoir rempli sa mission de sécurisation du pays et permis le déploiement de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Misca, rebaptisée Minusca). « Nous considérions être entrés dans une phase de normalisation, ajoute cette source. Nous sommes devenus moins visibles. »

 

Un pays à feu et à sang

 

« Sangaris » avait été lancée dans un pays à feu et à sang après la chute du président François Bozizé, chassé du pouvoir en mars 2013 par les combattants de la Séléka. Il s’agissait de tuer dans l’œuf les « signes avant-coureurs d’un génocide », redouté par la France et l’ONU. Trois ans plus tard, Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense de l’époque et actuel ministre des affaires étrangères, qualifiait de « succès » cette opération militaire. « Nous avons évité des massacres de masse (…), permis un processus de réconciliation intercommunautaire, la reconstitution de l’Etat centrafricain, une élection présidentielle », déclarait-il devant l’Assemblée nationale.

D’autres raisons, notamment budgétaires et stratégiques, au moment d’alimenter l’opération « Barkhane » dans le Sahel, ont conduit à ce retrait. A Paris, certains l’ont jugé précoce. Malgré les déclarations officielles, le pays était morcelé à l’extrême. Il l’est toujours. L’autorité centrale ne s’exerce guère au-delà de Bangui. Derrière le paravent de la protection de leurs communautés ou de leur religion, les groupes rebelles armés, organisés sur des bases ethniques et régionales, se battent pour le contrôle des ressources minières, le racket sur les axes routiers ou les voies de transhumance. « Leurs chefs sont devenus des profiteurs de guerre développant un business florissant par le règne de la terreur », déclare Nathalia Dukhan, auteure d’un rapport publié en novembre par l’organisation non gouvernementale The Sentry.

Sur ce terrain éruptif, les 12 000 civils et militaires de la Minusca ont surtout réussi à liguer contre eux les Centrafricains. Trop faible militairement, trop éparpillée pour sécuriser le territoire, la mission a échoué à protéger la population malgré un budget annuel de 1 milliard de dollars (880 millions d’euros) – trois fois le budget de l’Etat, 60 % du PIB national…

Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en est réduit à brandir la « patience » comme principale arme de stabilisation

Tel un aveu d’impuissance, Parfait Onanga-Anyanga, représentant spécial en RCA du secrétaire général des Nations unies, confie que « dans toute sa laideur, la réalité est celle d’un Etat faible, d’un cadre et d’un contrat social brisé dans un environnement violent ». « La solution n’est pas militaire », ajoute-t-il. Dans l’ambiance feutrée des jardins de la résidence de l’ambassade de France à Bangui, ce Gabonais raffiné en est réduit à brandir la « patience » comme principale arme de stabilisation.

Avec la France occupée dans le Sahel et la Minusca décrédibilisée, les Russes ont mis le pied dans la porte, avant de l’enfoncer d’un coup d’épaule. Pour ce jeu, Valeriy Zakharov semble avoir été taillé sur mesure. Carrure massive, crâne dégarni, barbe de trois jours et regard sombre, il ressemble à ces caricatures de membres de l’ancien KGB. Ce que l’homme a d’ailleurs été au temps de l’URSS : « A Leningrad [Saint-Pétersbourg], il était membre de la 12section [chargée des interceptions téléphoniques], avant de rejoindre les douanes, puis de se lancer dans les affaires », dit une source française.

Rencontré début novembre à Bangui, l’homme est affable. Il s’excuse pour la chaleur étouffante qui règne en cette fin de saison des pluies dans la petite maison hébergeant le cabinet militaire de la présidence centrafricaine, privée de climatisation à cause d’une énième coupure d’électricité. La localisation de son bureau résume à la fois l’importance du personnage et la difficulté à définir le périmètre de sa fonction. Il est situé entre le siège de la présidence et l’ambassade de Russie, dans un immeuble aux allures de HLM décatie, hérissé d’antennes et entouré de barbelés. A deux pas du camp de Roux, QG de l’état-major des FACA.

 

Sans plus de précisions, Valeriy Zakharov dit « [dépendre] du ministère de la défense [russe] », avant de glisser avec un sourire : « Vous savez, à Bangui, il y a de plus en plus de services de renseignement étrangers. Tout le monde est là pour la formation ! » Officiellement, il est depuis quelques mois le conseiller pour la sécurité nationale du président Touadéra. Après l’indépendance, il était coutumier de voir un officier français occuper la fonction. Tel Jean-Claude Mantion, lieutenant-colonel et membre de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), qui fut qualifié au gré des interlocuteurs de « vice-roi » ou de « proconsul » de la Centrafrique, durant la présidence de l’ex-général André Kolingba (1981-1993). L’arrivée de Valeriy Zakharov a eu l’effet d’un électrochoc chez les Français. « Nous aurons aussi des conseillers militaires auprès du ministre de la défense », nous annonce le conseiller russe.

Les opérations d’approche de la Russie ont commencé en 2017. En octobre de cette année, à Sotchi, le président Touadéra rencontre Sergueï Lavrov. Depuis son élection, sa cote se dégrade auprès des pays ou organisations internationales présents au chevet de cet Etat fantôme. Le nouvel allié russe, moins regardant sur la gouvernance ou le respect de la feuille de route qui doit mener à la paix, permet de desserrer l’étreinte. Y compris auprès de ses voisins tchadien et congolais, en s’appuyant davantage sur un autre pays frontalier ami de la Russie : le Soudan. « Parallèlement, explique un homme politique centrafricain, [le président] espère avoir accès à des ressources financières nouvelles dans l’optique de sa réélection en 2021. »

 

Dans la station balnéaire russe des bords de la mer Noire, Faustin-Archange Touadéra tente de convaincre la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, de soutenir, à l’ONU, la levée temporaire de l’embargo sur les armes. La Russie donne son accord. Mieux, elle propose de les fournir. En échange de quoi ? « Nous n’avons jamais connu la teneur exacte de leurs entretiens [à Sotchi], regrette un haut diplomate centrafricain, ni le contenu de l’accord de coopération militaire » qui sera signé en août 2018, à Moscou, par la ministre centrafricaine de la défense.

Ce n’est pas la seule zone d’ombre. Le 23 juillet 2018, le groupe d’experts de l’ONU sur la République centrafricaine adressait une lettre au président du Conseil de sécurité, regrettant un manque de transparence dans la livraison d’armes : « Tous les avions ont atterri à Bangui après la tombée du jour, il n’a donc pas été possible d’inspecter correctement les chargements» Le panel d’experts recommandait la mise en place d’un protocole d’inspection « dans le but de réduire le risque de détournement des armes importées »Depuis, les Etats-Unis ont actionné une procédure de suspension de l’autorisation de livraison d’armes, en attendant plus de garanties sur l’origine, le traçage et la destination des équipements.

Les instructeurs russes arrivés en Centrafrique ne se sont pas installés n’importe où, mais au palais de Berengo, construit à une soixantaine de kilomètres de Bangui par le fantasque et ancien empereur Bokassa Ier, déposé en 1979 par une intervention militaire française. A quelques dizaines de mètres de son tombeau, des tentes sont parfaitement alignées, abritant des FACA entraînées les Russes. Ceux-ci, très voyants au moment de leur arrivée dans les rues de Bangui début 2018, sont devenus très discrets. Ils ne portent plus ces écussons frappés de crânes blancs sur fond noir surmontant deux sabres entrecroisés. La piste d’atterrissage construite par Bokassa a été remise en service à l’abri des regards. Une partie des Russes assurent dorénavant la sécurité personnelle du président, aux côtés de Rwandais de la Minusca.

 

Le « cuisinier de Poutine »

 

Qui sont ces instructeurs ? Combien sont-ils ? Un millier, comme on le dit dans certaines ambassades de Bangui ? Une chose est sûre, ils ne font pas que de la formation. Ils donnent également dans le business. Un homme résume cette confusion des genres. Il s’appelle Evgueni Prigojine. Ce personnage sulfureux aurait passé neuf ans dans une prison russe pour appartenance à un gang mafieux du temps de l’URSS. Libre, il s’est lancé dans la restauration à Saint-Pétersbourg, où il a ouvert un restaurant chic, le New Island, que fréquente Vladimir Poutine depuis l’époque où il était le bras droit d’Anatoli Sobtchak, le maire de la ville, au début des années 1990. Evgueni Prigojine y gagne un surnom : le « cuisinier de Poutine ».

Il a ensuite monté son entreprise de restauration collective, Concord, qui a nourri l’armée russe jusqu’à l’automne 2013. Plus récemment, son nom est apparu au grand jour, outre-Atlantique. Propriétaire ou financier d’« usines à trolls » – dont la plus connue est Internet Research Agency –, il a été inculpé en février 2018 dans le cadre de l’enquête sur l’ingérence russe dans l’élection de Donald Trump en 2016. Cette année-là, on découvrait qu’il était à la tête d’une société de sécurité privée, Wagner, opérant hors de Russie (Ukraine, Syrie, Afrique).

L’ombre de Prigojine plane aujourd’hui sur la Centrafrique. La société de sécurité Sewa Security Services, créée il y a quelques mois à Bangui, serait une filiale de Wagner. L’homme serait aussi derrière la société Lobaye Invest, qui a obtenu des permis d’exploration minière dans les zones diamantifères du pays où des employés de Sewa protègent les périmètres attribués. C’est en enquêtant sur ces activités que trois journalistes russes ont été assassinés – exécutés, plutôt – par des inconnus au mois de juillet en Centrafrique.

 « Il y a une confusion entre la sécurité des prospections et les formateurs. On ne peut pas ignorer que le déploiement des formateurs russes en Centrafrique correspond aux zones minières. Ce ne peut pas être un hasard », s’inquiète un diplomate occidental. De telles pratiques n’ont rien d’extraordinaires. Avant la Russie, les Sud-Africains n’avaient pas agi autrement durant les dernières années de la présidence de François Bozizé (2002-2013), usant de la même rhétorique de résistance au néocolonialisme. Et ils s’étaient cassé les dents. Jamais ils n’étaient parvenus à exploiter de façon intensive les ressources d’or et de diamants dont la nature alluviale n’est pas adaptée à l’utilisation de moyens industriels. Quant au pétrole, à l’uranium, au cuivre ou aux terres rares, un rapport du ministère des mines reconnaît que « le sous-sol centrafricain n’a pas encore fait l’objet de recherche sérieuse ». « Cependant, la Centrafrique n’est pas loin de la République démocratique du Congo et du Soudan, dont les sous-sols sont bien plus riches », note un haut fonctionnaire de l’ONU.

L’ambition économique russe pollue le processus de paix entre groupes armés rebelles et le gouvernement centrafricain, mené par un panel de l’Union africaine soutenu par l’ONU

Ce qui est certain, c’est que l’ambition économique russe pollue le processus de discussions de paix entre groupes armés rebelles et le gouvernement centrafricain, mené, non sans mal ni grande inertie, par un panel de l’Union africaine soutenu par l’ONU. Alors Paris et d’autres capitales grincent des dents… Fin août, à Khartoum, la Russie a encore montré « son pouvoir de nuisance », selon les termes d’un diplomate onusien, en réunissant les chefs des principaux groupes armés. « Ils ont amené au Soudan des personnes frappées de sanctions par l’ONU et interdites de voyage, sans en informer les Nations unies, déplore un diplomate français. Le panel de l’UA n’était pas non plus au courant de cette réunion. » Cette réunion s’est conclue par la signature d’une « déclaration d’entente », dans laquelle les groupes armés s’engagent notamment à mettre un terme aux violences contre les civils centrafricains. Promesse non tenue.

A Bangui, deux des participants centrafricains nous ont affirmé – chacun de leur côté – que le « cuisinier de Poutine », venu de Moscou à bord de son jet privé, assistait à cette réunion. A quel titre ? Mandaté par le Kremlin ? Pour son propre compte ? Sans doute les deux, avance un observateur averti : « C’est à l’image des corsaires qui, à leur époque, disposaient de lettres de marque remises par le souverain. Ils remplissent un rôle dans le domaine de la sécurité, en échange de quoi ils sont autorisés à se nourrir sur la bête. » Valeriy Zakharov jure que la réunion de Khartoum n’avait d’autre but que la recherche d’une solution pour la paix, « pas en complément, mais comme un stimulant au processus de l’Union africaine ».

Le problème est que les partenaires d’affaires potentiels des Russes ne sont autres que ces seigneurs de guerre sans la protection desquels il est illusoire de vouloir poser durablement un pied dans les zones qu’ils contrôlent. « Les ex-Séléka et les groupes anti-balaka sont les uns et les autres très impliqués dans la prédation, hautement lucrative, des ressources minérales (…) moteur principal de l’armement et des conflits en RCA », note un rapport publié conjointement le 18 septembre par deux instituts de recherche indépendants, l’International Peace Information Service et le Danish Institute for International Studies.

 

« Le profil idéal de futur inculpé pour crimes de guerre »

 

Pour l’or et le diamant, dans le centre et le nord de la RCA, les Russes comptent sur Abdoulaye Hissène, ancien ministre, homme d’affaires et l’un des chefs du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC, coalition regroupant des ex-Séléka). Frappé par l’ONU d’une mesure de gel de ses avoirs, il aurait, selon un enquêteur des droits de l’homme, « le profil idéal de futur inculpé pour crimes de guerre ». Idem pour Ali Darassa. A ce dernier, chef de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et défenseur autoproclamé des éleveurs peuls, les Russes font miroiter la construction d’un abattoir et d’une usine de transformation de la viande à Bambari (centre). Ils ont aussi pris langue avec Maxime Mokom, qui aurait la haute main sur la mine d’or de Ndassima. En 2017, une centaine de personnes sont mortes dans des affrontements entre groupes armés pour le contrôle de ce site.

Ces trois hommes étaient à Khartoum en août 2018. « Moins que des discussions de paix, c’est du partage du gâteau centrafricain qu’il a été question. Tout le monde sait que les Russes leur ont donné, à chacun, 50 000 dollars pour se déplacer au Soudan », dénonce l’ancien président de l’Assemblée nationale, Abdou Karim Meckassoua. Il s’inquiète de « cette tentative de respectabilisation des seigneurs de guerre » et de l’utilisation, par les chefs de groupes, d’éventuels bénéfices financiers pour acheter des armes. Lui se dit victime des Russes. Il voit la main de Moscou derrière sa destitution du perchoir en octobre : « Parce qu’on m’a collé la réputation d’être l’homme des Français, et parce que je demandais davantage de transparence dans l’attribution des permis miniers aux Russes. »

La France se montre aussi troublée par la concomitance de l’arrivée des Russes à Bangui et des campagnes de presse contre le « néocolonialisme français ». Valeriy Zakharov dément avoir inspiré – monnayé ? – les articles de la presse centrafricaine. Il préfère vanter ses dernières initiatives, bien inoffensives : l’organisation d’un tournoi de football, le financement d’une radio locale et un concours de Miss Centrafrique. « C’est de la coms’emporte un Français de Bangui. Leur aide directe est négligeable, mais [les Russes] prennent plaisir à nous emmerder. »

 

Contre-attaque française

 

Paris a réagi. Début novembre, Jean-Yves Le Drian était à Bangui. « Ça va être sportif », glissait son entourage avant la rencontre avec le président Touadéra. Si le ministre français des affaires étrangères a annoncé plusieurs projets d’aide et de développement, il a aussi profité de son tête-à-tête pour tenter de ramener le président centrafricain à la raison. « Qui était là au plus fort de la crise ? La France, les Etats-Unis, l’ONU ou la Russie ? », demande un diplomate français.

Selon lui, la contre-attaque française se joue également à New York, afin « de reprendre la main sur le pays, contrer l’influence de Moscou et remettre tout le monde sur le droit chemin ». Les « P3 » (France, Etats-Unis, Royaume-Uni) se sont mis d’accord pour refuser toute nouvelle demande d’exemption sur les armes. En juin et août, les Chinois avaient été déboutés. Idem pour les Russes. Quant à la France, elle a finalement pu livrer, le 10 décembre, 1 400 fusils-mitrailleurs provenant du lot saisi au large du Yémen.

Parallèlement, en cette fin d’année, Paris a mené les discussions entourant le renouvellement du mandat de la Minusca, pour tenter d’isoler la Russie. « Il est fondamental d’éviter les initiatives parallèles, sources de confusion, et de veiller à la bonne coordination de tous les partenaires de la RCA, en soutien de l’initiative africaine. C’est une condition du succès », a martelé l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre. A la manœuvre pour rédiger le nouveau mandat qui a été voté le 13 décembre, la France a donné plus de poids politique à l’ONU dans les médiations de paix et s’oppose à toute référence à la réunion de Khartoum. Message reçu par la Russie, qui a dénoncé la « jalousie » des Français qui gèrent la Centrafrique comme leur « pré carré » et assuré qu’elle « poursuivr[ait] ses activités dans le pays ».

 

Christophe Châtelot Bangui, envoyé spécial

Isabelle Mandraud Moscou, correspondante

Marie Bourreau (New York (Nations unies), correspondante)

 

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19 décembre 2018 3 19 /12 /décembre /2018 12:33
La Centrafrique s’annonce au capital d’Afreximbank 

 

 

https://www.financialafrik.com  Par  Nephthali Messanh Ledy  18 décembre, 2018

 

En attendant qu’elle devienne pleinement actionnaire de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), la Centrafrique a officialisé le 5 décembre 2018 son adhésion à l’institution financière panafricaine.

 

Dans un communiqué publié par l’organisation basée au Caire (Egypte), l’on indique qu’une délégation gouvernementale dirigée par Claude Rameaux Bireau, ministre d’Etat et conseiller économique du président Touadera a procédé au dépôt de l’instrument de ratification de l’accord y afférent, en présence de l’ambassadeur de la République centrafricaine en Egypte, Clément Bolegue.

 

Selon M. Bireau, la Centrafrique se prépare déjà à devenir actionnaire de la Banque, et devra rejoindre les 50 autres pays africains membres et actionnaires. Mais déjà, «la ratification nous accorde les privilèges et immunités spéciaux qui nous permettent de prendre des risques que les autres banques commerciales ne peuvent pas», a déclaré Dr Bénédict Oramah, président d’Afreximbank.

 

En rappel, l’institution basée au Caire avait approuvé fin 2017, un financement 71 milliards de FCFA destinés à cinq projets de développement. Des projets qui portent sur la création d’une université catholique agricole à Bangui, la réhabilitation de l’hôtel du centre, la construction d’un Lodge (résidence pour touristes), le financement d’une coopérative minière dénommée CAPRN et la reprise de la scierie SCAD.

 

Spécialisée dans l’octroi de crédit, la couverture des risques, le conseil, la collecte et la dissémination d’informations sur le commerce, Afreximbank est une banque panafricaine dont l’objectif est de promouvoir le commerce intra-africain, de faciliter l’industrialisation et le développement des exportations en Afrique et de renforcer le leadership dans le domaine de financement du commerce africain.

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18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 15:52
Faustin Archange Touadera lance officiellement le "Grand" DDRR
Faustin Archange Touadera lance officiellement le "Grand" DDRR
Faustin Archange Touadera lance officiellement le "Grand" DDRR

 

https://www.radiondekeluka.org  lundi 17 décembre 2018 18:28

 

Le Président Faustin Archange Touadera a officiellement lancé ce lundi 17 novembre à Paoua, le programme de désarmement des groupes armés dénommé, le "grand" DDRR.  Le lancement s'est effectué en présence des autorités locales, des représentants de la communauté internationale et de la population.

 

C'est un pari du Chef de l'Etat centrafricain qui se met progressivement sur les rails après plus de 2 années au pouvoir. Après le projet pilote qui a permis la récolte de quelques armes automatiques et de fabrication artisanale, c'est au tour du vaste programme, dénommé le "grand DDRR"  de s'exécuter.

 

Pour exprimer leur adhésion au processus lancé, les groupes armés actifs dans la région ont remis symboliquement chacun, une arme à Faustin Archange Touadera. Il s'agit de l'Union des Forces Républicaines (UFR), la Révolution Justice de l'ancien ministre Armel Sayo et celle de Bélanga.

 

Ce programme a été lancé dans un contexte d'insécurité dans plusieurs régions du pays, contrôlées à plus de 60% par des groupes armés. Le "grand" DDRR se poursuivra dans plusieurs autres localités alors que certains mouvements armés semblent réticents au programme qu'ils conditionneraient à l'issue du dialogue en préparation par l'Union Africaine avec Bangui.  

 

Même si sur le terrain, la volonté a été prouvée avec cette remise symbolique des armes au Chef de l'Etat à Paoua, il n'en demeure pas moins que des voix s'élèvent contre l'organisation de cette cérémonie. C'est le cas par exemple de RJ, aile Bélanga dont certains responsables à Bangui se sont dits surpris de ne pas être informés du déplacement du Président de la République et de sa suite. Ils dénoncent des irrégularités dans la mise en œuvre du programme. "Je dénonce avec force ces menées frauduleuses et mafieuses, car en vérité, ces personnalités sont parties de Bangui avec des jeunes à qui des armes ont été distribuées, pour le jour venu, faire croire que la RJ/Belanga a fait le désarmement alors qu'en réalité, il n'en sera rien pour la simple bonne raison que les principaux responsables sont absents" a indiqué  Esaïe Malékian Toby, président de cette faction dans un communiqué.

 

Le "grand" DDRR est lancé à Paoua, une ville de la préfecture de l'Ouham Pendé alors que plusieurs localités de ladite préfecture sont encore contrôlées ou menacées par des hommes armés. C'est le cas de Bocaranga où les groupes armés sont hostiles au redéploiement des forces armées Centrafricaines (FACA). C'est aussi le cas de Koui, Ngaoundaye contrôlées par les 3R.

 

Financé par la communauté internationale, le programme peine encore à mobiliser certains groupes armés. Le FPRC de Nouredine Adam  qui contrôle le nord-est ne s'adhère pas toujours à ce processus. Les Antibalaka en guise de protestation à l'arrestation de leurs leaders ne semblent pas motivés de continuer le processus. Néanmoins le train est en marche.

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18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 15:46
Centrafrique : Affrontement entre Goula et Rounga à la frontière Soudan-RCA

 

 

PAR VIVIEN NGALANGOU LE 18 DÉCEMBRE 2018

 

BANGUI, le 18 Décembre 2018 (RJDH) — Un violent affrontement a opposé Dimanche 16 Décembre 2018 des Goula et Rounga, deux ethnies proches des ex-Seleka au village Charahibou à la frontière RCA-Soudan au Nord du pays. L’information est confirmée au RJDH par des sources locales.

Le combat entre ces deux ethnies intervient un jour avant le lancement officiel du DDRR à Paoua le 17 Décembre 2018, dans l’espoir d’arrêter les violences et la bonne tenue du dialogue prochain entre le gouvernement et les groupes armés.

Selon les informations RJDH, les Rounga accusent les Goula d’être pro-gouvernemental et voulaient favoriser le processus de DDRR dans la région contrôlée par des ex-Seleka depuis 2012. Il y a au moins 10 morts dont 3 morts côté Rounga et 7 coté Goula et des blessés dans les deux camps à en croire des sources locales contactées par le RJDH ce mardi matin.

Contacté par le RJDH, un leader de l’ex Seleka à Bria a confirmé l’information mais ignore encore les raisons cachées de cet affrontement, « je suis informé de cette violence à la frontière RCA- Soudan, nous suivons de près et nous condamnons ce combat qui ne dit pas de son nom », a-t-il confié au RJDH.

Difficile d’entrer en contact avec les autorités de Birao. La situation est toujours tendue dans cette localité et plusieurs habitants du village Charahibou ont fui pour se réfugier dans la brousse.

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18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 15:28

Lu pour vous 

 

https://www.francetvinfo.fr

 

Sous tutelle de Nations Unies, la Centrafrique subit les violences des milices depuis six ans. Malgré la complexité de la situation, "le système onusien persiste dans des éléments de langage et des pratiques qui relèvent très largement du déni de réalité", analyse Benoît Lallau dans The Conversation.

 

Commençons par quelques éléments de contexte : la République centrafricaine (RCA) connaît, depuis décembre 2012, le conflit le plus important de son histoire – par son intensité, sa durée, son extension territoriale. Des milices dites « séléka » (provenant du nord du pays, mais aussi du Tchad, du Soudan, et de populations peules) ont pris le pouvoir à Bangui, en mars 2013. Face aux exactions de ces milices, des groupes dites « antibalaka » ont émergé et s’en sont pris, à partir de la fin 2013, aux séléka. Les séléka étant musulmans, les antibalaka non, le conflit a pris une tournure interconfessionnelle : chrétiens contre musulmans.

Mais la réalité est bien moins binaire. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 18 groupes politico-militaires – tantôt issus de l’ex-séléka, tantôt se proclamant antibalaka, tantôt autonomes vis-à-vis de ces deux mouvances – qui se disputent le contrôle du territoire centrafricain et de ses richesses (pour l’essentiel : diamant, or, bétail).

Le pouvoir centrafricain, issu en février 2016 d’élections dites « libres » (ce qui est évidemment faux dans un pays en très large partie contrôlé par des milices), est sous la tutelle – financière et militaire – des Nations unies. Si l’arrivée récente dans le pays des Russes semble bousculer un peu cette donne, l’essentiel des espoirs de pacification et de relèvement du pays repose encore, en cette fin 2018, sur le système des Nations unies, militaire comme civil.

Du côté des civils, on trouve les organisations usuelles : la Coordination humanitaire (OCHA), le Programme alimentaire mondial (PAM), la Banque mondiale, l’Unicef, etc. Du côté des militaires, on trouve la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), une opération classique de maintien de la paixdéployée depuis avril 2014. Forte d’environ 11000 militaires et 2000 policiers, dotée d’un budget de 880 millions de dollars, la Minusca regroupe des contingents d’une vingtaine de nationalités, issus de tous les continents. Elle a été précédée puis secondée par le contingent français de l’opération Sangaris (de décembre 2013 à octobre 2016).

La crise centrafricaine est donc complexe, mais face à cette complexité, le système onusien persiste dans des éléments de langage et des pratiques qui relèvent très largement du déni de réalité. En voici deux exemples.

 

Premier déni : une armée onusienne est en mesure de protéger les populations civiles

 

J’étais à Alindao, le 15 novembre dernier, lorsque l’UPC (Union pour la paix en Centrafrique, l’un des groupes de l’ex-séléka) a décidé de razzier le site de déplacés situé autour de l’évêché catholique. Le contingent mauritanien, appuyé ce jour-là par des éléments burundais de passage, n’a pas bougé. Bilan : des milliers de huttes détruites, des bâtiments catholiques détruits, 60 personnes tuées, dont beaucoup d’enfants, de femmes et de vieillards, n’ayant pas fui assez vite, et 26000 personnes éparpillées en brousse.

 

Comment expliquer une telle incapacité, qui s’est bien sûr observée ailleurs qu’à Alindao, à assumer son mandat de protection des populations civiles ? Par le fait, très simplement, que la Minusca n’est pas une armée. Elle agrège des fragments de contingents, à l’efficacité, la volonté d’engagement et la probité très variables.

Certaines troupes sont assez reconnues pour leur détermination, comme les Portugais, les Rwandais, les Burundais (et auparavant les Français, intervenant en complément de la Minusca via l’opération Sangaris). D’autres, beaucoup plus nombreux, sont considérées comme peu fiables, pour des raisons très diverses, parmi lesquelles : le dysfonctionnement des chaînes de commandement, la passivité de soldats bien payés mais fort peu enclins à se faire tuer pour les civils centrafricains, l’implication dans les trafics d’or ou de diamant, voire même collusion avec certains des groupes armés qui écument le territoire centrafricain, par proximité religieuse ou ethnique.

Mais cela n’est évidemment pas assumé. Ainsi les éléments de langage déployés par la Minusca après la razzia d’Alindao se limitent aux arguments suivants : le communiqué officiel relate un affrontement entre groupes armés(et donc pas une attaque de civils par un groupe armé) – ce qui minimise la responsabilité du contingent. On met en avant le trop faible effectif sur place, alors que l’on a interdit l’engagement du contingent burundais qui se trouvait aussi sur zone. Et puisque la collusion avec le groupe armé (l’UPC ici), devient trop flagrante, on reconnaît pudiquement que le contingent (mauritanien) n’est pas « à la hauteur des standards d’une force de maintien de la paix » (je cite de mémoire Parfait Onanga, le chef gabonais de la Minusca, le 18 novembre dernier, lors d’un échange à propos des événements d’Alindao).

Le cas d’Alindao n’est pas isolé et on est loin, dans la RCA de 2018, d’une situation de conflit de basse intensité, comme on l’avance encore trop souvent. Non, la Minusca n’est pas, globalement et en dépit – je le répète – de l’engagement réel de certains contingents, en mesure de protéger les populations centrafricaines. Tout simplement parce qu’elle n’est pas crainte par les groupes armés. L’absence de réaction vigoureuse lorsque certains de ses contingents subissent une attaque, tout comme l’absence de volonté de prendre le contrôle des zones minières (zones qui permettent le financement des milices), ne font que renforcer ce sentiment.

Un officier français de l’opération Sangaris m’expliquait, il y a quelques années, à Bangui, ce que tous les spécialistes de stratégie savent bien : une bonne négociation se fonde sur un rapport de forces établi au préalable. Avant de discuter de la carotte, il faut avoir montré voire utilisé le bâton. Ce bâton, la Minusca ne sait pas, ou ne veut pas l’utiliser.

Second déni de réalité : le DDR peut ramener la paix en RCA

Venons-en donc à la carotte. Cette carotte, elle se nomme « DDR » : Désarmement, Démobilisation, Réintégration des anciens combattants. Expliquons à ceux qui ne maîtrisent pas la novlangue onusienne : il s’agit de d’appuyer le retour à la vie civile des membres de milices, de les inciter à abandonner les armes. Et ce par des versements monétaires, des intégrations dans l’armée régulière, et de manière moins explicite par l’octroi de postes ministériels ou dans la haute fonction publique aux leaders des groupes armés.

Cela ne fonctionne pas. L’échec des DDR précédents a été bien mis en évidence, notamment par Louisa Lombard de Yale University. Mais ce qui n’a pas fonctionné par le passé doit être retenté. C’est au nom de cette antienne onusienne qu’a été signé un nouvel accord de DDR, en mai 2015, impliquant une bonne partie des principaux groupes armés écumant le territoire centrafricain.

Les raisons de l’échec de tels dispositifs sont nombreuses, et entremêlées. Considérons, pour les comprendre, l’une de ces entreprises politico-militaires, celle-là même qui a razzié le site de déplacés d’Alindao le 15 novembre dernier, l’UPC. UPC comme « Union pour la paix en Centrafrique ». Mais ne vous laissez pas abuser par le nom : nous avons ici affaire à des professionnels de la prédation, sans projet politique national. L’UPC est dirigée par Ali Darass, Peul de l’ethnie Oudah originaire du Niger, secondé par des « comzones » (commandants de zone) et « officiers » tel le redouté « Colonel Ben Laden » à Alindao. Elle agrège, au sein d’une troupe assez disciplinée et bien armée, de nombreux jeunes majoritairement Peuls, de diverses nationalités. Quelle prise peut donc avoir le DDR sur cette UPC ?

 

Bien mince, en réalité. Car le DDR a comme hypothèses principales :

que l’État est capable de reprendre le monopole de la violence légitime ;

que les groupes armés souhaitent déposer les armes, pour peu qu’on les y incite.

 

Passons l’inexistence de l’État dans les régions périphériques depuis des décennies, et la propension des élites centrafricaines à se préoccuper d’abord de leurs intérêts immédiats, quitte à brader le pays aux plus offrants, les Russes actuellement. Et arrêtons-nous sur la seconde hypothèse. Elle soulève deux objections fondamentales : l’impunité et le no exit.

Le fléau de l’impunité

En premier lieu, le DDR entretient une culture de l’impunité, car si l’on y réfléchit bien, il revient à penser et à distribuer des « primes de départ » pour pillards. C’est un fait bien établi pour tous les Centrafricains : le pillard (tout comme le « détourneur ») ne rend pas de comptes.

Au contraire, il peut briguer un titre de ministre ou d’opposant politique s’il est haut placé dans la hiérarchie de l’entreprise prédatrice, ou il espère profiter de quelques aides à la réinsertion s’il n’en est que l’un des soutiers. Il n’a pas à restituer les biens volés, il n’a pas à s’excuser pour les exactions commises, puisque c’était pour la bonne cause, la « libération », l’autodéfense, la nécessité de nourrir la famille ; et puisque ces chrétiens ou musulmans l’ont quand même bien cherché… Il peut même se risquer à revendiquer l’amnistie générale dans le cadre des négociations multipartites.

Seuls les moins nuisibles et/ou les moins protégés, risquent d’être transférés devant la CPI (Cour pénale internationale). Tels ces deux ex-leaders antibalaka : Alfred Yekatom Rombhot alias « Rambo » et peut-être prochainement Patrice-Edouard Ngaïssona, récemment arrêté en France. « Des idiots utiles », me glissait récemment un diplomate…

Face à une impunité qui demeure la norme, chez les victimes s’ancre la conviction que, plutôt que de réclamer justice, il faut se venger, piller à son tour. Le DDR se heurte alors au cycle des représailles, et au désordre de la justice dite « populaire ».

La logique du « no exit »

En second lieu, le DDR se confronte à la logique du « no exit ». Je m’explique. Le système onusien est actuellement face à une contradiction fondamentale. D’un côté, on entend lutter contre l’impunité, en refusant désormais toute perspective d’amnistie générale, au moins pour les principaux chefs de guerre. Mais, de l’autre, on ne tente pas de mettre fin aux activités de ces groupes – ce qui revient à reconnaître, de fait, l’impunité.

On comprend aisément qu’il n’est alors d’autre porte de sortie, pour les groupes armés, que la fuite en avant dans la prédation, jusqu’à une hypothétique neutralisation. Et précisément ce DDR est perçu, par ces chefs de guerre et leurs relais banguissois, comme un signe de faiblesse des Nations unies, une opportunité à saisir pour se réarmer, pour étendre son territoire. Pire, il les pousse à faire monter les enchères en montrant leur capacité de nuisance (et donc en pillant et tuant davantage encore).

En cela, ce dispositif aboutit au résultat exactement opposé à celui recherché : un accroissement et un enracinement des violences dans tous les territoires sous la coupe de ces groupes. Ainsi, dans son essence même, l’UPC, sans agenda politique national, n’a pas intérêt à une stabilisation de la situation, puisque c’est précisément du désordre et de la violence que vient sa prospérité. Quitte à exacerber et instrumentaliser l’opposition interconfessionnelle, en s’en prenant par exemple à l’église catholique, moins pour les biens pillés cette fois que pour le symbole que cela représente, et les cycles de représailles que cela peut induire.

Et ce manque d’attractivité du DDR s’observe aussi au niveau des miliciens de base : que valent les quelques dizaines de dollars espérées du DDR (lorsqu’elles arrivent vraiment !), pour ces jeunes gens qui n’ont souvent plus de « chez eux », qui n’ont d’autre horizon, d’autre famille souvent, que leur milice ?

Un ressentiment croissant contre l’ONU

Ainsi, le DDR n’est pas parvenu, et ne parviendra pas plus à l’avenir, à rompre le cercle du conflit centrafricain. Tous ses promoteurs onusiens ou centrafricains, et tous ses bénéficiaires effectifs ou potentiels le savent bien, mais affirment à l’unisson le contraire, tirant les uns et les autres profit de ce déni.

Bien que le mandat de la Minusca ait été reconduit le 13 décembre, un constat s’impose donc : ni la carotte tendue ni le bâton brandi par les Nations unies ne semblent en mesure de résoudre la crise dévastant la RCA. Un pays désormais investi par les Russes, qui voient là un bon coup géopolitique à peu de frais (dans l’extension de leur implantation au Soudan), occupant ainsi le terrain laissé libre par le retrait de la France et l’inefficacité de la Minusca.

Et face à un système onusien qui se complaît dans ses dénis de réalité, il y a des populations centrafricaines dont la situation ne s’améliore pas voire s’aggrave, parfois obligées (comme à Alindao ces dernières semaines) de survivre en brousse, « comme des animaux » nous disent-elles. Et qui nourrissent un ressentiment croissant vis-à-vis des personnels onusiens, civils comme militaires.

Qui, en dehors de ce système, pourrait s’en étonner ?

 

Benoît Lallau, Maître de conférences, Sciences Po Lille

 

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

République centrafricaine : l'incapacité de l'ONU à protéger les civils face aux attaques des milices
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18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 15:17
Centrafrique: vols humanitaires du PAM menacés faute de fonds

 

 

AFP Mise à jour 18.12.2018 à 11:00

 

Les vols humanitaires opérés par le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU en Centrafrique sont menacés si 3 millions de dollars ne sont pas débloqués en urgence par les bailleurs de fonds, a affirmé mardi le PAM dans un communiqué.

"Le Service aérien d'aide humanitaire des Nations unies (UNHAS), géré par le PAM, qui permet aux travailleurs humanitaires d’assister des dizaines de milliers de personnes dans le besoin et dans les endroits les plus reculés" de Centrafrique, "risque de mettre fin à ses activités après janvier pour manque de fonds", indique ce communiqué reçu à Libreville.

"A l'heure actuelle, il n'a pas été possible de réunir le financement pour l'année prochaine", ajoute-t-il en rappelant que l'UNHAS "dépend entièrement des contributions volontaires de donateurs internationaux pour financer le coût de ses opérations".

Le service aérien du PAM "a un besoin urgent de 3 millions de dollars pour maintenir son service pendant les trois prochains mois", selon Hervé Verhoosel, porte- parole du PAM.

"Ce serait une véritable tragédie pour les opérations humanitaires" si ce service "devait être interrompu", a de son côté affirmé Gian Carlo Cirri, directeur du PAM en Centrafrique, cité dans le communiqué.

La Centrafrique, dont 80% du territoire est occupé par des groupes armés, est en conflit depuis 2013 et les violences y sont régulières.

Le PAM rappelle que dans ce pays, "les routes sont impraticables et des régions entières sont souvent complètement coupées de la capitale Bangui, laissant UNHAS comme principal moyen de transport pour accéder aux endroits difficiles".

"Au cours du seul mois de novembre, à la suite d'affrontements dans le centre, le nord-ouest, l'est et le sud-est du pays, UNHAS a assuré le transport de plus de 2.000 travailleurs humanitaires - un record pour un seul mois depuis le début de ses opérations en RCA en 2006",selon le PAM.

Le PAM ajoute que "de janvier à novembre 2018", il a fourni une assistance alimentaire "à plus de 1,2 million de personnes, y compris les enfants de 6 à 23 mois soutenus par un programme de prévention de la malnutrition".

 

© 2018 AFP

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