juin 24, 2019 AFP
Les évêques de Centrafrique ont dénoncé "l'hypocrisie" des accords de paix signés en Centrafrique depuis le début de la crise en 2013, alors que la mise en oeuvre de l'accord conclu début février entre le gouvernement et quatorze groupes armés reste fragile.
"Le peuple est fatigué par l'hypocrisie qui caractérise la signature des différents accords qui ont eu lieu dans ce pays", ont écrit les évêques de Centrafrique, dans un communiqué publié dimanche à l'issue d'une session de la conférence épiscopale centrafricaine.
"Une fois ces accords (...) signés, aussitôt ils sont violés", ont-ils ajouté.
Près de cinq mois après la signature de l'accord de paix négocié à Khartoum, le huitième depuis l'éclatement de la crise en 2013, sa mise en oeuvre reste lente et fragile.
Les évêques ont exhorté la communauté internationale "à ne pas permettre que les engagements pris, pour le respect concret et effectif de l'accord de Khartoum (...) ne deviennent de simples engagements verbaux".
Ils ont notamment condamné avec fermeté les tueries perpétrées en mai par l'un des groupes armés signataires de l'accord de paix ayant entraîné la mort de plus de 50 civils dans l'ouest du pays.
Dans ce communiqué, les responsables religieux ont demandé "avec insistance, que les auteurs de ces crimes soient arrêtés et traduits devant la justice".
Le chef de la Mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca), Mankeur Ndiaye, a indiqué jeudi qu'en dépit d'avancées, entre 50 et 70 violations de l'accord de paix étaient rapportés chaque semaine.
La Centrafrique, pays de 4,5 millions d'habitants classé parmi les plus pauvres au monde, a basculé dans la violence et le chaos en 2013, après le renversement du président François Bozizé.
Dans ce pays où l'Etat ne contrôle qu'une maigre partie du territoire national, des groupes armés s'affrontent dans les provinces pour le contrôle des ressources, notamment les diamants, l'or et le bétail.
Centrafrique : « Que le fort ne se glorifie pas de sa force »
https://www.vaticannews.va Jean-Paul Kamba, SJ – Cité du Vatican
Les Evêques de la Conférence Episcopale Centrafricaine, réunis en assemblée tenue à Bossangoa, ont rendu public le dimanche 23 juin 2019, leur message intitulé : « Que le fort ne se glorifie pas de sa force » (Jr 9,22).
Dans ce message, les évêques centrafricains passent en revue les différentes activités menées en faveur de la justice et de la paix dans leur pays. Mais, ils soulignent aussi que la célébration, cette année, de 125 années de l’évangélisation du pays est une occasion de réaffirmer que l’Evangile que les premiers missionnaires ont annoncé, demeure toujours une Parole de libération pour les opprimés, une Exhortation à la justice et un Don de la paix qui vient du Christ.
Persistance du trafic des diplômes
Sur le plan socio-éducatif, les prélats centrafricains constatent qu’un grand nombre d’établissements scolaires ont fonctionné sans être perturbés, bien que certains établissements en province aient manqué d’enseignants. Ils ont cependant déploré la persistance du trafic des diplômes qui compromet de plus en plus le niveau intellectuel des jeunes.
Le peuple est fatigué de l’hypocrisie des différents accords
Sur le plan socio-politique, les évêques centrafricains indiquent qu’avec l’appui du Haut-Commissariat des Réfugiés, de la Mission des Nations Unies en Centrafrique, MINUSCA et d’autres partenaires, le gouvernement a réussi des opérations de rapatriement de certains compatriotes qui étaient restés longtemps à l’étranger. Cependant, précisent-ils, il existe encore des milliers de déplacés internes et autant de réfugiés qui attendent impatiemment de rentrer au pays. L’épiscopat centrafricain souligne que le peuple est fatigué de l’hypocrisie qui accompagne la signature des différents accords qui ont eu lieu dans le pays. Des Accords qui, dénoncent-ils, sont signés, et aussitôt violés par les mêmes signataires.
Les évêques font en outre remarquer, d’une part, que les vrais débats pouvant aider le pays à marcher vers la paix et la réconciliation, sont souvent sacrifiés sur l’autel des intérêts égoïstes. D’autre part, la gestion de biens immobiliers et de l’état civil est bradée aux étrangers.
Ils recommandent à cet effet le retour sans condition de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire centrafricain.
Non aux massacres à répétition
L’épiscopat centrafricain apprécie, sur le plan sécuritaire, les efforts toujours accrus du gouvernement, allant dans le sens de la protection des populations centrafricaines. Ils espèrent voir ce processus se poursuive sur toute l’étendue du territoire national.
Par ailleurs, les évêques condamnent fermement les derniers massacres perpétrés contre les populations civiles sans défense, et l’assassinat odieux de la Sœur Inés Sancho à Nola. Ils demandent que les auteurs de ces crimes soient arrêtés et traduits devant la justice.
L’Eglise, signe et moyen d’unité et de reconstruction
Les évêques rappellent, en outre, que l’Eglise doit rester le signe et le moyen d’unité et de reconstruction au milieu des injustices et des souffrances infligées par les bourreaux. Ces injustices et souffrances, affirment-ils, risquent de détourner les fidèles du chemin de Dieu, et de créer une spirale de vengeance et un cycle de violences. Ils ont aussi réfléchi à la manière dont l’Eglise peut aider les Centrafricains à réparer la relation au prochain et à la nation. C’est-à-dire reconstruire les ponts brisés entre les communautés, faire retrouver le sens de l’humanité à ceux qui l’ont perdu et qui sacrifient facilement la vie humaine aux idoles de l’avoir, du pouvoir et de l’orgueil.
Texte intégral
« Que le fort ne se glorifie pas de sa force »
(Jr 9,22)
1. Chers frères et Sœurs dans le Christ, et vous tous, hommes et femmes de bonne volonté, depuis notre dernier message intitulé « Justice et Paix s’embrassent » (Ps 85,11b), nous vos Evêques, réunis en assemblée à Bossangoa, avons évalué les différentes activités menées en faveur de la justice et de la paix en République Centrafricaine.
A – UN MELANGE DE SIGNAUX QUI INTERPELLENT
2. Contrairement aux années précédentes, cette année, sur le plan socio-éducatif, un grand nombre d’établissements scolaires ont fonctionné sans être perturbés. Pourtant certains établissements en province ont cruellement manqué d’enseignants. Mais les examens d’Etat ont eu lieu. Le trafic des diplômes qui perdure, compromet de plus en plus le niveau intellectuel de nos jeunes.
3. Sur le plan socio-politique, le Gouvernement avec l’appui du HCR, de la MINUSCA et de certains partenaires a réussi des opérations de rapatriement de quelques compatriotes qui étaient restés longtemps à l’étranger. A cause de l’insécurité ou de l’incertitude à retrouver leurs biens au retour. Cependant, il existe encore des milliers de déplacés internes et autant de réfugiés qui attendent impatiemment de rentrer au pays. Pour certains, leurs domaines et maisons sont encore occupés illégalement par des gens sans foi ni lois, alors que l’Accord de Khartoum exige la libération sans condition des propriétés publiques et privées. Le peuple est fatigué par l’hypocrisie qui caractérise la signature des différents accords qui ont eu lieu dans ce pays. En effet, ces Accords sont-ils signés, aussitôt ils violés par les mêmes signataires.
4. Nous réclamons le retour sans condition de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire centrafricain.
5. En faisant une relecture de l’histoire de notre pays, nous constatons que chaque régime politique semble toujours lié à une milice : « Les Abeilles », « Les Karako », « les Balawa », « les Libérateurs », « la Séléka », « les Antibalaka ». Aujourd’hui, pour qui « les requins » s’excitent-ils ? Comment peut-on laisser un tel mouvement qui prône la violence s’organiser et planifier ses actions ? Autrement dit, à qui profitent les menaces des Requins.
Nous condamnons les menaces formulées par le Mouvement des Requins de Centrafrique dans son communiqué n°011 du 20 juin 2019 voulant faire du terrain de saint Jacques de Kpèténè « un théâtre d’opération ensanglanté ».
6. Les vrais débats pouvant nous aider dans notre marche vers la paix, la réconciliation sont souvent sacrifiés sur l’autel des intérêts égoïstes. Par ailleurs, la gestion de nos biens immobiliers et de notre « état civil » est bradée aux étrangers.
7. Par manque d’une politique nationale pour la gestion objective de la transhumance, la conquête et l’occupation progressives des territoires cultivables de notre pays par les groupes armés ou les mercenaires étrangers se poursuivent, pouvant causer ainsi un risque gravissime de famine. Sinon, qui peut prévoir ce qui adviendra par rapport à leur enracinement dans nos milieux ?
8. Sur le plan sécuritaire, nous apprécions les efforts toujours accrus du gouvernement allant dans le sens de la protection des populations centrafricaines. Cela se démontre au quotidien par le redéploiement progressif des FACA à Kaga-Bandoro, Alindao, Bouar, Bocaranga, Bakouma et Béma. Nous espérons ce processus se poursuive sur toute l’étendue du territoire national.
9. Néanmoins, après le redéploiement des FACA, tant attendues et ovationnées par les populations, nous notons les mêmes pratiques des groupes armés de la part de certains de leurs éléments : rackets, barrières, « formalités » et autres actes indignes des forces armées régulières dont le rôle primordial est d’assurer la défense du territoire et la protection des populations civiles. « La discipline faisant la force majeure des armées », nous invitons les hautes autorités du Ministère de la défense à faire respecter ce principe.
10. Nous apprécions également la poursuite de la nouvelle phase du DDRR qui a abouti au désarmement de certains éléments de RJ aile-Sayo, pouvant rassurer un tant soit peu les populations, qui n’aspirent qu’à la paix et qui brûlent d’envie d’aller travailler aux champs. Notre attente reste active quant à certains autres groupes armés qui ont promis jusque là de démanteler leurs barrières et de désarmer leurs éléments.
11. Nous condamnons fermement les derniers massacres perpétrés contre les populations civiles sans défense à Koundjili, Djoumdjoum, Maïkolo, Bohong et dans les sous-préfectures de Zangba, Kandogo et Kouango, et l’assassinat odieux de la Sœur Inés Sancho à Nola. Nous demandons avec insistance que les auteurs de ces crimes soient arrêtés et traduits devant la justice.
12. Sur le plan Socio-économique, les contrats signés avec les compagnies étrangères en vue de booster notre économie sont à apprécier. Mais force est de constater que ces sociétés exploitent de façon anarchique les ressources de notre pays sans aucune retombée positive pour les populations locales. Cette pratique met à mal la vie des populations riveraines, l’écologie et la biodiversité en Centrafrique. Tels sont les cas des fleuves : l’Ouham, le Kadeï, la Mambere, la Sangha et la forêt de la Lobaye.
B – L’EGLISE, SIGNE ET MOYEN D’UNITE ET DE RECONSTRUCTION
13. Les injustices et les souffrances qui continuent d’être infligées par les bourreaux risquent de nous détourner du chemin de Dieu et de créer une spirale de vengeance et un cycle de violences. Comment devrons-nous, comme Eglise, aider les Centrafricains à réparer la relation au prochain et à la nation ? Comment allons-nous reconstruire les ponts brisés entre les communautés ? Comment pouvons-nous aider ceux qui ont perdu le sens de l’humanité et qui sacrifient facilement la vie humaine aux idoles de l’avoir, du pouvoir et de l’orgueil, à avoir des sentiments humains et à construire des relations fraternelles avec les autres ?
Le 125ème anniversaire d’évangélisation
14. Alors que nous fêtons cette année le 125ème anniversaire d’Evangélisation de notre pays, nous vos Evêques, réaffirmons que l’Evangile que les premiers missionnaires nous ont annoncé, demeure toujours une Parole de libération des opprimés, une Exhortation à la justice et un Don de la paix du Christ… Avec l’Evangile la connaissance de Dieu comme Père, Fils et Esprit Saint, nous est donnée, ainsi que l’expérience de la fraternité qui s’ouvre à tout le genre humain. C’est par notre témoignage que les autres goûteront à la joie de l’Evangile. Comme le dit le Pape François, « nous parvenons à être pleinement humains quand nous sommes plus qu’hu¬mains, quand nous permettons à Dieu de nous conduire au-delà de nous-mêmes pour que nous parvenions à notre être le plus vrai. Là se trouve la source de l’action évangélisatrice. Parce que, si quelqu’un a accueilli cet amour qui lui redonne le sens de la vie, comment peut-il retenir le désir de le communiquer aux autres ? » .
15. En vérité, Dieu est le seul qui a une toute-puissance éternelle et un pouvoir universel . Nul ne peut s’égaler à lui . Par conséquent, tout pouvoir humain doit s’incliner devant lui. Dieu crée et dispose des forces de la nature (Jr 10,12-13). Il a le pouvoir de faire mourir et vivre, de faire descendre au shéol et en remonter, d’appauvrir et d’enrichir, d’abaisser et d’élever (1 S 2,6-7). Il est le seul Seigneur dont la puissance est digne de louange . Pourquoi le mercenaire ou l’homme politique se vante-t-il alors de sa force tout en négligeant celle de Dieu ? Pourquoi sommes-nous tentés d’idolâtrer la puissance militaire ? Dieu n’est-il pas la source de la vraie force ?
16. Vivant de l’Evangile, « l’Eglise est, dans le Christ, comme un sacrement ou, si l’on veut, un signe et un moyen d’opérer l’union intime avec Dieu et l’unité de tout le genre humain… » . Dans l’Eglise, nous formons une communauté évangélisatrice, un peuple appelé et envoyé pour annoncer les merveilles de Dieu : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples…» (Mt 28,19). Chacun peut-il dire aujourd’hui comme Saint Paul : « Annoncer l’Evangile en effet n’est pas pour moi un titre de gloire ; c’est une nécessité qui m’incombe. Oui malheur à moi si je n’annonçais pas l’évangile » (1 Co 9,16).
17. Au nom de notre foi et en vertu de notre appartenance à l’Eglise, nous pouvons quitter les zones sombres et les souvenirs douloureux pour reconstruire notre identité chrétienne et notre nation sur de nouvelles bases comme nous y exhorte saint Paul : « Tenez-vous donc prêts: ayez la vérité comme ceinture autour de la taille; portez la droiture comme cuirasse; mettez comme chaussures le zèle à annoncer la Bonne Nouvelle de la paix. Prenez toujours la foi comme bouclier : il vous permettra d'éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais. Acceptez le salut comme casque et la parole de Dieu comme épée donnée par l'Esprit Saint (Ep 6,14-17) ».
b) Au service de Dieu
18. Après 125 ans d’évangélisation, nous ne pouvons donc plus faire de nos membres « des armes d’injustice au service du péché », mais « des armes de justice au service de Dieu » (Rm 6,13). Dans la situation de souffrance que tant de personnes et de communautés chrétiennes ont vécue, nous sommes témoins de beaucoup d’actes de charité fondée sur la foi, de conversion, de réconciliation effective. La vérité de l’amour, bien que cachée, est le fondement sur lequel tout se tient. Engageons-nous à faire faire tomber les murs de la haine et de la division par l’amour de Jésus afin que le respect, l’accueil et l’acceptation mutuelle prennent racine en nous.
C – NOTRE ENGAGEMENT POUR LA RECONSTRUCTION
19. Les constats mitigés que nous avons faits sur la situation socio-politico-économiques de notre pays ne satisfont personne. Nous, vos évêques, soucieux du bien-être intégral de tous, en appelons à la responsabilité de tous et de chacun pour contribuer à la reconstruction et au retissage des liens sociaux brisés par la récurrence des conflits meurtriers qui secouent notre pays :
a) Au Gouvernement
20. C’est bien la tâche du Gouvernement de s’activer pour que les frontières soient gardées et l’intégrité du territoire préservée. Nous avons, par ailleurs, connaissance des crimes écologiques complètement impunis qui sont perpétrés sans que les autorités ne se soucient des dommages et des blessures infligées aux populations et à notre terre.
21. Le Gouvernement est tenu au respect de la Constitution Républicaine, à investir dans les infrastructures et le développement et à œuvrer pour le bien-être de tous les citoyens.
22. Nous rappelons que la démocratie est effective quand elle est le fruit de la participation de tous par le jeu de la libre manifestation des idées. Nous exhortons donc le Gouvernement à garantir à tous la liberté d’expression et de manifestations pacifiques.
23. Nous demandons au Gouvernement de tout mettre en œuvre pour rendre effective la Commission « Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation ».
b) Aux groupes armés
24. Nous vous rappelons encore ce que nous vous avions dit dans notre message de Janvier dernier : « Nous vous transmettons les cris de souffrance mais aussi l’exaspération du peuple centrafricain. Vous êtes nombreux avec vos parrains et commanditaires à nous envahir et à œuvrer pour le chaos dans le pays… Nous prévenons les auteurs et coauteurs de crimes odieux contre l’Eglise et le peuple centrafricain qu’ils répondront de leurs actes devant la justice des hommes et celle de Dieu » (N° 19-20). Aujourd’hui nous vous invitions au strict respect des accords que vous avez vous-mêmes signés.
c) À la Communauté Internationale
25. Nous remercions d’abord les partenaires de la Communauté Internationale pour les efforts accomplis en faveur de nos populations. Les ressources humaines et financières disponibilisées sont un signe le plus concret de la solidarité effective et œuvrante pour la bonne réussite des travaux qui ont amené à la signature de ces accords.
26. Nous vous exhortons à ne pas permettre que les engagements pour le respect concret et effectif de l’Accord de Khartoum, maintes fois proclamé avec la dernière rigueur, ne deviennent de simples engagements verbaux.
d) Au Peuple centrafricain
27. Malgré le contexte ambigu de la signature de l’Accord de Khartoum et son contenu qui ne fait pas l’unanimité, cet Accord pourrait être une opportunité pour soulager souffrances du peuple centrafricain.
28. A ne voir que les obstacles, on ne peut jamais avancer. Toutefois, il faut dire que sacrifier la Vérité et la Justice au nom d’une paix négative et falsifiée est un prix trop lourd à payer. Il ne peut y avoir de paix solide et durable sans justice, sans la réparation et la réconciliation. Voilà pourquoi, l’engagement de tous et de chacun, de façon sincère, est important pour faire de cet Accord un facteur de paix, de justice, de réconciliation, du développement intégral et du vivre-ensemble. Devant les défis d’une restauration morale, sécuritaire, économique et politique et sociale de notre pays, toutes les forces vives de la nation doivent être participantes.
29. Nous savons bien combien sont difficiles les conditions de vie de beaucoup de nos concitoyens et pourtant nous savons aussi que c’est à partir de nos efforts que le bien-être peut devenir la condition de vie de la population centrafricaine. Cela signifie faire confiance aux capacités, aux compétences que nous avons et ne pas penser que la solution vient toujours de l’extérieur, dans une dynamique de dépendance qui offense notre dignité. Nous invitons nos concitoyens à rechercher la paix, le dialogue, le bien commun comme condition de stabilité de notre Pays.
30. Pour nos frères et sœurs d’autres confessions religieuses et ceux qui ne croient pas en Dieu, nous manifestons notre amitié et nous disons que la solidarité est une manière sûre pour bâtir notre Pays dans le respect. Les conflits des puissants ne sont pas les nôtres.
31. A ceux qui cherchent leur bonheur particulier au prix du gaspillage et de l’appropriation injuste des ressources de notre pays, nous rappelons que tous doivent rendre compte.
32. A nos filles et fils de l’Eglise catholique, nous manifestons notre paternelle proximité et les encourageons à tenir bon dans la foi en Jésus Christ notre Sauveur. Nous demandons la prière de tous pour nous, vos évêques, et pour notre Pays tout entier.
33. Que la Vierge Marie Reine de la Paix soutienne par son intercession nos efforts de paix.
Donné en la Cathédrale Saint Antoine de Padoue de Bossangoa
En la solennité du Saint Sacrement, le 23 juin 2019
Mgr Nestor-Désiré NONGO AZIAGBIA
Evêque de Bossangoa
Président de la CECA
Mgr Bertrand-Guy-Richard APPORA NGALANIBE
Evêque de Bambari
Vice-Président de la CECA
Dieudonné Card. NZAPALAINGA
Archevêque de Bangui
Mgr Guerrino PERIN
Evêque de Mbaïki
Mgr Cyr-Nestor YAPAUPA
Evêque d’Alindao
Mgr Dennis Kofi AGBENYADZI
Evêque de Berbérati
Mgr Tadeusz KUSY
Evêque de Kaga-Bandoro
Mgr Miroslaw GUCWA
Evêque de Bouar
Mgr Jesus RUIZ MOLINA
Evêque auxiliaire de Bangassou
24 juin 2019, 18:07