Centrafrique : Deux morts après les combats entre deux factions d’autodéfense au Km5
BANGUI, 11 juin 2019 (RJDH) --- Deux factions d’autodéfense du Km5 se sont affrontées depuis dans la nuit du mercredi 10 à jeudi 11 juillet. Le bilan fait état de deux personnes tuées et plusieurs autres blessées. Un cas de braquage qui a mal tourné serait à l’origine des combats selon des sources concordantes.
Les activités commerciales sont paralysées dans le secteur du Km5, suite à l’attaque d’une position des bandes d’autodéfense de la zone par une autre bande armée rivale de la même localité.
Pour un commerçant, « cet affrontement se poursuit sous la barbe des éléments de la Minusca qui restent passifs jusqu’à lors. Nous souhaitons une vive réaction de la MINUSCA et des forces de l’ordre pour mettre hors d’état de nuire ces bandits armés. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités pour arrêter cette hémorragie car la crise constitue une asphyxie sur le plan économique » a-t-il déploré.
Vladimir Monteiro, porte-parole de la MINUSCA ne confirme pas cette information, et parle des mesures prises par les soldats de la paix, « nous avons envoyé des éléments de la Minusca depuis hier pour patrouiller et s’interposer entre les deux belligérants afin de mettre un terme à cette crise car cette situation met en mal les activités économiques dans cette partie de capitale qui est le poumon de l’économie du pays. Et nous travaillons également en coordination avec les Forces de Sécurité Intérieures qui ont des éléments dans des quartiers voisins pour éviter tous débordements ».
Cette violence intervient après la mort du leader d’un groupe d’autodéfense Force, un groupe très actif dans le 3ème arrondissement de Bangui le 01 juin dernier.
Carlos Watou
Centrafrique : Les étudiants de l’Université de Bangui refusent un don de la présidence
BANGUI, 11 Juillet 2019 (RJDH) --- Des sacs de riz dont la date de péremption est arrivée à terme en provenance de la Présidence de la République et offerts aux étudiants de l’Université de Bangui, ont été vivement refoulés ce jeudi 11 juillet 2019 par ces derniers. Ils exigent, par-ailleurs, que des livres soient déposés à la bibliothèque, équipée avec des ordinateurs connectés ainsi que de nouveaux bâtiments. Un geste qu’ils qualifient de moquerie à l’égard des étudiants Centrafricains.
Selon les délégués des associations des étudiants des Facultés des droits et celle des lettres de l’université de Bangui, ces dons en provenance de la Présidence de la République pour être distribués aux étudiants sont déjà expirés depuis 2018.
Sans détours, ils estiment que ce don est en déphasage avec les réalités quotidiennes des étudiants centrafricains sur le campus universitaire de Bangui, comme l’a souligné l’un d’entre eux sous couvert de l’anonymat en ces termes. « Nous n’avons pas besoin du riz pour l’instant car, nos attentes sont totalement différentes de ce que pensent nos dirigeants. Nous avons besoin des livres dans la bibliothèque pour nous cultiver, ainsi que des ordinateurs avec connexion soit de nouveaux bâtiments et non du riz. C’est une sorte de moquerie à l’égard des étudiants Centrafricains », a lâché en colère cet étudiant.
Pour une étudiante en quatrième année de droit, elle s’étonne de ce que les vrais problèmes de l’Université sont toujours ignorés par les dirigeants du pays. « Il y a de cela quelques jours que nos professeurs réclament au gouvernement le payement de leurs arriérés de vacation et dont le gouvernement n’a pas été capable de les satisfaire. Pourquoi ne pas mettre nos enseignants dans les conditions adéquates pour notre formation au lieu de nous prendre pour des affamés », s’indigne-t-elle.
Ces sacs de riz, pour la circonstance, ont été baptisés par les étudiants ‘‘la moquerie de la Présidence’’.
Fridolin Mamocko
Centrafrique : Des forces vives de la nation penchent sur la situation du pays post-Khartoum
BANGUI, 11 juillet 2019, (RJDH)---La concertation des forces vives de la nation sur la situation du pays post Khartoum s’ouvre du 11 au 12 juillet 2019 au stade 20.000 Places à Bangui. Convoquées par le Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC), elles analyseront la situation sécuritaire et socio-politique du pays après la signature de l’accord de paix Khartoum le 6 février dernier à Bangui.
L’objet de cette rencontre, selon Crescent Paul Beninga, Porte-Parole du GSTC, vient du fait que l’Accord Politique Pour la Paix et la Réconciliation, négocié à Khartoum et signé le 06 février 2019 à Bangui n’a pas du tout donné les résultats escomptés. « Nous avons pensé et espéré que la paix allait revenir, ou du moins cet accord-là allait créer les conditions d’une paix durable. Malheureusement, nous constatons que les tueries, continuent d’être pratiquées dans l’arrière-pays et la population continue d’être assassinée et qu’au niveau de la capitale, on se rend compte que les voix se lèvent pour critiquer ce qui se passe, ce qui se fait dans le cadre de cet accord », a précisé Crescent Paul Beninga.
Donc, « Tout porte à croire que cet accord ne crée pas les conditions d’une paix durable. Et au regard de tout ce qui précède, nous avons estimé qu’il est nécessaire que nous organisions une concertation entre les forces vives de la nation pour discuter, pour collecter les points de vue et échanger pour voir effectivement ce qu’il y a lieu de faire pour sauver la situation », a-t-il expliqué.
Au terme de cette concertation, le GTSC ose croire et espère que, « Des recommandations vont être déposées sur la table du gouvernement qui va travailler avec et les forces vives de la nation vont continuer à faire le travail de plaidoyer et de lobbying pour que ces recommandations puissent être prises en compte et que la paix puisse revenir dans notre pays », a poursuivi Crescent Paul Beninga.
« Aujourd’hui, nous avons distribués plus cinquantaine de cartons d’invitation, nous sommes à plus d’une trentaine de participants, donc le quorum est atteint, et qu’au fur et à mesure que nous évoluons, les retardataires vont nous rejoindre », a conclu le Porte-Parole du GTSC.
Les grands absents de ce rendez-vous sont les membres du gouvernement qui pourtant avaient acceptés l’invitation et qui ne sont pas venus par la suite sans aucune explication, et ceux du Mouvement Cœur Unis qui ont clairement fait savoir qu’ils ne prendront pas part à cette initiative.
Cyrille WEGUE
Centrafrique : Les sanitaires de l’Université de Bangui en mauvais état
BANGUI, 11 juillet 2019 (RJDH)--- Toutes les toilettes dont dispose l’université de Bangui sont en phase de détérioration très avancée. Sur une dizaine de latrines comptée à la volée, deux sont encore praticables et doivent contenir plus de 20.000 étudiants régulièrement inscrits. Un phénomène qui n’honore pas les usagers et constitue en même temps un danger sanitaire. Un constat du RJDH.
Seule université de toute la République et avec une capacité d’accueil réduit, outre le manque criard de cadre convenable pour étudier, les étudiants de l’université de Bangui font aussi face aux problèmes des sanitaires, c’est-à-dire des toilettes.
Un étudiant s’en plaint. « Une grande université comme celle de Bangui n’a pas de toilette digne de ce nom. Les quelques rares qui existent d’ailleurs sont sales et inutilisables. Les professeurs y compris les élèves se soulagent dans les herbes et laisse leur nudité à découvert et cela rend l’atmosphère putride. On ne peut promener tout proche d’une toilette car l’odeur donne le vertige. Je suggère à tout le monde qui utilise ces toilettes de bien en faire l’usage. Je demande aussi au Rectorat de penser à nous construire des latrines supplémentaires pour alléger nos peines », a-t-il témoigné.
Même constat du côté de la faculté des Sciences de la Santé. Un seul point de toilette pour plusieurs milliers d’étudiants. Rubin Massikili, ne cache plus sa peine face à cela. « C’est vraiment déplorable car la plupart de nos douches sont usées. Nous avons de la peine à nous soulager. Si on est dans le besoin, on rentre dans les quartiers. On a posé ce problème à l’association des étudiants de la FCSS, les responsables disent qu’ils vont porter le problème au près du service des œuvres de l’université de Bangui, mais jusqu’à lors on n’a pas eu gain de cause », s’est-il plaint.
Le Directeur du service des œuvres de l’université de Bangui s’est abstenu à se prononcer sur cette situation. Toutefois, le secrétaire du bureau sortant de l’Association Nationale des Étudiants Centrafricains (ANECA) annonce la mise en place d’une mesure d’urgence. « Nous sommes les leaders des étudiants centrafricains et il est donc de notre devoir de régler cette situation au plus vite. On ne peut pas permettre à ce que nos étudiants puissent aller se soulager dans les herbes ou dans le quartier. Après votre passage nous allons nous organiser pour réaménager ces toilettes », a promis le Secrétaire du bureau sortant de l’ANECA.
L’université de Bangui compte une dizaine de douche parmi lesquelles deux d’entre elles sont impraticables. Un véritable problème pour les 20.000 étudiants régulièrement inscrits.
Rolf Domia
Centrafrique : Des groupes armés s’engagent à désenclaver certaines régions grâce au démantèlement des barrières
BANGUI, 11 juillet 2019 (RJDH) --- Des barrières commencent à etre levées dans certaines régions sous contrôle des groupes armés. Selon Ange Maxime Kazagui, Ministre de la Communication et Vladimir Monteiro porte-parole de la Minusca, certains des 14 groupes armés ont démantelé leurs barrières conformément à l’accord de Khartoum. Ils l’ont dit lors de la conférence conjointe gouvernement-Minusca ce mercredi 10 juillet 2019 à Bangui.
Il s’agit du FDPC d’Abdoulaye Miskine, de 3 R de Sidiki respectivement dans les préfectures de la Nana-Mambéré et l’Ouham-Pende, l’UPC d’Ali Darass dans la Ouaka, le FPRC et le MLCJ dans la Vakaga au nord du pays. Ces groupes rebelles selon les porte-paroles de la Minusca et gouvernement ont respectivement enlevé les barrières érigées dans leurs zones de contrôle.
« Les autorités nationales et la MINUSCA ont pris le soin de vérifier si les démantèlements des barrières ont été faits. En définitif, cela a été fait dans certaines régions du pays et la Minusca ainsi que le gouvernement maintiennent toujours la pression sur les groupes armés à continuer à les démanteler », a précisé Vladimir Monteiro au cours de la conférence de presse.
Le Ministre de la Communication et des Medias Ange Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement a indiqué face aux efforts qui sont en train d’être déployés par les parties signataires de l’accord politique de paix de Khartoum, le gouvernement est en discussion avec le Conseil de sécurité des Nations-Unies pour l’assouplissement de l’embargo qui pèse sur les FACA, « le conseil de sécurité n’a pas fermé la porte à la République Centrafricaine sur ce point. Cela se justifie par quelques dérogations qui ont été faites en accordant aux pays comme la Russie, la France, les Etats-Unis et autres pays amis, de livrer des armes à la République Centrafricaine », a-t-il rassuré.
Ces efforts qui sont en train d’être déployés par le gouvernement pour remplir les conditions exigées par le Conseil de sécurité sont entre autre, la capacité du pays à gérer le stock des armes livrées par les pays partenaires afin de mener à bien la Réforme du Secteur Sécuritaire (RSS) et le DDR.
Fridolin Mamocko
Centrafrique : 42 cas de violences sexuelles répertoriées en juin par le projet « Tongolo » de MSF dans le 8ème arrondissement
BANGUI, 11 Juillet 2019 (RJDH) --- 42 cas des violences sexuelles ont été enregistrées et documentées par l’antenne du projet ‘‘Tongolo’’ de MSF ouvert le 28 juin dernier. Ces chiffres ont été rendus publics, ce mercredi 10 juillet par Béatriz Gracia Fernandez, Coordonnatrice du projet Tongolo à Bangui.
Ces chiffres viennent confirmer le rapport du ministère de la santé qui a indiqué que le 8e arrondissement a enregistré le taux le plus élevé des VBG à Bangui lors de l’inauguration du centre de prise en charge des victimes des violences en juin dernier.
La Coordonnatrice du projet Tongolo, Béatriz Gracia Fernandez, dénoncé ce fléau qui se perpétue dans la localité, « en deux semaines déjà, nous avons enregistré 42 cas de violences sexuelles dans le 8ème arrondissement de Bangui. Mais nous prévue une activité de sensibilisation par notre antenne dans le seul objectif de réduire la recrudescence de ces violences », a-t-elle fait savoir.
« Nous encourageons cette fréquentation constante des victimes au sein de ce centre de prise en charge. L’équipe Tongolo est mise en place pour répondre aux préoccupations de la population vulnérable, dont les personnes atteintes du VIH et sida, certaines victimes se retrouvent avec des enfants nés de cette violence. Un travail sérieux se fait auprès des femmes, afin d’accepter l’enfant », a ajouté la Coordonnatrice.
En 2018, MSF à travers le projet Tongolo (étoile en français) installé dans l’enceinte de l’hôpital Communautaire, a documenté environ 2200 cas de violences sexuelles. Cette année, le projet a fait environ 800 cas.
L’inauguration de l’antenne Tongolo MSF Espagne de Bédé 6 dans le 8èmearrondissement de Bangui, a eu lieu le 28 juin 2019.
Auguste Bati-Kalamet